Article "La tyrannie du risque zéro" dans le magazine StartPascal Flamand
Billet d'humeur dans le magazine Start : « Fais pas ci, fais pas ça, Viens ici, mets-toi là, Attention, prends pas froid, Ou sinon gare à toi, Mange ta soupe, allez, brosse toi les dents, Touche pas ça, fais dodo, Dis papa, dis maman, Fais pas ci fais pas ça » Qui aurait pu croire que l’injonction de Jacques Dutronc deviendrait le slogan de notre société déboussolée du début du 21 e siècle ? Les hérauts de l’interdiction, les chantres de la
réglementation, les régulateurs de la vie humaine ont pris le pouvoir...
LES EFFONDREMENTS QUI MENACENT L'HUMANITÉ AU 21E SIÈCLE ET COMMENT ÉVITER LEU...Faga1939
Cet article a pour objectif de démontrer que le monde évolue pour les effondrements du capitalisme, de la mondialisation, de l'environnement, du social, de l'humanité et de tout dans le XXIe siècle, qui impose la nécessité de l'existence d'un gouvernement démocratique mondial qui soit capable d'éviter ses conséquences néfastes. Le sociologue Immanuel Wallerstein et l'économiste Michael Roberts pronostiquent l'effondrement du capitalisme et de la mondialisation dans le XXIe siècle. José Eustáquio Diniz Alves a affirmé que la Terre peut évoluer pour l'effondrement de l'environnement et social. John Casti pronostique l'effondrement de tout et Edgar Morin pronostique l'inévitabilité du désastre en raison de l'incapacité humaine de formuler une politique de civilisation et d'humanité. Une nouvelle société devra émerger et elle ne sera viable que si elle est dirigée par un gouvernement mondial démocratique, capable de planifier et de contrôler les systèmes chaotiques existants pour éviter les conséquences néfastes pour l’humanité de l’effondrement de tout. Il est urgent de construire une nouvelle société centrée sur de réels progrès économiques, politiques, sociaux et environnementaux. La crise intellectuelle de la pensée à l’époque contemporaine est ce qui fait que le monde dans lequel nous vivons fonctionne de manière chaotique, comme un navire à la dérive vers le désastre. Nous avons besoin d’un nouveau siècle des Lumières pour le 21e siècle. La protection de toutes les formes de vie et de la planète doit être au cœur de cette nouvelle pensée.
Article "La tyrannie du risque zéro" dans le magazine StartPascal Flamand
Billet d'humeur dans le magazine Start : « Fais pas ci, fais pas ça, Viens ici, mets-toi là, Attention, prends pas froid, Ou sinon gare à toi, Mange ta soupe, allez, brosse toi les dents, Touche pas ça, fais dodo, Dis papa, dis maman, Fais pas ci fais pas ça » Qui aurait pu croire que l’injonction de Jacques Dutronc deviendrait le slogan de notre société déboussolée du début du 21 e siècle ? Les hérauts de l’interdiction, les chantres de la
réglementation, les régulateurs de la vie humaine ont pris le pouvoir...
LES EFFONDREMENTS QUI MENACENT L'HUMANITÉ AU 21E SIÈCLE ET COMMENT ÉVITER LEU...Faga1939
Cet article a pour objectif de démontrer que le monde évolue pour les effondrements du capitalisme, de la mondialisation, de l'environnement, du social, de l'humanité et de tout dans le XXIe siècle, qui impose la nécessité de l'existence d'un gouvernement démocratique mondial qui soit capable d'éviter ses conséquences néfastes. Le sociologue Immanuel Wallerstein et l'économiste Michael Roberts pronostiquent l'effondrement du capitalisme et de la mondialisation dans le XXIe siècle. José Eustáquio Diniz Alves a affirmé que la Terre peut évoluer pour l'effondrement de l'environnement et social. John Casti pronostique l'effondrement de tout et Edgar Morin pronostique l'inévitabilité du désastre en raison de l'incapacité humaine de formuler une politique de civilisation et d'humanité. Une nouvelle société devra émerger et elle ne sera viable que si elle est dirigée par un gouvernement mondial démocratique, capable de planifier et de contrôler les systèmes chaotiques existants pour éviter les conséquences néfastes pour l’humanité de l’effondrement de tout. Il est urgent de construire une nouvelle société centrée sur de réels progrès économiques, politiques, sociaux et environnementaux. La crise intellectuelle de la pensée à l’époque contemporaine est ce qui fait que le monde dans lequel nous vivons fonctionne de manière chaotique, comme un navire à la dérive vers le désastre. Nous avons besoin d’un nouveau siècle des Lumières pour le 21e siècle. La protection de toutes les formes de vie et de la planète doit être au cœur de cette nouvelle pensée.
Le papier commence par une rétrospective des débats sur l'origine de la vie : le virus ou la cellule ? Le virus a besoin de la cellule pour se répliquer, mais la cellule est une forme plus évoluée à l'échelle évolutive de la vie. De plus, l'étude des virus soulève des questions conceptuelles et philosophiques pressantes sur leur nature, leur classification et leur place dans le monde biologique.
