Sauveur Fernandez, consultant en éco-innovation et témoin privilégié du petit monde de la cosmétique bio nous livre sa propre vision de la beauté au travers de quelques conseils précieux sur l’art et la manière de choisir ses cosmétiques sans connaissances techniques.
Les 10 lois du karma de la beaute bio et naturelle
1. Les 10 lois du karma
de la beauté naturelle
Sauveur Fernandez, consultant en éco-innovation et fondateur de
l’Éconovateur, aide les marque à la création de produits services, et actions
éthiques. Témoin privilégié du petit monde de la cosmétique bio, il nous livre
sa propre vision de la beauté au travers de quelques conseils précieux sur l’art
et la manière de choisir ses cosmétiques.
Version révisée de novembre 2012 - Première parution pour le livre de
Françoise Morillon « Le livre vert de la cosmétique bio : comment s’y
retrouver » (2008).
Introduction
Méditions sur une règle fondamentale que toute cosmétique vraiment
bio devrait respecter :
L’achat d’un cosmétique naturel devrait être dans l‘idéal un acte d’amour total
pour notre peau, la planète et la race humaine réunis ! La loi universelle du
Karma nous enseigne en effet que nous sommes responsables de nos actes
envers les autres, quels qu’ils soient, et que nous récoltons ce que nous avons
semé.
Autrement dit, nous devons, au-delà de la seule beauté physique, nous
préoccuper aussi de notre beauté intérieure et contribuer en tant que
consom’acteurs et citoyens à l’harmonie environnementale et économique du
monde.
Voici 10 petits conseils pratiques pour devenir sans connaissances techniques
une ou un initié averti de la karma-beauté au naturel.
1 – La meilleure cosmétique est dans votre assiette… et votre tête
Une vérité qu’il est bon de rappeler : une beauté saine et durable dépend en
priorité d’une alimentation équilibrée (et bio bien sûr si possible), d’une
hygiène de vie correcte et d’un mental adéquat.
Notre peau est un effet non seulement un puissant organe d’élimination des
toxines, mais elle est aussi extrêmement sujette au stress et émotions
négatives (se sentir mal dans sa peau…)
À cette condition, les cosmétiques bio ont un rôle positif à jouer, ne serait-ce
qu’en protégeant sainement notre épiderme de la pollution et du stress de la
vie quotidienne.
2 – Exiger un label bio officiel, même si ceux-ci sont perfectibles
Le naturel faisant vendre, l’heure est au greenwashing, où les marques
s’ingénient à paraître plus naturelles qu’elles ne le sont vraiment, quitte à
2. paraître certifiée bio… sans l’être vraiment, en jouant sur la confusion : l’avant
du produit annonce par exemple une "Beurre de karité bio", mis en avant de
telle façon que le consommateur en déduit que le produit entier est certifié bio
que seul le beurre de karité l'est…
Exigez un label bio officiel reconnu (labels Bio et Eco de la charte Cosmébio,
BDIH, Nature et Progrès…). Ces labels représentent un grand progrès car ils
offrent la garantie officielle d’un produit le plus naturel possible. Ils sont
cependant perfectibles et évoluent constamment avec le temps.
En effet, il ne faut donc pas se reposer uniquement sur un label pour juger de
l’efficacité d’un produit de beauté : certaines sociétés prennent l’initiative
d’aller au–delà des normes bio officielles pour une qualité encore plus grande,
ce qui explique en partie pourquoi les prix peuvent varier grandement pour un
même type de produit.
Ceci dit, le label Nature et Progrès reste à notre sens le plus exigeant : au-delà
des seuls produits, N&P veille aussi à ce que l‘entreprise qui les fabrique soit la
plus éthique possible, en participant notamment à la valorisation économique
de sa région (récoltes locales, emplois non délocalisés…). Ce label possède
aussi deux systèmes de contrôles, et exige la présence d’ingrédients bio quand
ceux-ci existent.
3 – Comment sont fabriqués les produits ?
La transformation de matières naturelles bio en crème, huile, lotion, spray, est
une étape délicate car il est facile à ce stade de dénaturer les fragiles principes
actifs naturels bruts.
Malheureusement, le code INCI ne renseigne pas à ce sujet, et les labels
officiels exigent peu en ce domaine. Prenez en compte les informations
données sur les procédés de fabrication, quand elles existent. Dans le domaine
des huiles essentielles par exemple, tous les procédés d’extraction ne se valent
pas, certains étant surtout utilisés pour des raisons économiques…
4 –Au-delà de la crème, choisissez aussi l’entreprise
Dans l’idéal ce n’est pas le produit qui devrait faire rêver mais la société qui le
fabrique. Demandez beaucoup des femmes et des hommes qui la composent,
et soyez sensible à leur histoire, leurs convictions : les vraies vedettes, ce sont
eux.
