1. MAIRE SORTANT
(étiquette)
POPULATION
RÉSULTATS À LA
PRÉSIDENTIELLE 2017
(5 premiers candidats)
CANDIDATS DÉCLARÉS
(étiquettes)
ÉLECTIONS
MUNICIPALES
2020 Grenoble
Contexte
et enjeux
Les électeurs de Grenoble avaient créé
la surprise lors des élections
municipales de 2014 en élisant à la tête
de leur ville l’écologiste Eric Piolle. En
devançant le candidat PS de la majorité
sortante, le candidat d’Europe-Ecologie
Les Verts avait provoqué un petit
séisme au sein de la gauche
grenobloise. Le parti écologiste – fort de
son bon score aux dernières
européennes – souhaite pour 2020
s’inspirer de cette « première »
grenobloise et la répliquer dans de
nombreuses villes.
Au double mandat d’Alain Carignon
(maire RPR de 1983 à 1995 et
condamné en 1996 pour corruption),
avait succédé le socialiste Michel
Destot, à la tête de la ville pendant 19
ans. En 2014, ce dernier avait décidé
de ne pas se représenter et de soutenir
la candidature de son premier adjoint
Jérôme Safar.
Mais, dans un contexte national très
défavorable au Parti socialiste, Jérôme
Safar (25%) avait été devancé dès le
premier tour par Eric Piolle (29%) avec
une liste rassemblant EELV, le Parti de
gauche, Les Alternatifs et des réseaux
citoyens. Jérôme Safar ayant refusé de
s’unir à EELV au 2nd tour (et perdant
l’investiture PS à cette occasion), Eric
Piolle avait été élu avec 40% des voix à
l’issue d’une quadrangulaire où étaient
également présents l’UMP et le Front
national.
Grenoble est ainsi devenue en 2014
l’une des rares grandes villes dirigées
par un maire écologiste, avec Bègles
(Noël Mamère) et Sevran (S. Gatignon)
et la seule de plus de 100 000
habitants.
Ancrée à gauche (François Hollande a
recueilli 64% des voix au 2nd tour de la
présidentielle de 2012 et Jean-Luc
Mélenchon y est arrivé en tête au 1er
tour en 2017) Grenoble, a confirmé son
tropisme écologiste lors des dernières
élections européennes : la liste EELV
menée par Yannick Jadot y a recueilli
22,4% des voix (contre 13,5% au
niveau national), juste derrière la liste
LaREM.
Ces résultats peuvent donner bon
espoir à Eric Piolle, qui a annoncé sa
candidature pour un 2nd mandat en
septembre dernier. Outre le soutien des
partis et associations de sa majorité, le
maire de Grenoble peut compter avec
le soutien de la France Insoumise, de
Génération.s, de Place publique, du
PCF mais aussi du Parti animaliste.,
mais aussi de l’appui de personnalités
comme Anne Hidalgo.
ꟷ Eric Piolle (EELV-LFI-PCF-
Génération.s…)
ꟷ Olivier Noblecourt
(PS-MRC-PRG)
ꟷ Émilie Chalas
(LaREM-MoDem)
ꟷ Alain Carignon (DVD)
ꟷ Mirelle D'Ornano
(Les Patriotes)
ꟷ Damien Berthélémy
(Rassemblement national)
ꟷ J-L. Mélenchon (28,9%)
ꟷ E. Macron (28,6%)
ꟷ F. Fillon (15,1%)
ꟷ B. Hamon (10,8%)
ꟷ M. Le Pen (10,7%)
158 180 hab. (2016)
Eric Piolle (EELV)
28 février 2020
2. ÉLECTIONS
MUNICIPALES
2020
Contexte et enjeux (suite)
Face au maire, plusieurs candidats se
sont déclarés :
ꟷ Olivier Noblecourt, délégué
interministériel à la prévention et à la
lutte contre la pauvreté des enfants
et des jeunes dans le Gouvernement
d’Edouard Philippe et artisan du «
Plan Pauvreté » d’Emmanuel
Macron, a annoncé sa candidature et
est soutenu par le Parti socialiste et
le MRC. Olivier Noblecourt a quitté
ses fonctions au Gouvernement le 6
janvier dernier pour pouvoir faire
campagne.