Le sujet des pandémies est abordé à partir de l'existentialisme d'Albert Camus et Sartre, du remplacement du rituel d'exclusion par le mécanisme disciplinaire de Michel Foucault, et de l'hypothèse Gaia, développée par James Lovelock et soutenue dans la pandémie actuelle par Bruno Latour. Les dimensions sociales des pandémies, leur lien avec le réchauffement climatique, qui a conduit à une augmentation des maladies infectieuses, et la déforestation de vastes zones, qui ont provoqué la migration des virus de leur zone d'origine (leur « réservoir ») sont mis en évidence ci-dessous. L'éthique des pandémies est abordée sous plusieurs points de vue philosophiques, dont le plus important dans une crise de telles dimensions globales est l'utilitarisme qui consiste à maximiser les bénéfices pour la société en conflit direct avec la vision ordinaire (kantienne) du respect des personnes en tant qu'individus.
Après une rétrospective du virus COVID-19 qui a causé la pandémie actuelle, son cycle de vie et son histoire, avec un accent sur la philosophie de la mort, est discuté le concept de biopouvoir initialement développé par Foucault, en référence à la pratique des États modernes de contrôle des populations, et le débat généré par Giorgio Agamben qui déclare que ce qui se manifeste dans cette pandémie est la tendance croissante des États à utiliser l'état d'urgence comme un paradigme normal de gouvernement. Une autre approche intéressante et très débattue est celle générée par les travaux de Slavoj Žižek, qui déclare que la pandémie actuelle a conduit à la faillite du capitalisme « barbare » actuel, se demandant si le chemin que l'humanité empruntera est un néocommunisme. Un autre effet négatif important est la désocialisation, avec la conclusion de certains philosophes que nous ne pouvons pas exister indépendamment de nos relations avec les autres, que l'humanité d'une personne dépend de l'humanité de ceux qui l'entourent.
La dernière section est consacrée à prédire à quoi ressemblera le monde après la pandémie, et il y a déjà des signes de changement de paradigme, y compris la disparition soudaine de l'idéologie du « mur » : une toux a suffi à rendre soudain impossible d'échapper à la responsabilité qui chaque individu l'a envers tous les êtres vivants pour le simple fait qu'il fait partie de ce monde et du désir d'en faire partie. Le tout est toujours impliqué en partie, car tout est, en un sens, dans tout et dans la nature il n'y a pas de régions autonomes qui font exception.
La pandémie COVID-19 semble restaurer la suprématie qui appartenait autrefois à la polit
Comprendre Les Enjeux Stratégiques HS n°31 - Les entretiens du directeur. Ent...Jean-François Fiorina
Hervé Juvin vient de publier La grande séparation – Pour une écologie des
civilisations (Le Débat / Gallimard, (octobre 2013). Grille de décryptage du
réel, la géopolitique nous enseigne que la diversité politique constitue un élément-clé
de notre condition humaine. De fait, toutes les tentatives visant à une uniformisation
déboucheront inéluctablement sur des explosions de violence. Aussi nous
exhorte-t-il à recourir à la géopolitique, exercice de reconnaissance des forces
à l’œuvre dans le temps long du monde. D’autant que la crise que les Européens
traversent trouve avant tout son origine dans le déni du réel
Le présent colloque sera consacré à la réflexion sur la finitude anthropologique sous la formule d’une visée du simplement humain. Les questions suivantes constitueront le fondement de cette réflexion : Est-ce que cette formule peut exprimer l’essence de l’humanité ? Est-elle actuelle ou est-ce qu’elle peut être actualisée face au défi d’une
habitation humaine du monde en l’ère du bios technologique succédant à la mort de Dieu, le tout au regard de l’homo religiosus ou de l’homo spiritualis, possiblement actuels ?
Les propositions de résumé d’article sur le thème (1500 caractères maximum, espaces compris : problématique, hypothèses, méthodes, résultats, apports à la recherche) sont recevables en vue de leur éventuelle publication dans les actes du Colloque. À envoyer au mail du colloque : colloquesimplehumanite@gmail.com jusqu’au 10 juillet 2022. Les articles finalisés seront déposés, si proposition retenue, le 20 août 2022, délai de rigueur.
Prière envoyer un mail pour indiquer sa volonté de participer au Colloque.
Nouvelles technologies par Dorothée Browaeys à Issy (92) stetienneissy
Les paroisses d'Issy les Moulineaux (92) organisent du 13 au 19 novembre une semaine de réflexions sur les nouvelles technologies.
Le 13 novembre, Dorothée Benoît Browaeys, déléguée générale de Vivagora, ouvrait la semaine par une conférence introductive sur les enjeux des nouvelles technologies.
http://semainenouvellestechnologies.wordpress.com
Une Declaration Universelle des Droits de l’Humanite !Eric LEGER
Donner un contenu positif à l’idée d’humanité parce que, de part notre diversité, nous avons un destin commun de lutte, de préservation de la Terre-sol.
Bon 14 Juillet à toutes et à tous !
How to manage your company like Sun TZu ? How to growth your business efficiently ? How to get more customer ? How successfull all time in your business strategy ? That it what this slide a give you more answer !
A travers la pandémie, vers un nouveau communisme ?Nicolae Sfetcu
Suite à la déclaration de la pandémie COVID-19, Slavoj Žižek a publié un livre intitulé « Pandemic!: COVID-19 Shakes the World », qui a déclenché une vague de réactions. Dans le livre, il présente comment les médias ont impitoyablement exploité ce sujet, accentuant la panique. De nombreuses études majeures ont prédit l'émergence d'une telle pandémie, mais ont été ignorées par tous les gouvernements, les déclarant exagérées. Žižek estime que la pandémie actuelle a conduit à la faillite du capitalisme « barbare » actuel, se demandant si le chemin que l'humanité empruntera est un néo-communisme (il se décrit lui-même comme un « radical de gauche » et un « communiste en non qualifié »).
