1. Saint-Domingue et Ha ïti De l'esclavage au sous-d éve loppement, une construction de la domination : Ha ïti et les enjeux de la mondialisation depuis 1492.
2. Ha ïti est un des pays les plus pauvres du monde PNB : 450 $ IDH (Indice de Développement Humain) : 0,50 (146e pays sur 177) France 36 550 $ IDH 0.942 (rang : 16e pays sur 177) L’Indice de Développement Humain mesure le bien- être d’une population (espérance de vie, scolarisation, revenus des habitants)
3. Ha ïti cumule tous les critères du sous-développement. A bas les black out (coupures d’électricité) A bas les fatras (tas d’ordures) Vive la propreté A bas les enlèvements, à bas les injustices. Donne à ce pays une chance, fais qu’Ha ïti change. A bas la déforestation Ha ïti-Saint-Domingue était la Perle des Antilles du temps de sa colonisation : y a-t-il continuité ou rupture ?
4. Une place particulière dans l’historiographie La place de l’oubli : Une ancienne colonie française absente de sa mémoire nationale. Une révolution dont l’importance a été occultée, y compris et surtout par les historiens de la Révolution. Des esclaves oubliés comme acteurs de leur propre histoire. Les esclaves sont envisagés travailleurs ou victimes mais non penseurs ou acteurs de leur propre histoire : l’abolition (celle de 1848 seulement, l’autre est oubliée !) est un cadeau des blancs, une page du roman national de la République.
5. Une réappropriation militante Les mouvements de l’entre-deux guerres et des années 1950-1960 : black nationalism, négritude, anticolonialisme. Cyril Lionel Robins, The Black Jacobins , 1938. Aimé Césaire, Toussaint Louverture, la Révolution française et le problème colonial , 1962. Depuis les années 1960-1970 montée en puissance de nouvelles approches en histoire et en sciences humaines. Etudes post-coloniales, cultural studies, gender studies, black studies… : décentrage des points de vues, relativisation, contextualisation…
6. Une importance réévaluée. Quelques dates à Ha ïti, en France et ailleurs : — Années 1970-90 Recension internationale des traites négrières (slavevoyages.org). — 1992 Exposition Les anneaux de la mémoire à Nantes. — 1998 Marche silencieuse de commémoration de l’esclavage colonial : 40 000 personnes à Paris. — 1998 Instauration par l’Unesco de la Journée internationale de la traite négrière et de son abolition le 23 ao ût (jour du soulèvement des esclaves à Saint-Domingue en 1791). — 2001 Loi Taubira sur la Reconnaissance des traites et des esclavages comme crime contre l'humanité. — 2001 Conférence de Durban sur le racisme : demande de réparations aux puissances esclavagistes (requ ête non aboutie). — 2009 L’UNESCO envisage « l'érection de l'ensemble d'Haïti en Patrimoine de l'humanité comme symbole de la résistance triomphante face à l'esclavage ».
7. L’histoire atlantique. Bien qu’il n’utilise jamais le terme, James a contribue, avec cette œuvre, à poser les fondations du champ de recherche connu aujourd’hui sous le nom d’histoire atlantique. Son livre […] a profondément transformé l’historiographie de l’esclavage caribéen (et plus largement atlantique) […]. Il joua un rôle crucial, en partie simplement parce qu’il sommait les historiens d’aborder la Révolution haïtienne comme un événement de portée mondiale, essentiel pour la compréhension de l’histoire politique de l’Europe et des Amériques . Il a également mis l’accent sur la nécessité de prendre en considération les interconnexions entre les événements qui prirent place des deux côtés de l’Atlantique, encourageant les historiens ultérieurs à voir au-delà du seul contexte national dans leurs études sur la circulation des idéaux révolutionnaires. Le travail de James a poussé les historiens à écrire une histoire atlantique qui décentre l’Europe et qui s’attache à la manière dont l’esclavage et la traite d’esclaves, piliers centraux du monde atlantique la vie et les idées en Europe, en Afrique et aux Amériques . Cela exige que nous rappelions que les esclaves n’étaient pas seulement des travailleurs ou des victimes, mais également des acteurs et des penseurs . Ils refirent le monde dans lequel ils vivaient. A travers la Révolution haïtienne, les esclaves révolutionnaires forgèrent une idée véritablement révolutionnaire des droits, en refusant d’accepter — contrairement à la plupart des révolutionnaires français et américains — l’idée qu’un être humain puisse être asservi. En ce sens cette révolution, comme nous le montre James, fut un événement mondial qui marqua un tournant, un événement auquel nous sommes tous liés, que nous le sachions au non, que nous l’acceptions ou non. Laurent Dubois, préface à The Black Jacobins , réed 2008.
8. I Le temps de la colonisation (1492-1789). II Saint-Domingue et la France en révolutions : jacobins et Jacobins noirs (1789-1804). III De la liberté à l’état de périphérie délaissée : construction du sous-développement (1804-2004).