Ungerer yannick vainqueur national france sur barcelone

1. Ungerer s’offre Barcelone
« Un rêve se réalise »
Le contingent français de ce Barcelone 2017 comptait 3.152 pigeons. Au terme du combat, une victoire par KO
sur tout l’Hexagone par le tandem Ungerer. Les Alsaciens de Seebach se classent même à la 2e
place
Internationale avec l’un des deux seuls pigeons sur les plus de 17.000 au départ à pouvoir voler à une moyenne
supérieure à 800 mètres par minute. Un succès qui vaut bien un gros plan sur une colonie de fonciers bâtie sur
des valeurs sûres venues d’horizons différents.
LES DEBUTS, LES ERREMENTS…
Commençons par le commencement : « Nous avons des pigeons depuis 1996. De 1996 à 2010, nous avons joué
les concours locaux sans jamais dépasser les 700 kilomètres avec quelques beaux résultats comme le titre de
champion pigeonneaux en 2002, des As pigeons et quelques tops 10 dans le classement général au groupement
local. En 2010, c’était notre dernière saison en concours de Groupement. Cette année-là, nous avons commencé
avec 36 mâles et classons 3 pigeons dans le top 20 des As pigeons de demi-fond et terminons deux fois dans le
top 10 des concours fédéraux (5e
Fédéral Limoges 620 km et 9e
Fédéral Marsac 700 km). L’année 2011 était
une saison de transition car nous changions d’orientation de jeu. Nous n’avons rien joué. En 2012, nous avons
joué Pau (898 km) et Narbonne (753 km) avec à la clé le 72e
National Pau comme meilleur résultat. Vient
ensuite 2013, qui a été une année noire. Rien n’a fonctionné et nous avons dû tout interrompre en cours de
saison. On a quasiment recommencé de zéro, assaini nos bases et dès 2014 nous avons repris le bon
chemin avec le titre de 3e
champion général du club de fond de Bas-Rhin (25 amateurs). En 2015, nous avons
réalisé quelques belles prestations : 3/5 à Pau, 2/3 à Saint Vincent et 2/3 à Perpignan avec en prime les 12e
et
25e
National à Narbonne. Une belle saison 2015 puisque nous avions aussi le 2e
As Pigeon général au Club avec
3 prix sur 3 (Pau, St Vincent et Perpignan). En 2016, nous terminons 6e
au championnat général : 3/7 à Pau et
2/4 sur Barcelone, une 4e
place au club de fond à Pau et les 46e
et 54e
National Carcassone ainsi que le 5e
As
pigeon mâle pour peaufiner le bilan de l’année. »
Vint alors la saison en cours. Une apothéose avec ce succès à Barcelone ! « La saison 2017 n’a pas commencé
comme nous le souhaitions avec 3 petits prix sur 8 à Pau. Maintenant, il y a eu ce 1er
National Barcelone ! Un
rêve de gamin se réalise. »

2. « CHRONIQUE D’UNE JOURNEE INOUBLIABLE »
Samedi 8 juillet 2017 raconté par les intéressés : « Il est déjà 10h et je m’impatiente car aucun pigeon n’est
annoncé à l’International. Je nettoie pour la deuxième fois de la journée nos colombiers, mets un bain aux
reproducteurs et remplis toutes les bonbonnes d’eau fraîche. Vers 10h30, mon père revient de sa tournée
courses-déchetterie et nous décidons de rentrer consulter internet, boire un café et discuter « pigeon » comme
d’habitude. A l’arrière de la maison de mes parents, il y a une terrasse couverte. D’où nous étions installés, nous
avions une vue sur la trappe d’entrée mais pas sur le toit du colombier car il était caché par le toit de la
terrasse. Il est presque 11h lorsqu’une ombre traverse le gazon. Mon père dit alors « je me lève pas, ça doit être
le ramier qui a son nid dans le sapin devant le colombier ». Et moi de le conforter en disant « en plus il n’y a
aucun pigeon annoncé sur internet ; on ne va pas s’exciter pour rien ». Vers 11h05 mon père dit « bon... je vais
tondre le gazon ». Il prend le chemin de la terrasse et là j’entends juste ceci « y en a un, y en a un ! » Au début je
pensais à une blague mais quand je l’ai vu traverser le gazon en mode Usain BOLT, j’ai compris qu’il ne blaguait
pas. La 601 était bien là. Elle nous attendait sur le toit. Constatation électronique à 11:08:15. Mon père
redescend avec le pigeon dans la main, on saute comme des gamins sur le gazon. Je tremblais comme jamais.