Žižek fait valoir ces idées avec les mesures sociopolitiques pandémiques de la chancelière allemande Angela Merkel et du président français, et la nationalisation temporaire des chemins de fer par Boris Johnson. « Même le président américain Donald Trump a transféré des milliards de dollars aux Américains. Il a appelé à la reprise du secteur privé en termes de fournitures médicales. »
DOI: 10.13140/RG.2.2.28160.66566
le facteur humain dans la transition écologique #facteurhumain #noussommesvi...nous sommes vivants
Le comportement humain (en tant qu’acteur et décideur, chacun à son échelle) constitue aujourd’hui LE facteur limitant d’une transition réussie vers un développement durable, équitable et désirable.
Mobiliser les parties prenantes de l’entreprise sur les enjeux du développement durable passe par un changement de relation à soi, aux autres et au vivant.
Chez Socrate, la philosophie ne désignait pas l’acquisition d’un savoir, mais une manière de s’interroger, de se mettre en question, une forme de souci de soi dans sa relation aux autres. Revenons au “connais toi toi même” de Socrate.
La fresque du facteur humain concue par Humans Matter et déployée au sein de l’association Université du facteur humain permet de prendre un temps de réflexion sur les facteurs humains qui limitent notre capacité à changer : les émotions, les biais, les habitudes, l’apprentissage…
Voici la liste des sessions découverte animées par Jérémy Dumont pour NOUS SOMMES VIVANTS, LE COLLECTIF DE LA TRANSITION ECOLOGIQUE #NOUSSOMMESVIVANTS https://lnkd.in/gQHE-C49
Pour d'autres dates de cession découverte / devenir animateur ou animatrice de la fresque du facteur humain https://www.levidepoches.fr/lesupercollectif/2022/05/prochaines-sessions-d%C3%A9couverte-de-la-fresque-du-facteur-humain-facteurhumain.html
De l’homo economicus, roi de l'ancien monde à l’homo socius, premier occupant...espenel
Comment la mutation digitale ouvre une alternative à l’économie classique de rétention, au moment où ce système atteint les limites de sa viabilité sociale et écologique.
“la cupidité qui accumule l’avoir fait place à l’ingéniosité qui développe les savoir-faire. Il décuple ainsi l’utilité des objets en organisant les procédés de l’industrie et du commerce”
Le papier commence par une rétrospective des débats sur l'origine de la vie : le virus ou la cellule ? Le virus a besoin de la cellule pour se répliquer, mais la cellule est une forme plus évoluée à l'échelle évolutive de la vie. De plus, l'étude des virus soulève des questions conceptuelles et philosophiques pressantes sur leur nature, leur classification et leur place dans le monde biologique.
Le sujet des pandémies est abordé à partir de l'existentialisme d'Albert Camus et Sartre, du remplacement du rituel d'exclusion par le mécanisme disciplinaire de Michel Foucault, et de l'hypothèse Gaia, développée par James Lovelock et soutenue dans la pandémie actuelle par Bruno Latour. Les dimensions sociales des pandémies, leur lien avec le réchauffement climatique, qui a conduit à une augmentation des maladies infectieuses, et la déforestation de vastes zones, qui ont provoqué la migration des virus de leur zone d'origine (leur « réservoir ») sont mis en évidence ci-dessous. L'éthique des pandémies est abordée sous plusieurs points de vue philosophiques, dont le plus important dans une crise de telles dimensions globales est l'utilitarisme qui consiste à maximiser les bénéfices pour la société en conflit direct avec la vision ordinaire (kantienne) du respect des personnes en tant qu'individus.
Après une rétrospective du virus COVID-19 qui a causé la pandémie actuelle, son cycle de vie et son histoire, avec un accent sur la philosophie de la mort, est discuté le concept de biopouvoir initialement développé par Foucault, en référence à la pratique des États modernes de contrôle des populations, et le débat généré par Giorgio Agamben qui déclare que ce qui se manifeste dans cette pandémie est la tendance croissante des États à utiliser l'état d'urgence comme un paradigme normal de gouvernement. Une autre approche intéressante et très débattue est celle générée par les travaux de Slavoj Žižek, qui déclare que la pandémie actuelle a conduit à la faillite du capitalisme « barbare » actuel, se demandant si le chemin que l'humanité empruntera est un néocommunisme. Un autre effet négatif important est la désocialisation, avec la conclusion de certains philosophes que nous ne pouvons pas exister indépendamment de nos relations avec les autres, que l'humanité d'une personne dépend de l'humanité de ceux qui l'entourent.
La dernière section est consacrée à prédire à quoi ressemblera le monde après la pandémie, et il y a déjà des signes de changement de paradigme, y compris la disparition soudaine de l'idéologie du « mur » : une toux a suffi à rendre soudain impossible d'échapper à la responsabilité qui chaque individu l'a envers tous les êtres vivants pour le simple fait qu'il fait partie de ce monde et du désir d'en faire partie. Le tout est toujours impliqué en partie, car tout est, en un sens, dans tout et dans la nature il n'y a pas de régions autonomes qui font exception.
