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SOCIÉTÉ
CULTURE
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Fritz Valesco
( Pitit Fèy) feuillette
passionnément les
pages de l'histoire
Par Schultz Laurent Jr
La province se déchaîne !
HAÏTI / LÉGISLATIVES
Déjà 65 mille Haïtiens refoulés
par Stephen Ralph Henri
JEUDI 13 AOÛT 2015 NUMÉRO 60
WWW.LENATIONAL.HT
QUOTIDIEN • 25 gourdesRÉPUBLIQUE D’HAITI
ACTUALITÉ
HAÏTI / RÉPUBLIQUE DOMINICAINE / MIGRATION
L
a Fondation Zile et le Groupe
d’appui aux rapatriés et réfugiés
(Garr) rapportent que plus
de 65 000 immigrantes et
immigrants haïtiens sont déjà revenus
de la République dominicaine, sur une
période de moins de trois mois.
Pour l’instant, les dirigeants haï-
tiens attendent que leurs homo-
logues dominicains reprennent
la route du dialogue, comme le
préconise l’Organisation des États
américains (OEA). Et dans le cadre
de l’application du PNRE, les ser-
vices d’immigration dominicains
ont commencé avec la distribution
des premiers documents de régu-
larisation.
Reprenant des informations com-
muniquées par les responsables
dominicains, les immigrantes
et les immigrants haïtiens «déjà
retournés en Haïti de façon volo-
ntaire sont 65 927 », rapporte
au National le coordonnateur du
Garr, Saint-Pierre Beaubrun, au
cours d’un entretien. Il souligne
que les Dominicains ont considéré
les points frontaliers officiels pour
établir ces données. Il craint que
cela ne soit un chiffre grossi par
le gouvernement dominicain, pour
charmer l’électorat extrémiste.
D’après les observations du Garr,
elles sont 949 personnes refoulées
de force vers les terres haïtiennes
et 7 679 autres, revenues volo-
ntairement au cours du mois de
juillet 2015.
Le nombre chiffré à plus de 65
mille migrants refoulés sur le sol
haïtien concerne la période allant
du 17 juin au début du mois d’août
de l’année en cours.
Stabilité de la
gourde : un indicateur
trompeur
par Jean Michel Cadet
Suy Bazelais :
un défenseur
des handicapés
Par Stephanie Balmir
2 | N0
60 JEUDI 13 AOÛT 2015
TRIBUNE
L
e malheur veut que l’agro-
industrie caraïbéenne ne
soit plus une affaire juteuse
pour le capitalisme dix-neu-
viémiste qui évolue de la révolution
industrielle vers l’impérialisme. Ne
s’établissent sur nos côtes que des
aventuriers sans importance et de
modestes immigrants fuyant les
persécutions de l’empire ottoman.
L’on comprendra qu’en 1915 l’équipe
d’intermédiaires urbains – bureau-
crates de profession – qui dirigent le
pays se présente comme l’associée
nécessaire de l’occupation améri-
caine et que ceux qui s’opposent
à toute collaboration, comme le
solitaire Rosalvo Bobo, ne sont pas
moins convaincus de leur supériorité
par rapport à ces sauvages de Cacos
et aux autres paysans. L’opposition
tardive à l’occupation s’en prend à
ce qu’elle perçoit comme la sous-
utilisation des services que les oligar-
chies offrent à la puissance impéri-
ale. Quant à la maigre opposition
marxiste et communiste, incapable
de se défaire de ses préjugés eurocen-
triques, elle demeure presque aussi
éloignée des masses que les collabos.
Il est intéressant de s’entendre dire,
en réponse à de telles réflexions, qu’à
l’époque tout le monde pensait de la
sorte. Il s’agit d’un « tout le monde »
où ne comptent ni les Cacos, ni les
paysans, la majorité des habitants du
pays. Bref, les classes intermédiaires
urbaines ne peuvent rien désirer au-
delà du patronage des empires colo-
niaux, et elles font tout pour prouver
qu’elles sont du côté de l’Occident
moderne et chrétien.
Le peuple souverain, l’ennemi
Plusieurs lectures de l’histoire des
Haïtiens sont possibles et cette vision
à partir de la culture opprimée et
de ses porteurs n’embrasse pas
l’universalité des faits significatifs. Je
propose de considérer que la première
occupation d’Haïti tente d’implanter
une classe d’intermédiaires entre
l’empire colonial espagnol et les Haï-
tiens ; ce que répète, avec plus de
succès, la seconde, patronnée par
l’empire colonial français. Du Traité
de Ryswick à nos jours, les occupa-
tions subséquentes visent à parer aux
naufrages des classes intermédiaires
assiégées par le peuple souverain.
Jamais l’étranger n’a piétiné ce sol
pour promouvoir le bien-être et,
partant, la souveraineté du peuple
haïtien. Dès 1492, ce peuple souver-
ain est l’ennemi à mater. Sa situation
empire en 1697 avec son intégra-
tion à l’accumulation primitive du
capital. La précarité de la situation
des classes intermédiaires force ces
dernières à raviver constamment leur
distance avec la masse ouvrière cap-
tive. Toutefois, les problèmes que ces
Haïtiens malgré eux (paraphrase du
baron de Vastey, 1819 : 186) causent
à la population nationale ne naissent
pas principalement de leur désir
d’implanter à tout prix le modèle
colonial français ou autres dans la
société qu’ils prétendent diriger ; ces
problèmes proviennent primordiale-
ment du fait de vouloir le faire sans
les ressources économiques et tech-
niques nécessaires, en s’accrochant
au racisme colonial et, partant, en ne
pensant même pas à négocier avec la
masse des travailleurs, encore moins
à l’intégrer à la gestion de la vie natio-
nale. L’exclusion de la majorité des
Haïtiens des services publics et du
dialogue national est délibérée et ne
peut être attribuée à la pauvreté du
pays. Au temps faste de « la perle des
Antilles », que la politique de relance
de l’agriculture de plantation ou de la
sous-traitance poursuit obstinément,
les services offerts aux travailleurs
agricoles étaient encore bien moin-
dres et le dialogue politique remplacé
par la torture et la persécution.
De nos jours, le coût de l’intégration
des masses à la pensée et aux modes
de vie de l’Occident dépasse toutes
les bourses, car cette intégration sup-
pose un développement économique
intensif de la plantation de denrées
ou de toute autre entreprise orien-
tée vers les marchés extérieurs. Il
convient de se demander si le temps
de vouloir se conformer au regard
de l’occupant, qu’il soit français ou
étatsunien, n’est pas révolu. De toute
façon, sans vouloir jouer à l’Antoine
Nan Gomye, je crois que les inter-
médiaires et Haïtiens malgré eux
auraient un certain avantage à réalis-
er qu’ils se trouvent à une croisée de
chemins. Les ressources politiques
et financières faisant défaut, le XXIe
siècle sera forcément celui du peuple
souverain – plus proche de la pay-
sannerie, plus proche de la spiritu-
alité locale forgée par le vodou, plus
proche du créole, la langue nationale.
Si travailler à obtenir ce résultat et
à se soumettre au peuple souverain
déplaît, l’issue est de se procurer un
visa d’immigrant chez les pays amis,
parce que les Haïtiens, par défini-
tion même, ne peuvent pas revêtir la
défroque que l’Occident insiste à leur
imposer.
Bibliographie
Ardouin,Beaubrun,Étudessurl’Histoire
d’Haïti, Paris, Dezobry et E. Madeleine,
Lib.-Éditeurs, 1853.
Casimir, Jean, Haïti et ses élites,
l’Interminable dialogue de sourds,
Port-au-Prince, Éditions de l’Université
d’État d’Haïti, 2009.
De Vastey, Baron Pompée Valentin,
Essai sur les causes de la Révolution
et des Guerres Civiles d’Hayiti, faisant
Français, concernant Hayiti, Sans-
Souci, Imprimerie Royale, 1819.
Dubois, Laurent & Garrigus, John D.,
SlaveRevolutionintheCaribbean1789-
1804, A Brief History with Documents,
Boston & New York, Bedford/St.
Martins, 2006.
Raymond, Julien, Réponse aux
Considérations de M. Moreau, dit Saint-
Méry, député à l’Assemblée nationale,
sur les Colonies ; Paris Imprimerie du
Patriote Français, 1791.
Port-au-Prince, Imprimerie Jh. Courtois,
1847.
Hoffman, Léon-François, Haïti,
Couleurs, Croyances, Créole, Port-au-
Prince, Henri Deschamps, 1990.
1915 et le besoin d'occupationPar Jean Casimir (Troisième Partie), collaboration spéciale
JEUDI 13 AOÛT 2015 N0
60 | 3
ACTUALITÉ
Le dégel identitaire
Lesurgencesdumomentpeuventnousporteràcroirequelepaysnevitpasautrementque
parlapolitique.Lesmédias,engagéseuxaussidanslesdébatsentrel’Étatenparticulieretla
sociétéengénéral,n’aidentpasnonplusàvoirlaréaliténationaledansuneperspectiveplus
multiple.Certainesfois,cesontdanslesdomaineslesplusméconnusparunlargepublicque
sedessine,lentementcertesmaisdefaçonnettementappliquée,ledestindupays.
L’entreprisepeutparaîtreutopiquedeporterlesunsetlesautresàcomprendrequelaculture
n’est pas simplement un terrain d’esthète. C’est à travers sa compréhension organique que
lesacteursdudevantdelascènepeuventmieuxélaborercequ’ilsappellentleurprogramme.
Mais,ilfautledire,lerépéter,reprendrelaquestionsurtouslestons:Quelleestlapolitique
culturelledescandidatsquiontl’ambitiondedirigerlepays?
Reléguéàl’arrière-plan,articulédemanièretropsommaireet,suivantlecas,niécarrément,
le fait culturel haïtien n’est pas méthodiquement exploré par les partis politiques. Ils n’ont
souventpasdecadrespréparéspouvantproposer,àcettenationmiseenétatdechocdepuis
desdécades,unplanrationnelvisantàrééquilibrernotreidentitéetàentrerdansladite«mo-
dernité»avecdessavoir-faireneufsetflexibles.Ledéfiactuelestderenversercelaisser-faire.
Durant les années quarante, une élite intellectuelle avait constaté ce vide. Avec les limites
théoriquesorthodoxesdel’époque,ilsontpuarticulerdesmanifestesquiavaientpourbut
derépandreunmeilleuréclairagesurnotremanièred’appréhenderlemonde.Cespremières
approchesausujetdenotre«authenticité»avaientcertesouvertlaporteàdesnationalismes
étroitsetdictatoriaux.Nousensubissonsaujourd’huilesconséquencesdansnosinstitutions
etdansnotrementalitécollective.Ceserait,parcontre,uneerreurdedireaujourd’hui,avec
unelégèretédilettante,faceàceteffortdelierlapraxisintellectuelleàlaculturedebasedu
pays:«Bonjouretadieu!»
Il s’agit, en ce moment, de faire face, mais vraiment, à un grand déficit de cohésion et de
suivi.Lestentativesantécédentessurleplancultureldevraientperdreunpeudeleurspon-
tanéité première, de leur enthousiasme militant et de leur lyrisme spéculatif pour entrer
dans une phase de méthode, de recherche et de science. Et c’est à ce niveau-là que la cul-
ture, l’administration, l’économie, l’urbanisme, les structures « démocratiques » et toute
l’architectonique de l’organisation sociale gagneraient en des synthèses élaborées pour
contrecarrerlesdésarticulationsquicausentbeaucoupdedégâtsauself-estimecollectif.
La problématique à notre frontière, la question de la reconstruction, la sauvegarde de nos
patrimoines, les retards de l’éducation, la relance patriotique pour remodeler notre envi-
ronnement… ne sont pas des phénomènes isolés de notre culture. C’est le docteur Daniel
Mathurinquidisait:«Unpeuplequineconnaîtpassacultureestcondamnéàungeldesa
mentalitécollective.»
Onnes’attendpasàdesdébatspragmatiquessurlaquestiondelaculturedurantcettepériode
électorale.Onespèrecependantquelesintellectuelshaïtiens,aujourd’hui,avecdenouveaux
outilsthéoriquesplusconvaincants,explorentorganiquementleurpratiqueetproposentdes
approchesneuvesquidégèlentnotreidentitédepeuple.Sinon,d’autresleferontàleurplace
pourmieuxsestabilisersurleterritoirenational.
Pierre Clitandre
Édito
L
es esprits s’échauffent au
niveau de la nationale numéro
2. Mercredi, dans la matinée,
le corps sans vie d’un jeune
homme a été découvert, à Mariani,
au sud de la capitale. La victime, qui
paraissait être atteinte d’une balle, est
morte au volant de sa voiture. Plus-
ieurs unités de la Police ainsi qu’un
juge de paix se sont dépêchés sur
les lieux. Cet incident est intervenu,
selon les habitants de la zone, suite
à une vive tension suscitée par des
tirs nourris à armes lourdes, toute la
matinée. La voiture dans laquelle le
corps a été découvert porte un laissez-
passer du CEP.
C’est toute la région des Palmes qui
s’enflamme. En effet, le Collectif
des candidats victimes d’Opont, qui
regroupe des prétendants à la députa-
tion des circonscriptions de Gressier,
Petit-Goâve, Léogâne, Grand Goâve,
entend apporter des preuves qu’il n’y
a pas eu d’élections. Aussi annonce-
t-il une grande résistance dans la
région pour empêcher la publication
des résultats.
L’arrestation d’Opont et le dédom-
magement des candidats par l’État
haïtien font partie des revendications
de ces contestataires, notamment
Gary Casimir et Guiston Jean Louis,
qui accusent les corps spécialisés
de la PNH, en particulier la Brigade
d’opération et d’intervention départe-
mentale (BOID) d’être à la base des
nombreuses irrégularités enregistrées
le jour du vote.
Les mouvements de contestations
dans cette région ont occasionné
de nombreux dégâts. Un incendie
d’origine inconnue s’est déclaré au
Bureau électoral communal (BEC) de
Gressier, mardi soir. Aucun matériel
électoral n’a brûlé. Ils ont été déplacés
de cet espace qui loge également les
bureaux de l’ONI. Toutefois, aucune
activité ne peut être reprise dans cet
espace, avance le président du BEC.
À Mirebalais, une vive tension trou-
ble les activités, depuis trois jours.
Orchestré par des candidats à la
députation pour cette circonscrip-
tion, dont plusieurs ont été arrêtés
par la police, ce mouvement a aussi
paralysé la circulation automobile au
niveau de la nationale numéro 3.
Frontal Dorélien de Fanmi lavalas,
Jean Franchy Desgrottes et Jean
Claude Lubin de Pitit Desalin sont
parmi ceux qui ont été appréhendés
et conduits à la prison civile de la
Croix-des-Bouquets. Jean Claude
Lubin a été arrêté à Terre Rouge.
Dans sa voiture, trois armes à feu de
calibre neuf millimètres et un poi-
gnard auraient été retrouvés. Une
information démentie par l’avocat
de son parti, Me Evelt Fanfan. Jean
Claude Lubin et ses compagnons ont
été arrêtés sur mandat du commis-
saire du gouvernement de la juridic-
tion. Environ sept d’entre eux sont
concernés par ce mandat lancé suite
aux actes de violence qui ont troublé
les activités dans cette ville depuis
plus de quarante-huit heures.
En effet, le lundi 10 août, environ une
dizaine de candidats ainsi que leurs
partisans ont gagné les rues pour
dénoncer les actes de violence qui ont
marqué les élections dans la ville. Des
violences qui auraient été dirigées
en vue de faciliter la réélection de
l’ancien député, Abel Descolines, can-
didat sous la bannière du Parti haï-
tien Tèt kale. Passant par plusieurs
bureaux publics, les contestataires
ont procédé à la fermeture des portes
de ces institutions. Le parquet n’a pas
été épargné, alors que le commissaire
du gouvernement était à son bureau.
Les contestations ont continué mardi
et mercredi devant le parquet pour
réclamer la libération des candidats
arrêtés. Des agents du Cimo et de
l’Udmo ont dispersé la foule à coup de
canon à eau et de gaz lacrymogène.
Un jeune homme dénommé Jean
Guibert a été atteint d’une balle à
l’épaule, alors qu’il était assis devant
sa maison, au moment où la police
chassait les contestataires des rues
de la ville. Il reçoit des soins dans un
centre hospitalier.
Les partisans de ces candidats annon-
cent la poursuite des mouvements de
contestation. « Anwo pa monte, anba
pa desann », les axes routiers seront
bloqués, disent-ils, expliquant que les
élections ont été une honte dans cette
circonscription.
Guy Gérard Georges accuse, pour
sa part, les agents du BLTS d’avoir
procédé à des bourrages d’urnes dans
sa circonscription. Une situation qui,
selon l’ancien député de Chantal-Tor-
beck, ternit l’image de l’institution
policière et qui affecte la crédibilité
des élections.
Plusieurs regroupements de candi-
dats à Belle-Anse, Miragoâne, dans le
Sud, réclament l’annulation des élec-
tions en raison des irrégularités et des
violences qui ont servi, disent-ils, à
avantager les candidats proches du
pouvoir. Entre-temps, les procès ver-
baux continuent d’arriver au Centre
de tabulation.
La province se déchaîne !
par Lionel Edouard
HAÏTI/LÉGISLATIVES
Protestations en cascade. Voilà la situation dans
certaines villes de province, depuis le premier tour des
législatives, tenu le 9 août dernier. Certains candidats
contestent la crédibilité de ces scrutins et entendent,
par tous les moyens, empêcher la publication des
résultats. D’autres réclament, tout simplement,
l’arrestation du président du Conseil électoral
provisoire, Pierre Louis Opont.
» suite de la première page
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4 | N0
60 JEUDI 13 AOÛT 2015
ACTUALITÉ
Déjà 65 mille Haïtiens refoulés
par Stephen Ralph Henri
HAÏTI/RÉPUBLIQUEDOMINICAINE/MIGRATION
L
e 17 juin est la date
d’expiration du Plan national
de régularisation des étrangers
(PNRE) dominicain, mis
en œuvre pour compléter l’arrêt
168-13 de la Cour constitutionnelle
dominicaine, adopté le 23 septembre
2013. Un décret qui transforme en
étrangers tous les natifs dominicains,
nés en République dominicaine de
parents étrangers, à partir de 1929.
Ce chiffre raconte aussi la situa-
tion « de 170 mille des personnes
qui n’ont pas pu s’inscrire au
plan de régularisation », explique
au National, Edwin Paraison, le
directeur exécutif de la Fondation
Zile.
Pour l’instant, il resterait en
République dominicaine 105
mille personnes qui vivent dans
l’attente d’être refoulées en terre
haïtienne, évoque Paraison.
L’organisation des États
américains (OEA), suite à une
mission d’observation et de
cueillette d’informations effectuée
dans l’île, du 10 au 14 juillet,
a recommandé la reprise du
dialogue entre les dirigeants des
deux Républiques pour aboutir à
une solution amiable, dans son
rapport publié à la fin du mois
de juillet.
En la circonstance, l’organisation
hémisphérique s’est proposée
comme médiatrice. Une
proposition rejetée par la
République dominicaine. Pour
Haïti, la recommandation de
l’OEA ne se distingue pas de sa
position.
Joint au téléphone, le chancelier
haïtien, Lener Renauld, continue
de regretter que la République
voisine ait « boudé jusqu’à présent
» l’invitation de l’OEA. Une
attitude estimée « malheureuse »
par le ministre Renauld.
Les dirigeants haïtiens ne
comptent pas fermer la porte au
dialogue. Pour Lener Renauld,
l’option du dialogue reste l’idéale
pour dénouer tous les nœuds qui
font pérenniser la crise. « Nous
attendons à ce que la République
dominicaine se manifeste », assure
le chancelier Renauld.
Il explique, que l’État haïtien
entretient des discussions avec
diverses institutions étrangères,
toujours dans la quête d’une
solution.
« Carnet de régularisation
migratoire », c’est le titre du
document donné à celles et ceux
qui ont pu s’inscrire au PNRE
dominicain. Les distributions
de cette carte semblent avoir
commencé depuis la fin du mois
de juillet, d’après le Garr. La
Fondation Zile et le Garr critiquent
cette nouvelle disposition des
autorités dominicaines, qui ne
régularise pas effectivement le
problème des migrants.
« On prétend régulariser leurs
situations, or on leur donne une
carte ayant la valeur d’un visa »,
critique Saint-Pierre Beaubrun. Il
déplore le fait que « les gens (munis
de cette carte) vont toujours se
retrouver dans la même situation
» de sous-estimation.
Ils ne pourront pas travailler
avec ce document ou seront tout
simplement exploités par les
employeurs, estime-t-il.
Pour Edwin Paraison, « c’est
déplorable que les autorités
dominicaines aient décidé de
mettre tous les migrants dans le
même panier ».
Leur statut de résident n’est
valable que pour un ou deux ans.
« Un nombre significatif aurait dû
recevoir une résidence définitive.
C’est l’une des grandes failles de
cette initiative dominicaine »,
regrette M. Paraison.
Les vagues de déportations des
immigrantes et immigrants
non inscrits au PNRE devraient
commencer depuis le 2 août,
soit quarante-cinq jours après
l’expiration des inscriptions au
plan.
D’après des informations
communiquées au National, c’est
le Département d’État qui aurait
demandé un sursis aux dirigeants
dominicains, pendant l’exécution
du calendrier électoral en Haïti.
» suite de la première page
JEUDI 13 AOÛT 2015 N0
60 | 5
ACTUALITÉ
Stabilité de la gourde : un indicateur trompeur
par Jean Michel Cadet
Quand des candidats veulent influencer les résultats
par Dieulivens Jules
HAÏTI/TAUXDECHANGE
HAÏTI/ARTIBONITE/LÉGISLATIVES
D
ans de nombreuses
entreprises commerciales
et institutions bancaires,
le taux de change affiché le
mercredi 12 août fluctuait autour de
52 gourdes pour un dollar. Alors qu’en
juillet dernier, le dollar s’échangeait
contre 56 gourdes. Une situation qui
a secoué l’économie réelle du pays.
Panique au sein des ménages et des
agents économiques en général. Le
taux de change a, toutefois, fait un
bond pour le moins surprenant, de
septembre 2014 à juillet 2015, en
passant de 46 à 56 gourdes pour le «
précieux billet vert ».
Pour calmer la tension, la BRH,
se souvient-on, était sortie de son
mutisme. Le gouverneur Charles
Castel a, au cours d’une conférence
de presse donné le 15 juillet, annoncé
un train de mesures monétaires prises
par l’institution qu’il dirige en vue
de stabiliser la monnaie nationale.
L’une de ces mesures consistait en
la vente de 70 millions de dollars
sur le marché. Un peu plus tard, M.
Castel annonce que 175 millions de
dollars seront injectés sur le marché,
dont cinq millions seront, d’abord,
répartis entre certaines banques
commerciales dans la mesure où
celles-ci s’engageraient à revendre le
dollar aux taux de 56 gourdes.
Tout en injectant le dollar dans
l’économie, la BRH s’attelait
simultanément à stériliser 11
milliards de gourdes. Ce qui est de
nature à freiner les pressions exercées
par les opérateurs économiques
sur le dollar. Pour ce faire, la BRH
a, d’une part, imposé aux banques
commerciales d’augmenter le taux
de réserve obligatoires et, t, d’autre
part, augmenté le taux d’intérêt sur
les bons BRH qui ont cru de 5 % à
16 %.
Des mesures contre-
productives pour l’économie
L’économiste Etzer Émile reconnaît
que les mesures prises par la BRH
ont un impact sur la réalité actuelle
du taux de change. Si les spéculations
venant de certains opérateurs
économiques contribuaient à la
dégringolade de la gourde, on assiste,
probablement, selon lui, à l’effet
inverse lorsque le taux de change se
stabilise graduellement. À savoir que
certaines anticipations faciliteraient
davantage la remontée de la devise
nationale par rapport au dollar. Une
affaire de perception. Cependant
l’économiste redoute que cette
nouvelle réalité n’obstrue la question
fondamentale.
