En Auvergne-Rhône-Alpes, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A à Pôle emploi diminue de - 1,2 % en 2018 (soit - 4 400). Comment analyser cette baisse ? Quels sont les publics et les territoires concernés ? Tous les chiffres et l'analyse sont dans l'étude.

1. 1
En Auvergne-Rhône-Alpes, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A à Pôle emploi diminue de - 1,2 % en
2018 (soit - 4 400). Comment analyser cette baisse ? Quels sont les publics et les territoires concernés ?
Encore une baisse de la catégorie A, qui compense presque la hausse
des catégories B et C
A fin 2018, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (inscrits en catégorie A, cf.
définitions ci-dessous) s’élève à 380 500 en région Auvergne-Rhône-Alpes. Il recule de -1,2%
en 2018 (contre - 1,5 % en France), ce qui représente 4 400 demandeurs d’emploi en
moins sur l’année. C’est la 3ème
baisse annuelle consécutive du nombre d’inscrits en
catégorie A en région.
Cependant, le nombre de demandeurs d’emploi exerçant une activité réduite (catégories B
et C) augmente dans des proportions plus importantes : + 6 000, soit + 2,3 % sur l’année
2018. Cette hausse, bien moins intense que celles des années précédentes (de 2009 à
2017, l’évolution annuelle du nombre d’inscrits en catégories B et C a été au minimum de
+ 7 % chaque année), compense la baisse observée pour la catégorie A.
Graphique 1 – Evolution en 2018 du nombre de demandeurs d’emploi
tenus de rechercher un emploi (cat. A, B ou C) en Auvergne-Rhône-Alpes
Note au lecteur :
La précarisation des contrats, la discontinuité des parcours
professionnels, et les dernières réglementations en matière
d’indemnisation (facilitant sous conditions le cumul d’allocations
chômage et de revenus du travail) se matérialisent notamment par la
forte hausse du nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle
emploi exerçant une activité réduite (catégories B ou C, au nombre
de 264 000). Ces derniers représentent à fin 2018 plus de 40 % des
demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi, soit 10 points
de plus qu’il y a dix ans.
Cependant, dans le reste de l’étude (pages 2 et 3), nous nous
focalisons sur les demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A,
puisque cette catégorie reste majoritaire (ils sont 380 500 en
Auvergne-Rhône-Alpes), et qu’elle se rapproche le plus de la
définition du chômage au sens du Bureau International du Travail
(BIT), à savoir : personne en âge de travailler (15 ans ou plus) sans
emploi (n’a pas travaillé au moins une heure durant une semaine de
référence), disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours, et
ayant cherché activement un emploi dans le mois précédent (ou en
ayant trouvé un qui commence dans moins de trois mois).
SOMMAIRE
p.1 Par catégorie d’inscription
p.2 Par trimestre
p.2 Par département et bassin
p.3 Par public
p.4 Les flux d’entrée et de sortie
p.4 Sources et définitions
Recul de la catégorie A, qui compense
presque la hausse des catégories B et C
(+ 6 000)
Ainsi, le nombre total de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi (catégories A, B et C) augmente très
légèrement : + 0,2 % en 2018 (+ 1 600 demandeurs d’emploi) et s’établit à 644 000. Il s’agit de la plus faible hausse
annuelle pour ces catégories depuis 2007 (soit juste avant la crise économique et financière de 2008).
NB : le nombre d’inscrits en catégorie D (sans emploi, non tenus de rechercher un emploi, notamment en formation) est en hausse de + 3,5% en 2018
(+ 1 100), alors que les inscrits en catégorie E (en emploi, non tenus de rechercher un emploi, notamment en contrats aidés) reculent fortement
(- 11,6 %). Au total, toutes catégories confondues (A, B, C, D ou E), le nombre d’inscrits à Pôle emploi a diminué de - 0,4 % en 2018 (- 2 800).