La pandémie COVID-19 semble restaurer la suprématie qui appartenait autrefois à la polit
Comprendre Les Enjeux Stratégiques HS n°31 - Les entretiens du directeur. Ent...Jean-François Fiorina
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civilisations (Le Débat / Gallimard, (octobre 2013). Grille de décryptage du
réel, la géopolitique nous enseigne que la diversité politique constitue un élément-clé
de notre condition humaine. De fait, toutes les tentatives visant à une uniformisation
déboucheront inéluctablement sur des explosions de violence. Aussi nous
exhorte-t-il à recourir à la géopolitique, exercice de reconnaissance des forces
à l’œuvre dans le temps long du monde. D’autant que la crise que les Européens
traversent trouve avant tout son origine dans le déni du réel
Le présent colloque sera consacré à la réflexion sur la finitude anthropologique sous la formule d’une visée du simplement humain. Les questions suivantes constitueront le fondement de cette réflexion : Est-ce que cette formule peut exprimer l’essence de l’humanité ? Est-elle actuelle ou est-ce qu’elle peut être actualisée face au défi d’une
habitation humaine du monde en l’ère du bios technologique succédant à la mort de Dieu, le tout au regard de l’homo religiosus ou de l’homo spiritualis, possiblement actuels ?
Les propositions de résumé d’article sur le thème (1500 caractères maximum, espaces compris : problématique, hypothèses, méthodes, résultats, apports à la recherche) sont recevables en vue de leur éventuelle publication dans les actes du Colloque. À envoyer au mail du colloque : colloquesimplehumanite@gmail.com jusqu’au 10 juillet 2022. Les articles finalisés seront déposés, si proposition retenue, le 20 août 2022, délai de rigueur.
Prière envoyer un mail pour indiquer sa volonté de participer au Colloque.
Nouvelles technologies par Dorothée Browaeys à Issy (92) stetienneissy
Les paroisses d'Issy les Moulineaux (92) organisent du 13 au 19 novembre une semaine de réflexions sur les nouvelles technologies.
Le 13 novembre, Dorothée Benoît Browaeys, déléguée générale de Vivagora, ouvrait la semaine par une conférence introductive sur les enjeux des nouvelles technologies.
http://semainenouvellestechnologies.wordpress.com
Une Declaration Universelle des Droits de l’Humanite !Eric LEGER
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Bon 14 Juillet à toutes et à tous !
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A travers la pandémie, vers un nouveau communisme ?Nicolae Sfetcu
Suite à la déclaration de la pandémie COVID-19, Slavoj Žižek a publié un livre intitulé « Pandemic!: COVID-19 Shakes the World », qui a déclenché une vague de réactions. Dans le livre, il présente comment les médias ont impitoyablement exploité ce sujet, accentuant la panique. De nombreuses études majeures ont prédit l'émergence d'une telle pandémie, mais ont été ignorées par tous les gouvernements, les déclarant exagérées. Žižek estime que la pandémie actuelle a conduit à la faillite du capitalisme « barbare » actuel, se demandant si le chemin que l'humanité empruntera est un néo-communisme (il se décrit lui-même comme un « radical de gauche » et un « communiste en non qualifié »).
Žižek fait valoir ces idées avec les mesures sociopolitiques pandémiques de la chancelière allemande Angela Merkel et du président français, et la nationalisation temporaire des chemins de fer par Boris Johnson. « Même le président américain Donald Trump a transféré des milliards de dollars aux Américains. Il a appelé à la reprise du secteur privé en termes de fournitures médicales. »
DOI: 10.13140/RG.2.2.28160.66566
le facteur humain dans la transition écologique #facteurhumain #noussommesvi...nous sommes vivants
Le comportement humain (en tant qu’acteur et décideur, chacun à son échelle) constitue aujourd’hui LE facteur limitant d’une transition réussie vers un développement durable, équitable et désirable.
Mobiliser les parties prenantes de l’entreprise sur les enjeux du développement durable passe par un changement de relation à soi, aux autres et au vivant.
Chez Socrate, la philosophie ne désignait pas l’acquisition d’un savoir, mais une manière de s’interroger, de se mettre en question, une forme de souci de soi dans sa relation aux autres. Revenons au “connais toi toi même” de Socrate.
La fresque du facteur humain concue par Humans Matter et déployée au sein de l’association Université du facteur humain permet de prendre un temps de réflexion sur les facteurs humains qui limitent notre capacité à changer : les émotions, les biais, les habitudes, l’apprentissage…
Voici la liste des sessions découverte animées par Jérémy Dumont pour NOUS SOMMES VIVANTS, LE COLLECTIF DE LA TRANSITION ECOLOGIQUE #NOUSSOMMESVIVANTS https://lnkd.in/gQHE-C49
Pour d'autres dates de cession découverte / devenir animateur ou animatrice de la fresque du facteur humain https://www.levidepoches.fr/lesupercollectif/2022/05/prochaines-sessions-d%C3%A9couverte-de-la-fresque-du-facteur-humain-facteurhumain.html
De l’homo economicus, roi de l'ancien monde à l’homo socius, premier occupant...espenel
Comment la mutation digitale ouvre une alternative à l’économie classique de rétention, au moment où ce système atteint les limites de sa viabilité sociale et écologique.