« La solution proposée par la BRH
n’est que superficielle », avise Etzer
Émile, tout en reconnaissant que
l’organe régulateur des banques
n’a utilisé que les moyens mis à sa
disposition. Le vrai problème, selon
lui, est économique : quasi-absence
de la production nationale jointe à
une gestion douteuse des ressources
limitées de l’État, pour ne citer que
ceux-là. Or ces mesures, bien qu’elles
permettent de stabiliser la gourde,
selon lui, affectent l’investissement.
Elles provoquent la raréfaction du
crédit. Faute d’investissement,
renchérit-il, l’économie nationale ne
pourra croître. On n’est pas sorti de
l’auberge.
Souslecouvertdel’anonymat,unautre
économiste exprime son scepticisme
par rapport à la situation du taux de
change. Sa thèse est la suivante : les
mesures de la BRH freinent l’ardeur
de certains opérateurs économiques
qui s’aventuraient sur le terrain
de la spéculation. Toutefois, ils
n’abandonnent pas la partie. Sachant
que les effets de ces mesures sont de
courte durée, ils attendent le moment
opportun pour refaire surface. Car,
poursuit-il, l’élément fondamental
responsable de ces anticipations est
l’absence de crédibilité dont souffrent
les dirigeants aux yeux des agents
économiques, les opérateurs en
particulier, qui ont la perception que
ceux-ci transfèrent le dollar vers les
banques étrangères. Pour se protéger,
en conséquence, ils font pression, à
leur tour, sur le dollar.
Dans cette économie de marché,
les marges de manœuvre de la BRH
sont limitées. Fixer un taux directeur
serait suicidaire pour une économie
déjà anémiée, pensent certains
experts. Entre-temps, elle s’évertue
à utiliser les moyens légaux mis à sa
disposition pour stabiliser le taux de
change : l’achat et la vente de dollar,
les réserves obligatoires et les bons
BRH.
P
eu après le jour-J du scrutin,
les journalistes de la place
ont été très sollicités pour
participer à des conférences
de presse organisées par des respon-
sables de partis politiques et des can-
didats pour mettre l’opinion publique
au courant de leur victoire, après
avoir dénombré les procès-verbaux.
Le directoire du parti politique Ayiti
an aksyon (AAA) était le premier à
convoquer la presse, pour proclamer
la victoire de manière anticipée
des deux candidats au Sénat dans
l’Artibonite dès le premier tour des
élections, ainsi que la victoire de
six des candidats à la députation
du parti. Selon le coordonnateur de
AAA, Youri Latortue, lui et les autres
candidats cités ont remporté les
élections dans le département avec
un fort pourcentage.
Plusieurs autres candidats ont
également célébré leur victoire.
Ils ont fait des déclarations aux
micros des journalistes pour montrer
par A plus B qu’ils ont effectivement
remporté la compétition électorale.
Des manifestations spontanées ont
été organisées par des partisans à cet
effet.
Parallèlement, d’autres candidats
ont critiqué sévèrement des
responsables de partis politiques
et autres aspirants indépendants
qui veulent, par leur fuite en avant,
« intoxiquer les résultats du Conseil
électoral provisoire ». C’est le cas du
docteur Carl Murat Cantave, candidat
au Sénat sous la bannière du parti
Konvansyon inite demokratik (KID),
qui a accusé le chef du Parti AAA,
Youri Latortue, de tenter d’intoxiquer
les résultats. D’un autre côté, M.
Cantave a exhorté le Conseil électoral
provisoire à prendre les mesures
appropriées. Pour sa part, l’aspirant
député Dimilssaint Mondélus a
fait savoir que les déclarations
de Youri Latortue n’ont rien à voir
avec la réalité. Il a en profité pour
mettre en garde le Conseil électoral
provisoire contre certains candidats
malintentionnés qui tentent par tous
les moyens d’influencer les résultats.
Rappelons que, conformément au
décret électoral, seul le Conseil
électoral provisoire est habilité à
publier les résultats des scrutins.
Les mesures monétaires de la Banque de la République d’Haïti (BRH) pour stabiliser la gourde semblent porter
fruits. Durant un mois environ, le taux de change a fluctué de 56 à 52 gourdes pour un dollar. Une réalité proche
de ce qui prévalait sur le marché au début de l’année. Certains économistes estiment, cependant, qu’il n’y a pas
lieu de crier victoire car les problèmes réels de l’économie restent entiers.
Les élections législatives partielles ont eu lieu à travers le territoire national le dimanche 9 août 2015. Pour
la commune des Gonaïves, 24 candidats à la députation y ont participé et 25 prétendants au Sénat dans le
département de l’Artibonite. La majorité de ces aspirants députés et sénateurs ont déjà crié victoire.
6 | N0
60 JEUDI 13 AOÛT 2015
ACTUALITÉ
Le CEP contraint d'appliquer
le décret électoralpar Reynold Aris
«
Le sort du processus électoral
et le destin du pays se trouvent
entrelesmainsdesmembresdu
CEP », a fait savoir le candidat à
laprésidencedel’OPL,SauveurPierre
Étienne. Ce sont eux, a-t-il poursuivi,
qui décideront si le deuxième tour des
élections législatives, les municipales
et la présidentielle se tiendront à
la date prévue dans le calendrier
électoral. L’organe électoral devra
montrer sa capacité à appliquer
le décret électoral à la lettre envers
et contre tous, soutient M. Pierre
Étienne qui invite les conseillers à
œuvrer en ce sens en vue d’éviter au
pays de basculer dans une anarchie
sanglante et le chaos généralisé.
Plusieurs structures politiques
ont exigé l’annulation du scrutin
du 9 août. M. Étienne informe
que l’OPL a, pour sa part, opiné
sur le déroulement du processus,
toutefois il dit attendre les
décisions du CEP. Le professeur
d’université croit que l’OPL ne
peut pas exiger l’annulation ou
l’évaluation de ce scrutin, vu
qu’elle ne dispose que des procès-
verbaux comme preuve pour
permettre à ses dirigeants de se
faire une idée sur la situation.
Aussi, a-t-il rappelé que la
seule instance compétente en
la matière, demeure le Conseil
électoral provisoire (CEP).
La décision qui sera adoptée
permettra à l’OPL de savoir si ce
Conseil est totalement autonome
ou ne constitue qu’un instrument
au service des partis politiques,
spécialement le PHTK, Bouclier,
AAA, avance M. Pierre Étienne.
Soutenant que l’institution
électorale a pour devoir de
s’astreindre au décret électoral,
le politologue fait remarquer que
le CEP, par ce décret, ne dispose
d’aucune provision légale pour
habiliter l’équipe au pouvoir
à utiliser des commandos, des
casseurs de scrutin en vue
d’entraver le processus.
Entre-temps, Sauveur Pierre
Étienne a confirmé le maintien
du rendez-vous de l’OPL dans le
cadre de son combat électoral.
Il a indiqué que la structure
qu’il dirige n’a pas de partisans
qui se mobilisent dans les rues
du pays. L’OPL prend ainsi sa
distance avec tous ceux qui usent
de la violence pour parvenir
à leur fin. « C’est dans cette
dynamique que l’Organisation
manifeste son aversion contre
ces agissements lors du scrutin
du 9 août. Et l’opinion nationale
et internationale en est informée
», insiste-t-il.
Élections : Acceptables ou non ?
À la question de savoir si les
résultats des élections du 9 août
sont acceptables ou inacceptables,
le candidat à la présidence de
l’OPL, n’a pas mâché ses mots. Il
a fait savoir qu’il revient au CEP
de décider en appliquant le décret
électoral. « Nous n’accepterons
pas l’inacceptable et nous ne
supporterons pas l’insupportable»,
a-t-il martelé.
Sauveur Pierre Étienne s’en est,
par ailleurs, pris aux observateurs
de l’OEA et de l’Union européenne
qui ont déclaré que les
irrégularités enregistrées ne sont
pas suffisantes pour invalider les
résultats de ces élections. Cette
décision, a-t-il repris, dépend
seulement du CEP en fonction
de sa volonté à appliquer ou non
le décret électoral. Il affirme,
dans le cas contraire, que tout
le monde doit s’apprêter à «
assumer les conséquences de
leurs inconséquences ».
S’agissant du renouvellement du
personnel politique, le numéro
un de l’OPL a en outre indiqué
que cela ne peut se faire que par
la voie des urnes. Le verdict des
urnes, explique-t-il, n’a de sens
que s’il reflète la volonté du
souverain (le peuple) d’où il tire
sa légitimité. Des partis politiques
anti-démocratiques, lance-t-il, ont
empêché la population d’exercer
son devoir civique par des actes
de violence. Ces agissements
viennent remettre en doute
la capacité du CEP à mener à
terme le processus électoral. Par
ailleurs, le docteur Pierre Étienne
a dénoncé la passivité des agents
de la Police nationale d’Haïti
durant cette journée électorale.
Élections/Annulation,
Belle-Anse et Marigot en
parlent
Hormis ces partis dans la Capitale,
il faut dire que près de deux jours
après le premier tour de ces
législatives, des candidats des
villes de province continuent
d’exiger du CEP l’annulation de
ce scrutin. C’est le cas dans deux
communes du département du
Sud-est (Jacmel), Belle-Anse et
Marigot. Ces aspirants dénoncent
des cas de fraude, de violences
et d’irrégularités flagrantes
enregistrés lors de ce premier
tour des législatives.
Parmi les 11 concurrents à la
députation dans la commune
de Belle-Anse, huit ont marché
pacifiquement dans les
rues de la ville, le mardi 11
août, accompagnés de leurs
sympathisants. Ils ont également
envoyé une pétition au vice-
président du BEC, Bertrand Moïse,
en présence du juge de paix,
Me Denis Jean-Pierre. Laquelle
pétition exige l’annulation de ces
joutes dans leur circonscription.
La situation n’a pas été différente
non plus à Marigot. Parmi les
13 candidats pour la quatrième
circonscription de cette commune,
11 ont également dénoncé des
irrégularités massives durant les
législatives, lors d’une conférence
de presse, moins de vingt-quatre
heures après cette journée. Ils
ont qualifié de « mascarade »
le premier tour des législatives.
Comme doléances, ils ont exigé
du CEP d’écarter de la course
électorale Dieudonné Lhérisson
et Déus Deroneth, respectivement
candidats du PHTK et de PONT.
HAÏTI/ÉLECTIONSLÉGISLATIVES
Alors que des partis politiques tels la Fusion des sociaux-démocrates, Fanmi Lavalas, Renmen Ayiti préconisent
la mise en place d’une commission mixte en vue d’évaluer les élections législatives, l’Organisation du Peuple en
lutte (OPL) a exigé du Conseil électoral provisoire (CEP), mercredi, l’application du décret électoral contre des
structures telles le PHTK, le Bouclier, AAA et d’autres partis et plateformes de l’opposition.
JEUDI 13 AOÛT 2015 N0
60 | 7
Pour l'émergence d'une jeunesse responsable
par Évens REGIS
L'Union européenne dresse
un rapport favorablepar Reynold Aris
A
u cours de cette journée, les
responsables du ministère
ont rassemblé des jeunes
de plusieurs endroits du
pays pour traiter des questions liées
aux thématiques du rôle des jeunes
aujourd’hui dans la société haïtienne,
de l’éducation, de la santé sexuelle,
la santé par le sport, la citoyenneté
active, l’égalité de genre, la protection
de l’environnement, les objectifs de
développement durable, et surtout
sur l’emploi pour les jeunes. Au
menu de la programmation, il y
avait aussi des activités culturelles et
sportives, des présentations de films
documentaires, et des concerts avec
différents groupes musicaux de Port-
au-Prince et des villes de province.
Woodly Simon, directeur de jeunesse
au MJSAC, nous a informé que
le Ministère a déjà fait plusieurs
interventions de janvier à juillet
2015 en vue de donner une autre
orientation au comportement
des jeunes en Haïti. En prélude
à la Journée internationale de la
jeunesse, le MJSAC a organisé durant
cette période, un ensemble d’activités
à même de favoriser une meilleure
intégration des jeunes, et de les
initier dans les prises de décision du
pays, a-t-il mentionné.
Les week-ends allant de janvier à
juillet 2015 ont été baptisés week-
end de la jeunesse. Au cours de
ces week-ends, les autorités du
ministère s’étaient réunies avec
les jeunes de différentes localités
du pays. Ils ont élaboré et pris des
décisions qui prennent en compte
les frustrations des jeunes, ainsi que
leurs revendications. Au cours de ces
réunions, il a été convenu que les
dispositions adoptées allaient être
discutées, sanctionnées, en séance
plénière au cours de la journée prévue
pour la réalisation des festivités
devant marquer la Journée de la
jeunesse au niveau international.
Selon les confirmations du directeur,
toutes les décisions qui ont été prises
au cours de ces week-ends spéciaux,
ont été effectivement discutées
avec les jeunes durant la journée
du mercredi. Ils ont ensemble
retranché des dispositions et en ont
ajouté certaines autres, pour ensuite
produire un document de référence
qui va être non seulement rendu
public dans les jours à venir mais
qui sera considéré comme le livre de
chevet de la jeunesse haïtienne.
D’autres réalisations jugées
significatives dans la lutte pour une
meilleure intégration des jeunes sont
: d’abord, le salon de la jeunesse,
réalisé au cours du mois d’avril dans
le département du Nord - qui, selon
M. Simon, est un espace physique
et virtuel, où les jeunes peuvent se
réunir pour des débats constructifs.
Le forum dénommé mérite de la
jeunesse, réalisé dans le département
de la Grande-anse - lui aussi une autre
initiative du ministère pour favoriser
une plus grande intégration sociale
de la jeunesse.
À en croire le directeur, le forum
a été instauré dans l’objectif de
découvrir des talents de toutes sortes,
et ensuite les présenter au grand
public pour plus d’encadrements.
Woodly Simon, nous a également
informé d’une formation en
entrepreneuriat qu’a réalisé le
Ministère au profit de plusieurs jeunes
entrepreneurs des dix départements
du pays, ces derniers mois. Entre 80
à 100 Petites et moyennes entreprises
(PME) en possession de plusieurs
jeunes du pays sont actuellement
financées par le ministère de la
Jeunesse.
Ces activités, dit-il, ont été réalisées
avec l’aide du Fonds des Nations
unies pour la population (UNFPA), le
ministère de l’Éducation nationale
et de la Formation professionnelle
(MENFP), le ministère de la Santé
publique et de la Population (MSPP),
ainsi que le Réseau de promotion du
volontariat.
Toutefois, le directeur a signalé que
le ministre Jimmy Albert et ses col-
laborateurs se sont engagés à faire la
promotion de ces décisions adoptées
en faveur des jeunes, pendant toute
l’année, pour qu’enfin la jeunesse en
Haïti soit totalement intégrée, et con-
sidérée par tous comme étant l’avenir
de cette nation.
C
’est ce mardi 11 août que
l’Union européenne a présen-
té son rapport sur le premier
tour des législatives partielles,
lors d’une cérémonie déroulée au
Royal Oasis à Pétion-Ville. Un rapport
favorable aux organisateurs de ces
scrutins qui pourtant ont été entachés
de nombreuses irrégularités, selon
certains observateurs nationaux.
Les membres de la MOE de l’UE
ont dit avoir constaté que le vote
s’était bien déroulé dans environ
80 % des bureaux de vote observés
sur le territoire national. Pour eux,
la transparence régnait durant
cette journée, notamment à travers
77 % des bureaux. Également, la
MOE-UE a souligné la très bonne
performance du personnel des
Bureauxélectorauxdépartementaux
(BED) et des Bureaux électoraux
communaux (BEC) dans 64 % de
ces bureaux. De manière générale,
la performance des superviseurs
dans les différents centres de
vote s’était révélée positive.
Les procédures de vérification
d’identité des électeurs sur les listes
étaient claires et ont été respectées,
quasiment sans exception, dans les
dix départements du pays.
Toutefois, le rapport relève des cas
d’agitation ou d’intimidation qui
ont eu lieu à proximité des centres
de vote dans 40 % des bureaux
observés et à l’intérieur de 32 %
des bureaux.
De plus, ce rapport soutient la
présence effective de mandataires
dans 97 % des bureaux évalués.
Des partis tels, le PHTK, VERITE
et Fanmi lavalas y avaient été
représentés respectivement à 78 %,
61 % et 51 %. D’autres structures
telles que l’OPL, le KID et Renmen
Ayiti étaient représentées à 50 %,
49 % et 44 % dans les bureaux
observés. Il a toutefois relevé le
manque d’instructions disponibles
sur le rôle et le nombre de
mandataires à être admis dans un
BV.
Non-discrétion du vote
En outre, près de 60 % des
BV, accessibles aux personnes
à mobilité réduite, étaient
pour la plupart installés dans
des espaces trop étroits. Une
situation qui a occasionné une
mauvaise installation des isoloirs.
Conséquemment, le vote n’a pas du
tout été secret dans environ 36 %
de ces bureaux.
Les observateurs de l’UE ont aussi
fait remarquer que dans près de
30 % des bureaux de vote des
irrégularités liées à la synthèse et
à la rédaction des procès-verbaux
ont été relevées. Par contre, ils
ont souligné que le dépouillement
a été réalisé dans la transparence
dans 82 % des BV. Au terme de
ce processus, les résultats ont
été affichés à l’extérieur de 73
% des bureaux observés et les
copies destinées au CEP ont été
plastifiées dans 90 %.
En ce qui concerne la tenue du
scrutin, Elena Valenciano s’est
félicitée de son déroulement
après plus de trois années de
retard. Elle a, par ailleurs, regretté
que la majorité des électeurs ne
fussent en mesure d’exercer
leur droit civique à cause des
actes de violence. Dans la même
veine, José Antonio De Gabriel,
chef adjoint de la MOE-UE, a
salué la tenue de ces élections.
Il a fait remarquer qu’Haïti
avance vers le renouvellement
institutionnel. Les irrégularités et
incidents enregistrés, soutient-il,
ne remettent pas en question ce
scrutin marqué par un faible taux
de participation.
HAÏTI/JOURNÉEMONDIALEDELAJEUNESSE
HAÏTI/ÉLECTIONSLÉGISLATIVES
ACTUALITÉ
Le ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action civique (MJSAC), a célébré, le mercredi 12 août, de concert
avec ses partenaires nationaux et internationaux, la Journée internationale de la jeunesse autour du thème: « Jèn
yo se avni peyi a, ann kenbe men yo ». Plusieurs activités culturelles, récréatives, et sportives, ont été réalisées à
travers les dix départements du pays, dans le cadre de cette journée ayant pour objectif de sensibiliser les jeunes
sur leur engagement citoyen, leur état de santé et leur capacité d’améliorer la situation du pays à travers des
actions civiques, responsables, démocratiques, et solidaires.
« En dépit des irrégularités flagrantes et des actes de violence que nous condamnons, Haïti a franchi un pas
positif et important avec le scrutin du 9 août 2015, dans le renforcement de la démocratie. » C’est la déclaration
du chef de la Mission d’observation de l’Union européenne (MOE), Madame Elena Valenciano.
8 | N0
60 JEUDI 13 AOÛT 2015
MONDE
Inondations en Argentine: 3 morts et 11 000 évacués
Sources : AFP
T
rois personnes sont mortes en
Argentine et quelque 11 000
ont été évacuées en raison des
fortes pluies et inondations
qui affectent la région de la Pampa
(centre) depuis une semaine, ont
annoncélesautorités. « Il y a environ
11 000 personnes évacuées ou
ayant fui leurs habitations.
Des opérations d’aide aux sinistrés
sont mises en place », a déclaré
mardi soir le secrétaire argentin
à la Sécurité, Sergio Berni, sur la
chaîne C5N.
Au cours des sept derniers jours,
un enfant de 11 ans est mort après
être tombé dans un ruisseau,
tandis qu’un homme handicapé est
décédé, piégé dans l’inondation de
sa maison à Quilmes, située à 30
km au sud de Buenos Aires. Les
autorités de la ville de Campana ont
également annoncé la mort d’un
autre homme.
Selon le service météo national
(SMN), de nouvelles pluies, de
moindre intensité, sont attendues
dans la province de Buenos Aires,
région la plus peuplée d’Argentine,
où se trouve la « Pampa humide »,
principale zone agricole du pays.
P
lus de 11 millions de litres
d’eau chargée de métaux
lourds et d’arsenic se répan-
dent depuis une semaine
dans plusieurs rivières de l’ouest des
Etats-Unis, teintant l’eau d’une cou-
leur orangée. Cet épisode de pollu-
tion, dû à une mauvaise manipulation
d’employés de l’Agence de protection
de l’environnement (Environmental
Protection Agency - EPA) dans une
mine d’or abandonnée, laisse craindre
d’importants dégâts au niveau local,
tant écologiques qu’économiques.
Au fil des jours, la couleur s’est
ternie, mais les déchets liquides
continuent à se diffuser. L’état
d’urgence a été déclaré dans le
Colorado, au Nouveau-Mexique et
dans la réserve indienne de Navajo
Nation. Plusieurs villes ont cessé
d’utiliser l’eau des rivières et ont
interdit l’accès aux rives. Les
questions se concentrent désormais
sur les effets de cette pollution sur
la santé et les ressources agricoles.
Les autorités ont pour le moment
interdit à la population de boire
l’eau de l’Animas, la première
rivière touchée par la pollution, et
de l’un de ses affluents, la rivière
San Juan. L’irrigation, la pêche
et le rafting y sont également
interdits au moins jusqu’à lundi.
Sept réseaux de distribution d’eau
potable puisant habituellement
dans ces rivières ont dû arrêter
leurs opérations, selon le New
York Times. Des analyses sont en
cours pour voir si l’eau contient
des toxines cancérigènes et leurs
résultats sont attendus dans les
jours à venir.
En attendant ces conclusions, le
tribut à payer est déjà lourd pour
les territoires amérindiens navajo,
particulièrement concernés par
cette marée orange. « C’est notre
âme qui est touchée », a déclaré
le président de la Navajo Nation,
Russell Begaye, à ABC News : « Je
rencontre des gens tous les jours
qui pleurent quand ils me voient,
ils me demandent : “Comment puis-
je savoir si l’eau sera potable ?” La
rivière Animas et la rivière San
Juan sont nos lignes de vie. L’eau
est sacrée pour nous. »
« Quand l’EPA me dit que ça
prendra des décennies pour tout
nettoyer, c’est autant de temps où
nous vivrons dans l’incertitude
quand nous boirons l’eau, que
nous cultiverons la terre, que nous
mettrons notre élevage près de la
rivière », souligne Russell Begaye.
Selon le président de la plus grande
réserve indienne des Etats-Unis,
beaucoup de fermes biologiques
craignent ainsi de ne plus pouvoir
garantir à leurs clients la qualité
de leurs cultures à cause de la
pollution de l’eau. Russell Begaye
craint également pour le secteur
du tourisme.
Responsable de la fuite acciden-
telle, l’Agence de protection de
l’environnement cristallise les cri-
tiques dans la région des Four Cor-
ners (Arizona, Colorado, Nouveau-
Mexique et Utah), où responsables
locaux et résidents considèrent que
l’institution a trop tardé à agir. La
réponse initiale de l’EPA a « été
pour le moins inexistante», s’est
insurgé Tommy Roberts, le maire
de Farmington, une commune en
aval de la fuite, dans l’Etat du Nou-
veau-Mexique.
La directrice de l’EPA, Gina McCar-
thy, s’est exprimée publiquement
pour la première fois sur le sujet
mardi. « Ce qui se passe m’afflige
au plus haut point», a-t-elle affirmé,
promettant de se rendre mercredi
sur des sites du Colorado et du
Nouveau-Mexique touchés.
