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Le National s’INTERNATIONALise !
JEUDI 23 JUIN 2016
JustinViard,heureux
d’accueillirLeNationalà
Montréal
LeNational
àMontréal
unbondébut
àmontréal
Mot de Hervé
Lerouge »»»   P. 2
»»»   P. 2 »»»   P. 3 »»»   P. 4
D’une île
à l’autre
Un an après son lancement, Le
National s’offre une deuxième
destination internationale. Après
la Floride, c’est Montréal qui
accueille le quotidien.
La grandecommunautéhaïtienne
qui vit à Montréal doit faire valoir
son mot dans le présent et dans
l’avenir d’Haïti.
Montréal et Haïti sont les deux
plus grandes communautés
francophones de l’Amérique.
Le National c’est un nouveau
pont jeté pour renforcer les liens
déjà très serrés entre les deux
communautés.
2 | N0
268 JEUDI 23 JUIN 2016
Mot de
Hervé Lerouge,
PDG du journal
Le National
Le verbe en Haïti s’est payé en poids de liberté et
de sang. Le journalisme chez nous est exposé à
pas mal de risques. Nous nous inclinons pour
honorer la mémoire de tous les journalistes
haïtiens qui ont perdu leur vie dans l’exercice
de ce métier.
Il y a un an, une nouvelle source d’information
est née en Haïti avec la création d’un médium
inédit : Le National.C’estunquotidiend’intérêt
public dont les informations découlent de la
réalité haïtienne.
Nous vous apportons l’information par le
biais du journal : Le National, un quotidien,
quoique très jeune, reste une référence de par
la qualité des services offerts à la population
haïtienne ; de la Télévision Pacific qui est
une fenêtre visuelle ouverte sur le monde. La
Radio Pacific, 101.5 FM, la seule fréquence
100% haïtienne, de l’actualité instantanée et
du divertissement. Web. Le National.org :
le médium le plus interactif qui permet une
réciprocité de l’information.
Montréal, est notre deuxième destination
internationaleaprèslaFloride.Cetteexpansion
a pour objectif d’offrir un incontournable
véhicule d’informations produites par la
communauté et pour la communauté. C’est
un espace d’exposition d’idées démocratiques
et sociales, d’enseignement et d’une parole
accessible à tous.
La pertinence du journal dans la diaspora
découle d’un constat : la communauté
haïtienne qui vit ailleurs que sous nos
cocotiers n’est pas seulement liée à Haïti par un
transfert d’argent. La crème de l’immigration
haïtienne est ici. La communauté haïtienne
à Montréal a son mot à dire dans le présent
et dans l’avenir de notre pays. Ni la presse
ni cette communauté ne peuvent vivre dans
une heureuse irresponsabilité. Nous avons
le devoir de participer au maintien du lien
social élémentaire et de constituer une sorte
de service public réussissant le pari de dire la
vérité !
Vous lirez Le National pas pour ce que vous
savez déjà, mais pour la précision qu’apporte
le journal en officialisant les évènements et les
informations qui vous concernent.
Hervé Lerouge
L
e journal Le National fera de Montréal
une de ses destinations. C’est avec un
sentiment de fierté que nous accueillons
cette nouvelle.
La Convention de Vienne du 24 avril 1963 sur
les relations consulaires définit les fonctions
exercées par les postes consulaires établis
sur le territoire de l’État de résidence avec le
consentement de ce dernier. Il s’ensuit que le
Consulat général d’Haïti à Montréal a pour
missions principales de :
• Veiller à la protection des ressortissants
haïtiens, à leur porter secours et assistance
dans les limites fixées par la législation locale;
• livrer des passeports et documents de voyage
aux ressortissants haïtiens et des visas aux
étrangers, si nécessaire;
• Agir en qualité de notaire et d’officier d’état
civil pour la livraison ou l’authentification de
certains documents légaux;
• Promouvoir la culture haïtienne au Québec
et au Canada par l’organisation d’évènements à
caractère culturel mettant en valeur des artistes
haïtiens ou d’origine haïtienne;
• Faciliter le développement de relations
commerciales entre des entreprises haïtiennes
et celles québécoises et canadiennes, etc.
Aujourd’hui, dans le contexte de la
mondialisation de l’économie, la tendance va
de plus en plus vers une diplomatie moderne
mettant en évidence ces deux derniers
aspects. Certains parlent même de diplomatie
économique, d’autres de diplomatie d’affaires.