Sachez poser les bonnes questions : les emballages et flacons sont-ils
écologiques, la société est-elle vraiment spécialisée dans les cosmétiques bio,
sa gamme entière est-elle bio, récolte-t-elle elle même les matières premières,
fait-elle sous-traiter la fabrication de ses produits, délocalise-t-elle sa
production ? Les usines sont-elles écologiques, les bâtiments bioclimatiques ?
L’électricité utilisée est-elle verte ?
5 – Commerce équitable ou solidaire ?
On trouve de plus en plus des cosmétiques labellisés ou à prétention bio ET
équitable. Ce dernier terme signifie que les producteurs des pays du Sud
perçoivent pour leurs produits un prix garanti, supérieur à la moyenne des
cours mondiaux du marché.
3. Cette démarche éthique Nord-Sud va évidemment dans le bon sens de
l’histoire… avec la réserve suivante : il est positif de privilégier le commerce
équitable quand les ingrédients sont exotiques et ne peuvent être produits en
France ou en Europe (huile d’argan, café, guarana…).
Cependant on trouve dorénavant des démarches équitables locales bien de
chez nous (appelées aussi commerce solidaire) qui utilisent des matières
premières régionales (menthe, miel…), ce qui évite les coûts énergétiques et
environnementaux du transport de matières premières importées, préserve
une agriculture paysanne en France (qui en a bien besoin), et maintient des
emplois en évitant de délocaliser.
Il faut dans ce cas exiger de la marque ou du magasin distributeur des
garanties que le producteur soit payé à un juste prix. Assurez vous aussi pour
le commerce solidaire que la société fabrique ET utilise des matières premières
locales ou proches d’elle.
6 – Où acheter, et à qui ?
Grande distribution, enseignes cosmétiques généralistes, parapharmacies ou
boutiques bio spécialisés ? Le choix est délicat, car acheter un cosmétique bio,
c’est déjà aller dans la bonne voie, et il bon d’inciter les grandes surfaces ou
distributeurs conventionnels à proposer des cosmétiques vraiment naturelles,
avec une recherche sur le prix.
Cependant prenez conscience que la distribution alternative engagée
(magasins bio et petits centres de beauté) est historiquement le circuit qui a le
plus favorisé les cosmétiques bio, et que ces enseignes, souvent très motivées,
incitent les entreprises référencées à s’améliorer constamment.
Si vous êtes à la recherche de la qualité et du choix maximal, privilégiez les
petites marques alternatives aux grandes marques. Leur petite taille les incite
bien souvent à proposer mieux et plus original même si c’est quelquefois un
peu plus cher.
7 – Recherchez les secrets cachés de la nature
Totum de la plante, biodynamie, psycho-olfactivité, élixirs floraux, bienvenue
dans le monde étrange du savoir cosmétique bio. Cette dernière est en effet
très souvent l’héritière directe d’une quantité incroyable de vieux savoirs
millénaires longtemps oubliés, et aujourd’hui redécouverts progressivement :
ayurvéda indien, chamanes, anthroposophie (inventeurs de la bio !), spagyrie
(alchimie végétale)…
Prenez donc votre courage à deux mains, gardez l’esprit ouvert, et faites
l’effort de comprendre la vraie nature de la nature…
8 – Les pièges de la nouveauté à tout prix
Conditionnés dès notre plus tendre enfance par le mythe de la nouveauté à
tout prix, nous avons tous tendance à rechercher le produit qui sort des
sentiers battus avec une formule extraordinaire, des atouts incroyables… et à
le délaisser dès qu’un nouveau produit (forcément meilleur dans notre
inconscient) arrive sur le marché.
4. Grâce à ces petits conseils, recherchez les atouts qui font la vraie différence.
Une fois la perle rare trouvée, restez ensuite plutôt fidèle à votre produit
préféré.
9 – Participez !
Rester attachée à son produit de beauté bio favori ne signifie pas passer sous
silence ses inévitables petits défauts, une fois qu’on le connaît bien. Allégez
votre Karma, profitez d’un salon où votre marque est présente, ou bien
envoyez un mail en expliquant ce qui doit changer selon vous : votre loyauté
critique vaut de l’or !
10 – Place au plaisir et au rêve
Obsédés par la chasse au « sans-sans » (sans paraben, sans phenoxy-éthanol,
etc.), et rendus méfiants à juste titre par un marketing toujours séducteur
vantant des produits faussement naturels (greenwashing), beaucoup en
viennent à oublier une vérité essentielle :
de tous temps et dans toutes les cultures, aussi loin que nous puissions
remonter dans l’histoire, les cosmétiques ont aussi eu pour but d‘être de
véritables transmetteurs de merveilleux au quotidien. Alors laissez-vous
charmer par la sensorialité de votre produit préféré et par l’histoire qu’il
raconte… pourvu que celle-ci vous raconte une histoire sans vous raconter
d’histoires !
Sauveur Fernandez
E-mail: fsauveur@econovateur.com
Site: www.econovateur.com
Viadeo : http://www.viadeo.com/fr/profile/sauveur.fernandez