“la cupidité qui accumule l’avoir fait place à l’ingéniosité qui développe les savoir-faire. Il décuple ainsi l’utilité des objets en organisant les procédés de l’industrie et du commerce”
1. « A QUOI SERT LA CATASTROPHE ? »
Le vendredi 11 mars 2011 à 14h46, un tremblement de terre de magnitude 9 se produit
au large des côtes japonaises, endommageant la centrale nucléaire de Fukushima. Les médias du
monde entier établissent d’une même voix le constat d’une catastrophe. Son caractère
irrémédiable marque un tournant dans l’histoire du Japon : il existera désormais un avant et un
après Fukushima. Dès sa première utilisation en français sous la plume de François Rabelais, le
terme désigne à la fois la « fin », l’« issue » mais également un vacillement symbolique, inscrit
« hors de l’inévitable causalité. »1 La catastrophe dépasse donc le simple problème, elle est un
jalon, un seuil inédit induisant un retournement (le mot grec katastrophê signifiant
renversement).
Un événement anthropocentré
Si la notion de rupture et de discontinuité représentée par la catastrophe est son pendant
le plus objectif, un aspect plus humain, celui de la catastrophe comme désastre, renvoie à une
conception de l’événement qui obtiendrait cette qualité à l’aune du nombre de victimes 2. La
catastrophe est ce moment traumatique qui marque un tournant historique par sa discontinuité. Il
s’agit surtout d’un objet de représentations, un construit mythologique sur laquelle l’humanité
1
Aurélien Barrau, « Catastrophe : signe ou concept pour la physique contemporaine ? », Le
Portique, n°22, 2009. / Source : http://leportique.revues.org/ index2053.html (consulté le 21 novembre
2011).
2
Christian Godin, « Ouvertures à un concept : la catastrophe », Le Portique, 22 | 2009/ Source
: http://leportique.revues.org/index1993.html (consulté le 21 novembre 2011)
2. 2
n’a cessé de projeter discours et eschatologies. Religieux ou scientifiques, politiques ou
métaphysiques, ces discours guident une grande partie des orientations prises par nos sociétés.
Christian Duverger montre par exemple que la société aztèque organisait ses sacrifices et ses
activités autour de la catastrophe inéluctable de la chute du dernier et cinquième soleil3. De
manière plus anecdotique, il est loisible d’observer le nouveau rapport de force en faveur des
partisans d’une sortie du nucléaire après la catastrophe de Fukushima pour se rendre compte de
l’impact d’une telle catastrophe sur les luttes au sein des arènes publiques. Il n’est pas question
ici de s’interroger sur la caractéristique naturelle ou humaine d’une catastrophe mais plutôt sur
ses usages, sur les discours qui sont portés sur et par la catastrophe, sur leur impact dans nos
sociétés. Le développement des réflexions sur l’impact éthique de la catastrophe nous invite à
dépasser sa simple définition. La pierre d’achoppement ne réside pas dans les caractéristiques
de la catastrophe mais dans notre attitude par rapport à elle. Vivons-nous dans une époque
bercée de discours cataclysmiques, comme d’étranges mélopées hymnopédiques ? Ou nous
trouvons-nous au contraire dans l’œil du cyclone, dans la scotomisation d’une apocalypse toute
proche ? Savoir « d’où l’on parle » de la catastrophe permet d’en comprendre un enjeu
primordial, sa fonction sociale ainsi que les fantasmes, les peurs et les projets qui s’y reflètent. Il
s’agit de questionner l’impact de notre positionnement par rapport à la catastrophe.
Le catastrophisme, remède à la catastrophe ?
La réflexion sur la catastrophe « devant nous », qu’élaborent de nombreuses
publications scientifiques, philosophiques, poétiques, n’est pas un objet éminemment nouveau.
Les travaux scientifiques et l’impact politique des débats sur le réchauffement climatique lui
confèrent néanmoins une actualité sans cesse renouvelée. Le chercheur français le plus célèbre à
avoir étudié l’attitude de nos sociétés vis-à-vis de la catastrophe est sans doute le philosophe et
ingénieur de formation Jean-Pierre Dupuy, à l’origine de la notion de « catastrophisme
éclairé »4. Il s’inscrit dans le sillon de « l’heuristique de la peur » tracé par Hans Jonas dans
son Principe de responsabilité et dans les mises en gardes d’Ivan Illich contre le modèle
industriel de développement : « Les deux tiers de l’humanité peuvent encore éviter de traverser
l’âge industriel s’ils choisissent dès à présent un mode de production fondé sur un équilibre
post-industriel, celui-là même auquel les nations sur-industrialisées vont être acculées par la
menace du chaos »5. Entendant le principe de précaution, Dupuy présente la catastrophe comme
la prophétie à laquelle il faudrait nécessairement croire pour mieux pouvoir l’éviter. Selon lui,
« la catastrophe n’est pas crédible, elle n’est tenue pour possible qu’une fois réalisée, donc trop
tard »6. Le « catastrophisme éclairé » qu’il propose s’appuie sur l’idée que nous sommes sourds
3
Christian Duverger, La fleur létale, économie du sacrifice aztèque, 1979, Ed. Seuil.
