1. Luxembourg, le 14 février 2019
CHAMBRE DES DEPUTES
Entrée le:
1 «, FEV. '<1,
Monsieur Fernand ETGEN
Président de la Chambre des Députés
LUXEMBOURG
Monsieur le Président,
Par la présente, nous avons l’honneur de vous informer que,
conformément à l’article 83 de notre Règlement interne, nous
souhaitons poser la question parlementaire suivante à Madame la
Ministre de l’Intérieur et à Monsieur le Ministre de la Santé :
« Le temps écoulé entre l'entrée d’un appel d’urgence et l’arrivée
des secouristes sur place peut être décisif, surtout lorsqu ’il s'agit
d’un arrêt cardiaque, d’une attaque cérébrale. Afin d’écourter ce
laps de temps, une association autrichienne a développé une
application dénommée « Lebensretter ». Peuvent s'inscrire
comme « Lebensretter » toute personne ayant suivi uneformation
de premiers secours de 16h, ainsi qu 'une formation dédiée au
« Notfalltraining ».
Les appels d’urgences qui laissent soupçonner un arrêt cardiaque
sont automatiquement transmis aux smartphones des bénévoles
enregistrés et se trouvant dans un rayon de 400 mètres du lieu de
l’incident. Lorsque le bénévole confirme sa disponibilité,
l’intervention débute et l’application guide le secouriste vers le
lieu où se trouve la personne en détresse. L’intervention des
bénévoles prend fin à l'arrivée des services de secours
professionnels.
Dans ce contexte, nous aimerions poser les questions suivantes à
Madame la Ministre de l'Intérieur et à Monsieur le Ministre de la
Santé :
1. Madame et Monsieur les Ministres connaissent-ils l'application
autrichienne « Lebensretter » ?
2. Madame etMonsieur les Ministres n 'estiment-ilspas que la mise
en place d’une telle application, utilisée par les médecins.
D?DEMOKRATESCH
PARTE I
Chambre des Députés
Groupe Parlementaire
9, rue du St. Esprit
B.P.510
L-2015 Luxembourg
Tel. : 22 41 84 1
Fax: 47 10 07
dp@dp.lu
www.dp.lu
2. 3.
infirmiers et toute autre personne ayant suivi un cours de
premiers secours, pourrait augmenter les chances de survie des
personnes en détresse, en particulier dans les régions rurales ?
Dans l’affirmative, les Ministres entendent-ils mettre en place
une application similaire ? Dans la négative, pour quelles
raisons ? »
Veuillez croire, Monsieur le Président, en l’expression de notre
très haute considération.
Max HAHN
Député
Carole HARTMANN
Député
3. LE GOUVERNEMENT
DU GRAND-DUCHÉ DE LUXEMBOURG
Ministère de i’Inténeui
La Ministre
Luxembourg, le 19 mars 2019
CHAMBRE DES DEPUTES
Entrée le
^ q MARS r Oi?
Monsieur Marc Hansen
Ministre aux Relations avec le Parlement
Service central de législation
43, bld Roosevelt
L-2450 Luxembourg
Concerne : Question parlementaire n”374 des honorables Députés Max Hahn et Carole
Hartmann concernant l'application «Lebensretter»
Monsieur le Ministre,
J'ai l'honneur de vous faire parvenir en annexe la réponse commune à la question parlementaire
sous rubrique. La version électronique a été transmise à vos services par voie de courriel.
Veuillez agréer. Monsieur le Ministre, l'expression de ma haute considération.
La Ministre de l'Intérieur
Taina BOFFERDING
Boîte Postale 10 1-2010 Luxembourg FAX 221125
4. Réponse commune de Madame la Ministre de l'Intérieur, Taina BOFFERDING, et de Monsieur le
Ministre de la Santé, Etienne SCHNEIDER, à la Question parlementaire n* 374 des honorables Députés
Max HAHN et Carole HARTMANN concernant l'application « Lebensretter »
Par le biais de leur question parlementaire, les honorables Députés souhaitent obtenir des précisions au
sujet de l'utilisation d'une application permettant de mobiliser des bénévoles pour donner des premiers
soins en cas d'un arrêt cardiaque.
La chaîne de survie est essentielle dans la prise en charge de l'arrêt cardiaque. Nombre d'études ont
démontré que le taux de survie dépendait de la précocité de la mise en œuvre de la réanimation cardio
pulmonaire et du retour à une activité cardiaque fonctionnelle. Il est convenu que chaque minute de
retard de prise en charge diminue de 10 % les chances de survie initiale du patient.
Tout d'abord il est utile de mentionner que les ministres sont effectivement au courant de l'existence de
telles applications. Outre celle citée par les honorables Députés, il existe une palette de différentes
applications ayant le même but, celui de concourir aux premiers secours. Le Corps grand-ducal d'incendie
et de secours (CGDIS) a d'ailleurs été approché par l'Association Française de Premiers Répondants, qui a
lancé en octobre 2018 dans le Département de la Moselle, une application de premiers répondants.
Le Danemark a publié une étude dans l'Européen Heart Journal mettant en évidence qu'entre 2001 et
2013, l'augmentation, grâce à un effort intense de formation, de 18 à 60 % d'intervention par un témoin
dans la prise en charge d'un arrêt cardiaque avait permis d'augmenter le taux de survie de 5 à 12%. C'est
pourquoi le Ministère de la Santé ne peut qu'encourager la mise en alerte de secouristes formés.
En 2012, il y a eu la mise en place du service First Responder, qui est établi à l'heure actuelle dans 61 des
102 communes luxembourgeoises. Les principaux objectifs sont la diminution du temps de latence entre
l'alerte et l'arrivée des secours sur le lieu de l'intervention, une meilleure prise en charge du patient et la
mise en œuvre des gestes de premiers secours (si besoin avec défibrillateur externe). En 2018, le service
First Responder est intervenu lors de 4.531 des 6.387 interventions du SAMU. Il faut noter que le First
Responder n'intervient pas seulement lors de réanimations cardiaques, mais aussi pour d'autres urgences
vitales. Une application du type « Lebensretter » constitue certainement un outil supplémentaire, qui
pourrait servir à diminuer les délais d'une première prise en charge en cas d'arrêt cardiaque, contribuant
ainsi à augmenter les chances de survie des personnes en détresse.
La mise en place d'une telle application est certainement à analyser pour le futur. Dans l'immédiat, le
CGDIS ne dispose pas des ressources humaines et financières requises pour se charger d'un tel projet. En
effet, les efforts du CGDIS doivent se concentrer, dans un premier temps, sur la mise en place des outils
informatiques nécessaires au bon fonctionnement interne du CGDIS (notamment le « Portail CGDIS »
élément essentiel pour faciliter la gestion de disponibilité des volontaires). Par ailleurs, il y a lieu de
soulever, qu'avant la mise sur le marché d'une telle application, il faut au préalable analyser le cadre légal,
notamment en ce qui concerne la protection des données, afin de s'assurer des garanties nécessaires pour
une mise en place régulière.
Finalement, la mise en place de nouveaux moyens d'alerte ne doit pas masquer que le défi essentiel reste
la formation de l'ensemble de la population associée à une répartition géographique raisonnée des
défibrillateurs semi-automatiques.