5. En quelques mots …
Ce bilan de l’activité du tourisme en 2010 restitue les principaux résultats du dispositif d’observation
statistique piloté par la DGCIS1. Il est articulé en deux volets :
- le volet « offre » s’appuie sur l’enquête Insee-DGCIS auprès des entreprises d’hébergement touristique
(enquête « fréquentation ») ;
- le volet « demande » repose sur deux enquêtes DGCIS-Banque de France : l’une (SDT) auprès des
touristes français, l’autre (EVE) auprès des touristes étrangers en France.
Ce bilan reprend également les deux « 4 pages » de la DGCIS réalisés sur la base des trois enquêtes sur
chacun de ces volets.
Dans ce bilan, sauf mention expresse, les allers-retours dans la journée ne sont pas pris en
compte.
Embellie pour les hôtels, beau fixe pour les campings
La fréquentation hôtelière est repartie à la hausse en 2010 : elle a augmenté de 2,3 % par rapport à 2009
(- 4,9 % l’année précédente), tirée par le tourisme d’affaires (+ 4,6 %). L’année 2010 est également
marquée par le retour des clientèles étrangères (+ 2,8 %) après un fort recul en 2009 (- 11,1 %) lié à la
crise économique mondiale. Il s’agit des clientèles lointaines, notamment en provenance des économies
émergentes, la fréquentation hôtelière des clientèles européennes ayant globalement stagné (- 0,2 %)
et même reculé d’un point hors la clientèle russe. La fréquentation de la clientèle française s’est accrue,
quant à elle, de 2,0 % en 2010 après un recul de 1,4 % en 2009. Toutefois, le niveau de fréquentation record
atteint en 2007 (198,9 millions de nuitées) n’a pas été retrouvé en 2010 (192,2 millions de nuitées).
Moins de voyages mais plus de dépenses pour les touristes français
En 2010, le taux de départ des Français pour motif personnel (75,9 %) a baissé de 2,1 points par rapport
à 2009. Le nombre de voyages réalisés (197,5 millions) a donc diminué (- 2,3 %). Néanmoins, ce constat
doit être tempéré par des signes de reprise de l’activité : d’abord, les touristes résidents ont sensiblement
allongé leurs séjours, de sorte que le nombre des nuitées (1,14 milliard en 2010) n’a reculé que de 1,4 % ;
ensuite, le poids de l’hébergement marchand s’est accru ; enfin, la dépense a augmenté fortement
(4,9 %). On renoue ainsi avec la situation, régulièrement observée avant la crise, d’une divergence entre
stabilité, voire recul, des nuitées et forte croissance des dépenses, largement du fait - avant la crise -
d’une hausse des prix.
Cette situation reflète exclusivement celle des voyages en métropole (près de 90 %). Elle est différente
pour les voyages à l’étranger : leur nombre s’est accru (+ 1,5 %), celui des nuitées davantage (+ 3,3 %)
et le montant des dépenses plus encore (+ 5,3 %).
L’activité des touristes étrangers en France se stabilise après deux années
de fort recul
Dans un contexte de nette reprise du tourisme international en 2010, les arrivées de touristes étrangers en
France (76,8 millions) se sont stabilisées, comme en Espagne. Un léger allongement des voyages a permis
une croissance modérée (+ 0,5 %) du nombre de nuitées (515 millions) par rapport à 2009. Mais les touristes
étrangers ont un peu plus sensiblement réduit leurs dépenses journalières (- 1,1 %), en même temps que
la part de l’hébergement marchand. Leur dépense totale2 sur le territoire national a donc légèrement reculé
(- 0,6 %), passant de 30,6 en 2009 à 30,4 milliards d’euros en 2010.
Le dynamisme des arrivées, nuitées et dépenses en France des touristes allemands et des BRIC3 a été
contrebalancé par les difficultés d’autres clientèles, notamment européennes.
1
En partenariat avec l’Insee et la Banque de France. Les résultats présentés dans ce document n’engagent cependant que la DGCIS.
2
Hors transport international.
3
Brésil, Russie, Inde, Chine.
6.
7. Sommaire
█ Bilan de l’offre touristique 2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Premier bilan de la fréquentation hôtelière en 2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Bilan détaillé de la fréquentation hôtelière en 2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1. La fréquentation hôtelière, tirée par la reprise du tourisme d’affaires, est repartie à la hausse en 2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2. Retour des clientèles étrangères, en particulier des clientèles lointaines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
3. La région capitale en tête de la hausse de fréquentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
4. Fort dynamisme de l’hôtellerie haut de gamme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
4 pages DGCIS-INSEE : Le tourisme en 2010, embellie pour les hôtels, beau fixe pour les campings... . . 17
█ Bilan de la demande touristique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Bilan 2010 du tourisme des résidents (enquête SDT) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Bilan détaillé de l’activité touristique des résidents en 2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1. En 2010, les Français sont moins nombreux à être partis en voyage pour motif personnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2. Moins de voyages en France, en particulier en court séjour, mais plus de voyages à l’étranger. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3. La plupart des régions françaises ont pâti du recul des arrivées ; celles-ci se sont néanmoins maintenues
dans les espaces urbains et les stations de ski . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
4. La hausse du nombre de voyages à l’étranger a bénéficié à tous les continents sauf l’Afrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
5. L’allongement de la durée des voyages, surtout à l’étranger, a limité le recul global des nuitées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
6. La part des nuitées en hébergements marchands a progressé en 2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
7. Légère diminution des voyages par la route . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
8. En 2010, les Français ont dépensé nettement plus au cours de leurs voyages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Premier bilan 2010 du tourisme des étrangers en France (enquête EVE) . . . . . . . . . . . . . 33
Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Bilan 2010 détaillé du tourisme des étrangers en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
1. Nette reprise du tourisme international en 2010. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2. Stabilisation pour la France et l’Espagne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3. Les arrivées en France : fort rebond des clientèles allemande et des BRIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
3.1. Retour en force des clientèles allemandes et des BRIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
3.2. Nouveau recul des autres clientèles européennes ainsi que des arrivées d’Afrique et des États-Unis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
4. Globalement, les nuitées augmentent peu mais les situations sont très contrastées, notamment du fait
des variations des durées de séjours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
4.1 Globalement, un léger allongement des séjours génère 2,7 millions de nuitées de plus qu’en 2009 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
4.2 Les touristes allemands et des BRIC ont peu allongé leurs séjours en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
4.3 Outre celle des BRIC, la fréquentation de certaines clientèles, notamment européennes, a pâti d’une réduction de la durée des séjours . . . . . . 38
4.4 L’allongement des séjours a joué fortement pour d’autres clientèles : Royaume-Uni, Pays-Bas, États-Unis et Afrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
5. La part de l’hébergement marchand se réduit à nouveau … . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
6. … contribuant ainsi à une légère baisse de la dépense des touristes étrangers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
Zoom 1 : La part des touristes étrangers en transit diminue régulièrement depuis plusieurs années . . . . 45
Zoom 2 : Les voyages de 2 à 7 nuitées occupent une part grandissante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
4 pages DGCIS : Le tourisme en 2010, moins de voyages mais plus de dépenses pour les Français,
activité stable pour les étrangers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .47
█ Annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
Bilan du tourisme en 2010 7
11. Premier bilan de la fréquentation hôtelière en 2010
Synthèse
La fréquentation hôtelière est repartie à la hausse en 2010 : elle a augmenté de 2,3 %1 par rapport
à 2009 (- 4,9 % l’année précédente), tirée par le tourisme d’affaires (+ 4,6 %). L’année 2010 est
également marquée par le retour des clientèles étrangères (+ 2,8 %) après un fort recul en 2009
(- 11,1 %) lié à la crise économique mondiale. Il s’agit des clientèles lointaines, notamment en
provenance des économies émergentes, la fréquentation hôtelière des clientèles européennes ayant
globalement stagné (- 0,2 %) et même reculé d’un point hors la clientèle russe. La fréquentation de
la clientèle française s’est accrue, quant à elle, de 2,0 % en 2010 après un recul de 1,4 % en 2009.