C’est la première fois que je pleurais de joie en mettant des caoutchoucs dans la montre manuelle. Mon père
aussi était dans un état second. Assis sur la terrasse, le pigeon dans une main, l’autre sur le cœur, à répéter « il
faut que je me calme, il faut que je me calme ». Et puis, il y a eu cette attente interminable jusqu’à presque 14h,
heure à laquelle le 1er
National était assuré. Plus tard, notre femelle sera aussi confirmée 1re
International
femelle ! »
La victoire absolue à l’International revient en effet à un mâle hollandais affichant un 880 mètres par minute
pour un succès indiscutable.
LA METHODE PERE ET FILS
Dans le loft du tandem Ungerer, on partage la passion colombophile en famille. « Chez nous, la colombophilie
est un hobby vécu à 100 % entre le père et le fils. Même si nous ne sommes pas toujours d’accord, au final on
trouve toujours un terrain d’entente. Mon père a un travail d’équipe : une semaine ; il bosse le matin, une
semaine l’après midi. Du coup, on alterne aussi au niveau des soins. Quand mon père travaille le matin, je suis
là le soir et inversement. »
Il y a quelques variantes selon que ce soit le papa ou le fiston au colombier : « Quand je suis du matin aux soins,
je mets le réveil à 5h et les pigeons sont dans les airs vers 5h45 jusqu’à 7h. Ensuite, je les sépare et je vais
travailler. Quand c’est mon père le matin, il les lâche vers 7h. Le soir, les pigeons volent vers 19-20h pendant à
peu près une heure aussi. »
La méthode jeu est variée : « Nous jouons un mélange de veuvage classique et de veuvage total mais nous
lâchons les deux sexes en même temps. Après la volée, on sépare les deux sexes. Les femelles savent très bien
que quand on rentre avec le bâton, elles doivent filer dans leur colombier. Ce qu’elles font sans riposter. Depuis
2016, nous rejouons les femelles et ça fait donc deux ans qu’on pratique de la sorte pour les volées. Certain
diront que ce n’est pas bon, mais nous pensons que ceci est un petit détail et que le plus important est que les
pigeons volent bien tous les jours. Les deux volées par jour interviennent à partir de 2 semaines avant Pau,
jusqu’à la fin de la saison. Nous procédons aussi à quelques entrainements personnels quand nous estimons
que c’est nécessaire, comme par exemple entre deux concours, quand les volées sont moins intenses ou en fin
de préparation. »
ALIMENTATION DES CRACKS
Pour l’alimentation de la colonie, les Ungerer ont aussi adopté et adapté une méthode bien à eux : « Côté Nous
avons adopté la méthode Baesel et l’avons un tout petit peu revisitée. Nous allons chercher du maïs, du blé et
de l’orge chez le paysan et le mélange basique de VERSELE LAGA (mélange de pois + petites graines et
tournesol) et les granulés Success Corn également chez VERSELE LAGA. Je compose le mélange pour avoir +/-
25 % de maïs, 25 % d’orge, 25 % de pois et 25 % d’autres graines. Nous donnons ce mélange aux voyageurs
jusqu’au concours de 350 km, aux reproducteurs, aux pigeonneaux et à toute la colonie pendant la mue. Quand
arrivent les concours de 400 km, je coupe le mélange : 4 doses quatre saisons, 1 dose Energy Plus IC et, avec ça,
je termine les concours préparatoires jusqu’à 700 km. Pour allonger le tir en fin de préparation pour un
concours international je rajoute un peu de chanvre et rehausse la proportion de maïs. Dès le début de la

3. préparation, les pigeons sont nourris à volonté. Nos mangeoires ne sont jamais vides. Les pigeons doivent
pourvoir manger ce qu’ils veulent, quand ils veulent et, surtout, ils doivent manger tout le temps. Ainsi, quand
ils seront dans le panier, nous partons du principe qu’ils continueront de manger. Deuxième point important de
la méthode : le maïs cribs français du fermier. Il ressemble à celui qu’on sert à nos pigeons dans les paniers. Il
