1. MAIRE SORTANT
(étiquette)
POPULATION
RÉSULTATS À LA
PRÉSIDENTIELLE 2017
(5 premiers candidats)
CANDIDATS DÉCLARÉS
Municipales
ÉLECTIONS
MUNICIPALES
2020
Métropolitaines
Lyon
Contexte et
enjeux
En mars prochain, les électeurs de la
métropole de Lyon vont voter deux fois.
Pour leurs maires mais aussi, et c’est
une première en France, pour le
président de la métropole.
Rappel historique sur ce scrutin et les
raisons du changement : lors des
précédentes municipales de 2014, les
candidats amenés à siéger à la
Métropole étaient signalés comme tels
sur les listes aux élections municipales
dans leurs communes. Ils étaient donc
élus de façon indirecte via les élections
municipales. Or depuis janvier 2015,
ꟷ Liste LaRem/Modem conduite par Y.
Cucherat (soutenue par G.Collomb)
ꟷ Liste LaRem-dissident conduite par
G. Képénékian (soutenue par
D.Kimelfeld)
ꟷ Liste LR conduite par E. Blanc
ꟷ Liste EELV conduite par Grégory
Doucet
ꟷ Liste RN conduite par A. Marion
ꟷ Liste “Gauche Unie” (PS, PC, DVG)
conduite par S. Runel
ꟷ Liste “Les Centristes” conduite par
Denis Broliquier
ꟷ Liste “100 % citoyens” conduite par
Eric Lafond
ꟷ Liste LFI de N. Perrin-Gilbert
ꟷ E. Macron (30,31%)
ꟷ F. Fillon (23,41%)
ꟷ J-L. Mélenchon (22,84%)
ꟷ B. Hamon (9,12%)
ꟷ M. Le Pen (8,86%)
516 092 hab. (2017)
Gérard Collomb (LaRem)
le Grand Lyon, deuxième agglomération
de France avec un budget d'environ 3
milliards d’euros, a absorbé, sur son
territoire, les compétences du
département. Un changement de nom
mais aussi, plus important, un
changement de statut administratif : la
Métropole de Lyon n’est plus un EPCI
(établissement public de coopération
intercommunale) mais une collectivité
territoriale, à l’image du conseil
départemental ou régional. La loi de
modernisation de l’action publique
territoriale et d’affirmation des
métropoles (Maptam) indique qu’à
partir de 2020 les présidents de
Métropole seront élus au suffrage
universel direct selon le même modèle
qui s’applique aux élections municipales
pour les communes de plus de 1000
habitants.
Depuis 2001, Gérard Collomb cumulait
les postes de Maire de Lyon et de
Président de la communauté urbaine
puis de la Métropole. Or, depuis cette
année, un choix est imposé : le Conseil
constitutionnel a précisé que le non-
cumul serait applicable à compter des
prochaines élections municipales.
Après trois mandats et dix-neuf ans
à la tête de la troisième ville de
France, Gérard Collomb cédera donc
sa place à la Mairie pour se présenter
à la Métropole.
Une fois cet éclairage apporté,
nous pouvons porter un regard sur le
contexte politique de la ville :
depuis la création de la Ve République,
ꟷ Liste LaRem/Modem/UDI conduite
par Gérard Collomb
ꟷ Liste LaRem-dissidente conduite par
David Kimelfeld
ꟷ Liste Europe Ecologie Les Verts
conduite par Bruno Bernard
ꟷ Liste « Gauche Unie » (PS, PCF,
DVG) conduite par Renaud Payre
ꟷ Liste LR conduite par François-Noël
Buffet
ꟷ Liste RN conduite par Andréa
Kotarac
ꟷ Liste LO conduite par Olivier Minoux
ꟷ Liste LFI par Nathalie Perrin-Gilbert
12 février 2020
2. ÉLECTIONS
MUNICIPALES
2020
l’histoire politique et la sociologie
électorale lyonnaises ont été fortement
marquées au centre-droit ce qui
correspond à l’image traditionnellement
accolée à Lyon d’une ville bourgeoise
et catholique. D’Edouard Herriot (1945-
1957) à Raymond Barre (1995-2001),
Lyon est un fief du centre droit, en
témoignent les élections municipales
de 1983 et 1989 où l’ancien Premier
ministre enlève la totalité des
arrondissements. Ce n’est qu’en 1995,
à la retraite de Raymond Barre, qu’un
courant de centre-gauche incarné par
Gérard Collomb va amorcer un
basculement qui n’a fait que se
confirmer au fil des scrutins :
ꟷ Municipales de 2001 : G.Collomb à
la tête d’une liste PS l’emporte au 2e
tour (48,56%) face à M.Mercier
menant une liste UDF/RPR/DL
(36,28%) et à C.Millon menant la liste
DCL/DVD (14%) .