Toutefois, le niveau de fréquentation record atteint en 2007 (198,9 millions de nuitées) n’a pas été
retrouvé en 2010 (192,2 millions de nuitées).
La fréquentation hôtelière2 est repartie à la hausse en 2010 : elle a augmenté de 2,3 % par rapport à 2009 (- 4,9 %
l’année précédente), tirée par le tourisme d’affaires (+ 4,6 %) plus touché que le tourisme de loisir par la crise
économique en 2009 (-6,2 % contre -3,9 %). La fréquentation au cours de la saison pré-estivale et estivale (mai à
septembre) a été soutenue (+ 2,9 % par rapport à 2009). Toutefois, le niveau de fréquentation record atteint en 2007
(198,9 millions de nuitées) n’a pas été retrouvé en 2010 (192,2 millions de nuitées).
La fréquentation de la clientèle française s’est accrue de 2,0 % en 2010 après un recul de 1,4 % en 2009. Toutefois,
si cette fréquentation a davantage contribué que celle des clientèles étrangères à la progression globale de la
fréquentation hôtelière (1,3 point contre 1,0 point), c’est en raison d’un volume nettement plus important des nuitées
(deux tiers du total). L’année 2010 est en effet marquée par le retour des clientèles étrangères (+ 2,8 %) après un
sérieux recul en 2009 (- 11,1 %) lié à la crise économique mondiale.
L’afflux des clientèles lointaines, notamment en provenance des économies émergentes, est particulièrement fort :
+ 45,1 % pour les nuitées des touristes chinois, + 28,1 % pour celles des Russes ou des Sud-américains ou encore
+ 23,0 % pour celles les touristes du Proche et Moyen-Orient.
Par contre, la fréquentation hôtelière des clientèles européennes a globalement stagné (- 0,2 %) et même reculé d’un
point hors la clientèle russe. Les situations sont contrastées selon les pays. Le nouveau recul de la fréquentation
des clientèles britannique (- 6,7 %), néerlandaises (– 7,1 %), belges (-1,9 %) et italiennes (-1,8 %) n’a été que
partiellement compensé par le retour des clientèles allemandes (+ 1,6 %), espagnoles (+ 3,3 %) et d’Europe du
Nord3 (+ 9,6 %).
Les espaces urbains sont à l’origine d’une grande partie de la croissance de la fréquentation hôtelière, en particulier
l’Île-de-France (nuitées en hausse de 5,7 %) : outre l’attraction habituelle qu’exerce la région capitale sur les clientèles
étrangères, les hôtels franciliens ont aussi bénéficié cette année d’une hausse de fréquentation remarquable de la
clientèle française (+ 8,6 %), liée en partie à la reprise du tourisme d’affaires.
L’hôtellerie haut de gamme – 4 étoiles, 4 étoiles plus et 5 étoiles (catégorie qui se déploie progressivement jusqu’à
mi-2012) – est particulièrement dynamique : une offre de chambres en extension notable (+ 4,6 % par rapport à
2009), une croissance de la demande à deux chiffres (+ 11,6 %) et, au final, le taux d’occupation des chambres
le plus élevé de l’hôtellerie (65,1 % contre 59,4 % en moyenne). Les hôtels haut de gamme attirent d’abord les
clientèles étrangères, notamment les clientèles lointaines : les touristes internationaux ont réalisé 61,7 % des nuitées
du secteur en 2010.
1
Données consolidées. Les données définitives seront disponibles en avril prochain. La révision sera vraisemblablement faible.
2
En métropole.
3
Danemark, Suède, Norvège, Finlande, Islande.
Bilan de l’offre touristique 2010 11
12. Bilan détaillé de la fréquentation hôtelière en 2010
1. La fréquentation hôtelière, tirée par la reprise du tourisme d’affaires,
est repartie à la hausse en 2010
La fréquentation hôtelière est repartie à la hausse en 2010 avec une croissance du volume des nuitées de 2,3 %
par rapport à 2009, tirée par la reprise du tourisme d’affaires (+ 4,6 %) plus touché que le tourisme de loisir par la
crise économique en 2009 (-6,2 % contre -3,9 %). Ainsi en 2010 ce dernier a représenté 43,9 % de l’ensemble des
192,2 millions de nuitées réalisées dans les hôtels métropolitains. Néanmoins, la hausse de la fréquentation hôtelière
n’a pas permis d’effacer complètement la forte baisse enregistrée en 2009 (- 4,9%) qui avait largement entamé le
record de nuitées de 2007 (198,9 millions).
En 2010, seuls les mois de janvier (- 2,3 %) et de décembre (- 1,3 %), traditionnellement creux pour l’activité hôtelière,
ont été en recul par rapport à 2009 alors que la fréquentation avait été en recul chaque mois de l’année 2009
(graphique 1). La fréquentation a évolué favorablement au cours des dix autres mois de l’année 2010, en particulier
au cours de la saison pré-estivale et estivale (+2,9 % entre mai-septembre 2010 et la même période de 2009).
Néanmoins, entre un début d’été prometteur (+ 5,9 % en juin et + 2,9 % en juillet) et une bonne fin de saison
(+ 3,8 % en septembre), le mois d’août a plutôt été en demi-teinte (+ 0,2 %).
Graphique 1 : Évolution de la fréquentation hôtelière depuis 2007
(Glissement annuel* en %)
* Nombre de nuitées d’un mois m de l’année n rapporté au nombre de nuitées du même mois m de l’année n-1.
Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux.
2. Retour des clientèles étrangères, en particulier des clientèles lointaines
La fréquentation de la clientèle française s’est accrue de 2,0 % en 2010 après - 1,4 % en 2009 (tableau 1). Toutefois,
si elle a davantage contribué à la progression globale des nuitées que les clientèles étrangères (1,3 point contre 1,0
point), c’est en raison du volume important de ses nuitées (deux tiers du total).
L’année 2010 a été marquée par le retour des clientèles étrangères (+ 2,8 %) dont le recul, lié à la crise économique
mondiale, avait été très fort en 2009 (- 11,1 %). L’embellie a été particulièrement marquée entre mai et septembre
(+ 5,0 % en moyenne par rapport à 2009). En avril, l’éruption du volcan islandais Eyjafjöll a eu un impact sur
l’évolution de la fréquentation étrangère (- 2,2 %).
12 Bilan de l’offre touristique 2010
13. Les évolutions des clientèles européennes et des clientèles lointaines sont contrastées. La fréquentation des
clientèles lointaines, en particulier en provenance des économies émergentes, a enregistré des progressions à deux
chiffres : + 45,1 % pour les nuitées des touristes chinois, + 28,1 % pour celles des Russes ou des Sud-américains
ou encore + 23,0 % pour celles les touristes du Proche et Moyen-Orient. L’augmentation des nuitées des clientèles
lointaines plus traditionnelles, comme le Japon et les Etats-Unis, est plus mesurée (respectivement + 3,8 % et
+ 3,3 %).
