L'émergence d'une BlockChain Of Things stockant toutes
les transactions des objets connectés, avec des smart contracts régissant les relations entre ces objets, nous apparait comme une évidence. Ceci est porteur de promesses pour les futures évolutions du modèle relationnel bancaire que nous connaissons
Blockchain et robots vers une nouvelle révolution des échanges et de la relation client
1. OCTOBRE 2016 43
FRÉDÉRIC MASERATI, directeur conseil, Keyrus Management
ÉRIC LEVY-BENCHETON, blockchain strategist, Keyrus
Blockchain & robots : vers une
nouvelle révolution des échanges
et de la relation client ?
édito d’expert
La blockchain est une technologie créée avec le bitcoin
qui porte en elle de nouvelles promesses d’innovation,
mais aussi de disruption des modèles dominants. En
effet, la blockchain est probablement appelée à révolutionner
les échanges : au même titre qu’Internet a permis la commu-
nication pair à pair, la blockchain assurera dans les années à
venirlestransactionspairàpair.Pourpreuve,l’accélérationdes
investissements, le nombre incroyable de conférences et d’ar-
ticles. L’engouement est grandissant depuis les effets d’annonce
des gourous de l’Internet sur les applications de la blockchain
au monde de la finance, dont les impacts sont chiffrés en
milliards de dollars… c’est peu dire ! La blockchain, nous en
parlions jusqu’à présent au singulier, en laissant éventuelle-
ment croire en son unicité. Or il existe plusieurs modèles de
blockchains : privées, publiques, mixtes, hybrides. Nous par-
lionsaussid’uneblockchainportantdesinformationsstatiques
comme des transactions d’échange de bitcoins. Nous parlons
aujourd’hui de plus en plus d’une blockchain porteuse de pro-
grammes auto-exécutables, appelés smart contracts, et pou-
vant agir comme des contrats automatiques.
Avec la blockchain, nous voyons également l’usage grandis-
sant des robots advisors qui assureront demain l’essentiel de
la relation client. Ces robots utiliseront la blockchain comme
l’architecture permettant leur exécution, et comme le registre
notifiant toutes leurs décisions.
L’émergenceaussid’uneblockchainofthings,stockanttoutes
les transactions des objets connectés, avec des smart contracts
régissant les relations entre ces objets, nous apparait comme
une évidence. En fait, l’IoT donnera aux objets la possibilité
de réaliser directement, en toute autonomie, des transactions
entre eux. L’aspect décentralisée de la blockchain constituera
le ciment permettant à ces objets de transacter, d’en garder la
preuve, dans un cadre de référence préalablement défini, auto-
nome et sûr.
Dans une logique similaire, nous faisons confiance au quo-
tidien à de nombreux organismes qui stockent et utilisent nos
données personnelles. Dans bien des cas, notre consentement
éclairé n’est pas vraiment sollicité. La blockchain of data pour-
rait être une solution pour stocker nos informations et gérer
nos droits.
Devant le caractère universel de la blockchain, on comprend
que tous les secteurs seront touchés par l’adoption de cette
technologie. Le nombre de processus susceptibles d’être im-
pactés est proprement phénoménal. Les banques ne s’y sont
pas trompées. Seules ou collectivement, elles explorent et ex-
périmentent les possibilités de la blockchain avec un double
objectif : tirer parti de ses avantages et intégrer la logique de
point à point dans leur modèle, pour mieux résister à l’arrivée
de nouveaux acteurs utilisant un modèle nativement distribué
et désintermédié.
Avec la blockchain, nous
voyons également l’usage
grandissant des robots
advisors qui assureront demain
l’essentiel de la relation client