Un livre illustré pour faciliter la communication avec les enfants au sujet de l'AVC des adultes.
Age recommandé : 5-7 ans
Illustratrice : Julie Boon
Texte : Catherine Le Bras
1. Maman a les cheveux les plus
beaux du monde.
Ils sont tellement longs qu’on
n’en voit pas la fin.
Quand j’étais petite et qu’elle
me rhabillait après le bain,
elle me chatouillait avec la
pointe de ses cheveux.
Illustrations
JulieBOON
Texte
CatherineLEBRAS
2. Maman a les cheveux
les plus beaux du
monde.
Ils sont tellement
longs qu’on n’en voit
pas la fin.
Quand j’étais petite et
qu’elle me rhabillait
après le bain,
elle me chatouillait
avec la pointe de ses
cheveux.
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3. Le dimanche, je
vais lui faire un
câlin dans son lit.
Lorsque ses
cheveux sont étalés
tout autour de sa
tête, j’ai
l’impression qu’ils
sont plus longs que
les rayons du soleil.
Elle est MON soleil.
Je suis pressée
d’être grande et
que mes cheveux
deviennent aussi
longs que les siens.
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4. Hier après-midi, c’est Grand-
mère qui est venue me
chercher à l’école.
C’était pas prévu.
Grand-mère avait les yeux
tout rouges et elle m’a
emmenée manger des
crêpes. Trois crêpes.
Elle m’a dit :
“Le diner, on s’en fiche,
Margot.
Tu mangeras mieux
demain.”
J’ai bien compris qu’il se
passait quelque chose de
pas terrible.
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5. Papa est rentré tard. Il n’arrêtait
pas de manger ses ongles.
Quand il est venu me faire un
bisou dans mon lit, il m’a dit
que Maman avait besoin de
passer du temps à l’hôpital,
que quelque chose s’était
coincé dans sa tête et que du
coup elle avait du mal à parler.
Il m’a dit aussi qu’elle n’arrivait
plus à bouger son bras.
Il m’a fait un long câlin, bien
plus long que d’habitude.
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6. Après, j’ai demandé quand on
pourrait aller la voir. Il m’a dit
que c’était un peu compliqué,
qu’il fallait qu’elle se repose.
J’ai pleuré, j’ai râlé, j’ai répété
que JE VOULAIS aller la
voir… et puis j’ai vu qu’il était
vraiment triste et inquiet.
Alors, j’ai été me coucher sans
faire d’histoires. J’ai mis
longtemps à m’endormir.
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7. Le lendemain, Grand-mère m’a
emmenée à l’école.
On était en retard.
La maîtresse m’a râlée toute la
journée.
Selon elle, j’étais dans la lune.
J’étais pas dans la lune,
je pensais à mon Soleil.
Elle n’a rien compris, mais je ne
pouvais pas lui expliquer.
C’était comme une grosse boule
dans ma gorge qui ne voulait
pas sortir, comme quand Minette
essaie de vomir.
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8. Quatre heures et demie, enfin !
Papa vient me chercher et discute avec la maîtresse.
J’ai la trouille que Papa me dispute, mais en fait pas du tout. La maîtresse me
donne un bonbon de la boîte des enfants sages. Je le mets dans ma poche, des
fois qu’elle se soit trompée.
Papa me dit qu’on pourra aller voir Maman demain, qu’elle sera assez reposée.
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9. Le lendemain, je me suis réveillée
avant Papa, je me suis habillée
toute seule, sans mettre de bazar
dans mon armoire.
Quand Papa se réveille, ça lui fait
une belle surprise. Mais il me dit
qu’il faut attendre le début de
l’après-midi pour aller voir Maman.
J’en peux plus d’attendre.
Je fais plein de dessins pour
décorer la chambre de Maman : si
elle en a trop, elle en donnera au
docteur pour qu’il la soigne bien.
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10. Quand on arrive à l’hôpital, Maman nous
attend à la cafétéria, dans un fauteuil à
roulettes. Grand-mère est avec elle, je leur
fais plein de bisous.