En dehors de la clientèle russe, la fréquentation des clientèles européennes (près des trois quarts des clients
étrangers) est moins bien orientée, et 2010 apparaît comme une année blanche. Néanmoins, là aussi les situations
diffèrent suivant les pays : la fréquentation britannique n’a cessé de diminuer au cours de l’année (- 6,7 % par rapport
à 2009), directement impactée par la dépréciation de la livre sterling vis-à-vis de l’euro. La clientèle britannique
reste néanmoins la première clientèle étrangère en 2010 avec près de onze millions de nuitées. D’autres clientèles
européennes parmi les plus importantes sont aussi en recul : les clientèles néerlandaise (- 7,1 %), belge (- 1,9 %),
italienne (- 1,8 %) et suisse (- 1,3 %). A contrario, les clientèles allemandes et espagnoles ont réalisé davantage de
nuitées qu’en 2009 (respectivement + 1,6 % et + 3,3 %), ainsi que les clientèles d’Europe du Nord (+ 9,6 %).
Tableau 1 : Évolution 2010/2009 des nuitées selon le pays de résidence de la clientèle
en %
Poids
Évolution des nuitées
Pays de résidence des clientèles
2010 / 2009
(nuitées en 2010)
Total 2,3 100,0
France 2,0 66,2
Étranger 2,8 33,8 100,0
Europe -0,2 73,1
dont Royaume-Uni -6,7 16,6
Italie -1,8 9,8
Allemagne 1,6 9,2
Espagne 3,3 7,8
Belgique -1,9 8,1
Pays-Bas -7,1 5,0
Suisse -1,3 3,7
Danemark, Suède, Norvège, Finlande, Islande 9,6 2,7
Russie 28,1 2,5
Amériques 8,9 13,7
dont États-Unis 3,3 8,8
Amérique centrale et du Sud 28,1 3,4
Asie et Océanie 16,0 11,5
dont Chine 45,1 1,8
Japon 3,8 3,8
Proche et Moyen-Orient (y c. Égypte) 23,0 2,1
Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux.
3. La région capitale en tête de la hausse de fréquentation
La hausse de la fréquentation en 2010 a surtout bénéficié aux espaces urbains (nuitées en hausse de + 3,6 %),
l’Île-de-France en tête (+ 5,7 %). La région capitale, qui totalise 34 % des nuitées métropolitaines, a été la première
contributrice (+ 1,9 point) à la croissance globale. La crise économique mondiale avait lourdement pesé sur la
fréquentation hôtelière de la région en 2009 (- 5,9 %). Si les clientèles étrangères ont continué à être plus nombreuses
dans les hôtels franciliens en 2010 (51,4 % de l’ensemble, + 3,1 % par rapport à 2009), la clientèle française, en
particulier pour tourisme d’affaires, a fait la différence en 2010 (+ 8,6 % par rapport à 2009).
Bilan de l’offre touristique 2010 13
14. Tableau 2 : Évolution 2010/2009 des nuitées dans les régions
Évolution des nuitées 2010 / 2009 (en %) Contribution à
l’évolution totale
Total Français Étrangers des nuitées
France 2,3 2,0 2,8 2,3
Alsace 1,5 -0,1 4,2 0,0
Aquitaine 2,1 1,4 6,4 0,1
Auvergne 1,2 0,8 5,2 0,0
Basse-Normandie 0,9 0,4 3,0 0,0
Bourgogne 5,2 4,1 7,8 0,1
Bretagne -1,0 -1,7 3,0 0,0
Centre -0,3 -0,8 1,4 0,0
Champagne-Ardenne 0,9 0,8 1,1 0,0
Corse 3,3 5,5 -2,6 0,0
Franche-Comté 1,7 1,9 0,6 0,0
Haute-Normandie -3,8 -4,2 -1,9 -0,1
Île-de-France 5,7 8,6 3,1 1,9
Languedoc-Roussillon 1,5 1,3 2,6 0,0
Limousin -0,7 -0,1 -5,5 0,0
Lorraine 1,8 -0,4 10,5 0,0
Midi-Pyrénées -2,2 -3,9 1,5 -0,1
Nord - Pas-de-Calais -1,1 -0,5 -2,8 0,0
Pays de la Loire -1,2 -1,5 1,6 0,0
Picardie -0,5 1,5 -7,1 0,0
Poitou-Charentes -2,9 -4,1 8,8 -0,1
Provence - Alpes - Côte d’Azur 2,7 2,0 4,2 0,2
Rhône-Alpes -0,6 -0,5 -0,9 -0,1
Note de lecture : la contribution d’une région à l’évolution totale des nuitées est obtenue en multipliant son taux d’évolution par son poids en nuitées.
En 2010, le nombre de nuitées en Île-de-France a augmenté de 5,7 % par rapport à 2009 et la région contribue à 1,9 point de hausse. A contrario, le
nombre de nuitées a diminué de 3,8 % en Haute-Normandie et la région contribue à 0,1 point de baisse.
Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux.
La Bourgogne a aussi tiré son épingle du jeu (+ 5,2 %) mais avec un impact beaucoup plus limité sur la croissance
globale (+ 0,1 point). En Lorraine (+ 1,8 %), le centre Pompidou-Metz, depuis son ouverture mi-mai, a participé à la
forte croissance de la fréquentation étrangère (+ 10,5 %) dans les hôtels de la région.
Dans ce contexte favorable, les baisses de fréquentation, qui concernent plutôt les régions à l’ouest du territoire
(carte 1) mais aussi les espaces de montagne (- 2,1 %), sont peu marquées (tableau 3).
Carte 1 : Évolution 2010/2009 des nuitées dans les régions
Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux.
14 Bilan de l’offre touristique 2010
15. Tableau 3 : Évolution et poids des nuitées par espace touristique
Évolution des nuitées 2010 / 2009 (en %) Poids des nuitées 2010 (en %)
Total Français Étrangers Total Français Étrangers
Littoral 0,9 -0,4 4,2 17,4 71,8 28,2
Montagne -2,1 -2,3 -1,5 6,4 73,4 26,6
Rural -0,4 -1,2 2,5 11,2 76,6 23,4
Urbain 3,6 4,0 2,8 65,1 62,2 37,8
Ensemble 2,3 2,0 2,8 100,0 66,2 33,8
Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux.
4. Fort dynamisme de l’hôtellerie haut de gamme
Le taux d’occupation des hôtels, qui rapporte le nombre de chambres occupées au nombre de chambres offertes,
s’établit à 59,4 % en 2010 (tableau 4), en hausse de 1,3 point par rapport à 2009, sans toutefois atteindre le taux
record de 2007 (61,9 %). Plus précisément, le parc de chambres offertes a été globalement stable (- 0,1 %) et la
hausse du taux d’occupation s’explique par la croissance de la demande de chambres (+ 2,2 %).
En pratique, si toutes les catégories d’hôtels ont profité de la hausse, le milieu de gamme (3 étoiles) et le haut de
gamme (4 étoiles, 4 étoiles luxe et 5 étoiles), avec des taux d’occupation en hausse de + 2,1 points et + 4,1 points,
ont mieux tiré leur épingle du jeu que l’hôtellerie économique (+ 0,4 point). Dans les hôtels 0, 1 et 2 étoiles, l’offre et
la demande de chambres ont diminué, et la hausse du taux provient d’une moindre baisse de la demande.