Une opération de communication
qui pourrait s’avérer d’autant
plus nécessaire que l’épisode de
pollution est loin d’être terminé.
Zack Frankel, le directeur de
l’ONG Utah Rivers Council, s’est
dit préoccupé par la diffusion des
eaux toxiques. Selon lui, « d’ici
cinq jours environ, elles atteindront
le lac » Powell dans l’Utah, qui
alimente notamment la ville de
Las Vegas. Depuis ce lac, la fuite
pourrait se répandre vers le fleuve
Colorado, puis à travers le Grand
Canyon et le lac Mead, qui est une
source d’eau importante pour la
mégalopole de Los Angeles et le
sud de la Californie, souffrant d’une
grave sécheresse.
Inquiétude des Amérindiens navajo après la
pollution de rivières dans l'ouest des Etats-Unis
L’irrigation, la pêche et le rafting sont interdits sur la rivière Animas et sur l’un de ses
JEUDI 13 AOÛT 2015 N0
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MONDE
Accusation de viols en Centrafrique :
le chef de la mission de l'ONU renvoyé
Sources : AFP
C
ette annonce intervient au
lendemain de l’ouverture
d’une enquête sur des
accusations de viol contre
une fillette et de l’homicide d’un
adolescent de 16 ans et de son père
qui auraient été commis par des
Casques bleus.
Le chef de la mission de l’ONU
en Centrafrique (Minusca) a
été renvoyé après une série
d’accusations d’abus sexuels
contre des enfants commis par
des Casques bleus. Le diplomate
sénégalais Babacar Gaye, 64
ans, «a remis sa démission à ma
demande, a déclaré mercredi le
secrétaire général de l’ONU Ban
Ki-moon à des journalistes à New
York. Il m’est impossible de mettre
en mots la colère, le tourment et
la honte que je ressens après ces
accusations récurrentes au fil des
années d’exploitation sexuelle
et d’abus commis par des forces
onusiennes.» Et de marteler : «Je
ne tolérerai aucun agissement de
ceux qui remplacent la confiance
par la peur [...] assez, c’est assez.»
Cette annonce intervient au
lendemain de l’ouverture d’une
enquête sur des accusations
de viol contre une fillette et de
l’homicide d’un adolescent de 16
ans et de son père qui auraient été
commis par des Casques bleus au
cours d’une opération armée dans
la capitale centrafricaine début
août.
Au moins cinq personnes, dont
un Casque bleu, avaient été tués
et des dizaines blessés pendant
cette opération qui s’est déroulée
les 2 et 3 août, et visait à arrêter
un ancien chef de l’ex-rébellion
Séléka dans l’enclave musulmane
du PK5 à Bangui. La Séléka, à
dominante musulmane, avait pris
le pouvoir à Bangui en mars 2013,
avant d’en être chassée l’année
suivante, mais elle y a gardé des
sympathisants, notamment dans
le quartier du PK5.
Cette enquête fait suite à plusieurs
cas similaires mettant en cause
des Casques bleus marocain et
burundais.
Dans une affaire séparée, la France
enquête sur des allégations d’abus
sexuels commis sur des enfants
en Centrafrique entre décembre
2013 et juin 2014. Ces accusa-
tions visent notamment 14 soldats
français qui faisaient partie de
l’opération Sangaris menée par la
France et n’étaient pas sous le com-
mandement de l’ONU. Toutefois,
l’ONU a aussi nommé une commis-
sion indépendante pour enquêter
sur ce cas et plus précisément sur
la façon dont les Nations unies ont
géré l’affaire, après des critiques
pointant du doigt la lenteur de sa
réaction sur le dossier. Le porte-
parole de l’ONU Stéphane Dujar-
ric a indiqué que 57 allégations
de fautes ont été proférées contre
des Casques bleus de la Minusca,
dont 11 concernant potentielle-
ment des cas d’abus sexuels sur
des enfants.
Le limogeage de Babacar Gaye est
une décision «sans précédent», a
fait savoir le porte-parole, préve-
nant que Ban Ki-moon s’apprêtait
à «livrer un message fort» aux
envoyés spéciaux des 16 missions
de l’ONU durant une visiocon-
férence prévue jeudi.
Ce même jour, les quinze mem-
bres du Conseil de sécurité tien-
dront une réunion spéciale au
cours de laquelle Ban Ki-moon
se prononcera notamment sur le
limogeage.
CHINE
Sept morts dans l'explosion d'un entrepôt à
Tianjin (Quotidien du Peuple)
Sources : AFP
U
ne énorme explosion mer-
credi soir dans un entrepôt
de produits inflammables de
la ville portuaire de Tianjin,
dans le nord de la Chine, a fait sept
morts, a annoncé jeudi le Quotidien
du peuple, l’organe officiel chinois.
Sur son site internet, le quotidien
a expliqué que les personnes ont
été tuées lorsqu’une cargaison
d’explosifs a pris feu dans
l’entrepôt où ils étaient stockés.
Selon les médias locaux, il y a eu
au moins 300 blessés.
D’après les images de la télévision
d’Etat CCTV, une boule de feu et
des colonnes de flammes ont jailli,
éclairant tout le ciel et propulsant
des nuages de poussière sur des
dizaines de mètres dans les airs.
Entre 300 et 400 personnes
blessées sont arrivées dans un
hôpital, selon le journal local « Les
Nouvelles de Pékin », tandis qu’un
employé d’un autre hôpital, cité
par le même quotidien, a annoncé
l’afflux d’un nombre impossible à
chiffrer de nouveaux patients.
Selon les médias locaux,
l’incendie causé par l’explosion
était désormais sous contrôle,
mais deux pompiers sont portés
disparus.
Sur des photos diffusées par le
réseau social chinois Weibo, des
personnes erraient couvertes
de sang dans les rues, d’autres
portaient des enfants emmitouflés
dans des couvertures, mais
l’authenticité de ces images
n’a pas pu être confirmée dans
l’immédiat.
Selon le compte Weibo authentifié
du Centre chinois des réseaux
de surveillance des séismes,
la magnitude de la première
explosion équivalait à la détonation
de trois tonnes de TNT, tandis que
la seconde explosion avait une
puissance de l’équivalent de la
détonation de 21 tonnes de cet
explosif.
Tianjin, qui se situe à 140 km au
sud-est de Pékin, est l’une des
plus grandes villes du pays, avec
près de 15 millions d’habitants,
selon les chiffres de 2013.
En juillet, 15 personnes avaient
été tuées et plus d’une dizaine
d’autres blessées lors de
l’explosion d’un site illégal de
stockage de feux d’artifice dans
la province du Hebei, dans le nord
de la Chine.
L
’or est la seule ressource
naturelle non renouvelable
dont la valeur monétaire
s’apprécie régulièrement. La
preuve : ces 30 à 40 dernières années,
le prix de l’or est passé de 200 dol-
lars à 1400 dollars l’once. Une véri-
table aubaine pour les spéculateurs.
L’euro et le dollar sont dans le doute et
l’incertitude.Faceàunecrisebancaire,
l’or représente la seule valeur refuge.
Voila ce qui explique l’explosion de
demande chez les spéculateurs qui
passent à l’offensive pour trouver
d’autres espaces d’accumulations.
Quelles priorités ?
Tous les medias ont eu les yeux
rivés sur la réalisation des élec-
tions dont le premier tour des lég-
islatives s’est déroulé avec toutes
ses irrégularités, ce dimanche 9
août. Ne laissant de place pour
aucune autre chose. De fait, la
journée mondiale des actions
contre les mines à ciel ouvert, le
22 juillet denier, est passé inaper-
çue, la majorité de nos concitoy-
ens ne connaissant l’existence de
dizaines de mines à ciel ouvert
chez nous.
Aucun candidat au parlement – à
notre connaissance – n’a fait allu-
sion à ce mot, hormis les enga-
gés de la Faculté des sciences
humaines (Fasch) qui ont pris le
temps d’organiser deux journées
de réflexion en cette occasion.
Pourtant, à tort et à travers dans
tout le pays, l’on ne cesse de scan-
der « PRIORITÉ ». Priorité ! Un
mot qui aujourd’hui est devenu
vide de sens. Comment peut-on
oublier ou pire encore, omettre de
poser une question aussi fonda-
mentale ? La question des mines.
Oui, une question encore floue
dans la tête de millions d’haïtiens.
C’est l’or ou la vie ? ».
Selon le professeur Camille
Charlmers, l’avenir du pays se
définit à cette question-là. Car,
selon certains documents, notam-
ment le programme stratégique
de développement d’Haïti (PSDH),
élaboré par une agence cana-
dienne, le groupe IBI/DAA, ainsi
que plusieurs déclarations du pré-
sident Michel Joseph Martelly et
de l’ex-chef du gouvernement Lau-
rent Salvador Lamothe, le secteur
minier est l’un des secteurs pri-
oritaires qu’il faut transformer en
axe de développement social et
économique.
Ressources minières et
développement
« Les mines au service du dével-
oppement ». Que des slogans ?
De quel développement parle-t-on
quand nous savons qu’Haïti n’est
même pas en mesure de faire
une bonne gestion des mines de
carrières. Ou encore, à qui vont
profiter nos ressources ? Quand
nous savons que ‘productivisme’
et ‘extractivisme’ sont deux con-
cepts qui ne donnent de résultats
que pour les pays dominants.
Contrairement à ce que beaucoup
d’entre nous pensent, Haïti est
une terre encore riche. Peut-être
ceux qui font croire le contraire
cachent ainsi, très bien leur jeu.
Mais, depuis la première occupa-
tion, les américains avaient dressé
un inventaire direct des différen-
tes richesses minières du pays,
ainsi que leurs localisations dans
le fameux « livre bleu d’Haïti » qui,
d’après les recherches d’un grand
professeur, se trouve à l’université
internationale de Floride.
Le feu Daniel Maturin a estimé
les ressources souterraines d’Haïti
entre 80 à 100 milliards de dol-
lars. Une somme qui pourrait
effectivement contribuer au dével-
oppement du pays. Cependant,
Haïti n’est pas le seul territoire à
être pourvu de telles richesses ?
À combien s’évaluaient ceux des
pays miniers d’Afrique ? Des pays
de l’Amérique du Sud ? Pourquoi
après tant d’exploitation, aucun
de ces pays ne figurent parmi les
20 pays où il fait bon vivre ? Au
contraire, ils s’enlisent parmi ceux
dont l’indice de développement
humain (IDH) est le plus bas. La
vérité est que les exploitations
minières ne se font pas dans les
intérêts des populations con-
cernées, mais au profit des trans-
nationales.
Défendre les intérêts du pays
En 2005 dans l’accord avec Sainte
Geneviève, il faut souligner que
sur chaque 100 dollars, Haïti ne
devait recevoir que 2,50 dollars
comme royalties. Le déséquili-
bre de la répartition des biens
dans l’industrie minière est car-
rément scandaleux ! Pourquoi
hypothéquer la vie de milliers de
personnes pour extraire quelque
chose qui n’a d’importance que
pour les spéculateurs ?
La Suisse et la Belgique sont,
parmi d’autres, deux grands pays
producteurs de chocolat. Pour-
tant, ils ne sont pas producteurs
de cacao. Dans la chaine des val-
eurs, dans l’approvisionnement,
l’entreprise doit se fournir et donc
acheter des moyens de produc-
tion, tels que matières premières,
autres biens et services. Le but
de cette fonction est d’obtenir le
plus bas prix pour la meilleure
qualité de tous ses achats. Ce qui
amène à une territorialisation de
la richesse, à l’oppression et à
l’exploitation des travailleurs.
Travaillant dans l’opacité, employ-
ant la culture du secret, ces entre-
prises tentent de cacher certaines
pratiques qui ne respectent pas
les droits humains et les conven-
tions internationales. Toutefois,
nul n’est censé ignorer les con-
séquences que ces techniques
d’extractions ont sur la vie et
l’environnement.
Avant qu’elles ne s’implantent,
elles promettent monts et mer-
veilles pour amadouer les gou-
vernements le plus souvent très
faibles. Mais ces promesses seront
vite jetées aux oubliettes une fois
la concession obtenue. Trop sou-
vent séduits par les propagan-
des mensongères qui font croire
à un développement (emplois,
électricité, infrastructures…) les
responsables se jettent à l’eau
pour ensuite se retrouver face aux
externalités, quand brusquement
les entreprises plient bagages.
Le bon choix
N’est-il pas temps de faire un bon choix
pour Haïti ? Est-il nécessaire de tou-
jours rappeler que l’histoire du peuple
haïtien est marquée au départ par
l’appétit de ceux-ci qui en veulent tou-
jours plus ? En moins de trente ans,
ils ont décimé les premiers habitants
pour faire venir ensuite, les Africains
qui, après plusieurs générations ont
brisé les chaines de l’esclavage. Mais
aujourd’hui, le système esclavagiste
s’est muté en un capitalisme féroce,
un projet de domination toujours
aussi vorace. Les mêmes pratiques,
les mêmes exploitations à outrance,
les mêmes génocides liés aux exploita-
tions à outrance.
Pourquoi faut-il toujours que nous
fassions de mauvais choix ? Où est la
cohérence dans tout ça ? Dites-nous
comment allier le secteur minier qui
est destructeur de la nature et le tour-
isme ? Peut-être que le Nord après tout,
ne fait pas partie de ce vaste campagne
« se la pou la » ? Malheureusement
avec environ huit sites prometteurs,
il est le plus touché par ce projet
destructeur de paysage. D’un autre
coté, il faut aviser l’opinion publique,
du fait qu’actuellement, les habitants
de l’Artibonite sont témoins depuis
quelques temps de l’exploitation d’une
roche noire que, d’après le professeur
Charlmers, l’on ne trouve que dans
deux pays, Haïti et l’Iran.
Quoique dépouillé de toutes fiertés,
le rêve secret de chaque haïtien est
d’avoir non pas une terre de transit,
mais une patrie, une terre où habiter,
où vivre, au lieu de vivoter chaque
jour dans la peur et dans l’incertitude.
L’avenir du peuple haïtien à pile ou
face, n’est pas certain. Qui va exiger
d’un gouvernement qu’il se serve de
la loi comme guide ? De définir claire-
ment une stratégie globale ?
Dans le PSDH qui est le document
central, censé définir et orienter les
choix de développement d’Haïti, le
tourisme, les mines et l’agriculture
sont des axes à valoriser. Mais ne faut-
il pas une cohérence stratégique entre
les axes de développement ? Où sont
leurs programmes ? Cinquante deux
aspirants ! Montrez-vos programmes
! Dites comment allier le tourisme et
l’extraction minière qui engendra à
tous les coups une dégradation de la
biodiversité ?
Dites, comment allier l’agriculture et
le stress hydrique, sachant que beau-
coup d’eaux seront utilisées et aussi
contaminées ? Une problématique
qui concerne tous les haïtiens, alors,
s’impose. Tous les haïtiens, tous autant
que nous sommes ! Quelle est votre
vision pour ce petit bout de terre ?
TAUX DE RÉFÉRENCE (BRH)
>Taux moyen d’achat
51.7786 GDES
>Taux moyen de vente
52.6786 GDES
COURS DE
LA GOURDE
12 AOÛT 2015
10 | N0
60 JEUDI 13 AOÛT 2015
ÉCONOMIE
La journée mondiale des actions contre les mines à ciel ouvert, le 22 juillet dernier, est
passé inaperçue, la majorité de nos concitoyens ne connaissant l’existence de dizaines
de mines à ciel ouvert chez nous. Aucun candidat au parlement – à notre connaissance
– n’a fait allusion à ce mot, hormis les étudiants de la Faculté des sciences humaines
(Fasch) qui ont pris le temps d’organiser deux journées de réflexion en cette occasion.
Ressources minières et
développement durable : le bon
choix
Par Isabelle Théosmy
COLLABORATIONSPÉCIALE
La journée mondiale des actions contre les mines à ciel ouvert, le 22 juillet
denier, est passé inaperçue, | © Paris-Match
JEUDI 13 AOÛT 2015 N0
60 | 11
ÉCONOMIE
P
arallèlement, un pays bien
plus petit mais plus proche
de nous était ébranlé par
une crise de premier ordre :
Andorre. La principauté, dont le pré-
sident de la République française est
également le chef d’Etat, a fait face
à une déstabilisation jamais vue.
La Banque privée d’Andorre (Banca
Privada d’Andorra, BPA) s’est retrou-
vée sous la coupe d’une enquête
américaine, ouverte le 10 mars par la
FinCEN, organisme attaché au Trésor
chargé de lutter contre le crime finan-
cier. En cause, la BPA avait blanchi
l’argent de mafias chinoises, russes
et vénézuéliennes, selon les autorités
américaines.
L’aspect géopolitique dans l’affaire est
important, tant les trois pays cités con-
stituent des adversaires de premier
plan pour l’impérialisme états-unien ;
du point de vue économique, qui nous
intéresse ici, l’affaire a provoqué un
déficit de confiance sans précédent
pour les plus de 7 milliards d’actifs
de la BPA. Le petit Etat a pris le con-
trôle de la banque, fait inédit dans
son histoire ; mais, comme le rap-
pelle la Tribune6, Andorre n’a « pas
de filets de sécurité ». N’étant pas
membre de la zone euro, la Banque
centrale de Francfort ne le renflouer-
ait pas en cas de faillite ; or, les actifs
de la BPA sont deux fois supérieurs
au produit intérieur brut de la princi-
pauté. Si elle venait à déposer le bilan,
elle entraînerait dans sa chute bien
d’autres institutions, à commencer par
les banques espagnoles avec lesquelles
elle entretient des partenariats finan-
ciers privilégiés.
Pendant ce temps, les tensions gran-
dissantes entre Europe et Russie ont
coûté au grand pays une grave crise
bancaire, qui n’a pas fini de le sec-
ouer. De nombreux établissements
ont fait faillite au printemps, passant
les uns après les autres sous la tutelle
par la Deposit Insurance Agency (DIA),
l’organisme public chargé de repren-
dre les banques déposant le bilan.
En mars, l’équivalent de 18 milliards
d’euros manquait aux banques pour
assurer leurs financements, rendant
dès lors insuffisant le plan de recapi-
talisation de 13 milliards mis en place
par l’Etat.
« Un quart des banques russes
sont au bord de l’asphyxie »,
annonçaient alors Les Echos. Pour
éviter de se retrouver, elle-même,
en difficulté, la géante Sberbank
se refusait alors à toute aide vis-
à-vis de ses concurrents. Malgré
son intransigeance apparente, elle
a accusé de lourdes difficultés au
premier trimestre, avec une divi-
sion par deux de ses bénéfices sur
un an selon les résultats annoncés
la semaine dernière8. Le premier
facteur de ces résultats est intrin-
sèque au système bancaire, avec
notamment une diminution de
16% des revenus nets tirés par la
banque des intérêts des crédits.
Enfin, après l’Allemagne et
Andorre, c’est un autre voisin de
la France qui semble proche de
la tempête depuis ce printemps
: l’Italie. Le cabinet Pricewater-
houseCoopers (PwC) a dévoilé,
le 25 mars, un rapport qui a
mis le feu aux poudres dans le
microcosme de l’investissement
financier. L’entreprise américaine
d’audit et conseil, reprise par le
magazine Challenges au mois
d’avril, souligne « l’inflation galo-
pante des crédits à risques des
banques italiennes ». « Les prêts
douteux augmentent sans cesse
», souligne Jacques Sapir : « ils
sont proches de 15 à 20% là où
ils devraient être à 5% ».
Du propre aveu de la Banque d’Italie,
ces « prêts non performants » ont
atteint 185 milliards d’euros en janvier,
et continueront à augmenter en 2015
d’après PwC. Le système bancaire de
notre voisin latin ne trouve plus grâce
aux yeux des cabinets de conseil,
comme Alpha Value, qui insiste sur le
« fonctionnement coûteux » d’un « sys-
tème éclaté », où « le niveau de fonds
propres des banques est très bas ». La
réaction est sans appel : les capitaux
fuient désormais le pays.
Après trois ans et demi de baisse,
les taux d’intérêts des obliga-
tions italiennes remontent depuis
trois mois, créant pour la finance
nationale des tensions accrues.
Challenges rappelle que « cette
faiblesse a été mise en lumière
par les tests de résistance de
la BCE, en octobre, puisque
neuf banques italiennes sur les
quinze soumises à l’exercice ont
échoué » aux « stress tests » de la
Banque centrale. L’hebdomadaire
économique, chantre du capital-
isme, se fait franchement pes-
simiste sur l’avenir proche de la
péninsule, reprenant en chapeau
les propos de Sapir : « on peut
s’attendre à une crise bancaire
italienne majeure cet été ».
Le retour des subprimes
Comme le veut la logique du
marché, l’incertitude règne sur
la suite des événements. Nous ne
nous ferons pas oiseau de mau-
vais augure : il est impossible
d’affirmer si la prochaine crise
surviendra effectivement cet été.
Néanmoins, le système financier
est de plus en plus sous pression
et les signaux négatifs ne man-
quent pas. Les faillites bancaires
européennes, survenues pour des
raisons diverses, restent jusqu’à
présent des phénomènes isolés –
mais, ajoutés aux processus glo-
baux analysés par le FMI, créent
les conditions d’une nouvelle
crise.
Les « grands » médias se gardent
bien d’aborder frontalement la
question, trop attachés à défendre
le système capitaliste, en glorifiant
par exemple le 0,6% de croissance
française. S’il est effectivement
absurde de chercher à prédire la
date du prochain krach, analyser
en profondeur la situation des
banques est par contre possible,
utile et nécessaire.
Le tas d’or
A l’origine se trouve un système
bancaire entièrement basé sur le
crédit, dont les Etats-Unis sont
le fer de lance. Au pays du «
rêve américain », les revenus des
travailleurs ont été comprimés
pendant plus d’un demi-siècle
; à mesure que les profits des
plus riches grimpaient en flèche,
grâce aux hausses de production
et aux gains de productivité, les
salaires proportionnels n’ont fait
que baisser. Pour soutenir artifi-
ciellement la consommation des
ménages, les banques ont donc
développé un outil formidable :
les crédits à la consommation.
Emprunter de l’argent est devenu tou-
jours plus facile : pour acheter une
maison ou une voiture, bien sûr, mais
aussi un lave-linge, un aspirateur, et
enfin pour payer ses baguettes. Les
cartes de crédits, qui sont devenues la
norme, permettent de régler ses achats
du quotidien non plus avec l’argent
présent effectivement sur le compte
bancaire, mais avec de l’argent prêté
par la banque que le consommateur
devra rembourser les mois suivants.
Comme chaque prêt, il comporte des
taux d’intérêts élevés ; et avec un pou-
voir d’achat artificiellement augmenté,
les Américains se sont en fait retrou-
vés de plus en plus dans l’étau des
banques.
Aux Etats-Unis, le phénomène
de surendettement atteint des
niveaux inimaginables en Europe
; des millions de foyers sont con-
cernés. Dans un ersatz de régu-
lation du système se sont dével-
oppées les agences de notation :
chaque créditeur, chaque individu
qui emprunte de l’argent, se voit
attribuer une note sur 1.000,
allant de la solidité financière
incarnée (1.000) à l’insolvabilité
la plus totale (0). Ce système, le
« FICO score », introduit en 1989
par la société de logiciels informa-
tiques éponyme, s’est institution-
nalisé et il n’est plus une compag-
nie de crédits qui ne le prend en
compte.
Dès la fin des années 1990 s’est
formée une nouvelle catégorie de
la population, les « mauvais pay-
eurs », accumulant les dettes et
les retards sur leurs rembourse-
ments : les subprimes. Fixé histo-
riquement à 640, puis variable11,
il est un niveau du FICO scoreen-
dessous duquel les ménages ne
peuvent plus contracter de nou-
veau prêt, sauf à accepter des
conditions particulières. A partir
de 2001, le nombre d’individus
catégorisés subprimes n’a cessé
de croître.
