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Géohistoire des naufrages
et patrimoine subaquatique
de l’estuaire de la Loire
Loïc MÉNANTEAU
géographe
LETG Nantes
loic.menanteau@gmail.com
La Légende Maritime du Pays de Retz
Saison 1
Paimbœuf, vendredi 28 août 2020 (révisé le 26-02-2021)
Localisation
de l’estuaire
de la Loire
In : 2012. Atlas permanent de la
mer et du litoral, 7 (Golfe de
Gascogne), Nantes, Géolittomer,
CNRS et université de Nantes.
Les trois sections de l’estuaire de la Loire
Vue aérienne oblique, vers l’ouest, de l’embouchure de l’estuaire de la Loire.
© Samuel Walker / Alamy Banques d’images
Saint-Nazaire
Pointe de
Saint-Gildas
Paimbœuf
Île de Noirmoutier
Pointe de
Chémoulin
Pointe de
Penchâteau
Au nord-ouest de l’île de Noirmoutier, l’ilot du Pilier fait partie de l’histoire de l’estuaire externe de la Loire. Jusqu’à l’époque de
Louis XIV, c’était un repaire de pirates (surtout basques espagnols). Photo aérienne oblique (vers le N), CIM. Coll. Loïc Ménanteau
Fort de l’île du Pilier
(1693, puis 1710-1715,
mais jamais achevé)
destiné à empêcher les
pirates d’utiliser cette
île comme base
d’attaque des navires
entrant et sortant de
l’estuaire de la Loire.
Photo aérienne oblique Drone
Loïc Ménanteau, 15-10-2017
Représentation de naufrages.. Gravure originale du début du XVIIe siècle, coll. Loïc Ménanteau, Nantes
In : Le Petit Parisien, dimanche 6 août 1905. Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Depuis le Moyen-Âge, des centaines de navires ont fait naufrage dans l’estuaire de la
Loire, la plupart en essayant d’y entrer.
Les deux premières causes sont de caractère géographique, car elles sont le résultat de
la morphologie (bathymétrie) de l’estuaire et de son embouchure externe et aux
conditions hydrologiques et climatiques (marées, vents, brume…).
 La cause la plus importante en est la présence, à son embouchure, d’une barre
rocheuse avec des écueils très dangereux pour la navigation, qui ont servi de points
d’accroche à des bancs sableux. Avant la création du chenal artificiel actuel, les navires
devaient tous affronter cet obstacle. C’est pourquoi la plupart des épaves sont localisées
entre Paimbœuf et la zone située devant Saint-Nazaire.
 L’autre cause naturelle est l’existence de mauvaises conditions climatiques, faible
visibilité, vents violents et fortes tempêtes, mais aussi hydrologiques, hauteurs de marée
trop basses.
Principales causes des naufrages
dans l’estuaire de la Loire
Causes physiques et climatiques
Cependant, les naufrages sont aussi dus à des causes humaines, en particulier à des
erreurs de navigation des pilotes et des capitaines qui ont mal calculé leurs routes et les
profondeurs. Comme le montre l’étude des livres de bord, c’est le cas de nombreux
naufrages.
Des pertes importantes ont aussi été provoquées par des événements militaires (ex.
bataille des Cardinaux en 1759, attaque de sous-marins allemands en 1917,
bombardements au début de la seconde guerre mondiale). Il existe enfin des actions
volontaires de sabordement de navires.
Dans les ports et sur les mouillages, comme ceux de Paimbœuf, des incendies peuvent
conduire à la perte d’un ou, par propagation, de plusieurs navires.
Principales causes des naufrages
dans l’estuaire de la Loire
Causes humaines (erreurs de navigation et faits de guerre)
Elles peuvent parfois être mixtes ou multiples
Exemple de la bataille des Cardinaux en 1759, survenue lors d’une tempête.
In : Courrier de l’Égalité, N° 1037, Tome XII, p. 16
Troisième année républicaine, 4 Messidor
(ère ancienne.) Du lundi 22 juin 1795
Coll. Loïc Ménanteau
L’incendie en rade
de Paimbœuf
du jeudi 11 juin 1795
(23 Prairial de l’an 3)
Gravure de Nicolas Ozanne, 1776. Coll. Loïc Ménanteau
Grand incendie
accidentel
en rade de
Paimbœuf,
le 23 Prairial
de l’an 3,
cause de la perte
de six navires
Relation plus
détaillée
In : Feuille nantaise, numéro
266, Sextidi 26 Prairial, l’an
troisième de la République une
et indivisible, p. 354.
Coll. Loïc Ménanteau
11 naufrages sont présentés dans
l’exposition permanente du Centre de
découverte Terre d’estuaire (Cordemais).
Module préparé par Loïc Ménanteau (2019)
https://www.terredestuaire.com/decouvrir/lieu-culturel-
nantes/
Les épaves de navires, obstacles pour la navigation
Carte des épaves recensées par le SHOM en 2020 dans l’embouchure et l’estuaire externe de la Loire. Adapt. Loïc Ménanteau
Les obstacles constitués par les épaves de navires (nombreux naufrages dans l’estuaire
interne de la Loire) peuvent provoquer des accumulations sédimentaires et donner
naissance à des bancs puis à des îlots. Sur le plan manuscrit, indications : Batimens coulés,
navire perdu, navire coulé. Certaines épaves, « fossilisées par les alluvions » pourraient être
conservées presque intactes sous les prairies actuelles.
Rôle sédimentaire des épaves de navires
Détail d’une carte manuscrite de 1746. © BNF GE AA-818 Nantes, 1746
Banc
de
Guérande
Plateau
du Four
La Banche
Plateau
de la Lambarde
Hoëdic
Devant l’embouchure de la Loire (estuaire externe), les fonds
rocheux occupent près de de la moitié de la surface immergée
Les fonds rocheux (roche du socle, mais aussi des grès et calcaires érodés), en rose avec hachures verticales, sont
recouverts, entre les pointements rocheux, d’une faible épaisseur de sédiments. Les sables et les graviers forment la partie la
plus étendue des fonds sédimentaires.
Hauts-fonds rocheux et chenaux de l’estuaire externe
Carte marine du SHOM n° 7395 Côte Ouest de la France. Du Croisic
à Noirmoutier Estuaire de la Loire. Échelle 1 : 50 300,1995.
Trame rouge : haut-fond rocheux (à fleur d’eau ou émergé à basse mer)
Courbe bathymétrique en rouge : 5 m
La Banche, un des plus grands dangers
à l’entrée de l’estuaire de la Loire
forte rupture
de pente
Phare de la Banche construit, à partir
de 1862, par les ingénieurs Chatoney
et Leferme et mis en service le 15-08-
1865. Il a été érigé à environ 80 m au
SE d’une tourelle qui était sur le banc
du Turc. D’une hauteur totale de
30,30 m, il est en pierre de taille de
granit et peint avec de larges bandes
horizontales en noir et blanc. Il a été
inscrit à l’inventaire des monuments
historiques le 02-12-2011.
Carte postale ancienne, vers 1910, Coll. Loïc
Ménanteau
Le Plateau du Four
In : GROUPE 1759 ABC, 2013. Le Plateau du Four. Acteur de la
vie maritime. Hier et aujourd’hui. Piriac-sur-Mer, 116 p. (p. 17).
Au moins 30 naufrages dont une dizaine
localisés :
 1694 : le Phelipeaux, trois-mâts de Saint-Malo
 1702 : l’Entreprenant, trois-mâts nantais revenant de
Guadeloupe
 1705 (18-10) : Emmanuel, voilier suédois (200
tonneaux)
 1713 (18-09) : la Suzanne, trois-mâts nantais
 1714 : le Saint-Jean, morutier (200 tonneaux)
 1723 : la Thérèse, trois-mâts (160 tonneaux) revenant
de Saint-Domingue (Haïti)
 1729 : le Saint-Luc, navire marchand (80 tonneaux)
 1733 (23-01) : le Saint-Luc, navire marchand (55
tonneaux) revenant de Saint-Domingue (Haïti)
 1748 (11-01) : la Gironde, flûte (500 tonneaux) revenant
du Canada
 1759 (22-11) : le HMS Resolution, vaisseau de 74
canons
 1759 (23-11) : le HMS Essex, vaisseau de 74 canons
 1769 (14-12) : l’Affrique, brick négrier au retour de Saint-
Domingue (Haïti)
 1776 (02-08) : le Solide, trois-mâts (450 tonneaux) au
retour de Saint-Domingue (Haïti)
 1790 : les Deux Félicités, voilier français de Marseille
 1793 (20-09) : l’Hermione, frégate (550 tonneaux)
 1793 (08-04) : le Sans souci, brick aviso (140 tonneaux)
 1816 (04) : le Balaou, goélette Exchange de l’US Navy
qui allait être restituée par la France
 1817 (18-12) : le Triton, brick marchand revenant de
Martinique
 Erreur de navigation
 Autres causes : tempêtes…
Vaisseau à trois-mâts à la coque
arrondie. Armes de la Ville de Nantes.
Pierre calcaire sculptée (pierre de
Crazanne). Corps de garde du
cimetière de Champ-fleuri, en face de
l’église Saint-Clément à Nantes, 1619.
© Musée Dobrée - Grand Patrimoine de Loire-
Atlantique
Un estuaire au débouché
d’un bassin versant
représentant le
cinquième du territoire
actuel de la France qui,
depuis la préhistoire
récente, a joué un rôle
considérable dans les
relations commerciales
maritimes (notamment
transatlantiques à partir
de la fin du XVIIe siècle).
Chenal de navigation actuel et plaine estuarienne de la Loire
Composition colorée (bandes 7, 5 et 1)
d’une partie d’une image du satellite
Landsat 7 ETM+ acquise le 14-02-2001
avec masquage de la partie continentale.
Traitement Olivier Geffray et Loïc
Ménanteau
De nombreuses épaves, remontant
parfois jusqu’à la Haute Antiquité,
existent sans doute bien conservées
dans les alluvions des anciens bras
disparus et des anciens sites portuaires,
colmatés soit par évolution naturelle ou
par aménagement hydraulique ou urbain
(pour la période plus récente). Le chenal
actuel de navigation, devenu rectiligne
et unique, ne correspond que très peu
aux anciennes routes suivies par les
navires.
Lampe à huile grecque* (première moitié du Ve siècle av. J.-C.)
trouvée dans la Loire à Cordemais
Comme de très nombreux autres objets archéologiques (du Néolithique à la fin du Moyen-Âge)
découverts fortuitement dans le lit estuarien, cette lampe à huile révèle et symbolise l’existence de
possibles naufrages d’embarcations à des périodes plus anciennes, ce que nous ne traiterons pas
dans cette présentation.
© H. Neveu-Dérotrie - Musée
Dobrée - Grand Patrimoine de
Loire-Atlantique
* de l’Attique
Dans les anciens bras de l’estuaire de la Loire, comme à Nantes, certains objets retrouvés dans le
fleuve indiqueraient l’existence de naufrages d’embarcations au cours du Moyen-Âge.
Canon veuglaire / Pierrier à boîte
(XV-XVIes siècles) découvert dans
le lit de la Loire à Nantes.
© H. Neveu-Dérotrie - Musée Dobrée -
Grand Patrimoine de Loire-Atlantique
Géoarchéologie de l’hydrographie de l’estuaire de la Loire
et localisation des épaves de navires
Il est fondamental de reconstituer de manière précise l’évolution des bras estuariens qui étaient navigables à certaines
époques et qui ont parfois totalement disparu. Les épaves les plus anciennes sont probablement dans ces anciens bras, et
donc recouverts par les alluvions et non pas dans le chenal de navigation actuel qui est en grande partie artificiel.
Image Google Earth. Traitement et montage Loïc MÉNANTEAU
In : FOULONNEAU Alain,
MEIGNIEN André, 2006.
Naufrages dans l’estuaire
de la Loire. Nantes,
Coiffard libraire éditeur,
284 p.
17 navires coulés par des sous-marins
allemands en 1917
Banche
In : dossier presse de L’écho de la presqu’île
guérandaise et de Saint-Nazaire et Le courrier du
pays de Retz, juillet 2009. Naufrages en estuaire de
Loire.
Localisation de 10 des 11 naufrages présentés dans
l’exposition permanente du Centre de découverte Terre
d’estuaire (Cordemais). Module préparé par Loïc
Ménanteau (2019)
Techniques de détection en archéologie subaquatique
utilisables dans le domaine estuarien
 Magnétomètre à protons ou à résonance magnétique nucléaire :
courbes de champ magnétique permettant la détection des masses
métalliques (ex. ancres, canons), qui existent sur le fond ou sont enfouies
dans les sédiments.
 Sonar à balayage latéral mono- ou bi-fréquence et à haute définition
(ex. 500-500 KHz) : donne une image acoustique du fond, sur une largeur de
50 à 100 m (ou autre) de chaque côté de l’axe de progression.
 Pénétrateur de sédiments (Sub-bottom profiler / Sharp sonar) : permet
la détecction d’épaves enfouies dans les sédiments, non visibles sur le fond.
 Résistivimètre à haute résolution.
Ces appareils peuvent être couplés avec un GPS différentiel afin d’enregistrer
en continu la position précise (en x, y) des différentes mesures.
Résistivité électrique sous l’eau
 Courant alternatif sinusoïdal (de période 10 s)
 Fréquence basse (ex. 0,1 Hz)
In : LAGABRIELLE Richard, 1984. La prospection électrique par courant continu en mer. In : Vie Congrès international de géologie de
l’ingénieur, août 1990, Amsterdam, p. 57-62.
Rapport des résistivités des différents matériaux : les sédiments meubles du fond de
l’estuaire ont une résistivité généralement inférieure à dix fois celle de l’eau, 1,5 fois celle de
l’eau dans le cas des vases, 6 fois celle de l’eau dans le cas des sables de Loire, etc.
Emploi du sonar à balayage latéral :
exemple de détection
Image acoustique d’une épave non identifiée
à l‘est de Belle-Ile lors d’une prospection au
sonar latéral menée en août 2000 : fond de
carène sans doute recouvert ensuite par le
sable, car on ne l'a pas retrouvé les années
suivantes.
Images sonar et leur traitement © André Lorin
GeoCat amarré au catamaran servant aux
prises de mesures. Remarquer la position
de l’antenne DGPS directement au-dessus
du poisson. Photo Humberto Guarin
Profil de haute résolution réalisé avec le pénétrateur de sédiments GeoCat. Épave de navire.
Zone proposée en 2005 pour une prospection
avec le système GeoCat
1, banc de Bilho
2, îlot Saint-Nicolas
In : GUARIN Humberto, ANDRADE Carlos, MÉNANTEAU Loïc, 2005. Projet franco-colombien de prospection géoarchéologique des
vasières de l’estuaire de la Loire, entre Paimboeuf et Mindin, avec le système GéoCat. In : Aestuaria cultures et développement
durable. Les dossiers de l’Ethnopôle, 5 (numéro spécial Pour une géoarchéologie des estuaires, L. MÉNANTEAU et A. GALLICÉ,
dir.), p. 381-390..
Les mouillages, comme les quatre de
Paimbœuf et de Mindin, sont des
lieux qui ont été très fréquentés,
surtout au XVIIIe siècle, avec une
grande abondance d’objets sur leurs
fonds. Ce sont aussi des lieux où les
aléas climatiques (ex. très fortes
tempêtes) et les accidents maritimes
(ex. incendies) ont provoqué d’autres
naufrages.
Les mouillages de Paimbœuf correspondent à une zone de plus grande profondeur, le plus important (La Grande Rade) étant
situé à l’ouest, juste devant cet avant-port de Nantes. Ce mouillage et les autres (Petite Rade, Trois Amarres…) ont un très
grand potentiel archéologique pour l’histoire du commerce maritime comme l’ont démontré, sur un site similaire, les recherches
menées sur la Rade de Solidor à Saint-Malo*, en 1973-1978, par Loïc LANGOUET et Éric RIETH (avec utilisation d’une drague
adaptée à la recherche archéologique sur des sites de mouillage).
* LANGOUET Loïc, RIETH Éric, 1978, Les fouilles sous-marines et la
rade de Solidor à Saint-Malo. Les dossiers du Centre archéologique
d’Alet, Numéro spécial Fouilles sous-marines à Saint-Malo, 168 p.
Une recherche archéologique dans les embouchures estuariennes doit
être globale et interdisciplinaire, et faire appel à des techniques et à des
méthodes variées, adaptées à ce type de milieu. Son objectif ne doit pas
être de découvrir, comme c’est presque toujours le cas, telle ou telle épave
mentionnée dans une liasse d’archives, mais d’étudier un ensemble
géographique où de nombreux restes d’embarcations et d'objets
appartenant à plusieurs époques se superposent et se mêlent. Le
comblement des baies et des chenaux, l’accrétion des plages, la turbidité
des eaux, sont autant de phénomènes pouvant rendre totalement
inadéquates les méthodes classiques d’archéologie sous-marine. Il y a
dans ce cas nécessité d’un véritable “ savoir-faire estuarien ” en la matière,
accompagné des infrastructures et des équipements techniques qui font
actuellement défaut sur le littoral atlantique français.
Une nécessaire adaptation des méthodes
de l’archéologie sous-marine
aux recherches subaquatiques en milieu estuarien
Portrait du roi Louis XV. Pastel de Quentin de la Tour,
1747.
© Musée du Louvre
Portrait du roi d’Angleterre George II.
La guerre de Sept Ans (1756-1763)
C’est une guerre qui oppose
le royaume de France et
l'archiduché d'Autriche, aux ro-
yaumes de Grande-Bretagne
et de Prusse, chaque bloc avec
leurs empires coloniaux et
leurs alliés.
D’autres pays européens y
participent, comme l'Empire
russe aux côtés de l'Autriche et
le royaume d'Espagne aux
côtés de la France.
LES NAUFRAGES
DE LA BATAILLE DES CARDINAUX EN 1759
La guerre de Sept Ans (1756-1763)
Carte des grands mouvements de troupes anglaises et des
grandes batailles lors de la Guerre de 7 ans en Nouvelle-
France (Canada). Carte réalisée par Fanfan OakenShield
C’est une guerre mondiale, car le conflit entre la
France et la Grande-Bretagne commence en
Amérique du Nord et s’étend dans les Antilles et en
Inde. Dans ces régions géographiques, la France
perd une grande partie de sa position vis-à-vis des
Anglais.
Les 18-19 août 1759, trois mois avant la bataille des Cardinaux, la
flotte française du Levant, venant de Toulon, est interceptée par les
Anglais et défaite lors de celle de Lagos (Algarve occidental /
Barlovento, au Portugal).
Vue générale de la première partie de la bataille navale de Lagos, les 18-19 août
1759. Peinture de Thomas Luny, 1770-79. © National Maritime Museum,
Greenwich, Londres
La guerre de Sept Ans (1756-1763)
Médaille en bronze frappée à la fin de l’année 1759 :.
- À gauche (avers : buste du roi George II, lauré, cheveux longs, en armure, avec étoile de la jarretière et ruban sur la poitrine.
- À droite (revers) : au centre, un bouclier portant une fleur de lys inversée dans une jarretière, soutenu par le Lion d'Angleterre et le cheval de Hanovre. Autour
sont inscrits les succès de l'année 1759, avec les noms des différents commandants et les dates. © The Trustees of the British Museum
Allégorie de la
puissance maritime
britannique : la déesse
Britannia, assise avec
le dieu Neptune dans
un char triomphant,
tient avec sa main
gauche un médaillon
du roi George II. Des
nymphes marines
entourent le char et
protègent les
médaillons des plus
éminents
commandants des
forces navales
britanniques de la
« glorieuse » guerre de
Sept Ans, dont, au
centre, Edward Hawke,
le vainqueur de la
bataille des Cardinaux /
Battle of Quiberon Bay.
La France perd 56
navires au cours de
cette guerre contre 15
pour les Anglais.
Gravé par Joseph Collyer d’après Thomas Stothard, 18 mars 1780. © The Trustees of the British Museum
Après la défaite navale des Cardinaux,
la France renonce à la mer
France
relinquishes
the sea
Médaille en bronze gravée par
Thomas Pingo, 1759.
© The Trustees of the British Museum
Avers : Britannia triumphed Hawke commanded. Britannia triomphante, avec
un trident et un bouclier, sur un hippocampe.
Off Belleisle / Au large de Belle-Île, 1759
Avers : à gauche, la France avec un pied sur la figure de la tempête ; à
gauche, Britannia, un pied sur la proue d’un vaisseau. Au-dessus, la nuit.
Symbolique de la bataille des Cardinaux obtenue la nuit tombante par temps
de tempête.
Trois ans après le début de la guerre de Sept Ans, Louis
Charles Armand Fouquet de Belle-Isle, secrétaire d’État à la
Guerre, propose au duc de Choiseul, secrétaire d’État aux
Affaires étrangères, de concentrer l’effort de guerre français sur
la Grande-Bretagne et de l’envahir afin de contraindre son
gouvernement à demander grâce, et ainsi imposer la paix à
l’Europe. Retenue par le roi Louis XV, ce projet est entériné lors
d'un conseil du roi de décembre 1758. Un cabinet secret voit le
jour et est chargé de définir les grandes lignes du projet.
Louis Charles Armand Fouquet de Belle-Isle
(1694-1747). Portait peint. Château de Versailles et du
Trianon
Nous nous trompons d’ennemi en
combattant la Prusse ; c’est l’Angle-
terre qu'il faut écraser.
Élaboré en partie par Étienne-François de Choiseul-Beaupré-
Stainville, chef du gouvernement de Louis XV (1758-1770), le
plan prévoyait de faire débarquer 100.000 soldats en différents
points des îles Britanniques pour mettre fin à la participation
de la Grande-Bretagne dans cette guerre.
Pour préparer cette invasion, des centaines de bateaux de
transport à fond plat (plus de 325) ont été construits au
Havre, à Brest, Saint-Malo, Morlaix, Lorient et Nantes. Dès
l’été 1759, 48.000 soldats étaient déjà prêts à traverser la
Manche depuis le port du Havre jusqu’à Portsmouth (avec une
action de diversion à Dunkerque). Cette force principale était
placée sous le commandement du prince de Soubise. Une
autre invasion, avec une force 17.000 hommes, elle
commandée par le duc d’Aiguillon, était aussi prévue depuis le
Morbihan, avec transport des troupes jusqu’en Écosse. Elle
devait bénéficier de l’appui sur place de 20.000 Jacobites.
La guerre de Sept Ans (1756-1763)
1759. Plan d’invasion de l’Angleterre
par la France
Portrait d’Étienne François de Choiseul (1719-1785). Peinture à
l’huile de Louis-Michel van Loo., après 1763. © Château de Versailles
Si j’avais su l’état de notre marine, peut-être que je
n’aurais pas eu le courage de présenter le projet
d’expédition.
Nicolas-René
Berryer (1701-1762),
secrétaire d’État de
la Marine (1758-61),
était un ancien
lieutenant général de
police (1747-57) et
n’avait aucune
expérience navale.
C’et pourtant lui qui
participe, pour la
Marine royale, à
l’élaboration du plan
d’invasion de
l’Angleterre.
Portrait peint par Jean-
François Delyen. Musée
de Troyes
Mme de Pompadour
protégea Berryer qui
lui rendit beaucoup
de services.
Elle participe, de
manière occulte, à
l’élaboration du plan
d’invasion.
Portrait peint par Quentin
de la Tour. Château de
Versailles et du Trianon
Une escadre de 21 vaisseaux de ligne, commandée par Hubert de Brienne,
maréchal de Conflans, est préparée à Brest. Son but est d’escorter des bateaux de
transport pour amener une armée terrestre de 17 000 soldats, réunie dans le
Morbihan par le duc d’Aiguillon, jusqu’en Écosse. Cependant, un blocus naval
hermétique est établi sur les côtes bretonnes françaises, par le Western
Squadron de l’amiral Edward Hawke, ce qui empêche cette flotte de sortir de la rade
de Brest. Une tempête contraint la flotte anglaise de se réfugier à Torbay (Devon).
Dans ces circonstances, le 14 novembre 1759, profitant d'une accalmie
météorologique, la flotte de Conflans quitte le port de Brest et se dirige vers la baie
de Quiberon pour charger les troupes françaises destinées à l’invasion outre-
manche.