Tableau 4 : Évolution du taux d’occupation et des nuitées par catégorie d’hôtels
Taux d’occupation Nuitées
Année 2010 Évolution Répartition Évolution
2010/2009 en 2010 2010/2009
Catégories d’hôtels (en %) (en points de %) (en %) (en %)
0 et 1 étoile 60,4 0,7 18,3 0,3
2 étoiles 56,7 0,3 39,5 -0,7
3 étoiles 60,5 2,1 29,4 3,7
4, 4 luxe et 5 étoiles 65,1 4,1 12,8 11,9
Ensemble 59,4 1,3 100,0 2,3
Avertissement : l’ancienne et la nouvelle nomenclature du classement hôtelier (respectivement «de 0 à 4 étoiles et 4 étoiles luxe» et «de 1 à 5 étoiles»)
continuent d’exister en parallèle jusqu’à la fin de la mise en place du nouveau classement, prévue en juillet 2012. Aussi pendant la période transitoire, il
convient d’être prudent sur les commentaires portant sur des évolutions.
Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux.
Au contraire, dans le milieu et surtout dans le haut de gamme, offre et demande de chambres ont progressé. Timide
sur le milieu de gamme, où c’est surtout la demande qui a été moteur, la double dynamique offre-demande est une
caractéristique de la bonne santé de l’hôtellerie de luxe (taux d’occupation de 65,1 %, le plus élevé) : l’extension
notable de l’offre de chambres (+ 4,6 %) répond à une demande en très forte croissance en 2010 (+ 11,6 %). En
2010, le volume de nuitées a ainsi très fortement augmenté dans le haut de gamme (+ 11,9 %), et le secteur totalise
désormais une nuitée hôtelière sur huit (contre une sur neuf en 2009).
Le fort attrait des clientèles étrangères pour le haut de gamme est une autre de ses caractéristiques : leur présence
y est deux fois plus importante (61,7 %) que dans les autres catégories d’hôtels (29,6 %). Les clientèles lointaines
représentent plus de 40 % des nuitées des clientèles étrangères dans le haut de gamme.
Bilan de l’offre touristique 2010 15
16. Graphique 2 : Taux d’occupation (%) des hôtels par catégorie depuis 2007
Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux.
16 Bilan de l’offre touristique 2010
17. Nº 12 - avril 2011
oc
direction générale de la compétitivité
de l’industrie et des services
de la direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services
Le tourisme en 2010
Embellie pour les hôtels, beau fixe pour les campings
Fortement affectée par la crise Une fréquentation en hausse dans Pour l’hôtellerie, la croissance de
économique de 2009, la fréquentation les hôtels et dans les campings 2010 s’appuie sur l’augmentation du nombre
des hôtels redémarre en 2010. Dans de séjours (+ 1,8 %). Pour les campings,
les campings, elle augmente depuis En 2010, le nombre de nuitées elle s’explique par la plus longue durée des
2008. (définitions) progresse de 2,2 % dans séjours sur les emplacements locatifs.
La clientèle étrangère contribue à la les hôtels et de 0,9 % dans les campings Depuis 2008, la fréquentation
hausse de fréquentation de ces deux (tableau 1). Conséquence de la crise des campings est repartie à la hausse,
types d’hébergements. Signe de la économique, les touristes étrangers étaient essentiellement grâce à la clientèle française
reprise économique amorcée début venus moins nombreux en France en 2009 ; (+ 6,9 % en sept ans). Quant à la clientèle
ils y reviennent en partie en 2010. Leur étrangère, elle n’a pas retrouvé son niveau
2010, la clientèle d’affaires fréquente
fréquentation augmente de + 2,8 % pour de 2003.
davantage les hôtels qu’en 2009.
les hôtels, après - 11,1 % en 2009, et de En 2010, la fréquentation dans les
Les hôtels situés en ville, et plus
+ 1,0 % pour les campings, après - 1,1 %. hôtels est comparable à celle des années
particulièrement à Paris, sont les 2005-2006, sans atteindre les hauts
Les touristes français sont également plus
grands bénéficiaires de cette reprise. niveaux de 2007 et 2008. Comme pour
nombreux : + 2,0 % dans les hôtels et
Plus que les années passées, le littoral + 0,8 % dans les campings. La fréquentation les campings, elle est supérieure à celle
atlantique et les massifs montagneux hôtelière de 2010 est donc supérieure à de 2003 (+ 2,2 points), mais avec une
ont attiré les campeurs de 2010. celle de 2009 et ce presque tous les mois : clientèle étrangère moins présente qu’en
Hôtels ou campings, les établis- mars, après de mauvais résultats en 2008 2003 ou 2007.
sements les plus confortables sont et 2009, retrouve quelques couleurs ; il
plus recherchés. Et au sein des en est de même pour juin et juillet avec L’hôtellerie profite du retour
campings, les clients se tournent de respectivement + 5,9 % et + 2,9 %. Dans de la croissance
plus en plus vers les emplacements les campings, c’est en juillet et en août que
avec habitations légères (chalets, la progression est la plus marquée, le début En 2010, 192,2 millions de nuitées
bungalows, etc.). et la fin de la saison étant comparables à ont été passées dans les hôtels, pour
ceux de 2009. 105,5 millions de séjours. La durée moyenne
1. Fréquentation touristique dans les hôtels et les campings en France métropolitaine
Nuitées* Séjours*
Nombre Évolution Évolution 2009-2010 des nuitées Nombre Évolution
2009-2010 de séjours 2009-2010 Durée moyenne des séjours
de nuitées des touristes en provenance...
en 2010 du nombre en 2010 du nombre
de nuitées (en millions) de séjours 2009 2010
(en millions) de France de l'étranger
(en %) (en %) (en nuitées) (en nuitées)
(en %) (en %)
Hôtels
Année 2010 192,2 2,2 2,0 2,8 105,5 1,8 1,81 1,82
Saison** 2010 100,3 2,9 1,7 5,0 54,0 2,5 1,85 1,86
Campings (saison** 2010) 103,8 0,9 0,8 1,0 19,2 -0,1 5,33 5,41
Emplacements nus* 61,6 -3,3 -5,2 -0,2 13,4 -3,0 4,61 4,61
Emplacements locatifs* 42,2 7,5 8,9 3,7 5,8 7,0 7,15 7,23
Ensemble (saison** 2010) 204,1 1,9 1,3 3,0 73,2 1,8 2,78 2,79
* Voir définitions.
** Saison : période de mai à septembre.
Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux, enquêtes de fréquentation hôtelière et dans les campings.
V
Bilan de l’offre touristique 2010 17
18. des séjours reste stable : un peu moins de 2. Parc et fréquentation des hôtels
deux nuitées. La hausse de la fréquentation
n’a pas permis d’effacer complètement la Parc Fréquentation* Taux d'occupation*
forte baisse de 2009 (- 4,9 %), ni, a fortiori, Nombre Évolution Nombre Évolution Taux Évolution
de retrouver le niveau record de fréquentation Catégorie de chambres 2009-2010 de nuitées 2009-2010 en 2010 2009-2010
au 1er janvier en 2010
de 2007 (198,9 millions de nuitées). 2011 (en %) (en millions) (en %) (en %) (en points)
L’augmentation du nombre de nuitées
passées par la clientèle d’affaires dans les 0 et 1 étoile 107 183 -4,5 35,1 0,3 60,4 0,7
hôtels (+ 4,6 %) explique à elle seule 87 % 2 étoiles 258 731 -2,1 75,9 -0,7 56,7 0,3
de la croissance de 2010. Cela reflète la 3 étoiles 175 838 2,0 56,5 3,7 60,5 2,1
4 et 5 étoiles 69 857 5,4 24,6 12,0 65,1 4,1
sortie de crise économique amorcée début
2010. La clientèle étrangère a également Ensemble 611 609 -1,2 192,2 2,2 59,4 1,3
été un moteur de cette reprise. Avec une * Voir définitions.
Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux, enquête de fréquentation hôtelière.
augmentation des nuitées de 2,8 %, elle
contribue à 40 % de la croissance. En 2010,
la fréquentation de la clientèle française Campings : le choix du confort 2 étoiles, contre + 2,0 % et + 2,6 % pour les
augmente moins (+ 2,0 %), mais elle plus fréquent... 3 et 4 étoiles (tableau 4).
contribue davantage à la croissance (pour Là encore, les campings adaptent leur
60 %) : avec 127,3 millions de nuitées, elle 103,8 millions de nuitées ont été offre : dans un contexte général de réduction
représente en effet les deux tiers des nuitées passées dans les campings entre mai et (- 1,0 % toutes catégories confondues), seule
des hôtels. septembre 2010, contre 102,9 millions l’offre des 4 étoiles reste stable. En 2010,
Toutes les catégories d’hôtels profitent au cours de la même période en 2009. les campings de 3 et 4 étoiles offrent 59 %
de la reprise de la fréquentation. Et, en 2010, D’un côté, la fréquentation touristique des des emplacements et concentrent 72 % de
leurs taux d’occupation augmentent, mais emplacements nus diminue de 3,3 % alors la fréquentation.
restent inférieurs à ceux de 2007 et 2008. que, de l’autre, celle des emplacements Les campings les plus confortables
Le nombre de nuitées augmente de 3,7 % locatifs augmente de 7,5 %. Il s'agit d'une sont également les plus équipés en
pour les 3 étoiles et de 12,0 % pour les 4 et évolution structurelle. emplacements locatifs : 41,6 % des
5 étoiles. Ces hôtels haut de gamme ont à Seule l’année 2009 fait figure emplacements sont locatifs dans les 4
la fois pu développer leur parc et leur taux d’exception : en effet, au plus fort de la crise étoiles, contre 10,7 % dans les établissements
d’occupation. À l’inverse, les hôtels de 0 à 2 économique, la fréquentation touristique d’une étoile. Ce mouvement s’amplifie,
étoiles ont dû réduire leur offre pour pouvoir sur les emplacements nus avait, elle puisqu’en 2010 les deux tiers des nouveaux
accroître leur rentabilité (tableau 2). aussi, progressé de 3 %. Les gestionnaires emplacements locatifs sont créés dans les
d’établissement accompagnent ces campings 3 et 4 étoiles.
Afflux de la clientèle étrangère évolutions, en réduisant leur offre en Comme le nombre d’emplacements
lointaine dans les hôtels emplacements nus (- 2,6 % après - 2,2 % diminue et que la fréquentation des campings
en 2009) et en augmentant de 4,5 % progresse, les taux d’occupation augmentent
L’afflux de la clientèle étrangère les capacités en emplacements locatifs. (+ 0,3 point), mais seuls les établissements
lointaine (tableau 3), notamment en Deux tiers des emplacements locatifs les plus confortables en bénéficient.
provenance des nouvelles puissances supplémentaires sont situés dans trois
économiques, est particulièrement fort : régions : Languedoc-Roussillon, Aquitaine ... et des séjours plus longs
+ 45 % pour les nuitées des touristes chinois et Rhône-Alpes.
entre 2009 et 2010, + 28 % pour les Sud- Tout comme pour les hôtels, la 19,2 millions de touristes (12,1 millions
Américains ou encore + 23 % pour les fréquentation des campings les moins étoilés en provenance de la France et 7,1 millions
touristes du Proche et Moyen-Orient. diminue, alors que celle des établissements de l’étranger) ont fréquenté les campings
Les nuitées des clients européens sont de haut standing progresse : respectivement de la métropole en 2010. Les séjours durent
en légère baisse par rapport à 2009 (- 0,2 %). - 3,3 % et - 2,4 % pour les campings de 1 et en moyenne 5,4 nuitées. Le nombre de
Là encore, la fréquentation des Européens
les plus éloignés de la France augmente le
plus : + 9,6 % pour les nuitées des touristes 3. Provenance des clientèles étrangères des hôtels
des pays du Nord de l’Europe, + 13,2 % pour
Nuitées* en 2010 Évolution 2009-2010
ceux des pays d’Europe centrale et orientale Provenance
(en millions) (en %)
et + 28,3 % pour les Russes.
Europe 47,5 -0,2
À l’inverse, la clientèle plus habituelle dont Royaume-Uni 10,8 -6,7
des pays limitrophes est moins présente Allemagne 6,0 1,7
qu’en 2009. Les nuitées de la clientèle du Italie 6,4 -1,8
Royaume-Uni, traditionnellement la plus Belgique 5,2 -1,9
importante, diminuent encore fortement en Espagne 5,1 3,3
2010 (- 6,7 %). En 2005, elles représentaient Amériques 8,9 9,1
dont États-Unis 5,7 3,4
21,7 % des nuitées étrangères en France, et
Asie et Océanie 7,4 15,7
seulement 16,6 % en 2010. Seules l’Espagne dont Chine 1,1 44,8
et l’Allemagne font exception, leur Afrique 1,1 7,0
fréquentation progressant respectivement Ensemble 65,0 2,8
de + 3,3 % et de + 1,7 % sur un an.
* Voir définitions.
Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux, enquête de fréquentation hôtelière.
II
18 Bilan de l’offre touristique 2010
19. touristes reste stable, c’est l’allongement
Provenance des clientèles étrangères des campings
de la durée des séjours qui fait croître la
fréquentation des campings. Les séjours
sur emplacements locatifs, d’une durée Danemark
plus importante, sont préférés aux séjours
sur emplacements nus. En 2010, quel que Espagne
soit le type d’emplacement, les séjours des
étrangers ont été plus longs qu’en 2009, Suisse
tandis que ceux des Français étaient de plus Nuitées* 2010
courte durée. Italie Nuitées* 2009
Un tiers des touristes fréquentant les
campings sont étrangers. Parmi eux, 98 % Belgique
sont des Européens, dont 42 % originaires
des seuls Pays-Bas (graphique). Entre Allemagne
2009 et 2010, la fréquentation des touristes
Royaume-Uni
étrangers progresse, hormis pour ceux
originaires d’Allemagne. Fait marquant, à
Pays-Bas
l’inverse de ce qui se passe dans l’hôtellerie,
les Britanniques reviennent passer leurs 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
vacances dans les campings français, après en millions de nuitées
une année de recul important.
* Voir définitions.
Sources : Insee, DGCIS, enquête de fréquentation dans les campings.
Record de fréquentation pour
les hôtels d’Île-de-France
Pour l’hôtellerie, l’année 2010 d’un afflux de clientèle. Enfin, les massifs pour combler le recul de la fréquentation
s’avère particulièrement bonne en Île-de- montagneux, et tout particulièrement les des Français.
