L’analyse de l’écosystème des banques participatives permet de déceler les principaux paramètres ayant un impact direct sur leur activité. Ils ne sont pas exhaustifs mais ils sont les principaux piliers d’une feuille qui assurera un lancement réussi.
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AMFP INSIGHTS
mai 2016 – N1
LES PRINCIPAUX PARAMETRES BUSINESS POUR LE
DEVELOPPEMENT DE L’ACTIVITÉ D’UNE BANQUE
PARTICIPATIVE
L’analyse de l’écosystème des banques participatives permet de déceler les
principaux paramètres ayant un impact direct sur leur activité. Ils ne sont pas
exhaustifs mais ils sont les principaux piliers d’une feuille qui assurera un
lancement réussi. Il s’agit principalement de : la demande, l’environnement,
les forces de la concurrence, les facteurs clés de succès, le développement de
la capacité stratégique, le choix de la stratégie, le Sharia Board national et le
business model.
La croissance des banques participatives est basée principalement sur une
demande clientèle dynamique, un régime réglementaire favorable, une offre
diversifiée et une innovation continue. D’autant plus que le niveau de
développement et le volume du marché sont le résultat de la combinaison entre
une demande client assez importante (Market Push) et un cadre réglementaire
assez favorable (Gouvernement Pull).
Market push Vs. Government pull
Source: Hassoune, MOODY’s, 2010
En terme d’offre de produits et services, les banques participatives doivent
faire face à un système conventionnel très développé avec une image de
marque bien ancrée, une économie d’échelle compétitive, une expérience
confirmée dans la conception des produits financiers et des normes comptables
réglementées. En outre, se limiter à la fibre religieuse pour démarcher de
nouveaux clients pourrait être un handicap pour le développement des banques
participatives.
(Suite page 2)
MAQASSID DE LA
SHARIA
Les cinq finalités (Maqassid) de
la Sharia sont :
la préservation de la religion (Al-
ddyn), de la personne ou l’être
(Al-Nafss), de la raison (Al-
‘Aqal), de la descendance (Al-
Nassal), et des biens (Al-Maal).
Kenya : Dubaï Islamic Bank démarre
ses activités avant fin 2016
Dubaï Islamic Bank, la plus importante
banque islamique des Emirats Arabes Unis,
envisage de démarrer ses activités au Kenya
avant fin 2016
Le groupe bancaire devrait ainsi devenir la
troisième institution financière à offrir des
services bancaires compatibles à la règle
islamique au Kenya, pays dont 10% des 44
millions d’habitants sont musulmans.
Le marché bancaire kényan fait face à
d’importantes difficultés, en rapport à la
hausse des créances douteuses au sein de
certaines banques.
La dernière banque mise sous-tutelle dans
ce contexte a été la Chase Bank of Kenya.
Dubai Islamic Bank aurait introduit sa
demande bien avant cette décision.
Source : financialafrik.com
FOCUS SUR L’INDUSTRIE FINANCIERE SHARIA-COMPLIANT
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LES PRINCIPAUX PARAMETRES BUSINESS POUR LE DEVELOPPEMENT DE
L’ACTIVITÉ D’UNE BANQUE PARTICIPATIVE (suite)
Dans une première phase de lancement, le principal stimulus de la demande est le facteur socioculturel dont principalement
la fibre religieuse, mais avec le développement de l’industrie, les stimuli commerciaux (Produit, Prix, Distribution,
Communication) vont prendre leur place normale dans le processus de décision d’achat du client.
La sensibilité de la demande au prix dans la première phase de lancement est généralement faible à moyen. Cependant, avec
l’intensité concurrentielle de la part des compétiteurs directs, les clients deviendront de plus en plus exigeants et sensibles
au rapport qualité/ prix.
La segmentation de la demande clientèle en général par rapport aux besoins des prestations bancaires permet de les
subdiviser en six principales catégories. En effet, la banque participative doit à terme être en mesure de satisfaire les
besoins en prestations bancaires classiques (opérations, épargne, trésorerie, financement, gestion de patrimoine, conseil et
assistance) pour assurer une continuité de l’activité et la création de la valeur ajoutée pour ses stakeholders.
En réalité, certains besoins de la clientèle bancaire ne sont pas satisfaits par l’offre existante des produits et services Sharia
Compliant. Dans cette perspective, la banque participative doit développer le savoir-faire nécessaire pour satisfaire la
demande de sa clientèle et prendre le lead.
Par ailleurs, il existe des motivations psychologiques (recherche de la sécurité, l’anonymat, et la rentabilité) pour opter pour
un produit ou/et un service bancaire. La banque participative doit offrir à ses clients en plus de la satisfaction religieuse, la
satisfaction de ces facteurs psychologiques susmentionnés. En plus, les aspects socioculturels et le degré de la culture du
client ont aussi un impact sur la capacité de la banque à pénétrer chaque segment.
La banque participative, comme les autres types de banques, a une position doublement orientée vers deux marchés
différents : le marché des ressources de capitaux et celui des emplois destinés aux particuliers et aux entreprises. Le choix
de la stratégie pour gérer la demande devrait être cohérente avec la stratégie de collecte des ressources.
L’environnement d’une banque participative est constitué des normes et des valeurs à respecter ainsi que des interdits. Ces
éléments créent une intensité sur le développement de son business. L’exigence de la conformité aux principes de la Sharia
a une influence sur la structure et les choix stratégiques.
En effet, les dirigeants d’une banque participative doivent faire l’équilibre entre la conformité aux principes de la Sharia et
la réalisation de la performance en plus de la création de la valeur pour ses parties prenantes. La forte réglementation met de
la pression sur l’offre de la banque. Dans certains cas, la banque ne dispose pas une grande marge de manœuvre pour la
structuration de son offre et la définition de ses prix.
En plus de la particularité de l’industrie bancaire, la banque participative devrait aussi faire face aux contraintes générées
par sa spécificité, son mode organisationnel et son fonctionnement. Ainsi, la banque doit être en mesure d’évaluer l’impact
de chaque facteur de l’environnement sur son business.
L’analyse PESTEL (Politiques, Economiques, Socioculturelles, Technologiques, Ecologique, Légale) permet de catégoriser
les facteurs de l’environnement qui concernent la banque participative et d’évaluer leur impact sur l’organisation.
El Mahdi YASSINE
Secrétaire Général AMFP – info@amfp.ma
Sources:
Lachemi Siagh - « Environnement Intense et Choix Stratégiques: Le Cas des Banques Islamiques » -2004
Les Cahiers de la Finance Islamique - Ecole de Management Strasbourg/Hassoune, MOODY’s, 2010
Sudin Haron - Marketing Strategy of Islamic Banks: Lesson from Malaysia-2005