4
Jean-Pierre Dupuy, Pour un catastrophisme éclairé, quand l’impossible est certain, Ed. Seuil,
2004
5
Ivan Illich, La convivialité, 2003, Ed. Points, Coll. Essais, (1ère édition, 1973). Nous surlignons le
terme.
6
Jean-Pierre Dupuy, La Marque du sacré, 2010, Ed. Flammarion. Coll. Champs Essais.
3. 3
à la catastrophe malgré l’alerte et que son usage social sur un mode prophétique remplit la
fonction « d’anticipation de la rétroactivité du jugement ». Face au déni contemporain des
rapports scientifiques prévoyant le pire, l’incertain doit être tenu comme ayant déjà eu lieu pour
permettre de se conformer à « la raison la plus exigeante ». Il s’agit finalement de porter un
regard neuf sur notre conception de l’avenir, ouvert au champ des possibles et en rupture avec
l’ordre du passé figé et connu. Ce temps de l’histoire doit céder la place au temps du projet, à
une représentation de l’avenir sous la forme non plus d’un arbre des possibles mais sous celle
d’une boucle rétro-alimentée. Si la catastrophe devant nous a déjà eu lieu, la connaissance de ce
futur apocalyptique permet l’émergence d’une forme de « remord anticipateur », évitant
paradoxalement ce que les prophètes du malheur avaient prévu et annoncé. Face au déni, notre
salut passerait ainsi nécessairement par la revendication du pire.
L’illusoire gestion du risque
La catastrophe constitue bien l’événement qui met en échec le désir de toute-puissance
de l’homme et le rend dérisoire. Elle nie la capacité de l’homme à contrôler la nature (y compris
la nature humaine). Néanmoins l’idée moderne de « gestion du risque », la « sociologie du
risque » refusent cette impuissance qui équivaudrait à reconnaître le dépassement de l’homme
par des puissances incontrôlables. Il en résulte une perception de la catastrophe comme simple
accident d’une intensité particulière, refusant ses caractéristiques d’imprévisibilité et d’unicité.
La gravité de la catastrophe et la recherche permanente de sécurisation concourent à
l’encadrement accru de l’existence des individus au sein de nos sociétés. Continuellement
refusée car présentée comme évitable par la technologie, la catastrophe imprègne en revanche
les conduites au nom de la gestion du risque. On peut ainsi opposer au catastrophisme éclairé la
présence médiatique et les débats autour de la catastrophe au sein de l’espace public, participant
même du succès de ce concept. Plus que le déni ou l’absence de crédit portée à une possible
apocalypse, les réticences au changement face à l’abîme se manifesteraient davantage dans la
schizophrénie battue en brèche par Serge Latouche qui relève « qu’au moment précis où
l’unanimité se manifeste pour sauver la planète, une quasi-unanimité s’exprime aussi en faveur
d’une reprise de la croissance »7. La mise en scène de la catastrophe ne s’accompagnant pas des
mesures visant à l’enrayer, sa présence serait-elle l’expression d’un désir inavouable de notre
imaginaire collectif ? Henri-Pierre Jeudy estime à ce propos que « sous une forme plus subtile,
la menace de la catastrophe peut être à tel point entretenue, invoquée, que la prévention se
confond avec une étrange fascination pour l’événement désastreux »8. Dès lors la catastrophe ne
serait plus l’horizon certain à éviter mais le substrat intellectuel qui guiderait tour à tour goûts et
créations artistiques, politique de mémoire et de commémoration et son pendant historicisant de
7
Serge Latouche, « Ecofascisme ou écodémocratie », Esquisse d’un programme « politique » pour
la construction d’une société de décroissance, Revue du MAUSS, 2005/2 n°26, p. 279-293.
8
Henri-Pierre Jeudy, Le Désir de catastrophe, 2010, Ed. Circé/Poche (1ère édition, 1990).
4. 4
mise en scène des déluges passés. Nous baignerions complaisamment dans une litanie de la
catastrophe, allant des désastres naturels aux chocs boursiers.
Dans ce cas de figure, la présence médiatique de la catastrophe peut se lire comme une
resucée de la pulsion de mort, où s’entremêlent désir et jouissance de la contemplation du pire.
Elle traduit une pulsion morbide, thanatos moderne confondant angoisse et prévention. Selon
Jeudy, ce désir catastrophé est le vecteur de diffusion d’un discours moralisateur tenant lieu de
règle juridique et morale. Au nom « d’une gestion optimale des risques, l’organisation de la
sauvegarde de l’humanité impose un modèle culturel déterminant, celui d’une pédagogie du
risque mise en place par les sociétés industrielles les plus développées et les plus menaçantes ».
L’impératif de catastrophe opère ici comme anesthésiant social permettant d’imposer un
contrôle toujours plus minutieux des individus. En creux, l’omniprésence de la catastrophe met
en péril notre « innocence du devenir » et notre capacité même à idéaliser un futur, coincé entre
la gestion des risques et la commémoration de son échec. L’opposition devient dès lors frontale
entre les tenants du « besoin » de catastrophe et leurs détracteurs estimant que l’espace public
est au contraire saturé du catastrophisme, entre catastrophe à imaginer et désastre à distancier.
Ce clivage serait-il dépassable par le recours à la méthodologie catastrophique proposée par
Régis Debray ?
Le bon usage du prophète
Son ouvrage, Du bon usage des catastrophes, présente la catastrophe comme événement
ayant valeur d’avertissement, rappelant notre vulnérabilité et remettant en question notre avenir.
