1.
LA LOIRE ET SA REGION Actualité
Rédaction : 6 Esplanade de France, CS16438, 42964 Saint-Etienne Cedex 9 - 04 77 91 47 47 - Fax : 04 77 91 48 99 - lprchefinfo42@leprogres.fr
10 I LE PROGRES - MERCREDI 28 MAI 2014 LOI
« Je ne
démissionne pas
de l’UMP ; je me
mets en congé »
Yves Nicolin,
député maire
de Roanne
« Vice-président
départemental de
l’UMP, je ne partici-
perais pas à la vie
du mouvement tant
q u e l e c o n g r è s
national d’octobre
ne se sera pas réuni.
Je veux y voir plus
clair avant de voir si
je continue à l’UMP
ou pas, et pour l’ins-
tant on n’y voit pas
clair. Face à cet
emballement, il n’y
avait pas d’autre
alternative que la
démission en bloc
du bureau, incluant
donc celle de son
p ré s i d e n t J e a n -
François Copé.
Je suis déçu par ce
qui se passe, on
n’adhère pas un
parti politique pour
être emmerdé par
des histoires de fric.
Mais considérant
que le travail du
g r o u p e U M P à
l’Assemblée natio-
nale doit être disso-
cié du parti politi-
que, que nous avons
besoin d’une oppo-
sition forte, unie et
rassemblée, il paraît
évident de préciser
que je reste membre
de ce groupe et que
je continuerai à
siéger dans les com-
missions sous cette
étiquette. »
« Abasourdi
mais qu’à moitié »
Paul Salen,
député du Forez
« Je suis abasourdi
mais qu’à moitié.
Lors de sa désigna-
tion contestée à la
p r é s i d e n c e d e
l ’ U M P e n 2 011,
Copé aurait déjà dû
démissionner. Car
cette affaire Bygma-
l i o n d o n n e u n e
image déplorable
non seulement de
lui mais aussi de la
politique en géné-
ral. Moi, personnel-
lement, j’ai honte et
je m’interroge sur
mon devenir dans
c e g r o u p e . E t
qu’allons-nous dire
aux militants qui
ont donné des mil-
lions d’euros pour
renflouer le parti
quand les comptes
de la campagne de
Nicolas Sarkozy ont
é t é i n v a l i d é s ?
D’ailleurs, moi, à
l’époque, j’étais
contre assumer la
mauvaise gestion
du parti.
Tout cela génère
bien sûr une divi-
sion interne mais je
soutiens le triumvi-
r a t d e P r e m i e r s
ministres pour en
assurer la direction,
en attendant de
désigner un nou-
ve a u p ré s i d e n t .
Cela devra être un
sage, dont l’autorité
et la compétence ne
se discutent pas. »
« L’UMP
se relèvera »
Dino Cinieri,
député et président
UMP Loire
« C’est la déception
la plus totale mais
j ’ a t t e n d s p l u s
d’explications avec
l’enquête en cours
car nous avons un
devoir de vérité vis-
à-vis de nos mili-
tants. Mais à ceux
qui rêvent d’implo-
sion de l’UMP, je
peux leur dire qu’il
n’y en aura pas :
elle se relèvera.
D’ailleurs c’est une
b o n n e c h o s e , l a
nouvelle direction
collégiale avec trois
anciens premiers
ministres, en atten-
dant que soit élu un
nouveau président.
Mais attention, il ne
devra pas participer
à la primaire en vue
de la présidentielle
de 2017 ».
« Permettre
une refondation
du parti »
Jean-Pierre Taite,
maire de Feurs
« Cette démission
collective est une
bonne décision. La
tenue d’un congrès
en octobre va per-
mettre une refonda-
tion du parti.
En attendant, je
trouve que c’est
judicieux d’avoir
choisi trois anciens
Premiers ministres,
pour en assurer la
direction collégiale.
C e s o n t t r o i s
hommes d’expé-
rience qui pourront
apporter un pré-
cieux soutien au
parti.
Un congrès est une
c h o s e s i m p l e à
organiser. Cela fait
partie du chemine-
ment de la vie d’un
parti. L’UMP, c’est
une union de ten-
dances différentes.
C’est une richesse.