- 4 400
en 2018 Les catégories d’inscription des demandeurs d’emploi
Catégorie A : tenus de rechercher un emploi, sans emploi
Catégorie B : tenus de rechercher un emploi, ayant exercé une activité réduite
courte (de 78 heures ou moins dans le mois)
Catégorie C : tenus de rechercher un emploi, ayant exercé une activité réduite
longue (de plus de 78 heures au cours du mois)
Catégorie D : non tenus de rechercher un emploi, sans emploi (formation, stage,
CSP, maladie…)
Catégorie E : non tenus de rechercher un emploi, en emploi (contrats aidés…)
Cat. A Cat. B et C
Catégories A, B ou C
‐ 4 400
(‐ 1,2 %)
+ 6 000
(+ 2,3 %)
+ 1 600
(+ 0,2 %)
AVRIL 2019 AUVERGNE-RHÔNE-ALPES
LE BILAN DE L’ANNEE SUR LE FRONT DU CHOMAGE
LES DEMANDEURS D’EMPLOI EN
AUVERGNE-RHÔNE-ALPES EN 2018

2. 2
Allier
- 1,5 %
Puy-de-
Dôme
- 2,4 %
Cantal
- 2,7 %
Haute-Loire
- 2,7 %
Loire
- 1,6 %
Rhône
- 0,5 %
Ain
+ 0,2 %
Ardèche
- 2,1 %
Drôme
- 1,3 %
Isère
- 1,6 %
Savoie
- 2,7 %
Haute-Savoie
+ 0,4 %
Troisième baisse annuelle consécutive
Le recul de - 1,2 % du nombre d’inscrits en catégorie
A en 2018 constitue la troisième baisse annuelle
consécutive en Auvergne-Rhône-Alpes, après 2016
(baisse de - 3,0 %) et 2017 (recul de – 0,8 %) (cf.
graphique 2 ci-contre).
Le cheminement trimestriel au cours des deux
dernières années est pourtant plutôt heurté : sur les
huit derniers trimestres, seuls trois (4ème
trimestre
2017, 1er
trimestre 2018 et 4ème
trimestre 2018) ont été
marqués par une baisse du nombre d’inscrits en
catégorie A, mais dans des proportions tellement
importantes qu’elles ont permis d’afficher une baisse
sur le cumul des années 2017 et 2018.
C’est notamment le cas pour le 4ème
trimestre 2018, au
cours duquel le nombre d’inscrits en catégorie A a
reculé de -1,5%, ce qui constitue la plus forte baisse
trimestrielle pour cette catégorie dans notre région
depuis onze ans, soit avant le début de la crise
économique et financière.
Métropole lyonnaise et territoires
frontaliers avec la Suisse font exception
Si la majorité des départements de la région
Auvergne-Rhône-Alpes affiche une baisse du nombre
d’inscrits en catégorie A en 2018, on note tout de
même une certaine disparité (cf. carte 1 ci-dessous).
Parmi les bassins d’emploi en hausse, on retrouve
notamment tous les territoires frontaliers avec la
Suisse (Pays de Gex, Chablais, Genevois français),
mais également la métropole lyonnaise (Lyon Centre,
Oullins), qui sont des zones où la forte croissance
démographique peut expliquer la hausse du nombre
d’inscrits sur les listes.
Graphique 2 – Evolution du nombre de demandeurs d’emploi
inscrits en catégorie A en Auvergne-Rhône-Alpes
par trimestre, en 2017 et 2018
Carte 1 – Evolution en 2018 du nombre de
demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A
Rappel :
Auvergne-Rhône-Alpes : - 1,2 %
Par an, depuis 2008
Légère hausse
Légère baisse
Forte baisse
Très forte baisse
+9,8%
+ 21 330
+25,3%
+ 60 540
- 0,9%
- 2 680
+4,4%
+ 13 040
+11,5%
+ 35 600
+4,2%
+ 14 460
+6,1%
+ 22 050
+4,6%
+ 17 750
- 3,0%
- 11 940
- 0,8%
- 3 200
- 1,2%
- 4 400

3. 3
Moins de demandeurs éloignés durablement de
l’emploi
On compte 132 000 demandeurs d’emploi éloignés
durablement de l’emploi* en Auvergne-Rhône-Alpes (soit 20 %
des demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B ou C).
Leur nombre baisse de -1,2 % en 2018, conséquence logique
de l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi
exerçant une activité (catégories B et C).
* Les demandeurs d’emploi éloignés durablement de l’emploi sont définis
comme ayant cumulé 12 mois (ou plus) d’inactivité totale (catégorie A) au
cours des 15 derniers mois. Afin de mieux les identifier, et pour gommer
certaines dimensions administratives de gestion de la liste des demandeurs
d’emploi, cet indicateur d’éloignement durable de l’emploi a été privilégié à
l’indicateur classique de chômage de longue durée (inscription en continu de
plus d’un an en catégories A, B ou C, soit 45 % de la demande d’emploi).
Graphique 3 – Evolution en 2018 du nombre de demandeurs
d’emploi inscrits en catégorie A, par âge et par sexe
Quelle évolution en 2018 pour certains
publics « spécifiques » ?