Vue du port de Brest prise de Bordenave. Dessin de Nicolas Ozanne. © Musée du Louvre
NOM TYPE DIVISION CAPITAINE ISSUE
Le Soleil-Royal vaisseau
de 80 canons
première maréchal de
Conflans, de Chezac
brûlé et coulé le 22,
au Croisic
Le Tonnant vaisseau
de 80 canons
deuxième de Beauffremont,
chef d'escadre
Rochefort
Le Formidable vaisseau
de 80 canons
troisième du Verger de Saint-
André, chef
d'escadre
tué, pris
L'Orient vaisseau
de 80 canons
première Budes de Guébriant,
chef d'escadre,
Rochefort
L'Intrépide vaisseau
de 74 canons
deuxième de Chateloger Rochefort
Le Magnifique vaisseau
de 74 canons
troisième Bigot de Morogues Rochefort
Le Glorieux vaisseau
de 74 canons
première Villars de la Brosse Vilaine
Le Thésée vaisseau
de 74 canons
deuxième de Kersaint mort, coulé au
combat
Le Héros vaisseau
de 74 canons
troisième
de Sansay
brûlé au Croisic par
les Anglais
Le Robuste vaisseau
de 74 canons
première de Vienne Vilaine
Le
Northumberland
vaisseau
de 70 canons
deuxième de Belingant Rochefort
Le Juste vaisseau
de 70 canons
troisième de Saint-Alloüarn tué, naufrage dans
l’embouchure de la
Loire
Le Superbe vaisseau
de 70 canons
deuxième de Montalais coulé au combat
Le Dauphin Royal vaisseau
de 64 canons
première d'Urtubie Rochefort
NOM TYPE DIVISION CAPITAINE ISSUE
L’Inflexible vaisseau de
64 canons
troisième de Caumont Vilaine
Le Dragon vaisseau
de 64
canons
première de la Tousche le
Vassor
Vilaine
L’Éveillé vaisseau
de 64
canons
deuxième de la Prévalais Vilaine
Le Sphinx vaisseau
de 64
canons
troisième de Coutances Vilaine
Le Solitaire vaisseau
de 64
canons
première de l’Angle Rochefort
Le Brillant vaisseau
de 64
canons
deuxième de Bois-Château Vilaine
Le Bizarre vaisseau
de 64
canons
troisième Le chevalier de
Rohan
Rochefort
L’Hébé frégate
de 30
canons
désemparée par un
abordage et obligée de
rentrer à Brest avant la
bataille des Cardinaux
La Vestale frégate
de 30
canons
troisième de Montfiquet,
lieutenant de
vaisseau
Vilaine
L’Aigrette frégate
de 30
canons
troisième de Longueville,
lieutenant de
vaisseau
Vilaine
Le Calypso corvette
de 16
canons
troisième du Bois-Berthelot,
enseigne,
Vilaine
Le Prince Noir corvette
de 6 canons
troisième de Kergariou de
Roscoët,
enseigne
Vilaine
DIVISIONS : première : avant-garde (escadre bleue) ; deuxième : corps de bataille (escadre rouge) ; troisième : arrière-garde (escadre blanche).
Les 26 navires de la flotte française sortis de Brest le 14 novembre 1759
Après être sortie de la rade de Brest le mercredi 14 novembre 1759 à 11 h du
matin, la flotte française de Conflans se dirige vers les côtes du Morbihan. Le
mardi matin 20 novembre, la petite escadre du commodore Robert Duff est
aperçue à la sortie de la baie de Quiberon et Conflans décide de la prendre en
chasse. Ce qu’il ignorait, c’est qu’Edward Hawke avait été prévenu très
rapidement de la sortie en mer de la flotte française. La veille, il avait donné
l’ordre pour que sa flotte quitte immédiatement son refuge de la baie de Torbay
(Devon), au sud-ouest de l’Angleterre, pour rejoindre le sud des côtes bretonnes.
Là, à leur grande surprise générale, les commandants de la flotte française
voient apparaître à l’horizon la flotte d’Edward Hawke. Sur le point d’attaquer
(sans doute avec succès) la petite flotte de Robert Duff, Conflans décide alors
que la flotte se mette sur une seule ligne et se refugie dans la baie de Quiberon,
où il pensait que les Anglais n’oseront pas l’attaquer. Il s’agit peut-être d’une
erreur fatale.
Il n’en est pas ainsi et, malgré de mauvaises conditions climatiques qui
s’aggravent (vent fort d’environ 75 km/h, mer déchaînée), Hawke décide
d’attaquer les vaisseaux français, en commençant par l’arrière-garde, souvent
des deux bords. Ce n’est pas une bataille classique en ligne, il règne une grande
confusion, et à ce jeu les Anglais sont beaucoup mieux préparés.
Entouré par quatre vaisseaux anglais, le Juste subit des dégâts importants
(gouvernail endommagé en quatre endroits, criblé de boulets, faisant eau de
toutes parts…), mais il parvient à se dégager grâce à l’intervention du Soleil
Royal.
La bataille des Cardinaux, engagée vers 14 h 10, se termine en fin d’après-midi
à 17 h 30, moment où, à la nuit tombante, Hawke décide d’arrêter le combat et
de ne plus faire tirer les canons.
Trajets des flottes anglaises et françaises
avant et pendant
la bataille des Cardinaux
© Sémhur / Wikimedia Commons / CC-BY-SA-3.0
Mardi 20 novembre 1759. Frise chronologique de la bataille des Cardinaux
Harrieta 171. CC Creative Commons, 15-05-2016
NOM RANG
ANNÉE
CONSTRUCTION
COMMANDEMENT CANONS HOMMES COMMENTAIRES
Rochester 4 1749 Robert Duff 50 350
Portland 4 1744 Marriot Arbuthnot 50 350
Falkland 4 1744 Francis Samuel Drake 50 350
Chatham 4 1758 John Lockhart-Ross 50 350
Belliqueux 4 1756 Thomas Saumarez 64 500
Ne participe pas à la bataille des
Cardinaux ; navire français
capturé le 8 novembre 1758 par
l'Antelope, commandée par T.
Saumarez.
Petite escadre du commodore Duff
Elle sera poursuivie par la flotte française et sur le point d’être défaite avant
l’arrivée par surprise de la flotte anglaise commandée par Edward Hawke. Elle ne
participera pas directement à la bataille des Cardinaux.
Les forces en présence et bilan de la bataille navale des Cardinaux
L’abandon du plan d’invasion de l’Angleterre
BILAN HUMAIN ET MATÉRIEL
300-400 morts du côté anglais, 2000-2500 du côté français, et de
nombreux blessés.
Côté français : 21 vaisseaux de ligne, 5 navires plus légers (3 frégates, 2
corvettes).
Côté anglais : 23 vaisseaux de ligne, dont un de premier rang (trois ponts,
100 canons), 5 frégates.
Les 5 navires de la petite escadre du commodore Duff constituaient une
force d’appoint en cas de besoin.
Six vaisseaux perdus du côté français : 1 pris (Le Formidable), 2
coulés (Le Thésée et le Superbe), 2 brûlés et sabordés (Le Héros
et Le Soleil Royal) et 1 naufragé (le Juste).
Dispersion du reste de la flotte française : 11 navires se réfugient
dans l’estuaire de la Vilaine et 8 à Rochefort, dans l’estuaire de la
Charente (ils y resteront bloqués pendant plus de deux ans).
Deux vaisseaux anglais, la Resolution et l’Essex, font naufrage sur
le Plateau du Four, au nord-ouest de l’embouchure de la Loire.
NOM ESCADRE RANG
ANNÉE
CONSTRUCTI
ON
COMMANDEMENT
CANON
S
HOMME
S
COMMENTAIRES
Le Soleil Royal blanche
vaisseau de
ligne
1749 Paul Osée Bidé de Chézac 80 950
Sous la marque de Conflans - incendié par
l'équipage au Croisic sur son ordre
L’Orient blanche
vaisseau de
ligne
1756 Alain Nogérée de la Filière 80 750
Marque du chevalier de Budes de Guébriant -
réfugié à Rochefort
Le Formidable bleue
vaisseau de
ligne
1751 Louis de Saint-André du Verger 80 800 Marque de Saint-André du Verger - pris
Le Tonnant
blanche &
bleue
vaisseau de
ligne
1740
Antoine de Marges de Saint-
Victoret
80 800
Marque du chevalier de Bauffremont - réfugié à
Rochefort
Le Magnifique bleue
vaisseau de
ligne
1748
Sébastien-François Bigot de
Morogues
74 650 Réfugié à Rochefort
L'Intrépide
blanche &
bleue
vaisseau de
ligne
1747
Charles Le Mercerel de
Chasteloger
74 650 Réfugié à Rochefort
Le Héros bleue
vaisseau de
ligne
1735 Vicomte de Sansay 74 650
Démâté, puis échoué au Croisic et incendié par
les Anglais
Le Thésée
blanche &
bleue
vaisseau de
ligne
1757 Guy-François de Kersaint 74 650
Coulé, l'épave a été localisée en 2009 sur le
plateau de l'Artimon
Le Robuste blanche
vaisseau de
ligne
1758 Fragnier de Vienne 74 650
Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 28
novembre 1761
Le Glorieux blanche
vaisseau de
ligne
1756 René Villars de la Brosse-Raquin 74 650 Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 25 avril 1762
Le Dauphin Royal blanche
vaisseau de
ligne
1735 André d’Urtubie 74 630 Réfugié à Rochefort
Le Northumberland
blanche &
bleue
vaisseau de
ligne
1743 Vincent-Jean de Bellingant 70 630
Réfugié à Rochefort, pris en 1744 par Hubert de
Brienne de Conflans
Le Juste bleue
vaisseau de
ligne
1724 François de Saint-Allouarn† 70 630 Naufragé dans l’embouchure de la Loire
Le Superbe
blanche &
bleue
vaisseau de
ligne
1738
Jean-Pierre-René-Séraphin du
Tertre de Montalais
74 630 Coulé au combat
Le Dragon blanche
vaisseau de
ligne
1745
Louis-Charles Le Vassor de La
Touche
64 450
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit
du 6 au 7 janvier 1761
L'Éveillé
blanche &
bleue
vaisseau de
ligne
1752
Pierre-Bernardin Thierry de La
Prévalaye
64 450
Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 28
novembre 1761
Le Brillant
blanche &
bleue
vaisseau de
ligne
1757 Louis-Jean de Kerémar 64 450
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit
du 6 au 7 janvier 1761
Le Bizarre bleue
vaisseau de
ligne
1751
Louis-Armand-Constantin de
Rohan
64 450 Réfugié à Rochefort
Nom Escadre Rang
Année
construction
Commandement
Canon
s
Homme
s
Commentaires
Le Solitaire blanche
vaisseau de
ligne
1758 Louis-Vincent de Langle 64 450 Réfugié à Rochefort
Le Sphinx bleue
vaisseau de
ligne
1755
de Gouyon chevalier de
Coutance La Selle
64 Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 25 avril 1762
L’Inflexible bleue
vaisseau de
ligne
1755 Tancrède de Caumont 64
Réfugié en Vilaine, jeté à la côte le 1er janvier
1760 par la tempête, puis démembré
L’Hébé frégate 1757 Lagadec Mesedern de Kerloury 40
Sortie de Brest, endommagée au cours d’un
abordage avec le Robuste, la frégate ne participe
pas au combat, devant rentrer à Brest pour
réparation5
La Vestale frégate 1757 de Montfiquet 34
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit
du 6 au 7 janvier 1761
L'Aigrette frégate 1756 de Longueville 34
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit
du 6 au 7 janvier 1761
La Calypso corvette 1756 Paul Alexandre du Bois-Berthelot 16 155
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit
du 6 au 7 janvier 1761
Le Prince Noir corvette 1759
Pierre-Joseph Kergariou de
Roscouet
6
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit
du 24 au 25 mai 1760
Il n’existe pas de vaisseau de premier rang (trois ponts) dans la flotte française.
NOM ESCADRE RANG
ANNÉE
CONSTRUCTIO
N
COMMANDEMENT
CANON
S
HOMMES COMMENTAIRES
Royal George rouge 1 1756 John Campbell 100 880
Portant la marque de Edward
Hawke
Union bleue 2 Thomas Evans 90 770
Portant la marque de Sir Charles
Hardy
Duke bleue 2 1678 Samuel Graves 90 750
Namur blanche 2 1755 Matthew Buckle 90 780
Portant la marque d'Edward
Boscawen
Resolution blanche 3 1758 Henry Speke 74 600 Échoué sur le Plateau du Four
Hero blanche 3 1759 George Edgcumbe 74 600
Warspite bleue 3 1758 John Bentley 74 600
Hercules bleue 3 1759 William Forterscue 74 600
Torbay rouge 3 1683 Augustus Keppel 70 520
Magnanime rouge 3 1748 Richard Howe 70 520
Mars blanche 3 1759 James Young 70 520
Swiftsure bleue 3 1750 Thomas Stanhope 70 520
Dorsetshire rouge 3 1757 Peter Denis 70 520
Burford rouge 3 1757 James Gambier 70 520
Chichester rouge 3 1753 William Saltren Willet 70 520
Temple blanche 3 1758 Washington Shirley 70 520
Essex blanche 3 1679 Lucius O'Brien 64 480 Échoué sur le Plateau du Four
Revenge rouge 3 1673 John Storr 64 480
Montagu bleue 3 1757 Joshua Rowley 60 400
Kingston bleue 3 1697 James Shirley 60 400
Intrepid bleue 3 1747 Jervis Masplesden 60 400
Dunkirk blanche 3 1754 Robert Digby 60 420
Defiance blanche 3 1744 Patrick Baird 60 420
Flotte
anglaise
d’Edward
Hawke
23 vaisseaux
de ligne
Nom type
Année
construction
Commandement Canons Hommes
Minerva frégate Alexander Hood 32 220
Venus frégate Thomas Harrison 36 240
Vengeance frégate
Gamaliel
Nightingale
28 200
Coventry frégate 1757 Francis Burslem 28 200
Sapphire frégate John Strachan 32 220
Autres
navires
attachés à la
flotte
anglaise
d’Edward
Hawke
5 frégates
The HMS. Royal George Hawkes flag-ship at
Quiberon Bay. Scrimshaw, gravure sur une
réplique de dent en ivoire de cachalot. Le seul
vaisseau à trois ponts et 100 canons de la
bataille navale.
Représentation de la
grande Bataille par mer
entre l‘Admiral Hawke et le
Maréchal de Conflans livrée
le 20 nov. 1759 à la hauteur
de Belleisle.
H, naufrage du Juste
Recueil. Collection Michel
Hennin. Estampes relatives à
l'Histoire de France. Tome 103,
Pièces 8880-8964, période :
1758-1759
© Bibliothèque nationale de
France, département des
estampes et de la photographie,
Paris
The engagement of Belle-
Isle. Novr 20, 1759.
Gravé par John Cary, 1781
© The Trustees of British
Museum
Battle of Quiberon Bay
Combat de Belle Isle
Bataille des Cardinaux
Déroute de Conflans
Localisation : le triangle du cœur de la bataille navale
44 vaisseaux, 7 frégates et 2 corvettes vont s’affronter
dans ce triangle restreint: 5 milles sur 6,5 milles marins,
ou encore 9 sur 12 km.
Carte marine n° 7068 Côtes ouest de la France. De la presqu’île de Quiberon aux Sables d’Olonne. SHOM, 1 : 50.000, 1986
naufrage
du Juste
À l’est de l’île
d’Hoëdic, le
plateau des
Cardinaux,
avec les
hauts-fonds
rocheux des
Petits et
Grands
Cardinaux
qui ont donné
leur nom à la
bataille
navale.
Les Petits
Cardinaux
Les Grands
Cardinaux
Détail de la carte marine n° 7143 Côtes ouest de France. Abords des îles de Houat et de Hoëdic. SHOM,
1 : 20.000, 2002
Hubert de Brienne, comte de Conflans
(1690-1777) est âgé de 69 ans au
moment de la bataille des Cardinaux. Il
est Vice-amiral du Ponant depuis 1756
et maréchal de France depuis 1758. C’est
lui le commandant de l’escadre de Brest
de 21 vaisseaux de ligne qui devait
escorter une armée terrestre de
17 000 soldats réunie dans le Morbihan,
jusqu’en Écosse.
À l’époque, on lui attribua la respon-
sabilité de la défaite des Cardinaux, allant
jusqu’à nommer cette bataille la défaite
de Conflans. On lui reprocha notamment
d’avoir donné l’ordre de se réfugier dans
la baie de Quiberon plutôt que d’affronter
les Anglais en pleine mer.
Emmanuel Armand de Vignerot du Plessis, duc
d’Aiguillon (1720-1788). Portrait peint. © Musée
des beaux-arts d’Agen
Il était chargé d’organiser et de commander le
corps expéditionnaire devant débarquer en
Écosse pour envahir l’Angleterre. Celui-ci,
formé par 17 000 soldats et officiers avec une
centaine de bateaux de transport, était déjà
concentré dans le Morbihan au début de
novembre 1759.
À droite, Joseph de Bauffremont-Courtenay (1714-
1781). Il commande les escadre blanche et bleue de
la flotte française et décide, sans respecter les
ordres du maréchal de Conflans, de gagner
Rochefort pour préserver ses navires. Détail d’un
tableau représentant son entrée à Smyrne le 28-09-
1766. © Musée national de la Marine, Paris
Deux portraits gravés (à
gauche, de 1747-65 ; à
droite, de 1741) de Sir
Edward Hawke. Knight of the
most Honourable Order of
the Bath and Rear Admiral of
the White Squadron of His
Majesty Fleet.
© The Trustees of the British
Museum
Edward Hawke
(1705-1781)
Amiral du White Squadron
de la flotte des sa Majesté
(Royal Navy) depuis le 24
février 1757, c’est lui qui
commandait la flotte
britannique lors de la
bataille des Cardinaux.
The Battle of Quiberon Bay, 20 November 1759
Peinture à l’huile de
Nicholas Pocock,
1812.
© National Maritime
Museum, Greenwich,
London. Caird Fund.
La bataille des
Cardinaux, 20
novembre 1759.
Peinture à l’huile de
Richard Patton.,
1760-1790
© National Maritime
Museum, Greenwich,
London. Caird Fund.
The Battle of
Quiberon Bay,
20 November 1759
Battle of
Quiberon
Bay
La grande bataille
de Belle-Isle le 20
novembre 1759 au
cours de laquelle la
flotte sous le
commandement du
maréchal Conflans
fut défaite par la
flotte britannique
commandée par
l’honorable Sir
Edward Hawke,
après noble Lord
Hawke.
Au centre, naufrage
du vaisseau Le
Superbe. Au
premier plan, débris
flottants d’une autre
épave française.
Gravé par Francis Chestham d’après Francis Swaine, vers 1780. In Lyttleton's Hist. of Eng. Vol III. p. 444."© The Trustees of the British Museum
Battle of
Quiberon Bay
Une vue exacte de la
glorieuse défaite de la flotte
française (de Belle-Isle) sous
le commandement du maré-
chal Conflans, par l’amiral Sir
Edward Hawke, le 20
novembre 1759.
À gauche, naufrage du
vaisseau Le Superbe. Au
premier plan, débris flottants
d’une autre épave française.
Gravé par J. Pass, vers 1800. © The Trustees of the British Museum
Satire sur la victoire
britannique à Quiberon
Bay (bataille des
Cardinaux), le 20
novembre 1759. L'amiral
Hawke se tient
triomphalement sur deux
balles de marchandises
et s'adresse à une
Britannia reconnaissante
; à gauche, les marins se
plaignent seulement que
la nuit les a empêchés
de se battre plus
longtemps ; un
Néerlandais se tient
devant les balles en
disant qu'il ne soutiendra
plus le commerce
français ; à droite, Louis
XV réprimande l'amiral
Conflans ; en arrière-
plan, des navires
français brûlent.
Britons Glory or Admiral Triumphant. Gravé par John June (?), 20 novembre 1759. © The Trustees of the British Museum
The English Hawke and the French Cock. A
Fable /
Le faucon anglais et le coq français. Une fable.
By / par H. Howard
Satire de la victoire britannique à Quiberon Bay, le 20 novembre 1759 avec une
cour de ferme sur une falaise où un faucon (l'amiral Sir Edward Hawke) se tient
sur un coq prostré (français) et des poulets fuient dans toutes les directions
(sans doute les estuaires de la Vilaine et de la Charente !). Deux poulets se
jetant dans la mer représentent les vaisseaux français le Thésée et le Superbe
qui ont été coulés lors de la bataille navale ; deux autres gisant morts sont les
autres vaisseaux français le Héros et le Soleil Royal qui ont été repoussés vers
le rivage et brûlés. Au loin, à gauche, on aperçoit une bataille navale.
Titre et versets gravés en deux colonnes par Henry Howard rendant compte de
la victoire en termes d'attaque sur une ferme, concluant qu’il faut "chanter à la
louange d'un [James] Wolfe et d'un Hawke".
Gravé par William Elliott et publié par John Ryall, novembre 1759.
© The Trustees of the British Museum, Londres
À droite. Le Soleil Royal, vu de l’arrière,
durant la bataille des Cardinaux.
À gauche. Le vaisseau l’Intrépide.
Reproduction partielle d’une aquarelle
de Pierre Raffin-Caboisse
In : RAFFIN-CABOISSE Pierre, 2008. La
bataille des Cardinaux 1759, le 20
novembre à 16 heures. Le combat des
Cardinaux ou, selon les Anglais, « La
bataille de la baie de Quiberon ». 20
aquarelles, n.p.
Vaisseau de ligne de 2e rang, construit
en 1748 par l’ingénieur Jean-Luc
Coulomb et lancé le 13 juin 1749 aux
chantiers navals de l’Arsenal de Brest.
Tonnage brut : 1613 t ; dimensions :
59,11 x 15,60 x 7,47 m ; déplacement :
2.200 tonneaux.
Capitaine : Hubert de Brienne de
Conflans.
Armement : 80 canons (pont inférieur
15 canons de 36 sur chaque bord, pont
supérieur 16 canons de 24 sur chaque
bord, pont principal et arrière 18 canons
de 18.
Le Soleil
Royal
Le Soleil Royal, un vaisseau de ligne de 80 canons
Vaisseau de 80 canons. V. Les Ris. Ces manœuvres servent à diminuer la surface des voiles, quand la force du vent y oblige […].
In : Deux albums de Nicolas Ozanne (1728-1811). Introduction & présentation par Jacques Vichot. Édité para l’association des Amis des musées de la
Marine, 72 p. (Planche X, p. 43).
Incendie et sabordement du Soleil Royal
Sur les ordres d’Hubert de Brienne de
Conflans, incendié le 24 novembre 1759 à
quelques encablures du Croisic afin d’éviter
d’être capturé par les Anglais
Au nord du feu du Tréhic, à 1500 m au nord-
ouest de l’extrémité de la jetée du port du
Croisic.
Au matin du 22 novembre, constatant que le
Soleil Royal, qui était avec le vaisseau le
Héros, allait être attaqué par trois navires
anglais, les vaisseaux, les HMS Chatham et
Portland et la frégate Vengeance, le vice-
amiral Conflans ordonne qu’il aille près du
Croisic et que l’on l’incendie. L’équipage du
Soleil Royal est sauf, mais on n’a pas pu
récupérer sa magnifique artillerie. Profitant de
la fumée, plusieurs canots et chaloupes
anglaises s’approchent et mettent le feu au
Héros que son équipage n’a pas encore
incendié, car ils craignaient une explosion.
L’une des embarcations aurait réussi à
s’emparer du grand soleil entouré de rayons
d’or qui servait d’ornement à la poupe du Soleil
Royal pour l’emporter comme un trophée.
Combat entre le Royal George (à gauche) et le Soleil Royal (à droite)
durant la bataille des Cardinaux. Détail d’une peinture à l’huile de Nicholas
Pocock, 1812. © National Maritime Museum, Greenwich, London. CairdFund.
In: BARRAULT E. B., 1956. Épaves des Cardinaux. Neptunia, 42, p. 10-13.
Recherches subaquatiques sur l’épave en 1956
Relevé de l’épave du vaisseau le
Soleil Royal par Jean-Michel
ÉRIAU en 1982. L’épave, orientée
du nord-ouest au sud-est (où se
trouve sa partie avant) est
appuyé sur deux hauts-fonds
rocheux, la Roche aux Gorgones
(en haut, à gauche) et la Roche
de Monsieur de Conflans (au
centre du plan). Un certain
nombre d’objets de l’épave ont
éte dispersés.
Magnifique canon en bronze du navire amiral de la Marine française, le Soleil Royal, fondu en 1670 par Jean Baubé à l’arsenal de Toulon et
restauré en 2013 par le laboratoire Arc’Antique de Nantes. Exposé dans le Passage de Ladure, à côté de l’hôtel de Ville du Croisic (Loire-
Atlantique), il fut récupéré, en mai 1955, sur les fonds côtiers par le marin pêcheur Jean Quilgars, à 1500 m au nord-ouest de l’extrémité de la
jetée du port du Croisic. Photo Loïc Ménanteau, 07-07-2018
Tête de "faune"
ornant la culasse du
canon en bronze,
fondu en 1670, du
navire amiral de la
Marine française le
Soleil Royal, qui
coula le 24-11-1749.
On peut voir
actuellement ce
canon dans le
Passage de Ladure,
à côté de l’Hôtel de
Ville du Croisic
(Loire-Atlantique).
