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À la Conférence 2017 de TELUS Santé en mars dernier, Karen Voin, vice-présidente, Assurance
collective et Lutte antifraude, de l’Association canadienne des compagnies d’assurances de
personnes (ACCAP), a présenté la vision et les efforts de l’association concernant la collaboration
entre les payeurs du public et du privé. TELUS Santé a récemment eu un entretien avec elle à ce sujet.
Les payeurs du
public et du privé
peuvent-ils en faire
plus, ensemble ?
Pourquoi faut-il accroître la collaboration
entre les régimes d’assurance médicaments
public et privé ?
Le système de santé canadien comprend un volet public et un
volet privé. La couverture des médicaments sur ordonnance,
par exemple, est répartie entre le public et le privé; le régime
privé étant considéré comme un complément au régime
public (là où la loi le permet). Le système actuel fonctionne
généralement bien, mais il présente certaines lacunes. Nous
devons donc coordonner nos efforts avec les gouvernements
afin de cerner ces lacunes et de proposer des solutions
ciblées et réalistes. Des efforts concertés permettraient de
mettre en place des mesures, assez rapidement, comme
l’utilisation de notre pouvoir d’achat combiné pour réduire
le coût des médicaments sur ordonnance par l’intermédiaire
de l’Alliance pancanadienne pharmaceutique. En somme,
il s’agit d’unir nos forces pour répondre aux besoins de la
population canadienne et de voir à ce que les médicaments
sur ordonnance soient abordables.
Qu’en est-il du pouvoir d’achat combiné ?
L’ACCAP continue de préconiser la participation des payeurs
privés à l’Alliance pancanadienne pharmaceutique pour que
nous puissions nous servir du pouvoir d’achat du marché
canadien comme d’un levier pour rendre les médicaments
plus accessibles et plus abordables aux Canadiens qui
bénéficient d’une couverture privée et publique. Il est possible
de réduire les dépenses globales en médicaments dès
maintenant grâce à la participation des assureurs. Et nous
avons bon espoir d’y parvenir.
Que pense l’ACCAP de l’intention du
gouvernement fédéral de revoir en profondeur
le mandat du Conseil d’examen du prix
des médicaments brevetés (CEPMB) ?
En juin dernier, l’ACCAP a pris part à la deuxième série de
consultations1
sur les changements proposés. Nous sommes
favorables à l’orientation que prend le CEPMB. Par exemple,
nous sommes d’avis qu’une analyse pharmacoéconomique
est nécessaire pour déterminer si le prix d’un médicament
est excessif. Nous recommandons par ailleurs que, dans
leur documentation, les fabricants fournissent des données
plus pertinentes aux payeurs privés (répercussions d’un
médicament sur la productivité, l’absentéisme, les demandes
de règlement pour invalidité et le retour au travail).
Nous reconnaissons également que la taille du marché
canadien doit être prise en compte et, dans notre mémoire,
nous recommandons un examen périodique du marché.
Par exemple, de nouvelles indications thérapeutiques ou un
emploi non conforme à l’étiquette auront pour effet d’élargir
le marché pour lequel le prix plafond a initialement été fixé.
Ce type d’examen pourrait aussi être pratiqué lorsque le
volume des ventes augmenterait d’un certain pourcentage
ou lorsqu’une nouvelle indication thérapeutique ou une
nouvelle dose serait établie pour un médicament. Nous
recommandons également que le CEPMB tienne compte du
prix des médicaments onéreux comparativement au salaire
moyen annuel d’un employé canadien.
AST1927-11-2017
Quelle est la raison d’être d’une liste de
médicaments nationale de base ?
Dans son énoncé de position sur les politiques en matière
de médicaments, lequel a été publié en 2013, l’ACCAP
recommande que le gouvernement et le secteur privé
établissent une liste nationale pour que tous les Canadiens
puissent avoir également accès aux médicaments nécessaires
et couramment utilisés, tout en permettant aux régimes
d’assurance de continuer à offrir des couvertures optionnelles
en plus des médicaments de base. En mai, Jane Philpott,
alors ministre de la Santé, a fait valoir l’importance d’une liste
de médicaments nationale. Nous sommes prêts à travailler
étroitement avec le gouvernement pour mettre en œuvre des
solutions qui amélioreront le système de santé canadien.
