1. LE DESTIN OLYMPIQUE DE LA PRATIQUE EN FILIGRANE, LES DIRIGEANTS
FÉDÉRAUX, EN PARALLÈLE DE LA RÉFORME DES CATÉGORIES D’ÂGE,
VEULENT BOOSTER LA PRATIQUE DU VII EN FRANCE. À COMMENCER PAR
LES JEUNES QUI DOIVENT TRÈS TÔT S’APPROPRIER LA DISCIPLINE.
EXPLICATIONS.
L’ACCÉLÉRATEUR DE TALENTS
Par Simon VALZER
simon.valzer@midi-olympique.fr
Les derniers matchs du XV de France ont livré sur un constat aussi implacable que douloureux. En
termes de technique individuelle, la France a pris un retard considérable sur les nations majeures
que sont, si l’on en suit le classement de l’IRB, la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud, l’Australie et
l’Angleterre. Vision d’horreur: le XV de France, qui s’est si souvent gargarisé d’avoir inventé le «
french flair » est non seulement relégué au septième rang mondial derrière l’Irlande et le pays de
Galles, mais se trouve limité par ses habiletés techniques pour pratiquer le jeu ambitieux qui a fait
sa réputation.
L’EXEMPLE DES SUDISTES
Alors comment faire pour rattraper les meilleurs ? En suivant leur exemple, tout simplement: « Il n’y
a qu’à voir l’exemple des All Blacks : ils disposent de qualités techniques irréprochables, et ils
jouent tous beaucoup au rugby à VII», pose George Duzan, le patron du rugby amateur à la FFR
qui martèle que « le VII est une forme de jeu très formatrice pour le jeu à XV. » La solution est
donc trouvée: il faut participer au développement du jeu à VII. Mais comment ? Pas en limitant les
efforts au renforcement à la va-vite d’un groupuscule de joueurs, en l’occurence l’équipe de
France à VII. Ce développement doit démocratiser la pratique du VII chez les jeunes (notamment
les moins de 14 ans) et les seniors. Pour ce faire, il faut ménager des plages exclusivement
dédiées à cette pratique dans le calendrier, et c’est précisément ce que prévoit le projet «
Puissance 7 », qui prendra effet l’année prochaine.
« PUISSANCE 7 »
Celui-ci est articulé en deux temps : une première phase courte (une quinzaine, pour jouer deux
plateaux en septembre destinée à préparer la saison à XV), puis une séquence plus longue de
trois mois venant après la saison à XV à partir du mois de mai et qui permettra l’organisation de
tournois: « Notre projet contribuera à faire progresser tous les joueurs de rugby, et notamment les
plus jeunes qui seront appelés à accéder au plus haut niveau », explique Jean-Louis Boujon, le
2. président du comité d’Ile-de-France et vice-président de la FFR en charge du rugby à VII et des
nouvelles pratiques. Le jeu à VII, qui fait la part belle à la vitesse, au jeu de passe, à la prise
d’information et d’initiative, présente aussi l’avantage de jouer en effectif réduit par rapport au XV:
« C’est une façon de permettre à tous les jeunes présents sur le terrain de toucher un maximum de
ballons, et donc de progresser plus vite », souligne George Duzan. Dans un souci d’équité et de
cohérence, les dirigeants ont même prévu de séparer les équipes pour organiser des rencontres «
avants contre avants», ou «trois-quarts contre trois-quarts » pour ne pas donner naissance à des
rencontres trop déséquilibrées.
OPÉRATION SÉDUCTION
Bref, toutes les conditions ont été réunies pour les champions de demain s’épanouissent dans
cette forme de jeu novatrice. Et pour convaincre les derniers réticents, Jean-Louis Boujon lance un
appel: « J’invite toutes les personnes sceptiques à venir assister à un tournoi de rugby à VII : c’est
un événement festif, convivial, spectaculaire et aussi dramatique: un match ne dure que quatorze
minutes, tout peut aller très vite ! » La fédération a également soigné sa communication, histoire de
réussir son opération de séduction auprès des jeunes. L’on en veut pour preuve le slogan de
promotion trouvé par la FFR: « See, Seven, and Fun !». En clair, « Voir, jouer, et s’amuser ! »