© Photo Loïc
Ménanteau, 07-07-2018
Tulipe et volée (partie avant) d’un autre canon en bronze provenant de l’épave du Soleil
Royal, découvert lors des fouilles sous-marines menées en mai 1955. Il est exposé dans le
Passage de Ladure, à côté de l’hôtel de Ville du Croisic (Loire-Atlantique). Photo Loïc
Ménanteau, 07-07-2018
Au premier étage de la
mairie du Croisic, une
des deux vitrines
contenant des objets
provenant presque
tous de l’épave du
Soleil Royal.
Photos Loïc Ménanteau,
24-08-2020
Au premier étage de la mairie du Croisic, vitrines avec des objets provenant presque tous de l’épave du Soleil Royal.
Photos Loïc Ménanteau, 24-08-2020
Au premier étage de la
mairie du Croisic,
quelques détails des
objets des deux vitrines
provenant presque tous
de l’épave du Soleil
Royal.
Dépôt du musée national de
la Marine.
Photos Loïc Ménanteau, 24-
08-2020
The Battle of Quiberon
Bay, 21 November 1759 -
the Day After
Les vaisseaux Le Soleil Royal et Le
Héros sont en flammes sur la droite. Au
premier plan, le HMS Resolution se
trouve échoué sur son côté tribord. En
face d'elle est HMS Essex, avec
d'autres vaisseaux de la flotte
britannique à l'ancre à l'arrière-plan. À
gauche, le vaisseau Le Formidable, pris
la veille par les Anglais est accom-
pagné par une frégate britannique.
Peinture de Richard Wright, 1760.
© National Maritime Museum, Greenwich,
London, Caird Collection
Incendie et naufrage du vaisseau Le Héros
Maquette du Héros, réalisée, vers 1781,
en Angleterre par un prisonnier de
guerre français de Dieppe.
© Museum of Fine Arts, Boston
Pendant la bataille, il est attaqué par trois vaisseaux anglais et, malgré le soutien du
Formidable, il est mis hors de combat (200 tués et blessés, mâture perdue et barre fracassée).
La houle ne permet pas aux Anglais de l’amariner, mais pas de le capturer. C’est pourquoi
l’équipage ne se rend pas. Dans l’après-midi du 22 novembre 1759, des chaloupes anglaises
protégées par un vaisseau anglais viennent mettre le feu au Héros qui coule ensuite.
Canons et ancre du vaisseau Le Héros
sur le rond-point d’entrée au Croisic
Ce canon et les autres visibles sur la diapositive suivante proviendraient de l’épave du
vaisseau de 74 canons Le Héros, échoué après la bataille de Cardinaux. En 2004, le
site du naufrage a été localisé à 50 m de l’extrémité de la jetée du Tréhic.
Photo Loïc Ménanteau, 16-08-2020
En 2008, deux bombes (gros boulets creux) remplies
de poudre ont été remontées le mercredi matin 9
septembre 2009 par Jean-Michel ÉRIAU. À la demande
du DRASSM, elles ont ensuite été envoyées au
laboratoire Arc’Anrique à Nantes pour restauration.
© Photo sous-marine Jean-Michel Ériau, 2009
Photos Loïc Ménanteau, 16-08-2020
Photo Loïc Ménanteau, 16-08-2020
Ancre provenant de l’épave du vaisseau Le Héros (?)
Ce canon en fer de calbre 36, dont le
culasse a explosé, pourrait provenir de
l’épave du vaisseau de 74 canons le
Héros. Il est exposé sur la butte de
Lénigo au Croisic. Photo et montage Loïc
Ménanteau
Naufrage du Superbe
L’Union canonne le Superbe qui vire de bord. Les sabords tribord sont ouverts à la gîte […]. Reproduction d’une aquarelle de
Pierre RAFFIN-CABOISSE. In : RAFFIN-CABOISSE Pierre, 2008. La bataille des Cardinaux 1759, le 20 novembre à 16 heures. Le
combat des Cardinaux ou, selon les Anglais, « La bataille de la baie de Quiberon ». 20 aquarelles, n.p.
Détection de l’épave du Superbe avec un sonar à balayage latéral
Prospection géophysique réalisée en juillet 2007. Au centre, route du bateau avec une bande sans information (de 50 m de large).
Image acoustique du fond marin
Image sonar et son traitement. © André Lorin
Localisation de l’épave du vaisseau le Superbe
En haut. Remontée de la base du mât de beaupré (5 t, 7 m de
haut et 1 m de diamètre), du vaisseau le Superbe, recupéré
lors des fouilles sous-marines réalisées pendant l'été 1984 (du
15-06 au 15-08).
En bas. Débarquement de la base du mât sur les quais du
Croisic. © coll. André Lorin
Reconstitution de l’épave du Superbe par la projection
verticale des objets récoltés depuis leur emplacement
d’origine jusqu’au premier niveau du fond. Croquis de J.-M.
Ériau.
Naufrage du vaisseau le Thésée le 20 novembre 1759
La bataille des Cardinaux, 20 novembre1759. Peinture à l’huile de Richard Patton., 1760-90
© National Maritime Museum, Greenwich, London. CairdFund.
Tableau arrière et bouteilles du vaisseau de 74 canons français le Thésée, lancé en 1759.
Copie d’une carte dessinée après la bataille des Cardinaux, en 1759, par Midshipman PAKENHAM qui était à
bord du vaisseau anglais le Dunkirk. Pour davantage de lisibilité, les noms ont été imprimés, mais en
respectant l’orthographe de l’auteur. Les sites des naufrages des vaisseaux français le Superbe (Superbe
Sunk) et le Thésée (Thesee Sunk) ont été figurés sur la carte, ce qui en fait un document d’une grande
valeur archéologique. In : MARCUS Geoffrey, 1960.
Document original (in : Longford Papers) conservé au National Maritime Museum, Greenwich
À gauche et en haut. Un plongeur remonte à la surface un
morceau de métal (dans sa gangue) de l’épave du Thésée.
En bas. Le Miniplon, bateau utilisé pour les recherches
archéologiques sous-marines de l'épave du Thésée.
© Marcel Mochet / AFP
En haut. L’épave du Thésée a été localisée le 14 juin
2009 (par Gildas GOUARIN reconnu découvreur de
l’épave). Différentes plongées ont été organisées pour
authentifier l’épave, comme en juillet 2014 (avec la
DRASSM, l’association Thésée, la Société archéologique
du Morbihan…).
Localisation théorique de l’épave du Thésée,
Position de celle du Superbe.
Détection de l’épave
du Thésée
- 17 juin 2018 -
- par magnétométrie :
une très forte anomalie magnétométrique a
été détectée dans un cercle d’une vingtaine
de mètres de rayon. Elle correspondrait à
une importante masse ferreuse (canons ?)
de l’épave du vaisseau.
- par pénétrateur de sédiments :
la partie supérieure de l’anomalie résultant de la
présence de l’épave (niveaux en rouge et jaune)
se trouve entre 0,80 et 3,50 m en dessous de la
surface du fond, avec des niveaux de vestiges
jusqu’au moins 5,50 m dans les sédiments
vaseux. La dimension de l’anomalie est d’environ
160 m de long sur 55 m de large.
In : LORIN André, 2018. Prospection site présumé
Thésée. Compte rendu de l’opération, 37 p.
© André Lorin
© André Lorin
Le Figaro, mercredi 17 octobre 2012
The Battle of Quiberon Bay, 21
November 1759-the Day After
Les vaisseaux le Soleil Royal et Le
Héros sont en flammes sur la droite.
Au premier plan, le HMS Resolution se
trouve échoué sur son côté tribord.
En face de lui est le HMS Essex, avec
d'autres vaisseaux de la flotte
britannique à l'ancre à l'arrière-plan.
Peinture de Richard Wright, 1760.
© National Maritime Museum, Greenwich,
London, Caird Collection
Le HMS Resolution est
un vaisseau de ligne de troisième
rang de 74 canons de la Royal
Navy qui a été lancé le 14
décembre 1758 à Northam.
Sous les ordres capitaine Henry
Speke, il prend part à la bataille
des Cardinaux. Juste avant 16h,
il assiste à la reddition
du Formidable dont il recueille
une partie de l’équipage.
Cependant, après une nuit de
tempête, il s'échoue sur
le Plateau du Four au large
du Croisic et démâte. Sa vie aura
été très courte, moins d’un an !
Una autre vaisseau anglais, le
HMS Essex, fera aussi naufrage
sur le Plateau du Four en voulant
lui venir en aide le lendemain.
Échouage et perte du HMS Resolution
La cloche de 100 kg sur le pont du navire de la
DRASSM l'André Malraux. © France 3 Nantes
Article du journal Ouest-France, du mercredi 12-09-2012
Découverte et remontée
de la cloche en bronze
du vaisseau anglais
HMS Resolution
2012
Le site de l’épave a été reconnu pour la première fois
en juin 2006 par René BOUGANT et Philippe
SCHUMANN lors d’une chasse sous-marine.
Cloche en bronze (h=60 cm, d=50 cm) du vaisseau HMS Resolution naufragé sur le Plateau du Four le 20 novembre 1759,
lors de la bataille des Cardinaux. La cloche, qui porte l’année de 1759, a été découverte en 2012 par André MEIGNIEN et
Philippe NATIEL. À droite, on voit sur la cloche le Broad Arrow (flèche large), marque de la Royal Navy. Elle a été traitée
pendant deux ans par le laboratoire Arc’Antique à Nantes et se trouve dans la salle d’accueil de la mairie du Croisic. Dépôt du
DRASSM (Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines) en 2014.
Photos et traitement Loïc Ménanteau, 24-08-2020
Prospection du Groupe de Recherche en Archéologie Navale (GRAN) en septembre 1992
sur le Plateau du Four et dans l’estuaire de la Loire
Campagne du GRAN sur le Galathée.Photo Loïc Ménanteau, 09-1992
Prospection du Groupe de Recherche en Archéologie Navale (GRAN) en septembre 1992
sur le Plateau du Four et dans l’estuaire de la Loire
Photo Loïc Ménanteau, 09-1992
Campagne Loire 1992 - Plateau du Four - HMS Essex
Rapport du Groupe de Recherche en Archéologie Navale (GRAN)
Sur le site F6,
22 pièces de canons
et une ancre ont été
retrouvés, mais leur
nombre doit être
supérieur.
Sur le site F5,
8 pièces de
canons ont été
retrouvés.
Sondes récupérées sur le site
de l’épave du HMS Essex en
1992.
Photo GRAN
La Légende Maritime du Pays de Retz
Saison 1
Paimbœuf, jeudi 24 juillet 2020 (révisé et augmenté en février 2021)
Loïc Ménanteau
géographe
LETG Nantes
loic.menanteau@gmail.com
Dans les eaux troubles de l’estuaire de la Loire, affleurement de l’épave du Juste sur le fond sablo-vaseux. Photo sous-marine André Lorin, 1986
Pour le naufrage du Juste, voir ma présentation sur slideshare
https://fr.slideshare.net/LocMnanteau/1759-naufrage-du-vaisseau-le-juste-dans-
lembouchure-de-la-loireconference-le-juste-loic-menanteau-08022021
Localisation du naufrage du Juste
Carte marine n° 7395 Côte ouest de la France. Du Croisic à Noirmoutier. Estuaire de la Loire, échelle 1 : 50 000, SHOM. Projection Mercator.
Surcharges : Loïc Ménanteau
Position de l’épave du vaisseau le
Juste par rapport aux sondes
bathymétriques (en m).
Seule la partie avant du vaisseau
(en trame noire sur le plan) n’aurait
pas été détruite.
Détail d’une planche de la construction d’un vaisseau de
74 canons. In : BOUDRIOT Jean, 1973-1977, tome II, p. 31.
Unique dessin réalisé lors d’une plongée
sur la partie non détruite de l’épave du
Juste en juin 1987 par André LORIN
(première campagne).
Demi sabord vu à la verticale. La comparaison
avec la planche, à gauche, d’un sabord d’un
vaisseau de 74 canons (en rouge) montre bien
une grande similitude et qu’il s’agit bien, en le
croisant avec tous les autres éléménts
géographiques, historiques et archéologiques,
de l’épave du Juste. En vert, roue de canon,
boulet de 12, crochet, marche interrompue…
© André Lorin
Pierrier en bronze à culasse mobile du XVIe siècle trouvé ,
entre l’île Dumet et la pointe de Castelli (Piriac-sur-Mer), par
le patron-pêcheur M. LOUSSOUARN. Il est exposé dans le
Passage de Ladure, à côté de l’hôtel de Ville du Croisic
(Loire-Atlantique). Photo Loïc Ménanteau, 07-07-2018
Petit canon en fer et ancre provenant d’épaves du XVIIIe siècle
dans la cour intérieure de la Direction interrégionale des
Douanes au 7, place du Général Mellinet à Nantes.
Photo Loïc Ménanteau, 06-08-2020
Autre ancre d’une grande taille
au Croisic, sans doute provenant
d’un vaisseau de guerre français
du XVIIIe siècle (Bataille des
Cardinaux ?).
Ancre sur la Grande Jonchère © Emmanuel Parent, 19-09-2010
Fût de canon et ancre, provenant sans doute
d’une épave de navire, sur le parking du port
de plaisance de la Noëveillard à Pornic. Photo
André Lorin, 14-02-2008
La frégate l’Hermione au combat naval de Louisbourg / Battle off Spanish River, le 21 juillet 1781. Détail d’une peinture à l’huile de
Auguste Louis de Rossel de Cercy. Collections des châteaux de Versailles et de Trianon
Naufrage de la frégate Hermione
Frégate de 12 type Concorde (trois mâts
carré), mise en chantier en 1778 à
l'arsenal de Rochefort sur les plans d'Henri
Chevillard, dit Chevillard Aîné. Elle sera en
service de 1777 jusqu’à son naufrage en
1793 sur le Plateau du Four.
Tonnage brut : 550 t , à charge :1160 t
L=44,20 m ; l=11,24 m ; jauge=1200 tx
Réplique de la frégate l'Hermione
(1997-2014), naviguant dans l’estuaire
de la Charente. La frégate est connue
dans l’histoire des relations franco-
étasuniennes pour avoir conduit, lors
de son deuxième voyage, le marquis
de La Fayette aux États-Unis en 1780,
lui permettant de rejoindre
les insurgés en lutte pour leur
indépendance.
© Photo Michel Garde, 30-01-2018
Aujourd'hui vingt septembre mille sept cent quatre vingt treize l'an 2ème de la République française une et indivisible, la
frégate l'Hermione commandée par le citoyen Martin Capitaine de Vau est appareillé de Mindin dans la rivière de Nantes
pour se rendre à Brest avec un convoy d'après l'ordre qu'il en avoit reçu du Ministre. Le 7 duduit mois le vent étant au NE
petit frais le pilotte de la rivière quitta la frégate lorsqu'il fût en dehors de la roche le Charpentier. Il la remis entre les mains
du citoyen Guillaume Guillemin pilotte cotié de la frégate et provenant du batiment le Phénix qui avait relevé l'Hermione à la
station de Mindin. Le vent étoit du NE variable au NNE, nous étions au plus près tribord amures sous le petit hunier et le
perroquet de fougue pour entretenir un convoy de 12 batiments que je devois mettre devant Brest. A 6 heures du soir on fit
un relèvement. Le pilotte cotié y assista et ce fut lui même qui donna le nom des pointes qu'on ne connoissoit pas. A 6 h.1/4
un grand batiment du convoy qui se trouvoit derrière la frégate vira de bord. Je demandois au pilotte pourquoi ce batiment
viroit et s'il y avoit du danger à craindre sous le vent. il me repondit que non. Dix batiments du convoi étoient de l'avant de la
frégate. Lorsqu'on cria brisants sous le vent le pilotte assuroit que ce n'étoit pas des brisants mais la force du courant qui
faisoit cet effet (…) frégate à la basse mer. A 8 heures du matin la mer se trouvant au 2/3 basse la frégate a donné de la
bande dans un instant avec une vitesse incroyable et dans ce mouvement rapide et s'est crevé totalement le coté de tribord.
J'ai continué à faire travailler à sauver tous les effets de conséquence qui se trouvoient possible et de les faires transporter à
bord du chasse marée ou nous avons été prévenus que si les vents passoient à l'ouest avec force il serait possible dans la
position ou se trouvoit la frégate qu'il périroit beaucoup de monde. A la basse mer la frégate nous a paru totallement crevé.
L'équipage s'est décidé avoir de l'abandonner et a passé sur les chasse-marées qu'on nous avoient envoyé du Croisic. J'ai
abandonné le batiment à 10 heures du matin le dernier avec le maître d'équipage qui a donné trois coups de sifflet pour
s'assurer qu'il ne restoit plus personne à bord. Je n'ai que le meilleur témoignage à rendre de l'Etat Major et des principaux
maîtres et de tout l'équipage qui se sont tous portés avec le plus grand zèle la plus grande activité à exécuter les ordres que
j'ai donné jusqu'au moment ou nous avons abandonné la frégate.
On ne peut attribuer qu'a l'ignorance du pilotte costié la perte de la fregate qui paroit infaillible. Malgré tout ce que j'ai pû lui
dire il m'a donné toutes les raisons qu'il setoit trompé et qu'il ne se croyoit pas aussi près du Four. Je l'ai amené à terre avec
moi et l'ai remis entre les mains du juge de paix avec une dénonciation par écrit par laquelle je demande que ce pilotte soit
intérogé publiquement devant tout mon équipage et le public du Croisic, afin qu'il soit constaté juridiquement que c'est par sa
faute seulement que la frégate a été mise à la côte. En foi de quoi, nous avons clos et arrêté le procès verbal signé du nom
de l'Etat-major et de ceux de l'équipage qui savoient écrire »...
Procès verbal du naufrage de la frégate Hermione sur le Plateau du Four
le jeudi 20 septembre 1793 vers 18 h 30
La frégate escortait un convoi
marchand de 18 navires et, à sa sortie
de l’estuaire de la Loire, elle a heurté
la Basse Rimbaud, haut-fond rocheux
de la partie orientale du Plateau du
Four, au large du Croisic, avec des
conditions défavorables de marée
descendante.
Elle était commandée par un équipage
peu expérimenté. Le pilote Guillaume
Guillemin du Conquet est déclaré
coupable, et le commandant Pierre
Martin est lui acquitté.
La première campagne de recherches
archéologiques sous-marines sur l’é-
pave de l’Hermione a été réalisée le
22 juillet 1984 par Michel VASQUEZ,
Gérard MARTIN et André LORIN.
Positions de la frégate L’Hermione juste
avant son naufrage sur le Plateau du
Four.
Naufrage
de l’Hermione
Le IVe jour complémentaire de l'an I
de la République (jeudi 20 septembre
1793) vers 18 h 30
Campagne Loire 1992 - Plateau du Four - Hermione
Rapport du Groupe de Recherche en Archéologie Navale (GRAN)
Anomalie
magnétique
due à la
présence de
masse
ferreuse sur le
site de l’épave
de la frégate
Hermione.
Objets métalliques découverts lors des fouilles sous-marines de l'épave de la frégate l'Hermione menées en 2005 sur le
Plateau du Four. © Inconnu, source André Lorin
En 1983, l'épave est découverte et étudiée par André Lorin et Michel Vasquez. Une deuxième campagne de fouilles
archéologiques, entreprise au cours de l'été 2005, a permis de récupérer plusieurs objets, dont une partie du gouvernail, et
de remonter l'ancre de quatre mètres de long et d'un poids d'une tonne et demi (en dépôt au musée d’histoire de Nantes).
Remontée d’une ancre de la frégate Hermione en août 2005.
Article de Ouest-France, samedi 27 août 2005, p. 7
Campagne Loire 1992 - Plateau du Four - Hermione
In : Rapport du Groupe de Recherche en Archéologie
Navale (GRAN)
Une des ancres (1,4 t, 4,3 m),
avant et après sa restauration,
de la frégate l'Hermione,
découverte lors des fouilles
sous-marines menées au cours
de l'été 2005 sur le Plateau du
Four.
© Arc'Antique - J.G. Aubert
Maquette du vaisseau
anglais Maidstone,
naufragé en 1747 au large
de Noirmoutier. © Historial
de Vendée, Les Lucs-sur-
Boulogne.
Vaisseau de quatrième rang, 50 canons
"fifty gun ship", construit par Thomas
Bronsden aux chantiers navals de Bronsdon
et Wells de Rotherhithe (Deptford,
Angleterre), mis sur cale le 30 mai 1743 et
lancé le 12 octobre 1744.
Tonnage brut : 979 t : dimensions ; 140,6 x
40,2 x 17,2 m
Naufrage
du Maidstone
Le vaisseau Buckingham sur sa cale de lancement aux chantiers navals de l’arsenal de Depford, situé en bordure de la Tamise,
au SE de Londres. Huile sur table de John Cleveley, 1751. Greenwich Hospital Collection © National Maritime Museum, Greenwich, Londres
Le HMS Maidstone avait arraisonné le 8 juillet
1747 au matin deux bâtiments, quand il se trouva
en vue du Dromadaire de 400 tonneaux et 18
canons, marchand de Bordeaux, qui venait du
sud. Celui-ci se sentant poursuivi voulut se
rapprocher de la côte de Noirmoutier pour s'y
mettre à l'abri alors que le Maidstone cherchait à
lui couper la route. C'est là que l'anglais vint
talonner sur les rochers de Sécé, non loin de
l‘îlot du Pilier, et s'échoua.
La perte d'environ 27 de mes hommes me cause
le plus vif chagrin et me rend misérable. J'espère
passer en jugement dès mon retour.
Votre très obéissant serviteur, A. Keppel."
L’échouage du Maidstone
au nord-ouest de l’île de
Noirmoutier
Samedi 8 juillet 1747
Commodore the Honourable Augustus Keppel.
Portrait de l'amiral Augustus Keppel (1725-1785),
commandant du Maidstone, en 1749 quand il avait
24 ans. Peinture de Josh Reynolds, 1749. ©
National Maritime Museum, Greenwich, Londres
L’épave a été identifiée en
1980 par l'ARHIMS.
Entre 1981 et 1990,
plusieurs campagnes de
fouilles sous-marines de
l'épave du Maidstone ont
été menées par Bernard
de Maisonneuve et son
équipe.
© Photo ARHIMS
À gauche. Nocturlabe ou
« cadran aux étoiles »
pour calculer l’angle par
rapport aux astres.
Au milieu et à droite.
Assiettes en étain et en
argent (droite) et
couverts.
Localisation des 7 canons relevés sur le site de l’épave du Maidstone
Fouilles 1980-1994. Bernard de Maisonneuve
Comme pour ceux du Juste, les sept canons remontés du Maidstone ont été dispersés géographiquement sur les côtes de la
Vendée : 4 (5 ?) dans la cour du château de Noirmoutier, 2 à Saint-Gilles-Croix-de-Vie et 1 aux Sables d’Olonne. 9 canons sont
restés au fond.
Cinq pièces d’artillerie du Maidstone dans la
cour intérieure du château de Noirmoutier.
Celui, à l’avant-plan, a été découvert bouché
et chargé.
Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020
Sur les fûts des deux canons du fond (à gauche), blason du
roi d’Angleterre George II (1727-1760).
Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020
Deux des cinq canons anglais (de 12 livres) du Maidstone qui portent les armes de George II d’Angleterre et des broad arrows.
Photo Loïc Ménanteau, 24-07-2020
Grenades à main. Photo Frédéric Osada
Deux des trois bouteilles complètes découvertes au cours des fouilles
sous-marines de l’épave du Maidstone : à gauche, à liqueur, de base
quadrangulaire ; à droite, à vin, modèle de 1735. In : MAISONNEUVE,
1991.
Garde d'épée d'un couteau de
chasse découverte lors des fouilles
sous-marines de l'épave du vaisseau
anglais le Maidstone. Pommeau en
bronze sculpté, bois tourné recouvert
de corne de rhinocéros.
© Musée du château, Noirmoutier-en-l'Île
Boucles de chaussure
trouvées lors des
fouilles du Maidstone
Pile à godets, destinée à peser les poudres
pharmaceutiques et les objets précieux, trouvée
lors des fouilles du Maidstone
Cadre d’un compas, trouvé lors des fouilles du
Maidstone
© Photos ARHIMS
Naufrage en 1868 du clipper anglais Queen of the South
Maquette du Queen of the South (ex. Morning Light). Ce clipper à trois
mâts a été construit à Portsmouth (États-Unis) en 1853. Principales
caractéristiques : 73,10 m de long ; 13,10 m de large ; 8,23 m de creux ;
1713 tonneaux.
Maquette réalisée par Jacky ATHIMON avec la collaboration de M. Alain FOULONNEAU. Don
des Amis du Sémaphore Saint-Gildas. Musée du Sémaphore de la pointe Saint-Gildas.