ꟷ L’ancien membre du Gouvernement
d’Edouard Philippe aura face à lui la
candidate désignée par LaREM en
juillet dernier, Emilie Chalas, députée
de la majorité en Isère.
ꟷ A droite, l’ancien maire Alain
Carignon condamné pour corruption,
fait son grand retour sur la scène
politique grenobloise. Revenu siéger
au conseil municipal en décembre
dernier (présent en 9ème position sur
la liste UMP en 2014, et donc non
élu, il a profité de la démission
récente de deux conseillères
municipales), il a annoncé dans le
même temps sa candidature à
l’élection municipale. Se présentant «
sans étiquette », il ne bénéficiera
sans doute pas du soutien officiel de
LR, même si le parti de droite pourra
difficilement présenter quelqu’un face
à lui. L’ancien maire semble en tous
cas désireux de médiatiser son retour
et d’affronter directement et souvent
assez vivement le maire, comme en
témoigne le début de campagne.
ꟷ A l’extrême droite deux candidats ont
été désignés, Mireille d’Ornano pour
les Patriotes et Damien Barthélémy
pour le Rassemblement national. Si
le rassemblement national n’avait fait
que 11% aux élections européennes
à Grenoble (contre 23% au niveau
national) il était toutefois parvenu en
2014 dans un contexte certes
différent à se qualifier au second
tour.
Ce que disent
les sondages
Un premier sondage avait été réalisé
par nos confrères d’Odoxa en octobre
dernier. Il faisait apparaître qu’Eric
Piolle abordait le scrutin en position
plutôt confortable puisqu’il était crédité
de 32% des voix au 1er tour (soit 3 pts
de plus qu’en 2004). Il révélait
également que dans une ville où
François Fillon n’avait obtenu que 15%
des voix et la liste de LR aux
européennes 6%, Alain Carignon
recueillerait 20% des voix, témoignant
de son ancrage. D’autant que le
sondage d’Odoxa le faisait s’affronter à
une liste LR (testée sans tête de liste)
qui recueillait 6% des voix. La
candidate LaREM était créditée de 18%
des voix et la liste PS – testée
également sans tête de liste – de 11%
des voix.
Ipsos a publié fin février un nouveau
sondage qui confirme les deux
premiers enseignements du sondage
Odoxa à savoir :
· Une avance confortable de la liste
conduite par Eric Piolle : 36% des
intentions de vote au premier tour.
· La liste conduite par Alain Carignon
autour de 20% des voix, soit le même
niveau que dans l’enquête Odoxa, dans
laquelle était pourtant testée une liste
LR.
Toujours d’après cette enquête Ipsos,
la liste d’Olivier Noblecourt soutenue
par le PS obtiendrait 19% des voix,
devant la liste de La République en
Marche d’Emilie Chalas en 4e position
avec 16% des voix. Si la dispersion des
listes au 1er tour est pour l’heure plutôt
favorable au maire sortant, une
possible alliance au 2nd tour entre les
listes d’Olivier Noblecourt et d’Emilie
Chalas serait susceptible sur le papier
de le menacer.
Pourquoi
suivre l’élection
municipale à
Grenoble ?
Parce qu’Europe-Ecologie Les Verts
souhaite réaliser dans de nombreuses
villes, ce qu’Eric Piolle avait réussi à la
surprise générale en 2014 à Grenoble :
devancer le PS sortant et s’imposer à
la gauche.
Parce que la tentative de retour d’Alain
Carignon 25 ans après son départ
interroge sur le renouvellement de la
classe politique en France.
Parce qu’un ancien membre du
Gouvernement d’Edouard Philippe –
soutenu par le PS – affrontera la
candidate LaREM.
Grenoble
28 février 2020