Haïti n’est pas exempte de ce mouvement de
pensée et d’actions. C’est dans ce contexte que
nous mettons l’accent au Consulat général
d’Haïti sur le développement des départements
des Affaires culturelles, économiques et du
Tourisme.
De2012à2015,nousavonsréaliséhuitmissions
économiques et quatre culturelles en Haïti.
Ces missions économiques se sont révélées
fructueuses quant à leurs investissements
dans l’agro-industrie, aux constructions de
nouveaux hôtels, etc. Sur le plan culturel, le
Consulat a pu établir et créer des échanges
avec des humoristes québécois. HAÏTI en est
une éloquente illustration. Il s’agit d’un grand
spectacle annuel monté en collaboration avec
l’École nationale de l’humour de Montréal et le
festival Juste Pour Rire. C’est, à notre avis, une
façon de faciliter l’entrée par la grande porte
des Haïtiens sur la scène québécoise. On retient
le film Ego Trip avec la participation de Kako et
de Cinthia Jean Louis.
À cela s’ajoute la présence de deux boursiers
haïtiens à l’École nationale de l’Humour,
Jean Samuel André et Garihanna Jean-
Louis. L’objectif de cette formation c’est qu’ils
deviennent des professeurs à l’École de
l’Humour en Haïti afin de transformer des
talents en métiers.
L’ouverture de cette école était prévue pour
novembre 2015, mais ce projet a connu du
retard pour des raisons indépendantes de notre
volonté. À présent, on travaille de concert avec
le ministère de la Culture d’Haïti en vue de son
relancement. Un tel projet a aussi pour objectif
de rapprocher davantage le Québec et Haïti
comme deux pays francophones en Amérique.
C’est en fait l’un des rôles du Consulat de
favoriser ces liens susceptibles de rapprocher
les deux peuples.
La Communauté haïtienne de Montréal est
très dynamique et joue un rôle important dans
plusieurs secteurs. Elle a besoin d’être informée.
Nous pensons que Le National peut jouer non
seulement un rôle d’information, mais aussi
de formation. Nous lui disons bienvenue et lui
souhaitons longue vie à l’instar du Nouvelliste
qui dessert la population haïtienne depuis plus
de cent ans (1898).
Justin Viard
Justin Viard, heureux d’accueillir Le
National à Montréal
Justin Viard
JEUDI 23 JUIN 2016 N0
268 | 3
Ma terre est brisée
Mais, elle est belle
Elle semble avoir arrêté de tourner
Mais, simplement, elle sommeille.
Ses genoux sont pliés
Elle ne s’est pas, pour autant, avoué vaincue
Soncorps,onl’afragmenté,etses morceauxonlesadispersés
Mais jamais, jamais, elle n’a crié : je suis perdue
Ma terre n’est pas morte, elle se repose
et son réveil ne pourra qu’être apothéose
Certes, ses enfants sont en exil et elle est en hibernation¸
Certes, Elle a avalé misère et bu humiliation
Mais, elle reste reine
Et ses enfants sont des princes
Et son royaume
Univers
Dans lequel on peut danser avec les étoiles et faire l’amour
avec la lune
Chanter à tue-tête avec étoile, tout en se perdant dans la
beauté d’un paysage.
Ma terre est brisée
Mais elle vit
Ma terre est brisée
Mais elle aime
Ma terre est brisée
Mais elle espère
Mais elle se relève
Et elle danse
Et elle chante
Et elle prie
Et elle joue
Ma terre est en courbe et en contraste¸
Ma terre est sienne et ter accota
Acajou et carmélite
Ma terre n’est ni béton ni poussière
Elle n’a pas l’exclusivité du visage de la douleur
Ma terre c’est une explosion de couleur
Ma terre c’est la ronde infinie de la vie
Qui valse en symbiose avec la mort, oui
Mais aussi avec l’espoir
Le sourire et la joie
Ma terre ce n’est pas le télé journal de six heures
Ni le regard condescendant
De ceux qui croient qu’ailleurs c’est toujours pire que là-bas
Et là-bas jamais mieux qu’ici
Ma terre surtout ce sont des enfants.
Des enfants qui sont fièrs
De venir de ma terre, oui
Des enfants qui rêvent d’un avenir meilleur, oui.
Entre un enfant d’ici et un enfant de là-bas
Il n’y pas de différence
On peut simplement s’amuser à compter les ressemblances.