France (+ 5,7 % de fréquentation) sous Pyrénées (- 7,2 %), sont moins prisés La fréquentation sur le littoral
l’afflux conjugué des clientèles françaises qu’en 2009. méditerranéen diminue en 2010 : les
et étrangères (carte 1). Avec 66 millions campings de la région PACA comptent
de nuitées en 2010, la région capitale Campings : une saison favorable en effet 3,6 % de nuitées en moins,
contribue à elle seule à 85 % de la hausse sur le littoral atlantique contrairement aux hôtels de cette région.
de fréquentation en métropole. Après la Cette désaffection est le fait des touristes
baisse de 2009, l’Île-de-France atteint Dans les campings, la saison d’été français comme des touristes étrangers.
ainsi son plus haut niveau de fréquentation 2010 est très positive pour le littoral En Languedoc-Roussillon et en Corse, la
depuis 2005. atlantique. L’activité touristique a été fréquentation est restée proche du niveau
La région Provence - Alpes - Côte particulièrement favorable en Aquitaine, atteint en 2009.
d’Azur (PACA) est la deuxième par ordre Pays de la Loire et Basse-Normandie grâce, La saison 2010 a également été
d’importance en termes de fréquentation notamment, à une présence plus importante favorable en montagne : 1,7 % de nuitées
pour l’hôtellerie. Son nombre de nuitées des touristes étrangers (carte 2). Seul Poitou- supplémentaires pour l’ensemble des
croît de 2,7 %, ce qui ne compense qu’en Charentes fait exception : son image aura massifs et 3,2 % en plus pour les seuls
partie la baisse de 6,4 % de l’année sans doute été affectée ponctuellement par touristes en provenance de l’étranger.
précédente. Les Français, mais davantage les ravages de la tempête Xynthia, fin février L’espace rural et l’espace urbain ont
encore les étrangers, y sont venus en plus 2010. Les étrangers y sont certes venus en enregistré respectivement des hausses de
grand nombre. plus grand nombre, mais pas suffisamment 2,5 % et 2,2 %.
En Rhône-Alpes, troisième région
« hôtelière », la fréquentation des touristes
français, mais également étrangers, baisse
légèrement (- 0,6 % et - 0,8 %), et ce à l’instar
de l’ensemble des régions de montagne.
Dans les autres régions, la 4. Parc et fréquentation des campings
fréquentation hôtelière est plus dynamique Parc Fréquentation* Taux d'occupation*
à l’est de l’Île-de-France. Elle est
Nombre Évolution Nombre Évolution Taux Évolution
particulièrement élevée en Bourgogne d'emplacements 2009-2010 de nuitées 2009-2010 en 2010 2009-2010
Catégorie
(+ 5,2 %), grâce à une forte augmentation au 1er janvier en 2010
de la fréquentation des étrangers (+ 7,8 %). 2011 (en %) (en millions) (en %) (en %) (en points)
Dans les régions de la moitié ouest de la
0 et 1 étoile 47 699 -2,8 4,2 -3,3 25,8 -0,6
France, la fréquentation diminue. Seules
2 étoiles 237 307 -1,8 25,1 -2,4 29,2 -0,5
l’Aquitaine et la Basse-Normandie font 3 étoiles 267 763 -0,7 42,6 2,0 35,6 0,6
exception. 4 étoiles 147 176 0,0 32,0 2,6 44,1 1,1
Après la forte baisse de 2009, l’espace Ensemble 699 945 -1,0 103,8 0,9 34,9 0,3
urbain suscite de nouveau l’intérêt des
touristes (+ 2,4 %). Sur le littoral, seules la * Voir définitions.
côte méditerranéenne et la Corse bénéficient Sources : Insee, DGCIS, enquête de fréquentation dans les campings.
III
Bilan de l’offre touristique 2010 19
20. 1. Fréquentation* dans les hôtels en 2010 2. Fréquentation* dans les campings en 2010
selon les régions selon les régions
Évolution 2009-2010 Évolution 2009-2010
Plus de 3 % Plus de 3 %
De 0 à 3 % De 0 à 3 %
Moins de 0 % Moins de 0 %
Nuitées (en millions) Nuitées (en millions)
60 20
30 10
6 2
* Voir définitions.
Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux, enquête de fréquentation * Voir définitions.
hôtelière. Sources : Insee, DGCIS, enquête de fréquentation dans les campings.
Sources Définitions Bibliographie
L’enquête de fréquentation hôtelière Les nuitées (ou fréquentation) - Pallez D., « 2009 : une saison très favorable
est effectuée mensuellement auprès des correspondent au nombre total de nuits pour les campings, une année difficile pour
hôtels de tourisme classés (de 0 à 5 étoiles) passées par les clients dans un hôtel ou un l’hôtellerie », Insee Première n° 1296, mai
et des hôtels de chaîne (classés ou non). Elle camping ; un couple séjournant trois nuits 2010.
est réalisée conjointement par l’Insee et la consécutives dans un hôtel compte ainsi pour - Doguet B., « 2009 : une année difficile
direction générale de la Compétitivité, de six nuitées, de même que six personnes ne pour l’hôtellerie de tourisme, alors que le
l’Industrie et des Services (DGCIS). Dans séjournant qu’une nuit. La fréquentation camping gagne du terrain », Le 4 pages de
la plupart des régions, elle bénéficie d’une des campings est observée uniquement la DGCIS n° 9, mai 2010.
extension d’échantillon financée par les entre mai et septembre, période autrement - Mémento du tourisme, DGCIS, édition
partenaires locaux du tourisme. appelée saison. 2010 (sortie prévue en mai 2011).
L’enquête de fréquentation dans les Le nombre de séjours (ou arrivées) - Les 4 Pages mensuels de conjoncture
campings (hôtellerie de plein air) relève correspond au nombre de clients hôtelière de la DGCIS.
également d’un partenariat entre l’Insee différents séjournant une ou plusieurs - Le 4 Pages de la DGCIS, « Bilan de l'année
et la DGCIS. L’ensemble des campings nuits consécutives dans le même hôtel touristique 2010 en France » (à paraître).
classés (de 1 à 4 étoiles) possédant au moins ou le même camping.
un emplacement de passage (définitions) Un emplacement de passage est
est interrogé mensuellement au cours un emplacement destiné à une clientèle
de la saison d’été (de mai à septembre). touristique n’y élisant pas domicile. Il
Les campings possédant uniquement des peut être nu ou locatif, c’est-à-dire équipé
emplacements loués à l’année ne sont pas d’un hébergement léger du type chalet,
enquêtés. bungalow, mobile home ou habitation
Les résultats figurant dans cette légère de loisir. Séverine Francastel, DGCIS,
publication sont définitifs pour les Le taux d’occupation est le rapport du Dominique Pallez, Insee
campings ; pour les hôtels, les résultats nombre de chambres (ou d’emplacements)
des deux derniers mois de l’année sont occupées au nombre de chambres (ou
provisoires. Les enquêtes campings ont été d’emplacements) effectivement offertes sur
rénovées en 2003 et les enquêtes hôtels en une période donnée (c’est-à-dire en excluant
Directeur de la publication
2005. Les séries hôtels ont été rétropolées les fermetures saisonnières). Luc Rousseau
jusqu’en 2003.