Photo Loïc Ménanteau, 23-08-2020
Cloche de quart du Queen of the South
(située près de la barre à roue).
Récupérée après le naufrage, puis
vendue aux enchères à Noirmoutier en
1868.
Musée du Sémaphore de la pointe Saint-Gildas
The clipper ship Morning Light (Queen of the South à partir de 1863) picking up a pilot off the Skerries. Huile sur toile de William
Gay Yorke, 1861. Coll. particulière
Naufrage de la Reine du Sud. - Dessin de Jules Noël
d’après un croquis de M. L. de Folin.
In : ZURCHER et MARGOLLÉ, 1868. Tempêtes et naufrages, Le Tour du Monde. Nouveau journal des voyages,
publié sous la direction de M. Édouard Charton, XX, p. 337 et 340.
Les naufragés de la Queen of South.
- Dessin de Jules Noël.
Détection de l’épave du clipper Queen of the
South avec un sonar à balayage latéral
(prospection réalisée par André MEIGNEN).
L’épave est orientée transversalement par
rapport à l’axe suivi pour la peospection. Les
zones foncées de chaque côté de cet axe
sont des zones sans information.
© André Meignen
Début du rapport de liquidation de l'épave du Queen of the South.
Archives départementales de la Loire-Atlantique
Bible en anglais provenant de l’épave du
Queen of the South trouvée par un pêcheur de
goémon « dans du goudron » ramené avec son
râteau, à moins de 2-3 km du site du naufrage.
Les marques et la place du signet ont été
miraculeusement conservées. Elle fut mise aux
enchères à Préfailles le 31-08-1868. Musée du
Sémaphore de la pointe Saint-Gildas
Après avoir réalisé un long voyage
de 106 jours depuis le Pérou, le
Queen of the South fait naufrage lors
d’une violente tempête dans la nuit
du 24 au 25 avril 1868. Il tentait de
mouiller devant la pointe Saint-
Gildas où il se fracasse sur les
rochers de la Couronnée (à 2 h du
matin). Des 42 personnes à bord
dont 35 de l’équipage et 7 passagers
(2 femmes et 5 enfants), il n’y eut
que 4 survivants.
Les secours tardèrent à arriver : le
chasse-marée Jeune Marie Désirée
de Saint-Nazaire à 5 h du matin.
Figure de proue du quatre-mâts l’Asie construit au chantier Laporte de Rouen en 1897.
retrouvée sur la plage de Tharon et déposée au Musée des Salorges de Nantes.
© Musée d’histoire de Nantes, fonds musée des Salorges (château des ducs de Bretagne)
Ce cap-hornier, qui revenait du Chili avec un chargement de nitrates de soude, fait naufrage
le 28 décembre 1919 dans l’embouchure de la Loire, en talonnant les hauts-fonds rocheux
des Jardinets dans le chenal. Arrivant à Nantes par un sale temps pluvieux et un vent de sud-
ouest, tracté par le remorqueur Commerce, dans l´estuaire de la Loire (passes de Saint-
Nazaire). Il se couche sur bâbord, ce qui contraint son commandant Ollivier de donner l’ordre
de l’évacuer. Il n’y eut aucune victime, mais jamais on ne put redresser le navire pour le
remettre à flot. Il resta définitivement sur le site sous quelques mètres d’eau, ses mâts
dépassant de la surface servirent comme signaux du port de Saint-Nazaire.
Naufrage du grand voilier cap-hornier l’Asie
à son retour du Chili
Deux grands voiliers quatre-mâts cap-horniers accostés au quai de l’Aiguillon à Nantes. Le plus proche,
le Valparaíso, a été construit en 1902 (Chantiers de France, Dunkerque). Coll. Loïc Ménanteau
Asie
Voilier vraquier construit pour le compte de la Compagnie
d'Orbigny et Faustin, de La Rochelle, Société des Ateliers et
Chantiers de Normandie Laporte et Cie, Rouen. Il fait partie
d’une série de deux navires : l’Europe et l’Asie. Commencé en
1896, il est achevé en décembre 1897.
Asie
Relevé bathymétrique en 1948-49
Localisation
de l’épave
de l’Asie
Le paquebot Lancastria de la Cunard Line
Le RMS Lancastria en pleine navigation quand il était un des paquebots de la compagnie Cunard Line.
L=169 m ; l=21 m, tirant=39 m ; tonnage brut=16 243 t. Carte photo, vers 1930. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Paquebot construit en 1920 aux chantiers navals de W.
Beardmore de Glasgow. Lancé en 1922, car sa construction prit
énormément de retard suite à une grève des ouvriers des
chantiers. Baptisé à l'origine RMS Tyrrhenia, il fut rebaptisé
Lancastria le 5 février 1924. Il appartenait à la compagnie
britannique Cunard Line (Cunard White Star Line).
Maquette du Lancastria. Musée du Sémaphore de la pointe Saint-Gildas. Photo Loïc Ménanteau, 23-08-2020
Naufrage du Lancastria
The greatest sea tragedy of all time
4000-7000 morts
2477 survivants
C'est un des naufrages les plus
meurtriers de l'histoire, avec ceux
du Cap Arcona, du Wilhelm
Gustloff, du Goya en 1945 en mer
Baltique, et ceux du Jun’yδ Maru,
du Toyama Maru et du Ukishima
Maru en 1944 dans le Pacifique.
Le navire devait rapatrier en
Angleterre des soldats britanniques
(opération Ariel) qui affluaient de
l‘Ouest de la France vers
l'embouchure de la Loire, juste
avant l’arrivée des troupes
allemandes (à 40 km). Le
Lancastria aurait recueilli plus de
6000 hommes, femmes et enfants
pour les emmener au port de
Plymouth.
Naufrage du Lancastria
Le lundi 17 juin 1940, au milieu de l’après-midi (entre 15 h 48 et 16 h 02)
Situé près de la Couronnée, à environ 4 km du rivage,
le navire fut coulé, en 24 minutes, par un bombardier
JU 87 du VIIIe Flieger Korps. À 15 h 48, ce bombardier
allemand largua quatre bombes à basse altitude qui
atteignirent la cale 2, la zone près de la cheminée, puis
les cales 3 et 4 du paquebot. Le navire s’incline
brusquement à bâbord. À 16 h 02, son avant est sous
l’eau et à 16h 02, il disparaît sous la surface de la mer.
Naufrage du Lancastria, le 17 juin 1940
Depuis le pont du destroyer
britannique Highlander, des soldats
observent le naufrage du RMS
Lancastria, peu de temps avant qu'il
ne coule à 26 m de profondeur.
Photo du soldat Clements le 17 juin
1940. © Photo Association
Lancastria France
Naufrage du Lancastria
Rescapés lors du naufrage du RMS Lancastria, le 17 juin 1940, dont l'épave, visible au
fond, coula quelques instants plus tard. Peinture à l'huile de Robert W. May.
© National Maritime Museum, Greenwich, Londres
2477 rescapés et plus de 4000 morts (peut-être 6000-7000)
On ne sut jamais exactement
le nombre de victimes, peut-
être 4000, peut-être plus. Les
rescapés furent secourus par
le Highlander et de petites
embarcations de la côte.
Le navire pilote la Lambarde et
le destroyer Highlander ainsi
que des chalutiers, des navires
de servitude portuaires, une
vedette de la SNSM, d’autres
destroyers britanniques, se
portèrent au secours des
naufragés du Lancastria.
Cloche du SS Tyrrhenia,
Lancastria à partir de 1926,
dans l’église St Katharine Cree
à Londres. Récupérée après le
naufrage et déposée devant
l’entrée du cimetière militaire de
Pornichet (baie de la Baule,
Loire-Atlantique) par un
anonyme qui a laissé un mot
expliquant l'avoir remontée de
l'épave il y a trente ans.
© Photo Andy Scott, 16-05-2018
En France, 53 cimetières entre Brest et Soulac, dont 16 en Loire-Atlantique et 20 en Vendée, abritent les
sépultures des victimes. Des mémoriaux commémoratifs ont été érigés à Saint-Nazaire, aux Moutiers-en-
Retz et à la pointe Saint-Gildas à Préfailles.
Mémorial de la pointe Saint-Gildas à Préfailles. Phptos Loïc Ménanteau, 23-08-2020
Mémorial pour les victimes du Lancastria à Saint-Nazaire sur la place Commando. Ce monument a été enlevé de la
place lors de son aménagement et aurait été détruit.
Mémorial pour les victimes du Lancastria aux Moustiers-en-Retz. Photo 24-08-2006
À l'annonce du naufrage, Winston
Churchill place sous secret la
nouvelle du désastre, par la Défense
Notice (D-Notice), afin de ne pas
démoraliser davantage les citoyens
britanniques. Le secret militaire ne
sera levé qu’en 2040, soit 100 ans
après le naufrage. Pour l’instant,
seul le gouvernement écossais a
commémoré la catastrophe par la
frappe d'une médaille, malgré les
demandes pressantes auprès du
gouvernement britannique.
Hélice tribord. Scindée en deux, l’épave du Lancastria repose sur le fond à 24 m de profondeur ; sa partie la plus élevée est à
12 m de profondeur. Depuis 2006, les plongées sur l’épave sont interdites (Arrêté N° 2006/14 de la préfecture maritime - du
02-06-2006). © Photo sous-marine Nicolas Job
En août 2011, une équipe de
plongeurs, conduite par le photo-
graphe sous-marin Nicolas JOB et le
vidéaste sous-marin Jacques LELAY, a
réalisé plusieurs plongées sur l’épave
du Lancastria, avec comme objectif
connaître l’état actuel de sa
conservation.
Sur les fonds de l’embouchure de la Loire, l’épave du Lancastria
Naufrage du paquebot Teiresias
Paquebot à deux ponts,
construit en 1914, par
Hawthorn Leslie & Co de
Newcastle pour l’Ocean
Steamship Company et
opérationnel en janvier
1915.
Comme le Lancastria, il
participait, le 17 juin 1940,
à l’évacuation des troupes
anglaises à Saint-Nazaire
(opération Ariel).
Son port d’attache était Liverpool. Il est sorti indemne de ses traversées de l’océan Atlantique, malgré la menace des sous-
marins allemands. Le 30 juin 1915, il manque de couler après avoir heurté une mine près du canal de Suez. Il a ensuite
navigué sur les lignes vers l’Asie. Carte photo 1915
Ports payant participé, du 15 au 25 juin 1940, à l’opération
Ariel d’évacuation des troupes britanniques avant l’arrivée
de l’armée allemande sur les côtes françaises.
Carte réalisée par Éric Gaba
L’onde de choc de quatre bombes lancées par des avions allemands Junkers Ju88 de la Luftwaffe provoqua une onde de
choc à l’origine de la fracturation de plaques en métal de la coque. Le Capitaine J. R. Davies, ordonna donc à l’équipage
d’évacuer le navire à bord de canots de sauvetage. Le navire commença à se coucher et une seconde attaque aérienne
allemande le fit chavirer. Le Teiresias coula ensuite lentement dans la mer.
La majorité de l'équipage a été rapatrié en Grande-Bretagne par le HMS Oracle et l’équipe de 6 hommes (accompagnée
du capitaine) restée à bord pour tenter de sauver le Teiresias par le navire Holmside.
Épave du Teiresias
Opération Ariel
© Photo sous-marine Pascal Collin
© Photo sous-marine Pascal Collin
© Photo sous-marine Pascal Collin
Ex USS Buchanan (DD-
131), Town classes, le
Campbeltown a été
construit en 1918 et
lancé le 2 janvier 1919
aux chantiers navals de
Bath, dans le Maine
(États-Unis). C’était un
Wickes-class destroyer
(tonnage brut : 1090 t ;
déplacement : 1280 t),
armé par la Royal Navy.
À gauche. Le USS Buchanan au
large de Balboa (zone du canal de
Panama) le 18-05-1936. Naval
Historical Center
À droite. Le USS Buchanan au
large de Balboa (zone du canal de
Panama) le 18-05-1936. Naval
Historical Center
Campbeltown,
Opération Chariot
26 mars 1942
L’Opération Chariot est une attaque du port de Saint-Nazaire par des commandos britanniques, les Combined Opera-
tions de Lord Mountbatten, afin de rendre inutilisables certains équipements du port et en particulier la forme de radoub Louis
Joubert (cale Normandie). En effet, Saint-Nazaire possédait le seul équipement de ce type capable d’accueillir le Tirpitz, le
plus gros cuirassé de la Marine allemande, qui avait besoin de réparations. © Photo aérienne oblique André Bocquel
Longueur : 350 m
Largeur : 50 m
Profondeur : 15,5 m
Principal objectif de l’Opération Chariot : rendre inutilisable par les Allemands
la forme Louis Joubert (cale Normandie)
Avant le raid, le destroyer HMS Campbeltown en préparation dans la rade de Plymouth, au sud de l'Angleterre.
© The National Archives, Londres
Raid du HMS Campbeltown à Saint-Nazaire dans la nuit du 27
au 28 mars 1942. Le Campbeltown avait appareillé, le 26 mars
1942 à 14 h, de Falmouth (Angleterre) avec une flottille de 21
navires. Peinture de Norman Wilkinson, 1942-43.
© National Maritime Museum, Greenwich, Londres
Lieutenant commandant
Stephen Halden (Sam)
Beattie (1908-1975), qui
commandait le HMS
Campbeltown.
27-28 mars 1942. À 1 h 34
du matin, le 28 mars, 4
minutes après l'heure
planifiée, le Campbeltown
entre en collision contre la
porte de la forme de
radoub. Les commandos
et l'équipage du navire
débarquent sur les quais
sous le feu des allemands
et commencent leur
mission de destruction des
installations portuaires.
Le samedi matin 28 mars 1942, et avant l'explosion du navire, examen de l'épave, encastrée dans la forme Joubert, par des
officiers et techniciens allemands. © Bundesarchiv
L’explosion du navire, bourré d’explosifs, se produit à 10 h 30 du matin.
Après l’explosion, l’épave du Campbeltown déplacée au milieu de la cale sèche (forme de radoub) Normandie à Saint-Nazaire.
Vue aérienne de la forme Normandie (Joubert) à Saint-Nazaire avec au milieu l’épave du Campeltown.
Fût du canon du destroyer
Campbeltown, place du
Commando à Saint-Nazaire.
Lors de l’aménagement de cette
place, il a été déplacé et mis sur
le toit de l’écluse fortifiée de
l’ancienne base sous-marine
allemande (au-dessus du sous-
marin Espadon).
Face à l’embouchure de la Loire, au Petit Maroc, monument franco-britannique en mémoire des morts de l’Opération Chariot.
Photo Loïc Ménanteau, 16-08-2020
Le commandant du destroyer, le Lt. Cdr.
Stephen Beattie, a été fait prisonnier de
guerre. Il reçut la Victoria Cross pour
cette opération.
L’explosion de la forme-écluse causa la
mort de 300 Allemands. Des 611
hommes qui constituent la force
d’attaque, 169 sont tués (64 commandos
et 105 marins). Parmi les survivants, 215
sont capturés et 222 sont évacués sur
les petits bateaux restants. Cinq autres
parviennent à quitter Saint-Nazaire et
font route vers le sud pour rejoindre
Gibraltar.
Plaques du monument franco-britannique en mémoire des morts de l’Opération Chariot.
Photo Loïc Ménanteau, 16-08-2020
Le cargo-mixte Le Laos, des Messageries Maritimes
Le cargo mixte Le Laos, des Messageries Maritimes, avant son naufrage. Il rentrait de Chine et avait fait escale à Marseille.
Carte postale vers 1905. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Paquebot à vapeur, construit en
1903 dans les chantiers navals
Burmeister & Wain´s Maskin &
Skibsbyggeri, à Copenhague ;
lancé le 30 mai 1903, pour la
Compagnie Française de l'Est
Asiatique. En 1904, il est
acheté par les Messageries
Maritimes pour servir la ligne
Londres -Dunkerque - Canton. .
L'avant (en haut) et l'arrière (en bas) du cargo-mixte Le
Laos, échoué et disloqué en deux parties sur le rocher du
Four, devant Le Croisic. Carte postale Artaud Nozais.
Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Le Laos a fait naufrage à la suite d’une erreur de
navigation par temps de brume en voulant entrer
dans l’estuaire de la Loire. Le navire talonne sur
une roche située au sud du Plateau du Four (Sur
la roche Gouës-Vas, à un mille au sud de la Tour
du plateau du Four, en face du Croisic).
Le Colbert essaie de lui porter secours, en vain.
Puis, au matin, le remorqueur Athlète de Saint-
Nazaire essaie de le désengager sans plus de
succès. Les chaudières explosent et le navire
sombre lentement.
Il n’y a pas de victimes.
Un coup de mer sépare en deux le navire avant
qu’il ne coule.
Le naufrage du Laos
Samedi 9 février 1907
à 12 h 20
Le cargo-mixte Le Laos, des Messageries Maritimes, disloqué en deux parties après son échouage sur le plateau du Four. Au
premier plan, sa partie arrière reposant sur un fond de 13 m ; à l'arrière-plan, sa partie avant, sur la roche. Coll. Delaveau,
Saint-Nazaire, fin février 1907 à basse mer. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Partie avant du cargo-mixte Le Laos, des Messageries Maritimes, reposant sur le fond rocheux après son échouage sur le
plateau du Four. Coll. Delaveau, Saint-Nazaire, fin février 1907 à basse mer. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Partie arrière du cargo-mixte Le Laos, avec sa cheminée, après son échouage sur la roche Gouës-Vas du plateau du Four.
Séparée de sa partie avant, elle repose sur un fond de 13 m de profondeur. C’est devenu un site de plongée. Carte postale
Artaud Nozais, Nantes, février 1907 à basse mer. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Échouage du paquebot la Champagne devant Saint-Nazaire le 28 mai 1915
Cartes postales, coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Paquebot en acier, gréé en quatre-mâts, lancé par la
Compagnie Générale Transatlantique en mai 1886 aux
chantiers de Penhoët (Saint-Nazaire)
L=155 m, l=15,75 m au maître bau, jauge brute= 6 726 tx
Affecté, en 1886, à la ligne Le Havre-New York, puis, en 1905,
à celle Saint-Nazaire-La Havane-Veracruz, de la Compagnie
Générale Transatlantique (CGT) et, enfin, en 1915, il est
affrété par la Compagnie Sud-Atlantique.
Il revenait des Antilles. Au moment de son échouage, il y avait
978 passagers à son bord, dont 909 « soldats noirs », et un
équipage de 180 hommes.
Le paquebot La Champagne, échoué sur le haut-fond rocheux du Casino, à 700 m de la plage de Saint-Nazaire. Carte
postale, Artaud et Nozais, Nantes, 1915. Avec tampon du Président de la Commission de port à Saint-Nazaire. © Coll. Loïc
Ménanteau, Nantes
En pleine tempête, il
s’échoue sur la roche dite du
Casino. Les passagers sont
transbordés sur le cargo
Rigel (Compagnie de
Navigation Mixte). À basse
mer, le navire se casse en
deux dans la matinée.
Depuis la plage de Saint-Nazaire, vue de l'épave du paquebot La Champagne échoué sur la roche du Casino. Carte postale,
coll. Delaveau Joubier, Saint-Nazaire, 1915. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Le paquebot La Champagne, dont la coque est penchée et brisée, après son échouage le 28 mai 1915. Carte postale, Artaud
et Nozais, Nantes, 1915. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Le paquebot La Champagne, dont la coque est penchée et brisée, après son échouage le 28 mai 1915. Carte postale, Artaud
et Nozais, Nantes, 1915. Avec tampon du Président de la Commission de port à Saint-Nazaire. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Le paquebot La Champagne, dont la coque est penchée et s’est cassée en deux par le travers des machines, après son
échouage le 28 mai 1915. Carte postale, Artaud et Nozais, Nantes, 1915. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Le paquebot La Champagne, dont la coque est penchée et brisée, après son échouage le 28 mai 1915. Carte postale, Artaud
et Nozais, Nantes, 1915. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Le naufrage
du
Saint-Philibert
La photo a été prise devant la
Plage des Dames, à l’arrivée
du vapeur à l'estacade du bois
de la Chaise.
Le vapeur d'excursions Le Saint-Philibert, appelé aussi le "bateau de Noirmoutier", accosté à la jetée Noëveillard à
Pornic avant son naufrage en juin 1931. Carte postale, 1931.
© Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Vapeur avec moteur de 300 cv construit
aux chantiers Dubigeon appartenant à
la Compagnie nantaise de navigation à
vapeur
L=32 m, l=6,40 m, jauge=189 tx, tirant
d’eau=2,20 m
Maquette du Saint-Philibert, vue de l’avant et de l’arrière. Musée du Sémaphore de la pointe Saint-Gildas. Photos Loïc Ménanteau
Le naufrage s’est produit le 14 juin
1931 à 18h 30 près de la bouée du
Châtelier, au devant de la pointe Saint-
Gildas.
Il est dû au chavirement du bateau lors
d’une forte tempête, avec des creux de
plusieurs mètres, et à la surcharge en
passagers. Se mettant du côté le
moins exposé au vent, ils ont contribué
à le déséquilibrer.
Le bateau chavire au moment de
changer de direction, étant pris en
travers par une lame.
Un drame de la mer
8 rescapés, 452 morts
Opération de renflouement de l’épave du Saint-Philibert par deux dragues allemandes en août 1931.
Carte postale, 1931. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Épave du Saint-Philibert après avoir été renflouée par deux dragues allemandes en août 1931.
Photo originale. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
L'épave du Saint-Philibert, à marée basse, au vieux
môle de Saint-Nazaire, après son renflouage par une
entreprise allemande en août 1931. Photo originale,
1931. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Son épave a été renflouée deux mois après par
une entreprise allemande. Il a été ensuite
réparé pour être réutilisé, avec le nom Les
Casquets, pour comme sablier dans la région
de Bayonne, au pays Basque, puis, en
Bretagne, sous le nom de Saint-Efflam. Il
terminera sa vie comme sablier (à partir de
1958) et sera désarmé sous le nom de Côte
d’Amour en 1976.
L'épave du Saint-Philibert, à marée basse, au vieux môle de Saint-Nazaire, après son renflouage par une entreprise allemande
en août 1931. Carte postale, 1931. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Drague Fatouville, 1948
Liste des 9 navires sabordés par les Allemands, dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 août 1944, pour bloquer la navigation
dans l’estuaire de la Loire et rendre très difficile l’accès au port de Nantes :
- L' Antarktis : navire Tanker d'origine norvégienne destiné au transport de l'huile de baleine. Transformé par le gouvernement allemand
en pétrolier en 1939 aux chantiers Howaldtswerke à Kiel sous le numéo de coque 771. Coulé en travers du chenal. Sa coque s’est
brisée en deux. Trois de ses mâts sont encore visibles en bordure du chenal de navigation.
- Le Fatouville : drague à désagrégateur de 6000 CV. Refouleuse, construite par les ateliers et chantiers de Bretagne pour le port de
Rouen (au stade des essais). Coulée au nord de l‘Antarktis.
- Le Pas de Calais : drague à godets du port de Boulogne (1940) pouvant travailler jusqu’à à 23 m de profondeur.
Le refouleur II : Station de refoulement à terre du service maritime de Loire-Inférieure.
- La drague 5 : drague moyenne à godets de 530 litres appartenant au service maritime de Loire-Inférieure.
- L'Amphitrite : drague aspiratrice d'origine allemande de 450 m3/heure (construite en 1905).
- Le patrouilleur H 10 : sorti des chantiers de Penhoët pour le compte de la marine allemande. Longueur hors tout : 61,49 m, largeur :
10,58 m. C'est un navire de 1200 tonnes et de 2800 CV.
Le remorqueur R8 : construit à Nantes en 1917. Puissance : 200 CV
- Le chaland PC 52 : chaland à fond fixe d'une capacité de 55 m3.
Le chantier de la Télindière
Vue générale des travaux de déviation de la Loire à la Télindière. 1er juin 1948.
Au premier plan, Le Pellerin. Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Bassin des épaves (batardeau) en cours d’assèchement, 19 juin 1948. Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Travaux de renflouement de 9 navires à la Télindière réalisés par les Ponts et Chaussées entre janvier 1947 et juin 1949. Au
premier plan, la drague Fatouville. Août 1948. Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Travaux de renflouement de 9 navires à la Télindière réalisés par les Ponts et Chaussées entre janvier 1947 et juin 1949.
Au premier plan, la drague Fatouville. Août 1948. Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Installation pour le redressement de la drague à godets Pas de Calais II lors des travaux réalisés à la
Télindière par les Ponts et Chaussées. Août 1948. Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Drague suceuse refouleuse Fatouville, 1948. Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
En bordure de la rive du chenal de navigation, seuls trois mâts
métalliques signalent l’emplacement de l’épave du petit pétrolier
norvégien Antarktis (150 m de long) qui n’a pas pu être renfloué,
car il s’était brisé en deux lors du sabordage par les Allemands.