Desenfantsqui,peu importe,s’ilsontnoirs,jaunesoublancs,
Restent des enfants.
Et comme tous les enfants
Ils rêvent
Et ils croient en la possibilité d’un meilleur future
Alors à ma terre brisée
Je n’offrirais rien d’autre
Que le jeu
Un espace
Où la faim
Et la douleur n’ont pas leur place
Un espace où les enfants ont
La possibilité
Le temps d’une danse, d’une marelle ou d’une chanson
D’être ce qu’ils sont
C’est-à-dire des enfants
Dardia Joseph
A
ujourd’hui, Le National inaugure ses
activités au Canada. À compter de la
semaine prochaine, les Haïtiens et
amis d’Haïti de Montréal pourront
lire le journal quotidiennement. Cette décision
de son fondateur a été motivée par la croyance
tenace en une Haïti ouverte sur le monde,
pas pour en devenir la poubelle, mais plutôt
participer en tant qu’acteur et producteur au
plus grand marché qui soit : celui des idées.
Avec la Constitution de 1987, Haïti a initié une
relation d’amour et de haine avec sa diaspora. Au
lieu de permettre aux compatriotes de l’extérieur
de contribuer au développement de leur pays
d’origine, nous les ostracisons et les engonçons
dans le rôle réducteur et contreproductif de
guichets automatiques.
L’Haïtidedemain,c’estuneHaïtiouvertesurlereste
du monde, à commencer par sa diaspora. Dans
une perspective transnationaliste, la diaspora peut
influencer la politique des pays d’accueil envers
Haïti, transférer les technologies qu’elle utilise tous
les jours au pays d’origine et, par-dessus tout, créer
un marché dynamique d’idées novatrices dans un
pays où le discours social et politique souffre de
malnutrition chronique.
Souffrezquejerevienneuneminutesurl’importance
des idées dans le développement des sociétés
modernes. Il y a un rapport de filiation directe
entre l’acceptation par le corps social de certains
concepts et la concrétisation dudéveloppement.
Prenons, par exemple, le concept de reddition des
comptes, ou « accountability » en Anglais. En Haïti
aujourd’hui, c’est un concept flou, que l’on ne veut
appliquer que contre ses ennemis politiques. C’est
tellement vrai qu’il n’y a pas de cloisonnement
étanche entre la reddition des comptes et les
persécutions politiques. Ces deux phénomènes
sont devenus presqu’interchangeables dans notre
pays. Mais nous savons tous dans cette salle,
qu’il y a une contemporanéité entre l’acceptation
d’un poste dans l’administration publique et le
consentement de rendre compte de sa gestion.
Allez expliquer cela à nos hommes politiques !
Le fait que la reddition des comptes n’existe
presque pas, la corruption est généralisée. Et,
nous ne le savons que trop bien, tout gouvernant
corrompu veut s’assurer que son successeur ne le
poursuivra pas. Et la meilleure façon d’obtenir cet
objectif, c’est d’organiser des élections taillées sur
mesure. Donc, il y a aussi un rapport de filiation
entre la corruption et les élections frauduleuses. Et
entre de telles élections et l’instabilité. Et le cycle
continue.
Donc, la pensée structurante a un rôle important
à jouer dans le façonnement des mentalités et des
institutions, et sans elle, beaucoup de mouvements
à potentiel révolutionnairesont condamnés à
rester au stade insurrectionnel. Cependant,
le cheminement de cette pensée conceptuelle
nécessite un véhicule. Et c’est ce rôle que Le
National veut assumer. À travers le journal, c’est
cette partie d’Haïti avide de développement et
d’inclusion qui est venue à la rencontre de sa
diaspora pour l’inviter au grand « Konbit » pour la
(re)construction nationale.
Haïtiens de Montréal, appropriez-vous le journal,
saupoudrez-le de couleurs locales, utilisez-le pour
introduire de nouveaux concepts dans le discours
politique national. C’est là l’une des meilleures
contributions que vous puissiez faire à votre pays,
à notre pays.
Frandley Julien
Le National à Montréal
Le National inaugure ses activités au Canada.