Rédacteur en chef
François Magnien
Secrétaire de rédaction
Nicole Merle-Lamoot
Pour en savoir plus : Composition par PAO
Brigitte Baroin
Consultez la rubrique « Statistiques et études économiques » du site tourisme.
gouv.fr Direction générale de la compétitivité,
de l'industrie et des services
IV
20 Bilan de l’offre touristique 2010
23. Bilan 2010 du tourisme des résidents (enquête SDT1)
Synthèse
En 2010, le taux de départ des Français pour motif personnel (75,9 %) a baissé de 2,1 points par
rapport à 2009. Le nombre de voyages réalisés (197,5 millions) a donc diminué (- 2,3 %). Néanmoins,
ce constat doit être tempéré par des signes de reprise de l’activité : d’abord, les touristes résidents
ont sensiblement allongé leurs séjours, de sorte que le nombre des nuitées (1,14 milliard en 2010)
n’a reculé que de 1,4 % ; ensuite, le poids de l’hébergement marchand s’est accru ; enfin, la dépense
a augmenté fortement (4,9 %). On renoue ainsi avec la situation, régulièrement observée avant la
crise, d’une divergence entre stabilité, voire recul, des nuitées et forte croissance des dépenses,
largement du fait - avant la crise - d’une hausse des prix.
Cette situation reflète exclusivement celle des voyages en métropole (près de 90 %). Elle est
radicalement différente pour les voyages à l’étranger : leur nombre s’est accru (+1,5%), celui des
nuitées davantage (+ 3,3 %) et le montant des dépenses plus encore (+5,3 %).
En 2010, le taux de départ des Français en voyage pour motif personnel s’est établi à 75,9 %, en baisse de
2,1 points par rapport à 2009. Le calendrier 2010, avec un nombre de jours fériés et de ponts plus réduit qu’en 2009,
a contribué à la diminution du taux de départ en courts séjours.
La baisse du taux de départ en 2010 concerne toutes les catégories de ménages : les ouvriers (- 3,0 points), les
employés (- 3,1 points) et, même s’ils résistent mieux, les ménages dont le chef est un cadre supérieur ou bien
exerce une profession intellectuelle supérieure (- 1,5 point).
Le nombre des voyages réalisés en 2010 est mécaniquement en baisse2 lui aussi (- 2,3 % par rapport à 2009).
Contrairement aux années précédentes, le seuil des 200 millions de voyages pour motif personnel n’a pas été atteint
(197,5 millions de voyages pour motif personnel en 2010). La baisse est donc sensible après une quasi-stabilité en
2009 (- 0,1 % par rapport à 2008).
Selon qu’il s’agit de voyages en métropole ou à l’étranger, les évolutions ne sont pas du tout les mêmes : alors que le
nombre de voyages en métropole s’est replié de 2,8 %, les Français voyagent de plus en plus à l’étranger (+ 1,5 %
en 2010 après + 1,0 % en 2009). Néanmoins, la part de ces voyages reste encore limitée (11 %), de sorte que leur
hausse ne permet pas de compenser la baisse des voyages en métropole.
La baisse des voyages en 2010 n’est pas uniforme sur l’ensemble de l’année : le recul est plus marqué sur la période
estivale, - 3,2 % sur la période juillet-août par rapport à la même période de 2009 et - 4,5 % sur la période de mai à
septembre. La demande de voyages est toutefois repartie au dernier trimestre 2010 (+ 0,8 %).
La majorité des régions ont été concernées par le recul de la demande de voyages des résidents, en particulier
certaines régions emblématiques de l’activité touristique comme PACA, avec une baisse de 5,7 % du nombre de
voyages de résidents dans la région en 2010. A contrario, quelques régions tirent leur épingle du jeu : la Corse
(+ 5,5 %), la Basse-Normandie (+ 3,6 %) ou encore la Lorraine (+ 6,8 %). Le nombre de voyages des Français est
également orienté à la hausse pour la région capitale (+ 1,6 % par rapport à 2009). Avec près de 14 millions de
voyages personnels réalisés en 2010, l’Île-de-France est restée dans le trio de tête des régions touristiques préférées
des Français, derrière Rhône-Alpes (19,9 millions) et PACA (16,2 millions).
En termes d’espaces touristiques, les campagnes continuent à générer le plus de voyages (un tiers du total)
devant les villes et le littoral. Les espaces littoraux ( - 4,1 %), ruraux ( - 3,9 %) et de montagne hors stations
( - 4,4 %) sont en recul. Les villes (stabilité) et les stations de ski (légère hausse des voyages) résistent mieux.
1
Cf Annexe 1, p. 51.
2
La population de référence pour le calcul du taux de départ n’ayant que très peu évolué.
Bilan de la demande touristique 2010 23
24. S’agissant des voyages des touristes français à l’étranger, en dehors de l’Afrique, en recul de 5 %, tous les
autres continents ont bénéficié de la croissance de leur nombre : l’Europe (+ 2,7 %), mais aussi les destinations
plus lointaines, telles l’Amérique (+ 3,3 %) et l’Asie-Océanie (+ 5,2 %). Le Vieux Continent demeure, et de loin,
la principale zone de réception, avec 70 % des voyages des Français à l’étranger. L’Espagne reste leur destination
étrangère favorite, renforçant même sa position en 2010 (+ 6,4 %). Par ailleurs, bénéficiant d’un change favorable,
les Français ont davantage fréquenté la Grande-Bretagne et les États-Unis.
En 2010, les touristes Français ont réalisé un total de 1,14 milliard de nuitées au cours de leurs voyages pour
motif personnel : 940 millions sur le territoire métropolitain et 205 millions à l’étranger. Du fait de voyages plus long
à l’étranger (9,5 nuitées contre 5,3), la part des nuitées en métropole (82,1 %) est moins élevée que la part des
voyages (89,1 %). Comme pour les voyages, l’évolution est à la baisse pour les nuitées, mais celle-ci est moins
marquée : - 1,4 % par rapport à 2009. Selon qu’il s’agit de séjours en métropole ou à l’étranger, les évolutions sont
contrastées : un recul plus marqué des nuitées dans le premier cas (- 2,3 %), une hausse, comme pour les voyages,
dans le second (+3,3 %).
Aussi bien, d’une part, le moindre recul des nuitées par rapport aux voyages en métropole que, d’autre part, leur
plus forte croissance à l’étranger s’expliquent par un allongement de la durée des séjours (+1,0 % au global), plus
marqué pour les voyages à l’étranger (+1,7 %) qu’en métropole (+ 0,5 %).
Autre signe de reprise, l’évolution des nuitées est plus favorable aux hébergements marchands, aussi bien pour
les destinations intérieures qu’à l’étranger. En effet, en 2010, en métropole, les nuitées dans des hébergements
marchands n’ont reculé que de 1,6 % contre - 2,7 % pour les nuitées non marchandes et, à l’étranger, les nuitées
payantes ont augmenté de 3,5 % contre + 2,9 % pour les autres. Au total, toutes destinations confondues, la
fréquentation des hébergements marchands est restée stable quand celle des hébergements non marchands a
baissé (- 2,2 %).
Enfin, la dépense des touristes français a augmenté fortement (4,9 %). On renoue ainsi avec la situation, régulièrement
observée avant la crise, d’une divergence entre stabilité (ou recul) des nuitées et forte croissance des dépenses,
largement du fait - avant la crise - d’une hausse des prix. Cette situation reflète exclusivement celle des voyages en
métropole (près de 90 %).
2
Le taux de départ en voyages pour motif personnel (agrément, santé, étude, etc.) d’une population rapporte le nombre de personnes ayant passé
au moins une nuitée à l’extérieur de leur domicile pour motif personnel à l’ensemble de la population considérée. Ici, on mesure le taux de départ des
personnes résidentes en France de 15 ans ou plus.
3
Dom exclus.