Avec le concours de l’Atelier des Coteaux (Nantes Saint-Nazaire Port) et de
l’association Autrefois Le Pellerin, la municipalité du Pellerin a financé la restauration
d’une grue de l’Antarktis. Cette grue a ensuite été placée en bord de Loire, sur le
môle du quai Provost (inaugurée le 1er mai 2017)..
Les épaves des navires, toutes époques
confondues, constituent pour l’estuaire de
la Loire un patrimoine d’une grande valeur
culturelle et historique qu’il convient
d’étudier, de préserver et de valoriser, ce
qui actuellement n’est pas suffisamment le
cas.
In : Le Neptune françois ou recueil des cartes marines levées et gravées par ordre du Roy. Paris, 1693. SHD, Vincennes
Merci beaucoup
pour votre attention
Géohistoire des naufrages et patrimoine subaquatique de l’estuaire de la Loire (Loire-Atlantique, France)
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Géohistoire des naufrages et patrimoine subaquatique de l’estuaire de la Loire (Loire-Atlantique, France)

  • 1. Géohistoire des naufrages et patrimoine subaquatique de l’estuaire de la Loire Loïc MÉNANTEAU géographe LETG Nantes loic.menanteau@gmail.com La Légende Maritime du Pays de Retz Saison 1 Paimbœuf, vendredi 28 août 2020 (révisé le 26-02-2021)
  • 2. Localisation de l’estuaire de la Loire In : 2012. Atlas permanent de la mer et du litoral, 7 (Golfe de Gascogne), Nantes, Géolittomer, CNRS et université de Nantes.
  • 3. Les trois sections de l’estuaire de la Loire
  • 4. Vue aérienne oblique, vers l’ouest, de l’embouchure de l’estuaire de la Loire. © Samuel Walker / Alamy Banques d’images Saint-Nazaire Pointe de Saint-Gildas Paimbœuf Île de Noirmoutier Pointe de Chémoulin Pointe de Penchâteau
  • 5. Au nord-ouest de l’île de Noirmoutier, l’ilot du Pilier fait partie de l’histoire de l’estuaire externe de la Loire. Jusqu’à l’époque de Louis XIV, c’était un repaire de pirates (surtout basques espagnols). Photo aérienne oblique (vers le N), CIM. Coll. Loïc Ménanteau
  • 6. Fort de l’île du Pilier (1693, puis 1710-1715, mais jamais achevé) destiné à empêcher les pirates d’utiliser cette île comme base d’attaque des navires entrant et sortant de l’estuaire de la Loire. Photo aérienne oblique Drone Loïc Ménanteau, 15-10-2017
  • 7. Représentation de naufrages.. Gravure originale du début du XVIIe siècle, coll. Loïc Ménanteau, Nantes
  • 8. In : Le Petit Parisien, dimanche 6 août 1905. Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
  • 9. Depuis le Moyen-Âge, des centaines de navires ont fait naufrage dans l’estuaire de la Loire, la plupart en essayant d’y entrer. Les deux premières causes sont de caractère géographique, car elles sont le résultat de la morphologie (bathymétrie) de l’estuaire et de son embouchure externe et aux conditions hydrologiques et climatiques (marées, vents, brume…).  La cause la plus importante en est la présence, à son embouchure, d’une barre rocheuse avec des écueils très dangereux pour la navigation, qui ont servi de points d’accroche à des bancs sableux. Avant la création du chenal artificiel actuel, les navires devaient tous affronter cet obstacle. C’est pourquoi la plupart des épaves sont localisées entre Paimbœuf et la zone située devant Saint-Nazaire.  L’autre cause naturelle est l’existence de mauvaises conditions climatiques, faible visibilité, vents violents et fortes tempêtes, mais aussi hydrologiques, hauteurs de marée trop basses. Principales causes des naufrages dans l’estuaire de la Loire Causes physiques et climatiques
  • 10. Cependant, les naufrages sont aussi dus à des causes humaines, en particulier à des erreurs de navigation des pilotes et des capitaines qui ont mal calculé leurs routes et les profondeurs. Comme le montre l’étude des livres de bord, c’est le cas de nombreux naufrages. Des pertes importantes ont aussi été provoquées par des événements militaires (ex. bataille des Cardinaux en 1759, attaque de sous-marins allemands en 1917, bombardements au début de la seconde guerre mondiale). Il existe enfin des actions volontaires de sabordement de navires. Dans les ports et sur les mouillages, comme ceux de Paimbœuf, des incendies peuvent conduire à la perte d’un ou, par propagation, de plusieurs navires. Principales causes des naufrages dans l’estuaire de la Loire Causes humaines (erreurs de navigation et faits de guerre) Elles peuvent parfois être mixtes ou multiples Exemple de la bataille des Cardinaux en 1759, survenue lors d’une tempête.
  • 11. In : Courrier de l’Égalité, N° 1037, Tome XII, p. 16 Troisième année républicaine, 4 Messidor (ère ancienne.) Du lundi 22 juin 1795 Coll. Loïc Ménanteau L’incendie en rade de Paimbœuf du jeudi 11 juin 1795 (23 Prairial de l’an 3) Gravure de Nicolas Ozanne, 1776. Coll. Loïc Ménanteau
  • 12. Grand incendie accidentel en rade de Paimbœuf, le 23 Prairial de l’an 3, cause de la perte de six navires Relation plus détaillée In : Feuille nantaise, numéro 266, Sextidi 26 Prairial, l’an troisième de la République une et indivisible, p. 354. Coll. Loïc Ménanteau
  • 13. 11 naufrages sont présentés dans l’exposition permanente du Centre de découverte Terre d’estuaire (Cordemais). Module préparé par Loïc Ménanteau (2019) https://www.terredestuaire.com/decouvrir/lieu-culturel- nantes/
  • 14. Les épaves de navires, obstacles pour la navigation Carte des épaves recensées par le SHOM en 2020 dans l’embouchure et l’estuaire externe de la Loire. Adapt. Loïc Ménanteau
  • 15. Les obstacles constitués par les épaves de navires (nombreux naufrages dans l’estuaire interne de la Loire) peuvent provoquer des accumulations sédimentaires et donner naissance à des bancs puis à des îlots. Sur le plan manuscrit, indications : Batimens coulés, navire perdu, navire coulé. Certaines épaves, « fossilisées par les alluvions » pourraient être conservées presque intactes sous les prairies actuelles. Rôle sédimentaire des épaves de navires Détail d’une carte manuscrite de 1746. © BNF GE AA-818 Nantes, 1746
  • 16. Banc de Guérande Plateau du Four La Banche Plateau de la Lambarde Hoëdic Devant l’embouchure de la Loire (estuaire externe), les fonds rocheux occupent près de de la moitié de la surface immergée Les fonds rocheux (roche du socle, mais aussi des grès et calcaires érodés), en rose avec hachures verticales, sont recouverts, entre les pointements rocheux, d’une faible épaisseur de sédiments. Les sables et les graviers forment la partie la plus étendue des fonds sédimentaires.
  • 17. Hauts-fonds rocheux et chenaux de l’estuaire externe Carte marine du SHOM n° 7395 Côte Ouest de la France. Du Croisic à Noirmoutier Estuaire de la Loire. Échelle 1 : 50 300,1995. Trame rouge : haut-fond rocheux (à fleur d’eau ou émergé à basse mer) Courbe bathymétrique en rouge : 5 m
  • 18. La Banche, un des plus grands dangers à l’entrée de l’estuaire de la Loire forte rupture de pente
  • 19. Phare de la Banche construit, à partir de 1862, par les ingénieurs Chatoney et Leferme et mis en service le 15-08- 1865. Il a été érigé à environ 80 m au SE d’une tourelle qui était sur le banc du Turc. D’une hauteur totale de 30,30 m, il est en pierre de taille de granit et peint avec de larges bandes horizontales en noir et blanc. Il a été inscrit à l’inventaire des monuments historiques le 02-12-2011. Carte postale ancienne, vers 1910, Coll. Loïc Ménanteau
  • 20. Le Plateau du Four In : GROUPE 1759 ABC, 2013. Le Plateau du Four. Acteur de la vie maritime. Hier et aujourd’hui. Piriac-sur-Mer, 116 p. (p. 17). Au moins 30 naufrages dont une dizaine localisés :  1694 : le Phelipeaux, trois-mâts de Saint-Malo  1702 : l’Entreprenant, trois-mâts nantais revenant de Guadeloupe  1705 (18-10) : Emmanuel, voilier suédois (200 tonneaux)  1713 (18-09) : la Suzanne, trois-mâts nantais  1714 : le Saint-Jean, morutier (200 tonneaux)  1723 : la Thérèse, trois-mâts (160 tonneaux) revenant de Saint-Domingue (Haïti)  1729 : le Saint-Luc, navire marchand (80 tonneaux)  1733 (23-01) : le Saint-Luc, navire marchand (55 tonneaux) revenant de Saint-Domingue (Haïti)  1748 (11-01) : la Gironde, flûte (500 tonneaux) revenant du Canada  1759 (22-11) : le HMS Resolution, vaisseau de 74 canons  1759 (23-11) : le HMS Essex, vaisseau de 74 canons  1769 (14-12) : l’Affrique, brick négrier au retour de Saint- Domingue (Haïti)  1776 (02-08) : le Solide, trois-mâts (450 tonneaux) au retour de Saint-Domingue (Haïti)  1790 : les Deux Félicités, voilier français de Marseille  1793 (20-09) : l’Hermione, frégate (550 tonneaux)  1793 (08-04) : le Sans souci, brick aviso (140 tonneaux)  1816 (04) : le Balaou, goélette Exchange de l’US Navy qui allait être restituée par la France  1817 (18-12) : le Triton, brick marchand revenant de Martinique  Erreur de navigation  Autres causes : tempêtes…
  • 21. Vaisseau à trois-mâts à la coque arrondie. Armes de la Ville de Nantes. Pierre calcaire sculptée (pierre de Crazanne). Corps de garde du cimetière de Champ-fleuri, en face de l’église Saint-Clément à Nantes, 1619. © Musée Dobrée - Grand Patrimoine de Loire- Atlantique Un estuaire au débouché d’un bassin versant représentant le cinquième du territoire actuel de la France qui, depuis la préhistoire récente, a joué un rôle considérable dans les relations commerciales maritimes (notamment transatlantiques à partir de la fin du XVIIe siècle).
  • 22. Chenal de navigation actuel et plaine estuarienne de la Loire Composition colorée (bandes 7, 5 et 1) d’une partie d’une image du satellite Landsat 7 ETM+ acquise le 14-02-2001 avec masquage de la partie continentale. Traitement Olivier Geffray et Loïc Ménanteau De nombreuses épaves, remontant parfois jusqu’à la Haute Antiquité, existent sans doute bien conservées dans les alluvions des anciens bras disparus et des anciens sites portuaires, colmatés soit par évolution naturelle ou par aménagement hydraulique ou urbain (pour la période plus récente). Le chenal actuel de navigation, devenu rectiligne et unique, ne correspond que très peu aux anciennes routes suivies par les navires.
  • 23. Lampe à huile grecque* (première moitié du Ve siècle av. J.-C.) trouvée dans la Loire à Cordemais Comme de très nombreux autres objets archéologiques (du Néolithique à la fin du Moyen-Âge) découverts fortuitement dans le lit estuarien, cette lampe à huile révèle et symbolise l’existence de possibles naufrages d’embarcations à des périodes plus anciennes, ce que nous ne traiterons pas dans cette présentation. © H. Neveu-Dérotrie - Musée Dobrée - Grand Patrimoine de Loire-Atlantique * de l’Attique
  • 24. Dans les anciens bras de l’estuaire de la Loire, comme à Nantes, certains objets retrouvés dans le fleuve indiqueraient l’existence de naufrages d’embarcations au cours du Moyen-Âge. Canon veuglaire / Pierrier à boîte (XV-XVIes siècles) découvert dans le lit de la Loire à Nantes. © H. Neveu-Dérotrie - Musée Dobrée - Grand Patrimoine de Loire-Atlantique
  • 25. Géoarchéologie de l’hydrographie de l’estuaire de la Loire et localisation des épaves de navires Il est fondamental de reconstituer de manière précise l’évolution des bras estuariens qui étaient navigables à certaines époques et qui ont parfois totalement disparu. Les épaves les plus anciennes sont probablement dans ces anciens bras, et donc recouverts par les alluvions et non pas dans le chenal de navigation actuel qui est en grande partie artificiel. Image Google Earth. Traitement et montage Loïc MÉNANTEAU
  • 26. In : FOULONNEAU Alain, MEIGNIEN André, 2006. Naufrages dans l’estuaire de la Loire. Nantes, Coiffard libraire éditeur, 284 p. 17 navires coulés par des sous-marins allemands en 1917 Banche
  • 27. In : dossier presse de L’écho de la presqu’île guérandaise et de Saint-Nazaire et Le courrier du pays de Retz, juillet 2009. Naufrages en estuaire de Loire.
  • 28. Localisation de 10 des 11 naufrages présentés dans l’exposition permanente du Centre de découverte Terre d’estuaire (Cordemais). Module préparé par Loïc Ménanteau (2019)
  • 29. Techniques de détection en archéologie subaquatique utilisables dans le domaine estuarien  Magnétomètre à protons ou à résonance magnétique nucléaire : courbes de champ magnétique permettant la détection des masses métalliques (ex. ancres, canons), qui existent sur le fond ou sont enfouies dans les sédiments.  Sonar à balayage latéral mono- ou bi-fréquence et à haute définition (ex. 500-500 KHz) : donne une image acoustique du fond, sur une largeur de 50 à 100 m (ou autre) de chaque côté de l’axe de progression.  Pénétrateur de sédiments (Sub-bottom profiler / Sharp sonar) : permet la détecction d’épaves enfouies dans les sédiments, non visibles sur le fond.  Résistivimètre à haute résolution. Ces appareils peuvent être couplés avec un GPS différentiel afin d’enregistrer en continu la position précise (en x, y) des différentes mesures.
  • 30. Résistivité électrique sous l’eau  Courant alternatif sinusoïdal (de période 10 s)  Fréquence basse (ex. 0,1 Hz) In : LAGABRIELLE Richard, 1984. La prospection électrique par courant continu en mer. In : Vie Congrès international de géologie de l’ingénieur, août 1990, Amsterdam, p. 57-62. Rapport des résistivités des différents matériaux : les sédiments meubles du fond de l’estuaire ont une résistivité généralement inférieure à dix fois celle de l’eau, 1,5 fois celle de l’eau dans le cas des vases, 6 fois celle de l’eau dans le cas des sables de Loire, etc.
  • 31. Emploi du sonar à balayage latéral : exemple de détection Image acoustique d’une épave non identifiée à l‘est de Belle-Ile lors d’une prospection au sonar latéral menée en août 2000 : fond de carène sans doute recouvert ensuite par le sable, car on ne l'a pas retrouvé les années suivantes. Images sonar et leur traitement © André Lorin
  • 32. GeoCat amarré au catamaran servant aux prises de mesures. Remarquer la position de l’antenne DGPS directement au-dessus du poisson. Photo Humberto Guarin
  • 33. Profil de haute résolution réalisé avec le pénétrateur de sédiments GeoCat. Épave de navire.
  • 34. Zone proposée en 2005 pour une prospection avec le système GeoCat 1, banc de Bilho 2, îlot Saint-Nicolas In : GUARIN Humberto, ANDRADE Carlos, MÉNANTEAU Loïc, 2005. Projet franco-colombien de prospection géoarchéologique des vasières de l’estuaire de la Loire, entre Paimboeuf et Mindin, avec le système GéoCat. In : Aestuaria cultures et développement durable. Les dossiers de l’Ethnopôle, 5 (numéro spécial Pour une géoarchéologie des estuaires, L. MÉNANTEAU et A. GALLICÉ, dir.), p. 381-390..
  • 35. Les mouillages, comme les quatre de Paimbœuf et de Mindin, sont des lieux qui ont été très fréquentés, surtout au XVIIIe siècle, avec une grande abondance d’objets sur leurs fonds. Ce sont aussi des lieux où les aléas climatiques (ex. très fortes tempêtes) et les accidents maritimes (ex. incendies) ont provoqué d’autres naufrages.
  • 36.
  • 37. Les mouillages de Paimbœuf correspondent à une zone de plus grande profondeur, le plus important (La Grande Rade) étant situé à l’ouest, juste devant cet avant-port de Nantes. Ce mouillage et les autres (Petite Rade, Trois Amarres…) ont un très grand potentiel archéologique pour l’histoire du commerce maritime comme l’ont démontré, sur un site similaire, les recherches menées sur la Rade de Solidor à Saint-Malo*, en 1973-1978, par Loïc LANGOUET et Éric RIETH (avec utilisation d’une drague adaptée à la recherche archéologique sur des sites de mouillage). * LANGOUET Loïc, RIETH Éric, 1978, Les fouilles sous-marines et la rade de Solidor à Saint-Malo. Les dossiers du Centre archéologique d’Alet, Numéro spécial Fouilles sous-marines à Saint-Malo, 168 p.
  • 38. Une recherche archéologique dans les embouchures estuariennes doit être globale et interdisciplinaire, et faire appel à des techniques et à des méthodes variées, adaptées à ce type de milieu. Son objectif ne doit pas être de découvrir, comme c’est presque toujours le cas, telle ou telle épave mentionnée dans une liasse d’archives, mais d’étudier un ensemble géographique où de nombreux restes d’embarcations et d'objets appartenant à plusieurs époques se superposent et se mêlent. Le comblement des baies et des chenaux, l’accrétion des plages, la turbidité des eaux, sont autant de phénomènes pouvant rendre totalement inadéquates les méthodes classiques d’archéologie sous-marine. Il y a dans ce cas nécessité d’un véritable “ savoir-faire estuarien ” en la matière, accompagné des infrastructures et des équipements techniques qui font actuellement défaut sur le littoral atlantique français. Une nécessaire adaptation des méthodes de l’archéologie sous-marine aux recherches subaquatiques en milieu estuarien
  • 39. Portrait du roi Louis XV. Pastel de Quentin de la Tour, 1747. © Musée du Louvre Portrait du roi d’Angleterre George II. La guerre de Sept Ans (1756-1763) C’est une guerre qui oppose le royaume de France et l'archiduché d'Autriche, aux ro- yaumes de Grande-Bretagne et de Prusse, chaque bloc avec leurs empires coloniaux et leurs alliés. D’autres pays européens y participent, comme l'Empire russe aux côtés de l'Autriche et le royaume d'Espagne aux côtés de la France. LES NAUFRAGES DE LA BATAILLE DES CARDINAUX EN 1759
  • 40. La guerre de Sept Ans (1756-1763) Carte des grands mouvements de troupes anglaises et des grandes batailles lors de la Guerre de 7 ans en Nouvelle- France (Canada). Carte réalisée par Fanfan OakenShield C’est une guerre mondiale, car le conflit entre la France et la Grande-Bretagne commence en Amérique du Nord et s’étend dans les Antilles et en Inde. Dans ces régions géographiques, la France perd une grande partie de sa position vis-à-vis des Anglais. Les 18-19 août 1759, trois mois avant la bataille des Cardinaux, la flotte française du Levant, venant de Toulon, est interceptée par les Anglais et défaite lors de celle de Lagos (Algarve occidental / Barlovento, au Portugal). Vue générale de la première partie de la bataille navale de Lagos, les 18-19 août 1759. Peinture de Thomas Luny, 1770-79. © National Maritime Museum, Greenwich, Londres
  • 41. La guerre de Sept Ans (1756-1763) Médaille en bronze frappée à la fin de l’année 1759 :. - À gauche (avers : buste du roi George II, lauré, cheveux longs, en armure, avec étoile de la jarretière et ruban sur la poitrine. - À droite (revers) : au centre, un bouclier portant une fleur de lys inversée dans une jarretière, soutenu par le Lion d'Angleterre et le cheval de Hanovre. Autour sont inscrits les succès de l'année 1759, avec les noms des différents commandants et les dates. © The Trustees of the British Museum
  • 42. Allégorie de la puissance maritime britannique : la déesse Britannia, assise avec le dieu Neptune dans un char triomphant, tient avec sa main gauche un médaillon du roi George II. Des nymphes marines entourent le char et protègent les médaillons des plus éminents commandants des forces navales britanniques de la « glorieuse » guerre de Sept Ans, dont, au centre, Edward Hawke, le vainqueur de la bataille des Cardinaux / Battle of Quiberon Bay. La France perd 56 navires au cours de cette guerre contre 15 pour les Anglais. Gravé par Joseph Collyer d’après Thomas Stothard, 18 mars 1780. © The Trustees of the British Museum
  • 43. Après la défaite navale des Cardinaux, la France renonce à la mer France relinquishes the sea Médaille en bronze gravée par Thomas Pingo, 1759. © The Trustees of the British Museum Avers : Britannia triumphed Hawke commanded. Britannia triomphante, avec un trident et un bouclier, sur un hippocampe. Off Belleisle / Au large de Belle-Île, 1759 Avers : à gauche, la France avec un pied sur la figure de la tempête ; à gauche, Britannia, un pied sur la proue d’un vaisseau. Au-dessus, la nuit. Symbolique de la bataille des Cardinaux obtenue la nuit tombante par temps de tempête.
  • 44. Trois ans après le début de la guerre de Sept Ans, Louis Charles Armand Fouquet de Belle-Isle, secrétaire d’État à la Guerre, propose au duc de Choiseul, secrétaire d’État aux Affaires étrangères, de concentrer l’effort de guerre français sur la Grande-Bretagne et de l’envahir afin de contraindre son gouvernement à demander grâce, et ainsi imposer la paix à l’Europe. Retenue par le roi Louis XV, ce projet est entériné lors d'un conseil du roi de décembre 1758. Un cabinet secret voit le jour et est chargé de définir les grandes lignes du projet. Louis Charles Armand Fouquet de Belle-Isle (1694-1747). Portait peint. Château de Versailles et du Trianon Nous nous trompons d’ennemi en combattant la Prusse ; c’est l’Angle- terre qu'il faut écraser.
  • 45. Élaboré en partie par Étienne-François de Choiseul-Beaupré- Stainville, chef du gouvernement de Louis XV (1758-1770), le plan prévoyait de faire débarquer 100.000 soldats en différents points des îles Britanniques pour mettre fin à la participation de la Grande-Bretagne dans cette guerre. Pour préparer cette invasion, des centaines de bateaux de transport à fond plat (plus de 325) ont été construits au Havre, à Brest, Saint-Malo, Morlaix, Lorient et Nantes. Dès l’été 1759, 48.000 soldats étaient déjà prêts à traverser la Manche depuis le port du Havre jusqu’à Portsmouth (avec une action de diversion à Dunkerque). Cette force principale était placée sous le commandement du prince de Soubise. Une autre invasion, avec une force 17.000 hommes, elle commandée par le duc d’Aiguillon, était aussi prévue depuis le Morbihan, avec transport des troupes jusqu’en Écosse. Elle devait bénéficier de l’appui sur place de 20.000 Jacobites. La guerre de Sept Ans (1756-1763) 1759. Plan d’invasion de l’Angleterre par la France Portrait d’Étienne François de Choiseul (1719-1785). Peinture à l’huile de Louis-Michel van Loo., après 1763. © Château de Versailles Si j’avais su l’état de notre marine, peut-être que je n’aurais pas eu le courage de présenter le projet d’expédition.
