1. Les pères en périnatalité : vraie place ou strapontin ?
faits , effets
Gérard REVEREND
président de l’association [ les papas=les mamans ]
2. LPLM ?
-Issue des associations de pères divorcés et créé en 2006
- démarquage par la prise en compte des questions de genre et de
l’inter-dépendance entre les statuts sociaux des femmes et des
hommes ( notamment dans les questions de parentalité : « places
parentales »)
- nombreux contacts avec les associations féministes et proximité
conceptuelle avec l’humanisme féministe
- promotion du rôle du père et de son implication ( co-parentalité
effective)
- promotion de la démocratisation de la sphère privée
- lutte contre les rapports de domination et de discrimination reposant
sur des critères de sexe ( domination masculine , maternalisme ,
homophobie)
- promotion de la nécessité de statuts pour les nouveaux modèles
familiaux
3. préconisations de LPLM en périnatalité
- systématiser le soutien à la paternité pour favoriser l’implication paternelle
- congés de paternité de 2 mois ( 6 mois pour les mères)
- mesures institutionnelles réellement co-parentales pour la période
naissance / école maternelle ( « pack » de jours de congés spécifiques )
- requalification sémantique institutionnelle ( ex : PMI , assistante maternelle
, maternité ..)
- amélioration des compétences
et des initiatives
- amélioration de la prise de
responsabilité
- amélioration des motivations
X 10 de « care giving » et de la
séances réactivité émotionnelle
Exemple hongrois : groupes de »training » de futurs pères / Miklós Hortobágyi
4. la question de la place des pères en périnatalité reprend celle de la société
- La place des mères n’est jamais réinterrogée (materno-centrage) mais est
fortement idéalisée avec une charge lourde et culpabilisante (Michèle Ferrand )
- L’enfant et la mère sont traités comme indissociables , femme et famille
également ( posture réactionnaire historique , François Rouquet)
- Exclusion corolaire implicite des pères , au mieux secondarisation .
- La certitude de la place maternelle versus l’incertitude de la place paternelle
revisite le patriarcat , autrement dit une conception privée et publique contre
démocratique (présupposés : nature maternelle versus culture paternelle)
être mère est une garantie absolue pour l’enfant ?
- infanticides et abandons ( E. Badinter , S. Blaffer Hdry ) , dénis de grossesse
- maltraitances ( ODAS 2003)
- troubles de l’attachement ( 30 % des cas comme pour les pères au demeurant)
5. les pères sont ils faits ou prêts pour s’impliquer auprès de l’enfant ?
- découverte tardive de modifications hormonales chez des pères humains et
animaux en fonction de leur implication( instinct paternel ? , A. Storey , 2000)
- pygmées Akka ( co parentage anthroplogique )
- oiseaux nidificateurs ( co-parentage éthologique)
- congé de paternité : pris à 70 % avec un sentiment de grande aide des mères
( 85 %) , seulement 14 jours dans une vie d’enfant …
- 20 % des pères sont prêts à prendre un congé sabbatique long pour l’enfant (
Dress , 2008 ) versus 2 % de pères au foyers (limitation culturelle et
économique)
à quoi çà sert un père ? l’implication paternelle augmente chez l’enfant :
- estime de soi
- M. Lamb
- sécurité de l’identité sexuée
- J. Le Camus
- résultats scolaires
- C. Zaouche-Gaudron
- insertion sociale et professionnelle .
