1. MAIRE SORTANT
(étiquette)
POPULATION
RÉSULTATS À LA
PRÉSIDENTIELLE 2017
(5 premiers candidats)
CANDIDATS DÉCLARÉS
(étiquettes)
ÉLECTIONS
MUNICIPALES
2020 Marseille
Contexte et
enjeux
Les prochaines élections
municipales s’annoncent historiques
à Marseille. Pour la première fois
depuis un quart de siècle, l’actuel maire
Jean-Claude Gaudin (LR) ne sera pas
candidat laissant un siège vide et
surtout très convoité avec vue
imprenable sur Notre-Dame-de-la-
Garde.
Autrefois acquise à la Gauche du temps
de son riche passé industriel, elle est
devenue à partir de la fin des années
80 et du déclin de son industrie une
terre de prédilection pour le vote
protestataire et l’extrême-droite :
Ainsi, le Front national avait présenté,
dès 1989, une liste pour les élections
municipales et s’était qualifié au 2nd tour
dans les huit secteurs de la ville,
totalisant au total 13,58% des voix (les
élections à Marseille se font par
secteur et non pas arrondissement : un
secteur réunissant deux
arrondissements). Il obtiendra 6 ans
plus tard, en 1995, 21,99% des voix.
Jean-Marie Le Pen est ensuite arrivé en
tête du 1er tour de l’élection
présidentielle de 1995 (22,32%) et de
2002 (23,34%) et le Front national a
réussi à remporter une mairie de
secteur dans les quartiers nord en 2014
à la faveur d’une triangulaire. Le parti
de Marine Le Pen est ensuite arrivé très
largement en tête des dernières
élections européennes sur l’ensemble
de la ville (26,31% devant LaREM à
20,56%) raflant la première place dans
12 des 16 arrondissements de la ville.
A gauche, Jean-Luc Mélenchon est
arrivé en tête au 1er tour de la
présidentielle de 2017 (24,8%) suivi de
près par Marine Le Pen (23,66%),
Emmanuel Macron arrivant pour sa part
en 3ème position (20,44%). Une
dynamique pour la France insoumise
qui s’est confirmée avec l’élection de
son leader comme député de la 4e
circonscription des Bouches-du-Rhône
(centre-ville de Marseille).
Dans ce contexte, la succession de
Jean-Claude Gaudin met en lumière un
climat politique local miné par
d’importantes divisions :
Dans une ville toujours marquée par de
très fortes inégalités sociales et
territoriales (25% de la population vit
sous le seuil de pauvreté selon
l’INSEE), la question de son bilan est
soumise à controverse depuis,
notamment, les effondrements
d’immeubles rue d’Aubagne en
novembre 2018 et le rapport de la
Chambre régionale des comptes
mettant en cause la gestion de Jean-
Claude Gaudin. Ainsi selon nos
confrères d’Ipsos, plus de la moitié des
Marseillais (57%) considèrent que le
travail de la municipalité depuis 2014 a
été médiocre ou mauvais.
Liste Printemps marseillais (PCF,
PS, LFI) conduite par M. Rubirola
Liste Marseille avant tout (DVG)
conduite par S. Ghali
Liste Europe Ecologie Les Verts
(EELV) conduite par S. Barles
Liste Les Écologistes (Union des
démocrates et des écologistes)
conduite par C. Madrolle
Liste La République en marche
conduite par Yvon Berland
Liste Divers droite conduite par
Bruno Gilles
Liste Les Républicains conduite
par Martine Vassal
Liste Rassemblement national
conduite par Stéphane Ravier
J-L. Mélenchon (24,8%)
M. Le Pen (23,7%)
E. Macron (20.4%)
F. Fillon (19,8%)
B. Hamon (5,3%)
862 211 hab. (2016)
Jean-Claude Gaudin (LR)
14 février 2020
2. ÉLECTIONS
MUNICIPALES
2020
La droite en ordre dispersé : désignée
(avec le soutien de Jean-Claude
Gaudin) tête de liste des Républicains,
Martine Vassal (Présidente du Conseil
départemental des Bouches-du-Rhône,
de la Métropole Aix-Marseille et
adjointe de Jean-Claude Gaudin
pendant 14 ans de 2001 à 2014) aura
face à elle une liste dissidente menée
par le Sénateur et ancien Maire du 3ème
secteur Bruno Gilles. Président de la
fédération LR des Bouches-du-Rhône
(jusqu’à sa démission fin 2019),
initialement soutenu par Renaud
Muselier (actuel Président LR de la
région Provence-Alpes-Côte-D’azur, 1er
adjoint de Jean-Claude Gaudin
pendant 12 ans et aujourd’hui en froid
et très critique avec lui), la candidature
de Bruno Gilles a été rejetée par la
commission nationale des investitures
des Républicains, dont il a depuis
démissionné.