4 | N0
268 JEUDI 23 JUIN 2016
«
S’il est à se demander
pourquoi on entre Haïti dans
un débat sur l’émergence de
la Chine, la réponse est claire,
pour bâtir une nation, le premier
élément est le rêve », déclare d’entrée
de jeu Sandra Rabrun de la firme
Kolèg. Cette activité était, selon les
organisateurs, une occasion pour
rendre un vibrant hommage au Dr
Roromme Chantal, l’un des rares
(si ce n’est pas le seul) spécialistes
haïtiens sur les questions chinoises,
comprendre la Chine et son
ascension et aussi discuter à propos
de la voie à emprunter pour arriver
à l’Haïti de demain.
Évidemment, à un tel évènement,
impossible de ne parler pas d’Haïti,
de sciences et de savoir. Le professeur
Chantal dans sa présentation sur «
les promesses de la voie chinoise »
a fait une présentation magistrale
sur la Chine au cours des cinquante
dernières années et a montré
comment son parcours peut inspirer
les Haïtiens. La Chine qui est
considérée aujourd’hui, si on tient
compte des chiffres en terme de
parité pouvoir d’achat (PPA), comme
la première puissance mondiale, a
connu trois décennies en des termes
radicalement opposés citons, entre
autres, l’échec du grand bond en
avant des années 1958, la révolution
culturelle (1960) et le massacre de
Tien An Men (1989).
Il y a à peine 27 ans (1989), après
l’assassinat d’un dirigeant historique
chinois, des jeunes se sont mobilisés
pour que le pays prenne un virage
démocratique parce qu’ils voulaient
plus de liberté en Chine, ce qui est
soldé par des massacres d’étudiants
et l’isolement de la Chine sur le plan
international. Après l’échec de la
révolution basée sur l’agriculture en
1958 lancée par le leader historique
de la Chine Mao Zedong et qui a
causé pas moins de trente millions
de décès à cause de la faim. Ce même
leader Mao, deux ans après soit en
1960, a procédé à la fermeture des
universités, diabolisé les élites avec
pour conséquences des pertes en
vies humaines et une Chine qui
pataugeait dans des convulsions
sociales très importantes.
« Le décollaged’Haïti
estpossible»
Si en 1999 on écrivait encore dans
un journal américain « does China
Maters » traduit littéralement « si la
Chine est importante » et cinq ans
après, le New York Times Magazine
proclamait déjà le 21e siècle au
chinois.Il est tout à fait possible
d’avoir une autre Haïti si les élites
adoptent des politiques éclairées
comme l’ont fait les dirigeants
chinois. Dix ans suffisent pour voir
des résultats palpables, clame M.
Chantal.
L’ingénieur Abélard aborde dans le
même sens en faisant un témoignage
sursesvécusd’entrepreneurenchine.
Selon lui, la seule différence réelle qui
existe entre Haïti et la chine repose
sur le respect de la parole donnée.
Quand les Chinois disent qu’ils vont
faire certaines choses ils le font et en
Haïti on ne dit pas ce qu’on veut faire
et non on ne fait rien. Le professeur
Lalime a regardé l’émergence de
la Chine comme un momentum
à saisir par Haïti. À cet effet, il a
abordé le débat sous un angle tout
à fait économique, diplomatique
et en termes de politique publique.
Pour arriver à ce niveau de succès,
il a ajouté que les dirigeants chinois
ont pris des décisions drastiques
et souvent impopulaires citant, en
autres, les fameux « one baby per
family » et « one baby per pregnancy
». L’économiste pense, tout comme
M. Chantal, qu’on peut sortir du
bourbier si on commence par
adopter des mesures et des politiques
tout à fait adaptées à la réalité
haïtienne. Haïti a des choix à faire
tout en faisant mention des rapports
chino-brésiliens et africano-chinois.
La parole a été tout aussi donnée au
public qui restait sur leur soif par
une telle initiative. Herwil Gaspard,
directeur exécutif de Kolèg, a insisté
sur la nécessité d’impliquer la
diaspora dans le débat réel d’Haïti
en promouvant de nouvelles idées et
des propositions fermes capables de
résoudre l’ensemble des problèmes
dont on fait face aujourd’hui ainsi,
les jeunes et les intellectuels ont aussi
une responsabilité.
Il faut aussi rappeler la présence
de plusieurs grandes personnalités
de la communauté haïtienne, dont
Justin Viard et Franz Benjamin,
respectivement consul général
d’Haïti à Montréal et président de la
ville de Montréal.
