Support de communication de la conférence sur la liberté d'information effectuée par Monsieur Mam Camara, journaliste et membre du Conseil National de Presse (CNP),
autour du thème : “La liberté d’information en tant que liberté fondamentale et droit humain” le mercredi 4 mai 2016 à la Salle Lorenzo de l’Institut Polytechnique des Sciences et Techniques de la Communication (ISTC – Polytechnique) sis à Cocody.
Kumusha community pour la côte d'ivoire (wiki africa)
Support de communication de la conference sur la liberte d'information.
1. CONFERENCE
Thème :
« La liberté
d’information en
tant que liberté
fondamentale et
droit humain » Conférencier : Monsieur Mam Camara,
Journaliste Professionnel, Ex Président de
l’UNJCI, Membre du Conseil National de
Presse (CNP) de Côte d’Ivoire
Modérateur : Monsieur Teko Folli, Chargé
d’Information Ambassade des Etats-Unis
2. Organisée par l’Ambassade des Etats Unis
en Côte d’ivoire
Date : 4 mai 2016
Heure : 14-16h
Lieu : Institut Supérieur de
Technologie et de la Communication
(ISTC)
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3. PLAN DE L’EXPOSEE
Introduction...............................................................................................................................3
I- Définition des concepts......................................................................................................3
1- L’information, qu’est ce que c’est ?.....................................................................3
2- Qu’entendons-nous par libertés fondamentales ou droits fondamentaux ?..................4
3- Le droit humain c’est quoi ?...............................................................................4
II- Les pratiques et les normes internationales du droit à l’information.......................4
1. Divulgation maximale.......................................................................................4
2. Obligation de publier........................................................................................5
3. Promotion d’une gouvernance ouverte.................................................................5
4. Portée limitée des exceptions.............................................................................5
5. Processus destinés à faciliter l’accès....................................................................6
6. Frais...............................................................................................................6
7. des réunions ouvertes........................................................................................6
8. La divulgation doit primer.................................................................................6
9. Protection des lanceurs d’alerte..........................................................................6
III- Limitations à la liberté d’information..........................................................................7
Le cas des Etats-Unis d'Amérique.............................................................................7
Conclusion.................................................................................................................................8
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4. Introduction
La liberté de l’information peut généralement être définie comme le droit d’accéder à
l’information détenue par les instances publiques et qui est propice à la mise en place de la
démocratie, ainsi que de la bonne gouvernance, sous la surveillance du public et la
supervision d’acteurs (non) gouvernementaux.
La liberté d’information constitue l’un des piliers d’une société saine et démocratique sur
lesquels repose la croissance sociale et économique : il permet la libre circulation de la pensée
– nécessaire à l’innovation – et renforcent la responsabilité et la transparence.
Le Rapporteur spécial pour la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et
d’information qui examinait la situation de la liberté d’expression depuis 1997 dans son
rapport annuel de 1998, affirmait que la liberté d’information était inhérente à la liberté
d’expression. Toutes les institutions reconnaissent que l’information est essentielle pour la
démocratie, la liberté, le droit de participer à la vie publique, le droit au développement et
pour tout dire le droit humain. L'accès à l'information est donc un droit.
I- Définition des concepts
1- L’information, qu’est ce que c’est ?
L’information a été qualifiée d’« oxygène de la démocratie », essentielle pour la transparence,
l’obligation de rendre des comptes et la bonne gouvernance. L’information :
- permet aux citoyens d’accéder à des opinions bien informées et de s’engager dans un
débat complet et transparent
- garantit que les gouvernements font l’objet d’une surveillance, et par conséquent
deviennent plus ouverts, transparents, responsables et pratiquent une bonne
gouvernance,
- permet la tenue d’élections libres et impartiales en informant les électeurs,
- permet aux journalistes et à la société civile de dénoncer la corruption et les
agissements illicites. Le juge de la Cour suprême des Etats-Unis Louis Brandeis avait
déclaré : “La lumière du soleil est le meilleur des désinfectants ».
- permet à chacun d’accéder à ses données personnelles, qui constituent un élément
précieux du respect de la dignité humaine fondamentale,
- permet à chacun de prendre des décisions personnelles efficaces, comme dans le cas
d’un acte médical ou d’un programme de financement,
- facilite les pratiques commerciales efficaces en créant une culture de la transparence
bureaucratique et en fournissant des informations utiles aux entreprises.
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5. 2- Qu’entendons-nous par libertés fondamentales ou droits fondamentaux ?