Une union de la gauche et des
écologistes inaboutie : la conseillère
départementale écologiste Michèle
Rubirola, mènera une large (et inédite)
union de la gauche avec une forte
« coloration » verte. Refusée par EELV,
cette liste sera soutenue par une
dizaine de partis de gauche dont le
Parti socialiste, Génération.s, Place
publique, quelques anciens militants
d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV),
mais aussi La France insoumise (LFI)
qui sera représentée notamment par la
suppléante de Jean-Luc Mélenchon,
Sophie Camard. Elle a reçu, début
janvier, le soutien de Benoît Payan, le
chef de file de l’opposition (PS) au
conseil municipal qui a renoncé à se
présenter afin de ne pas « servir de
prétexte à la division ».
Cette union reste toutefois inaboutie : la
sénatrice Samia Ghali, en rupture avec
le Parti socialiste ayant décidé de se
présenter seule tout comme Sébastien
Barles pour EELV et Christophe
Madrolle pour l’Union des écologistes.
Tardive et maintes fois repoussée,
l’annonce de la stratégie de La
République en Marche pour Marseille a
finalement eu lieu en décembre. Il y
aura donc une liste LaREM, qui sera
menée par Yvon Berland, ancien
Président de la faculté d’Aix-Marseille
et accueillera notamment Caroline
Pozmentier (ex LR et adjointe de Jean-
Claude Gaudin).
Rompant avec ce paysage
mouvementé, Stéphane Ravier (maire
du 7ème secteur) a, pour sa part,
annoncé dès septembre qu’il mènerait
la liste du Rassemblement national
pour les prochaines municipales à
Marseille.
Ce que disent
les sondages
Nos confrères d’Ipsos ont réalisé mi-
janvier un sondage d’intentions de vote
sur l’ensemble de la ville. Si la
représentation au Conseil municipal
dépend des résultats de chaque
secteur, ce sondage permet néanmoins
d’avoir un premier aperçu du rapport de
forces, lequel laisse à penser que le
second tour est encore très incertain.
La candidate des Républicains arrive
en tête des intentions de vote à 23%,
loin devant la liste dissidente menée
par Bruno Gilles, créditée de 7% des
voix. Un score toutefois bien en deçà
des 38% recueillis par Jean-Claude
Gaudin en 2014.
Elle est talonnée de très près par la
liste du Rassemblement national
créditée de 22% des voix, soit
quasiment son niveau de 2014 (23%),
ce qui laisse présager une victoire
possible dans certains secteurs.
La gauche et les écologistes
dispersées arrivent ensuite. La liste du
« Printemps marseillais » conduite par
Michèle Rubirola est créditée de 16%
des voix, celle d’Europe Ecologie Les
Verts de 14%. La liste Divers gauche
de Samia Ghali pourrait pour sa part
recueillir 7% des voix et celle de
l’écologiste Christophe Madrolle 3%. A
gauche c’est donc de leurs scores au
1er tour que dépendront la nature et les
stratégies d’alliance pour le 2nd tour.
Dans cette offre politique fragmentée
autant à droite qu’à gauche, la liste de
La République en Marche se retrouve
en dessous de la barre des 10% avec
8% d’intentions de vote.
Pourquoi suivre
l’élection
municipale à
Marseille ?
ꟷ Parce qu’après 25 ans de mandat
Jean-Claude Gaudin rend les clés
de l’Hôtel de ville alors que sa
famille politique s’est divisée et
qu’elle doit, pour l’avenir, tenir
compte du jugement sévère à
l’égard de son mandat ce qui laisse
l'avenir politique de la deuxième
ville de France extrêmement ouvert.
ꟷ Parce qu’une union de la gauche
inédite aura lieu à Marseille autour
d’une candidate écologiste dissidente
ꟷ Parce que le Rassemblement
national pourrait à nouveau réaliser
un score important !, voire arriver en
tête sur la ville, conserver son
secteur tout en en conquérant peut-
être un nouveau dans le Nord ou
l’Est de la ville.
Marseille
14 février 2020