1. Lettre ouverte au Ministre Marcourt
Nous n’avons pas peur
Non, Monsieur le Ministre, nous n’avons pas peur de casser la logique des réseaux que vous
prétendez archaïque et dépassée. La collaboration entre réseaux est déjà une réalité. Aujourd’hui,
nous travaillons, conjointement avec les autres réseaux, pour créer des programmes de master
communs.
Ces projets ont été conçus sur base volontaire avec une grande cohérence, en termes de non
concurrence, de qualité et d’utilisation optimale des compétences, des ressources et des
infrastructures des différents acteurs.
Non, Monsieur le Ministre, nous n’acceptons pas votre argument sur la qualité de l’enseignement.
Vous l’avez maintes fois répété, la qualité de notre enseignement supérieur est excellente au niveau
européen. Oui, elle serait mise à mal à travers l’ARES, les pôles académiques et votre nouvelle
organisation pyramidale des études. Non, votre avant-projet n’est pas qu’organisationnel, il cache
mal une volonté de prise en main centralisatrice.
Non, Monsieur le Ministre, nous ne refusons pas d'évoluer vers la cohérence et les collaborations,
mais pas à n'importe quel prix.
Nous voulons continuer à entreprendre avec notre liberté académique, avec la liberté de choix des
partenaires, anciens et nouveaux, avec lesquels nous voulons collaborer sur des projets concrets et
innovants.
Nous ne voulons pas d’un espace de liberté contraint par d’inutiles carcans visant à limiter
l’autonomie des institutions, gouverné de facto par les seules universités alors que les hautes écoles
comptent sensiblement le même nombre d’étudiants et proposent des programmes de type court
professionnalisants éloignés de l’expertise des universités.
Non, Monsieur le Ministre, nous ne voulons pas d’une logique purement géographique à Bruxelles
et en Brabant wallon. Oui, nous voulons la liberté d’association. Nous voulons pouvoir collaborer
sans contrainte avec les partenaires de notre choix, au sein d’un bassin de vie et non d’un pôle, mais
également au-delà de ses limites.
Non, Monsieur le Ministre, nous ne sommes pas largement minoritaires. Près de 40 % des étudiants
de la Communauté française sont inscrits dans les établissements qui s’opposent à l’avant-projet.
2. Non, Monsieur le Ministre, nous n’avons pas peur de vous rencontrer. Nous vous l’avons demandé
à maintes reprises sans succès, malgré deux rendez-vous pris mais annulés. Non, vous ne concertez
pas suffisamment. Votre relecture très orientée des conclusions des tables-rondes en est un
exemple.
Oui, Monsieur le Ministre, nous avons des problèmes avec cet avant-projet de décret. Nous vous
l’avons écrit et réécrit, dit et redit, mais vous ne voulez pas l’entendre. Oui, nous avons des
propositions à vous faire. Des propositions qui permettront réellement à notre enseignement
supérieur d’évoluer vers encore plus d’ouverture, encore plus de dynamisme, encore plus de qualité.
Paul Anciaux Brigitte Chanoine Jean-Luc Vreux
HE Vinci HE ICHEC HE Louvain-en-Hainaut
Alain Gilbert John Van Tiggelen
EPHEC HE Galilée