Câline Joseph, BscTS
calinejoseph@gmail.com
DES IDÉES POUR LE CHANGEMENT
Un bon début à Montréal
Le 17 juin dernier, à l’initiative de Kolèg, une conférence-débat s’est tenue au consulat général d’Haïti à Montréal autour du
thème : « comment la Chine change et nous change », dans le cadre du lancement de la série des « Idées pour le changement
». Dr Roromme Chantal, professeur de sciences politiques à l’université de Moncton; l’économiste Thomas Lalime, professeur
à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et l’entrepreneur Mc Grévy Abélard de la firme AMG Global, étaient les
conférenciers.
Lancement de la série des « Idées pour le changement.

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No 268

  • 1. Le National s’INTERNATIONALise ! JEUDI 23 JUIN 2016 JustinViard,heureux d’accueillirLeNationalà Montréal LeNational àMontréal unbondébut àmontréal Mot de Hervé Lerouge »»»   P. 2 »»»   P. 2 »»»   P. 3 »»»   P. 4 D’une île à l’autre Un an après son lancement, Le National s’offre une deuxième destination internationale. Après la Floride, c’est Montréal qui accueille le quotidien. La grandecommunautéhaïtienne qui vit à Montréal doit faire valoir son mot dans le présent et dans l’avenir d’Haïti. Montréal et Haïti sont les deux plus grandes communautés francophones de l’Amérique. Le National c’est un nouveau pont jeté pour renforcer les liens déjà très serrés entre les deux communautés.
  • 2. 2 | N0 268 JEUDI 23 JUIN 2016 Mot de Hervé Lerouge, PDG du journal Le National Le verbe en Haïti s’est payé en poids de liberté et de sang. Le journalisme chez nous est exposé à pas mal de risques. Nous nous inclinons pour honorer la mémoire de tous les journalistes haïtiens qui ont perdu leur vie dans l’exercice de ce métier. Il y a un an, une nouvelle source d’information est née en Haïti avec la création d’un médium inédit : Le National.C’estunquotidiend’intérêt public dont les informations découlent de la réalité haïtienne. Nous vous apportons l’information par le biais du journal : Le National, un quotidien, quoique très jeune, reste une référence de par la qualité des services offerts à la population haïtienne ; de la Télévision Pacific qui est une fenêtre visuelle ouverte sur le monde. La Radio Pacific, 101.5 FM, la seule fréquence 100% haïtienne, de l’actualité instantanée et du divertissement. Web. Le National.org : le médium le plus interactif qui permet une réciprocité de l’information. Montréal, est notre deuxième destination internationaleaprèslaFloride.Cetteexpansion a pour objectif d’offrir un incontournable véhicule d’informations produites par la communauté et pour la communauté. C’est un espace d’exposition d’idées démocratiques et sociales, d’enseignement et d’une parole accessible à tous. La pertinence du journal dans la diaspora découle d’un constat : la communauté haïtienne qui vit ailleurs que sous nos cocotiers n’est pas seulement liée à Haïti par un transfert d’argent. La crème de l’immigration haïtienne est ici. La communauté haïtienne à Montréal a son mot à dire dans le présent et dans l’avenir de notre pays. Ni la presse ni cette communauté ne peuvent vivre dans une heureuse irresponsabilité. Nous avons le devoir de participer au maintien du lien social élémentaire et de constituer une sorte de service public réussissant le pari de dire la vérité ! Vous lirez Le National pas pour ce que vous savez déjà, mais pour la précision qu’apporte le journal en officialisant les évènements et les informations qui vous concernent. Hervé Lerouge L e journal Le National fera de Montréal une de ses destinations. C’est avec un sentiment de fierté que nous accueillons cette nouvelle. La Convention de Vienne du 24 avril 1963 sur les relations consulaires définit les fonctions exercées par les postes consulaires établis sur le territoire de l’État de résidence avec le consentement de ce dernier. Il s’ensuit que le Consulat général d’Haïti à Montréal a pour missions principales de : • Veiller à la protection des ressortissants haïtiens, à leur porter secours et assistance dans les limites fixées par la législation locale; • livrer des passeports et documents de voyage aux ressortissants haïtiens et des visas aux étrangers, si