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Similaire à Focus Vif - Jon Hopkins - 10 DAYS OFF 2013
Similaire à Focus Vif - Jon Hopkins - 10 DAYS OFF 2013 (20)
Focus Vif - Jon Hopkins - 10 DAYS OFF 2013
- 1. aille que vaille, les 10 Days Off
tiennent bon. Malgré une
concurrence de plus en plus
rude (la multiplication des festi-
vals électro et des scènes dance
dans les événements historique-
ment rock). Malgré aussi une baisse
des subsides substantielle. Contre
vents et marées, le festival gantois re-
mettra donc une nouvelle fois le couvert, du 18 au 28
juillet. Toujours fidèle à ses principes et à sa ligne de
conduite: offrir pendant dix nuits, du soir jusqu’à l’aube,
un panorama de ce que les musiques électroniques ac-
tuelles produisent de plus excitant, curieux et auda-
cieux.
Exemple avec le live de Jon Hopkins, programmé le 19
juillet. L’Anglais vient de sortir l’une des plaques les
plus intéressantes du moment. Immunity bouillonne de
partout, tabassant techno avant de filer à l’ambient ou
de flirter avec une house cotonneuse à la Four Tet. Y a
du monde sur la corde à linge, mais avec un sens de la
cohérence qui fait d’Immunity un disque solide, à la fois
complet, autarcique et accueillant. En filigrane, sans
être un concept-album, il tournerait autour d’une envie:
livrer la bande originale d’une nuit idéale. Hopkins
nuance: “L’idée était de réussir à retranscrire la dyna-
mique de la nuit, la manière dont elle se déploie, se
construit. Comment se vit-elle en tant qu’expérience? Pour
moi, c’est un mélange de choses, de sensations. Il y a évi-
demment le côté hédoniste de la fête. Mais il y a aussi ces
sentiments toujours un peu uniques. Ces rencontres qui
ont un caractère particulier parce que vous savez qu’elles
sont liées à ce moment, qu’elles sont éphémères. Cela
peut donner des choses très belles.”
Man Machine
Hopkins (Londres, 1979) ne correspond pas forcément
au profil-type du musicien électronique. Ses débuts, il
les a faits par exemple du côté du conservatoire, avec
une solide formation de pianiste classique. “Il y avait un
piano à la maison. Gamin, je passais mon temps à chipoter
dessus, à improviser. Quand j’ai eu douze ans, mes parents
m’ont proposé de suivre des cours pour engranger tout de
même un peu de bagage technique. C’est comme ça que je
me suis retrouvé à faire des concerts et à participer à des
compétitions.” A 17 ans, il prend néanmoins la tangente.
“Les concours, tout ça... Il me semblait que ce n’était pas la
meilleure manière de présenter et d’exprimer la mu-
sique.”
Il passe alors une audition pour accompagner la chan-
teuse Imogen Heap en tournée. En parallèle, il com-
mence à pondre ses propres morceaux. A 20 ans, il sort
Opalescent, premier album électronique planant, tout en
claviers atmosphériques. “J’ai toujours été attiré par le
son des machines. Je me rappelle que vers sept, huit ans,
je suivais les hit-parades à la radio, et que j’étais fasciné
par tous les titres qui fonctionnaient avec des samples ou
des sons électroniques, comme les Pet Shop Boys, De-
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À GAND, LES 10 DAYS OFF RASSEMBLERONT À NOUVEAU LA CRÈME DES MUSIQUES
ÉLECTRONIQUES ALTERNATIVES. AU PROGRAMME, NOTAMMENT, JON HOPKINS,
AUTEUR D’UN 3E ALBUM TECHNO PROCHE DE LA PERFECTION.
T E X T E L A U R E N T H O E B R E C H T S
FOCUS VIF / 12 JUILLET 2013
peche Mode... C’était aussi l’époque où la house
se glissait pour la première fois dans les
charts.”
Il n’y a pas que ça. En 1987, U2 sort aussi The
Joshua Tree, produit par un certain Brian Eno.
Aujourd’hui, le pape de l’ambient est devenu
l’une des références d’Hopkins. Mieux: l’un et
l’autre collaborent régulièrement. Jon Hop-
kins a par exemple participé aux sessions de
Viva la Vida, l’album de Coldplay, auquel il a
filé l’un de ses titres. Son Light Through The
Veins sert en effet d’intro au disque de la
bande à Chris Martin, repris sous le titre Life
In Technicolor. Il a aussi travaillé directement
sur Small Craft on a Milk Sea, l’un des derniers
albums d’Eno, paru en 2010. “J’admirais Brian
Eno avant même de le rencontrer. J’étais sur-
tout conscient de son boulot comme produc-
teur, plus que de sa musique que j’ai découverte
plus tard. Comme la série des Ambient, qui sont
devenus des disques de chevet. Aujourd’hui, on
a une relation à la fois professionnelle et ami-
cale. On se voit deux, trois fois par an, toujours
pour bosser plus ou moins sur un nouveau pro-
jet.”
Si Immunity a des penchants à la rêverie (Sun
Harmonics), il ne glisse cependant jamais
jusqu’aux méditations ambient. Sur une
bonne première moitié de disque, Jon Hop-
kins balance même une techno-house abra-
sive, avant qu’un piano, très Satie dans le dé-
pouillement, ne vienne calmer un peu le jeu
(Abandon Window). Comme quoi, il est possi-
ble de marier l’acoustique et l’électronique,
sans que l’un et l’autre ne s’annulent. “J’ai pas
mal d’équipements, de machines. Ado, j’ai joué
dans des groupes de rock. C’était sympa, mais je
me suis rendu compte que j’aimais bien travail-
ler seul, et pouvoir tout contrôler. L’électro-
nique permet cela. J’ai un studio qui me donne la
possibilité de créer à peu près tous les sons que
je veux. Cela a pris du temps. Mais aujourd’hui je
prends vraiment mon pied. Après, la technologie
ne m’intéresse pas en soi. C’est juste un outil,
comme la palette pour le peintre. A cet égard, le
piano est une couleur comme une autre. Il a tou-
jours fait partie de ma vie. Il n’y avait pas de rai-
son de ne pas l’inclure dans certains morceaux.
Après tout, la musique est toujours plus ou
moins le reflet de celui qui la crée.” ●
◆ JON HOPKINS, IMMUNITY, DISTR. DOMINO.
◆ LES 10 DAYS OFF SE DÉROULERONT DU 18 AU 28 JUILLET AU
VOORUIT DE GAND. INFOS: WWW.10DAYSOFF.BE
CLOSE UP MUSIQUE 10 DAYS OFF 33
VOL
DE NUIT
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GULLICK