Elle a en outre valeur pédagogique et pointe les erreurs à ne pas commettre de nouveau. Pour
Debray il s’agit des deux aspects par lesquels « nos nations ménagères […] travaillent l’horreur
pour tirer le meilleur du pire »9, et apprennent à utiliser la catastrophe. Il estime néanmoins que
le véritable usage de la catastrophe est sa fonction sous-jacente et fondamentale est sa
dimension prophétique, le recyclage symbolique de l’événement par autant d’« exégètes et
commentateurs »10 qui le replacent dans un univers de sens. Cette réintégration de la
catastrophe, perçue comme une rupture dans le long terme de la pensée, est effectuée dans le but
d’en limiter les conséquences. Passée ou future, la catastrophe demeure un facteur de remise en
question de nos sociétés, notamment dans une période de « technoscience [qui] n’élimine pas le
spirituel [mais] le recycle »11. Le monde actuel est traversé de questionnements sur l’impact de
l’homme sur son environnement, sur le caractère humain et industriel des catastrophes.
S’interroger sur la catastrophe revient à comprendre les assises fondamentales de nos sociétés.
Dépassant l’opposition établie entre catastrophes naturelles et catastrophes humaines présente
jusque dans les textes législatifs12, l’événement reste anthropocentré. Rousseau rappelait avec
ironie qu’il ne manquait pas d’y avoir des tremblements de terre dans les régions inhabitées et
9
Régis Debray, Du bon usage des catastrophes, 2011, Ed. Gallimard, Paris, p 11.
10
Ibid. Idem.
11
Ibid. p 12.
12
La notion de catastrophe naturelle fait ainsi état de « l’intensité anormale d’un agent naturel ».
5. 5
que ces mouvements de terrain ne devenaient catastrophes qu’en impactant l’existence
collective des hommes.
Debray précise le rôle du prophète, fondamental à ses yeux, dans la réinsertion de
l’événement dans un discours. Par l’analyse des séquences du catastrophisme prophétique
d’Isaïe à Martin Luther King, l’auteur met en lumière les lignes de fond religieuses au
fondement de nos sociétés, qui expliquent l’atavisme de la figure du prophète. Ce dernier
interprète l’avenir en fonction d’un passé qui explique le présent. Réagissant à la catastrophe et
l’insérant dans les prophéties passées, le prophète ébauche une vision de l’avenir. Son discours
peut, pour Debray, se diviser en quatre étapes. En premier lieu, le Prophète rappelle les raisons
de paniquer, le caractère meurtrier et annoncé de la catastrophe, l’enchaînement logique
amenant fatalement à la fin des temps. Suit alors le dévoilement des « causes profondes du
cataclysme »13, que le Prophète connaît et révèle, et la nécessaire remise en question des
conduites à accomplir pour être sauvé. Enfin le Prophète salue le peuple qui a su saisir sa
chance et éviter la destruction du monde. L’intérêt de ce discours est d’offrir un « moyen de
reprendre chaque fois le collier »14. L’annonce de l’apocalypse devient le meilleur moyen de
l’éviter, l’explication de la catastrophe évite le naufrage dans l’abîme de la perte de sens.
Debray considère que nos sociétés contemporaines ont remplacé « la Vox Dei par la Vox
Populi »15. Les nouveaux prophètes doivent interpréter des nouveaux augures scientifiques,
rapports et sondages. Les nouvelles logiques apocalyptiques s’appuient sur des outils plus
avancés technologiquement mais qui se fondent sur les mêmes craintes du futur, la même
inquiétude face à la vulnérabilité de l’homme au jeu des éléments, des dieux, de la technologie.
Éternel « sémiopathe »16, son besoin de sens l’empêche de se contenter du présent, il a besoin
d’une vision de l’avenir. L’auteur estime que l’empreinte universaliste du monothéisme garantit
« aux annonceurs du meilleurs par le pire une sale pleine pour les siècles des siècles »17,
assurant une « compétences sur les 5 continents ».
La catastrophe, signe divin annonciateur des temps eschatologiques, constitue enfin un
moyen pour le Prophète d’acquérir ou de renforcer sa position. Debray note avec ironie dans
sa Lettre à un jeune prophète que « l’université ne peux plus répondre à la demande pathétique,
ni les sciences politiques »18 et qu’il revient au Prophète de se mettre en chemin. Face à de
nouveaux enjeux, le « champ de bataille est passé de la mère patrie à la terre matrie »19 où les
anciennes « religions civiles de salut », les antiques institutions sont obsolètes. C’est au
nouveau Prophète de « suivre le mouvement » et d’appliquer les conseils du médiologue pour
parvenir à surplomber le monde. Il faut alors appliquer quelques « techniques » prophétiques,
13
Ibid. p 16.
14
Ibid. Idem
15
Ibid. p 31.
16
Ibid. p 46. Le néologisme suggère une recherche maladive de signes capables de conférer du
sens à l’existence.
17
Ibid. p 52.
18
Ibid. p 61.
19
Ibid. Idem.