nécessaire; • Agir en qualité de notaire et d’officier d’état civil pour la livraison ou l’authentification de certains documents légaux; • Promouvoir la culture haïtienne au Québec et au Canada par l’organisation d’évènements à caractère culturel mettant en valeur des artistes haïtiens ou d’origine haïtienne; • Faciliter le développement de relations commerciales entre des entreprises haïtiennes et celles québécoises et canadiennes, etc. Aujourd’hui, dans le contexte de la mondialisation de l’économie, la tendance va de plus en plus vers une diplomatie moderne mettant en évidence ces deux derniers aspects. Certains parlent même de diplomatie économique, d’autres de diplomatie d’affaires. Haïti n’est pas exempte de ce mouvement de pensée et d’actions. C’est dans ce contexte que nous mettons l’accent au Consulat général d’Haïti sur le développement des départements des Affaires culturelles, économiques et du Tourisme. De2012à2015,nousavonsréaliséhuitmissions économiques et quatre culturelles en Haïti. Ces missions économiques se sont révélées fructueuses quant à leurs investissements dans l’agro-industrie, aux constructions de nouveaux hôtels, etc. Sur le plan culturel, le Consulat a pu établir et créer des échanges avec des humoristes québécois. HAÏTI en est une éloquente illustration. Il s’agit d’un grand spectacle annuel monté en collaboration avec l’École nationale de l’humour de Montréal et le festival Juste Pour Rire. C’est, à notre avis, une façon de faciliter l’entrée par la grande porte des Haïtiens sur la scène québécoise. On retient le film Ego Trip avec la participation de Kako et de Cinthia Jean Louis. À cela s’ajoute la présence de deux boursiers haïtiens à l’École nationale de l’Humour, Jean Samuel André et Garihanna Jean- Louis. L’objectif de cette formation c’est qu’ils deviennent des professeurs à l’École de l’Humour en Haïti afin de transformer des talents en métiers. L’ouverture de cette école était prévue pour novembre 2015, mais ce projet a connu du retard pour des raisons indépendantes de notre volonté. À présent, on travaille de concert avec le ministère de la Culture d’Haïti en vue de son relancement. Un tel projet a aussi pour objectif de rapprocher davantage le Québec et Haïti comme deux pays francophones en Amérique. C’est en fait l’un des rôles du Consulat de favoriser ces liens susceptibles de rapprocher les deux peuples. La Communauté haïtienne de Montréal est très dynamique et joue un rôle important dans plusieurs secteurs. Elle a besoin d’être informée. Nous pensons que Le National peut jouer non seulement un rôle d’information, mais aussi de formation. Nous lui disons bienvenue et lui souhaitons longue vie à l’instar du Nouvelliste qui dessert la population haïtienne depuis plus de cent ans (1898). Justin Viard Justin Viard, heureux d’accueillir Le National à Montréal Justin Viard
  • 3. JEUDI 23 JUIN 2016 N0 268 | 3 Ma terre est brisée Mais, elle est belle Elle semble avoir arrêté de tourner Mais, simplement, elle sommeille. Ses genoux sont pliés Elle ne s’est pas, pour autant, avoué vaincue Soncorps,onl’afragmenté,etses morceauxonlesadispersés Mais jamais, jamais, elle n’a crié : je suis perdue Ma terre n’est pas morte, elle se repose et son réveil ne pourra qu’être apothéose Certes, ses enfants sont en exil et elle est en hibernation¸ Certes, Elle a avalé misère et bu humiliation Mais, elle reste reine Et ses enfants sont des princes Et son royaume Univers Dans lequel on peut danser avec les étoiles et faire l’amour avec la lune Chanter à tue-tête avec étoile, tout en se perdant dans la beauté d’un paysage. Ma terre est brisée Mais elle vit Ma terre est brisée Mais elle aime Ma terre est brisée Mais elle espère Mais elle se relève Et elle danse Et elle chante Et elle prie Et elle joue Ma terre est en courbe et en contraste¸ Ma terre est sienne et ter accota Acajou et carmélite Ma terre n’est ni béton ni poussière Elle n’a pas l’exclusivité du visage de la douleur Ma terre c’est une explosion de couleur Ma terre c’est la ronde infinie de la vie Qui valse en symbiose avec la mort, oui Mais aussi avec l’espoir Le sourire et la joie Ma terre ce n’est pas le télé journal de six heures Ni le regard