Support d'un rapport commandé par BSN 4 et BSN 7 sur les transformations éditoriales introduites par le libre accès. La présentation est découpée de la même manière que le rapport final (il aborde successivement les outils d'édition, les formes d'écriture, l'évaluation, l'économie et les questions d'infrastructures et de gouvernance) mais inclut aussi plusieurs éléments qui figureront dans une version « longue », publiée ultérieurement.
3. Le commande initiale
■ Le sujet : Etude critique des nouveaux modes d'éditorialisation
de revues scientifiques en accès-ouvert
■ La question : Quelles formes éditoriales l'État peut-il encourager
à l'heure du numérique, de la mutation de l'édition scientifique et
de la faillite de l'évaluation scientifique ?
■ L’approche : La grille d'analyse de ces modes d'éditorialisation
sera multi-entrée, avec une certaine hiérarchisation : (1) le peer-
review, (2) le modèle économique, (3) tous les autres
4. Le contexte : la conversion au libre accès
Carte mondiale des lois sur le libre accès
?
5. Une réforme a minima : le journal flipping
Plusieurs institutions préconisent une simple bascule des flux
monétaires sans toucher aux modèles éditoriaux
9. “
Le format de l’article reste très figé et codifié. On peine
développer des formes véritablement hétéroclites, qui
associeraient texte, données, codes, etc. Or pour faire
changer tout ça, il ne suffit pas de prendre le problème
partiellement (par exemple, en s’attaquant séparemment
au peer review ou au format de l’article) : si on bouge
quelque part sans bouger partout ailleurs, on reste dans l’
impasse.
Entretien avec Laurent Romary
10. Problématique : de l’innovation à l’infrastructure
Comment pourrait se matérialiser cette politique d’incitation ?
Dans un écosystème aussi « interdépendant » que l’édition
scientifique numérisée, l’encouragement sélectif et exclusif de
quelques innovations est difficilement envisageable.
Plus qu’une politique d’innovation, la généralisation du libre
accès appellerait une « politique d’infrastructure », qui, au-delà
du soutien d’usages ou d’outils spécifiques définirait des
articulations convergentes entre dispositifs, acteurs et
pratiques.
11. Échantillon d’organisations
Éditeurs “classiques”
Elsevier
EDP Sciences
APS
Copernicus
Communautés
Episciences
Polymath
Open Library of Humanity
ReScience
Self-Journal of Science
Start-Up
RIO
PLOS
F1000
PeerJ
The Winnower
Outil d’édition
Editorial Manager
Scholar One
OJS
12. Méthodologie
■ Une base de données : deux grilles décrivant les aspects
éditoriaux d’une vingtaine d’organisations et de revues.
■ Des entretiens : une vingtaine d’entretiens de personnes
travaillant dans les organisations pré-sélectionnées afin de faire
émerger des éléments « invisibles » (stratégies, positionnements)
■ Des jeux de données : utilisation de méthodes de text mining et
analyse de bases de données préexistantes afin d’élargir notre
focus au-delà des revues et organisations sélectionnées.
13. Plan
1. Les outils d’édition
2. Les formes de publication
3. L’évaluation
4. Les modèles économique
5. De l’innovation à l’infrastructure
15. L’avènement d’un nouvel intermédiaire
Depuis le début des années 2000, l’édition scientifique
numérique utilise des outils externes normalisés
16. Une logique de plateforme : l’intermédiaire
Editorial Manager héberge directement
les interfaces d’édition de ses clients
17. Une logique de plateforme : automatiser la régulation
La sélection des évaluateurs est partiellement déléguée à des
dispositifs d’identification automatisés
18. Une logique de plateforme : l’écosystème
« OJS constitue seulement la base d’un écosystème plus large,
fortement enrichi par des extensions et plugins » (Kevin Stranack)
20. Recommandations
1
Inciter les communautés et les institutions scientifiques à s’
impliquer dans l’élaboration des outils d’édition
2
Prendre en charge directement ou indirectement une partie
du travail de développement d’outils open source.
22. Une transformation structurelle des usages
Dans les années 1950, le remplacement des revues scientifiques
par des bases de données informatisées paraissait imminent
23. Une transformation structurelle des usages
Analyse de correspondance sur une enquête de Bianca Kramer et
Jeroen Bosman sur les pratiques de 20 000 chercheurs
24. Une transformation structurelle des usages
Analyse de correspondance sur une enquête de Bianca Kramer et
Jeroen Bosman sur les pratiques de 20 000 chercheurs
25. MOBILITÉ
Les textes en libre accès peuvent faire l’objet
de nombreuses réutilisations ultérieures
26. Une dispersion des productions scientifiques
De nouveaux intermédaires : dépôt de données
(Data Dryad, Figshare, Zenodo…) et data journal
27. Une dispersion des productions scientifiques
L’inclusion du texte dans le web sémantique permet de
démultiplier les réutilisations
28. Une dispersion des productions scientifiques
Des communautés mettent en œuvre une curation des données :
le cas de Wikidata
29. L’ubiquité du numérique : du texte à la donnée
Les projets de text mining assurent la conversion des textes en
données structurées
30. Faire émerger des formes interactives
Une forme inclassable : le carnet de code
31. Recommandations
1
Valoriser d’autres formats éditoriaux que l’article
4
Organiser un libre accès rétroactif.