Quelle est la réaction de l’ACCAP face
au rapport récent du gouvernement fédéral
sur un régime d’assurance médicaments
national ?
Il ressort du rapport publié en septembre par le bureau du
directeur parlementaire du budget qu’au moins 19 milliards
de dollars devront être injectés par le fédéral pour instaurer
un régime d’assurance médicaments public à payeur unique.
Qui plus est, un tel régime ne prendrait pas en charge des
milliers de médicaments auxquels ont maintenant accès les
Canadiens par l’intermédiaire de régimes privés. L’ACCAP ne
souhaite pas emprunter cette voie, elle estime plutôt que le
meilleur système en est un qui s’appuie sur les forces des
régimes publics et privés. Nous devons chercher ensemble
des solutions pour combler les lacunes du système et
améliorer foncièrement l’abordabilité et l’accessibilité des
médicaments.
Développer le marché des
médicaments biosimilaires
En mars 2017, Santé Canada a réuni plus de 60
intervenants représentant les payeurs du public
et du privé, les médecins, les pharmaciens et les
patientspourdiscuterdel’accèsauxmédicaments
biosimilaires au Canada. « Nous avons eu une
discussion très ouverte et intéressante ce jour-là,
et Santé Canada a fait un pas dans la bonne
direction en ce qui a trait à cet enjeu important », de
souligner Karen Voin, vice-présidente, Assurance
collective et Lutte antifraude, de l’Association
canadienne des compagnies d’assurances
de personnes (ACCAP), lors de la Conférence
annuelle de TELUS Santé à Toronto en mars.
Dans son rapport sommaire2
sur les conclusions
de l’atelier publié en août, Santé Canada fait
notamment ressortir la nécessité de disposer :
	d’informations objectives pour augmenter le
niveau de confiance dans la prescription et
l’utilisation des biosimilaires;
	de politiques en matière de changement de
médicaments (passage d’un médicament
biologique à un médicament biosimilaire) qui
tiennent compte des économies de coûts et du
choix du patient et du médecin.
1
	https://www.clhia.ca/domino/html/clhia/CLHIA_LP4W_LND_Webstation.nsf/a463e05a398e92368525782200611
c61/3aac596c51a5d6818525816b0056a4e8!OpenDocument
2
	https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/medicaments-produits-sante/produits-biologiques-
radiopharmaceutiques-therapies-genetiques/legislation-lignes-directrices/atelier-medicaments-biosimilaires.html
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  • 1. À la Conférence 2017 de TELUS Santé en mars dernier, Karen Voin, vice-présidente, Assurance collective et Lutte antifraude, de l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP), a présenté la vision et les efforts de l’association concernant la collaboration entre les payeurs du public et du privé. TELUS Santé a récemment eu un entretien avec elle à ce sujet. Les payeurs du public et du privé peuvent-ils en faire plus, ensemble ? Pourquoi faut-il accroître la collaboration entre les régimes d’assurance médicaments public et privé ? Le système de santé canadien comprend un volet public et un volet privé. La couverture des médicaments sur ordonnance, par exemple, est répartie entre le public et le privé; le régime privé étant considéré comme un complément au régime public (là où la loi le permet). Le système actuel fonctionne généralement bien, mais il présente certaines lacunes. Nous devons donc coordonner nos efforts avec les gouvernements afin de cerner ces lacunes et de proposer des solutions ciblées et réalistes. Des efforts concertés permettraient de mettre en place des mesures, assez rapidement, comme l’utilisation de notre pouvoir d’achat combiné pour réduire le coût des médicaments sur ordonnance par l’intermédiaire de l’Alliance pancanadienne pharmaceutique. En somme, il s’agit d’unir nos forces pour répondre aux besoins de la population canadienne et de voir à ce que les médicaments sur ordonnance soient abordables. Qu’en est-il du pouvoir d’achat combiné ? L’ACCAP continue de préconiser la participation des payeurs privés à l’Alliance pancanadienne pharmaceutique pour que nous puissions nous servir du pouvoir d’achat du marché canadien comme d’un levier pour rendre les médicaments plus accessibles et plus abordables aux Canadiens qui bénéficient d’une couverture privée et publique. Il est possible de réduire les dépenses globales en médicaments dès maintenant grâce à la participation des assureurs. Et nous avons bon espoir d’y parvenir. Que pense l’ACCAP de l’intention du gouvernement fédéral de revoir en profondeur le mandat du Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB) ? En juin dernier, l’ACCAP a pris part à la deuxième série de consultations1 sur les changements proposés. Nous sommes favorables à l’orientation que prend le CEPMB. Par exemple, nous sommes d’avis qu’une analyse pharmacoéconomique est nécessaire pour déterminer si le prix d’un médicament est excessif. Nous recommandons par ailleurs que, dans leur documentation, les fabricants fournissent des données plus pertinentes aux payeurs privés (répercussions d’un médicament sur la productivité, l’absentéisme, les demandes de règlement pour invalidité et le retour au travail). Nous reconnaissons également que la taille du marché canadien doit être prise en compte et, dans notre mémoire, nous recommandons un examen périodique du marché. Par exemple, de nouvelles indications thérapeutiques ou un emploi non conforme à l’étiquette auront pour effet d’élargir le marché pour lequel le prix plafond a initialement été fixé. Ce type d’examen pourrait aussi être pratiqué lorsque le volume des ventes augmenterait d’un certain pourcentage ou lorsqu’une nouvelle indication thérapeutique ou une nouvelle dose serait établie pour un médicament. Nous recommandons également que le CEPMB tienne compte du prix des médicaments onéreux comparativement au salaire moyen annuel d’un employé canadien.