6. questionner le sens de la question du père …
- la France possède un modèle familial et genré reposant une très forte
différenciation sexuée avec hiérarchisation materno-centrée ( sphère privée) et
des sphères de pouvoir ( « ordre venant d’en haut » , sphère publique)
- héritage historique +++ ( modèle privé et social contre démocratique )
- construction sociale complexe ou se joue l’ordre social , grande variabilité
interculturelle ( la « Nature » diffère selon la culture …)
- résistances fortes et nombreuses face à l’émergence de nouveaux modèles
- pratiques hiérarchiques et justifications naturalistes ( +++ ) des milieux de
pouvoir (« corporations de robes « +++ , mouvements familiaux / UNAF )
contrastant avec les nombreux « nouveaux modèles »
- représentations implicites , inconscientes ( « norme intériorisée » ) …
- faits socio-historiques façonnant les représentations.. et les questions
- questionner une place c’est questionner l’exclusion …
7. depuis les seventies : la fin d’un modèle unique imposé et accepté / inversions
- libération sexuelle ( pilule ,avortement)
- fin de la toute puissance paternelle juridique
- déclin de l’indissolubilité du mariage ( divorces +++)
- émergence des « nouveaux pères »
- « meurtre du Père « ( G . Mendel) …
- féminisme ( avec ambigüité historique et paradoxes sur la maternité )
- résistances fortes du modèle traditionnel ( « salaire maternel « et
retraite des mères , marché de l’emploi féminin , carence de l’offre
d’accueil de la petite enfance …) // UNAF , « savants » , insitutions
- sacralisation de l’enfance et de la maternité ( années 2000 ) faisant
suite à une glorification sociale de la maternité depuis le 19 iéme siècle
- évolution vers » une hégémonie maternaliste » / G.Neyrand (
« empire de ventre » / M. Iacub)
8.
9.
10. prégnance du materno-centrage , facteurs
modèle « mère au foyer /père gagne-pain « / années 50
marché de l’emploi
nouvelle place politiques
publiques
de l’enfant
discours médico- féminismes
psychologiques
distorsion des mouvements
diffusions des savoirs familiaux
racines naturalistes racines théocratiques
11. prégnance du materno-centrage , stéréotype
modèle « mère au foyer /père gagne-pain « / années 50
-« maternité radieuse » et cage dorée / critique féministe
- père d’autant meilleur qu’il est absent pour son travail , incarnant l’autorité
« venant d’en haut » .
- père à la production , mère à la reproduction …
- ordre social: division divisée et opposée du monde ,
- sous la différenciation sexuée la répression sexuelle et la domination masculine
- corolaires :
- dépendance des femmes voire asservissement
- tabou de la présence du père auprès de ‘l'enfant d’autant que ce dernier
est jeune ( = exclusion)
- tabou des difficultés maternelles ou des carences maternelles
« et c’est parce que c’est en tant que mère qu’elle a été asservie que c’est en
tant que mère qu’elle sera adulée » S. de Beauvoir
12. discours médicaux des 50 ‘s : le bébé ET la mère + théorisations
excluantes du rôle du Père
théorie de l’attachement théorisation du Père
hospitalisme / R. Spitz J.Lacan et psychanalisme triomphant
études et théorisation materno centrée père réel = « figure fantoche »
exclusive (« figure principale « )
Père = fonction symbolique
accueil de la petit enfance = risque de
danger substituable par n’importe quelle
personne ou structure/ « autorictas »
critique récente de l’inféodation
idéologique au maternalisme 1/3 anti fusion
de l’attachement unique injonctif au cautionne stéréotypes patriarcaux
pluri attachement bénéfique
essentialisation sous jacente et biocratie ( bio pouvoir / M. Foucault )
« l’absence de père réel chez l’enfant jeune favorise la misogynie chez
l’homme et l ’hystérie chez la femme « / C. Olivier
13. Il est indispensable que le professionnel sache prendre un recul
historico-critique afin de relativiser nos catégories de pensée ; voir
dans l’amour maternel un discours, une représentation d’émotions et
d’affects évite d’en faire un impératif social, à l’occasion tyrannique et
culpabilisant, particulièrement lorsque la naissance n’est pas l’image
d’Épinal que l’on souhaiterait généralement voir.
Blaise Pierre-Humbert
morale , éthique , politique , juridique et discours savants tendent à
converger vers une représentation dominante dans les questions de
genre et de famille qui fait injonction dans une vison du monde
opposée et divisée c’est-à-dire contre démocratique en croisant les
jeux de pouvoir dans la sphère privée
14. Vichy ou la consécration institutionnelle du maternalisme
- propagande maternaliste puissante ( 80 % du budget du secrétariat à
la famille , 20 % en subsides effectifs ) et contrôle des populations (
Alexis Carrel)
- « la glorification maternelle a débuté à la fin du 19 iéme siècle » Y .