6. 6
un « timbre de voix » qui assure « la qualité d’augure »20, une habitude d’en remontrer aux
Princes, des propos œcuméniques qui assurent l’interview. L’exemple par excellence, celui qui
« des pythies nationales est le moins tapageur mais le plus exigeant » est René Girard. Ses
observations sont décrites comme un « glaive à double tranchant, démonstratif et fulgurant, bon
pour l’amphi comme pour la nef »21. Les écrits girardiens sont ici cités en exemple de ce que
peut-être une prophétie contemporaine, qui se propose de réinterroger les anciennes prophéties
pour en révéler la face cachée. Pour exceller comme Girard dans un rôle de prophète moderne,
rôle gratifiant d’interprète du sens du monde, il faut s’en tenir à une idée maîtresse,
impérativement nouvelle, la rendre simple et générale jusqu’à la faire tourner à l’idée fixe,
s’assurer de sa consonance avec l’environnement. Si l’apprenti prophète parvient à adopter ces
traits de caractère et ces techniques de discours, il devrait sans trop de problème atteindre les
sommets prophétiques de ceux qui font bon usage des catastrophes.
La catastrophe comme questionnement de l’acquis
Evénement inédit induisant un retournement et capable d’impacter en profondeur la
conduite des sociétés, la catastrophe possède une profonde dimension philosophique. Point de
passage entre un avant à jamais passé et un après désormais différent, elle constitue à la fois un
espace transitoire et l’impulsion initiant le bouleversement créateur. Elle engendre la mort mais
peut permettre la renaissance sous une forme nouvelle. C’est ici que s’observe la différence
fondamentale entre la catastrophe dans son acception philosophique et dans ses conséquences
techniques. Au sens symbolique et cosmogonique, elle n’est pas synonyme d’anéantissement
négatif (c’est-à-dire qu’il serait par nature souhaitable d’éviter), comme dommage causé aux
sociétés qu’il s’agit de traiter par une réduction du risque. Elle est le pur bouleversement dont la
rupture initie le renouveau. De manière inattendue, ce sens symbolique rejoint à certains égards
les conclusions de l’astrophysique. Dans le cas de la naissance du Cosmos, la catastrophe va à
l’encontre même de la méthodologie scientifique, qu’elle place dans une impasse. Aurélien
Barrau rappelle à cet égard que « l’étude du Cosmos (…) se distingue (…) en ceci que
l’expérience qu’elle décrit, la naissance de l’Univers, est irreproductible et que la mise en
évidence de régularités qui permettent usuellement l’inférence des lois est donc impossible. » :
cette « physique paroxystique » repousse « les concepts structurants dans leurs
22
retranchements » . Le questionnement posé par la catastrophe porte sur les origines
primordiales comme sur le dernier futur : « les modèles d’univers présentant une géométrie dite
« fermée » conduiront inéluctablement à un Big-Crunch, implosion marquant la fin du monde
20
Ibid. p 70.
21
Ibid. p 79.
22
« De plus, l’observateur est partie intégrante du système qu’il entend décrire et ne saurait
s’extraire de l’objet d’étude. Enfin, à la différence de toutes les autres branches de la physique, les
conditions initiales n’y sont pas contingentes s’il s’agit de décrire le monde réel et effectif et non pas
d’inventer une cosmologie des mondes possibles. Sans oublier que les énergies en jeu ne sont pas
accessibles à l’expérience et que le cours du temps doit être conceptuellement remonté, en dangereuse
dissension avec les principes de la thermodynamique. » Aurélien Barrau, ibid.
7. 7
dans une recontraction globale du Cosmos»23. Nous rejoignons ici la dimension philosophique
du bouleversement créateur, qui ouvre et termine notre monde, donne la vie et fait advenir la
mort, de l’échelle la plus large (l’univers) à la plus réduite (l’existence de l’individu).
La catastrophe devient, à ce point de jonction entre science et philosophie, une
invitation philosophique faite à la science à perpétuellement envisager l’envers des choses, le
retournement possible. Elle constitue le moyen de penser l’altérité en retournant le monde. Nous
comprenons mieux le caractère insupportable qu’elle présente pour une société absorbant toute
extériorité, physique comme spirituelle, et s’envisageant elle-même à l’aune exclusive de
l’individu : le bouleversement unique et imprévisible renvoie l’être humain à sa faiblesse et nie
la toute-puissance qu’il s’imagine détenir. Un tel aveu d’impuissance peut anéantir tout espoir
de l’homme, invariablement renvoyé à ses propres limites. Mais la faiblesse de l’homme,
révélée par la catastrophe, ne devient mortelle que pour autant qu’il s’accroche à l’ancien état
des choses, voué à disparaître. Pour peu qu’il envisage le retournement induit par la catastrophe
comme moyen d’une nouvelle naissance, celle-ci devient l’expression ultime du changement, le
retournement positif qui modifie la direction (l’ancien état des choses est pulvérisé, il s’agit de
trouver une nouvelle approche) sans pour autant bloquer le mouvement (l’aventure humaine
perdure). Peut-être faut-il voir l’utilité profonde de la catastrophe dans ce rôle de concept-
limite : elle est la ligne de rupture qui nous invite à modifier notre vision, notre « version »24 du
monde.
Club du Millénaire : Adrian Bentz, Louis-Marie Bureau, Philippe-Adrien Chaix, Antoine
Mazot.
Comité de rédaction : Sarah Laffon
Mis en ligne : le vendredi, novembre 25, 2011 sur http://leclubdumillenaire.fr
23
Ibid. Idem.
24
Ibid. Idem.