1. MAIRE SORTANT
(étiquette)
POPULATION
RÉSULTATS À LA
PRÉSIDENTIELLE 2017
(5 premiers candidats)
CANDIDATS DÉCLARÉS
(étiquettes)
ÉLECTIONS
MUNICIPALES
2020 Nice
Contexte et
enjeux
L’ancrage à droite de la ville de Nice est
établi depuis les années 1960 : elle est
la plus grande ville de France à avoir
été dirigé uniquement par la droite
depuis plus de 50 ans. La préfecture
des Alpes-Maritimes se distingue
également des autres grandes villes
françaises par une extrême-droite
particulièrement bien implantée.
Le localisme demeure une variable
importante du jeu politique niçois
longtemps demeuré sous l’emprise de
la dynastie Médecin et de la droite non-
gaulliste. Ce localisme est
généralement assorti de la présence
d’un « homme fort » tel qu’incarné par
Jean et Jacques Médecin (1966-1990),
puis Jacques Peyrat (1995-2008) et
enfin Christian Estrosi (depuis 2008).
On assiste depuis 2014 à un
rééquilibrage du rapport de forces au
sein des droites niçoises. Lors des
municipales de mars 2014, Nice reste
encore dominée par la droite classique :
pour son second mandat Christian
Estrosi y recueille 49% des suffrages
contre 21% pour Marie Christine
Arnautu (FN). Mais un premier
basculement s’opère à partir des
européennes de mai 2014, qui voient le
début d’une montée en puissance de
l’extrême-droite à Nice : la liste du FN
sort en tête du scrutin avec 32 % des
suffrages, devant la liste UMP (27,2 %).
Marine Le Pen, pour le second tour de
l’élection présidentielle de 2017, obtient
à Nice un score de 40% contre 34% au
niveau national. Et si, lors des
législatives de la même année, Jean-
Pierre Daugreilh, candidat RN arrive en
3e position lors du 1er tour (12%), aux
élections européennes de 2019, la liste
« Prenez le pouvoir » soutenue par le
RN arrive en tête dans la ville avec 28%
des voix contre 22% pour la liste de
Nathalie Loiseau (LaREM, Modem et
partenaires).
En manque d’ancrage dans la ville,
LaREM n’a pas encore investi de
candidat à mi-février. Cette retenue
pourrait s’expliquer par les déclarations
de C. Estrosi qui suite à la défaite de la
liste LR lors des dernières législatives,
s’était dit favorable à l’ouverture,
posture qu’il confirme aujourd’hui en
déclarant que sa liste sera une liste de
rassemblement composée non pas
selon l’étiquette politique mais selon la
compétence de ses représentants.
Position critiquée par LR qui s’inquiète
qu’un trop grand nombre de candidats
LaREM présents sur les listes des
candidats LR n’affaiblisse la droite lors
des élections sénatoriales (où seuls les
grands électeurs votent).
ꟷ Christian Estrosi (LR)
ꟷ Philippe Vardon (RN)
ꟷ Benjamin Michaud (UPR)
ꟷ Patrick Allemand (PS)
ꟷ JM Governatori (Alliance
écologiste indépendante et
Europe Écologie - Les Verts )
ꟷ Jean-Marc Chipot (DLF)
ꟷ M. Damiano (lViva ! - FI PCF)
ꟷ B.Kandel (liste droite et
indépendants)
ꟷ F. Fillon (26%)
ꟷ M. Le Pen (25%)
ꟷ E. Macron (21%)
ꟷ J-L.Mélenchon (17%)
ꟷ B. Hamon (4%)
340 017 hab. (2017)
Christian Estrosi (LR)
12 février 2020
2. ÉLECTIONS
MUNICIPALES
2020
Face au maire sortant, plusieurs
candidats se sont déclarés :
Phillipe Vardon (vice-président RN au
conseil régional PACA) sera candidat
pour l’extrême droite. Porté par la
dynamique des dernières européennes
lors desquelles la liste LR n’avait
obtenu que 12%, il devient le principal
opposant au maire sortant. Figure des
mouvements identitaires, il avait été
banni du FN en 2013 puis réintégré lors
des régionales de 2015 par Marion
Maréchal. Elu à la région, avant de
participer à la campagne présidentielle
de Marine Le Pen en 2017, il entre au
bureau national du RN lors du congrès
de 2018, et prend la direction adjointe
de la campagne des européennes en
2019. Déjà candidat en 2008 et 2014
sous la bannière des identitaires niçois,
il avait obtenu 3 et 4%.