*Benoit Delrue est journaliste au
quotidien français LE BILAN
**La suite dans la plus prochaine
édition du National.
Il apparaît alors clairement que la prochaine crise aura bien lieu ; et qu’elle aura un retentissement, dans le
monde et en France, sans doute plus puissant encore que celle de l’automne 2008. Pour comprendre le dernier
krach, comme celui à venir, étudier la question des subprimes est éclairant. Loin d’être d’un autre âge, elle en dit
long sur le système financier contemporain.
Selon le FMI, la plus grosse bulle
financière de l'Histoire va bientôt exploserPar Benoit Delrue* | 3 de 5
JEUDI13AOÛT2015N0
60|1312|N0
60JEUDI13AOÛT2015
Port-au-Prince,le10août2015.-lesMinistresdel’IntérieuretdesCollec-
tivitésTerritoriales,delaDéfense,desAffairesEtrangèresetdesCultes,
del’EconomieetdesFinances,ReprésentantsduConseilTechniquede
GestionetdeDéveloppementdesFrontièresontrencontréleSyndicat
desTransporteursHaïtiensreprésentéparFritzConstant,JosephMontes,
-
mentsmalheureuxsurvenusaupointfrontalierdeMalpasse-Jimanipendant
Cettesituationdedésordreetdetension,quiadébutéavecunebagarre
entredeuxriverainsdelafrontièrehaïtiano-dominicaines’estsoldéepar
undécèsdontl’Etathaïtiendéploreavecuneextrêmerigueurets’incline
devantladépouilledudéfunt.LamortdececamionneurlefeuJonasJoseph
ettrouverlemeurtrierpuisquelespartieshaïtiennesetdominicainesse
CedrameaprovoquélacolèredenosconcitoyensetleshabitantsdeMal-
passe,FondsParisiensontbloquélaroutenationaleNo…etontparalyséle
TechniquedesFrontières(CTF)regrettequedesfaitsaussitroublants
-
-
régnerl’ordreetladisciplinedanscettezonestratégiquepourlecommerce
-
entcommuniquésdemanièrecélèreauxresponsablesdel’administration
Judiciairepourlessuitesdedroit.
Parailleurs,laCommissionTechniquedeGestionetdeDéveloppementdes
FrontièresenappelleaucalmelesriverainsdeMalpasse,FondsParisisens,
NOTEDEPRESSE
RéuniondetravailentrelesmembresdelaCommissionTechniquedeGestionetdeDéveloppement
desFrontièresCTFetleDirectoireduSyndicatHaïtiendeTransporteursFrontaliers
vivreensembleetdebonvoisinage,enétantparticulièrementsoucieuxdu
suivantesaudirectoiredelaFENATH:
-laCommissionproposeinstammentauxsyndicatsdestransporteurs
Haïtiensd’engagerundialogueconstructifaveclaFédérationdestranspor-
entrelaRépubliqued’HaïtietlaRépubliqueDominicaine,quecesoitsurla
frangedeMalpasseoud’autrespointsdetransitdebiensetdepersonnes
surlabandefrontalièreengénéral.
-LaCommissionTechniquedeGestionetdeDéveloppementdes
aveclaPoliceNationaled’Haïti,l’AdministrationGénéraledesDouanes,les
structuresdelaDéfenseNationale,pourrenforcerlasécuritédesvéhicules,
desmarchandisesetdespersonnesdanstouslesaxesdepassagedela
frontière.
perspective,leGouvernementHaïtienmettratrèsbientôtenplaced’abord
seraopéréedeconcertaveclaDouane,lesyndicatdestransporteurshaï-
letransportdemarchandisesdanscetaxefrontalier.
LesMinistredel’Intérieur,delaDéfense,del’EconomieetdesFinances,
accompagnésparlesmembresduSecrétariatExécutifdelaCommission
TechniquedeGestionetdeDéveloppementdesFrontièresontréitéréaux
transporteursHaïtiensleurtotalsoutiendanslesdémarchesencoursvisant
árégulariserlasituationauxfrontièresetontinsistésurlafermedétermi-
nationduGouvernementhaïtiendemaintenirl’ordreetlapaixsurles380
kilomètresdefrontièresdupays.
-Fin-
INSERTIONDEMANDÉE
SPORT
INSERTIONDEMANDÉE
14 | N0
60 JEUDI 13 AOÛT 2015
SOCIÉTÉ
Le CJHC organise le
premier forum de la
jeunesse en Haïti
par Ritzamarum ZÉTRENNE
L
’objectif principal de ce forum
est de procéder à l’élaboration
du cahier de charges de la jeu-
nesse haïtienne. Cette activité,
réalisée dans le cadre la commémora-
tion du troisième anniversaire du club
d’une jeunesse haïtienne concernée
(CJHC), vise également à célébrer, en
Haïti, la journée internationale de la
jeunesse, organisée le 12 août tous
les ans à travers le monde. « Nous
avons voulu marquer cette date en
Haïti comme on le fait dans beaucoup
de pays», déclare Ariette Jean-Louis,
secrétaire du club.
« Les jeunes représentent le pilier du
développement humain. Nous devons
les responsabiliser afin de construire
un avenir meilleur pour ce pays », a
lancé la fondatrice de l’association,
Girovna Brice, en faisant la mise en
contexte du programme du jour. Ce
forum, selon madame Brice, c’est
également l’occasion de redonner
aux jeunes du pays le goût des rêves.
Nombreux sont ceux qui pensent que
les jeunes ne sont plus récupérables.
Mais nous savons que la jeunesse est
l’avenir et que notre jeunesse rêve d’un
grand avenir pour ce pays. « L’on ne
cesse de clamer que les jeunes haïtiens
ne rêvent pas. Quand la jeunesse ne
rêve plus, l’avenir du pays est incertain.
Nous pensons que notre jeunesse rêve
encore et elle doit continuer à rêver »,
martèle la fondatrice du CJHC.
Trois intervenants ont débattu autour
des thématiques que les organisateurs
ont jugées très cruciales et susceptibles
de porter les jeunes du pays à se
tailler une place de choix dans la
société. Selon madame Brice, ces
intervenants, intellectuels et politiques,
ont été choisis en fonction de leur
légitimité à débattre les sujets. Le
premier intervenant à ouvrir le panel,
Monsieur Hancy Pierre-Louis, a traité
de la thématique : « Un leadership
collectif pour le développement durable
». Madame Youri Mevs l’a suivi dans
sa présentation sur la thématique : «
Jeunesse et citoyenneté ». Pour fermer
le panel, c’est le notaire Jean-Henry
Céant qui a abordé le sujet : « Jeunesse,
politique et responsabilités ».
Au cours de son intervention, Hancy
Pierre-Louis n’a pas manqué de plaider
en faveur d’un leadership collectif dans
le pays. Ce qui doit d’abord passer,
pour le paneliste, par le changement
de la mentalité des jeunes du pays. «
Il faut que les jeunes assument leurs
responsabilités. Ils doivent cesser
de se sous-estimer, de croire qu’ils
sont incapables de changer la donne
», propose monsieur Pierre-Louis.
Les jeunes représentent pour Hancy
Pierre-Louis, les fers de lance de ce
leadership collectif. Il a par ailleurs
mentionné que pour donner corps
au leadership collectif, les jeunes
doivent conjointement tenir compte
d’une démarche, d’une mission et des
objectifs.
Le public, composé surtout d’étudiants,
d’élèves et de membres de certaines
associations invitées à ses assises,
n’est pas resté indifférent face aux
différentes interventions des panélistes.
Beaucoup de participants ont réagi,
soit en posant des questions, soit en
formulant leurs propres opinions sur
les diverses thématiques à l’ordre du
jour. « Nous sommes satisfaits et nous
pensons qu’il était vraiment important
de participer à ce premier forum de
la jeunesse dans le pays », déclarent
certains jeunes qui représentaient
l’association dénommée « Lutte active
des Volontaires pour l’Intégration des
Enfants d’Haïti (LAVIE-Haïti).
Les organisateurs du premier forum
de la jeunesse n’ont pas manqué de
témoigner leur satisfaction quant à la
réalisation de tels échanges. « Nous
sommes vraiment fiers et satisfaits
d’avoir commémoré ce jour par cet
évènement qui devra s’organiser
désormais tous les 12 août dans le
pays », a confié la secrétaire, Ariette
Jean-Louis.
Il faut préciser que le Club d’une
Jeunesse haïtienne concernée (CJHC)
est une association à but non lucratif
ayant pour mission de rassembler tous
les jeunes du pays afin de les former,
les éduquer, promouvoir leurs talents
en vue de permettre l’émergence d’une
nouvelle génération de jeunes haïtiens
concernés.
N
ous cherchons constamment des moyens pour nous faci-
liter la vie. Nous appelons cela « l’évolution ». Néanmoins,
comme le dit le vieux dicton, « l’excès en tout nuit ». Notam-
ment, lorsqu’il est question des mots voire des phrases
entières qu’on met en abrégé à tout bout de champ ! Raccourcir les
mots n’est pas un péché. Loin de moi cette idée. En fait, c’est vrai que
c’est assez pratique si on veut faire passer un message plus rapide-
ment. Le souci, c’est quand, à la fin d’une conversation sérieuse, on
vous envoie un sms du genre : « Bye. À 2 main. LOL ». À priori, vous
savez que c’est supposer vouloir dire « laugh out loud (rire à gorge
déployée). Alors vous demandez, « mais qu’est-ce qui est si drôle ? ».
À votre grande stupéfaction, l’autre vous répond « ça veut dire
lots of love (beaucoup d’amour). C’est à ce moment qu’on s’y
perd d’autant plus que la jeunesse en invente de nouveaux
tous les jours. D’après vous, comment ont-ils pris naissance
? Simple ! L’un l’invente, le dit à un autre qui le répète à un
autre (parce qu’il a trouvé l’idée trop cool). Ainsi de suite. En
très peu de temps tout le monde sur le globe commente sur
Facebook avec des « smh (shake my head) », des « lmao (laugh
my ass off) » et des « omg (oh my God). Voilà !
Quoi de plus élégant qu’un message disant « Slt ! Tfq, bb ? Sos auj ?
(salut ! Tu fais quoi, bébé ? Si on sortait aujourd’hui ?) » ? Et encore
c’est un cas parmi bien d’autres. Même pour exprimer ses sentiments
on fait usage du raccourci: « Tu c, jtm tjrs et jtm bcp + mnt (tu sais,
je t’aime toujours et je t’aime beaucoup plus maintenant) ». Comme je
le disais : « c 1 k parmi bcp d’autres ». On devrait aussi penser à dire
à l’oral ce qu’on écrit d’ordinaire. Cela sonnerait comme une véritable
mélodie ! Surtout lors de ces fameux « Bsr ! Fdbr. XOXO… (Bonsoir !
Fais de beaux rêves)». Puis X (hugs : je t’embrasse) et O (kisses : bisous).
Ce n’est pas la fin du monde si vous ne savez pas ce que les abrégés
veulent dire à chaque fois. Vous n’avez qu’à les utiliser en vous servant
des contextes dans lesquels les gens vous en parlent. À votre avis, vous
pensez que tout le monde sait ce que « lol » veut dire lorsqu’on s’en
sert ? Non. Ils savent juste, pour la plupart, qu’on l’écrit après quelque
chose qu’on juge amusant. C’est devenu monnaie courante à un point
qu’on est forcé d’en peser le pour et le contre. Le bon côté des choses
: si on en abuse catégoriquement, à la fin des vacances d’été on sera
sans doute un pro. Qui dit pro en abréviation dit celui qui finit plus vite
lors d’une dictée. Les fautes d’orthographe chômeront à coup sûr ! Le
mauvais côté des choses : attention à vos réponses quand vous n’êtes
pas sûr de comprendre un sms blindé d’abréviations. Vous risquez
d’être HS (hors sujet).
Personnellement ce qui me chiffonne, c’est leur omniprésence. Comme
l’autre jour dans un livre de cuisine, il y avait des « ts, c/c, c/s » partout.
Au début, j’étais confiante, pensant avoir une bonne base grâce aux
conversations avec mes amis. À la fin, je me suis retrouvée à tâtonner
entre « tasse, thé sucré, trente secondes » avant de deviner « ts : tea
spoon (cuillère là thé) ». Même jeu pour les deux autres. « Cesser,
chaudière chaude, couvercle creux » avant la grande découverte (c/c :
cuillère à café). C’était donc cuillère ! « Cuillère à sel » m’étais-je dit
toute victorieuse.
Résultat : ma recette était salée parce que c’était « c/s : cuillère à sucre
» de préférence. J’ai blâmé la paresse de ne pas écrire les mots au
complet. Que voulez-vous ? Il me fallait bien trouver un bouc émissaire
! Autre chose qui m’agace, c’est que nous, Haïtiens, nous préférons
utiliser les abréviations dans d’autres langues. Du coup il y a « jajaja »
en espagnol, « lol » en anglais et « mdr (mort de rire) » en français pour
faire savoir que quelque chose vous fait pleurer de rire.
Récemment j’ai essayé d’écrire « gyd » après une plaisanterie d’une
amie. Elle m’a dit « sa sa vle di, sa w’ ekri a ? ». « Griyen dan », j’ai
répliqué. N. B. : cela ne devient pas international, pourtant. SOS (save
our souls-sauver nos âmes). Il faut croire que je ne suis qu’au début
de ma peine…
S.O.S
par Edna Blaise
Les intervenants de gauche àdroite Hancy Pierre-Louis, Youri Mevs et Jean-
Henry Ceant / Photo : Ritzamarum ZETRENNE
Le Club d’une Jeunesse haïtienne concernée (CJHC) a
organisé, le mercredi 12 août 2015, le premier Forum
de la jeunesse en Haïti. « Jeunes, Défis et perspectives
» en a été le thème. « Les jeunes doivent cesser de se
sous-estimer et de croire qu’ils sont incapables de
changer la donne », selon Hancy Pierre-Louis, l’un des
intervenants à ces échanges.
JEUDI 13 AOÛT 2015 N0
60 | 15
SOCIÉTÉ
Suy Bazelais : un défenseur
des handicapésPar Stephanie Balmir
Suy Bazelais est l’une des nombreuses victimes du séisme du 12 janvier 2010. Contrairement à d’autres qui se
sont livrés au destin, cet homme de 34 ans, tout en assumant son handicap, aide les autres. Il a un rêve pour ce
pays dans lequel il vit. Un rêve qui passe par l’intégration des personnes handicapées dans la société.
«
Bien avant ma situation phy-
sique actuelle, je travaillais déjà
pour changer la situation des
classes vulnérables » déclare
Suy avec ardeur. Depuis 2006, il
évolue dans une structure qui vise le
changement d’Haïti par la réflexion
et l’action, le GRRANOH, qui est le
Groupe de Réflexion, de Recherche
et d’Action pour une Nouvelle Ori-
entation d’Haïti. Au cours de cette
période, il organisait des activités
de sensibilisation pour ceux qu’ils
nomment « les faibles ». « Les faibles
sont tous ceux qui ne peuvent pas se
défaire des barrières dressées par la
société », explique-t-il.
Le 12 janvier, cet étudiant de
l’Université de Port-au-Prince voit
son univers s’écrouler. L’Université
est détruite. Le bâtiment en ruines
tue des étudiants, piège d’autres
sous les décombres, dont Suy.
Malgré les violentes secousses
et le cadavre qui lui est tombé
dessus, l’empêchant de respirer,
il a toujours gardé son calme.
Suy retrace le fil de cette fin de
journée : « L’homme doit s’adapter
à toutes les situations. J’étais au
quatrième étage, le bâtiment s’est
effondré. Je me suis retrouvé les
pieds recroquevillés, un mort sur
la poitrine. À un moment donné,
je ne pouvais plus respirer. Mais
j’ai gardé espoir. Ma foi et mon
calme m’ont permis de survivre
jusqu’au lendemain quand la sœur
d’un ami m’a aidé à sortir des
décombres ».
Le 13 janvier, Suy a obtenu les pre-
miers soins au service d’urgence
de l’hôpital militaire. Puis, il est
parti pour les États-Unis où sa
véritable lutte allait commenc-
er. De son lit d’hôpital, il parle
régulièrement à ses collègues de
GRRANOH, trois survivants. De
ses dialogues et ses recherches,
il obtient de l’aide qu’il envoie
distribuer en Haïti. Six mois plus
tard, il revient au pays, plus déter-
miné qu’il ne l’était. « Depuis mon
admission à cet hôpital, je ne me
suis jamais reposé. J’ai toujours
cherché les moyens d’atteindre
mes objectifs ».
De sa rencontre avec le chirurgien
orthopédique Daniel Ivankovich,
va découler l’idée de la création du
groupe de travail sur la blessure
médullaire. C’est une blessure qui
coupe la communication entre le
cerveau et le corps, entrainant la
paralysie totale ou partielle des
membres et du tronc. « Plusieurs
victimes du séisme ont subi des
blessures médullaires et cela a
changé leur vie. C’était important
de les aider à réintégrer la vie,
face aux négligences identifiées
chez les autorités », raconte Suy
dans un sourire qui ne disparait
jamais.
De concert avec un ami, il com-
mence une série d’enquêtes qui
lui permettent d’identifier la
quantité de personnes souffrant
de ce mal. En partenariat avec
des hôpitaux comme Bernard
Mevs, l’hôpital de Mirebalais et
le centre de réhabilitation Saint
Boniface et Bleus for Haïti, Suy
trouve l’appui et les fonds néces-
saires pour aider les malades qu’il
rencontre. Au centre, les malades
reçoivent l’appui thérapeutique
et psychosocial que nécessite leur
cas. Mais le groupe ne s’accentue
pas spécifiquement sur les vic-
times du séisme. « Il y a d’autres
personnes qui ont des blessures
médullaires. Des accidentés, des
victimes de l’insécurité, nous les
aidons tous ».
Cependant, malgré la volonté et
l’engagement de Suy, il n’arrive
pas encore à multiplier ses actions
sur un plus grand nombre de
malades comme il le souhaite.
Le centre a une faible capacité et
certains malades repartent après
deux ans. « Avec 16 chambres,
nous pouvons accueillir entre16
et 32 malades à la fois ». De ce
fait, certains malades, ceux qui
s’adaptent plus rapidement, sont
pris en charge chez eux. « Nous
organisons des séances de forma-
tion pour ces malades et pour leur
environnement. Une personne
avec une telle blessure est très
fragile et il est crucial de savoir
comment la traiter pour ne pas
aggraver son cas ».
Cet homme de courage qui a passé
six mois sans la moindre sensa-
tion au niveau de ses membres
inférieurs, veut améliorer la situ-
ation des personnes handicapées
en Haïti, parce que pour lui, cette
catégorie est maltraitée. « La
majorité des institutions exclut
cette classe. Elles n’ont pas de
structure pour les accueillir. Notre
groupe veut changer cette situa-
tion. Les handicapés doivent être
intégrés dans la vie active. Pour
cela, il leur faut plus d’accessibilité
», argue-t-il. Il continue pour dire
que seule l’adaptation de certains
malades lui permet de continuer.
« Dernièrement, j’ai rencontré un
homme qui a été atteint de sept
projectiles. Il voulait se venger à
tout prix, quitte à perdre la vie.
Je lui ai parlé, il a accepté de
suivre les séances de thérapie. Et
il m’a remercié. Cela m’a touché.
Ce sont ces gestes qui m’aident et
me motivent».
Sans les moyens appropriés, Suy
dit vouloir continuer. Aujourd’hui,
il a déjà accompagné plus de trois
cents personnes. Et il ne compte
pas s’arrêter. Il veut être celui qui
permettra aux handicapés de vivre
comme des personnes normales. «
Je ne me découragerai pas malgré
le manque de moyens ». Toute-
fois, il soutient que l’État doit
permettre à ces gens d’intégrer la
société à tous les niveaux.
Suy Bazelais.
16 | N0
60 JEUDI 13 AOÛT 2015
SOCIÉTÉ
Amnesty International propose de décriminaliser la
prostitution, y compris les proxénètes
Sources : Francetv info avec AFP
La rupture amoureuse fait plus mal aux
femmes qu'aux hommes
Par Paméla Rougerie / Lefigaro.fr
A
mnesty International prend
position sur l’épineuse ques-
tion du statut des travail-
leurs et travailleuses du sexe.
L’ONG a voté mardi 12 août en faveur
de la défense de la dépénalisation de
la prostitution, clients et proxénètes
compris, suscitant la controverse.
Admettant que le sujet est « extrême-
ment complexe », l’ONG a souligné
que cette résolution ne remet pas en
cause son engagement contre le tra-
vail forcé et le trafic d’êtres humains.
Pour un cadre légal pour les
travailleurs du sexe
Le projet de résolution, qui appelle
à la mise en place d’ « un cadre
légal dans lequel tous les élé-
ments du travail du sexe seraient
dépénalisés », a été adopté lors
du conseil international de l’ONG,
qui a réuni à Dublin quelque 400
délégués, a annoncé Amnesty
International en fin d’après-midi.
Estimant que « la criminalisation
du travail du sexe entre adultes
consentants peut entraîner une
augmentation des violations des
droits des travailleurs du sexe »,
l’ONG va désormais faire cam-
pagne pour la suppression de la
répression contre les prostitué(e)
s mais aussi contre les clients et
les proxénètes.
Clients et proxénètes au
cœur de la polémique
C’est sur ce dernier point que
porte la controverse. Ainsi, si
l’ONG Equality Now, qui défend
les droits des femmes, est d’accord
pour que cesse la répression
contre les travailleurs du sexe,
elle est fermement opposée à ce
que ce soit le cas pour les clients,
les proxénètes et les gérants de
maisons closes.
« Légaliser ceux qui exploitent les
personnes prostituées n’est pas la
bonne façon de procéder », estime
Esohe Aghatise, d’Equality Now.
L’ONG met notamment en avant
des études qui soulignent que
dans les pays où la prostitution est
légale, on observe une hausse du
trafic d’êtres humains qui dépasse
les effets sur l’amélioration
des conditions de travail des
prostitué(e)s.
Mardi matin, un collectif
d’associations avait publié une
lettre pour appeler les délégués
d’Amnesty à se prononcer contre
cette motion. « Il n’y a aucune
logique dans l’idée que pour pro-
téger ceux qui sont exploités, il
faut protéger les exploiteurs.
Cela n’a aucun sens », a pour
sa part asséné la directrice de
la Coalition contre le trafic des
femmes (CATW), Taina Bien-Aimé.
Des prostituées manifestent à Paris contre une loi visant à pénaliser les clients, le 28 mars
2015. (CITIZENSIDE/AURELIEN MORISSARD / CITIZENSIDE.COM / AFP)
I
l y a une raison pour laquelle vous
vous morfondez dans votre lit
après une mauvaise rupture, alors
que vous avez l’impression que
votre ex est resté de marbre. D’après
une étude réalisée par l’université de
l’État de New York à Binghamton et
par University College London, les
femmes se sentent plus blessées au
moment d’une séparation que les
hommes.
L’étude a été menée auprès d’un
large échantillon : 5705 per-
sonnes, à travers 96 pays, ont
été interrogées sur leurs histoires
amoureuses et leur ressenti après
leurs séparations. Les femmes sont
visiblement les plus touchées : la
moyenne de leur douleur émotion-
nelle, notée entre 1 et 10 (10 étant
la douleur la plus élevée), tourne
autour de 6,84. Les hommes, eux,
ont affirmé ressentir une douleur
égale à 6,58 en moyenne.
La douleur physique ressentie
après la rupture a elle aussi été
quantifiée : les femmes, là encore,
sont les plus touchées, avec une
douleur de 4,21 en moyenne,
contre 3,75 pour les hommes.
Mais sur le long terme, ce sont
les hommes qui ont le plus de
mal à tirer les leçons de leurs
échecs amoureux, se contentant
de passer à autre chose sans se
remettre en cause.