  • 2. AST1927-11-2017 Quelle est la raison d’être d’une liste de médicaments nationale de base ? Dans son énoncé de position sur les politiques en matière de médicaments, lequel a été publié en 2013, l’ACCAP recommande que le gouvernement et le secteur privé établissent une liste nationale pour que tous les Canadiens puissent avoir également accès aux médicaments nécessaires et couramment utilisés, tout en permettant aux régimes d’assurance de continuer à offrir des couvertures optionnelles en plus des médicaments de base. En mai, Jane Philpott, alors ministre de la Santé, a fait valoir l’importance d’une liste de médicaments nationale. Nous sommes prêts à travailler étroitement avec le gouvernement pour mettre en œuvre des solutions qui amélioreront le système de santé canadien. Quelle est la réaction de l’ACCAP face au rapport récent du gouvernement fédéral sur un régime d’assurance médicaments national ? Il ressort du rapport publié en septembre par le bureau du directeur parlementaire du budget qu’au moins 19 milliards de dollars devront être injectés par le fédéral pour instaurer un régime d’assurance médicaments public à payeur unique. Qui plus est, un tel régime ne prendrait pas en charge des milliers de médicaments auxquels ont maintenant accès les Canadiens par l’intermédiaire de régimes privés. L’ACCAP ne souhaite pas emprunter cette voie, elle estime plutôt que le meilleur système en est un qui s’appuie sur les forces des régimes publics et privés. Nous devons chercher ensemble des solutions pour combler les lacunes du système et améliorer foncièrement l’abordabilité et l’accessibilité des médicaments. Développer le marché des médicaments biosimilaires En mars 2017, Santé Canada a réuni plus de 60 intervenants représentant les payeurs du public et du privé, les médecins, les pharmaciens et les patientspourdiscuterdel’accèsauxmédicaments biosimilaires au Canada. « Nous avons eu une discussion très ouverte et intéressante ce jour-là, et Santé Canada a fait un pas dans la bonne direction en ce qui a trait à cet enjeu important », de souligner Karen Voin, vice-présidente, Assurance collective et Lutte antifraude, de l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP), lors de la Conférence annuelle de TELUS Santé à Toronto en mars. Dans son rapport sommaire2 sur les conclusions de l’atelier publié en août, Santé Canada fait notamment ressortir la nécessité de disposer : d’informations objectives pour augmenter le niveau de confiance dans la prescription et l’utilisation des biosimilaires; de politiques en matière de changement de médicaments (passage d’un médicament biologique à un médicament biosimilaire) qui tiennent compte des économies de coûts et du choix du patient et du médecin. 1 https://www.clhia.ca/domino/html/clhia/CLHIA_LP4W_LND_Webstation.nsf/a463e05a398e92368525782200611 c61/3aac596c51a5d6818525816b0056a4e8!OpenDocument 2 https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/medicaments-produits-sante/produits-biologiques- radiopharmaceutiques-therapies-genetiques/legislation-lignes-directrices/atelier-medicaments-biosimilaires.html Cliquer ici pour en savoir plus au sujet des prestations propulsées par TELUS Santé