1. INTERVIEW
Jean-luc GAMBEY
Dans l’écosystème web des entreprises,
nous constatons un manque de vision stratégique
des interactions !
LinkedIn serait le réseau social qui apporte
le plus de trafic sur les sites Internet
corporate ?
C’est en tous cas ce que semble indiquer la
première étude « Investis IQ Audience Insight
Report », publiée récemment, après examen de
la provenance des visiteurs d’une soixantaine de
sites Internet « corporate » américains. Aux
Etats-Unis, le résultat est très net : à lui seul,
LinkedIn apporterait près des 2/3 des visites en
provenance des réseaux sociaux. Ces chiffres
doivent toutefois être modérés par le fait que le
rapport précise, dans le même temps, que sur
les sites Internet de ces entreprises, le nombre
de visiteurs en provenance des réseaux sociaux
est faible : seulement 1,5% des visites totales
(surtout si on le compare au nombre de visiteurs
provenant des moteurs de recherche : 54%)
Il s’agit d’un aveu de faiblesse de l’apport
des réseaux sociaux, pour les sites Internet
« corporate » ?
C’est à mon avis une constatation tout à fait
normale, dans la mesure où les sites Internet
proposent rarement des contenus adaptés aux
attentes des utilisateurs des réseaux sociaux :
les contenus adaptés sont généralement
directement postés par les entreprises sur leurs
comptes sociaux, ce qui ne génère pas
obligatoirement une visite sur leur site Internet.
De plus il y a une faiblesse majeure des
stratégies web des entreprises, que l’on
constate également en France, c’est le manque
de vision stratégique des interactions de
l’écosystème web.
Pouvez-vous préciser votre pensée ?
Un exemple, Twitter est le réseau social vers
lequel le plus grand nombre d’entreprises a
choisi de créer un lien depuis son site Internet
corporate (les pages LinkedIn arrivant en
dernière position, après YouTube et Facebook).
Nous pouvons, à partir de cet exemple, nous
poser une question simple : la chasse aux
twittos est-elle compatible avec la nécessité de
consolider la visibilité et le temps passé sur son
site corporate ?
Dans certains cas, cela peut être judicieux, mais
il faut véritablement engager une réflexion
globale, en amont, sur l’apport et les objectifs de
ses interactivités avec les réseaux sociaux, dans
le cadre de sa stratégie web globale.