Les femmes, elles, font davantage
ce travail et déclarent au final
sortir plus fortes émotionnelle-
ment de leurs ruptures amou-
reuses.
Les femmes s’investissent plus
dans une relation
Craig Morris, l’un des chercheurs
ayant travaillé sur cette étude,
explique ces résultats par le fait
que les femmes s’investissent
plus que leurs homologues mas-
culins dans une relation. « Pour
faire simple, les femmes sont plus
enclines à donner beaucoup dans
une relation que les hommes.
Une rencontre brève peut mener
à neuf mois de grossesse et plu-
sieurs années d’allaitement pour
une femme alors que l’homme
peut « quitter la scène » quelques
minutes après la rencontre, sans
autre engagement. C’est ce risque
qui a rendu les femmes plus dif-
ficiles quand elles choisissent
un partenaire. Et cela explique
pourquoi elles sont plus blessées
quand elles perdent un partenaire
de « haute qualité » », affirme
l’universitaire.
Après une rupture,
certains peuvent adopter
des comportements
autodestructeurs
Si les hommes ne sont pas immé-
diatement touchés, ils souffrent
plus de la rupture sur le long
terme. « L’homme va ressentir
de plus en plus profondément
la perte au fur et à mesure qu’il
intègre le fait qu’il doit se relancer
dans la compétition pour attirer
l’attention des femmes, pour
remplacer ce qu’il a perdu. Cela
peut être pire s’il comprend que
la perte est irréversible. »
Cette perte de l’autre peut avoir
de graves conséquences, d’après
Craig Morris. « Une rupture amou-
reuse peut conduire certaines
personnes à perdre leur emploi,
à adopter des comportements
autodestructeurs. Des étudiants
décident de ne plus assister plus
à leurs cours... » Selon une autre
étude datant de janvier 2015, il
faut environ trois mois pour se
remettre d’une rupture.
C’est du moins après ce laps de
temps moyen que les personnes
interrogées se sont senties plus
matures et se sont fixé de nou-
veaux objectifs. Les personnes
divorcées ont elles plus de mal
à sortir de la nostalgie du mar-
iage, avec une moyenne de dix-
huit mois de rémission après la
séparation.
Rupture. / Photo : Getty image
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  • 1. » lire page 3 » P.15 » P. 18 »   P. 5 SOCIÉTÉ CULTURE » suite page 4 Fritz Valesco ( Pitit Fèy) feuillette passionnément les pages de l'histoire Par Schultz Laurent Jr La province se déchaîne ! HAÏTI / LÉGISLATIVES Déjà 65 mille Haïtiens refoulés par Stephen Ralph Henri JEUDI 13 AOÛT 2015 NUMÉRO 60 WWW.LENATIONAL.HT QUOTIDIEN • 25 gourdesRÉPUBLIQUE D’HAITI ACTUALITÉ HAÏTI / RÉPUBLIQUE DOMINICAINE / MIGRATION L a Fondation Zile et le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) rapportent que plus de 65 000 immigrantes et immigrants haïtiens sont déjà revenus de la République dominicaine, sur une période de moins de trois mois. Pour l’instant, les dirigeants haï- tiens attendent que leurs homo- logues dominicains reprennent la route du dialogue, comme le préconise l’Organisation des États américains (OEA). Et dans le cadre de l’application du PNRE, les ser- vices d’immigration dominicains ont commencé avec la distribution des premiers documents de régu- larisation. Reprenant des informations com- muniquées par les responsables dominicains, les immigrantes et les immigrants haïtiens «déjà retournés en Haïti de façon volo- ntaire sont 65 927 », rapporte au National le coordonnateur du Garr, Saint-Pierre Beaubrun, au cours d’un entretien. Il souligne que les Dominicains ont considéré les points frontaliers officiels pour établir ces données. Il craint que cela ne soit un chiffre grossi par le gouvernement dominicain, pour charmer l’électorat extrémiste. D’après les observations du Garr, elles sont 949 personnes refoulées de force vers les terres haïtiennes et 7 679 autres, revenues volo- ntairement au cours du mois de juillet 2015. Le nombre chiffré à plus de 65 mille migrants refoulés sur le sol haïtien concerne la période allant du 17 juin au début du mois d’août de l’année en cours. Stabilité de la gourde : un indicateur trompeur par Jean Michel Cadet Suy Bazelais : un défenseur des handicapés Par Stephanie Balmir
  • 2. 2 | N0 60 JEUDI 13 AOÛT 2015 TRIBUNE L e malheur veut que l’agro- industrie caraïbéenne ne soit plus une affaire juteuse pour le capitalisme dix-neu- viémiste qui évolue de la révolution industrielle vers l’impérialisme. Ne s’établissent sur nos côtes que des aventuriers sans importance et de modestes immigrants fuyant les persécutions de l’empire ottoman. L’on comprendra qu’en 1915 l’équipe d’intermédiaires urbains – bureau- crates de profession – qui dirigent le pays se présente comme l’associée nécessaire de l’occupation améri- caine et que ceux qui s’opposent à toute collaboration, comme le solitaire Rosalvo Bobo, ne sont pas moins convaincus de leur supériorité par rapport à ces sauvages de Cacos et aux autres paysans. L’opposition tardive à l’occupation s’en prend à ce qu’elle perçoit comme la sous- utilisation des services que les oligar- chies offrent à la puissance impéri- ale. Quant à la maigre opposition marxiste et communiste, incapable de se défaire de ses préjugés eurocen- triques, elle demeure presque aussi éloignée des masses que les collabos. Il est intéressant de s’entendre dire, en réponse à de telles réflexions, qu’à l’époque tout le monde pensait de la sorte. Il s’agit d’un « tout le monde » où ne comptent ni les Cacos, ni les paysans, la majorité des habitants du pays. Bref, les classes intermédiaires urbaines ne peuvent rien désirer au- delà du patronage des empires colo- niaux, et elles font tout pour prouver qu’elles sont du côté de l’Occident moderne et chrétien. Le peuple souverain, l’ennemi Plusieurs lectures de l’histoire des Haïtiens sont possibles et cette vision à partir de la culture opprimée et de ses porteurs n’embrasse pas l’universalité des faits significatifs. Je propose de considérer que la première occupation d’Haïti tente d’implanter une classe d’intermédiaires entre l’empire colonial espagnol et les Haï- tiens ; ce que répète, avec plus de succès, la seconde, patronnée par l’empire colonial français. Du Traité de Ryswick à nos jours, les occupa- tions subséquentes visent à parer aux naufrages des classes intermédiaires assiégées par le peuple souverain. Jamais l’étranger n’a piétiné ce sol pour promouvoir le bien-être et, partant, la souveraineté du peuple haïtien. Dès 1492, ce peuple souver- ain est l’ennemi à mater. Sa situation empire en 1697 avec son intégra- tion à l’accumulation primitive du capital. La précarité de la situation des classes intermédiaires force ces dernières à raviver constamment leur distance avec la masse ouvrière cap- tive. Toutefois, les problèmes que ces Haïtiens malgré eux (paraphrase du baron de Vastey, 1819 : 186) causent à la population nationale ne naissent pas principalement de leur désir d’implanter à tout prix le modèle colonial français ou autres dans la société qu’ils prétendent diriger ; ces problèmes proviennent primordiale- ment du fait de vouloir le faire sans les ressources économiques et tech- niques nécessaires, en s’accrochant au racisme colonial et, partant, en ne pensant même pas à négocier avec la masse des travailleurs, encore moins à l’intégrer à la gestion de la vie natio- nale. L’exclusion de la majorité des Haïtiens des services publics et du dialogue national est délibérée et ne peut être attribuée à la pauvreté du pays. Au temps faste de « la perle des Antilles », que la politique de relance de l’agriculture de plantation ou de la sous-traitance poursuit obstinément, les services offerts aux travailleurs agricoles étaient encore bien moin- dres et le dialogue politique remplacé par la torture et la persécution. De nos jours, le coût de l’intégration des masses à la pensée et aux modes de vie de l’Occident dépasse toutes les bourses, car cette intégration sup- pose un développement économique intensif de la plantation de denrées ou de toute autre entreprise orien- tée vers les marchés extérieurs. Il convient de se demander si le temps de vouloir se conformer au regard de l’occupant, qu’il soit français ou étatsunien, n’est pas révolu. De toute façon, sans vouloir jouer à l’Antoine Nan Gomye, je crois que les inter- médiaires et Haïtiens malgré eux auraient un certain avantage à réalis- er qu’ils se trouvent à une croisée de chemins. Les ressources politiques et financières faisant défaut, le XXIe siècle sera forcément celui du peuple souverain – plus proche de la pay- sannerie, plus proche de la spiritu- alité locale forgée par le vodou, plus proche du créole, la langue nationale. Si travailler à obtenir ce résultat et à se soumettre au peuple souverain déplaît, l’issue est de se procurer un visa d’immigrant chez les pays amis, parce que les Haïtiens, par défini- tion même, ne peuvent pas revêtir la défroque que l’Occident insiste à leur imposer. Bibliographie Ardouin,Beaubrun,Étudessurl’Histoire d’Haïti, Paris, Dezobry et E. Madeleine, Lib.-Éditeurs, 1853. Casimir, Jean, Haïti et ses élites, l’Interminable dialogue de sourds, Port-au-Prince, Éditions de l’Université d’État d’Haïti, 2009. De Vastey, Baron Pompée Valentin, Essai sur les causes de la Révolution et des Guerres Civiles d’Hayiti, faisant Français, concernant Hayiti, Sans- Souci, Imprimerie Royale, 1819. Dubois, Laurent & Garrigus, John D., SlaveRevolutionintheCaribbean1789- 1804, A Brief History with Documents, Boston & New York, Bedford/St. Martins, 2006. Raymond, Julien, Réponse aux Considérations de M. Moreau, dit Saint- Méry, député à l’Assemblée nationale, sur les Colonies ; Paris Imprimerie du Patriote Français, 1791. Port-au-Prince, Imprimerie Jh. Courtois, 1847. Hoffman, Léon-François, Haïti, Couleurs, Croyances, Créole, Port-au- Prince, Henri Deschamps, 1990. 1915 et le besoin d'occupationPar Jean Casimir (Troisième Partie), collaboration spéciale
  • 3. JEUDI 13 AOÛT 2015 N0 60 | 3 ACTUALITÉ Le dégel identitaire Lesurgencesdumomentpeuventnousporteràcroirequelepaysnevitpasautrementque parlapolitique.Lesmédias,engagéseuxaussidanslesdébatsentrel’Étatenparticulieretla sociétéengénéral,n’aidentpasnonplusàvoirlaréaliténationaledansuneperspectiveplus multiple.Certainesfois,cesontdanslesdomaineslesplusméconnusparunlargepublicque sedessine,lentementcertesmaisdefaçonnettementappliquée,ledestindupays. L’entreprisepeutparaîtreutopiquedeporterlesunsetlesautresàcomprendrequelaculture n’est pas simplement un terrain d’esthète. C’est à travers sa compréhension organique que lesacteursdudevantdelascènepeuventmieuxélaborercequ’ilsappellentleurprogramme. Mais,ilfautledire,lerépéter,reprendrelaquestionsurtouslestons:Quelleestlapolitique culturelledescandidatsquiontl’ambitiondedirigerlepays? Reléguéàl’arrière-plan,articulédemanièretropsommaireet,suivantlecas,niécarrément, le fait culturel haïtien n’est pas méthodiquement exploré par les partis politiques. Ils n’ont souventpasdecadrespréparéspouvantproposer,àcettenationmiseenétatdechocdepuis desdécades,unplanrationnelvisantàrééquilibrernotreidentitéetàentrerdansladite«mo- dernité»avecdessavoir-faireneufsetflexibles.Ledéfiactuelestderenversercelaisser-faire. Durant les années quarante, une élite intellectuelle avait constaté ce vide. Avec les limites théoriquesorthodoxesdel’époque,ilsontpuarticulerdesmanifestesquiavaientpourbut derépandreunmeilleuréclairagesurnotremanièred’appréhenderlemonde.Cespremières approchesausujetdenotre«authenticité»avaientcertesouvertlaporteàdesnationalismes étroitsetdictatoriaux.Nousensubissonsaujourd’huilesconséquencesdansnosinstitutions etdansnotrementalitécollective.Ceserait,parcontre,uneerreurdedireaujourd’hui,avec unelégèretédilettante,faceàceteffortdelierlapraxisintellectuelleàlaculturedebasedu pays:«Bonjouretadieu!» Il s’agit, en ce moment, de faire face, mais vraiment, à un grand déficit de cohésion et de suivi.Lestentativesantécédentessurleplancultureldevraientperdreunpeudeleurspon- tanéité première, de leur enthousiasme militant et de leur lyrisme spéculatif pour entrer dans une phase de méthode, de recherche et de science. Et c’est à ce niveau-là que la cul- ture, l’administration, l’économie, l’urbanisme, les structures « démocratiques » et toute l’architectonique de l’organisation sociale gagneraient en des synthèses élaborées pour contrecarrerlesdésarticulationsquicausentbeaucoupdedégâtsauself-estimecollectif. La problématique à notre frontière, la question de la reconstruction, la sauvegarde de nos patrimoines, les retards de l’éducation, la relance patriotique pour remodeler notre envi- ronnement… ne sont pas des phénomènes isolés de notre culture. C’est le docteur Daniel Mathurinquidisait:«Unpeuplequineconnaîtpassacultureestcondamnéàungeldesa mentalitécollective.» Onnes’attendpasàdesdébatspragmatiquessurlaquestiondelaculturedurantcettepériode électorale.Onespèrecependantquelesintellectuelshaïtiens,aujourd’hui,avecdenouveaux outilsthéoriquesplusconvaincants,explorentorganiquementleurpratiqueetproposentdes approchesneuvesquidégèlentnotreidentitédepeuple.Sinon,d’autresleferontàleurplace pourmieuxsestabilisersurleterritoirenational. Pierre Clitandre Édito L es esprits s’échauffent au niveau de la nationale numéro 2. Mercredi, dans la matinée, le corps sans vie d’un jeune homme a été découvert, à Mariani, au sud de la capitale. La victime, qui paraissait être atteinte d’une balle, est morte au volant de sa voiture. Plus- ieurs unités de la Police ainsi qu’un juge de paix se sont dépêchés sur les lieux. Cet incident est intervenu, selon les habitants de la zone, suite à une vive tension suscitée par des tirs nourris à armes lourdes, toute la matinée. La voiture dans laquelle le corps a été découvert porte un laissez- passer du CEP. C’est toute la région des Palmes qui s’enflamme. En effet, le Collectif des candidats victimes d’Opont, qui regroupe des prétendants à la députa- tion des circonscriptions de Gressier, Petit-Goâve, Léogâne, Grand Goâve, entend apporter des preuves qu’il n’y a pas eu d’élections. Aussi annonce- t-il une grande résistance dans la région pour empêcher la publication des résultats. L’arrestation d’Opont et le dédom- magement des candidats par l’État haïtien font partie des revendications de ces contestataires, notamment Gary Casimir et Guiston Jean Louis, qui accusent les corps spécialisés de la PNH, en particulier la Brigade d’opération et d’intervention départe- mentale (BOID) d’être à la base des nombreuses irrégularités enregistrées le jour du vote. Les mouvements de contestations dans cette région ont occasionné de nombreux dégâts. Un incendie d’origine inconnue s’est déclaré au Bureau électoral communal (BEC) de Gressier, mardi soir. Aucun matériel électoral n’a brûlé. Ils ont été déplacés de cet espace qui loge également les bureaux de l’ONI. Toutefois, aucune activité ne peut être reprise dans cet espace, avance le président du BEC. À Mirebalais, une vive tension trou- ble les activités, depuis trois jours. Orchestré par des candidats à la députation pour cette circonscrip- tion, dont plusieurs ont été arrêtés par la police, ce mouvement a aussi paralysé la circulation automobile au niveau de la nationale numéro 3. Frontal Dorélien de Fanmi lavalas, Jean Franchy Desgrottes et Jean Claude Lubin de Pitit Desalin sont parmi ceux qui ont été appréhendés et conduits à la prison civile de la Croix-des-Bouquets. Jean Claude Lubin a été arrêté à Terre Rouge. Dans sa voiture, trois armes à feu de calibre neuf millimètres et un poi- gnard auraient été retrouvés. Une information démentie par l’avocat de son parti, Me Evelt Fanfan. Jean Claude Lubin et ses compagnons ont été arrêtés sur mandat du commis- saire du gouvernement de la juridic- tion. Environ sept d’entre eux sont concernés par ce mandat lancé suite aux actes de violence qui ont troublé les activités dans cette ville depuis plus de quarante-huit heures. En effet, le lundi 10 août, environ une dizaine de candidats ainsi que leurs partisans ont gagné les rues pour dénoncer les actes de violence qui ont marqué les élections dans la ville. Des violences qui auraient été dirigées en vue de faciliter la réélection de l’ancien député, Abel Descolines, can- didat sous la bannière du Parti haï- tien Tèt kale. Passant par plusieurs bureaux publics, les contestataires ont procédé à la fermeture des portes de ces institutions. Le parquet n’a pas été épargné, alors que le commissaire du gouvernement était à son bureau. Les contestations ont continué mardi et mercredi devant le parquet pour réclamer la libération des candidats arrêtés. Des agents du Cimo et de l’Udmo ont dispersé la foule à coup de canon à eau et de gaz lacrymogène. Un jeune homme dénommé Jean Guibert a été atteint d’une balle à l’épaule, alors qu’il était assis devant sa maison, au moment où la police chassait les contestataires des rues de la ville. Il reçoit des soins dans un centre hospitalier. Les partisans de ces candidats annon- cent la poursuite des mouvements de contestation. « Anwo pa monte, anba pa desann », les axes routiers seront bloqués, disent-ils, expliquant que les élections ont été une honte dans cette circonscription. Guy Gérard Georges accuse, pour sa part, les agents du BLTS d’avoir procédé à des bourrages d’urnes dans sa circonscription. Une situation qui, selon l’ancien député de Chantal-Tor- beck, ternit l’image de l’institution policière et qui affecte la crédibilité des élections. Plusieurs regroupements de candi- dats à Belle-Anse, Miragoâne, dans le Sud, réclament l’annulation des élec- tions en raison des irrégularités et des violences qui ont servi, disent-ils, à avantager les candidats proches du pouvoir. Entre-temps, les procès ver- baux continuent d’arriver au Centre de tabulation. La province se déchaîne ! par Lionel Edouard HAÏTI/LÉGISLATIVES Protestations en cascade. Voilà la situation dans certaines villes de province, depuis le premier tour des législatives, tenu le 9 août dernier. Certains candidats contestent la crédibilité de ces scrutins et entendent, par tous les moyens, empêcher la publication des résultats. D’autres réclament, tout simplement, l’arrestation du président du Conseil électoral provisoire, Pierre Louis Opont. » suite de la première page
  • 4. WWW.LENATIONAL.HT 10, RUE GABART · PÉTION-VILLE EMAIL: INFO@LENATIONAL.HT PUBLICITE@LENATIONAL.HT (509) 4610-1010 / 3214-5554 REDACTION@LENATIONAL.HT (509) 4614-1010 PROPRIÉTAIRE : LE NATIONAL. SA DIRECTEUR : JEAN GARDY LORCY DIRECTION ARTISTIQUE : FABRICE LAFLEUR RÉDACTEUR EN CHEF : GARY VICTOR RÉDACTEUR EN CHEF ADJ : HENRI ALPHONSE SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : JACQUES DESROSIERS JDESROSIERS@LENATIONAL.HT CONSEILLER À LA RÉDACTION : PIERRE CLITANDRE SECTION ACTUALITÉ : LIONEL EDOUARD SECTION CULTURE : DANGELO NÉARD SECTION ECONOMIE : HENRI ALPHONSE SECTION SPORTS : GERALD BORDES SECTION SOCIÉTÉ : JOE ANTOINE JN-BAPTISTE RÉDACTEURS : NOCLÈS DEBRÉUS, CADET JEAN MICHEL, STÉPHANIE BALMIR, EDDY LAGUERRE, KENSON DÉSIR, REYNOLD ARIS, SCHULTZ LAURENT JUNIOR WALTER CAMEAU PHOTOGRAPHES : JEAN JACQUES AUGUSTIN, RUBEN CHÉRY CORRECTEURS : JEAN ERIC FOUCHÉ, FRANTZ CLERGÉ, JACKSON JOSEPH GRAPHISTE : JUNIOR ADME CARICATURISTE : FRANCISCO SILVA DISTRIBUTION : PIERRE PAUL EMMANUEL ADMINISTRATION : RACHELLE COMPÈRE ••••••••••••• IMPRIMÉ EN HAÏTI PAR LES ÉDITIONS DES ANTILLES S.A 4 | N0 60 JEUDI 13 AOÛT 2015 ACTUALITÉ Déjà 65 mille Haïtiens refoulés par Stephen Ralph Henri HAÏTI/RÉPUBLIQUEDOMINICAINE/MIGRATION L e 17 juin est la date d’expiration du Plan national de régularisation des étrangers (PNRE) dominicain, mis en œuvre pour compléter l’arrêt 168-13 de la Cour constitutionnelle dominicaine, adopté le 23 septembre 2013. Un décret qui transforme en étrangers tous les natifs dominicains, nés en République dominicaine de parents étrangers, à partir de 1929. Ce chiffre raconte aussi la situa- tion « de 170 mille des personnes qui n’ont pas pu s’inscrire au plan de régularisation », explique au National, Edwin Paraison, le directeur exécutif de la Fondation Zile. Pour l’instant, il resterait en République dominicaine 105 mille personnes qui vivent dans l’attente d’être refoulées en terre haïtienne, évoque Paraison. L’organisation des États américains (OEA), suite à une mission d’observation et de cueillette d’informations effectuée dans l’île, du 10 au 14 juillet, a recommandé la reprise du dialogue entre les dirigeants des deux Républiques pour aboutir à une solution amiable, dans son rapport publié à la fin du mois de juillet. En la circonstance, l’organisation hémisphérique s’est proposée comme médiatrice. Une proposition rejetée par la République dominicaine. Pour Haïti, la recommandation de l’OEA ne se distingue pas de sa position. Joint au téléphone, le chancelier haïtien, Lener Renauld, continue de regretter que la République voisine ait « boudé jusqu’à présent » l’invitation de l’OEA. Une attitude estimée « malheureuse » par le ministre Renauld. Les dirigeants haïtiens ne comptent pas fermer la porte au dialogue. Pour Lener Renauld, l’option du dialogue reste l’idéale pour dénouer tous les nœuds qui font pérenniser la crise. « Nous attendons à ce que la République dominicaine se manifeste », assure le chancelier Renauld. Il explique, que l’État haïtien entretient des discussions avec diverses institutions étrangères, toujours dans la quête d’une solution. « Carnet de régularisation migratoire », c’est le titre du document donné à celles et ceux qui ont pu s’inscrire au PNRE dominicain. Les distributions de cette carte semblent avoir commencé depuis la fin du mois de juillet, d’après le Garr. La Fondation Zile et le Garr critiquent cette nouvelle disposition des autorités dominicaines, qui ne régularise pas effectivement le problème des migrants. « On prétend régulariser leurs situations, or on leur donne une carte ayant la valeur d’un visa », critique Saint-Pierre Beaubrun. Il déplore le fait que « les gens (munis de cette carte) vont toujours se retrouver dans la même situation » de sous-estimation. Ils ne pourront pas travailler avec ce document ou seront tout simplement exploités par les employeurs, estime-t-il. Pour Edwin Paraison, « c’est déplorable que les autorités dominicaines aient décidé de mettre tous les migrants dans le même panier ». Leur statut de résident n’est valable que pour un ou deux ans. « Un nombre significatif aurait dû recevoir une résidence définitive. C’est l’une des grandes failles de cette initiative dominicaine », regrette M. Paraison. Les vagues de déportations des immigrantes et immigrants non inscrits au PNRE devraient commencer depuis le 2 août, soit quarante-cinq jours après l’expiration des inscriptions au plan. D’après des informations communiquées au National, c’est le Département d’État qui aurait demandé un sursis aux dirigeants dominicains, pendant l’exécution du calendrier électoral en Haïti. » suite de la première page
  • 5. JEUDI 13 AOÛT 2015 N0 60 | 5 ACTUALITÉ Stabilité de la gourde : un indicateur trompeur par Jean Michel Cadet Quand des candidats veulent influencer les résultats par Dieulivens Jules HAÏTI/TAUXDECHANGE HAÏTI/ARTIBONITE/LÉGISLATIVES D ans de nombreuses entreprises commerciales et institutions bancaires, le taux de change affiché le mercredi 12 août fluctuait autour de 52 gourdes pour un dollar. Alors qu’en juillet dernier, le dollar s’échangeait contre 56 gourdes. Une situation qui a secoué l’économie réelle du pays. Panique au sein des ménages et des agents économiques en général. Le taux de change a, toutefois, fait un bond pour le moins surprenant, de septembre 2014 à juillet 2015, en passant de 46 à 56 gourdes pour le « précieux billet vert ». Pour calmer la tension, la BRH, se souvient-on, était sortie de son mutisme. Le gouverneur Charles Castel a, au cours d’une conférence de presse donné le 15 juillet, annoncé un train de mesures monétaires prises par l’institution qu’il dirige en vue de stabiliser la monnaie nationale. L’une de ces mesures consistait en la vente de 70 millions de dollars sur le marché. Un peu plus tard, M. Castel annonce que 175 millions de dollars seront injectés sur le marché, dont cinq millions seront, d’abord, répartis entre certaines banques commerciales dans la mesure où celles-ci s’engageraient à revendre le dollar aux taux de 56 gourdes. Tout en injectant le dollar dans l’économie, la BRH s’attelait simultanément à stériliser 11 milliards de gourdes. Ce qui est de nature à freiner les pressions exercées par les opérateurs économiques sur le dollar. Pour ce faire, la BRH a, d’une part, imposé aux banques commerciales d’augmenter le taux de réserve obligatoires et, t, d’autre part, augmenté le taux d’intérêt sur les bons BRH qui ont cru de 5 % à 16 %. Des mesures contre- productives pour l’économie L’économiste Etzer Émile reconnaît que les mesures prises par la BRH ont un impact sur la réalité actuelle du taux de change. Si les spéculations venant de certains opérateurs économiques contribuaient à la dégringolade de la gourde, on assiste, probablement, selon lui, à l’effet inverse lorsque le taux de change se stabilise graduellement. À savoir que certaines anticipations faciliteraient davantage la remontée de la devise nationale par rapport au dollar. Une affaire de perception. Cependant l’économiste redoute que cette nouvelle réalité n’obstrue la question fondamentale. « La solution proposée par la BRH n’est que superficielle », avise Etzer Émile, tout en reconnaissant que l’organe régulateur des banques n’a utilisé que les moyens mis à sa disposition. Le vrai problème, selon lui, est économique : quasi-absence de la production nationale jointe à une gestion douteuse des ressources limitées de l’État, pour ne citer que ceux-là. Or ces mesures, bien qu’elles permettent de stabiliser la gourde, selon lui, affectent l’investissement. Elles provoquent la raréfaction du crédit. Faute d’investissement, renchérit-il, l’économie nationale ne pourra croître. On n’est pas sorti de l’auberge. Souslecouvertdel’anonymat,unautre économiste exprime son scepticisme par rapport à la situation du taux de change. Sa thèse est la suivante : les mesures de la BRH freinent l’ardeur de certains opérateurs économiques qui s’aventuraient sur le terrain de la spéculation. Toutefois, ils n’abandonnent pas la partie. Sachant que les effets de ces mesures sont de courte durée, ils attendent le moment opportun pour refaire surface. Car, poursuit-il, l’élément fondamental responsable de ces anticipations est l’absence de crédibilité dont souffrent les dirigeants aux yeux des agents économiques, les opérateurs en particulier, qui ont la perception que ceux-ci transfèrent le dollar vers les banques étrangères. Pour se protéger, en conséquence, ils font pression, à leur tour, sur le dollar. Dans cette économie de marché, les marges de manœuvre de la BRH sont limitées. Fixer un taux directeur serait suicidaire pour une économie déjà anémiée, pensent certains experts. Entre-temps, elle s’évertue à utiliser les moyens légaux mis à sa disposition pour stabiliser le taux de change : l’achat et la vente de dollar, les réserves obligatoires et les bons BRH. P eu après le jour-J du scrutin, les journalistes de la place ont été très sollicités pour participer à des conférences de presse organisées par des respon- sables de partis politiques et des can- didats pour mettre l’opinion publique au courant de leur victoire, après avoir dénombré les procès-verbaux. Le directoire du parti politique Ayiti an aksyon (AAA) était le premier à convoquer la presse, pour proclamer la victoire de manière anticipée des deux candidats au Sénat dans l’Artibonite dès le premier tour des élections, ainsi que la victoire de six des candidats à la députation du parti. Selon le coordonnateur de AAA, Youri Latortue, lui et les autres candidats cités ont remporté les élections dans le département avec un fort pourcentage. Plusieurs autres candidats ont également célébré leur victoire. Ils ont fait des déclarations aux micros des journalistes pour montrer par A plus B qu’ils ont effectivement remporté la compétition électorale. Des manifestations spontanées ont été organisées par des partisans à cet effet. Parallèlement, d’autres candidats ont critiqué sévèrement des responsables de partis politiques et autres aspirants indépendants qui veulent, par leur fuite en avant, « intoxiquer les résultats du Conseil électoral provisoire ». C’est le cas du docteur Carl Murat Cantave, candidat au Sénat sous la bannière du parti Konvansyon inite demokratik (KID), qui a accusé le chef du Parti AAA, Youri Latortue, de tenter d’intoxiquer les résultats. D’un autre côté, M. Cantave a exhorté le Conseil électoral provisoire à prendre les mesures appropriées. Pour sa part, l’aspirant député Dimilssaint Mondélus a fait savoir que les déclarations de Youri Latortue n’ont rien à voir avec la réalité. Il a en profité pour mettre en garde le Conseil électoral provisoire contre certains candidats malintentionnés qui tentent par tous les moyens d’influencer les résultats. Rappelons que, conformément au décret électoral, seul le Conseil électoral provisoire est habilité à publier les résultats des scrutins. Les mesures monétaires de la Banque de la République d’Haïti (BRH) pour stabiliser la gourde semblent porter fruits. Durant un mois environ, le taux de change a fluctué de 56 à 52 gourdes pour un dollar. Une réalité proche de ce qui prévalait sur le marché au début de l’année. Certains économistes estiment, cependant, qu’il n’y a pas lieu de crier victoire car les problèmes réels de l’économie restent entiers. Les élections législatives partielles ont eu lieu à travers le territoire national le dimanche 9 août 2015. Pour la commune des Gonaïves, 24 candidats à la députation y ont participé et 25 prétendants au Sénat dans le département de l’Artibonite. La majorité de ces aspirants députés et sénateurs ont déjà crié victoire.