ꟷ Municipales de 2014 : G.Collomb
toujours à la tête d’une liste PS mais
à laquelle se rallie EELV l’emporte au
2e tour (65,75%) face à M.Havard
pour la liste UMP/UDI (28,77%).
ꟷ Présidentielle 2017 : E.Macron
arrive en tête au 1er tour (30,31%)
devant F.Fillon (23,41%) et J-
L.Mélenchon (22,84%).
Aux élections européennes de 2019,
un nouveau mouvement s’opère
avec la montée en puissance d’EELV
qui arrive en 2e position (20,92%)
derrière la liste LaRem/Modem
(28,76%). Montée en puissance qui
répond à la fois à une actualité
mondiale et à une prise de conscience
grandissante des enjeux
environnementaux parmi les électeurs :
En effet, si le bassin lyonnais offre le
visage positif d’une économie
dynamique, d’une forte capacitée
d'accueil des entreprises et d’un taux
de chômage au plus bas depuis dix ans
(le cabinet Arthur Loyd classe Lyon
pour la 3e année consécutive à la 1ère
place du classement des métropoles
françaises les plus attractives), son
cadre environnemental est
particulièrement perfectible en raison
notamment d’une multiplication des
pics de pollution, et des axes routiers
saturés.
De fait, la question écologique polarise
les campagnes municipales et
métropolitaines tant elle semble au
coeur des préoccupations des
Lyonnais : dans un sondage Ipsos
datant de novembre 2019, les
personnes interrogées plaçaient
l’environnement en tête des sujets
prioritaires (46%).
A ce contexte, on doit ajouter des
enjeux politiques et un climat de
division au sein de LaREM où des
listes dissidentes sont apparues face
aux candidats investis :
Dans une configuration identique
quoique plus épineuse qu’à Paris en
raison du double scrutin, deux
candidats issus de LaREM
s’opposent dans chacune des
élections :
ꟷ Pour la métropole : nommé Ministre
de l’Intérieur en 2017, Gérard
Collomb avait quitté la présidence de
la Métropole au profit du vice-
président de l’époque, David
Kimelfeld. Ce dernier , qui avait
refusé au retour de son mentor à la
mairie de Lyon en 2018 de lui
rétrocéder sa place, a décidé de se
présenter à la présidence de la
Métropole contre Gérard Collomb.
Malgré d’ultimes négociations début
septembre 2019 en vue d’un accord
pour les élections à venir, les deux
hommes campent sur leurs positions.
Lors d’un sondage datant de
novembre 2019, réalisé par Ipsos,
interrogeant la notoriété des
candidats, D.Kimelfeld n’obtenait que
24% d’opinions favorables et n’était
connu que par 34% des personnes
interrogées là où G.Collomb
recueillait 60% d’opinions favorables,
son nom étant clairement ancré dans
la vie des Lyonnais (90% des
répondants le connaissant).
ꟷ Pour la mairie : Yann Cucherat,
ancien gymnaste et adjoint au maire
chargé des sports, a été investi par
LaREM et soutenu par G. Collomb. Il
se retrouve face à une liste dissente
menée par Georges Képénékian :
1er adjoint au maire, il est, après la
nomination de Gérard Collomb au
ministère de l'Intérieur, élu Maire de
Lyon par le conseil municipal, poste
duquel il démissionnera un an après
pour permettre à Gérard Collomb de
récupérer le fauteuil de maire,
redevenant premier adjoint. En début
de campagne, un accord entre G.
Collomb, désireux de briguer la
Métropole, et le Modem devait
aboutir à l’investiture de Fouzyia
Bouzerda (Modem) pour la mairie de
Lyon, ce à quoi G.
Képénékian décide de s’opposer en
se présentant librement. Finalement
début janvier, il décide de coupler sa
candidature avec celle de … David
Kimelfeld !
ꟷ Une liste EELV qui forte de résultats
encourageants lors des
européennes, , mais aussi portée par
la thématique, prioritaire pour les
Lyonnais, de l’environnement et de la
lutte contre la pollution, aura pour
ambition de confirmer cette tendance
favorable. Elle sera conduite par
Bruno Bernard pour la métropole et
Grégory Doucet pour la mairie.
ꟷ A droite, les listes LR sont conduites
par François-Noël Buffet, ancien
secrétaire national de l'UMP chargé
de l'immigration sous Sarkozy, pour
la métropole et Etienne Blanc,
Premier vice-président du conseil
régional d'Auvergne-Rhône-Alpes,
pour la mairie.
ꟷ Pour le RN, la liste métropole est
conduite par Andrea Kotarac, ex-
conseiller régional LFI, et par Agnès
Marion pour la mairie.
