Messaggio della Consigliera per le Missioni_14 agosto 2021 por
Post Sinodo Panamazzonico - Manaure Cesar Colombia _ FRA
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POST SYNODE PANAMAZONIQUE
«Amazonie : nouveaux chemins pour l’Église et pour une écologie intégrale»
PRESENCE des FMA près des GROUPES ETHNIQUES
YUKPA, NUKAK et EMBERA
Province « Sainte Marie Mazzarello »
Medellin - Colombie
VOYAGES INTERCULTURELS – POUR TISSER LA CULTURE
La lecture du contexte, l’accord avec le Ministère de l’Éducation a permis à la Communauté
de Manaure, de 2006 à 2016-2018, de tisser la culture avec les peuples autochtones de Yukpa du
Département de César, Nukak du Département de Guaviare et Embera du Département de
Córdoba.
La rencontre avec les peuples autochtones a permis à la
communauté de créer de nouvelles façons de savoir, de
percevoir la réalité, de sortir de la classification pour arriver à la
reconnaissance et à l’acceptation de l’autre. Les différentes
cultures sont des écoles d’apprentissage. Ces peuples, à travers
l’étude, la reconnaissance de leur sagesse, sont devenus maîtres
de leur propre culture, ils ont obtenu un titre et ils ont amélioré
leurs conditions de vie.
Rester avec toi, dit Betty Nukak à sœur
Claudia Gomez. J’apprends, tu apprends. Je fais
la trame.
La communauté, à travers l’École
Normale Supérieure « Marie Immaculée », en
compagnie de groupes interculturels autochtones,
d’enseignants, de sœurs, de personnes âgées, de
dirigeants de chacune des populations, a élaboré
une proposition pour former des normaliens, dans le but de prendre en compte la territorialité, la
mémoire collective, la tradition orale, le gouvernement ancestral et sa propre langue. Ils ont
construit avec eux des modules de formation, qui ont été évalués et appliqués. Aujourd’hui, certains
sont déjà bilingues. En plus de leur langue, ils ont aussi la langue castillanienne.
Comment s’appelle la personne qui n’est pas autochtone dans ta langue :
Yukpa : Watiya
Nukak : Kaweni
Embera : Capunia
Les indigènes Yukpas peuvent déjà écrire dans leur propre langue
Il y a environ 3 ans depuis que les éducateurs de l’ethnie, les linguistes, les personnes âgées
Yukpas et le Ministère de l’Éducation Publique travaillent ensemble pour réaliser ce qui semblait au
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départ une utopie, mais qui a abouti à la publication de matériel éducatif dans la langue autochtone
Yukpa.
Le premier pas a été fait par la directrice de l’École Normale Supérieure de Manaure, César,
Sœur Maritza Mantilla, qui a vu la nécessité de faire quelque chose contre la disparition de la
langue Yukpa. Elle a contacté le Ministère de l’Éducation pour promouvoir un travail commun en
faveur de sa préservation.
Le rêve d’une religieuse
Sœur Maritsa Mantilla, Directrice de l’École
Normale Supérieure de Manaure, César, a été l’une des
personnes qui avait pensé de créer un matériel didactique
pour les enfants Yukpas : « Je voulais des livres en couleur,
avec de très belles images pouvant aider les enfants à
connaitre et à s’associer à leur environnement. Grâce au
Ministère de l’Éducation, ce rêve était devenu réalité. »
Selon le linguiste Wilson Largo, chercheur de cette langue depuis ces quatre dernières
années, ce sont les personnes âgées qui ont le plus contribué à la recherche de ce matériel
didactique : « Ce sont les yuwatpus qui nous ont raconté leurs histoires, qui nous ont fait part de
leurs connaissances pour que la langue Yukpa ne puisse pas mourir ».
Grâce à ce travail, il a été découvert que la langue Yukpa a 6 voyelles et 16 consonnes, en
plus il a 6 variations dialectales. « Les Yukpas dans la région près de Manaure, ont une
prononciation différente par rapport aux personnes qui se trouvent au sommet de la chaîne de
montagnes du Perijà. Cependant, avec ce travail, nous pouvons déjà dire que cette langue ne
disparaîtra pas. »
C’est ce qui est le plus important du travail fait, parce que,
comme on le sait, il n’y a que deux langues de la branche
caribéenne dans le pays. L’une est la carijona, de la région de
l’Amazonie et n’est parlée que par plus d’une vingtaine de
personnes, un chiffre qui suggère que dans quelques années,
elle sera disparue irrémédiablement. L’autre de la branche
caribéenne en Colombie, est celle des Yukpas qui sont environ
3000 autochtones vivants sur la colline de Perija dans le
département de César et dans certains États du Venezuela.
Avec la possibilité d’obtenir un diplôme
Les indigènes Yukpas sont des semi-nomades et leurs
fils et filles, généralement n’étudient pas parce qu’ils se
marient très jeunes. Avec ce matériel, ils peuvent fréquenter
l’école primaire et se préparer à accéder à l’école
secondaire.
On est passé d’un enseignement oral à une œuvre
écrite qui servira à ce qu’à l’avenir les enfants des Yukpas
puissent écrire dans leur propre langue : « Nous savons que ces enfants recevront une éducation
bilingue et pas en espagnol, et qu’ils apprendront avec des éléments qu’ils connaissent, comme des
sacs à dos, des arcs et pas avec des textes conventionnels de l’homme blanc où sont apparus des
avions et des bâtiments leur sont inconnus ».
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Patume Patume
Beaucoup d’enfants Yukpas ont commencé à dire « patume
patume » en recevant les textes en couleur avec lesquels ils
apprendront la langue de leurs grands-parents et de leurs parents.
Patume signifie « beau » dans leur langue.
Les personnes âgées sont également satisfaites du travail et
du matériel didactique de Yukpa ; elles savent que leurs petits-fils pourront leur parler et qu’il
n’arrivera plus que, pendant qu’ils parlent une langue, leurs descendants en parlent une autre. Un
exemple du degré de valeur que les anciens des Yukpas donnent à ce travail exprimé par Carmen
López : « Je peux mourir paisiblement, maintenant nous sommes éternels ».
Carmen : « Maintenant, je peux mourir en paix,
nous sommes éternels »
Beaucoup de Yuwatpus (personnes âgées de la langue
Yukpa) sont heureux que leurs petits-fils apprennent leur
langue et qu’elle ne disparaîtra pas avec le temps.
Avec la collaboration de Sr. Angela Luca Quintero
Novembre - 2019