condescendant De ceux qui croient qu’ailleurs c’est toujours pire que là-bas Et là-bas jamais mieux qu’ici Ma terre surtout ce sont des enfants. Des enfants qui sont fièrs De venir de ma terre, oui Des enfants qui rêvent d’un avenir meilleur, oui. Entre un enfant d’ici et un enfant de là-bas Il n’y pas de différence On peut simplement s’amuser à compter les ressemblances. Desenfantsqui,peu importe,s’ilsontnoirs,jaunesoublancs, Restent des enfants. Et comme tous les enfants Ils rêvent Et ils croient en la possibilité d’un meilleur future Alors à ma terre brisée Je n’offrirais rien d’autre Que le jeu Un espace Où la faim Et la douleur n’ont pas leur place Un espace où les enfants ont La possibilité Le temps d’une danse, d’une marelle ou d’une chanson D’être ce qu’ils sont C’est-à-dire des enfants Dardia Joseph A ujourd’hui, Le National inaugure ses activités au Canada. À compter de la semaine prochaine, les Haïtiens et amis d’Haïti de Montréal pourront lire le journal quotidiennement. Cette décision de son fondateur a été motivée par la croyance tenace en une Haïti ouverte sur le monde, pas pour en devenir la poubelle, mais plutôt participer en tant qu’acteur et producteur au plus grand marché qui soit : celui des idées. Avec la Constitution de 1987, Haïti a initié une relation d’amour et de haine avec sa diaspora. Au lieu de permettre aux compatriotes de l’extérieur de contribuer au développement de leur pays d’origine, nous les ostracisons et les engonçons dans le rôle réducteur et contreproductif de guichets automatiques. L’Haïtidedemain,c’estuneHaïtiouvertesurlereste du monde, à commencer par sa diaspora. Dans une perspective transnationaliste, la diaspora peut influencer la politique des pays d’accueil envers Haïti, transférer les technologies qu’elle utilise tous les jours au pays d’origine et, par-dessus tout, créer un marché dynamique d’idées novatrices dans un pays où le discours social et politique souffre de malnutrition chronique. Souffrezquejerevienneuneminutesurl’importance des idées dans le développement des sociétés modernes. Il y a un rapport de filiation directe entre l’acceptation par le corps social de certains concepts et la concrétisation dudéveloppement. Prenons, par exemple, le concept de reddition des comptes, ou « accountability » en Anglais. En Haïti aujourd’hui, c’est un concept flou, que l’on ne veut appliquer que contre ses ennemis politiques. C’est tellement vrai qu’il n’y a pas de cloisonnement étanche entre la reddition des comptes et les persécutions politiques. Ces deux phénomènes sont devenus presqu’interchangeables dans notre pays. Mais nous savons tous dans cette salle, qu’il y a une contemporanéité entre l’acceptation d’un poste dans l’administration publique et le consentement de rendre compte de sa gestion. Allez expliquer cela à nos hommes politiques ! Le fait que la reddition des comptes n’existe presque pas, la corruption est généralisée. Et, nous ne le savons que trop bien, tout gouvernant corrompu veut s’assurer que son successeur ne le poursuivra pas. Et la meilleure façon d’obtenir cet objectif, c’est d’organiser des élections taillées sur mesure. Donc, il y a aussi un rapport de filiation entre la corruption et les élections frauduleuses. Et entre de telles élections et l’instabilité. Et le cycle continue. Donc, la pensée structurante a un rôle important à jouer dans le façonnement des mentalités et des institutions, et sans elle, beaucoup de mouvements à potentiel révolutionnairesont condamnés à rester au stade insurrectionnel. Cependant, le cheminement de cette pensée conceptuelle nécessite un véhicule. Et c’est ce rôle que Le National veut assumer. À travers le journal, c’est cette partie d’Haïti avide de développement et d’inclusion qui est venue à la rencontre de sa diaspora pour l’inviter au grand « Konbit » pour la (re)construction nationale. Haïtiens de Montréal, appropriez-vous le journal, saupoudrez-le de couleurs locales, utilisez-le pour introduire de nouveaux concepts dans le discours politique national. C’est là l’une des meilleures contributions que vous puissiez faire à votre pays, à notre pays. Frandley Julien Le National à Montréal Le National inaugure ses activités au Canada.