Cela va être l’occa-
sion de renouveler
les équipes. Il va se
dégager des majori-
tés pour présenter
ensuite un projet
bien établi pour les
prochaines échéan-
ces. »
LES AUTRES RÉACTIONS À L’UMP
« Nous pouvions penser que ce genre
de pratiques appartenait au passé »
Régis Juanico, député, ancien trésorier du PS
« Cette démission n’est pas une surprise. Nous savions
qu’il y avait des règlements de comptes en interne.
Et les finances sont au cœur de ceux-ci. Ce qu’on ne savait pas, c’est
l’ampleur de la dissimulation des fausses factures et donc l’infraction
à la loi électorale. On parle aujourd’hui de 10 millions d’euros. Nous
pouvions penser que ce genre de pratiques appartenait au passé car,
dans notre pays, le financement des partis politiques est très encadré.
Heureusement, la justice finie toujours par rattraper les coupables ».
« Les Français sont dégoûtés
de ces pratiques politiques »
Sophie Robert, secrétaire départementale du FN
« Si Copé a magouillé les comptes de son parti,
il est normal qu’il se retire. Ça ne changera rien à
la politique que prône l’UMP où il n’y a aucune ligne claire. L’UMP
est en train d’imploser. Le problème est que ces gens qui sont
aujourd’hui sur la sellette nous ont gouvernés. Malheureusement,
ce genre d’affaires éclabousse tous les partis et les Français sont
dégoûtés de ces pratiques politiques. Heureusement, les Européen-
nes ont placé le FN en tête et redonné de l’espoir au peuple ».
« Les principaux responsables
sauront en tirer les conséquences »
François Rochebloine, président UDI Loire
« Je crois que Jean-François Copé n’avait pas d’autre
alternative que celle de démissionner. Si je me gar-
derai bien de faire d’autres commentaires sur une affaire interne à
l’UMP, je ne doute pas que les principaux responsables sauront en tirer
les conséquences et prendre les dispositions nécessaires pour un bon
fonctionnement. Pour le reste, c’est à la justice de faire son travail. »
Vous avez assisté mardi matin
au bureau politique de l’UMP,
qui a vu le départ
de Jean-François Copé.
Quelle était l’ambiance ?
Il y a eu beaucoup d’interroga-
tions. On pouvait tout casser.
Nous avons évité cela en pen-
sant à l’unité du parti.
La démission
de Jean-François Copé
était-elle inéluctable ?
Il y a eu une démission collecti-
ve de l’équipe dirigeante, pas
seulement de Jean-François
Copé. La pression médiatique
étaitterrible.Illuiétaitdifficile
de continuer. Nous croyons ses
explications sur cette affaire
Bygmalion. Maintenant, c’est à
la justice de faire son travail.
La solution de direction
collégiale, avec trois anciens
Premiers ministres,
vous convient-elle ?
Oui parce qu’elle va nous per-
mettre de préparer notre con-
grès qui élira notre futur prési-
dent et définira la ligne
politique pour l’avenir, dans la
sérénité, je l’espère.
Cette solution devrait rassurer
nos militants et les associer à la
réflexion.
Qu’attendez-vous
de la future UMP ?
Nous devons redevenir le pre-
mier parti de France. Pour y
parvenir, nous ne pouvons pas
continuer comme cela. Nous
devons nous reconstruire pour
mettreenplaceunvraipartide
rassemblement, tout en res-
pectant la ligne définie. Je sou-
haiterais tellement que l’on
arrête de se diviser.
Le président de l’UMP
devra-t-il se tenir en dehors
de la course à l’élection
présidentielle ?
Je ne sais pas. Nous aurons des
discussions sur ce sujet. Mais le
problème c’est le quinquennat
qui est une catastrophe. J’étais
pour, je me suis trompée.
L’inconvénient est que certains
ne pensent qu’à la présidentiel-
le et on oublie l’intérêt de la
France.
L’UMP derrière le FN
aux Européennes. Ce fut un
mauvais dimanche électoral ?
Je déplore ces résultats qui pla-
cent la France au banc de
l’Europe. Ce vote défouloir
affaiblit encore plus l’image du
pays qui est suffisamment
détériorée par la politique du
président de la République. La
seule satisfaction est que le
PPE (NDLR : partis de droite
européens)agagnéenEurope.
Pensez-vous que les 24
députés européens du FN
seront plus présents
que ne l’étaient
leurs trois prédécesseurs ?