  • 6. 6 | N0 60 JEUDI 13 AOÛT 2015 ACTUALITÉ Le CEP contraint d'appliquer le décret électoralpar Reynold Aris « Le sort du processus électoral et le destin du pays se trouvent entrelesmainsdesmembresdu CEP », a fait savoir le candidat à laprésidencedel’OPL,SauveurPierre Étienne. Ce sont eux, a-t-il poursuivi, qui décideront si le deuxième tour des élections législatives, les municipales et la présidentielle se tiendront à la date prévue dans le calendrier électoral. L’organe électoral devra montrer sa capacité à appliquer le décret électoral à la lettre envers et contre tous, soutient M. Pierre Étienne qui invite les conseillers à œuvrer en ce sens en vue d’éviter au pays de basculer dans une anarchie sanglante et le chaos généralisé. Plusieurs structures politiques ont exigé l’annulation du scrutin du 9 août. M. Étienne informe que l’OPL a, pour sa part, opiné sur le déroulement du processus, toutefois il dit attendre les décisions du CEP. Le professeur d’université croit que l’OPL ne peut pas exiger l’annulation ou l’évaluation de ce scrutin, vu qu’elle ne dispose que des procès- verbaux comme preuve pour permettre à ses dirigeants de se faire une idée sur la situation. Aussi, a-t-il rappelé que la seule instance compétente en la matière, demeure le Conseil électoral provisoire (CEP). La décision qui sera adoptée permettra à l’OPL de savoir si ce Conseil est totalement autonome ou ne constitue qu’un instrument au service des partis politiques, spécialement le PHTK, Bouclier, AAA, avance M. Pierre Étienne. Soutenant que l’institution électorale a pour devoir de s’astreindre au décret électoral, le politologue fait remarquer que le CEP, par ce décret, ne dispose d’aucune provision légale pour habiliter l’équipe au pouvoir à utiliser des commandos, des casseurs de scrutin en vue d’entraver le processus. Entre-temps, Sauveur Pierre Étienne a confirmé le maintien du rendez-vous de l’OPL dans le cadre de son combat électoral. Il a indiqué que la structure qu’il dirige n’a pas de partisans qui se mobilisent dans les rues du pays. L’OPL prend ainsi sa distance avec tous ceux qui usent de la violence pour parvenir à leur fin. « C’est dans cette dynamique que l’Organisation manifeste son aversion contre ces agissements lors du scrutin du 9 août. Et l’opinion nationale et internationale en est informée », insiste-t-il. Élections : Acceptables ou non ? À la question de savoir si les résultats des élections du 9 août sont acceptables ou inacceptables, le candidat à la présidence de l’OPL, n’a pas mâché ses mots. Il a fait savoir qu’il revient au CEP de décider en appliquant le décret électoral. « Nous n’accepterons pas l’inacceptable et nous ne supporterons pas l’insupportable», a-t-il martelé. Sauveur Pierre Étienne s’en est, par ailleurs, pris aux observateurs de l’OEA et de l’Union européenne qui ont déclaré que les irrégularités enregistrées ne sont pas suffisantes pour invalider les résultats de ces élections. Cette décision, a-t-il repris, dépend seulement du CEP en fonction de sa volonté à appliquer ou non le décret électoral. Il affirme, dans le cas contraire, que tout le monde doit s’apprêter à « assumer les conséquences de leurs inconséquences ». S’agissant du renouvellement du personnel politique, le numéro un de l’OPL a en outre indiqué que cela ne peut se faire que par la voie des urnes. Le verdict des urnes, explique-t-il, n’a de sens que s’il reflète la volonté du souverain (le peuple) d’où il tire sa légitimité. Des partis politiques anti-démocratiques, lance-t-il, ont empêché la population d’exercer son devoir civique par des actes de violence. Ces agissements viennent remettre en doute la capacité du CEP à mener à terme le processus électoral. Par ailleurs, le docteur Pierre Étienne a dénoncé la passivité des agents de la Police nationale d’Haïti durant cette journée électorale. Élections/Annulation, Belle-Anse et Marigot en parlent Hormis ces partis dans la Capitale, il faut dire que près de deux jours après le premier tour de ces législatives, des candidats des villes de province continuent d’exiger du CEP l’annulation de ce scrutin. C’est le cas dans deux communes du département du Sud-est (Jacmel), Belle-Anse et Marigot. Ces aspirants dénoncent des cas de fraude, de violences et d’irrégularités flagrantes enregistrés lors de ce premier tour des législatives. Parmi les 11 concurrents à la députation dans la commune de Belle-Anse, huit ont marché pacifiquement dans les rues de la ville, le mardi 11 août, accompagnés de leurs sympathisants. Ils ont également envoyé une pétition au vice- président du BEC, Bertrand Moïse, en présence du juge de paix, Me Denis Jean-Pierre. Laquelle pétition exige l’annulation de ces joutes dans leur circonscription. La situation n’a pas été différente non plus à Marigot. Parmi les 13 candidats pour la quatrième circonscription de cette commune, 11 ont également dénoncé des irrégularités massives durant les législatives, lors d’une conférence de presse, moins de vingt-quatre heures après cette journée. Ils ont qualifié de « mascarade » le premier tour des législatives. Comme doléances, ils ont exigé du CEP d’écarter de la course électorale Dieudonné Lhérisson et Déus Deroneth, respectivement candidats du PHTK et de PONT. HAÏTI/ÉLECTIONSLÉGISLATIVES Alors que des partis politiques tels la Fusion des sociaux-démocrates, Fanmi Lavalas, Renmen Ayiti préconisent la mise en place d’une commission mixte en vue d’évaluer les élections législatives, l’Organisation du Peuple en lutte (OPL) a exigé du Conseil électoral provisoire (CEP), mercredi, l’application du décret électoral contre des structures telles le PHTK, le Bouclier, AAA et d’autres partis et plateformes de l’opposition.
  • 7. JEUDI 13 AOÛT 2015 N0 60 | 7 Pour l'émergence d'une jeunesse responsable par Évens REGIS L'Union européenne dresse un rapport favorablepar Reynold Aris A u cours de cette journée, les responsables du ministère ont rassemblé des jeunes de plusieurs endroits du pays pour traiter des questions liées aux thématiques du rôle des jeunes aujourd’hui dans la société haïtienne, de l’éducation, de la santé sexuelle, la santé par le sport, la citoyenneté active, l’égalité de genre, la protection de l’environnement, les objectifs de développement durable, et surtout sur l’emploi pour les jeunes. Au menu de la programmation, il y avait aussi des activités culturelles et sportives, des présentations de films documentaires, et des concerts avec différents groupes musicaux de Port- au-Prince et des villes de province. Woodly Simon, directeur de jeunesse au MJSAC, nous a informé que le Ministère a déjà fait plusieurs interventions de janvier à juillet 2015 en vue de donner une autre orientation au comportement des jeunes en Haïti. En prélude à la Journée internationale de la jeunesse, le MJSAC a organisé durant cette période, un ensemble d’activités à même de favoriser une meilleure intégration des jeunes, et de les initier dans les prises de décision du pays, a-t-il mentionné. Les week-ends allant de janvier à juillet 2015 ont été baptisés week- end de la jeunesse. Au cours de ces week-ends, les autorités du ministère s’étaient réunies avec les jeunes de différentes localités du pays. Ils ont élaboré et pris des décisions qui prennent en compte les frustrations des jeunes, ainsi que leurs revendications. Au cours de ces réunions, il a été convenu que les dispositions adoptées allaient être discutées, sanctionnées, en séance plénière au cours de la journée prévue pour la réalisation des festivités devant marquer la Journée de la jeunesse au niveau international. Selon les confirmations du directeur, toutes les décisions qui ont été prises au cours de ces week-ends spéciaux, ont été effectivement discutées avec les jeunes durant la journée du mercredi. Ils ont ensemble retranché des dispositions et en ont ajouté certaines autres, pour ensuite produire un document de référence qui va être non seulement rendu public dans les jours à venir mais qui sera considéré comme le livre de chevet de la jeunesse haïtienne. D’autres réalisations jugées significatives dans la lutte pour une meilleure intégration des jeunes sont : d’abord, le salon de la jeunesse, réalisé au cours du mois d’avril dans le département du Nord - qui, selon M. Simon, est un espace physique et virtuel, où les jeunes peuvent se réunir pour des débats constructifs. Le forum dénommé mérite de la jeunesse, réalisé dans le département de la Grande-anse - lui aussi une autre initiative du ministère pour favoriser une plus grande intégration sociale de la jeunesse. À en croire le directeur, le forum a été instauré dans l’objectif de découvrir des talents de toutes sortes, et ensuite les présenter au grand public pour plus d’encadrements. Woodly Simon, nous a également informé d’une formation en entrepreneuriat qu’a réalisé le Ministère au profit de plusieurs jeunes entrepreneurs des dix départements du pays, ces derniers mois. Entre 80 à 100 Petites et moyennes entreprises (PME) en possession de plusieurs jeunes du pays sont actuellement financées par le ministère de la Jeunesse. Ces activités, dit-il, ont été réalisées avec l’aide du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP), ainsi que le Réseau de promotion du volontariat. Toutefois, le directeur a signalé que le ministre Jimmy Albert et ses col- laborateurs se sont engagés à faire la promotion de ces décisions adoptées en faveur des jeunes, pendant toute l’année, pour qu’enfin la jeunesse en Haïti soit totalement intégrée, et con- sidérée par tous comme étant l’avenir de cette nation. C ’est ce mardi 11 août que l’Union européenne a présen- té son rapport sur le premier tour des législatives partielles, lors d’une cérémonie déroulée au Royal Oasis à Pétion-Ville. Un rapport favorable aux organisateurs de ces scrutins qui pourtant ont été entachés de nombreuses irrégularités, selon certains observateurs nationaux. Les membres de la MOE de l’UE ont dit avoir constaté que le vote s’était bien déroulé dans environ 80 % des bureaux de vote observés sur le territoire national. Pour eux, la transparence régnait durant cette journée, notamment à travers 77 % des bureaux. Également, la MOE-UE a souligné la très bonne performance du personnel des Bureauxélectorauxdépartementaux (BED) et des Bureaux électoraux communaux (BEC) dans 64 % de ces bureaux. De manière générale, la performance des superviseurs dans les différents centres de vote s’était révélée positive. Les procédures de vérification d’identité des électeurs sur les listes étaient claires et ont été respectées, quasiment sans exception, dans les dix départements du pays. Toutefois, le rapport relève des cas d’agitation ou d’intimidation qui ont eu lieu à proximité des centres de vote dans 40 % des bureaux observés et à l’intérieur de 32 % des bureaux. De plus, ce rapport soutient la présence effective de mandataires dans 97 % des bureaux évalués. Des partis tels, le PHTK, VERITE et Fanmi lavalas y avaient été représentés respectivement à 78 %, 61 % et 51 %. D’autres structures telles que l’OPL, le KID et Renmen Ayiti étaient représentées à 50 %, 49 % et 44 % dans les bureaux observés. Il a toutefois relevé le manque d’instructions disponibles sur le rôle et le nombre de mandataires à être admis dans un BV. Non-discrétion du vote En outre, près de 60 % des BV, accessibles aux personnes à mobilité réduite, étaient pour la plupart installés dans des espaces trop étroits. Une situation qui a occasionné une mauvaise installation des isoloirs. Conséquemment, le vote n’a pas du tout été secret dans environ 36 % de ces bureaux. Les observateurs de l’UE ont aussi fait remarquer que dans près de 30 % des bureaux de vote des irrégularités liées à la synthèse et à la rédaction des procès-verbaux ont été relevées. Par contre, ils ont souligné que le dépouillement a été réalisé dans la transparence dans 82 % des BV. Au terme de ce processus, les résultats ont été affichés à l’extérieur de 73 % des bureaux observés et les copies destinées au CEP ont été plastifiées dans 90 %. En ce qui concerne la tenue du scrutin, Elena Valenciano s’est félicitée de son déroulement après plus de trois années de retard. Elle a, par ailleurs, regretté que la majorité des électeurs ne fussent en mesure d’exercer leur droit civique à cause des actes de violence. Dans la même veine, José Antonio De Gabriel, chef adjoint de la MOE-UE, a salué la tenue de ces élections. Il a fait remarquer qu’Haïti avance vers le renouvellement institutionnel. Les irrégularités et incidents enregistrés, soutient-il, ne remettent pas en question ce scrutin marqué par un faible taux de participation. HAÏTI/JOURNÉEMONDIALEDELAJEUNESSE HAÏTI/ÉLECTIONSLÉGISLATIVES ACTUALITÉ Le ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action civique (MJSAC), a célébré, le mercredi 12 août, de concert avec ses partenaires nationaux et internationaux, la Journée internationale de la jeunesse autour du thème: « Jèn yo se avni peyi a, ann kenbe men yo ». Plusieurs activités culturelles, récréatives, et sportives, ont été réalisées à travers les dix départements du pays, dans le cadre de cette journée ayant pour objectif de sensibiliser les jeunes sur leur engagement citoyen, leur état de santé et leur capacité d’améliorer la situation du pays à travers des actions civiques, responsables, démocratiques, et solidaires. « En dépit des irrégularités flagrantes et des actes de violence que nous condamnons, Haïti a franchi un pas positif et important avec le scrutin du 9 août 2015, dans le renforcement de la démocratie. » C’est la déclaration du chef de la Mission d’observation de l’Union européenne (MOE), Madame Elena Valenciano.