  • 4. 4 | N0 268 JEUDI 23 JUIN 2016 « S’il est à se demander pourquoi on entre Haïti dans un débat sur l’émergence de la Chine, la réponse est claire, pour bâtir une nation, le premier élément est le rêve », déclare d’entrée de jeu Sandra Rabrun de la firme Kolèg. Cette activité était, selon les organisateurs, une occasion pour rendre un vibrant hommage au Dr Roromme Chantal, l’un des rares (si ce n’est pas le seul) spécialistes haïtiens sur les questions chinoises, comprendre la Chine et son ascension et aussi discuter à propos de la voie à emprunter pour arriver à l’Haïti de demain. Évidemment, à un tel évènement, impossible de ne parler pas d’Haïti, de sciences et de savoir. Le professeur Chantal dans sa présentation sur « les promesses de la voie chinoise » a fait une présentation magistrale sur la Chine au cours des cinquante dernières années et a montré comment son parcours peut inspirer les Haïtiens. La Chine qui est considérée aujourd’hui, si on tient compte des chiffres en terme de parité pouvoir d’achat (PPA), comme la première puissance mondiale, a connu trois décennies en des termes radicalement opposés citons, entre autres, l’échec du grand bond en avant des années 1958, la révolution culturelle (1960) et le massacre de Tien An Men (1989). Il y a à peine 27 ans (1989), après l’assassinat d’un dirigeant historique chinois, des jeunes se sont mobilisés pour que le pays prenne un virage démocratique parce qu’ils voulaient plus de liberté en Chine, ce qui est soldé par des massacres d’étudiants et l’isolement de la Chine sur le plan international. Après l’échec de la révolution basée sur l’agriculture en 1958 lancée par le leader historique de la Chine Mao Zedong et qui a causé pas moins de trente millions de décès à cause de la faim. Ce même leader Mao, deux ans après soit en 1960, a procédé à la fermeture des universités, diabolisé les élites avec pour conséquences des pertes en vies humaines et une Chine qui pataugeait dans des convulsions sociales très importantes. « Le décollaged’Haïti estpossible» Si en 1999 on écrivait encore dans un journal américain « does China Maters » traduit littéralement « si la Chine est importante » et cinq ans après, le New York Times Magazine proclamait déjà le 21e siècle au chinois.Il est tout à fait possible d’avoir une autre Haïti si les élites adoptent des politiques éclairées comme l’ont fait les dirigeants chinois. Dix ans suffisent pour voir des résultats palpables, clame M. Chantal. L’ingénieur Abélard aborde dans le même sens en faisant un témoignage sursesvécusd’entrepreneurenchine. Selon lui, la seule différence réelle qui existe entre Haïti et la chine repose sur le respect de la parole donnée. Quand les Chinois disent qu’ils vont faire certaines choses ils le font et en Haïti on ne dit pas ce qu’on veut faire et non on ne fait rien. Le professeur Lalime a regardé l’émergence de la Chine comme un momentum à saisir par Haïti. À cet effet, il a abordé le débat sous un angle tout à fait économique, diplomatique et en termes de politique publique. Pour arriver à ce niveau de succès, il a ajouté que les dirigeants chinois ont pris des décisions drastiques et souvent impopulaires citant, en autres, les fameux « one baby per family » et « one baby per pregnancy ». L’économiste pense, tout comme M. Chantal, qu’on peut sortir du bourbier si on commence par adopter des mesures et des politiques tout à fait adaptées à la réalité haïtienne. Haïti a des choix à faire tout en faisant mention des rapports chino-brésiliens et africano-chinois. La parole a été tout aussi donnée au public qui restait sur leur soif par une telle initiative. Herwil Gaspard, directeur exécutif de Kolèg, a insisté sur la nécessité d’impliquer la diaspora dans le débat réel d’Haïti en promouvant de nouvelles idées et des propositions fermes capables de résoudre l’ensemble des problèmes dont on fait face aujourd’hui ainsi, les jeunes et les intellectuels ont aussi une responsabilité. Il faut aussi rappeler la présence de plusieurs grandes personnalités de la communauté haïtienne, dont Justin Viard et Franz Benjamin, respectivement consul général d’Haïti à Montréal et président de la ville de Montréal. Câline Joseph, BscTS calinejoseph@gmail.com DES IDÉES POUR LE CHANGEMENT Un bon début à Montréal Le 17 juin dernier, à l’initiative de Kolèg, une conférence-débat s’est tenue au consulat général d’Haïti à Montréal autour du thème : « comment la Chine change et nous change », dans le cadre du lancement de la série des « Idées pour le changement ». Dr Roromme Chantal, professeur de sciences politiques à l’université de Moncton; l’économiste Thomas Lalime, professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et l’entrepreneur Mc Grévy Abélard de la firme AMG Global, étaient les conférenciers. Lancement de la série des « Idées pour le changement.