  • 46. Nicolas-René Berryer (1701-1762), secrétaire d’État de la Marine (1758-61), était un ancien lieutenant général de police (1747-57) et n’avait aucune expérience navale. C’et pourtant lui qui participe, pour la Marine royale, à l’élaboration du plan d’invasion de l’Angleterre. Portrait peint par Jean- François Delyen. Musée de Troyes Mme de Pompadour protégea Berryer qui lui rendit beaucoup de services. Elle participe, de manière occulte, à l’élaboration du plan d’invasion. Portrait peint par Quentin de la Tour. Château de Versailles et du Trianon
  • 47. Une escadre de 21 vaisseaux de ligne, commandée par Hubert de Brienne, maréchal de Conflans, est préparée à Brest. Son but est d’escorter des bateaux de transport pour amener une armée terrestre de 17 000 soldats, réunie dans le Morbihan par le duc d’Aiguillon, jusqu’en Écosse. Cependant, un blocus naval hermétique est établi sur les côtes bretonnes françaises, par le Western Squadron de l’amiral Edward Hawke, ce qui empêche cette flotte de sortir de la rade de Brest. Une tempête contraint la flotte anglaise de se réfugier à Torbay (Devon). Dans ces circonstances, le 14 novembre 1759, profitant d'une accalmie météorologique, la flotte de Conflans quitte le port de Brest et se dirige vers la baie de Quiberon pour charger les troupes françaises destinées à l’invasion outre- manche. Vue du port de Brest prise de Bordenave. Dessin de Nicolas Ozanne. © Musée du Louvre
  • 48. NOM TYPE DIVISION CAPITAINE ISSUE Le Soleil-Royal vaisseau de 80 canons première maréchal de Conflans, de Chezac brûlé et coulé le 22, au Croisic Le Tonnant vaisseau de 80 canons deuxième de Beauffremont, chef d'escadre Rochefort Le Formidable vaisseau de 80 canons troisième du Verger de Saint- André, chef d'escadre tué, pris L'Orient vaisseau de 80 canons première Budes de Guébriant, chef d'escadre, Rochefort L'Intrépide vaisseau de 74 canons deuxième de Chateloger Rochefort Le Magnifique vaisseau de 74 canons troisième Bigot de Morogues Rochefort Le Glorieux vaisseau de 74 canons première Villars de la Brosse Vilaine Le Thésée vaisseau de 74 canons deuxième de Kersaint mort, coulé au combat Le Héros vaisseau de 74 canons troisième de Sansay brûlé au Croisic par les Anglais Le Robuste vaisseau de 74 canons première de Vienne Vilaine Le Northumberland vaisseau de 70 canons deuxième de Belingant Rochefort Le Juste vaisseau de 70 canons troisième de Saint-Alloüarn tué, naufrage dans l’embouchure de la Loire Le Superbe vaisseau de 70 canons deuxième de Montalais coulé au combat Le Dauphin Royal vaisseau de 64 canons première d'Urtubie Rochefort NOM TYPE DIVISION CAPITAINE ISSUE L’Inflexible vaisseau de 64 canons troisième de Caumont Vilaine Le Dragon vaisseau de 64 canons première de la Tousche le Vassor Vilaine L’Éveillé vaisseau de 64 canons deuxième de la Prévalais Vilaine Le Sphinx vaisseau de 64 canons troisième de Coutances Vilaine Le Solitaire vaisseau de 64 canons première de l’Angle Rochefort Le Brillant vaisseau de 64 canons deuxième de Bois-Château Vilaine Le Bizarre vaisseau de 64 canons troisième Le chevalier de Rohan Rochefort L’Hébé frégate de 30 canons désemparée par un abordage et obligée de rentrer à Brest avant la bataille des Cardinaux La Vestale frégate de 30 canons troisième de Montfiquet, lieutenant de vaisseau Vilaine L’Aigrette frégate de 30 canons troisième de Longueville, lieutenant de vaisseau Vilaine Le Calypso corvette de 16 canons troisième du Bois-Berthelot, enseigne, Vilaine Le Prince Noir corvette de 6 canons troisième de Kergariou de Roscoët, enseigne Vilaine DIVISIONS : première : avant-garde (escadre bleue) ; deuxième : corps de bataille (escadre rouge) ; troisième : arrière-garde (escadre blanche). Les 26 navires de la flotte française sortis de Brest le 14 novembre 1759
  • 49. Après être sortie de la rade de Brest le mercredi 14 novembre 1759 à 11 h du matin, la flotte française de Conflans se dirige vers les côtes du Morbihan. Le mardi matin 20 novembre, la petite escadre du commodore Robert Duff est aperçue à la sortie de la baie de Quiberon et Conflans décide de la prendre en chasse. Ce qu’il ignorait, c’est qu’Edward Hawke avait été prévenu très rapidement de la sortie en mer de la flotte française. La veille, il avait donné l’ordre pour que sa flotte quitte immédiatement son refuge de la baie de Torbay (Devon), au sud-ouest de l’Angleterre, pour rejoindre le sud des côtes bretonnes. Là, à leur grande surprise générale, les commandants de la flotte française voient apparaître à l’horizon la flotte d’Edward Hawke. Sur le point d’attaquer (sans doute avec succès) la petite flotte de Robert Duff, Conflans décide alors que la flotte se mette sur une seule ligne et se refugie dans la baie de Quiberon, où il pensait que les Anglais n’oseront pas l’attaquer. Il s’agit peut-être d’une erreur fatale. Il n’en est pas ainsi et, malgré de mauvaises conditions climatiques qui s’aggravent (vent fort d’environ 75 km/h, mer déchaînée), Hawke décide d’attaquer les vaisseaux français, en commençant par l’arrière-garde, souvent des deux bords. Ce n’est pas une bataille classique en ligne, il règne une grande confusion, et à ce jeu les Anglais sont beaucoup mieux préparés. Entouré par quatre vaisseaux anglais, le Juste subit des dégâts importants (gouvernail endommagé en quatre endroits, criblé de boulets, faisant eau de toutes parts…), mais il parvient à se dégager grâce à l’intervention du Soleil Royal. La bataille des Cardinaux, engagée vers 14 h 10, se termine en fin d’après-midi à 17 h 30, moment où, à la nuit tombante, Hawke décide d’arrêter le combat et de ne plus faire tirer les canons.
  • 50. Trajets des flottes anglaises et françaises avant et pendant la bataille des Cardinaux © Sémhur / Wikimedia Commons / CC-BY-SA-3.0
  • 51. Mardi 20 novembre 1759. Frise chronologique de la bataille des Cardinaux Harrieta 171. CC Creative Commons, 15-05-2016
  • 52. NOM RANG ANNÉE CONSTRUCTION COMMANDEMENT CANONS HOMMES COMMENTAIRES Rochester 4 1749 Robert Duff 50 350 Portland 4 1744 Marriot Arbuthnot 50 350 Falkland 4 1744 Francis Samuel Drake 50 350 Chatham 4 1758 John Lockhart-Ross 50 350 Belliqueux 4 1756 Thomas Saumarez 64 500 Ne participe pas à la bataille des Cardinaux ; navire français capturé le 8 novembre 1758 par l'Antelope, commandée par T. Saumarez. Petite escadre du commodore Duff Elle sera poursuivie par la flotte française et sur le point d’être défaite avant l’arrivée par surprise de la flotte anglaise commandée par Edward Hawke. Elle ne participera pas directement à la bataille des Cardinaux.
  • 53. Les forces en présence et bilan de la bataille navale des Cardinaux L’abandon du plan d’invasion de l’Angleterre BILAN HUMAIN ET MATÉRIEL 300-400 morts du côté anglais, 2000-2500 du côté français, et de nombreux blessés. Côté français : 21 vaisseaux de ligne, 5 navires plus légers (3 frégates, 2 corvettes). Côté anglais : 23 vaisseaux de ligne, dont un de premier rang (trois ponts, 100 canons), 5 frégates. Les 5 navires de la petite escadre du commodore Duff constituaient une force d’appoint en cas de besoin. Six vaisseaux perdus du côté français : 1 pris (Le Formidable), 2 coulés (Le Thésée et le Superbe), 2 brûlés et sabordés (Le Héros et Le Soleil Royal) et 1 naufragé (le Juste). Dispersion du reste de la flotte française : 11 navires se réfugient dans l’estuaire de la Vilaine et 8 à Rochefort, dans l’estuaire de la Charente (ils y resteront bloqués pendant plus de deux ans). Deux vaisseaux anglais, la Resolution et l’Essex, font naufrage sur le Plateau du Four, au nord-ouest de l’embouchure de la Loire.
  • 54. NOM ESCADRE RANG ANNÉE CONSTRUCTI ON COMMANDEMENT CANON S HOMME S COMMENTAIRES Le Soleil Royal blanche vaisseau de ligne 1749 Paul Osée Bidé de Chézac 80 950 Sous la marque de Conflans - incendié par l'équipage au Croisic sur son ordre L’Orient blanche vaisseau de ligne 1756 Alain Nogérée de la Filière 80 750 Marque du chevalier de Budes de Guébriant - réfugié à Rochefort Le Formidable bleue vaisseau de ligne 1751 Louis de Saint-André du Verger 80 800 Marque de Saint-André du Verger - pris Le Tonnant blanche & bleue vaisseau de ligne 1740 Antoine de Marges de Saint- Victoret 80 800 Marque du chevalier de Bauffremont - réfugié à Rochefort Le Magnifique bleue vaisseau de ligne 1748 Sébastien-François Bigot de Morogues 74 650 Réfugié à Rochefort L'Intrépide blanche & bleue vaisseau de ligne 1747 Charles Le Mercerel de Chasteloger 74 650 Réfugié à Rochefort Le Héros bleue vaisseau de ligne 1735 Vicomte de Sansay 74 650 Démâté, puis échoué au Croisic et incendié par les Anglais Le Thésée blanche & bleue vaisseau de ligne 1757 Guy-François de Kersaint 74 650 Coulé, l'épave a été localisée en 2009 sur le plateau de l'Artimon Le Robuste blanche vaisseau de ligne 1758 Fragnier de Vienne 74 650 Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 28 novembre 1761 Le Glorieux blanche vaisseau de ligne 1756 René Villars de la Brosse-Raquin 74 650 Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 25 avril 1762 Le Dauphin Royal blanche vaisseau de ligne 1735 André d’Urtubie 74 630 Réfugié à Rochefort Le Northumberland blanche & bleue vaisseau de ligne 1743 Vincent-Jean de Bellingant 70 630 Réfugié à Rochefort, pris en 1744 par Hubert de Brienne de Conflans Le Juste bleue vaisseau de ligne 1724 François de Saint-Allouarn† 70 630 Naufragé dans l’embouchure de la Loire Le Superbe blanche & bleue vaisseau de ligne 1738 Jean-Pierre-René-Séraphin du Tertre de Montalais 74 630 Coulé au combat Le Dragon blanche vaisseau de ligne 1745 Louis-Charles Le Vassor de La Touche 64 450 Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6 au 7 janvier 1761 L'Éveillé blanche & bleue vaisseau de ligne 1752 Pierre-Bernardin Thierry de La Prévalaye 64 450 Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 28 novembre 1761 Le Brillant blanche & bleue vaisseau de ligne 1757 Louis-Jean de Kerémar 64 450 Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6 au 7 janvier 1761 Le Bizarre bleue vaisseau de ligne 1751 Louis-Armand-Constantin de Rohan 64 450 Réfugié à Rochefort
  • 55. Nom Escadre Rang Année construction Commandement Canon s Homme s Commentaires Le Solitaire blanche vaisseau de ligne 1758 Louis-Vincent de Langle 64 450 Réfugié à Rochefort Le Sphinx bleue vaisseau de ligne 1755 de Gouyon chevalier de Coutance La Selle 64 Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 25 avril 1762 L’Inflexible bleue vaisseau de ligne 1755 Tancrède de Caumont 64 Réfugié en Vilaine, jeté à la côte le 1er janvier 1760 par la tempête, puis démembré L’Hébé frégate 1757 Lagadec Mesedern de Kerloury 40 Sortie de Brest, endommagée au cours d’un abordage avec le Robuste, la frégate ne participe pas au combat, devant rentrer à Brest pour réparation5 La Vestale frégate 1757 de Montfiquet 34 Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6 au 7 janvier 1761 L'Aigrette frégate 1756 de Longueville 34 Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6 au 7 janvier 1761 La Calypso corvette 1756 Paul Alexandre du Bois-Berthelot 16 155 Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6 au 7 janvier 1761 Le Prince Noir corvette 1759 Pierre-Joseph Kergariou de Roscouet 6 Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 24 au 25 mai 1760 Il n’existe pas de vaisseau de premier rang (trois ponts) dans la flotte française.
  • 56. NOM ESCADRE RANG ANNÉE CONSTRUCTIO N COMMANDEMENT CANON S HOMMES COMMENTAIRES Royal George rouge 1 1756 John Campbell 100 880 Portant la marque de Edward Hawke Union bleue 2 Thomas Evans 90 770 Portant la marque de Sir Charles Hardy Duke bleue 2 1678 Samuel Graves 90 750 Namur blanche 2 1755 Matthew Buckle 90 780 Portant la marque d'Edward Boscawen Resolution blanche 3 1758 Henry Speke 74 600 Échoué sur le Plateau du Four Hero blanche 3 1759 George Edgcumbe 74 600 Warspite bleue 3 1758 John Bentley 74 600 Hercules bleue 3 1759 William Forterscue 74 600 Torbay rouge 3 1683 Augustus Keppel 70 520 Magnanime rouge 3 1748 Richard Howe 70 520 Mars blanche 3 1759 James Young 70 520 Swiftsure bleue 3 1750 Thomas Stanhope 70 520 Dorsetshire rouge 3 1757 Peter Denis 70 520 Burford rouge 3 1757 James Gambier 70 520 Chichester rouge 3 1753 William Saltren Willet 70 520 Temple blanche 3 1758 Washington Shirley 70 520 Essex blanche 3 1679 Lucius O'Brien 64 480 Échoué sur le Plateau du Four Revenge rouge 3 1673 John Storr 64 480 Montagu bleue 3 1757 Joshua Rowley 60 400 Kingston bleue 3 1697 James Shirley 60 400 Intrepid bleue 3 1747 Jervis Masplesden 60 400 Dunkirk blanche 3 1754 Robert Digby 60 420 Defiance blanche 3 1744 Patrick Baird 60 420 Flotte anglaise d’Edward Hawke 23 vaisseaux de ligne
  • 57. Nom type Année construction Commandement Canons Hommes Minerva frégate Alexander Hood 32 220 Venus frégate Thomas Harrison 36 240 Vengeance frégate Gamaliel Nightingale 28 200 Coventry frégate 1757 Francis Burslem 28 200 Sapphire frégate John Strachan 32 220 Autres navires attachés à la flotte anglaise d’Edward Hawke 5 frégates The HMS. Royal George Hawkes flag-ship at Quiberon Bay. Scrimshaw, gravure sur une réplique de dent en ivoire de cachalot. Le seul vaisseau à trois ponts et 100 canons de la bataille navale.
  • 58. Représentation de la grande Bataille par mer entre l‘Admiral Hawke et le Maréchal de Conflans livrée le 20 nov. 1759 à la hauteur de Belleisle. H, naufrage du Juste Recueil. Collection Michel Hennin. Estampes relatives à l'Histoire de France. Tome 103, Pièces 8880-8964, période : 1758-1759 © Bibliothèque nationale de France, département des estampes et de la photographie, Paris
  • 59. The engagement of Belle- Isle. Novr 20, 1759. Gravé par John Cary, 1781 © The Trustees of British Museum
  • 60. Battle of Quiberon Bay Combat de Belle Isle Bataille des Cardinaux Déroute de Conflans Localisation : le triangle du cœur de la bataille navale 44 vaisseaux, 7 frégates et 2 corvettes vont s’affronter dans ce triangle restreint: 5 milles sur 6,5 milles marins, ou encore 9 sur 12 km. Carte marine n° 7068 Côtes ouest de la France. De la presqu’île de Quiberon aux Sables d’Olonne. SHOM, 1 : 50.000, 1986 naufrage du Juste
  • 61. À l’est de l’île d’Hoëdic, le plateau des Cardinaux, avec les hauts-fonds rocheux des Petits et Grands Cardinaux qui ont donné leur nom à la bataille navale. Les Petits Cardinaux Les Grands Cardinaux Détail de la carte marine n° 7143 Côtes ouest de France. Abords des îles de Houat et de Hoëdic. SHOM, 1 : 20.000, 2002
  • 62. Hubert de Brienne, comte de Conflans (1690-1777) est âgé de 69 ans au moment de la bataille des Cardinaux. Il est Vice-amiral du Ponant depuis 1756 et maréchal de France depuis 1758. C’est lui le commandant de l’escadre de Brest de 21 vaisseaux de ligne qui devait escorter une armée terrestre de 17 000 soldats réunie dans le Morbihan, jusqu’en Écosse. À l’époque, on lui attribua la respon- sabilité de la défaite des Cardinaux, allant jusqu’à nommer cette bataille la défaite de Conflans. On lui reprocha notamment d’avoir donné l’ordre de se réfugier dans la baie de Quiberon plutôt que d’affronter les Anglais en pleine mer. Emmanuel Armand de Vignerot du Plessis, duc d’Aiguillon (1720-1788). Portrait peint. © Musée des beaux-arts d’Agen Il était chargé d’organiser et de commander le corps expéditionnaire devant débarquer en Écosse pour envahir l’Angleterre. Celui-ci, formé par 17 000 soldats et officiers avec une centaine de bateaux de transport, était déjà concentré dans le Morbihan au début de novembre 1759. À droite, Joseph de Bauffremont-Courtenay (1714- 1781). Il commande les escadre blanche et bleue de la flotte française et décide, sans respecter les ordres du maréchal de Conflans, de gagner Rochefort pour préserver ses navires. Détail d’un tableau représentant son entrée à Smyrne le 28-09- 1766. © Musée national de la Marine, Paris
  • 63. Deux portraits gravés (à gauche, de 1747-65 ; à droite, de 1741) de Sir Edward Hawke. Knight of the most Honourable Order of the Bath and Rear Admiral of the White Squadron of His Majesty Fleet. © The Trustees of the British Museum Edward Hawke (1705-1781) Amiral du White Squadron de la flotte des sa Majesté (Royal Navy) depuis le 24 février 1757, c’est lui qui commandait la flotte britannique lors de la bataille des Cardinaux.
  • 64. The Battle of Quiberon Bay, 20 November 1759 Peinture à l’huile de Nicholas Pocock, 1812. © National Maritime Museum, Greenwich, London. Caird Fund.
  • 65. La bataille des Cardinaux, 20 novembre 1759. Peinture à l’huile de Richard Patton., 1760-1790 © National Maritime Museum, Greenwich, London. Caird Fund. The Battle of Quiberon Bay, 20 November 1759
  • 66. Battle of Quiberon Bay La grande bataille de Belle-Isle le 20 novembre 1759 au cours de laquelle la flotte sous le commandement du maréchal Conflans fut défaite par la flotte britannique commandée par l’honorable Sir Edward Hawke, après noble Lord Hawke. Au centre, naufrage du vaisseau Le Superbe. Au premier plan, débris flottants d’une autre épave française. Gravé par Francis Chestham d’après Francis Swaine, vers 1780. In Lyttleton's Hist. of Eng. Vol III. p. 444."© The Trustees of the British Museum
  • 67. Battle of Quiberon Bay Une vue exacte de la glorieuse défaite de la flotte française (de Belle-Isle) sous le commandement du maré- chal Conflans, par l’amiral Sir Edward Hawke, le 20 novembre 1759. À gauche, naufrage du vaisseau Le Superbe. Au premier plan, débris flottants d’une autre épave française. Gravé par J. Pass, vers 1800. © The Trustees of the British Museum
  • 68. Satire sur la victoire britannique à Quiberon Bay (bataille des Cardinaux), le 20 novembre 1759. L'amiral Hawke se tient triomphalement sur deux balles de marchandises et s'adresse à une Britannia reconnaissante ; à gauche, les marins se plaignent seulement que la nuit les a empêchés de se battre plus longtemps ; un Néerlandais se tient devant les balles en disant qu'il ne soutiendra plus le commerce français ; à droite, Louis XV réprimande l'amiral Conflans ; en arrière- plan, des navires français brûlent. Britons Glory or Admiral Triumphant. Gravé par John June (?), 20 novembre 1759. © The Trustees of the British Museum
  • 69. The English Hawke and the French Cock. A Fable / Le faucon anglais et le coq français. Une fable. By / par H. Howard Satire de la victoire britannique à Quiberon Bay, le 20 novembre 1759 avec une cour de ferme sur une falaise où un faucon (l'amiral Sir Edward Hawke) se tient sur un coq prostré (français) et des poulets fuient dans toutes les directions (sans doute les estuaires de la Vilaine et de la Charente !). Deux poulets se jetant dans la mer représentent les vaisseaux français le Thésée et le Superbe qui ont été coulés lors de la bataille navale ; deux autres gisant morts sont les autres vaisseaux français le Héros et le Soleil Royal qui ont été repoussés vers le rivage et brûlés. Au loin, à gauche, on aperçoit une bataille navale. Titre et versets gravés en deux colonnes par Henry Howard rendant compte de la victoire en termes d'attaque sur une ferme, concluant qu’il faut "chanter à la louange d'un [James] Wolfe et d'un Hawke". Gravé par William Elliott et publié par John Ryall, novembre 1759. © The Trustees of the British Museum, Londres
  • 70. À droite. Le Soleil Royal, vu de l’arrière, durant la bataille des Cardinaux. À gauche. Le vaisseau l’Intrépide. Reproduction partielle d’une aquarelle de Pierre Raffin-Caboisse In : RAFFIN-CABOISSE Pierre, 2008. La bataille des Cardinaux 1759, le 20 novembre à 16 heures. Le combat des Cardinaux ou, selon les Anglais, « La bataille de la baie de Quiberon ». 20 aquarelles, n.p. Vaisseau de ligne de 2e rang, construit en 1748 par l’ingénieur Jean-Luc Coulomb et lancé le 13 juin 1749 aux chantiers navals de l’Arsenal de Brest. Tonnage brut : 1613 t ; dimensions : 59,11 x 15,60 x 7,47 m ; déplacement : 2.200 tonneaux. Capitaine : Hubert de Brienne de Conflans. Armement : 80 canons (pont inférieur 15 canons de 36 sur chaque bord, pont supérieur 16 canons de 24 sur chaque bord, pont principal et arrière 18 canons de 18. Le Soleil Royal
  • 71. Le Soleil Royal, un vaisseau de ligne de 80 canons Vaisseau de 80 canons. V. Les Ris. Ces manœuvres servent à diminuer la surface des voiles, quand la force du vent y oblige […]. In : Deux albums de Nicolas Ozanne (1728-1811). Introduction & présentation par Jacques Vichot. Édité para l’association des Amis des musées de la Marine, 72 p. (Planche X, p. 43).
  • 72. Incendie et sabordement du Soleil Royal Sur les ordres d’Hubert de Brienne de Conflans, incendié le 24 novembre 1759 à quelques encablures du Croisic afin d’éviter d’être capturé par les Anglais Au nord du feu du Tréhic, à 1500 m au nord- ouest de l’extrémité de la jetée du port du Croisic. Au matin du 22 novembre, constatant que le Soleil Royal, qui était avec le vaisseau le Héros, allait être attaqué par trois navires anglais, les vaisseaux, les HMS Chatham et Portland et la frégate Vengeance, le vice- amiral Conflans ordonne qu’il aille près du Croisic et que l’on l’incendie. L’équipage du Soleil Royal est sauf, mais on n’a pas pu récupérer sa magnifique artillerie. Profitant de la fumée, plusieurs canots et chaloupes anglaises s’approchent et mettent le feu au Héros que son équipage n’a pas encore incendié, car ils craignaient une explosion. L’une des embarcations aurait réussi à s’emparer du grand soleil entouré de rayons d’or qui servait d’ornement à la poupe du Soleil Royal pour l’emporter comme un trophée. Combat entre le Royal George (à gauche) et le Soleil Royal (à droite) durant la bataille des Cardinaux. Détail d’une peinture à l’huile de Nicholas Pocock, 1812. © National Maritime Museum, Greenwich, London. CairdFund.
  • 73. In: BARRAULT E. B., 1956. Épaves des Cardinaux. Neptunia, 42, p. 10-13. Recherches subaquatiques sur l’épave en 1956
  • 74. Relevé de l’épave du vaisseau le Soleil Royal par Jean-Michel ÉRIAU en 1982. L’épave, orientée du nord-ouest au sud-est (où se trouve sa partie avant) est appuyé sur deux hauts-fonds rocheux, la Roche aux Gorgones (en haut, à gauche) et la Roche de Monsieur de Conflans (au centre du plan). Un certain nombre d’objets de l’épave ont éte dispersés.