Ceux qui étaient là, dans la
mandature précédente, ne tra-
vaillaient pas ; il n’y a pas de
raison que ça change. Le FN
profite du système. Les leçons
d e m o r a l e d e c e s g e n s
m’écœurent.
Après ces élections,
qu’attendez-vous
de l’Europe ?
Qu’elle soit plus ferme avec la
France. Notre pays ne peut
plus continuer à s’endetter
comme il le fait. L’État doit
faire des économies.
J’attends aussi qu’il y ait un
véritable esprit européen
autour de la défense, l’énergie,
l’environnement. Il faut dépas-
ser les intérêts nationaux.
Soutiendrez-vous la
candidature de Jean-Claude
Juncker à la présidence de
la Commission européenne ?
Elle ne me pose pas de problè-
me. J’aurais préféré que
MichelBarnierquiafaituntra-
vail remarquable en tant que
commissaire au Marché inté-
rieur, soit le candidat PPE. Une
chose est sûre : nous ne serons
pas tendres avec la Commis-
sion qui ne doit pas s’occuper
de tout. C’est ce que nous
demandent les électeurs.
Recueilli par
Dominique Goubatian
« Sereconstruireàl’UMPetmettreen
placeunvraipartiderassemblement »
Interview. La Ligérienne Françoise Grossetête, députée européenne réélue dimanche,
croit aux explications données par Jean-François Copé sur l’affaire Bygmalion.
Après sa démission, elle attend maintenant que « la justice fasse son travail »
I Françoise Grossetête « déplore les résultats des Européennes
qui placent la France au banc de l’Europe ». Photo Celik Erkul
10 I LE PROGRES - MERCREDI 28 MAI 2014
« Je ne
démissionne pas
de l’UMP ; je me
mets en congé »
Yves Nicolin,
député maire
de Roanne
« Vice-président
départemental de
l’UMP, je ne partici-
perais pas à la vie
du mouvement tant
q u e l e c o n g r è s
national d’octobre
ne se sera pas réuni.
Je veux y voir plus
clair avant de voir si
je continue à l’UMP
ou pas, et pour l’ins-
tant on n’y voit pas
clair. Face à cet
emballement, il n’y
avait pas d’autre
alternative que la
démission en bloc
du bureau, incluant
donc celle de son
p ré s i d e n t J e a n -
François Copé.
Je suis déçu par ce
qui se passe, on
n’adhère pas un
parti politique pour
être emmerdé par
des histoires de fric.
Mais considérant
que le travail du
g r o u p e U M P à
l’Assemblée natio-
nale doit être disso-
cié du parti politi-
que, que nous avons
besoin d’une oppo-
sition forte, unie et
rassemblée, il paraît
évident de préciser
que je reste membre
de ce groupe et que
je continuerai à
siéger dans les com-
missions sous cette
étiquette. »
« Abasourdi
mais qu’à moitié »
Paul Salen,
député du Forez
« Je suis abasourdi
mais qu’à moitié.
Lors de sa désigna-
tion contestée à la
p r é s i d e n c e d e
l ’ U M P e n 2 011,
Copé aurait déjà dû
démissionner. Car
cette affaire Bygma-
l i o n d o n n e u n e
image déplorable
non seulement de
lui mais aussi de la
politique en géné-
ral. Moi, personnel-
lement, j’ai honte et
je m’interroge sur
mon devenir dans
c e g r o u p e . E t
qu’allons-nous dire
aux militants qui
ont donné des mil-
lions d’euros pour
renflouer le parti
quand les comptes
de la campagne de
Nicolas Sarkozy ont
é t é i n v a l i d é s ?
D’ailleurs, moi, à
l’époque, j’étais
contre assumer la
mauvaise gestion
du parti.
Tout cela génère
bien sûr une divi-
sion interne mais je
soutiens le triumvi-
r a t d e P r e m i e r s
ministres pour en
assurer la direction,
en attendant de
désigner un nou-
ve a u p ré s i d e n t .
Cela devra être un
sage, dont l’autorité
et la compétence ne
se discutent pas. »
« L’UMP
se relèvera »
Dino Cinieri,
député et président
UMP Loire
« C’est la déception
la plus totale mais
j ’ a t t e n d s p l u s
d’explications avec
l’enquête en cours
car nous avons un
devoir de vérité vis-
à-vis de nos mili-
tants. Mais à ceux
qui rêvent d’implo-
sion de l’UMP, je
peux leur dire qu’il
n’y en aura pas :
elle se relèvera.