Les droits fondamentaux (ou libertés fondamentales) sont l'ensemble des droits subjectifs
primordiaux de l'individu, assurés dans un Etat de droit et une démocratie. C'est une notion
abstraite dont il n'existe pas de définition faisant l'unanimité.
Les droits fondamentaux sont constitués :
- des Droits de l'Homme,
- des libertés publiques,
- de nouveaux droits comme les garanties procédurales ou relatifs à l'environnement.
3- Le droit humain c’est quoi ?
Le droit humain est le fondement universel d’une vie digne, de l’autodétermination, de
l’égalité des droits et de la liberté. Les droits humains sont inaliénables et toute personne doit
pouvoir en jouir de la même façon. Outre la Déclaration universelle des droits de l’homme,
les instruments juridiques sous-tendant ces droits sont le Pacte international relatif aux droits
civils et politiques, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels,
les conventions précisant des droits humains individuels ainsi que les conventions régionales
sur les droits de l’homme.
II- Les pratiques et les normes internationales du droit à l’information
Le droit à la liberté d’information est mentionné dans l’Article 19 du Pacte international
relatif aux droits civils et politiques (PIDCP).
Les organismes internationaux ont reconnu que :
- la liberté d’information est un droit humain fondamental ;
- des lois efficaces sont nécessaires pour garantir la liberté d’information.
Le droit à la liberté d’information repose sur le principe fondamental qu’un Etat est supposé
servir ses citoyens. Le principe de la législation relative à la liberté d’information répertorie
les meilleures pratiques et les normes internationales du droit à l’information. Ces standards
comprennent neuf principes :
1. Divulgation maximale
- La divulgation de l’information doit être la norme ;
- Tout individu a le droit d’accéder à l’information, qu’il soit ou non citoyen du pays ;
- Nul ne doit être contraint de donner les raisons de sa demande d’information ;
- L’information doit inclure toutes les données détenues par un organisme public, sans
considération de sa forme, son auteur, sa date ou sa classification. Les organes publics
comprennent les organes exécutifs, législatifs et judiciaires du pays, ainsi que les
entreprises publiques et les organismes subventionnés par l’Etat ;
- Les restrictions ne doivent être appliquées que dans des circonstances très limitées ;
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6. - Il incombe au détenteur de l’information de prouver que le refus d’accéder à
l’information est légitime.
2. Obligation de publier
- Les organes publics doivent avoir l’obligation de publier des informations clés ;
- Les organismes publics doivent publier et diffuser largement des informations, et
répondre aux demandes d’information ;
- Le volume des informations divulguées de manière proactive doit augmenter au fil du
temps en dépit des limites des ressources.
3. Promotion d’une gouvernance ouverte
- Les organismes publics doivent promouvoir activement une gouvernance ouverte ;
- Cette ouverture dépend de la lutte contre les pratiques et les attitudes traditionnelles
visant à protéger une culture du secret profondément ancrée dans l’administration
publique ;
- Les agents publics doivent être formés ;
- Des incitations doivent être prévues ;
- Des rapports annuels soulignant les progrès réalisés doivent être publiés ;
- Les personnes qui font délibérément obstruction à l’accès à l’information (par exemple
par la destruction de fichiers) doivent être assujetties à des sanctions pénales ;
- Le public doit être informé sur ses droits et la manière de les exercer (par exemple par
le biais de l’éducation ou des médias) ;
- Les organismes publics doivent promouvoir une meilleure conservation des fichiers
(dans beaucoup de pays, une mauvaise conservation empêche l’accès).
4. Portée limitée des exceptions
- Les exceptions au droit d’accès à l’information doivent être claires, libellées avec
précision et assujetties à des tests stricts sur le « préjudice » et « l’intérêt général » ;
- Les exceptions doivent satisfaire aux critères d’un triple test ;
- L’information doit avoir trait à un objectif légitime fixé par la loi. Ces objectifs
doivent être clairs et précis. Le Conseil de l’Europe recommande les objectifs
suivants: la sécurité nationale, la défense et les relations extérieures, la sûreté
publique, la prévention, la recherche et la poursuite des activités criminelles, la vie
privée et les autres intérêts privés légitimes, les intérêts commerciaux et d’autres
intérêts économiques, privés ou publics, l’égalité des parties à une instance
juridictionnelle, la nature, les missions de tutelle, la consultation et le contrôle par
l’administration, la politique économique, monétaire et de change de l’Etat ;
- La divulgation de l’information doit menacer de causer un préjudice substantiel à un
but (le simple fait d’être répertorié dans la liste ci-dessus n’est pas un motif légitime) ;
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7. - Le préjudice causé au but doit être plus grand que l’intérêt public de la divulgation de
l’information.
