CAT devant une Thrombose veineuse superficielle .pptx
"Première et deuxième lignes s’unissent autour de l’Insuffisance cardiaque"
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Le Spécialiste 92 ❚ 20 octobre 2016 www.lespecialiste.be
«C
ela fait environ deux ans
que nous sommes dans
un projet de plateforme
pour renforcer la collaboration entre la
première et la deuxième lignes notam-
ment dans le domaine des maladies
chroniques, appelée SYLOS. Dans ce
cadre, nous avons rencontré des MG qui
étaient désireux de renforcer la collabo-
ration au niveau de l’insuffisance car-
diaque. Parallèlement, nous avons été
approchés par le groupe Axa-Assistance
et le Well*, qui nous ont proposé une
plateforme de télémédecine permettant
d’envisager une collaboration renfor-
cée avec la première ligne au niveau
de l’insuffisance cardiaque», explique
le Dr Pierre Troisfontaines, responsable
du centre de l’insuffisance cardiaque au
CHR de la Citadelle.
C’est ainsi que ce projet de télémédecine
a vu le jour. Pour l’instant, la collabora-
tion a démarré avec plusieurs cercles
de médecine générale de la région lié-
geoise dont le Glamo (Groupement lié-
geois des associations et des médecins
omnipraticiens) qui regroupe quelque
250 MG. «Mais bien sûr, tous les cercles
sont les bienvenus, afin qu’un maximum
de patients puissent en bénéficier»,
commente PierreTroisfontaines.
Diminuer les
réhospitalisations
Le projet qui sera lancé début novembre
est un projet-pilote de 2 X 10 patients
sur une durée de 6 mois. «Nous avons
souhaité partir de patients qui avaient
été hospitalisés pour un épisode d’in-
suffisance cardiaque vu que la littérature
montre que ce sont ces patients qui sont
à haut risque soit d’être réhospitalisés,
soit de présenter un évènement aigu.
L’inclusion des patients dans le projet
se fera dans le décours d’une hospi-
talisation dès le moment où le patient
lui-même et son médecin généraliste
auront marqué leur accord», indique le
DrTroisfontaines.
Les objectifs sont multiples: améliorer
la qualité de vie des patients, augmen-
ter la survie, responsabiliser le patient
par rapport à sa maladie et, enfin, ré-
duire les (ré)hospitalisations. En outre,
ce projet s’inscrit donc dans la volonté
des pouvoirs publics qui souhaitent un
renforcement de la collaboration entre la
première et la deuxième lignes.
Concrètement
«A sa sortie d’hospitalisation, le patient
reçoit des appareils connectés de télé-
monitoring (tensiomètre, oxymètre de
pouls, balance et bracelet capteur d’acti-
vité). Chaque matin, il doit alors effectuer
les mesures de ses paramètres vitaux à
domicile (PA, FC, SaO2, poids, activité).
JS2830F
Première et deuxième lignes s’unissent
autour de l’IC
Jeudi 6 octobre, les équipe
de l’insuffisance cardiaque
du CHU de Sart Tilman et
du CHR de Liège ont pré-
senté aux médecins généra-
listes les nouvelles recom-
mandations de l’European
Society of Cardiology pour
l’insuffisance cardiaque.
Dans le décours, un
projet d’étude de faisabilité
concernant l’utilisation du
télémonitoring dans le
suivi de patients insuffi-
sants cardiaques sévères
a également été présenté.
Un projet qui renforce la
collaboration entre pre-
mière et deuxième lignes.
VIE DES HÔPITAUX
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Les valeurs de ces paramètres sont en-
registrées automatiquement dans une
application de télémonitoring, le Health-
look. Si les valeurs génèrent une alarme,
Axa-Assistance s’assure qu’il ne s’agit
pas d’un problème technique et que les
paramètres ont été pris dans de bonnes
conditions. Si l’alarme est validée, Axa
envoie un message et les paramètres
au MG et à l’équipe hospitalière. C’est le
MG qui est censé réagir en premier lieu.
Si pour une raison ou une autre, il ne le
fait pas, l’équipe hospitalière intervient et
prend le relais», explique le cardiologue.
Et Pierre Troisfontaines d’insister qu’il
ne s’agit pas d’un système d’urgence:
«En aucun cas, ce système ne remplace
un appel au 112. L’objectif est ici de pré-
venir et d’anticiper une déstabilisation
d’un patient dans la période vulnérable
qui suit une hospitalisation pour insuffi-
sance cardiaque».
Un projet pas comme
les autres
Certes, les études relatives à la télé-
médecine ne sont pas toutes positives,
loin de là. Mais le Dr Troisfontaines voit
dans ce projet deux caractéristiques qui
devraient lui permettre de se différen-
cier. «Par rapport à d’autres projets de
télémédecine, un élément central est
la collaboration avec le médecin géné-
raliste du patient. Une seconde diffé-
rence est que l’éducation et le suivi du
patient par l’infirmière spécialisée en IC
sont intégrés dans le projet. Ce sont des
éléments essentiels car dans beaucoup
d’études de télémédecine qui ne se sont
pas avérées concluantes, soit l’éduca-
tion du patient n’était pas optimale, soit
le rôle pivot d’une infirmière spécialisée
et du généraliste n’y était pas intégré».
Qui plus est, le présent projet est inspiré
d’un projet mené au Portugal concernant
des patients BPCO, qui a remporté un
succès tel qu’il a été étendu à l’échelle
nationale.
Enfin, les projets de télémédecine font
partie des nouvelles recommandations
de l’ESC qui ont d’être publiées le mois
dernier. «En effet, même s’ils ne sont
pas détaillés car d’une région à l’autre,
en fonction de la densité de l’offre mé-
dicale, les projets de télémédecine n’ont
pas toujours le même intérêt ni le même
sens, ils font bel et bien partie des der-
nières recommandations de l’ESC. C’est
donc l’occasion de prendre le train en
marche». ❚
*Le WeLL: (Wallonia e-health Living Lab), premier living lab
en Wallonie abordant l’e-santé
France Dammel
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Le DrYvonne Bronckart, prési-
dente du Glamo, se dit ravie de
cette initiative: «Il faut vraiment
souligner cette initiative car pour
une fois, la deuxième ligne nous
demande notre avis. Le CHU du
SartTilman et le CHR de Liège sont
venus nous proposer de collaborer
et c’est ensemble que nous avons
construit le projet, en regardant ce
qui était possible pour les généra-
listes et ce qui l’était moins. C’est
assez unique. C’est formidable!».
«D’une part, ce projet va respon-
sabiliser davantage le patient car il
va réellement devenir acteur de sa
santé. Et d’autre part, notre travail
sera aussi reconnu financièrement
puisque nous allons recevoir un
montant de 150 euros par patient
qui entre dans le projet. C’est aussi
assez unique», poursuit le
Dr Bronckart.
En outre, la présidente du Glamo
estime que de tels projets ont le
mérite d’obliger le médecin géné-
raliste à rester à la page. «On l’a
vu avec l’instauration des trajets
de soins. Certains généralistes
ne savaient plus initier une insu-
linothérapie. Les trajets de soins
les ont poussés à se recycler. Ici,
ce projet va aussi nous pousser
à nous tenir au courant des der-
nières actualités en cardiologie
et à participer pleinement à la
prise en charge de nos patients
insuffisants cardiaques qui seront
toujours plus nombreux».
Des MG ravis