  • 75. Magnifique canon en bronze du navire amiral de la Marine française, le Soleil Royal, fondu en 1670 par Jean Baubé à l’arsenal de Toulon et restauré en 2013 par le laboratoire Arc’Antique de Nantes. Exposé dans le Passage de Ladure, à côté de l’hôtel de Ville du Croisic (Loire- Atlantique), il fut récupéré, en mai 1955, sur les fonds côtiers par le marin pêcheur Jean Quilgars, à 1500 m au nord-ouest de l’extrémité de la jetée du port du Croisic. Photo Loïc Ménanteau, 07-07-2018
  • 76. Tête de "faune" ornant la culasse du canon en bronze, fondu en 1670, du navire amiral de la Marine française le Soleil Royal, qui coula le 24-11-1749. On peut voir actuellement ce canon dans le Passage de Ladure, à côté de l’Hôtel de Ville du Croisic (Loire-Atlantique). © Photo Loïc Ménanteau, 07-07-2018
  • 77. Tulipe et volée (partie avant) d’un autre canon en bronze provenant de l’épave du Soleil Royal, découvert lors des fouilles sous-marines menées en mai 1955. Il est exposé dans le Passage de Ladure, à côté de l’hôtel de Ville du Croisic (Loire-Atlantique). Photo Loïc Ménanteau, 07-07-2018
  • 78. Au premier étage de la mairie du Croisic, une des deux vitrines contenant des objets provenant presque tous de l’épave du Soleil Royal. Photos Loïc Ménanteau, 24-08-2020
  • 79. Au premier étage de la mairie du Croisic, vitrines avec des objets provenant presque tous de l’épave du Soleil Royal. Photos Loïc Ménanteau, 24-08-2020
  • 80. Au premier étage de la mairie du Croisic, quelques détails des objets des deux vitrines provenant presque tous de l’épave du Soleil Royal. Dépôt du musée national de la Marine. Photos Loïc Ménanteau, 24- 08-2020
  • 81. The Battle of Quiberon Bay, 21 November 1759 - the Day After Les vaisseaux Le Soleil Royal et Le Héros sont en flammes sur la droite. Au premier plan, le HMS Resolution se trouve échoué sur son côté tribord. En face d'elle est HMS Essex, avec d'autres vaisseaux de la flotte britannique à l'ancre à l'arrière-plan. À gauche, le vaisseau Le Formidable, pris la veille par les Anglais est accom- pagné par une frégate britannique. Peinture de Richard Wright, 1760. © National Maritime Museum, Greenwich, London, Caird Collection Incendie et naufrage du vaisseau Le Héros Maquette du Héros, réalisée, vers 1781, en Angleterre par un prisonnier de guerre français de Dieppe. © Museum of Fine Arts, Boston Pendant la bataille, il est attaqué par trois vaisseaux anglais et, malgré le soutien du Formidable, il est mis hors de combat (200 tués et blessés, mâture perdue et barre fracassée). La houle ne permet pas aux Anglais de l’amariner, mais pas de le capturer. C’est pourquoi l’équipage ne se rend pas. Dans l’après-midi du 22 novembre 1759, des chaloupes anglaises protégées par un vaisseau anglais viennent mettre le feu au Héros qui coule ensuite.
  • 82. Canons et ancre du vaisseau Le Héros sur le rond-point d’entrée au Croisic Ce canon et les autres visibles sur la diapositive suivante proviendraient de l’épave du vaisseau de 74 canons Le Héros, échoué après la bataille de Cardinaux. En 2004, le site du naufrage a été localisé à 50 m de l’extrémité de la jetée du Tréhic. Photo Loïc Ménanteau, 16-08-2020 En 2008, deux bombes (gros boulets creux) remplies de poudre ont été remontées le mercredi matin 9 septembre 2009 par Jean-Michel ÉRIAU. À la demande du DRASSM, elles ont ensuite été envoyées au laboratoire Arc’Anrique à Nantes pour restauration. © Photo sous-marine Jean-Michel Ériau, 2009
  • 84. Photo Loïc Ménanteau, 16-08-2020 Ancre provenant de l’épave du vaisseau Le Héros (?)
  • 85. Ce canon en fer de calbre 36, dont le culasse a explosé, pourrait provenir de l’épave du vaisseau de 74 canons le Héros. Il est exposé sur la butte de Lénigo au Croisic. Photo et montage Loïc Ménanteau
  • 87. L’Union canonne le Superbe qui vire de bord. Les sabords tribord sont ouverts à la gîte […]. Reproduction d’une aquarelle de Pierre RAFFIN-CABOISSE. In : RAFFIN-CABOISSE Pierre, 2008. La bataille des Cardinaux 1759, le 20 novembre à 16 heures. Le combat des Cardinaux ou, selon les Anglais, « La bataille de la baie de Quiberon ». 20 aquarelles, n.p.
  • 88. Détection de l’épave du Superbe avec un sonar à balayage latéral Prospection géophysique réalisée en juillet 2007. Au centre, route du bateau avec une bande sans information (de 50 m de large). Image acoustique du fond marin Image sonar et son traitement. © André Lorin
  • 89. Localisation de l’épave du vaisseau le Superbe
  • 90. En haut. Remontée de la base du mât de beaupré (5 t, 7 m de haut et 1 m de diamètre), du vaisseau le Superbe, recupéré lors des fouilles sous-marines réalisées pendant l'été 1984 (du 15-06 au 15-08). En bas. Débarquement de la base du mât sur les quais du Croisic. © coll. André Lorin Reconstitution de l’épave du Superbe par la projection verticale des objets récoltés depuis leur emplacement d’origine jusqu’au premier niveau du fond. Croquis de J.-M. Ériau.
  • 91. Naufrage du vaisseau le Thésée le 20 novembre 1759 La bataille des Cardinaux, 20 novembre1759. Peinture à l’huile de Richard Patton., 1760-90 © National Maritime Museum, Greenwich, London. CairdFund.
  • 92. Tableau arrière et bouteilles du vaisseau de 74 canons français le Thésée, lancé en 1759.
  • 93. Copie d’une carte dessinée après la bataille des Cardinaux, en 1759, par Midshipman PAKENHAM qui était à bord du vaisseau anglais le Dunkirk. Pour davantage de lisibilité, les noms ont été imprimés, mais en respectant l’orthographe de l’auteur. Les sites des naufrages des vaisseaux français le Superbe (Superbe Sunk) et le Thésée (Thesee Sunk) ont été figurés sur la carte, ce qui en fait un document d’une grande valeur archéologique. In : MARCUS Geoffrey, 1960. Document original (in : Longford Papers) conservé au National Maritime Museum, Greenwich
  • 94. À gauche et en haut. Un plongeur remonte à la surface un morceau de métal (dans sa gangue) de l’épave du Thésée. En bas. Le Miniplon, bateau utilisé pour les recherches archéologiques sous-marines de l'épave du Thésée. © Marcel Mochet / AFP En haut. L’épave du Thésée a été localisée le 14 juin 2009 (par Gildas GOUARIN reconnu découvreur de l’épave). Différentes plongées ont été organisées pour authentifier l’épave, comme en juillet 2014 (avec la DRASSM, l’association Thésée, la Société archéologique du Morbihan…). Localisation théorique de l’épave du Thésée, Position de celle du Superbe.
  • 95. Détection de l’épave du Thésée - 17 juin 2018 - - par magnétométrie : une très forte anomalie magnétométrique a été détectée dans un cercle d’une vingtaine de mètres de rayon. Elle correspondrait à une importante masse ferreuse (canons ?) de l’épave du vaisseau. - par pénétrateur de sédiments : la partie supérieure de l’anomalie résultant de la présence de l’épave (niveaux en rouge et jaune) se trouve entre 0,80 et 3,50 m en dessous de la surface du fond, avec des niveaux de vestiges jusqu’au moins 5,50 m dans les sédiments vaseux. La dimension de l’anomalie est d’environ 160 m de long sur 55 m de large. In : LORIN André, 2018. Prospection site présumé Thésée. Compte rendu de l’opération, 37 p. © André Lorin © André Lorin
  • 96. Le Figaro, mercredi 17 octobre 2012
  • 97. The Battle of Quiberon Bay, 21 November 1759-the Day After Les vaisseaux le Soleil Royal et Le Héros sont en flammes sur la droite. Au premier plan, le HMS Resolution se trouve échoué sur son côté tribord. En face de lui est le HMS Essex, avec d'autres vaisseaux de la flotte britannique à l'ancre à l'arrière-plan. Peinture de Richard Wright, 1760. © National Maritime Museum, Greenwich, London, Caird Collection Le HMS Resolution est un vaisseau de ligne de troisième rang de 74 canons de la Royal Navy qui a été lancé le 14 décembre 1758 à Northam. Sous les ordres capitaine Henry Speke, il prend part à la bataille des Cardinaux. Juste avant 16h, il assiste à la reddition du Formidable dont il recueille une partie de l’équipage. Cependant, après une nuit de tempête, il s'échoue sur le Plateau du Four au large du Croisic et démâte. Sa vie aura été très courte, moins d’un an ! Una autre vaisseau anglais, le HMS Essex, fera aussi naufrage sur le Plateau du Four en voulant lui venir en aide le lendemain. Échouage et perte du HMS Resolution
  • 98. La cloche de 100 kg sur le pont du navire de la DRASSM l'André Malraux. © France 3 Nantes Article du journal Ouest-France, du mercredi 12-09-2012 Découverte et remontée de la cloche en bronze du vaisseau anglais HMS Resolution 2012 Le site de l’épave a été reconnu pour la première fois en juin 2006 par René BOUGANT et Philippe SCHUMANN lors d’une chasse sous-marine.
  • 99. Cloche en bronze (h=60 cm, d=50 cm) du vaisseau HMS Resolution naufragé sur le Plateau du Four le 20 novembre 1759, lors de la bataille des Cardinaux. La cloche, qui porte l’année de 1759, a été découverte en 2012 par André MEIGNIEN et Philippe NATIEL. À droite, on voit sur la cloche le Broad Arrow (flèche large), marque de la Royal Navy. Elle a été traitée pendant deux ans par le laboratoire Arc’Antique à Nantes et se trouve dans la salle d’accueil de la mairie du Croisic. Dépôt du DRASSM (Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines) en 2014. Photos et traitement Loïc Ménanteau, 24-08-2020
  • 100. Prospection du Groupe de Recherche en Archéologie Navale (GRAN) en septembre 1992 sur le Plateau du Four et dans l’estuaire de la Loire Campagne du GRAN sur le Galathée.Photo Loïc Ménanteau, 09-1992
  • 101. Prospection du Groupe de Recherche en Archéologie Navale (GRAN) en septembre 1992 sur le Plateau du Four et dans l’estuaire de la Loire Photo Loïc Ménanteau, 09-1992
  • 102. Campagne Loire 1992 - Plateau du Four - HMS Essex Rapport du Groupe de Recherche en Archéologie Navale (GRAN) Sur le site F6, 22 pièces de canons et une ancre ont été retrouvés, mais leur nombre doit être supérieur. Sur le site F5, 8 pièces de canons ont été retrouvés. Sondes récupérées sur le site de l’épave du HMS Essex en 1992. Photo GRAN
  • 103. La Légende Maritime du Pays de Retz Saison 1 Paimbœuf, jeudi 24 juillet 2020 (révisé et augmenté en février 2021) Loïc Ménanteau géographe LETG Nantes loic.menanteau@gmail.com Dans les eaux troubles de l’estuaire de la Loire, affleurement de l’épave du Juste sur le fond sablo-vaseux. Photo sous-marine André Lorin, 1986 Pour le naufrage du Juste, voir ma présentation sur slideshare https://fr.slideshare.net/LocMnanteau/1759-naufrage-du-vaisseau-le-juste-dans- lembouchure-de-la-loireconference-le-juste-loic-menanteau-08022021
  • 104. Localisation du naufrage du Juste Carte marine n° 7395 Côte ouest de la France. Du Croisic à Noirmoutier. Estuaire de la Loire, échelle 1 : 50 000, SHOM. Projection Mercator. Surcharges : Loïc Ménanteau Position de l’épave du vaisseau le Juste par rapport aux sondes bathymétriques (en m). Seule la partie avant du vaisseau (en trame noire sur le plan) n’aurait pas été détruite.
  • 105. Détail d’une planche de la construction d’un vaisseau de 74 canons. In : BOUDRIOT Jean, 1973-1977, tome II, p. 31. Unique dessin réalisé lors d’une plongée sur la partie non détruite de l’épave du Juste en juin 1987 par André LORIN (première campagne). Demi sabord vu à la verticale. La comparaison avec la planche, à gauche, d’un sabord d’un vaisseau de 74 canons (en rouge) montre bien une grande similitude et qu’il s’agit bien, en le croisant avec tous les autres éléménts géographiques, historiques et archéologiques, de l’épave du Juste. En vert, roue de canon, boulet de 12, crochet, marche interrompue… © André Lorin
  • 106.
  • 107.
  • 108.
  • 109. Pierrier en bronze à culasse mobile du XVIe siècle trouvé , entre l’île Dumet et la pointe de Castelli (Piriac-sur-Mer), par le patron-pêcheur M. LOUSSOUARN. Il est exposé dans le Passage de Ladure, à côté de l’hôtel de Ville du Croisic (Loire-Atlantique). Photo Loïc Ménanteau, 07-07-2018
  • 110. Petit canon en fer et ancre provenant d’épaves du XVIIIe siècle dans la cour intérieure de la Direction interrégionale des Douanes au 7, place du Général Mellinet à Nantes. Photo Loïc Ménanteau, 06-08-2020
  • 111.
  • 112. Autre ancre d’une grande taille au Croisic, sans doute provenant d’un vaisseau de guerre français du XVIIIe siècle (Bataille des Cardinaux ?). Ancre sur la Grande Jonchère © Emmanuel Parent, 19-09-2010 Fût de canon et ancre, provenant sans doute d’une épave de navire, sur le parking du port de plaisance de la Noëveillard à Pornic. Photo André Lorin, 14-02-2008
  • 113. La frégate l’Hermione au combat naval de Louisbourg / Battle off Spanish River, le 21 juillet 1781. Détail d’une peinture à l’huile de Auguste Louis de Rossel de Cercy. Collections des châteaux de Versailles et de Trianon Naufrage de la frégate Hermione
  • 114. Frégate de 12 type Concorde (trois mâts carré), mise en chantier en 1778 à l'arsenal de Rochefort sur les plans d'Henri Chevillard, dit Chevillard Aîné. Elle sera en service de 1777 jusqu’à son naufrage en 1793 sur le Plateau du Four. Tonnage brut : 550 t , à charge :1160 t L=44,20 m ; l=11,24 m ; jauge=1200 tx Réplique de la frégate l'Hermione (1997-2014), naviguant dans l’estuaire de la Charente. La frégate est connue dans l’histoire des relations franco- étasuniennes pour avoir conduit, lors de son deuxième voyage, le marquis de La Fayette aux États-Unis en 1780, lui permettant de rejoindre les insurgés en lutte pour leur indépendance. © Photo Michel Garde, 30-01-2018
  • 115. Aujourd'hui vingt septembre mille sept cent quatre vingt treize l'an 2ème de la République française une et indivisible, la frégate l'Hermione commandée par le citoyen Martin Capitaine de Vau est appareillé de Mindin dans la rivière de Nantes pour se rendre à Brest avec un convoy d'après l'ordre qu'il en avoit reçu du Ministre. Le 7 duduit mois le vent étant au NE petit frais le pilotte de la rivière quitta la frégate lorsqu'il fût en dehors de la roche le Charpentier. Il la remis entre les mains du citoyen Guillaume Guillemin pilotte cotié de la frégate et provenant du batiment le Phénix qui avait relevé l'Hermione à la station de Mindin. Le vent étoit du NE variable au NNE, nous étions au plus près tribord amures sous le petit hunier et le perroquet de fougue pour entretenir un convoy de 12 batiments que je devois mettre devant Brest. A 6 heures du soir on fit un relèvement. Le pilotte cotié y assista et ce fut lui même qui donna le nom des pointes qu'on ne connoissoit pas. A 6 h.1/4 un grand batiment du convoy qui se trouvoit derrière la frégate vira de bord. Je demandois au pilotte pourquoi ce batiment viroit et s'il y avoit du danger à craindre sous le vent. il me repondit que non. Dix batiments du convoi étoient de l'avant de la frégate. Lorsqu'on cria brisants sous le vent le pilotte assuroit que ce n'étoit pas des brisants mais la force du courant qui faisoit cet effet (…) frégate à la basse mer. A 8 heures du matin la mer se trouvant au 2/3 basse la frégate a donné de la bande dans un instant avec une vitesse incroyable et dans ce mouvement rapide et s'est crevé totalement le coté de tribord. J'ai continué à faire travailler à sauver tous les effets de conséquence qui se trouvoient possible et de les faires transporter à bord du chasse marée ou nous avons été prévenus que si les vents passoient à l'ouest avec force il serait possible dans la position ou se trouvoit la frégate qu'il périroit beaucoup de monde. A la basse mer la frégate nous a paru totallement crevé. L'équipage s'est décidé avoir de l'abandonner et a passé sur les chasse-marées qu'on nous avoient envoyé du Croisic. J'ai abandonné le batiment à 10 heures du matin le dernier avec le maître d'équipage qui a donné trois coups de sifflet pour s'assurer qu'il ne restoit plus personne à bord. Je n'ai que le meilleur témoignage à rendre de l'Etat Major et des principaux maîtres et de tout l'équipage qui se sont tous portés avec le plus grand zèle la plus grande activité à exécuter les ordres que j'ai donné jusqu'au moment ou nous avons abandonné la frégate. On ne peut attribuer qu'a l'ignorance du pilotte costié la perte de la fregate qui paroit infaillible. Malgré tout ce que j'ai pû lui dire il m'a donné toutes les raisons qu'il setoit trompé et qu'il ne se croyoit pas aussi près du Four. Je l'ai amené à terre avec moi et l'ai remis entre les mains du juge de paix avec une dénonciation par écrit par laquelle je demande que ce pilotte soit intérogé publiquement devant tout mon équipage et le public du Croisic, afin qu'il soit constaté juridiquement que c'est par sa faute seulement que la frégate a été mise à la côte. En foi de quoi, nous avons clos et arrêté le procès verbal signé du nom de l'Etat-major et de ceux de l'équipage qui savoient écrire »... Procès verbal du naufrage de la frégate Hermione sur le Plateau du Four le jeudi 20 septembre 1793 vers 18 h 30
  • 116. La frégate escortait un convoi marchand de 18 navires et, à sa sortie de l’estuaire de la Loire, elle a heurté la Basse Rimbaud, haut-fond rocheux de la partie orientale du Plateau du Four, au large du Croisic, avec des conditions défavorables de marée descendante. Elle était commandée par un équipage peu expérimenté. Le pilote Guillaume Guillemin du Conquet est déclaré coupable, et le commandant Pierre Martin est lui acquitté. La première campagne de recherches archéologiques sous-marines sur l’é- pave de l’Hermione a été réalisée le 22 juillet 1984 par Michel VASQUEZ, Gérard MARTIN et André LORIN. Positions de la frégate L’Hermione juste avant son naufrage sur le Plateau du Four. Naufrage de l’Hermione Le IVe jour complémentaire de l'an I de la République (jeudi 20 septembre 1793) vers 18 h 30
  • 117. Campagne Loire 1992 - Plateau du Four - Hermione Rapport du Groupe de Recherche en Archéologie Navale (GRAN) Anomalie magnétique due à la présence de masse ferreuse sur le site de l’épave de la frégate Hermione.
  • 118. Objets métalliques découverts lors des fouilles sous-marines de l'épave de la frégate l'Hermione menées en 2005 sur le Plateau du Four. © Inconnu, source André Lorin En 1983, l'épave est découverte et étudiée par André Lorin et Michel Vasquez. Une deuxième campagne de fouilles archéologiques, entreprise au cours de l'été 2005, a permis de récupérer plusieurs objets, dont une partie du gouvernail, et de remonter l'ancre de quatre mètres de long et d'un poids d'une tonne et demi (en dépôt au musée d’histoire de Nantes).
  • 119. Remontée d’une ancre de la frégate Hermione en août 2005. Article de Ouest-France, samedi 27 août 2005, p. 7 Campagne Loire 1992 - Plateau du Four - Hermione In : Rapport du Groupe de Recherche en Archéologie Navale (GRAN)
  • 120. Une des ancres (1,4 t, 4,3 m), avant et après sa restauration, de la frégate l'Hermione, découverte lors des fouilles sous-marines menées au cours de l'été 2005 sur le Plateau du Four. © Arc'Antique - J.G. Aubert
  • 121. Maquette du vaisseau anglais Maidstone, naufragé en 1747 au large de Noirmoutier. © Historial de Vendée, Les Lucs-sur- Boulogne. Vaisseau de quatrième rang, 50 canons "fifty gun ship", construit par Thomas Bronsden aux chantiers navals de Bronsdon et Wells de Rotherhithe (Deptford, Angleterre), mis sur cale le 30 mai 1743 et lancé le 12 octobre 1744. Tonnage brut : 979 t : dimensions ; 140,6 x 40,2 x 17,2 m Naufrage du Maidstone
  • 122. Le vaisseau Buckingham sur sa cale de lancement aux chantiers navals de l’arsenal de Depford, situé en bordure de la Tamise, au SE de Londres. Huile sur table de John Cleveley, 1751. Greenwich Hospital Collection © National Maritime Museum, Greenwich, Londres
  • 123. Le HMS Maidstone avait arraisonné le 8 juillet 1747 au matin deux bâtiments, quand il se trouva en vue du Dromadaire de 400 tonneaux et 18 canons, marchand de Bordeaux, qui venait du sud. Celui-ci se sentant poursuivi voulut se rapprocher de la côte de Noirmoutier pour s'y mettre à l'abri alors que le Maidstone cherchait à lui couper la route. C'est là que l'anglais vint talonner sur les rochers de Sécé, non loin de l‘îlot du Pilier, et s'échoua. La perte d'environ 27 de mes hommes me cause le plus vif chagrin et me rend misérable. J'espère passer en jugement dès mon retour. Votre très obéissant serviteur, A. Keppel." L’échouage du Maidstone au nord-ouest de l’île de Noirmoutier Samedi 8 juillet 1747 Commodore the Honourable Augustus Keppel. Portrait de l'amiral Augustus Keppel (1725-1785), commandant du Maidstone, en 1749 quand il avait 24 ans. Peinture de Josh Reynolds, 1749. © National Maritime Museum, Greenwich, Londres
  • 124. L’épave a été identifiée en 1980 par l'ARHIMS. Entre 1981 et 1990, plusieurs campagnes de fouilles sous-marines de l'épave du Maidstone ont été menées par Bernard de Maisonneuve et son équipe. © Photo ARHIMS À gauche. Nocturlabe ou « cadran aux étoiles » pour calculer l’angle par rapport aux astres. Au milieu et à droite. Assiettes en étain et en argent (droite) et couverts.
  • 125. Localisation des 7 canons relevés sur le site de l’épave du Maidstone Fouilles 1980-1994. Bernard de Maisonneuve Comme pour ceux du Juste, les sept canons remontés du Maidstone ont été dispersés géographiquement sur les côtes de la Vendée : 4 (5 ?) dans la cour du château de Noirmoutier, 2 à Saint-Gilles-Croix-de-Vie et 1 aux Sables d’Olonne. 9 canons sont restés au fond.
  • 126. Cinq pièces d’artillerie du Maidstone dans la cour intérieure du château de Noirmoutier. Celui, à l’avant-plan, a été découvert bouché et chargé. Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020 Sur les fûts des deux canons du fond (à gauche), blason du roi d’Angleterre George II (1727-1760). Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020
  • 127. Deux des cinq canons anglais (de 12 livres) du Maidstone qui portent les armes de George II d’Angleterre et des broad arrows. Photo Loïc Ménanteau, 24-07-2020 Grenades à main. Photo Frédéric Osada
  • 128. Deux des trois bouteilles complètes découvertes au cours des fouilles sous-marines de l’épave du Maidstone : à gauche, à liqueur, de base quadrangulaire ; à droite, à vin, modèle de 1735. In : MAISONNEUVE, 1991.
  • 129. Garde d'épée d'un couteau de chasse découverte lors des fouilles sous-marines de l'épave du vaisseau anglais le Maidstone. Pommeau en bronze sculpté, bois tourné recouvert de corne de rhinocéros. © Musée du château, Noirmoutier-en-l'Île
  • 130. Boucles de chaussure trouvées lors des fouilles du Maidstone Pile à godets, destinée à peser les poudres pharmaceutiques et les objets précieux, trouvée lors des fouilles du Maidstone Cadre d’un compas, trouvé lors des fouilles du Maidstone © Photos ARHIMS
  • 131. Naufrage en 1868 du clipper anglais Queen of the South Maquette du Queen of the South (ex. Morning Light). Ce clipper à trois mâts a été construit à Portsmouth (États-Unis) en 1853. Principales caractéristiques : 73,10 m de long ; 13,10 m de large ; 8,23 m de creux ; 1713 tonneaux. Maquette réalisée par Jacky ATHIMON avec la collaboration de M. Alain FOULONNEAU. Don des Amis du Sémaphore Saint-Gildas. Musée du Sémaphore de la pointe Saint-Gildas. Photo Loïc Ménanteau, 23-08-2020 Cloche de quart du Queen of the South (située près de la barre à roue). Récupérée après le naufrage, puis vendue aux enchères à Noirmoutier en 1868. Musée du Sémaphore de la pointe Saint-Gildas
  • 132. The clipper ship Morning Light (Queen of the South à partir de 1863) picking up a pilot off the Skerries. Huile sur toile de William Gay Yorke, 1861. Coll. particulière
  • 133. Naufrage de la Reine du Sud. - Dessin de Jules Noël d’après un croquis de M. L. de Folin. In : ZURCHER et MARGOLLÉ, 1868. Tempêtes et naufrages, Le Tour du Monde. Nouveau journal des voyages, publié sous la direction de M. Édouard Charton, XX, p. 337 et 340. Les naufragés de la Queen of South. - Dessin de Jules Noël.