5. Processus destinés à faciliter l’accès
- Les demandes d’information doivent être traitées rapidement et équitablement ;
- Les refus d’accès doivent faire l’objet d’un examen indépendant ;
- La loi doit stipuler des procédures claires de traitement des demandes d’information et
des décisions prises par les organes publics ;
- Des recours doivent être prévus devant une autorité indépendante pour examiner les
décisions prises, avec la possibilité d’un examen par les tribunaux ;
- Les demandes doivent être normalement formulées par écrit, sauf certaines exceptions
(par exemple, pour les personnes non voyantes ou illettrées).
6. Frais
- Les individus ne doivent pas être dissuadés de présenter des demandes d’information
par des frais excessifs.
7. des réunions ouvertes
- Les réunions des organes publics doivent être ouvertes au public.
8. La divulgation doit primer
- Les lois qui sont incompatibles avec le principe de divulgation maximale doivent être
amendées ou abrogées.
9. Protection des lanceurs d’alerte
- Les personnes qui rendent publiques des informations sur des irrégularités (les
lanceurs d’alerte) doivent être protégées contre toute sanction judiciaire,
administrative ou professionnelle ;
- Cette protection doit s’appliquer aussi lorsque la divulgation est contraire à une
obligation légale ou professionnelle ;
- La protection doit être également accordée à des individus qui ont divulgué des
informations de bonne foi et raisonnablement, dans l’exercice d’un pouvoir ou d’un
devoir conformément aux lois sur la liberté d’information.
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8. III- Limitations à la liberté d’information
Le droit de chercher, recevoir et partager de l’information est englobant et définit le degré
d’ouverture et de transparence au sein de la société. Toute limitation quant à la transmission
des communications influence la réception de celles-ci, et vice versa.
Cependant, Le droit à l'information ne saurait toutefois être absolu : il trouvera ses limites
dans les droits d'autrui et c'est tout le problème de la protection de la sphère privée. Il est, en
outre, des informations que l'Etat a le droit, ou même le devoir, de ne pas divulguer pour
assurer sa propre survie : les secrets militaires et le secret d'Etat doivent être protégés, sans
qu'il soit toujours aisé de faire la différence entre ce qui est vraiment secret et les dossiers que
l'administration protège du timbre «confidentiel» pour de pures raisons de convenance
personnelle. Enfin, l'administration doit pouvoir travailler dans la certitude que ses agents ne
divulguent pas des informations de nature à empêcher le fonctionnement de l'Etat.
Le cas de la Côte d’Ivoire
En Côte d’Ivoire, la liberté d’expression et la liberté de la presse sont consacrées par la
Constitution. A travers également la loi sur la presse, l’Etat marque son engagement à
promouvoir la liberté d’expression. Des structures autonomes comme le Conseil National de
la Presse (CNP), la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) et
récemment la Commission d’Accès à l’Information d’Intérêt Public et Documents Publics
(CAIDP) veillent au bon fonctionnement de la presse. A côté, l’Etat favorise la création des
syndicats et des associations corporatistes. Le code de déontologie des journalistes vient aussi
encadrer l’exercice de la profession en Côte d’Ivoire.
Mais l’Etat reste vigilant sur le type d’information que les médias diffusent. La même loi sur
la presse permet de recadrer les informations lorsqu'elles constituent une intrusion clairement
injustifiée dans la vie privée ou des avérés d’atteinte à la sureté de l’Etat. C’est vrai que cette
notion divise parfois mais les magistrats restent ferment sur l’application de ces dispositions
qui donnent des limites à la diffusion de l’information.
Conclusion
Tout individu a le droit à la liberté d’information qui comprend le droit de rechercher, de
répandre et de recevoir des informations. Ce droit à la liberté d’information est essentiel à :
- l’exercice de nombreux autres droits ;
- la sauvegarde de la démocratie ;
- la promotion du développement.
Les gouvernements et les organes publics détiennent des masses d’informations importantes.
Ils les détiennent pour le compte du public et doivent par conséquent :
- publier régulièrement des informations d’intérêt général ;
- fournir un accès ouvert aux personnes souhaitant obtenir des informations spécifiques.
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