1. Nouvelle
campagne
Intermarché
:
réelle
lutte
contre
le
gaspillage
ou
simple
coup
marketing
?
Les
sources
de
la
campagne
La
campagne
«
fruits
et
légumes
moches
»
débute
dans
les
Intermarché
de
France
en
octobre
2014.
C’est
en
Mars
2014,
qu’Intermarché
relance
«
La
Grande
Interview
»
afin
de
connaître
les
besoins
de
ses
consommateurs.
Plusieurs
sujets
découlent
de
cet
grande
interview,
mais
un
sort
particulièrement
du
lot
:
le
gaspillage
alimentaire
avec
94%
de
voix.
On
estime
que
40%
des
fruits
et
légumes
sont
recalés
par
les
centrales
d’achats
car
ils
ne
respectent
pas
les
critères
établis
de
forme,
de
poids
ou
de
couleur.
La
mise
en
place
de
la
campagne
des
fruits
et
légumes
moches
est
une
réponse
aux
attentes
des
consommateurs
quant
à
la
lutte
contre
le
gaspillage
alimentaire.
Cette
campagne
nationale
consiste
à
travailler
avec
des
producteurs
locaux
en
régions
parisiennes,
qui
leur
fournissent
des
fruits
et
légumes
«
moches
»
habituellement
non
vendus
en
supermarché,
écartés
de
nos
cuisines
pour
la
seule
raison
qu’ils
ne
sont
pas
beaux
visuellement.
Les
prix
de
ces
nouveaux
fruits
et
légumes
peuvent
être
jusqu’à
30%
moins
cher.
Intermarché
espère
faire
changer
les
mentalités
:
un
légume
moche
n’est
pas
moins
bon
!
La
campagne
sur
le
terrain
Nous
sommes
allé
constater
les
effets
de
cette
campagne
dans
plusieurs
magasins
du
Sud
de
la
France.
Nous
nous
sommes
rapidement
rendu
compte
que
peu
de
magasins
proposaient
cette
offre.
Alors
pourquoi
une
campagne
de
publicité
si
bien
organisée
pour
peu
d’effets
en
magasin
?
Mireille
Massoubre,
responsable
développement
durable
du
groupe
nous
confie
que
les
stands
«
fruits
et
légumes
moches
»
ont
été
obligatoires
pour
toutes
les
surfaces
durant
seulement
5
jours.
Après
cela,
le
directeur
de
la
franchise
choisissait
de
conserver
ou
non
ces
stands
en
magasin.
Certes
cette
campagne
permet
d’améliorer
l’image
de
son
magasin,
mais
est-‐elle
économiquement
rentable
?
Le
directeur
d’un
magasin
des
Alpes
Maritimes
(qui
a
refusé
d’être
filmé
ou
enregistré)
nous
confie
que
cette
campagne
n’a
duré
que
le
temps
obligatoire
sur
sa
surface
de
vente
(soit
5
jours).
Il
considère
que
ces
stands
ne
sont
pas
rentables
et
constate
une
baisse
de
son
chiffre
d’affaire.
Il
considère
que
ses
clients
«
s’ils
n’achètent
pas
les
fruits
et
légumes
moches,
achèterons
les
calibrés,
et
cela
est
beaucoup
plus
rentable
pour
[lui]
».
Cette
utopie
de
lutte
contre
le
gaspillage
alimentaire
ne
dure
donc
pas
bien
longtemps,
la
réalité
économique
prend
bien
souvent
le
dessus
sur
les
enjeux
écologiques.
Les
répercussions
sur
le
groupe
Cette
campagne
de
lutte
contre
le
gaspillage
alimentaire
constitue
un
réel
succès
pour
le
groupe.
Elle
a
des
répercussions
considérables
tant
sur
le
plan
du
gaspillage
(au
niveau
du
producteur,
du
distributeur
mais
aussi
du
consommateur)
que
sur
l’image
d’Intermarché.
La
réussite
de
ce
projet,
pourtant
à
caractère
occasionnel,
a
donné
à
Intermarché
un
nouveau
souffle,
une
nouvelle
dynamique
traduite
par
une
reconduction
du
projet
sur
plusieurs
magasins
et
sur
du
long
terme.
Le
groupe
a
donc
su
tirer
involontairement
des
points
positifs
quant
à
l’image
de
celui-‐ci
qui
est
devenu
aujourd’hui
un
acteur
engagé
dans
le
développement
durable
dans
l’esprit
du
consommateur.
Ainsi,
cette
lutte
a
été,
sans
le
vouloir
(ou
presque),
un
réel
coup
de
communication
dont
Intermarché
a
su
en
tirer
de
réels
bénéfices.
Le
succès
de
ce
projet
tient
à
la
sensibilité
du
consommateur
face
au
gaspillage
alimentaire
et/ou
à
la
forte
réduction
de
prix
sur
certains
de
ces
aliments.
Une
lutte
qui
a
permis
de
fidéliser
ceux
qui
étaient
déjà
sensible
à
cette
problématique
mais
aussi
à
attirer
des
prospects
sensibles
ou
engagés
dans
cette
lutte.
Même
si
cette
campagne
a
pu
être
instaurée
pour
redorer
l’image
d’Intermarché,
ce
qui
est
important
c’est
que
chaque
jour,
des
centaines
de
kilos
de
fruits
et
légumes
moches,
mais
pourtant
comestibles,
sont
sauvés
et
ne
sont
pas
jetés
à
la
poubelle.