1. Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Je dis: Que cherchent-ils au Ciel, tous ces aveugles?
2. Comment analyser un poème?
• Observons d’abord ses caractéristiques formelles...
?
3. Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse formelle
Nombre de
strophes
1
2
3
4
Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment
affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
4. Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse formelle
Nombre de
vers
2
3
2
4
1
4
3
1
2
3
1
2
3
1
Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment
affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
5. Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse formelle
Nombre de
pieds
//
/ / / / / / / / / / / /
/ / / / / / / / / /
/ / / / / / / / / / / /
/ / / / / / / / / / / / 12
12
12
12
Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
6. riches
Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment
affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse formelle
Types de
rimes
suffisantes
suffisantes
riches
suffisantes
suffisantes
suffisantes
embrassée
s
embrassée
s
suivies
embrassée
s
7. Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment
affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse formelle
Unités
syntaxiques
8. Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Je dis: Que cherchent-ils au Ciel, tous ces
Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment
affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse formelle
Nombre de
strophes
Nombre de
vers
Nombre de
pieds
Types de
rimes
2
3
2
4
1
4
3
1
2
3
1
2
3
1
1
3
4
Unités
syntaxiques
Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
2
9. Que déduire de ces observations?
Poème de forme classique (sonnet) mais
contenant des éléments formels modernes
10. Comment analyser un poème?
• Observons d’abord ses caractéristiques formelles...
• Éclaircissons ensuite la structure des vers et
des phrases...
11. Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Je dis: Que cherchent-ils au Ciel, tous ces
Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse
syntaxique
Structure
des phrases
À qui s’adresse
le poète?
12. Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Je dis: Que cherchent-ils au Ciel, tous ces
Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse
syntaxique
Structure
des phrases
À qui renvoient
les pronoms?
13. Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Je dis: Que cherchent-ils au Ciel, tous ces
Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse
syntaxique
Structure
des phrases
Que qualifient
les adjectifs?
14. Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Je dis: Que cherchent-ils au Ciel, tous ces
Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse
syntaxique
Structure
des phrases
Comment sont
construites les
phrases?
Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
15. Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Je dis: Que cherchent-ils au Ciel, tous ces
Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse
syntaxique
Structure
des phrases
Que qualifient
les adjectifs?
À qui renvoient
les pronoms?
À qui s’adresse
le poète?
Comment sont
construites les
phrases?
Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Je dis: Que cherchent-ils au Ciel, tous ces
16. Que déduire de ces observations?
Poème de forme classique (sonnet) mais
contenant des éléments formels modernes
Prise de conscience d ’un « je » devant
l’aveuglement d ’un « ils » et l’insouciance
de la Cité
17. • Puis, observons les procédés stylistiques...
Comment analyser un poème?
• Observons d’abord ses caractéristiques formelles...
• Éclaircissons ensuite la structure des vers et
des phrases...
18. Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment
affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse
stylistique
Comparaisons
Oppositio
n
19. Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment
affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse
stylistique
Antithèses
et oxymores
20. Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment
affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse
stylistique
Accumulation,
gradation
21. Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment
affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse
stylistique
Parallélisme
22. Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment
affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse
stylistique
Antanaclase
23. Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment
affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse
stylistique
Allégorie
24. Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment
affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse
stylistique
Comparaisons
Oppositio
n
Antithèses
et oxymores
Accumulation,
gradation
Parallélisme
Allégorie
Antanaclase
25. Que déduire de ces observations?
Poème de forme classique (sonnet) mais
contenant des éléments formels modernes
Prise de conscience d ’un « je » devant
l’aveuglement d ’un « ils » et l’insouciance de
la Cité
Attribution paradoxale d’un regard aux
aveugles
26. • Éclaircissons ensuite la structure des vers et
des phrases...
Comment analyser un poème?
• Observons d’abord ses caractéristiques formelles...
• Éclaircissons ensuite la structure des vers et
des phrases...
• Enfin, tentons de comprendre le sens des
mots utilisés...
27. Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment
affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse
sémantique
La vue
28. Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment
affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse
sémantique
Le grotesque
29. Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment
affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse
sémantique
Le vide
30. Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment
affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse
sémantique
Le divin
31. Contemplez-les, mon âme; ils sont vraiment
affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme des somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie,
Comme s’ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité!
Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et
beugles,
Éprise du plaisir, jusqu’à l’atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu’eux hébété,
Les Aveugles
Charles Baudelaire
Analyse
sémantique
Le grotesque
Le vide
Le divin
La vue
32. Que déduire de ces observations?
Poème de forme classique (sonnet) mais
contenant des éléments formels modernes
Prise de conscience d ’un « je » devant
l’aveuglement d ’un « ils » et l’insouciance de
la Cité
Attribution paradoxale d’un regard aux
aveugles
Association insolite du grotesque et du
vide au divin