2
Généraliser la « sémantisation » des données
3
Introduire une exception Text & Data Mining
40. Les formes de l’évaluation ouverte
Le BMJ pratique un review flipping : publier les échanges avec les
auteurs sans changer les formes d’écriture
41. Les formes de l’évaluation ouverte
La revue ReScience détourne le système d’intégration des forks de
Github pour en faire un protocole d’open peer review
42. Les formes de l’évaluation ouverte
La piste des annotations : l’expérience Vertigo
45. Les indicateurs de l’évaluation
« La reprise peut être indiquée par un nombre simple, ce qui est
suffisant dans un système fermé. Mais, pour avoir un contexte
approfondi des réutilisations de la recherche et tracer la généalogie
des savoirs, vous avez besoin de l’ouverture » (Jon Tennant)
46. Les indicateurs de l’évaluation
Faire de la curation un indicateur d’évaluation enrichi :
l’exemple du Self-Journal of Science
47. Recommandations
1
Intégrer des dispositifs d’évaluations dans les plateformes d’
archive ouverte
2
Repenser l’évaluation de l’évaluation : parler d’instances
qualifiantes plutôt que de revues qualifiantes ?
3
Assurer le développement d’index de citations/reprises libre
49. Le contexte initial : une crise des périodiques
Le budget des périodiques des membres de l’Association des
BIbliothèques américaine a augmenté 2,5 fois plus vite que l’inflation
50. Le contexte initial : l’essor des bibliothèques clandestines
Sci-Hub regroupe actuellement plus de
50 millions articles de recherche
51. Le coût du peer review
“Une revue vraiment sélective et éditorialisée ne peut être
bénéficiaire : elle perd de l’argent sur les articles qu’elle
refuse” (un editor d’APS)
52. Les ressources : les APCs
La généralisation des APCs consacre l’avènement d’une
économie de la réputation
53. Les ressources : données et analytiques
Elsevier réoriente fortement
son modèle économique vers
la vente de données et de
systèmes d’information
54. Les ressources : les fonctionnalités additionnelles
Un modèle freemium : OpenEdition
55. La piste du non-commercial : coopératives et communs
Bien que de nombreuses revues en libre accès aient déjà
mis en place une structure non commerciale, ce modèle
suscite depuis peu une attention inédite.
57. Recommandations
1
Mettre en commun les ressources : les coûts de réplication
quasi-nuls permettent de réaliser des économies d’échelle
substantielles
2
Développer des formes de soutiens aux initiatives non-
commerciales (micro-financement, droit à la contribution)
63. À terme : une constellation de textes
Projection d’une archive ouverte regroupant tous les
textes associés à une contribution scientifique
64. À terme : une constellation de textes
Vers des registres décentralisés de type Blockchain ?
65. La possibilité d’écosystèmes captifs
Le rachat de SSRN par Elsevier met en évidence la possibilité d’
écosystèmes clos dont les parties sont détenues par le même acteur
66. Élaborer de nouveaux modèles de gouvernance
Une forme de gestion collégiale : Open Library of Humanities
67. Collaborer avec des communautés auto-gérées
Une proposition de financement européen rédigée en collaboration avec
les contributeurs de Wikidata
68. Documenter et certifier les formes de gouvernances
La définition des coopératives par OA Cooperative
71. Constats
■ Une dynamique d’écosystème : les relations entre les acteurs
importent autant que ce qu’ils font.
■ Mobilité des textes : les mouvements “open” (open access, open data,
open peer review, open source) convergent vers une dissémination
accrue de toutes les formes prises par la contribution scientifique.
■ Diversification des modèles : dans le cadre d’un écosystème ouvert
des acteurs radicalement distincts peuvent parvenir à collaborer et
échanger leurs contributions respectives
■ La gouvernance importe : en élargissant le champ des possibilités
techniques, l’informatisation contribue à renforcer l’incidence des
modèles organisationnels voire politiques de l’édition scientifique
72. Les pistes d’action
■ Soutenir le développement d'outils et d'infrastructures « libres »
et d’initiatives non-commerciales
■ Agir au-delà de l'« archivage » et introduire directement certaines
fonctionnalités éditoriales (évaluation…).
■ Faciliter la circulation des textes en généralisant des standards
adaptés et en levant les contraintes légales (text mining…)
■ Faire évoluer les textes administratifs de la recherche pour tenir
compte de la diversification en cours des modèles éditoriaux.
73. Le cadre de l’action
■ Quel périmètre ? L’internationalisation de la recherche, déjà ancienne,
s’est accentuée : le cadre national est-il encore approprié ?
■ Quelle forme ? Créer des infrastructures ex nihilo ou soutenir et
développer des initiatives préexistantes et/ou spontanées.
■ Quels acteurs ? Se limiter aux institutions publiques et privées ou
intégrer également des communautés informelles