Article d'une série écrite par Christelle Fournel (société My Inner Me), spécialiste du MBTI (Myers-Briggs Type Indicator).
My Inner Me est une entreprise dédiée au conseil en développement personnel (connaissance de soi, connaissance des autres, gestion du stress et des conflits).
Contactez-nous par retour d'email christelle@myinnerme.me, au 06 12 55 67 99.
1.
L’échec, synonyme de réussite ?
-
CLIENTÈLE FACILE
vetlife N°54 - juillet-août 201322
VIEDECLINIQuE
À
l’image de l’enfant qui ap-
prend à marcher, l’échec
fait nécessairement partie de
notre processus d’apprentissage.
Pourtant, il est très (trop) souvent
sanctionné dans notre parcours
éducatif. Au travail, il est vécu
comme une honte. On préfère
l’ignorer, de peur de passer pour
un perdant (un « loser » diront plus
facilement certains). Mais, échouer,
c’est progresser et se dire que
maintenant, on peut faire mieux.
Cette acceptation de l’échec et du
traumatisme associé pour mieux
rebondir s’appelle la résilience.
Comment apprendre
La résiLienCe?
L’échec et la peur, voire le rejet,
qui vont avec mènent à la para-
lysie, à l’absence de prise d’initia-
tive, de créativité et d’innovation.
Ainsi, de nombreux entrepreneurs
ont connu l’échec avant une for-
midable réussite : Henry Ford,
Dr Christelle Fournel, docteur vétérinaire (A01), praticienne MBTI,
European Executive Master in Business Administration (ESCP Europe 2012),
Présidente de VetCoach, société spécialisée en communication, marketing et stratégie en santé animale
sebastiangauert/fotoLia
Akio Morita (le créateur de Sony),
Steve Jobs, Richard Branson,
Joanne Rowling (l’auteure de la
série « Harry Potter »), etc. En effet,
tous considèrent que l’échec n’a
pas d’intérêt en soi, il n’est utile
que dans une perspective de
perfectionnement continu en
vue d’atteindre un objectif
prédéterminé.
Tout d’abord, rebondir
sur ses échecs passés nécessite
d’imaginer un objectif de vie, un
2.
« La résilience, c’est l’art de naviguer
dans les torrents. » Boris Cyrulnik
Le terme français provient du mot anglais « resilience » (début
du XXe siècle). Il correspond au verbe latin
« resilire » (rebondir), lui-même pouvant
se décomposer en deux parties : « re- »
(à nouveau) et «salire » (sauter). Utilisé en
mécanique, il exprime l’étendue de métal brisé
en fonction de la quantité d’énergie nécessaire. Il
sa forme initiale après une déformation.
23vetlife N°54 - juillet-août 2013
Lesaventures
de
Camille
Christophe Lesueur
rêve ou tout simplement un projet
d’évolution professionnelle.
Puis, on peut se demander
quel risque on est prêt à assu-
mer pour réussir. Cette prise de
conscience permet de mettre
en perspective une non-réussite
éventuelle. En imaginant le pire,
on se trouve encore plus satisfait
d’obtenir le meilleur.
L’échec se transforme alors en
simple possibilité avec un risque
mesurable et accepté.
Lorsque l’échec commence à
poindre son nez, il est important
de gérer son stress et de prendre
du recul sur une situation qui
frustre, vexe ou blesse. Pour au-
tant, cette attitude d’ajustement ne
sera que temporaire, le temps de
connaître l’issue de l’expérience.
Une fois l’échec avéré, il faut faire
le point. Qu’ai-je appris ? Que re-
ferais-je à l’identique ? Comment
aurais-je pu faire mieux ? Quand
puis-je réessayer ? Cette attitude
non-conformiste aide à renforcer
son autonomie vis-à-vis d’une
réalité définie par la société. Elle
conduit à une construction de
l’individu dans son unicité, la
différenciation et l’innovation,
source d’avantage compétitif de
tout individu, équipe ou société.
Néanmoins, l’expérience de
l’échec ne laisse pas indemne,
elle nous rend meilleurs. Nous
prenons conscience de nos li-
mites et aussi de cette capacité
de résilience, de créativité et de
dépassement que l’on n’aurait
jamais soupçonnée.
CamiLLe, un pur fruit
de L’éduCation française
Petite fille modèle, notre jeune
vétérinaire a connu le succès du
concours vétérinaire, mais aussi
une mention au baccalauréat et
de multiples victoires en compé-
tition d’athlétisme. Aujourd’hui,
la voila confrontée à deux pro-
blématiques majeures dans sa
vie professionnelle : sa relation
chaotique avec la clientèle et
certains membres de son équipe
d’une part, l’envie de se spéciali-
ser en médecine d’autre part. Elle
a peur d’être déçue, de décevoir
ses clients et employeurs, de ne
pas réussir ses examens, de s’être
trompée d’orientation…
Que pourrait-on Lui dire
Camille, tout d’abord, qu’est-ce
qui te motive, quel est ton mo-
teur ? Dans quoi prends-tu du
plaisir ? Maximise le temps passé
en t’amusant et si cela implique
une formation complémentaire,
choisis la meilleure.
Ensuite, Camille, mesure le risque
pris en avançant vers ton rêve.
Qu’as-tu à perdre ?
Et si jamais tu échoues, es-tu prête
à analyser ce qui s’est passé et à
recommencer en tenant compte
de cette première expérience ?
Camille, en préparant ainsi le
terrain, en visualisant l’objectif
à atteindre, tu pourras mobiliser
efficacement toute ton énergie
vers la réussite.
En résumé,
L’échec, quand il intègre notre
vision personnelle du monde,
donc nos objectifs indivi-
duels, s’accompagne toujours
de résilience. Les pays anglo-
saxons encouragent systé-
matiquement les tentatives,
et se félicitent des erreurs et
des échecs, à condition que
chacun connaisse ses moti-
vations profondes et s’inter-
dise de donner une limite à
ses rêves.
Y. L. photographies/fotoLia