Maman a un sourire un peu bizarre. On
dirait qu’elle sourit qu’à moitié.
Grand-mère me demande si je veux une
glace ou autre chose. Je vais choisir avec
elle. Je vois de loin Papa caresser la joue
de Maman.
Je demande : « Qu’est-ce qu’elle a,
Maman ? »
Papa sort de sa poche un carnet et un
crayon à papier.
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11. « Voilà, Margot.
Ce qui s’est passé, c’est qu’un tuyau qui
emmène le sang dans la tête de Maman
s’est bouché.
C’est normal d’avoir du sang dans la tête,
on a besoin de sang pour faire marcher la
machine à idées.
Du coup, il y a un coin de la tête de
Maman qui fonctionne moins bien. Elle a
du mal à bouger son bras et sa jambe et
elle a du mal à parler. »
Je regarde Maman, elle me fait son drôle
de demi-sourire et un clin d’œil.
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12. Papa continue : « Mais elle est pas
bête, hein ! Elle comprend tout, c’est
juste les mots qui sortent plus, ou
alors dans le désordre.
Là, c’est encore un peu compliqué, ça
va mieux que le premier jour, mais
elle va devoir retourner dans une
école spéciale pour réapprendre à
bien parler, à bien marcher… ça
s’appelle un centre de rééducation.
Il y aura des gens pour l’aider à
récupérer, des docteurs pour le
langage, des docteurs pour la
marche… »
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13. Je vais faire un gros bisou à Maman :
pas de chance, retourner à l’école à son
âge. J’espère que ça m’arrivera jamais
son truc. Je lui donne le bonbon de la
maîtresse pour l’encourager, elle le
mérite plus que moi.
Je n’ose pas trop la toucher ou la serrer
dans mes bras, j’ai peur de lui faire mal.
Maman m’attire vers elle et m’assied sur
ses genoux. Elle me serre sur son cœur
et elle me fait un bisou papillon. Ça,
c’est notre truc à nous, depuis que je
suis assez grande pour pouvoir les faire.
Je lui montre tous mes dessins, elle est
trop contente. Je vois bien qu’elle est
fière de moi, ses yeux sont tout brillants
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14. Je repars à la maison avec Grand-mère.
Papa reste encore un peu avec Maman.
Quand Papa rentre, on prépare ses
bagages. Demain, elle doit partir dans sa
nouvelle école, il faut tout préparer.
Papa a dit qu’elle devrait y rester au moins
un mois, peut-être deux mais que c’était
important pour qu’elle aille mieux.
J’étais pas super d’accord mais c’est obligé.
J’ai demandé s’il y avait aussi une cafétéria
avec des glaces. Papa m’a dit que s’il n’y en
avait pas, on ferait des courses à chaque
fois qu’on irait la voir et qu’on ferait des
pique-niques dans sa chambre.
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15. Je refais plein de dessins, elle en aura
besoin aussi dans sa nouvelle chambre.
Je la dessine comme je l’ai vue à l’hôpital.
Je la dessine aussi les cheveux dans le
vent, devant la mer de sable où l’on avait
été en vacances l’année dernière.
Je marque à côté, en grand « nos
prochaines vacances ».
Même avec son demi-sourire, ses cheveux
sont toujours plus longs que les rayons du
soleil.
Elle est MON soleil.
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16. Six mois après...
Maman va mieux, elle a encore du mal à sortir les mots et à bouger son bras
mais elle marche seule et arrive même à me faire des chatouilles.
Et vous ne savez
pas la meilleure
?
Cette coquine de
Minette en a
profité pour nous
préparer des
bébés !
Je leur ai fait un
dessin pour leur
expliquer
comment c’était,
avant qu’ils
arrivent…
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17. Dans l’AVC (accident
vasculaire cérébral), un
vaisseau sanguin du
cerveau se bouche ou laisse
échapper du sang.
Dans les deux cas, le
cerveau peut être abimé,
surtout si on ne fait rien.