ꟷ A gauche, on perçoit une volonté de
rassemblement mais qui n’est pas
partagée par tous : une liste “Gauche
Unie” menée par Renaud Payre pour
la métropole et Sandrine Runel pour
la mairie, regroupe PS, PCF et
Génération-s. Une liste « Lyon en
commun » (LFI) est conduite par
Nathalie Perrin-Gilbert, Maire du 1er
arrondissement de Lyon, pour la
métropole et pour la mairie. Enfin une
liste LO est conduite par Olivier
Minoux, ouvrier dans la chimie pour
la métropole.
ꟷ Au centre, une liste “Les Centristes”
est conduite par Denis Broliquier, et
une liste “100 % citoyens” est menée
par Eric Lafond.
Lyon
12 février 2020
3. ÉLECTIONS
MUNICIPALES
2020
Ce que disent
les sondages :
Nos confrères de BVA ont réalisé fin
janvier un sondage d’intentions de vote
pour les métropolitaines et les
municipales. Si la représentation des
conseillers métropolitains et
municipaux dépend des résultats de
chaque secteur, ce sondage permet
néanmoins d’avoir un premier aperçu
du rapport de forces.
Métropolitaines
ꟷ Le Maire sortant G. Collomb
candidat LaREM arrive en tête des
intentions de vote à 23%, soit 4
points de moins que dans le
précédent sondage réalisé en janvier
par OpinionWay.
ꟷ Il est suivi par la liste EELV
créditée de 20% des voix, ce qui
confirmerait la montée en puissance
réalisée lors des européennes (le
niveau est inchangé par rapport au
sondage d’OpinionWay).
ꟷ La liste dissidente menée par D.
Kimelfel effectue une belle
progression (+5 pts) et est créditée
de 18 % des voix.
ꟷ A droite, la liste LR de F-N.Buffet
recueille 14% des intentions de vote
et 12% pour la liste RN (+3pts).
ꟷ Les listes de gauche arrivent
ensuite, sous la barre des 10%. La
liste « La Gauche Unie » conduite
par Renaud Payre (PS, PCF, DVG)
est créditée de 9% des voix, celle de
LO conduite par Olivier Minoux,
2.5%. Enfin la liste « Lyon en
Commun » (LFI) conduite par
Nathalie Perrin-Gilbert non testée
recueillait pour sa part 3% des voix
dans le précédent sondage
d’OpinionWay.
Municipales
Au 1er tour :
ꟷ Y. Cucherat, candidat choisi par
Gérard Collomb et investi par
LaREM, en 3e position dans le
précédent sondage d’OpinionWay,
arrive en tête des intentions de
vote avec 22% (+7pts).
ꟷ Il est talonné par la liste EELV
conduite par Grégory Doucet,
créditée de 19% (- 2pts), soit 10
points de plus qu’en 2014 et puis
par le candidat LR Etienne Blanc à
18% .soit 12 points de moins qu’en
2014.
ꟷ De son côté, Georges Képénékian
(dissident LaREM) n’obtiendrait que
8%, suivi par la liste « Gauche Unie
» conduite par Sandrine Runel
avec 7% des intentions de vote.
ꟷ La liste RN conduite par Agnès
Marion est créditée de 9% soit un
niveau plus faible qu’en 2014 (12%).
ꟷ La liste LFI conduite par Nathalie
Perrin-Gilbert obtient quant à elle
9%.
Dans l’hypopthèse d’une triangulaire au
2nd tour, la liste EELV arriverait en tête
avec 36% des intentions de vote et
devancerait les listes Y.Cucherat
(LaREM) et E.Blanc (LR) toutes deux à
32%..
Pourquoi suivre
les élections à
Lyon :
ꟷ Parce que pour la 1ère fois à Lyon et
en France, les électeurs voteront 2
fois : pour élire leur maire et leur
président de métropole.
ꟷ Parce qu’en raison du non cumul des
mandats, G. Collomb a choisi de
renoncer à son siège de maire pour
retrouver la présidence de la
métropole, et qu’un bras de fer
l’oppose désormais à celui à qui il
avait cédé son poste en 2017.
ꟷ Parce qu’une bataille de succession
aura lieu pour la mairie mais que la
faible notoriété du candidat investi et
la concurrence d’une liste dissidente
aura pour conséquence possible la
perte de la ville, symbole d’un
ancrage encore trop rare pour
LaREM au profit d’EELV ou de LR.
ꟷ Parce qu’après la ville voisine de
Grenoble gagnée en 2014, EELV
pourrait réitérer la surprise et
remporter une deuxième grande ville.
ꟷ Parce que LR pourrait revenir à Lyon
pour la 1ère fois depuis 1995 et la
défaite de Michel Noir contre
Raymond Barre.
Lyon
12 février 2020