Alors qu’en 2014, une liste d’union de
la gauche avait été menée par le
représentant PS Patrick Allemand (pour
un score de 15%), en 2020, la gauche
est marquée par la désunion : hormis la
liste PS toujours conduite par Patrick
Allemand, la liste « Viva ! », menée par
Mireille Damiano, regroupe FI, PCF et
divers gauche et souhaite co-construire
son programme en écoutant les
propositions des Niçois. Enfin la Liste
« Nice écologique » menée par Jean-
Marc Governatori rassemble les partis
Génération Écologie, Cap21, Europe
Écologie Les Verts et l'Alliance
écologiste indépendante (AEI) .
A droite, Debout la France est
représentée par Jean-Marc Chipot,
entrepreneur de 53 ans. Le parti pro-
Frexit UPR (Union populaire
républicaine), présidé par François
Asselineau, est représenté par
Benjamin Michaud. La liste « Droite et
indépendants » est menée par le
colonel (ER) Benoît Kandel qui se
présente contre le maire sortant dont il
a été le premier adjoint pendant cinq
ans de 2008 à 2013.
Notons enfin qu’Eric Ciotti (député LR),
sans se déclarer officiellement, avait
affirmé en octobre 2018 s’engager
dans la préparation des municipales de
2020. Un sondage Elabe réalisé le 27
mars 2019 sur cette hypothèse le
plaçait à quasi égalité avec Christian
Estrosi. Le 14 novembre 2019, Eric
Ciotti annonçait qu’il ne serait
finalement pas candidat et expliquait «
refuser le risque de conflit et de
division » que sa candidature pourrait
entraîner. E. Ciotti avait notamment
accusé C. Estrosi de pratiquer
un double langage » et de solliciter
l'investiture LaREM/Modem en même
temps que celle des Républicains.
LaREM - deux candidats déclarés sans
investiture se sont finalement retirés :
Cédric Roussel (Député de la 3e
circonscription des Alpes-Maritimes)
renonce à se présenter fin janvier et
déclare « nous sommes à trois
semaines de la date du début de dépôt
des listes pour les prochaines élections
municipales, six semaines du premier
tour et mon mouvement ne s’est
toujours pas prononcé sur Nice, 5e ville
de France. Dans le même temps, le
maire sortant clame haut et fort rejeter
le soutien et les valeurs que pourrait lui
apporter notre mouvement, rendant
ainsi impossible toute co-construction
d’un projet commun ». De son côté,
Joëlle Martinaux, ex-adjointe au maire
de Nice qui après avoir demandé
l’investiture LREM avait été démise de
ses délégations puis démissionnée de
son poste d’adjointe, a annoncé le 30
janvier suivre les directives de LaRem
« de ne pas présenter de candidat face
à Christian Estrosi. Et est disponible
pour accompagner le maire sortant sur
les dossiers de la santé et du social ».
Ce que disent
les sondages
4 sondages ont été rendu publics
depuis mars 2019 par Elabe, Ipsos et
Ifop, ce dernier datant de décembre
2019 :
Il montre d’abord que Christian Estrosi
pourrait remporter le scrutin dès le 1er
tour (51% - 49% en cas de non
investiture de Cédric Roussel)
améliorant ainsi son score de 2014.
Le candidat RN Phillipe Vardon
obtiendrait 17% (19% en cas de non
investiture de Cédric Roussel)
confortant les résultats observés lors
des européennes.
La liste écologiste menée par Jean-
Marc Governatori arriverait en 3e
position (13%)
Les listes PS et Viva étant créditées
respectivement de 7% et 6% ne leur
permettant d’accéder à un second tour.
Cédric Roussel, candidat LREM non
investi à mi-janvier, obtiendrait 4% en
cas d’investiture, 2% sinon.
Ces résultats montrent que Christian
Estrosi, aidé par sa promesse de
rassemblement et d’ouverture à la
majorité, mais surtout depuis le
renoncement d’Éric Ciotti, devrait
remporter aisément le scrutin de mars
prochain.
Pourquoi
suivre l’élection
municipale à
Nice ?
ꟷ Parce que le positionnement à venir
de LaREM sera signifiant : si le parti
présidentiel soutient Cédric Roussel,
cela n’aura pas d’effet sur les
équilibres en place ni sur le scrutin
mais ne mécontentera pas ses élus
locaux, au contraire, s’il soutient
Christian Estrosi, il sera associé à
son succès, représenté au sein de
l’équipe municipale conformément à
la promesse du maire et pourra
renforcer, à défaut d’un ancrage, à
tout le moins sa présence dans la
région.
ꟷ Parce que Christian Estrosi pourrait
cependant décider de suivre les
directives LR et ne pas intégrer à sa
liste de candidats LaREM/Modem.
D’ailleurs, ce rapprochement rendu
nécessaire par le risque présenté par
la candidature d’E. Ciotti n’est peut-
être plus d’actualité.
ꟷ Pour confirmer ou infirmer la montée
en puissance à Nice du RN depuis
les européennes de 2019.
Nice
12 février 2020