T10 temoignage d une habitante du quartier des hauts d asnieres
1. Les veilleurs asniérois
« MA VIE A ASNIERES-SUR-SEINE »
L’association « Les Veilleurs Asniérois » publie un témoignage brut d’une habitante du quartier des
Hauts d’Asnières. Cette démarche n’a qu’un seul objectif, engager le débat...
« Nous avons tous eu dans notre vie des moments difficiles. Pour moi et ma famille, ce fut le cas en
2009. Des difficultés économiques nous ont poussés à quitter notre petit village. Nous nous sommes
alors installés dans le quartier des Hauts d'Asnières. Il a fallu s'approprier cette jungle urbaine qui
nous faisait peur (nous venions de la campagne). L'environnement, l'indifférence, l’absence de contact
avec les gens, la délinquance, le trafic... Cela n'était pas un environnement où nous avions envie
d'élever nos enfants ».
« Nos peurs se sont avérées exactes. Nous devions garder le moral. Nous nous sommes dit que cette
situation était provisoire. Mais le provisoire a duré. L'environnement social s'est dégradé. Menaces,
violences verbales et physiques, tirs à l'arme à feu, deal, incivilités, pouvoirs publics absents.
L'intégration dans le quartier a été difficile. Il a fallu serrer les dents pour les enfants et lutter contre
l'embrigadement, les violences verbales ».
« Nous nous sommes toujours battu pour le respect des libertés individuelles, l’égalité, l’application
des droits civiques. Cela n'a pas toujours été facile. Mes enfants ont eu du mal à s'intégrer. Il y a eu un
choc de culture. C'est pour ma fille que cela a été le plus dur. Quand elle est rentrée au collège, elle a
même été poursuivie par des petits caïds criant « Bobo », « Blanche-Neige ». Là, nous avons eu
peur ! ».
« En 2010, j'ai été victime de violences et menaces de mort. Ma famille aussi. J'ai porté plainte. Puis,
j’ai demandé une mesure d'éloignement à l'encontre de mon agresseur. Mais cette mesure n'a jamais
été mise en place. Depuis, je vis à côté de mon agresseur, qui deale, trafique, mais n'est toujours pas
inquiété ».
« Quand les problèmes d'incivilité sont devenus récurrents dans notre rue, la Police Municipale nous
renvoyait vers la Police Nationale et réciproquement… ».
« Aujourd'hui, la rue et la voie privée côté avenue d'Orgemont sont des lieux connus dans toute la
région pour le deal de drogues. Cette situation cause des désagréments toute l'année. Les pouvoirs
publics locaux s'en moquent et ne veulent même pas prendre les plaintes. Ce n'est pas bon pour les
stats !!! Le délitement de ce qu'il restait de tissu social s'est accéléré depuis 2014. Le quartier
s'enterre. Nous repensons à nos plus mauvais souvenir... Plus vraiment de maison de quartier où se
retrouvaient des jeunes de tous les âges. Plus d'aires de jeux. Peu d'activités gratuites. Plus vraiment
d'animateurs ou de correspondants de nuit. Ces derniers avaient pourtant sacrément amélioré
l'ambiance dans le quartier des Mourinoux. Les jeunes n'étaient pas tentés de faire des conneries, de
dealer comme les autres ».
« Il y a trente ans, la barre des Gentianes était un lieu de trafics et de prostitution. Elle était au cœur
de la guerre de quartiers avec Gennevilliers. Aujourd’hui, nous revivons la même chose, sans qu’il ne
se passe rien. A se demander si la plupart des trafiquants sont protégés. Les citoyens doivent se taire
et subir. Tant que personnes ne pétera les plombs, tant que le sang ne coulera pas davantage, il ne se
passera rien. Des voitures brûlent, les agressions se multiplient, les pitbulls sont lâchés dans les rues.
Rien n'est rassurant! ».
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TEMOIGNAGE DIRECT D’UNE HABITANTE SUR SA VISION
DU QUARTIER DES HAUTS D’ASNIERES
2. Les veilleurs asniérois
« Malgré plusieurs plaintes de riverains concernant des agressions de chiens, rien ne bouge. C’est
honteux! ».
« Les ronds de jambes des politiques et leurs discours sécuritaires ne servent à rien quand ils
s’attaquant à la cohésion sociale d’un quartier et réduisent la présence policière. Les citoyens se
retrouvent seuls face à leurs agresseurs. Ils se retrouvent seuls face à leurs peurs. On pourra toujours
m’expliquer le contraire, mais pour moi je vis dans un quartier de non-droit depuis 7 ans. Tout se fait
dans plus totale impunité. Je suis surprise qu’il n’y ait pas plus de crimes de sang ».
« Autre chose ! Il est vraiment déplorable que cette ville soit scindée en plusieurs morceaux et que les
citoyens ne se mélangent pas. Mes enfants sont inscrits à des activités dans le centre-ville, puisque
celles-ci ont été rapidement déplacées du nord vers le centre. A ces occasions, j’ai pu constater que les
asniérois du centre montrent un certain dédain à l’égard des habitants du quartier. Visiblement, c’est
l’histoire de NOTRE quartier qui joue contre nous. Nous, les nordistes ! Dommage, sans cette
cohésion, rien ne pourra jamais changer à mon avis ».
« Maintenant, mon souhait est de partir, de quitter enfin la ville. Je culpabilise d’avoir dû m’installer
ici parce que j’étais dans une situation précaire. C’est terrible à écrire. Mes enfants n’ont pas grandi
dans le cadre que je souhaitais. Je culpabilise. Respect, tolérance, solidarité...Malgré tout, ils s’en
sortent grâce à ces valeurs que nous avons transmises ».
« Je ne sais pas ce que sera NOTRE quartier dans une, deux ou trois années. En tout cas, les
trafiquants sont encrés là pour la vie. En revanche, les familles comme la nôtre ne seront plus
représentées. La mixité sociale va progressivement disparaître. Les programmes immobiliers en cours
n’y changeront rien »
« On prône toujours la discrimination positive. Cependant, pourquoi ma fille n’a pas été proposée
pour rentrer dans un lycée prestigieux de Paris malgré d’excellents résultats ? Le système actuel est
responsable de la situation. Rien ne change »
« Je n’ai pas de solution. Mais je regrette ce fatalisme des citoyens, qui vivent dans la peur au
quotidien, et se disent qu’ils ne peuvent rien faire »
Une habitante des Hauts d’Asnières
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