Kniebihler
- création de l’Ordre des médecins pour , entres autres , participer à
cette propagande auprès des familles/E.Jennings ( + « hygiène sociale
et raciale » / G.Devers )
-- traitement institutionnel corporatiste des milieux médicaux et des
mères / E. Jennings
.
- propagande nataliste +++ reprenant le fond des discours médicaux et
des mouvement familiaux ( avec pic de natalité en 1942 !)
- les pères sont invités à « aller gagner de l’argent en Allemagne « pour
le bien-être de leur famille .
« Vichy est le laboratoire d’un régime familialiste conçu dés le 19 iéme siècle «
R. Lenoir
15. Vichy ou la consécration institutionnelle du maternalisme
16. Vichy ou la consécration institutionnelle du maternalisme
17.
18. effets de la confrontation entres modèle traditionnel et « nouveaux modèles « :
stress pour les deux parents !
-l’émergence irréversible de nouvelles façons de vivre son identité sexuée et son
implication familiale est une liberté ( « jeux de genre »/ S.Hefez) MAIS
- « les enfants sont catalyseurs de l’inégale répartition domestique au sein du
couple » / T . Blöss
- chaque sexe est renvoyé à son rôle traditionnellement assigné contre le désir
réciproque de partage
- injonctions contradictoires et « double bind « …
- conflit de rôles , conflits dans les couples , compétition autour de l’enfant , jeux
de pouvoir privé sous surveillance publique
- augmentation du risque de séparations / divorce
19. divorces : le siège éjectable des pères !
« le divorce est révélateur du jugement sexué des politiques publiques «
T. Blöss
20. divorces : le siège éjectable des pères !
-hormis 15 % de résidence alternée ( 80 % sur accord parental ) ; la garde des
enfants est encore confiée à la mère 9 fois sur 10
- la probabilité de garde au père est de 1 % par année d’âge de l’enfant
- les possibilités de maintien du lien avec le parent gardien ne sont pas garanties (
éloignement géographique , refus de présenter l’enfant sans poursuites ..) =
pratiques judiciaires en fracture avec la législation !
- 30 % des enfants perdent tout contact avec leur père après séparation parentale.
- lien parental « légal » à fréquence bi-mensuelle , surtout pas plus !
- autorité parentale conjointe bafouée à grande échelle par le parent gardien sans
aucune réaction institutionnelle
- toutes les évolutions législatives ont fait l’objet de détractions farouches ( « avec
caution à visage médical « / G. Neyrand)
« la société doit tout faire pour aider les mères à ne pas empêcher les pères de
faire leur devoir de père « F. Dolto
21. les détractions de la résidence alternée ou le prétexte au retour du maternalisme
- instrumentalisation des discours d’une poignée de médecins ( « caution » )
- réactivation des discours médiaux des années 50 … et du maternalisme exclusif
- absence de preuve , abus de l’argument d’autorité , catastrophisme et
sécuritarisme ( avec violation de l’article R.4127-13 du code de santé publique )
- rhétorique polémiste ( politisation , injures écrites , pathologisation d’autres avis ,
thèse unique sans aucun contradictoire ou nuance , etc )
-« pathologies habituelles et expérimentales » , « l’enfant risque des destruction
cérébrales irréversibles s’il ne dort pas chez sa mère tous les soirs jusqu’à 6 voire
9 ans »
-- Dr M. Berger +++ ( également acteur de la tentative de fichage des enfants de
moins de 3 ans et du tout répressif dans la famille et l’enfance … )
« la proximité d’une mère et de son enfant sert d’alibi des politiques publiques à la
pérennisation d’un régime juridique sexuellement inégalitaire « T . Blöss
22. familialisme féminisme parentalisme
« père et mère » « parents »
23. pour tout dialogue et transmission de documents :
Gérard REVEREND
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