  • 8. 8 | N0 60 JEUDI 13 AOÛT 2015 MONDE Inondations en Argentine: 3 morts et 11 000 évacués Sources : AFP T rois personnes sont mortes en Argentine et quelque 11 000 ont été évacuées en raison des fortes pluies et inondations qui affectent la région de la Pampa (centre) depuis une semaine, ont annoncélesautorités. « Il y a environ 11 000 personnes évacuées ou ayant fui leurs habitations. Des opérations d’aide aux sinistrés sont mises en place », a déclaré mardi soir le secrétaire argentin à la Sécurité, Sergio Berni, sur la chaîne C5N. Au cours des sept derniers jours, un enfant de 11 ans est mort après être tombé dans un ruisseau, tandis qu’un homme handicapé est décédé, piégé dans l’inondation de sa maison à Quilmes, située à 30 km au sud de Buenos Aires. Les autorités de la ville de Campana ont également annoncé la mort d’un autre homme. Selon le service météo national (SMN), de nouvelles pluies, de moindre intensité, sont attendues dans la province de Buenos Aires, région la plus peuplée d’Argentine, où se trouve la « Pampa humide », principale zone agricole du pays. P lus de 11 millions de litres d’eau chargée de métaux lourds et d’arsenic se répan- dent depuis une semaine dans plusieurs rivières de l’ouest des Etats-Unis, teintant l’eau d’une cou- leur orangée. Cet épisode de pollu- tion, dû à une mauvaise manipulation d’employés de l’Agence de protection de l’environnement (Environmental Protection Agency - EPA) dans une mine d’or abandonnée, laisse craindre d’importants dégâts au niveau local, tant écologiques qu’économiques. Au fil des jours, la couleur s’est ternie, mais les déchets liquides continuent à se diffuser. L’état d’urgence a été déclaré dans le Colorado, au Nouveau-Mexique et dans la réserve indienne de Navajo Nation. Plusieurs villes ont cessé d’utiliser l’eau des rivières et ont interdit l’accès aux rives. Les questions se concentrent désormais sur les effets de cette pollution sur la santé et les ressources agricoles. Les autorités ont pour le moment interdit à la population de boire l’eau de l’Animas, la première rivière touchée par la pollution, et de l’un de ses affluents, la rivière San Juan. L’irrigation, la pêche et le rafting y sont également interdits au moins jusqu’à lundi. Sept réseaux de distribution d’eau potable puisant habituellement dans ces rivières ont dû arrêter leurs opérations, selon le New York Times. Des analyses sont en cours pour voir si l’eau contient des toxines cancérigènes et leurs résultats sont attendus dans les jours à venir. En attendant ces conclusions, le tribut à payer est déjà lourd pour les territoires amérindiens navajo, particulièrement concernés par cette marée orange. « C’est notre âme qui est touchée », a déclaré le président de la Navajo Nation, Russell Begaye, à ABC News : « Je rencontre des gens tous les jours qui pleurent quand ils me voient, ils me demandent : “Comment puis- je savoir si l’eau sera potable ?” La rivière Animas et la rivière San Juan sont nos lignes de vie. L’eau est sacrée pour nous. » « Quand l’EPA me dit que ça prendra des décennies pour tout nettoyer, c’est autant de temps où nous vivrons dans l’incertitude quand nous boirons l’eau, que nous cultiverons la terre, que nous mettrons notre élevage près de la rivière », souligne Russell Begaye. Selon le président de la plus grande réserve indienne des Etats-Unis, beaucoup de fermes biologiques craignent ainsi de ne plus pouvoir garantir à leurs clients la qualité de leurs cultures à cause de la pollution de l’eau. Russell Begaye craint également pour le secteur du tourisme. Responsable de la fuite acciden- telle, l’Agence de protection de l’environnement cristallise les cri- tiques dans la région des Four Cor- ners (Arizona, Colorado, Nouveau- Mexique et Utah), où responsables locaux et résidents considèrent que l’institution a trop tardé à agir. La réponse initiale de l’EPA a « été pour le moins inexistante», s’est insurgé Tommy Roberts, le maire de Farmington, une commune en aval de la fuite, dans l’Etat du Nou- veau-Mexique. La directrice de l’EPA, Gina McCar- thy, s’est exprimée publiquement pour la première fois sur le sujet mardi. « Ce qui se passe m’afflige au plus haut point», a-t-elle affirmé, promettant de se rendre mercredi sur des sites du Colorado et du Nouveau-Mexique touchés. Une opération de communication qui pourrait s’avérer d’autant plus nécessaire que l’épisode de pollution est loin d’être terminé. Zack Frankel, le directeur de l’ONG Utah Rivers Council, s’est dit préoccupé par la diffusion des eaux toxiques. Selon lui, « d’ici cinq jours environ, elles atteindront le lac » Powell dans l’Utah, qui alimente notamment la ville de Las Vegas. Depuis ce lac, la fuite pourrait se répandre vers le fleuve Colorado, puis à travers le Grand Canyon et le lac Mead, qui est une source d’eau importante pour la mégalopole de Los Angeles et le sud de la Californie, souffrant d’une grave sécheresse. Inquiétude des Amérindiens navajo après la pollution de rivières dans l'ouest des Etats-Unis L’irrigation, la pêche et le rafting sont interdits sur la rivière Animas et sur l’un de ses
  • 9. JEUDI 13 AOÛT 2015 N0 60 | 9 MONDE Accusation de viols en Centrafrique : le chef de la mission de l'ONU renvoyé Sources : AFP C ette annonce intervient au lendemain de l’ouverture d’une enquête sur des accusations de viol contre une fillette et de l’homicide d’un adolescent de 16 ans et de son père qui auraient été commis par des Casques bleus. Le chef de la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) a été renvoyé après une série d’accusations d’abus sexuels contre des enfants commis par des Casques bleus. Le diplomate sénégalais Babacar Gaye, 64 ans, «a remis sa démission à ma demande, a déclaré mercredi le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon à des journalistes à New York. Il m’est impossible de mettre en mots la colère, le tourment et la honte que je ressens après ces accusations récurrentes au fil des années d’exploitation sexuelle et d’abus commis par des forces onusiennes.» Et de marteler : «Je ne tolérerai aucun agissement de ceux qui remplacent la confiance par la peur [...] assez, c’est assez.» Cette annonce intervient au lendemain de l’ouverture d’une enquête sur des accusations de viol contre une fillette et de l’homicide d’un adolescent de 16 ans et de son père qui auraient été commis par des Casques bleus au cours d’une opération armée dans la capitale centrafricaine début août. Au moins cinq personnes, dont un Casque bleu, avaient été tués et des dizaines blessés pendant cette opération qui s’est déroulée les 2 et 3 août, et visait à arrêter un ancien chef de l’ex-rébellion Séléka dans l’enclave musulmane du PK5 à Bangui. La Séléka, à dominante musulmane, avait pris le pouvoir à Bangui en mars 2013, avant d’en être chassée l’année suivante, mais elle y a gardé des sympathisants, notamment dans le quartier du PK5. Cette enquête fait suite à plusieurs cas similaires mettant en cause des Casques bleus marocain et burundais. Dans une affaire séparée, la France enquête sur des allégations d’abus sexuels commis sur des enfants en Centrafrique entre décembre 2013 et juin 2014. Ces accusa- tions visent notamment 14 soldats français qui faisaient partie de l’opération Sangaris menée par la France et n’étaient pas sous le com- mandement de l’ONU. Toutefois, l’ONU a aussi nommé une commis- sion indépendante pour enquêter sur ce cas et plus précisément sur la façon dont les Nations unies ont géré l’affaire, après des critiques pointant du doigt la lenteur de sa réaction sur le dossier. Le porte- parole de l’ONU Stéphane Dujar- ric a indiqué que 57 allégations de fautes ont été proférées contre des Casques bleus de la Minusca, dont 11 concernant potentielle- ment des cas d’abus sexuels sur des enfants. Le limogeage de Babacar Gaye est une décision «sans précédent», a fait savoir le porte-parole, préve- nant que Ban Ki-moon s’apprêtait à «livrer un message fort» aux envoyés spéciaux des 16 missions de l’ONU durant une visiocon- férence prévue jeudi. Ce même jour, les quinze mem- bres du Conseil de sécurité tien- dront une réunion spéciale au cours de laquelle Ban Ki-moon se prononcera notamment sur le limogeage. CHINE Sept morts dans l'explosion d'un entrepôt à Tianjin (Quotidien du Peuple) Sources : AFP U ne énorme explosion mer- credi soir dans un entrepôt de produits inflammables de la ville portuaire de Tianjin, dans le nord de la Chine, a fait sept morts, a annoncé jeudi le Quotidien du peuple, l’organe officiel chinois. Sur son site internet, le quotidien a expliqué que les personnes ont été tuées lorsqu’une cargaison d’explosifs a pris feu dans l’entrepôt où ils étaient stockés. Selon les médias locaux, il y a eu au moins 300 blessés. D’après les images de la télévision d’Etat CCTV, une boule de feu et des colonnes de flammes ont jailli, éclairant tout le ciel et propulsant des nuages de poussière sur des dizaines de mètres dans les airs. Entre 300 et 400 personnes blessées sont arrivées dans un hôpital, selon le journal local « Les Nouvelles de Pékin », tandis qu’un employé d’un autre hôpital, cité par le même quotidien, a annoncé l’afflux d’un nombre impossible à chiffrer de nouveaux patients. Selon les médias locaux, l’incendie causé par l’explosion était désormais sous contrôle, mais deux pompiers sont portés disparus. Sur des photos diffusées par le réseau social chinois Weibo, des personnes erraient couvertes de sang dans les rues, d’autres portaient des enfants emmitouflés dans des couvertures, mais l’authenticité de ces images n’a pas pu être confirmée dans l’immédiat. Selon le compte Weibo authentifié du Centre chinois des réseaux de surveillance des séismes, la magnitude de la première explosion équivalait à la détonation de trois tonnes de TNT, tandis que la seconde explosion avait une puissance de l’équivalent de la détonation de 21 tonnes de cet explosif. Tianjin, qui se situe à 140 km au sud-est de Pékin, est l’une des plus grandes villes du pays, avec près de 15 millions d’habitants, selon les chiffres de 2013. En juillet, 15 personnes avaient été tuées et plus d’une dizaine d’autres blessées lors de l’explosion d’un site illégal de stockage de feux d’artifice dans la province du Hebei, dans le nord de la Chine.
  • 10. L ’or est la seule ressource naturelle non renouvelable dont la valeur monétaire s’apprécie régulièrement. La preuve : ces 30 à 40 dernières années, le prix de l’or est passé de 200 dol- lars à 1400 dollars l’once. Une véri- table aubaine pour les spéculateurs. L’euro et le dollar sont dans le doute et l’incertitude.Faceàunecrisebancaire, l’or représente la seule valeur refuge. Voila ce qui explique l’explosion de demande chez les spéculateurs qui passent à l’offensive pour trouver d’autres espaces d’accumulations. Quelles priorités ? Tous les medias ont eu les yeux rivés sur la réalisation des élec- tions dont le premier tour des lég- islatives s’est déroulé avec toutes ses irrégularités, ce dimanche 9 août. Ne laissant de place pour aucune autre chose. De fait, la journée mondiale des actions contre les mines à ciel ouvert, le 22 juillet denier, est passé inaper- çue, la majorité de nos concitoy- ens ne connaissant l’existence de dizaines de mines à ciel ouvert chez nous. Aucun candidat au parlement – à notre connaissance – n’a fait allu- sion à ce mot, hormis les enga- gés de la Faculté des sciences humaines (Fasch) qui ont pris le temps d’organiser deux journées de réflexion en cette occasion. Pourtant, à tort et à travers dans tout le pays, l’on ne cesse de scan- der « PRIORITÉ ». Priorité ! Un mot qui aujourd’hui est devenu vide de sens. Comment peut-on oublier ou pire encore, omettre de poser une question aussi fonda- mentale ? La question des mines. Oui, une question encore floue dans la tête de millions d’haïtiens. C’est l’or ou la vie ? ». Selon le professeur Camille Charlmers, l’avenir du pays se définit à cette question-là. Car, selon certains documents, notam- ment le programme stratégique de développement d’Haïti (PSDH), élaboré par une agence cana- dienne, le groupe IBI/DAA, ainsi que plusieurs déclarations du pré- sident Michel Joseph Martelly et de l’ex-chef du gouvernement Lau- rent Salvador Lamothe, le secteur minier est l’un des secteurs pri- oritaires qu’il faut transformer en axe de développement social et économique. Ressources minières et développement « Les mines au service du dével- oppement ». Que des slogans ? De quel développement parle-t-on quand nous savons qu’Haïti n’est même pas en mesure de faire une bonne gestion des mines de carrières. Ou encore, à qui vont profiter nos ressources ? Quand nous savons que ‘productivisme’ et ‘extractivisme’ sont deux con- cepts qui ne donnent de résultats que pour les pays dominants. Contrairement à ce que beaucoup d’entre nous pensent, Haïti est une terre encore riche. Peut-être ceux qui font croire le contraire cachent ainsi, très bien leur jeu. Mais, depuis la première occupa- tion, les américains avaient dressé un inventaire direct des différen- tes richesses minières du pays, ainsi que leurs localisations dans le fameux « livre bleu d’Haïti » qui, d’après les recherches d’un grand professeur, se trouve à l’université internationale de Floride. Le feu Daniel Maturin a estimé les ressources souterraines d’Haïti entre 80 à 100 milliards de dol- lars. Une somme qui pourrait effectivement contribuer au dével- oppement du pays. Cependant, Haïti n’est pas le seul territoire à être pourvu de telles richesses ? À combien s’évaluaient ceux des pays miniers d’Afrique ? Des pays de l’Amérique du Sud ? Pourquoi après tant d’exploitation, aucun de ces pays ne figurent parmi les 20 pays où il fait bon vivre ? Au contraire, ils s’enlisent parmi ceux dont l’indice de développement humain (IDH) est le plus bas. La vérité est que les exploitations minières ne se font pas dans les intérêts des populations con- cernées, mais au profit des trans- nationales. Défendre les intérêts du pays En 2005 dans l’accord avec Sainte Geneviève, il faut souligner que sur chaque 100 dollars, Haïti ne devait recevoir que 2,50 dollars comme royalties. Le déséquili- bre de la répartition des biens dans l’industrie minière est car- rément scandaleux ! Pourquoi hypothéquer la vie de milliers de personnes pour extraire quelque chose qui n’a d’importance que pour les spéculateurs ? La Suisse et la Belgique sont, parmi d’autres, deux grands pays producteurs de chocolat. Pour- tant, ils ne sont pas producteurs de cacao. Dans la chaine des val- eurs, dans l’approvisionnement, l’entreprise doit se fournir et donc acheter des moyens de produc- tion, tels que matières premières, autres biens et services. Le but de cette fonction est d’obtenir le plus bas prix pour la meilleure qualité de tous ses achats. Ce qui amène à une territorialisation de la richesse, à l’oppression et à l’exploitation des travailleurs. Travaillant dans l’opacité, employ- ant la culture du secret, ces entre- prises tentent de cacher certaines pratiques qui ne respectent pas les droits humains et les conven- tions internationales. Toutefois, nul n’est censé ignorer les con- séquences que ces techniques d’extractions ont sur la vie et l’environnement. Avant qu’elles ne s’implantent, elles promettent monts et mer- veilles pour amadouer les gou- vernements le plus souvent très faibles. Mais ces promesses seront vite jetées aux oubliettes une fois la concession obtenue. Trop sou- vent séduits par les propagan- des mensongères qui font croire à un développement (emplois, électricité, infrastructures…) les responsables se jettent à l’eau pour ensuite se retrouver face aux externalités, quand brusquement les entreprises plient bagages. Le bon choix N’est-il pas temps de faire un bon choix pour Haïti ? Est-il nécessaire de tou- jours rappeler que l’histoire du peuple haïtien est marquée au départ par l’appétit de ceux-ci qui en veulent tou- jours plus ? En moins de trente ans, ils ont décimé les premiers habitants pour faire venir ensuite, les Africains qui, après plusieurs générations ont brisé les chaines de l’esclavage. Mais aujourd’hui, le système esclavagiste s’est muté en un capitalisme féroce, un projet de domination toujours aussi vorace. Les mêmes pratiques, les mêmes exploitations à outrance, les mêmes génocides liés aux exploita- tions à outrance. Pourquoi faut-il toujours que nous fassions de mauvais choix ? Où est la cohérence dans tout ça ? Dites-nous comment allier le secteur minier qui est destructeur de la nature et le tour- isme ? Peut-être que le Nord après tout, ne fait pas partie de ce vaste campagne « se la pou la » ? Malheureusement avec environ huit sites prometteurs, il est le plus touché par ce projet destructeur de paysage. D’un autre coté, il faut aviser l’opinion publique, du fait qu’actuellement, les habitants de l’Artibonite sont témoins depuis quelques temps de l’exploitation d’une roche noire que, d’après le professeur Charlmers, l’on ne trouve que dans deux pays, Haïti et l’Iran. Quoique dépouillé de toutes fiertés, le rêve secret de chaque haïtien est d’avoir non pas une terre de transit, mais une patrie, une terre où habiter, où vivre, au lieu de vivoter chaque jour dans la peur et dans l’incertitude. L’avenir du peuple haïtien à pile ou face, n’est pas certain. Qui va exiger d’un gouvernement qu’il se serve de la loi comme guide ? De définir claire- ment une stratégie globale ? Dans le PSDH qui est le document central, censé définir et orienter les choix de développement d’Haïti, le tourisme, les mines et l’agriculture sont des axes à valoriser. Mais ne faut- il pas une cohérence stratégique entre les axes de développement ? Où sont leurs programmes ? Cinquante deux aspirants ! Montrez-vos programmes ! Dites comment allier le tourisme et l’extraction minière qui engendra à tous les coups une dégradation de la biodiversité ? Dites, comment allier l’agriculture et le stress hydrique, sachant que beau- coup d’eaux seront utilisées et aussi contaminées ? Une problématique qui concerne tous les haïtiens, alors, s’impose. Tous les haïtiens, tous autant que nous sommes ! Quelle est votre vision pour ce petit bout de terre ? TAUX DE RÉFÉRENCE (BRH) >Taux moyen d’achat 51.7786 GDES >Taux moyen de vente 52.6786 GDES COURS DE LA GOURDE 12 AOÛT 2015 10 | N0 60 JEUDI 13 AOÛT 2015 ÉCONOMIE La journée mondiale des actions contre les mines à ciel ouvert, le 22 juillet dernier, est passé inaperçue, la majorité de nos concitoyens ne connaissant l’existence de dizaines de mines à ciel ouvert chez nous. Aucun candidat au parlement – à notre connaissance – n’a fait allusion à ce mot, hormis les étudiants de la Faculté des sciences humaines (Fasch) qui ont pris le temps d’organiser deux journées de réflexion en cette occasion. Ressources minières et développement durable : le bon choix Par Isabelle Théosmy COLLABORATIONSPÉCIALE La journée mondiale des actions contre les mines à ciel ouvert, le 22 juillet denier, est passé inaperçue, | © Paris-Match
  • 11. JEUDI 13 AOÛT 2015 N0 60 | 11 ÉCONOMIE P arallèlement, un pays bien plus petit mais plus proche de nous était ébranlé par une crise de premier ordre : Andorre. La principauté, dont le pré- sident de la République française est également le chef d’Etat, a fait face à une déstabilisation jamais vue. La Banque privée d’Andorre (Banca Privada d’Andorra, BPA) s’est retrou- vée sous la coupe d’une enquête américaine, ouverte le 10 mars par la FinCEN, organisme attaché au Trésor chargé de lutter contre le crime finan- cier. En cause, la BPA avait blanchi l’argent de mafias chinoises, russes et vénézuéliennes, selon les autorités américaines. L’aspect géopolitique dans l’affaire est important, tant les trois pays cités con- stituent des adversaires de premier plan pour l’impérialisme états-unien ; du point de vue économique, qui nous intéresse ici, l’affaire a provoqué un déficit de confiance sans précédent pour les plus de 7 milliards d’actifs de la BPA. Le petit Etat a pris le con- trôle de la banque, fait inédit dans son histoire ; mais, comme le rap- pelle la Tribune6, Andorre n’a « pas de filets de sécurité ». N’étant pas membre de la zone euro, la Banque centrale de Francfort ne le renflouer- ait pas en cas de faillite ; or, les actifs de la BPA sont deux fois supérieurs au produit intérieur brut de la princi- pauté. Si elle venait à déposer le bilan, elle entraînerait dans sa chute bien d’autres institutions, à commencer par les banques espagnoles avec lesquelles elle entretient des partenariats finan- ciers privilégiés. Pendant ce temps, les tensions gran- dissantes entre Europe et Russie ont coûté au grand pays une grave crise bancaire, qui n’a pas fini de le sec- ouer. De nombreux établissements ont fait faillite au printemps, passant les uns après les autres sous la tutelle par la Deposit Insurance Agency (DIA), l’organisme public chargé de repren- dre les banques déposant le bilan. En mars, l’équivalent de 18 milliards d’euros manquait aux banques pour assurer leurs financements, rendant dès lors insuffisant le plan de recapi- talisation de 13 milliards mis en place par l’Etat. « Un quart des banques russes sont au bord de l’asphyxie », annonçaient alors Les Echos. Pour éviter de se retrouver, elle-même, en difficulté, la géante Sberbank se refusait alors à toute aide vis- à-vis de ses concurrents. Malgré son intransigeance apparente, elle a accusé de lourdes difficultés au premier trimestre, avec une divi- sion par deux de ses bénéfices sur un an selon les résultats annoncés la semaine dernière8. Le premier facteur de ces résultats est intrin- sèque au système bancaire, avec notamment une diminution de 16% des revenus nets tirés par la banque des intérêts des crédits. Enfin, après l’Allemagne et Andorre, c’est un autre voisin de la France qui semble proche de la tempête depuis ce printemps : l’Italie. Le cabinet Pricewater- houseCoopers (PwC) a dévoilé, le 25 mars, un rapport qui a mis le feu aux poudres dans le microcosme de l’investissement financier. L’entreprise américaine d’audit et conseil, reprise par le magazine Challenges au mois d’avril, souligne « l’inflation galo- pante des crédits à risques des banques italiennes ». « Les prêts douteux augmentent sans cesse », souligne Jacques Sapir : « ils sont proches de 15 à 20% là où ils devraient être à 5% ». Du propre aveu de la Banque d’Italie, ces « prêts non performants » ont atteint 185 milliards d’euros en janvier, et continueront à augmenter en 2015 d’après PwC. Le système bancaire de notre voisin latin ne trouve plus grâce aux yeux des cabinets de conseil, comme Alpha Value, qui insiste sur le « fonctionnement coûteux » d’un « sys- tème éclaté », où « le niveau de fonds propres des banques est très bas ». La réaction est sans appel : les capitaux fuient désormais le pays. Après trois ans et demi de baisse, les taux d’intérêts des obliga- tions italiennes remontent depuis trois mois, créant pour la finance nationale des tensions accrues. Challenges rappelle que « cette faiblesse a été mise en lumière par les tests de résistance de la BCE, en octobre, puisque neuf banques italiennes sur les quinze soumises à l’exercice ont échoué » aux « stress tests » de la Banque centrale. L’hebdomadaire économique, chantre du capital- isme, se fait franchement pes- simiste sur l’avenir proche de la péninsule, reprenant en chapeau les propos de Sapir : « on peut s’attendre à une crise bancaire italienne majeure cet été ». Le retour des subprimes Comme le veut la logique du marché, l’incertitude règne sur la suite des événements. Nous ne nous ferons pas oiseau de mau- vais augure : il est impossible d’affirmer si la prochaine crise surviendra effectivement cet été. Néanmoins, le système financier est de plus en plus sous pression et les signaux négatifs ne man- quent pas. Les faillites bancaires européennes, survenues pour des raisons diverses, restent jusqu’à présent des phénomènes isolés – mais, ajoutés aux processus glo- baux analysés par le FMI, créent les conditions d’une nouvelle crise. Les « grands » médias se gardent bien d’aborder frontalement la question, trop attachés à défendre le système capitaliste, en glorifiant par exemple le 0,6% de croissance française. S’il est effectivement absurde de chercher à prédire la date du prochain krach, analyser en profondeur la situation des banques est par contre possible, utile et nécessaire. Le tas d’or A l’origine se trouve un système bancaire entièrement basé sur le crédit, dont les Etats-Unis sont le fer de lance. Au pays du « rêve américain », les revenus des travailleurs ont été comprimés pendant plus d’un demi-siècle ; à mesure que les profits des plus riches grimpaient en flèche, grâce aux hausses de production et aux gains de productivité, les salaires proportionnels n’ont fait que baisser. Pour soutenir artifi- ciellement la consommation des ménages, les banques ont donc développé un outil formidable : les crédits à la consommation. Emprunter de l’argent est devenu tou- jours plus facile : pour acheter une maison ou une voiture, bien sûr, mais aussi un lave-linge, un aspirateur, et enfin pour payer ses baguettes. Les cartes de crédits, qui sont devenues la norme, permettent de régler ses achats du quotidien non plus avec l’argent présent effectivement sur le compte bancaire, mais avec de l’argent prêté par la banque que le consommateur devra rembourser les mois suivants. Comme chaque prêt, il comporte des taux d’intérêts élevés ; et avec un pou- voir d’achat artificiellement augmenté, les Américains se sont en fait retrou- vés de plus en plus dans l’étau des banques. Aux Etats-Unis, le phénomène de surendettement atteint des niveaux inimaginables en Europe ; des millions de foyers sont con- cernés. Dans un ersatz de régu- lation du système se sont dével- oppées les agences de notation : chaque créditeur, chaque individu qui emprunte de l’argent, se voit attribuer une note sur 1.000, allant de la solidité financière incarnée (1.000) à l’insolvabilité la plus totale (0). Ce système, le « FICO score », introduit en 1989 par la société de logiciels informa- tiques éponyme, s’est institution- nalisé et il n’est plus une compag- nie de crédits qui ne le prend en compte. Dès la fin des années 1990 s’est formée une nouvelle catégorie de la population, les « mauvais pay- eurs », accumulant les dettes et les retards sur leurs rembourse- ments : les subprimes. Fixé histo- riquement à 640, puis variable11, il est un niveau du FICO scoreen- dessous duquel les ménages ne peuvent plus contracter de nou- veau prêt, sauf à accepter des conditions particulières. A partir de 2001, le nombre d’individus catégorisés subprimes n’a cessé de croître. *Benoit Delrue est journaliste au quotidien français LE BILAN **La suite dans la plus prochaine édition du National. Il apparaît alors clairement que la prochaine crise aura bien lieu ; et qu’elle aura un retentissement, dans le monde et en France, sans doute plus puissant encore que celle de l’automne 2008. Pour comprendre le dernier krach, comme celui à venir, étudier la question des subprimes est éclairant. Loin d’être d’un autre âge, elle en dit long sur le système financier contemporain. Selon le FMI, la plus grosse bulle financière de l'Histoire va bientôt exploserPar Benoit Delrue* | 3 de 5