est plus grand que celui qu’on trouve dans les mélanges commerciaux. Ainsi, nos pigeons le connaissent, s’y
habituent et ne s’effrayent pas de la taille de la graine, ni de sa couleur, puisque le leur à la maison est tout
aussi jaune et pas rouge ou noir. Nous ne mettons pas de produit sur le grain. Tous les jours, nous donnons du
mélange de minéraux frais soit dans la mangeoire commune, soit dans le bac à minéraux, tout dépend du chef
cuisinier. Nous utilisons le mélange de minéraux de De Patagoon de Jan De Weerd. A côté de cela, nous donnons
très peu d’autres produits. Après le 1er
concours, puis toutes les trois semaines, nous donnons la Kombi Cure de
Dr Vincent Schroeder avec Tollyamin Plus dans l’eau le dimanche et le lundi. Cela veut dire que sur l’année
complète les pigeons ont 12 jours grand maximum de cure. Le reste du temps dame nature fait le travail. Le
mardi et mercredi de ces semaines, nous donnons Herbochol dans l’eau. Les autres semaines : Herbochol le
dimanche et lundi, et le mardi et mercredi Herbobeets. Fin de semaine : eau claire. Pendant la mue nous
utilisons aussi Herbochol, Herbobeets et Tollyamin. Au mois d’avril nous ajoutons une goutte endo-ecto du Dr
Vincent Schroeder dans la nuque de chacun de nos pigeons et bien entendu nous vaccinons nos pigeons contre
la paramyxovirose avec le vaccin IMOPEST. Jusqu’à fin decembre, nous servons le mélange 4 saisons. De fin
décembre à début avril, nous donnons 50 % de mélange 4 saisons, 50 % d’orge et nous nous retrouvons ainsi
avec 62.5 % d’orge. Pendant la saison les voyageurs ont un abreuvoir nettoyé tous les jours. Le reste de l’année,
on remplit l’abreuvoir. Dès qu’il est vide on le remplit à nouveau. »
LES ENTRAINEMENTS
Passons maintenant à la préparation sportive de la colonie Ungerer. « Les pigeons ont été accouplés début avril
et ont été joués au naturel, jusqu’au 20 mai, date du 4e
concours préparatoire. A partir de là, ils sont partis au
veuvage total pour les yearlings et les vieilles femelles et au veuvage classique pour les vieux mâles. L’objectif
était d’avoir les pigeons au pic de leur forme plus tard dans l’année. En concours de préparation pour Mont De
Marsan (860 km) les pigeons ont fait 150 + 150 + 230 + 300 + 350 + 420 soit 1600 kilomètres. Les Barcelone
ont fait le même programme suivi d’une semaine de pause puis un dernier entraînement à 300 kilomètres deux
semaines avant le départ pour Barcelone. Ils avaient donc 1900 kilomètres d’entrainement dans les ailes avant
le concours. Les mâles yearlings ont fait comme dernier concours un 550 kilomètres avec vent de face, avec +/-
8 heures de vol pour les premiers. Les femelles yearlings ont également fait le concours de 550 km puis un 525
km et sont reparties pour 700km le week-end de Barcelone. Certaines seront éventuellement jouées sur
Narbonne. Les vieilles femelles ont été réparties sur les équipes pour Pau et Barcelone.
LA « 601 » : DU SANG BELGO-ALLEMAND
Voici enfin L’histoire de la 173601-2015 « Queen Emilie » , 1er
National Barcelone 2017 en France. Ungerer Jr
raconte : « Pigeonnelle, elle s’est égarée. Elle est revenue au colombier après les concours. Elle n’a donc pas vu
le panier en jeune. A un an, elle a fait les concours locaux jusqu’à Limoges (620 km) puis est allée sur Saint-
Vincent International (925 km). Elle y a fait prix au National Femelle en région Est et au local (39e
sur 204
pigeons). Et là, sur ce qui est son deuxième concours, elle réalise l’exploit d’avoir été le premier pigeon
constaté en Europe et de se classer 1er
National général et femelle, 1ere International femelles. C’est une toute
petite femelle, légère toute l’année, avec des fourches solides, un bras court et un caractère très particulier.