Il faut tout de suite appeler
les secours (le 15 par
téléphone)
18. L’APHASIE, c’est quand une personne qui
savait bien parler a du mal à sortir des mots
ou à les comprendre.
Les personnes qui sont APHASIQUES
peuvent être aidées pour réapprendre à parler
ou à comprendre le langage par un
orthophoniste, un spécialiste du langage.
L’HEMIPLEGIE, c’est quand quelqu’un qui
pouvait jusque-là bien utiliser ses bras et ses
jambes pour ses mouvements perd la
capacité à les bouger d’un côté.
Les personnes hémiplégiques réapprennent à
marcher et à faire des gestes de la vie de tous
les jours avec des kinésithérapeutes, des
ergothérapeutes, des psychomotriciens…
Une personne qui fait un AVC a souvent une
BAISSE DE MORAL et du mal à exprimer ses
sentiments ou sa souffrance ; elle a besoin de
l’attention et de l’affection de sa famille et de
ses amis pour profiter au mieux de la
rééducation et reprendre le cours de sa vie.
Pour cela, elle peut aussi être soutenue par
un psychologue qui pourra l’aider à retrouver
le moral ou à s’adapter à ses difficultés.
19. Une blessure à l’intérieur du cerveau peut
entraîner des changements dans les
façons de se comporter ou de faire des
activités : parfois la personne avec une
blessure cérébrale a du mal à parler, à voir,
à bouger...
La personne avec une blessure cérébrale
peut généralement continuer de donner son
avis sur l’aide qu’elle souhaite obtenir.
Il faut le lui demander avant d’intervenir…
et savoir être patient pour lui permettre d’y
arriver seule (une blessure dans le cerveau,
ça fatigue beaucoup et il faut plus de temps
pour faire les choses).
De nombreux professionnels de santé
peuvent aider la personne avec une blessure
cérébrale à retrouver ses capacités ou des
solutions pour mieux vivre. Ils peuvent
orienter, conseiller les familles pour mieux
aider leur proche malade. Il ne faut pas
hésiter à les solliciter : médecin,
kinésithérapeute, orthophoniste,
ergothérapeute, psychomotricien,
psychologue et neuropsychologue…
20. Sauras-tu retrouver les détails dans l’histoire ?
(note le numéro de la page dans la case correspondante)
21. Sauras-tu retrouver les détails dans l’histoire ?
(note le numéro de la page dans la case correspondante)
22. Sauras-tu retrouver les détails dans l’histoire ?
(note le numéro de la page dans la case correspondante)
24. Toi aussi, tu as quelqu’un que tu aimes qui a fait un AVC ?
Et si tu lui faisais un dessin pour lui faire plaisir ?
25. Julie :
" J'ai été tout de suite emballée par ce
beau projet! Etant art-thérapeute, je
propose l'Art au service du bien-être des
personnes en souffrance, c'est donc tout
naturellement que ce travail s'inscrit dans
mon parcours professionnel. C'est une
belle idée de vouloir aider l'entourage des
personnes victime d'un AVC en particulier
les enfants.
Mon travail d'artiste est très différent des
illustrations que j'ai produites pour cette
magnifique histoire. J'ai cherché à trouver
un juste milieu entre le monde enfantin et
la réalité. J'espère que vous aurez plaisir à
lire et à regarder ce joli livre."
Catherine :
« J’aime les enfants et les belles lisses poires.
J’ai cherché pendant quelques temps un album
pouvant permettre à un adulte touché par un
accident vasculaire cérébral ou à ses proches
d’expliquer la situation à un enfant. Je ne l’ai pas
trouvé. Le plus simple était de le créer.
Le travail avec Julie a été l’occasion d’une belle
rencontre humaine : elle a immédiatement cru au
projet, l’a enrichi de son univers coloré, a
dépassé toutes mes attentes graphiques…
J’espère que cette histoire permettra à des
parents de traverser cette expérience de l’AVC
avec un peu plus de douceur et de soutien… »
Pour plus de renseignements, retrouvez-nous sur avcoiseouest.over-blog.com