D’ailleurs c’est une
b o n n e c h o s e , l a
nouvelle direction
collégiale avec trois
anciens premiers
ministres, en atten-
dant que soit élu un
nouveau président.
Mais attention, il ne
devra pas participer
à la primaire en vue
de la présidentielle
de 2017 ».
« Permettre
une refondation
du parti »
Jean-Pierre Taite,
maire de Feurs
« Cette démission
collective est une
bonne décision. La
tenue d’un congrès
en octobre va per-
mettre une refonda-
tion du parti.
En attendant, je
trouve que c’est
judicieux d’avoir
choisi trois anciens
Premiers ministres,
pour en assurer la
direction collégiale.
C e s o n t t r o i s
hommes d’expé-
rience qui pourront
apporter un pré-
cieux soutien au
parti.
Un congrès est une
c h o s e s i m p l e à
organiser. Cela fait
partie du chemine-
ment de la vie d’un
parti. L’UMP, c’est
une union de ten-
dances différentes.
C’est une richesse.
Cela va être l’occa-
sion de renouveler
les équipes. Il va se
dégager des majori-
tés pour présenter
ensuite un projet
bien établi pour les
prochaines échéan-
ces. »
LES AUTRES RÉACTIONS À L’UMP
« Nous pouvion
de pratiques ap
Régis Juanico, député
« Cette démission n’es
qu’il y avait des règlem
Et les finances sont au cœur de ceux-ci. C
l’ampleur de la dissimulation des fausses
à la loi électorale. On parle aujourd’hui de
pouvions penser que ce genre de pratiqu
dans notre pays, le financement des part
Heureusement, la justice finie toujours p
« Les Français
de ces pratiqu
Sophie Robert, secrét
« Si Copé a magouillé
il est normal qu’il se
la politique que prône l’UMP où il n’y a
est en train d’imploser. Le problème es
aujourd’hui sur la sellette nous ont gou
ce genre d’affaires éclabousse tous les
dégoûtés de ces pratiques politiques.
nes ont placé le FN en tête et redonné
« Les principau
sauront en tire
François Rochebloine
« Je crois que Jean-Fra
alternative que celle d
derai bien de faire d’autres commentair
l’UMP, je ne doute pas que les principau
les conséquences et prendre les dispos
fonctionnement. Pour le reste, c’est à la
Il y a eu une démission collecti-
ve de l’équipe dirigeante, pas
seulement de Jean-François
Copé. La pression médiatique
étaitterrible.Illuiétaitdifficile
de continuer. Nous croyons ses
explications sur cette affaire
Bygmalion. Maintenant, c’est à
la justice de faire son travail.
La solution de direction
collégiale, avec trois anciens
Premiers ministres,
vous convient-elle ?
Oui parce qu’elle va nous per-
mettre de préparer notre con-
continuer comme cela. Nous
devons nous reconstruire pour
mettreenplaceunvraipartide
rassemblement, tout en res-
pectant la ligne définie. Je sou-
haiterais tellement que l’on
arrête de se diviser.
Le président de l’UMP
devra-t-il se tenir en dehors
de la course à l’élection
présidentielle ?
Je ne sais pas. Nous aurons des
discussions sur ce sujet. Mais le
problème c’est le quinquennat
qui est une catastrophe. J’étais
pays qui est suffisamment
détériorée par la politique du
président de la République. La
seule satisfaction est que le
PPE (NDLR : partis de droite
européens)agagnéenEurope.
Pensez-vous que les 24
députés européens du FN
seront plus présents
que ne l’étaient
leurs trois prédécesseurs ?
Ceux qui étaient là, dans la
mandature précédente, ne tra-
vaillaient pas ; il n’y a pas de
raison que ça change. Le FN
d e m o r a l e d e c e s g e n s
m’écœurent.
Après ces élections,
qu’attendez-vous
de l’Europe ?
Qu’elle soit plus ferme avec la
France. Notre pays ne peut
plus continuer à s’endetter
comme il le fait. L’État doit
faire des économies.
J’attends aussi qu’il y ait un
véritable esprit européen
autour de la défense, l’énergie,
l’environnement. Il faut dépas-
ser les intérêts nationaux.
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