  • 134. Détection de l’épave du clipper Queen of the South avec un sonar à balayage latéral (prospection réalisée par André MEIGNEN). L’épave est orientée transversalement par rapport à l’axe suivi pour la peospection. Les zones foncées de chaque côté de cet axe sont des zones sans information. © André Meignen
  • 135. Début du rapport de liquidation de l'épave du Queen of the South. Archives départementales de la Loire-Atlantique Bible en anglais provenant de l’épave du Queen of the South trouvée par un pêcheur de goémon « dans du goudron » ramené avec son râteau, à moins de 2-3 km du site du naufrage. Les marques et la place du signet ont été miraculeusement conservées. Elle fut mise aux enchères à Préfailles le 31-08-1868. Musée du Sémaphore de la pointe Saint-Gildas Après avoir réalisé un long voyage de 106 jours depuis le Pérou, le Queen of the South fait naufrage lors d’une violente tempête dans la nuit du 24 au 25 avril 1868. Il tentait de mouiller devant la pointe Saint- Gildas où il se fracasse sur les rochers de la Couronnée (à 2 h du matin). Des 42 personnes à bord dont 35 de l’équipage et 7 passagers (2 femmes et 5 enfants), il n’y eut que 4 survivants. Les secours tardèrent à arriver : le chasse-marée Jeune Marie Désirée de Saint-Nazaire à 5 h du matin.
  • 136. Figure de proue du quatre-mâts l’Asie construit au chantier Laporte de Rouen en 1897. retrouvée sur la plage de Tharon et déposée au Musée des Salorges de Nantes. © Musée d’histoire de Nantes, fonds musée des Salorges (château des ducs de Bretagne) Ce cap-hornier, qui revenait du Chili avec un chargement de nitrates de soude, fait naufrage le 28 décembre 1919 dans l’embouchure de la Loire, en talonnant les hauts-fonds rocheux des Jardinets dans le chenal. Arrivant à Nantes par un sale temps pluvieux et un vent de sud- ouest, tracté par le remorqueur Commerce, dans l´estuaire de la Loire (passes de Saint- Nazaire). Il se couche sur bâbord, ce qui contraint son commandant Ollivier de donner l’ordre de l’évacuer. Il n’y eut aucune victime, mais jamais on ne put redresser le navire pour le remettre à flot. Il resta définitivement sur le site sous quelques mètres d’eau, ses mâts dépassant de la surface servirent comme signaux du port de Saint-Nazaire. Naufrage du grand voilier cap-hornier l’Asie à son retour du Chili Deux grands voiliers quatre-mâts cap-horniers accostés au quai de l’Aiguillon à Nantes. Le plus proche, le Valparaíso, a été construit en 1902 (Chantiers de France, Dunkerque). Coll. Loïc Ménanteau
  • 137. Asie Voilier vraquier construit pour le compte de la Compagnie d'Orbigny et Faustin, de La Rochelle, Société des Ateliers et Chantiers de Normandie Laporte et Cie, Rouen. Il fait partie d’une série de deux navires : l’Europe et l’Asie. Commencé en 1896, il est achevé en décembre 1897. Asie Relevé bathymétrique en 1948-49 Localisation de l’épave de l’Asie
  • 138. Le paquebot Lancastria de la Cunard Line Le RMS Lancastria en pleine navigation quand il était un des paquebots de la compagnie Cunard Line. L=169 m ; l=21 m, tirant=39 m ; tonnage brut=16 243 t. Carte photo, vers 1930. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes Paquebot construit en 1920 aux chantiers navals de W. Beardmore de Glasgow. Lancé en 1922, car sa construction prit énormément de retard suite à une grève des ouvriers des chantiers. Baptisé à l'origine RMS Tyrrhenia, il fut rebaptisé Lancastria le 5 février 1924. Il appartenait à la compagnie britannique Cunard Line (Cunard White Star Line).
  • 139. Maquette du Lancastria. Musée du Sémaphore de la pointe Saint-Gildas. Photo Loïc Ménanteau, 23-08-2020
  • 140. Naufrage du Lancastria The greatest sea tragedy of all time 4000-7000 morts 2477 survivants C'est un des naufrages les plus meurtriers de l'histoire, avec ceux du Cap Arcona, du Wilhelm Gustloff, du Goya en 1945 en mer Baltique, et ceux du Jun’yδ Maru, du Toyama Maru et du Ukishima Maru en 1944 dans le Pacifique. Le navire devait rapatrier en Angleterre des soldats britanniques (opération Ariel) qui affluaient de l‘Ouest de la France vers l'embouchure de la Loire, juste avant l’arrivée des troupes allemandes (à 40 km). Le Lancastria aurait recueilli plus de 6000 hommes, femmes et enfants pour les emmener au port de Plymouth.
  • 141. Naufrage du Lancastria Le lundi 17 juin 1940, au milieu de l’après-midi (entre 15 h 48 et 16 h 02) Situé près de la Couronnée, à environ 4 km du rivage, le navire fut coulé, en 24 minutes, par un bombardier JU 87 du VIIIe Flieger Korps. À 15 h 48, ce bombardier allemand largua quatre bombes à basse altitude qui atteignirent la cale 2, la zone près de la cheminée, puis les cales 3 et 4 du paquebot. Le navire s’incline brusquement à bâbord. À 16 h 02, son avant est sous l’eau et à 16h 02, il disparaît sous la surface de la mer.
  • 142. Naufrage du Lancastria, le 17 juin 1940 Depuis le pont du destroyer britannique Highlander, des soldats observent le naufrage du RMS Lancastria, peu de temps avant qu'il ne coule à 26 m de profondeur. Photo du soldat Clements le 17 juin 1940. © Photo Association Lancastria France
  • 144. Rescapés lors du naufrage du RMS Lancastria, le 17 juin 1940, dont l'épave, visible au fond, coula quelques instants plus tard. Peinture à l'huile de Robert W. May. © National Maritime Museum, Greenwich, Londres 2477 rescapés et plus de 4000 morts (peut-être 6000-7000) On ne sut jamais exactement le nombre de victimes, peut- être 4000, peut-être plus. Les rescapés furent secourus par le Highlander et de petites embarcations de la côte. Le navire pilote la Lambarde et le destroyer Highlander ainsi que des chalutiers, des navires de servitude portuaires, une vedette de la SNSM, d’autres destroyers britanniques, se portèrent au secours des naufragés du Lancastria.
  • 145. Cloche du SS Tyrrhenia, Lancastria à partir de 1926, dans l’église St Katharine Cree à Londres. Récupérée après le naufrage et déposée devant l’entrée du cimetière militaire de Pornichet (baie de la Baule, Loire-Atlantique) par un anonyme qui a laissé un mot expliquant l'avoir remontée de l'épave il y a trente ans. © Photo Andy Scott, 16-05-2018
  • 146. En France, 53 cimetières entre Brest et Soulac, dont 16 en Loire-Atlantique et 20 en Vendée, abritent les sépultures des victimes. Des mémoriaux commémoratifs ont été érigés à Saint-Nazaire, aux Moutiers-en- Retz et à la pointe Saint-Gildas à Préfailles. Mémorial de la pointe Saint-Gildas à Préfailles. Phptos Loïc Ménanteau, 23-08-2020
  • 147. Mémorial pour les victimes du Lancastria à Saint-Nazaire sur la place Commando. Ce monument a été enlevé de la place lors de son aménagement et aurait été détruit.
  • 148. Mémorial pour les victimes du Lancastria aux Moustiers-en-Retz. Photo 24-08-2006 À l'annonce du naufrage, Winston Churchill place sous secret la nouvelle du désastre, par la Défense Notice (D-Notice), afin de ne pas démoraliser davantage les citoyens britanniques. Le secret militaire ne sera levé qu’en 2040, soit 100 ans après le naufrage. Pour l’instant, seul le gouvernement écossais a commémoré la catastrophe par la frappe d'une médaille, malgré les demandes pressantes auprès du gouvernement britannique.
  • 149. Hélice tribord. Scindée en deux, l’épave du Lancastria repose sur le fond à 24 m de profondeur ; sa partie la plus élevée est à 12 m de profondeur. Depuis 2006, les plongées sur l’épave sont interdites (Arrêté N° 2006/14 de la préfecture maritime - du 02-06-2006). © Photo sous-marine Nicolas Job En août 2011, une équipe de plongeurs, conduite par le photo- graphe sous-marin Nicolas JOB et le vidéaste sous-marin Jacques LELAY, a réalisé plusieurs plongées sur l’épave du Lancastria, avec comme objectif connaître l’état actuel de sa conservation. Sur les fonds de l’embouchure de la Loire, l’épave du Lancastria
  • 150. Naufrage du paquebot Teiresias Paquebot à deux ponts, construit en 1914, par Hawthorn Leslie & Co de Newcastle pour l’Ocean Steamship Company et opérationnel en janvier 1915. Comme le Lancastria, il participait, le 17 juin 1940, à l’évacuation des troupes anglaises à Saint-Nazaire (opération Ariel). Son port d’attache était Liverpool. Il est sorti indemne de ses traversées de l’océan Atlantique, malgré la menace des sous- marins allemands. Le 30 juin 1915, il manque de couler après avoir heurté une mine près du canal de Suez. Il a ensuite navigué sur les lignes vers l’Asie. Carte photo 1915
  • 151. Ports payant participé, du 15 au 25 juin 1940, à l’opération Ariel d’évacuation des troupes britanniques avant l’arrivée de l’armée allemande sur les côtes françaises. Carte réalisée par Éric Gaba L’onde de choc de quatre bombes lancées par des avions allemands Junkers Ju88 de la Luftwaffe provoqua une onde de choc à l’origine de la fracturation de plaques en métal de la coque. Le Capitaine J. R. Davies, ordonna donc à l’équipage d’évacuer le navire à bord de canots de sauvetage. Le navire commença à se coucher et une seconde attaque aérienne allemande le fit chavirer. Le Teiresias coula ensuite lentement dans la mer. La majorité de l'équipage a été rapatrié en Grande-Bretagne par le HMS Oracle et l’équipe de 6 hommes (accompagnée du capitaine) restée à bord pour tenter de sauver le Teiresias par le navire Holmside. Épave du Teiresias Opération Ariel
  • 152. © Photo sous-marine Pascal Collin
  • 153. © Photo sous-marine Pascal Collin
  • 154. © Photo sous-marine Pascal Collin
  • 155. Ex USS Buchanan (DD- 131), Town classes, le Campbeltown a été construit en 1918 et lancé le 2 janvier 1919 aux chantiers navals de Bath, dans le Maine (États-Unis). C’était un Wickes-class destroyer (tonnage brut : 1090 t ; déplacement : 1280 t), armé par la Royal Navy. À gauche. Le USS Buchanan au large de Balboa (zone du canal de Panama) le 18-05-1936. Naval Historical Center À droite. Le USS Buchanan au large de Balboa (zone du canal de Panama) le 18-05-1936. Naval Historical Center Campbeltown, Opération Chariot 26 mars 1942
  • 156. L’Opération Chariot est une attaque du port de Saint-Nazaire par des commandos britanniques, les Combined Opera- tions de Lord Mountbatten, afin de rendre inutilisables certains équipements du port et en particulier la forme de radoub Louis Joubert (cale Normandie). En effet, Saint-Nazaire possédait le seul équipement de ce type capable d’accueillir le Tirpitz, le plus gros cuirassé de la Marine allemande, qui avait besoin de réparations. © Photo aérienne oblique André Bocquel Longueur : 350 m Largeur : 50 m Profondeur : 15,5 m Principal objectif de l’Opération Chariot : rendre inutilisable par les Allemands la forme Louis Joubert (cale Normandie)
  • 157. Avant le raid, le destroyer HMS Campbeltown en préparation dans la rade de Plymouth, au sud de l'Angleterre. © The National Archives, Londres
  • 158. Raid du HMS Campbeltown à Saint-Nazaire dans la nuit du 27 au 28 mars 1942. Le Campbeltown avait appareillé, le 26 mars 1942 à 14 h, de Falmouth (Angleterre) avec une flottille de 21 navires. Peinture de Norman Wilkinson, 1942-43. © National Maritime Museum, Greenwich, Londres Lieutenant commandant Stephen Halden (Sam) Beattie (1908-1975), qui commandait le HMS Campbeltown.
  • 159. 27-28 mars 1942. À 1 h 34 du matin, le 28 mars, 4 minutes après l'heure planifiée, le Campbeltown entre en collision contre la porte de la forme de radoub. Les commandos et l'équipage du navire débarquent sur les quais sous le feu des allemands et commencent leur mission de destruction des installations portuaires.
  • 160. Le samedi matin 28 mars 1942, et avant l'explosion du navire, examen de l'épave, encastrée dans la forme Joubert, par des officiers et techniciens allemands. © Bundesarchiv L’explosion du navire, bourré d’explosifs, se produit à 10 h 30 du matin.
  • 161. Après l’explosion, l’épave du Campbeltown déplacée au milieu de la cale sèche (forme de radoub) Normandie à Saint-Nazaire.
  • 162. Vue aérienne de la forme Normandie (Joubert) à Saint-Nazaire avec au milieu l’épave du Campeltown.
  • 163. Fût du canon du destroyer Campbeltown, place du Commando à Saint-Nazaire. Lors de l’aménagement de cette place, il a été déplacé et mis sur le toit de l’écluse fortifiée de l’ancienne base sous-marine allemande (au-dessus du sous- marin Espadon).
  • 164. Face à l’embouchure de la Loire, au Petit Maroc, monument franco-britannique en mémoire des morts de l’Opération Chariot. Photo Loïc Ménanteau, 16-08-2020 Le commandant du destroyer, le Lt. Cdr. Stephen Beattie, a été fait prisonnier de guerre. Il reçut la Victoria Cross pour cette opération. L’explosion de la forme-écluse causa la mort de 300 Allemands. Des 611 hommes qui constituent la force d’attaque, 169 sont tués (64 commandos et 105 marins). Parmi les survivants, 215 sont capturés et 222 sont évacués sur les petits bateaux restants. Cinq autres parviennent à quitter Saint-Nazaire et font route vers le sud pour rejoindre Gibraltar.
  • 165. Plaques du monument franco-britannique en mémoire des morts de l’Opération Chariot. Photo Loïc Ménanteau, 16-08-2020
  • 166.
  • 167. Le cargo-mixte Le Laos, des Messageries Maritimes Le cargo mixte Le Laos, des Messageries Maritimes, avant son naufrage. Il rentrait de Chine et avait fait escale à Marseille. Carte postale vers 1905. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes Paquebot à vapeur, construit en 1903 dans les chantiers navals Burmeister & Wain´s Maskin & Skibsbyggeri, à Copenhague ; lancé le 30 mai 1903, pour la Compagnie Française de l'Est Asiatique. En 1904, il est acheté par les Messageries Maritimes pour servir la ligne Londres -Dunkerque - Canton. .
  • 168. L'avant (en haut) et l'arrière (en bas) du cargo-mixte Le Laos, échoué et disloqué en deux parties sur le rocher du Four, devant Le Croisic. Carte postale Artaud Nozais. Coll. Loïc Ménanteau, Nantes Le Laos a fait naufrage à la suite d’une erreur de navigation par temps de brume en voulant entrer dans l’estuaire de la Loire. Le navire talonne sur une roche située au sud du Plateau du Four (Sur la roche Gouës-Vas, à un mille au sud de la Tour du plateau du Four, en face du Croisic). Le Colbert essaie de lui porter secours, en vain. Puis, au matin, le remorqueur Athlète de Saint- Nazaire essaie de le désengager sans plus de succès. Les chaudières explosent et le navire sombre lentement. Il n’y a pas de victimes. Un coup de mer sépare en deux le navire avant qu’il ne coule. Le naufrage du Laos Samedi 9 février 1907 à 12 h 20
  • 169. Le cargo-mixte Le Laos, des Messageries Maritimes, disloqué en deux parties après son échouage sur le plateau du Four. Au premier plan, sa partie arrière reposant sur un fond de 13 m ; à l'arrière-plan, sa partie avant, sur la roche. Coll. Delaveau, Saint-Nazaire, fin février 1907 à basse mer. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
  • 170. Partie avant du cargo-mixte Le Laos, des Messageries Maritimes, reposant sur le fond rocheux après son échouage sur le plateau du Four. Coll. Delaveau, Saint-Nazaire, fin février 1907 à basse mer. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
  • 171. Partie arrière du cargo-mixte Le Laos, avec sa cheminée, après son échouage sur la roche Gouës-Vas du plateau du Four. Séparée de sa partie avant, elle repose sur un fond de 13 m de profondeur. C’est devenu un site de plongée. Carte postale Artaud Nozais, Nantes, février 1907 à basse mer. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
  • 172. Échouage du paquebot la Champagne devant Saint-Nazaire le 28 mai 1915 Cartes postales, coll. Loïc Ménanteau, Nantes Paquebot en acier, gréé en quatre-mâts, lancé par la Compagnie Générale Transatlantique en mai 1886 aux chantiers de Penhoët (Saint-Nazaire) L=155 m, l=15,75 m au maître bau, jauge brute= 6 726 tx Affecté, en 1886, à la ligne Le Havre-New York, puis, en 1905, à celle Saint-Nazaire-La Havane-Veracruz, de la Compagnie Générale Transatlantique (CGT) et, enfin, en 1915, il est affrété par la Compagnie Sud-Atlantique. Il revenait des Antilles. Au moment de son échouage, il y avait 978 passagers à son bord, dont 909 « soldats noirs », et un équipage de 180 hommes.
  • 173. Le paquebot La Champagne, échoué sur le haut-fond rocheux du Casino, à 700 m de la plage de Saint-Nazaire. Carte postale, Artaud et Nozais, Nantes, 1915. Avec tampon du Président de la Commission de port à Saint-Nazaire. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes En pleine tempête, il s’échoue sur la roche dite du Casino. Les passagers sont transbordés sur le cargo Rigel (Compagnie de Navigation Mixte). À basse mer, le navire se casse en deux dans la matinée.
  • 174. Depuis la plage de Saint-Nazaire, vue de l'épave du paquebot La Champagne échoué sur la roche du Casino. Carte postale, coll. Delaveau Joubier, Saint-Nazaire, 1915. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
  • 175. Le paquebot La Champagne, dont la coque est penchée et brisée, après son échouage le 28 mai 1915. Carte postale, Artaud et Nozais, Nantes, 1915. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
  • 176. Le paquebot La Champagne, dont la coque est penchée et brisée, après son échouage le 28 mai 1915. Carte postale, Artaud et Nozais, Nantes, 1915. Avec tampon du Président de la Commission de port à Saint-Nazaire. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
  • 177. Le paquebot La Champagne, dont la coque est penchée et s’est cassée en deux par le travers des machines, après son échouage le 28 mai 1915. Carte postale, Artaud et Nozais, Nantes, 1915. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
  • 178. Le paquebot La Champagne, dont la coque est penchée et brisée, après son échouage le 28 mai 1915. Carte postale, Artaud et Nozais, Nantes, 1915. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
  • 179. Le naufrage du Saint-Philibert La photo a été prise devant la Plage des Dames, à l’arrivée du vapeur à l'estacade du bois de la Chaise.
  • 180. Le vapeur d'excursions Le Saint-Philibert, appelé aussi le "bateau de Noirmoutier", accosté à la jetée Noëveillard à Pornic avant son naufrage en juin 1931. Carte postale, 1931. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes Vapeur avec moteur de 300 cv construit aux chantiers Dubigeon appartenant à la Compagnie nantaise de navigation à vapeur L=32 m, l=6,40 m, jauge=189 tx, tirant d’eau=2,20 m
  • 181. Maquette du Saint-Philibert, vue de l’avant et de l’arrière. Musée du Sémaphore de la pointe Saint-Gildas. Photos Loïc Ménanteau
  • 182. Le naufrage s’est produit le 14 juin 1931 à 18h 30 près de la bouée du Châtelier, au devant de la pointe Saint- Gildas. Il est dû au chavirement du bateau lors d’une forte tempête, avec des creux de plusieurs mètres, et à la surcharge en passagers. Se mettant du côté le moins exposé au vent, ils ont contribué à le déséquilibrer. Le bateau chavire au moment de changer de direction, étant pris en travers par une lame. Un drame de la mer 8 rescapés, 452 morts
  • 183. Opération de renflouement de l’épave du Saint-Philibert par deux dragues allemandes en août 1931. Carte postale, 1931. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
  • 184. Épave du Saint-Philibert après avoir été renflouée par deux dragues allemandes en août 1931. Photo originale. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
  • 185. L'épave du Saint-Philibert, à marée basse, au vieux môle de Saint-Nazaire, après son renflouage par une entreprise allemande en août 1931. Photo originale, 1931. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes Son épave a été renflouée deux mois après par une entreprise allemande. Il a été ensuite réparé pour être réutilisé, avec le nom Les Casquets, pour comme sablier dans la région de Bayonne, au pays Basque, puis, en Bretagne, sous le nom de Saint-Efflam. Il terminera sa vie comme sablier (à partir de 1958) et sera désarmé sous le nom de Côte d’Amour en 1976.
  • 186. L'épave du Saint-Philibert, à marée basse, au vieux môle de Saint-Nazaire, après son renflouage par une entreprise allemande en août 1931. Carte postale, 1931. © Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
  • 187. Drague Fatouville, 1948 Liste des 9 navires sabordés par les Allemands, dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 août 1944, pour bloquer la navigation dans l’estuaire de la Loire et rendre très difficile l’accès au port de Nantes : - L' Antarktis : navire Tanker d'origine norvégienne destiné au transport de l'huile de baleine. Transformé par le gouvernement allemand en pétrolier en 1939 aux chantiers Howaldtswerke à Kiel sous le numéo de coque 771. Coulé en travers du chenal. Sa coque s’est brisée en deux. Trois de ses mâts sont encore visibles en bordure du chenal de navigation. - Le Fatouville : drague à désagrégateur de 6000 CV. Refouleuse, construite par les ateliers et chantiers de Bretagne pour le port de Rouen (au stade des essais). Coulée au nord de l‘Antarktis. - Le Pas de Calais : drague à godets du port de Boulogne (1940) pouvant travailler jusqu’à à 23 m de profondeur. Le refouleur II : Station de refoulement à terre du service maritime de Loire-Inférieure. - La drague 5 : drague moyenne à godets de 530 litres appartenant au service maritime de Loire-Inférieure. - L'Amphitrite : drague aspiratrice d'origine allemande de 450 m3/heure (construite en 1905). - Le patrouilleur H 10 : sorti des chantiers de Penhoët pour le compte de la marine allemande. Longueur hors tout : 61,49 m, largeur : 10,58 m. C'est un navire de 1200 tonnes et de 2800 CV. Le remorqueur R8 : construit à Nantes en 1917. Puissance : 200 CV - Le chaland PC 52 : chaland à fond fixe d'une capacité de 55 m3. Le chantier de la Télindière
  • 188. Vue générale des travaux de déviation de la Loire à la Télindière. 1er juin 1948. Au premier plan, Le Pellerin. Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
  • 189. Bassin des épaves (batardeau) en cours d’assèchement, 19 juin 1948. Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
  • 190. Travaux de renflouement de 9 navires à la Télindière réalisés par les Ponts et Chaussées entre janvier 1947 et juin 1949. Au premier plan, la drague Fatouville. Août 1948. Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
  • 191. Travaux de renflouement de 9 navires à la Télindière réalisés par les Ponts et Chaussées entre janvier 1947 et juin 1949. Au premier plan, la drague Fatouville. Août 1948. Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
  • 192. Installation pour le redressement de la drague à godets Pas de Calais II lors des travaux réalisés à la Télindière par les Ponts et Chaussées. Août 1948. Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
  • 193. Drague suceuse refouleuse Fatouville, 1948. Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
  • 194. En bordure de la rive du chenal de navigation, seuls trois mâts métalliques signalent l’emplacement de l’épave du petit pétrolier norvégien Antarktis (150 m de long) qui n’a pas pu être renfloué, car il s’était brisé en deux lors du sabordage par les Allemands. Avec le concours de l’Atelier des Coteaux (Nantes Saint-Nazaire Port) et de l’association Autrefois Le Pellerin, la municipalité du Pellerin a financé la restauration d’une grue de l’Antarktis. Cette grue a ensuite été placée en bord de Loire, sur le môle du quai Provost (inaugurée le 1er mai 2017)..
  • 195. Les épaves des navires, toutes époques confondues, constituent pour l’estuaire de la Loire un patrimoine d’une grande valeur culturelle et historique qu’il convient d’étudier, de préserver et de valoriser, ce qui actuellement n’est pas suffisamment le cas. In : Le Neptune françois ou recueil des cartes marines levées et gravées par ordre du Roy. Paris, 1693. SHD, Vincennes