Remarque : l’instauration en cours d’année 2018 du « profil
de compétence » a modifié les informations renseignées par
les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi, en termes
de niveau de formation et niveau de qualification. Cette
rupture de série rend impossible le calcul d’une évolution
annuelle du nombre de demandeurs d’emploi pour ces
modalités (par exemple : « Non qualifiés », « Infra-Bac »,
« Cadres »…)
Graphique 4 – Evolution en 2018 du nombre de demandeurs d’emploi
inscrits en catégorie A, pour des publics spécifiques
ZRR : résidant en Zone de Revitalisation Rurale
BOE : Bénéficiaire d’une Obligation d’Emploi
QPV : Résidant en Quartier Prioritaire Politique de la Ville
RSA : ayant un droit ouvert au RSA
La baisse du nombre d’inscrits en catégorie A en
2018 est plus forte pour les hommes (- 1,7%) que
pour les femmes (- 0,6 %).
Pour la première fois depuis 2014, le nombre de
jeunes de moins de 25 ans inscrits en catégorie A
repart à la hausse en 2018 (+ 0,6%).
A l’inverse, et pour la première fois depuis 2007, le
nombre de seniors (50 ans ou plus) inscrits en
catégorie A diminue en 2018 (- 0,6%). Dans le
même temps, ils sont en forte hausse en
catégories B ou C.
Baisse plus marquée pour les hommes
> 50 ans < 25 ans
‐ 1,2 %
Baisse du nombre de
demandeurs d’emploi
éloignés durablement de
l’emploi
A comparer à la hausse de + 0,2 % du
nombre d’inscrits en catégories A, B ou C

4. 4
Source : Pôle emploi Auvergne-Rhône-Alpes (STMT)
Graphiques 1, 2, 3, et Carte 1 en données corrigées des variations saisonnières (CVS) ; Graphique 4 en données brutes
POUR EN SAVOIR PLUS
WWW.POLE-EMPLOI.ORG/REGIONS/AUVERGNE-RHONE-ALPES/STATISTIQUES-ANALYSES.HTML
POUR NOUS CONTACTER
STAT.ARA@POLE-EMPLOI.FR
Quels motifs d’inscription ou de sortie des listes en 2018 ?
Les sorties des listes (- 2,0% en 2018) :
Les « entrées en stage* » (- 22,2 %) sont en nette baisse,
tout comme les « radiations administratives » (- 13,1 %)
et les reprises d’emploi déclarées (- 2,8 %).
Les deux seuls motifs en hausse sont les « défauts
d’actualisation » (+ 6,0 %) et les « arrêts de
recherche » (+ 5,1 %).
Les inscriptions à Pôle emploi (- 3,6% en 2018) :
On note une baisse des entrées suite à « fin de CDD »
(- 5,4%) et pour « retour de formation* » (- 5,4%).
A l’inverse, les inscriptions suite à « démission »
(+15,5%, « favorisées » par les dernières réglementations sur
l’indemnisation) ou « fins de mission d’intérim » (+ 3,8 %)
sont en hausse.
On compte 1,16 million de demandeurs d’emploi ayant été inscrits à Pôle emploi au moins un jour en 2018 en Auvergne-
Rhône-Alpes (toutes catégories d’inscription confondues). Pour comparaison, la population est d’environ 8 millions de
personnes dans cette région.
Que disent les autres indicateurs économiques sur l’activité régionale en 2018 ?
Le taux de chômage est en baisse en Auvergne-Rhône-Alpes (ce qui confirme la baisse du nombre d’inscrits en
catégorie A). L’emploi continue de croître, dans tous les secteurs, hormis l’intérim.
Un dernier chiffre sur l’inscription à Pôle emploi : le saviez-vous ?
* pour rappel, le plan gouvernemental « 500 000 formations supplémentaires» avait été mis en place en 2017. Un demandeur d’emploi qui
entre en formation bascule en catégorie D pendant la formation, ce qui génère administrativement une sortie des catégories A, B ou C au
motif « entrée en stage ». A l’issue de la formation, le demandeur d’emploi « repasse » en catégories A, B ou C, avec un motif d’entrée
« pour retour de formation ».
‐ 0,2 points
Baisse du taux de chômage*
en 2018 en Auvergne‐
Rhône‐Alpes, pour s’établir
à 7,5 %
*Taux de chômage au sens du Bureau
International du Travail (source INSEE)
correspond au nombre de chômeurs (sens
BIT) dans la population active
+ 0,7 %
Evolution annuelle de
l’emploi salarié* en 2018 en
Auvergne‐Rhône‐Alpes, soit
+ 21 900 postes
‐ 2,3 %
Baisse de l’emploi
intérimaire en 2018 en
Auvergne‐Rhône‐Alpes, soit
– 2 600 postes
*Ensemble de l’emploi salarié
(source INSEE)