4. La semaine avant Barcelone, mon père a posé un nid dans chaque coin chez les femelles et elle a décidé qu’un
de ces nids allait être le sien, à elle et elle seule. Quand je grattais le colombier, les autres n’avaient pas le droit
d’approcher son territoire. Elle est aussi très amoureuse de son mâle et défend son casier coûte que coûte. Et
quand madame décide qu’il est temps de s’approprier un nouveau casier... elle le fait, même si elle se retrouve
avec les yeux enflés et le bec rouge de sang. Dernière petite particularité de la 601 ? Quand on rentre au
colombier, on a l’impression qu’elle nous parle. Elle est vraiment spéciale ! » Elle l’est encore davantage depuis
ce succès retentissant.
Ses origines ? « Son père est un mâle que nous avons eu chez Eric Herbots. Nous avions acheté plusieurs bons
pour pigeonneaux chez ce spécialiste de Barcelone et quand nous sommes allés récupérer les pigeons il nous a
rajouté ce mâle. Il ne voulait pas le conserver dans son équipe. Il avait été 5 fois à Barcelone pour y faire 4 prix.
L’année où il n’a pas fait prix à Barcelone, il est allé à Perpignan... y sauver sa tête. Dans sa carrière, il aura donc
fait 5 prix de 6 engagements avec comme temps forts : 189/12641 Barcelone (1.49%), 418/5591 Perpignan
(7.47%) et 1124/11590 Barcelone (9.69%).
La mère de la 601 est une fille de Christa 830 et une petite fille de Katrin 46 et est consanguine sur Ossi, et a
été baguée par Oswald Schneider de Nottuln. Katrin 46 a fait 4 fois prix à plus de 1000 km. Christa 830 a
réalisé 5 fois prix à plus de 1000 km dont le 35e
National Pau. Ossi a réalisé 7 prix à plus de 1000 km dont les 8e
et 42e
National Barcelone (1236 km).
Dans l’origine de la 601 on tretrouve donc d’un côté du consanguin Bert Van Bree et de l’autre du consanguin
Sam De Jong. Le point commun entre Ossi Schneider et Eric Herbots est qu’ils jouent les pigeons le plus
naturelement possible. Les colombiers sont peu ou pas nettoyés, les pigeons sont nourris avec des mélanges
qui ressemblent aux nôtres et ces amateurs utilisent peu ou pas de produit complémentaires. A l’époque,
quand nous avons recupéré les pigeons chez HERBOTS, il nous a dit « Dites-vous bien que ce sont des pigeons
pour Barcelone. Pas pour Pau, Dax ou Perpignan ! Pour Barcelone ! Et Barcelone, c’est… Barcelone ! » Et Ossi a
ajouté « j’espère qu’ils seront assez rapides... »
Réponse : oui, Monsieur ! »
LA BASE DE LA COLONIE UNGERER
« Nous avons pris comme base plusieurs pigeons. Le premier est un mâle de Vincent Grosse avec comme
origine du Werner Bölting et des Van Der Wegen. Le mâle Grosse qu’on appelle « Le Pau » a lui-même réalisé un
6e
National Pau 922 m/m en 2010 et 3 prix sur Marseille toujours avec moins de 900 m/m. Lui-même et ses
filles sont à l’origine de plusieurs pigeons qui ont réalisé des prix de tête. Le 122e
National Barcelone 2017 est
un petit fils du Pau. Un autre petit fils du Pau réalise le 46e
Nat Carcassone 2016 (moins de 800 m/m). Le 25e
National Narbonne 2015 est un frère direct du 122e
Nat Barcelone 2017 et est donc également un petit fils du
Pau. Dans la reproduction nous avons 6 filles et 2 fils du Pau. Le deuxième reproducteur de base est le Nick, un
fils du Nick de Herbots+Heller, 17e
As Pigeon National. Là aussi c’est un pigeon d’origine Bölting. Le fils du Nick
a déjà donné de très bons pigeons en combinaison avec la lignée du Pau. Sachant que le Nick des Heller a été
vendu, nous avons fait avec Ewald et Elvira des élevages en communspour leur permettre de conserver la
souche et aussi pour améliorer la nôtre. Le troisième pigeon de base est un pigeon de Stéphane Depasse aux
origines Van Der Wegen. Là aussi avec les filles du Pau le mélange passe très bien. A cela s’ajoute des
individualités Herbots Eric, Comb.ARENDS, KIPP & Fils, Pautler Patrice, Laugel Georges, Baesel Philippe, Twan
Bongers, Buelens Lieven, Weishaar Bernard, Hendrik Wilpers, Ton Van Der Walle, Cyrille Schaschkow et Rini
Vermaas. »
HUPEZ