1. La Solitude
Soyons sincère au saut du lit
sitôt c’matin ils étaient là
d’un œil sévère, tous mes soucis.
Tous mes chagrins gras du sourcils
avec leurs trognes d’affreux jojo
grognant pour la photographie.
Va falloir se battre bec et ongle
En calculant bien ses angles
Faut du sang froid d’la précision
Pour s’faire un p’tit bout d’horizon
Même faux, faits main,
Qui tienne au moins jusqu'à demain
Les couteaux froids d’la solitude
Calés sèchement au fond des pognes
Les couteaux froids d’la solitude
Au creux des poings
Dans l’autobus des habitudes,
Gémeaux à nous l’amour splendide,
Mon horoscope est au beau fixe.
Les ascendants se mettent en six
Une femme en forme de globe astral
Vénus promise, papier journal.
Avec des seins comme des obus
Pour faire éclater en sanglots
Les yeux sévère de mes soucis
Les gros chagrins à gros sourcils
Avec leurs trognes de vieux matous
Grognant sur la photomaton
Les couteaux froids d’la solitude
Plantés profond dans les rognons
Les couteaux froids d’la solitude
Aux creux des reins.
Mais c’soir c’est sûr je s’rais moins seul
J’aurais des mots pleins la gueule
Pour tuer l’temps derrière le mur
A coup de petits mots amers
J’grave un tunnel derrière mon lit
Un aller simple pour l’oubli
Les couteaux froids d’la solitude
lancés au hasard des strophes
Les couteaux froids d’la solitude
Aux creux des riens
Francart