  • 12. JEUDI13AOÛT2015N0 60|1312|N0 60JEUDI13AOÛT2015 Port-au-Prince,le10août2015.-lesMinistresdel’IntérieuretdesCollec- tivitésTerritoriales,delaDéfense,desAffairesEtrangèresetdesCultes, del’EconomieetdesFinances,ReprésentantsduConseilTechniquede GestionetdeDéveloppementdesFrontièresontrencontréleSyndicat desTransporteursHaïtiensreprésentéparFritzConstant,JosephMontes, - mentsmalheureuxsurvenusaupointfrontalierdeMalpasse-Jimanipendant Cettesituationdedésordreetdetension,quiadébutéavecunebagarre entredeuxriverainsdelafrontièrehaïtiano-dominicaines’estsoldéepar undécèsdontl’Etathaïtiendéploreavecuneextrêmerigueurets’incline devantladépouilledudéfunt.LamortdececamionneurlefeuJonasJoseph ettrouverlemeurtrierpuisquelespartieshaïtiennesetdominicainesse CedrameaprovoquélacolèredenosconcitoyensetleshabitantsdeMal- passe,FondsParisiensontbloquélaroutenationaleNo…etontparalyséle TechniquedesFrontières(CTF)regrettequedesfaitsaussitroublants - - régnerl’ordreetladisciplinedanscettezonestratégiquepourlecommerce - entcommuniquésdemanièrecélèreauxresponsablesdel’administration Judiciairepourlessuitesdedroit. Parailleurs,laCommissionTechniquedeGestionetdeDéveloppementdes FrontièresenappelleaucalmelesriverainsdeMalpasse,FondsParisisens, NOTEDEPRESSE RéuniondetravailentrelesmembresdelaCommissionTechniquedeGestionetdeDéveloppement desFrontièresCTFetleDirectoireduSyndicatHaïtiendeTransporteursFrontaliers vivreensembleetdebonvoisinage,enétantparticulièrementsoucieuxdu suivantesaudirectoiredelaFENATH: -laCommissionproposeinstammentauxsyndicatsdestransporteurs Haïtiensd’engagerundialogueconstructifaveclaFédérationdestranspor- entrelaRépubliqued’HaïtietlaRépubliqueDominicaine,quecesoitsurla frangedeMalpasseoud’autrespointsdetransitdebiensetdepersonnes surlabandefrontalièreengénéral. -LaCommissionTechniquedeGestionetdeDéveloppementdes aveclaPoliceNationaled’Haïti,l’AdministrationGénéraledesDouanes,les structuresdelaDéfenseNationale,pourrenforcerlasécuritédesvéhicules, desmarchandisesetdespersonnesdanstouslesaxesdepassagedela frontière. perspective,leGouvernementHaïtienmettratrèsbientôtenplaced’abord seraopéréedeconcertaveclaDouane,lesyndicatdestransporteurshaï- letransportdemarchandisesdanscetaxefrontalier. LesMinistredel’Intérieur,delaDéfense,del’EconomieetdesFinances, accompagnésparlesmembresduSecrétariatExécutifdelaCommission TechniquedeGestionetdeDéveloppementdesFrontièresontréitéréaux transporteursHaïtiensleurtotalsoutiendanslesdémarchesencoursvisant árégulariserlasituationauxfrontièresetontinsistésurlafermedétermi- nationduGouvernementhaïtiendemaintenirl’ordreetlapaixsurles380 kilomètresdefrontièresdupays. -Fin- INSERTIONDEMANDÉE SPORT INSERTIONDEMANDÉE
  • 13. 14 | N0 60 JEUDI 13 AOÛT 2015 SOCIÉTÉ Le CJHC organise le premier forum de la jeunesse en Haïti par Ritzamarum ZÉTRENNE L ’objectif principal de ce forum est de procéder à l’élaboration du cahier de charges de la jeu- nesse haïtienne. Cette activité, réalisée dans le cadre la commémora- tion du troisième anniversaire du club d’une jeunesse haïtienne concernée (CJHC), vise également à célébrer, en Haïti, la journée internationale de la jeunesse, organisée le 12 août tous les ans à travers le monde. « Nous avons voulu marquer cette date en Haïti comme on le fait dans beaucoup de pays», déclare Ariette Jean-Louis, secrétaire du club. « Les jeunes représentent le pilier du développement humain. Nous devons les responsabiliser afin de construire un avenir meilleur pour ce pays », a lancé la fondatrice de l’association, Girovna Brice, en faisant la mise en contexte du programme du jour. Ce forum, selon madame Brice, c’est également l’occasion de redonner aux jeunes du pays le goût des rêves. Nombreux sont ceux qui pensent que les jeunes ne sont plus récupérables. Mais nous savons que la jeunesse est l’avenir et que notre jeunesse rêve d’un grand avenir pour ce pays. « L’on ne cesse de clamer que les jeunes haïtiens ne rêvent pas. Quand la jeunesse ne rêve plus, l’avenir du pays est incertain. Nous pensons que notre jeunesse rêve encore et elle doit continuer à rêver », martèle la fondatrice du CJHC. Trois intervenants ont débattu autour des thématiques que les organisateurs ont jugées très cruciales et susceptibles de porter les jeunes du pays à se tailler une place de choix dans la société. Selon madame Brice, ces intervenants, intellectuels et politiques, ont été choisis en fonction de leur légitimité à débattre les sujets. Le premier intervenant à ouvrir le panel, Monsieur Hancy Pierre-Louis, a traité de la thématique : « Un leadership collectif pour le développement durable ». Madame Youri Mevs l’a suivi dans sa présentation sur la thématique : « Jeunesse et citoyenneté ». Pour fermer le panel, c’est le notaire Jean-Henry Céant qui a abordé le sujet : « Jeunesse, politique et responsabilités ». Au cours de son intervention, Hancy Pierre-Louis n’a pas manqué de plaider en faveur d’un leadership collectif dans le pays. Ce qui doit d’abord passer, pour le paneliste, par le changement de la mentalité des jeunes du pays. « Il faut que les jeunes assument leurs responsabilités. Ils doivent cesser de se sous-estimer, de croire qu’ils sont incapables de changer la donne », propose monsieur Pierre-Louis. Les jeunes représentent pour Hancy Pierre-Louis, les fers de lance de ce leadership collectif. Il a par ailleurs mentionné que pour donner corps au leadership collectif, les jeunes doivent conjointement tenir compte d’une démarche, d’une mission et des objectifs. Le public, composé surtout d’étudiants, d’élèves et de membres de certaines associations invitées à ses assises, n’est pas resté indifférent face aux différentes interventions des panélistes. Beaucoup de participants ont réagi, soit en posant des questions, soit en formulant leurs propres opinions sur les diverses thématiques à l’ordre du jour. « Nous sommes satisfaits et nous pensons qu’il était vraiment important de participer à ce premier forum de la jeunesse dans le pays », déclarent certains jeunes qui représentaient l’association dénommée « Lutte active des Volontaires pour l’Intégration des Enfants d’Haïti (LAVIE-Haïti). Les organisateurs du premier forum de la jeunesse n’ont pas manqué de témoigner leur satisfaction quant à la réalisation de tels échanges. « Nous sommes vraiment fiers et satisfaits d’avoir commémoré ce jour par cet évènement qui devra s’organiser désormais tous les 12 août dans le pays », a confié la secrétaire, Ariette Jean-Louis. Il faut préciser que le Club d’une Jeunesse haïtienne concernée (CJHC) est une association à but non lucratif ayant pour mission de rassembler tous les jeunes du pays afin de les former, les éduquer, promouvoir leurs talents en vue de permettre l’émergence d’une nouvelle génération de jeunes haïtiens concernés. N ous cherchons constamment des moyens pour nous faci- liter la vie. Nous appelons cela « l’évolution ». Néanmoins, comme le dit le vieux dicton, « l’excès en tout nuit ». Notam- ment, lorsqu’il est question des mots voire des phrases entières qu’on met en abrégé à tout bout de champ ! Raccourcir les mots n’est pas un péché. Loin de moi cette idée. En fait, c’est vrai que c’est assez pratique si on veut faire passer un message plus rapide- ment. Le souci, c’est quand, à la fin d’une conversation sérieuse, on vous envoie un sms du genre : « Bye. À 2 main. LOL ». À priori, vous savez que c’est supposer vouloir dire « laugh out loud (rire à gorge déployée). Alors vous demandez, « mais qu’est-ce qui est si drôle ? ». À votre grande stupéfaction, l’autre vous répond « ça veut dire lots of love (beaucoup d’amour). C’est à ce moment qu’on s’y perd d’autant plus que la jeunesse en invente de nouveaux tous les jours. D’après vous, comment ont-ils pris naissance ? Simple ! L’un l’invente, le dit à un autre qui le répète à un autre (parce qu’il a trouvé l’idée trop cool). Ainsi de suite. En très peu de temps tout le monde sur le globe commente sur Facebook avec des « smh (shake my head) », des « lmao (laugh my ass off) » et des « omg (oh my God). Voilà ! Quoi de plus élégant qu’un message disant « Slt ! Tfq, bb ? Sos auj ? (salut ! Tu fais quoi, bébé ? Si on sortait aujourd’hui ?) » ? Et encore c’est un cas parmi bien d’autres. Même pour exprimer ses sentiments on fait usage du raccourci: « Tu c, jtm tjrs et jtm bcp + mnt (tu sais, je t’aime toujours et je t’aime beaucoup plus maintenant) ». Comme je le disais : « c 1 k parmi bcp d’autres ». On devrait aussi penser à dire à l’oral ce qu’on écrit d’ordinaire. Cela sonnerait comme une véritable mélodie ! Surtout lors de ces fameux « Bsr ! Fdbr. XOXO… (Bonsoir ! Fais de beaux rêves)». Puis X (hugs : je t’embrasse) et O (kisses : bisous). Ce n’est pas la fin du monde si vous ne savez pas ce que les abrégés veulent dire à chaque fois. Vous n’avez qu’à les utiliser en vous servant des contextes dans lesquels les gens vous en parlent. À votre avis, vous pensez que tout le monde sait ce que « lol » veut dire lorsqu’on s’en sert ? Non. Ils savent juste, pour la plupart, qu’on l’écrit après quelque chose qu’on juge amusant. C’est devenu monnaie courante à un point qu’on est forcé d’en peser le pour et le contre. Le bon côté des choses : si on en abuse catégoriquement, à la fin des vacances d’été on sera sans doute un pro. Qui dit pro en abréviation dit celui qui finit plus vite lors d’une dictée. Les fautes d’orthographe chômeront à coup sûr ! Le mauvais côté des choses : attention à vos réponses quand vous n’êtes pas sûr de comprendre un sms blindé d’abréviations. Vous risquez d’être HS (hors sujet). Personnellement ce qui me chiffonne, c’est leur omniprésence. Comme l’autre jour dans un livre de cuisine, il y avait des « ts, c/c, c/s » partout. Au début, j’étais confiante, pensant avoir une bonne base grâce aux conversations avec mes amis. À la fin, je me suis retrouvée à tâtonner entre « tasse, thé sucré, trente secondes » avant de deviner « ts : tea spoon (cuillère là thé) ». Même jeu pour les deux autres. « Cesser, chaudière chaude, couvercle creux » avant la grande découverte (c/c : cuillère à café). C’était donc cuillère ! « Cuillère à sel » m’étais-je dit toute victorieuse. Résultat : ma recette était salée parce que c’était « c/s : cuillère à sucre » de préférence. J’ai blâmé la paresse de ne pas écrire les mots au complet. Que voulez-vous ? Il me fallait bien trouver un bouc émissaire ! Autre chose qui m’agace, c’est que nous, Haïtiens, nous préférons utiliser les abréviations dans d’autres langues. Du coup il y a « jajaja » en espagnol, « lol » en anglais et « mdr (mort de rire) » en français pour faire savoir que quelque chose vous fait pleurer de rire. Récemment j’ai essayé d’écrire « gyd » après une plaisanterie d’une amie. Elle m’a dit « sa sa vle di, sa w’ ekri a ? ». « Griyen dan », j’ai répliqué. N. B. : cela ne devient pas international, pourtant. SOS (save our souls-sauver nos âmes). Il faut croire que je ne suis qu’au début de ma peine… S.O.S par Edna Blaise Les intervenants de gauche àdroite Hancy Pierre-Louis, Youri Mevs et Jean- Henry Ceant / Photo : Ritzamarum ZETRENNE Le Club d’une Jeunesse haïtienne concernée (CJHC) a organisé, le mercredi 12 août 2015, le premier Forum de la jeunesse en Haïti. « Jeunes, Défis et perspectives » en a été le thème. « Les jeunes doivent cesser de se sous-estimer et de croire qu’ils sont incapables de changer la donne », selon Hancy Pierre-Louis, l’un des intervenants à ces échanges.
  • 14. JEUDI 13 AOÛT 2015 N0 60 | 15 SOCIÉTÉ Suy Bazelais : un défenseur des handicapésPar Stephanie Balmir Suy Bazelais est l’une des nombreuses victimes du séisme du 12 janvier 2010. Contrairement à d’autres qui se sont livrés au destin, cet homme de 34 ans, tout en assumant son handicap, aide les autres. Il a un rêve pour ce pays dans lequel il vit. Un rêve qui passe par l’intégration des personnes handicapées dans la société. « Bien avant ma situation phy- sique actuelle, je travaillais déjà pour changer la situation des classes vulnérables » déclare Suy avec ardeur. Depuis 2006, il évolue dans une structure qui vise le changement d’Haïti par la réflexion et l’action, le GRRANOH, qui est le Groupe de Réflexion, de Recherche et d’Action pour une Nouvelle Ori- entation d’Haïti. Au cours de cette période, il organisait des activités de sensibilisation pour ceux qu’ils nomment « les faibles ». « Les faibles sont tous ceux qui ne peuvent pas se défaire des barrières dressées par la société », explique-t-il. Le 12 janvier, cet étudiant de l’Université de Port-au-Prince voit son univers s’écrouler. L’Université est détruite. Le bâtiment en ruines tue des étudiants, piège d’autres sous les décombres, dont Suy. Malgré les violentes secousses et le cadavre qui lui est tombé dessus, l’empêchant de respirer, il a toujours gardé son calme. Suy retrace le fil de cette fin de journée : « L’homme doit s’adapter à toutes les situations. J’étais au quatrième étage, le bâtiment s’est effondré. Je me suis retrouvé les pieds recroquevillés, un mort sur la poitrine. À un moment donné, je ne pouvais plus respirer. Mais j’ai gardé espoir. Ma foi et mon calme m’ont permis de survivre jusqu’au lendemain quand la sœur d’un ami m’a aidé à sortir des décombres ». Le 13 janvier, Suy a obtenu les pre- miers soins au service d’urgence de l’hôpital militaire. Puis, il est parti pour les États-Unis où sa véritable lutte allait commenc- er. De son lit d’hôpital, il parle régulièrement à ses collègues de GRRANOH, trois survivants. De ses dialogues et ses recherches, il obtient de l’aide qu’il envoie distribuer en Haïti. Six mois plus tard, il revient au pays, plus déter- miné qu’il ne l’était. « Depuis mon admission à cet hôpital, je ne me suis jamais reposé. J’ai toujours cherché les moyens d’atteindre mes objectifs ». De sa rencontre avec le chirurgien orthopédique Daniel Ivankovich, va découler l’idée de la création du groupe de travail sur la blessure médullaire. C’est une blessure qui coupe la communication entre le cerveau et le corps, entrainant la paralysie totale ou partielle des membres et du tronc. « Plusieurs victimes du séisme ont subi des blessures médullaires et cela a changé leur vie. C’était important de les aider à réintégrer la vie, face aux négligences identifiées chez les autorités », raconte Suy dans un sourire qui ne disparait jamais. De concert avec un ami, il com- mence une série d’enquêtes qui lui permettent d’identifier la quantité de personnes souffrant de ce mal. En partenariat avec des hôpitaux comme Bernard Mevs, l’hôpital de Mirebalais et le centre de réhabilitation Saint Boniface et Bleus for Haïti, Suy trouve l’appui et les fonds néces- saires pour aider les malades qu’il rencontre. Au centre, les malades reçoivent l’appui thérapeutique et psychosocial que nécessite leur cas. Mais le groupe ne s’accentue pas spécifiquement sur les vic- times du séisme. « Il y a d’autres personnes qui ont des blessures médullaires. Des accidentés, des victimes de l’insécurité, nous les aidons tous ». Cependant, malgré la volonté et l’engagement de Suy, il n’arrive pas encore à multiplier ses actions sur un plus grand nombre de malades comme il le souhaite. Le centre a une faible capacité et certains malades repartent après deux ans. « Avec 16 chambres, nous pouvons accueillir entre16 et 32 malades à la fois ». De ce fait, certains malades, ceux qui s’adaptent plus rapidement, sont pris en charge chez eux. « Nous organisons des séances de forma- tion pour ces malades et pour leur environnement. Une personne avec une telle blessure est très fragile et il est crucial de savoir comment la traiter pour ne pas aggraver son cas ». Cet homme de courage qui a passé six mois sans la moindre sensa- tion au niveau de ses membres inférieurs, veut améliorer la situ- ation des personnes handicapées en Haïti, parce que pour lui, cette catégorie est maltraitée. « La majorité des institutions exclut cette classe. Elles n’ont pas de structure pour les accueillir. Notre groupe veut changer cette situa- tion. Les handicapés doivent être intégrés dans la vie active. Pour cela, il leur faut plus d’accessibilité », argue-t-il. Il continue pour dire que seule l’adaptation de certains malades lui permet de continuer. « Dernièrement, j’ai rencontré un homme qui a été atteint de sept projectiles. Il voulait se venger à tout prix, quitte à perdre la vie. Je lui ai parlé, il a accepté de suivre les séances de thérapie. Et il m’a remercié. Cela m’a touché. Ce sont ces gestes qui m’aident et me motivent». Sans les moyens appropriés, Suy dit vouloir continuer. Aujourd’hui, il a déjà accompagné plus de trois cents personnes. Et il ne compte pas s’arrêter. Il veut être celui qui permettra aux handicapés de vivre comme des personnes normales. « Je ne me découragerai pas malgré le manque de moyens ». Toute- fois, il soutient que l’État doit permettre à ces gens d’intégrer la société à tous les niveaux. Suy Bazelais.
  • 15. 16 | N0 60 JEUDI 13 AOÛT 2015 SOCIÉTÉ Amnesty International propose de décriminaliser la prostitution, y compris les proxénètes Sources : Francetv info avec AFP La rupture amoureuse fait plus mal aux femmes qu'aux hommes Par Paméla Rougerie / Lefigaro.fr A mnesty International prend position sur l’épineuse ques- tion du statut des travail- leurs et travailleuses du sexe. L’ONG a voté mardi 12 août en faveur de la défense de la dépénalisation de la prostitution, clients et proxénètes compris, suscitant la controverse. Admettant que le sujet est « extrême- ment complexe », l’ONG a souligné que cette résolution ne remet pas en cause son engagement contre le tra- vail forcé et le trafic d’êtres humains. Pour un cadre légal pour les travailleurs du sexe Le projet de résolution, qui appelle à la mise en place d’ « un cadre légal dans lequel tous les élé- ments du travail du sexe seraient dépénalisés », a été adopté lors du conseil international de l’ONG, qui a réuni à Dublin quelque 400 délégués, a annoncé Amnesty International en fin d’après-midi. Estimant que « la criminalisation du travail du sexe entre adultes consentants peut entraîner une augmentation des violations des droits des travailleurs du sexe », l’ONG va désormais faire cam- pagne pour la suppression de la répression contre les prostitué(e) s mais aussi contre les clients et les proxénètes. Clients et proxénètes au cœur de la polémique C’est sur ce dernier point que porte la controverse. Ainsi, si l’ONG Equality Now, qui défend les droits des femmes, est d’accord pour que cesse la répression contre les travailleurs du sexe, elle est fermement opposée à ce que ce soit le cas pour les clients, les proxénètes et les gérants de maisons closes. « Légaliser ceux qui exploitent les personnes prostituées n’est pas la bonne façon de procéder », estime Esohe Aghatise, d’Equality Now. L’ONG met notamment en avant des études qui soulignent que dans les pays où la prostitution est légale, on observe une hausse du trafic d’êtres humains qui dépasse les effets sur l’amélioration des conditions de travail des prostitué(e)s. Mardi matin, un collectif d’associations avait publié une lettre pour appeler les délégués d’Amnesty à se prononcer contre cette motion. « Il n’y a aucune logique dans l’idée que pour pro- téger ceux qui sont exploités, il faut protéger les exploiteurs. Cela n’a aucun sens », a pour sa part asséné la directrice de la Coalition contre le trafic des femmes (CATW), Taina Bien-Aimé. Des prostituées manifestent à Paris contre une loi visant à pénaliser les clients, le 28 mars 2015. (CITIZENSIDE/AURELIEN MORISSARD / CITIZENSIDE.COM / AFP) I l y a une raison pour laquelle vous vous morfondez dans votre lit après une mauvaise rupture, alors que vous avez l’impression que votre ex est resté de marbre. D’après une étude réalisée par l’université de l’État de New York à Binghamton et par University College London, les femmes se sentent plus blessées au moment d’une séparation que les hommes. L’étude a été menée auprès d’un large échantillon : 5705 per- sonnes, à travers 96 pays, ont été interrogées sur leurs histoires amoureuses et leur ressenti après leurs séparations. Les femmes sont visiblement les plus touchées : la moyenne de leur douleur émotion- nelle, notée entre 1 et 10 (10 étant la douleur la plus élevée), tourne autour de 6,84. Les hommes, eux, ont affirmé ressentir une douleur égale à 6,58 en moyenne. La douleur physique ressentie après la rupture a elle aussi été quantifiée : les femmes, là encore, sont les plus touchées, avec une douleur de 4,21 en moyenne, contre 3,75 pour les hommes. Mais sur le long terme, ce sont les hommes qui ont le plus de mal à tirer les leçons de leurs échecs amoureux, se contentant de passer à autre chose sans se remettre en cause. Les femmes, elles, font davantage ce travail et déclarent au final sortir plus fortes émotionnelle- ment de leurs ruptures amou- reuses. Les femmes s’investissent plus dans une relation Craig Morris, l’un des chercheurs ayant travaillé sur cette étude, explique ces résultats par le fait que les femmes s’investissent plus que leurs homologues mas- culins dans une relation. « Pour faire simple, les femmes sont plus enclines à donner beaucoup dans une relation que les hommes. Une rencontre brève peut mener à neuf mois de grossesse et plu- sieurs années d’allaitement pour une femme alors que l’homme peut « quitter la scène » quelques minutes après la rencontre, sans autre engagement. C’est ce risque qui a rendu les femmes plus dif- ficiles quand elles choisissent un partenaire. Et cela explique pourquoi elles sont plus blessées quand elles perdent un partenaire de « haute qualité » », affirme l’universitaire. Après une rupture, certains peuvent adopter des comportements autodestructeurs Si les hommes ne sont pas immé- diatement touchés, ils souffrent plus de la rupture sur le long terme. « L’homme va ressentir de plus en plus profondément la perte au fur et à mesure qu’il intègre le fait qu’il doit se relancer dans la compétition pour attirer l’attention des femmes, pour remplacer ce qu’il a perdu. Cela peut être pire s’il comprend que la perte est irréversible. » Cette perte de l’autre peut avoir de graves conséquences, d’après Craig Morris. « Une rupture amou- reuse peut conduire certaines personnes à perdre leur emploi, à adopter des comportements autodestructeurs. Des étudiants décident de ne plus assister plus à leurs cours... » Selon une autre étude datant de janvier 2015, il faut environ trois mois pour se remettre d’une rupture. C’est du moins après ce laps de temps moyen que les personnes interrogées se sont senties plus matures et se sont fixé de nou- veaux objectifs. Les personnes divorcées ont elles plus de mal à sortir de la nostalgie du mar- iage, avec une moyenne de dix- huit mois de rémission après la séparation. Rupture. / Photo : Getty image