24 Bilan de la demande touristique 2010
25. Bilan détaillé de l’activité touristique des résidents en 2010
1. En 2010, les Français sont moins nombreux à être partis en voyage pour motif personnel
En 2010, le taux de départ des Français en voyage pour motif personnel s’est établi à 75,9 %, contre 78,0 % en 2009
(graphique 1). La part des résidents partis au moins une fois en déplacement touristique (avec une nuit passée hors
du domicile) au cours de l’année est donc en baisse de 2,1 points. Sur la période 2005-2009, le taux de départ avait
oscillé entre 77,4 % et 78,6 % (graphique 2).
Le calendrier 2010, avec un nombre de jours fériés et de ponts plus réduit qu’en 2009, à contribué à la diminution en
courts séjours. Sur l’ensemble de l’année, le taux de départ en court voyage (une à trois nuitées hors du domicile)
a reculé de 3 points, soit deux fois plus que celui des grandes vacances (taux de départ en baisse de 1,5 point
seulement).
Cependant ce constat est seulement valable pour les voyages en France. En effet, ces trois dernières années les
Français ont un peu plus accru le nombre de leurs courts séjours à l’étranger que celui des plus longs (+ 1,6 % en
2010 par rapport à 2009, contre + 1,5 % pour l’ensemble des voyages à l’étranger). La possibilité de réserver par
internet en dernière minute un week-end dans une capitale européenne à des tarifs attractifs contribue sans doute au
développement d’un nomadisme de court séjour à l’étranger : plus des deux tiers des courts voyages à destination
de l’Europe font l’objet d’une réservation totale ou partielle par internet. Le recours à internet pour réserver une ou
plusieurs composantes (hébergement, transport, etc.) du voyage s’amplifie progressivement alors même que la part
des voyages réservés est stable, autour de 40 %. Ainsi, pour la première fois, en 2010 les Français sont passés par
internet pour plus de la moitié des voyages réservés (54 % et + 5 points par rapport à 2009), soit pour plus d’un
voyage sur cinq.
Graphique 1 : Taux de départ* en 2009 et 2010 et évolution 2010/2009 du nombre de voyages* des touristes français
selon la Profession Catégorie Sociale (PCS) du chef de ménage
Taux de départ Évolution du nombre
(en %) de voyages (en %)
100 Taux de départ en 2009 3,0
93,9 Taux de départ en 2010
92,4
90 89,3 Évolution 2010/2009 du nombre de voyages (en %) 2,0
86,9
79,6
80 78,0 75,9 1,0
76,3 1,8 76,5
73,6 71,8 71,1
68,8 69,8
70 0,0
-1,4 -1,2
60 -2,0 -2,3 -1,0
50 -2,0
-4,6
40 -6,2 -3,0
30 -4,0
20 -5,0
10 -6,0
0 -7,0
Agriculteurs Cadres et Professions Employés Ouvriers Inactifs (retraités, Ensemble
exploitants, professions intermédiaires étudiants,
artisans, intellectuelles demandeurs
commerçants et supérieures d'emploi,
chefs d'entreprise personnes au foyer)
* pour motif personnel.
Source : Enquête SDT (DGCIS).
La baisse du taux de départ en 2010 concerne toutes les catégories de ménages, en premier lieu celles des ouvriers
(- 3,0 points) et des employés (- 3,1 points). Ces deux catégories avaient bien résisté aux premiers effets de la crise
en 2009. Même s’ils résistent mieux, les ménages dont le chef est un cadre supérieur ou bien exerce une profession
intellectuelle supérieure sont concernés par la baisse du taux de départ (- 1,5 point).
Bilan de la demande touristique 2010 25
26. La baisse du taux de départ des résidents s’observe dans de nombreuses régions, notamment en Rhône-Alpes
et en Bretagne. Les touristes en provenance de la région PACA on fortement réduit leur mobilité en court séjour
(- 8 points) mais aussi le nombre de leurs voyages plus longs (- 5,1 points). Les Franciliens, plus aisés que la
moyenne, ont mieux résisté et, toutes durées de voyages confondues, sont de nouveau ceux qui partent le plus en
2010, avec un taux de départ de 85,6 %.
Graphique 2 : Évolution du taux de départ des individus selon la PCS du chef de ménage
Source : Enquête SDT (DGCIS).
2. Moins de voyages en France, en particulier en court séjour, mais plus
de voyages à l’étranger
Le nombre des voyages réalisés en 2010 est mécaniquement en baisse3 (- 2,3 % par rapport à 2009) et, contrairement
aux années précédentes, le seuil des 200 millions de voyages pour motif personnel n’a pas été atteint (197,5 millions
de voyages pour motif personnel en 2010). La baisse est donc sensible après une quasi-stabilité en 2009 (- 0,1 %
par rapport à 2008). La baisse du prix du carburant en 2009 avait vraisemblablement contribué à maintenir le volume
des voyages.
Par ailleurs, le recul porte exclusivement sur les voyages en métropole (- 2,8 % DOM exclus) : dans le même
temps, les Français accentuent leur propension à voyager à l’étranger : + 1,5 % en 2010 après + 1,0 % en 2009
(tableau 1). Néanmoins, la part des voyages à l’étranger des résidents reste encore limitée à 11 %, ce qui ne permet
pas de compenser la baisse des voyages en métropole. Celle-ci demeure, et de loin, la destination favorite de ses
habitants : ils y réalisent traditionnellement près de 9 voyages sur 10.
La baisse des voyages des Français en 2010 n’est pas uniforme sur l’ensemble de l’année (graphique 3) : le recul
est plus marqué sur la période estivale, - 3,2 % sur la période juillet-août par rapport à la même période de 2009 et
- 4,5 % sur la période de mai à septembre. La demande de voyages est toutefois repartie au dernier trimestre 2010
(+ 0,8 %).
3
La population de référence pour le calcul du taux de départ n’ayant que très peu évolué.
26 Bilan de la demande touristique 2010
27. Tableau 1 : Voyages, nuitées et durée des séjours des résidents en France* et à l’étranger**
a. Voyages et nuitées
Nombre
Structure Évolution
(en millions) Contribution
2010 2010/2009
(points de %)
2009 2010 (%) (%)
Voyages En France 181 176 89,1 -2,8 -2,5
À l'étranger 21 22 10,9 1,5 0,2
Total 202 198 100 -2,3 -2,3
Nuitées En France 962 940 82,1 -2,3 -1,9
À l'étranger 198 205 17,9 3,3 0,6
Total 1 160 1 144 100 -1,4 -1,4
b. Durée des séjours
Durée moyenne des séjours
(en nuitées) Évolution
2010/2009
2009 2010 (%)
En France 5,31 5,34 0,5
À l'étranger 9,31 9,47 1,7
Total 5,73 5,79 1,0
* Hors DOM.
** y compris DOM.
Source : Enquête SDT (DGCIS).
Graphique 3 : Évolution mensuelle de l’activité touristique (voyages et nuitées) des résidents depuis 2006
Glissement annuel en %*
* Nombre de voyages (de nuitées) d’un mois m de l’année n rapporté au nombre de nuitées du même mois de l’année n-1.
Source : Enquête SDT (DGCIS).
3. La plupart des régions françaises ont pâti du recul des arrivées ; celles-ci se
sont néanmoins maintenues dans les espaces urbains et les stations de ski
La majorité des régions ont pâti du recul de la demande de voyages des Français (tableau 2), en particulier certaines
régions emblématiques de l’activité touristique comme PACA, avec une baisse de 5,7 % du nombre de voyages
de résidents dans la région en 2010 (plus forte contribution à la baisse, de 0,5 point) ou la Bretagne (- 3,9 %). La
tempête Xynthia, en février 2010, a pénalisé l’activité touristique en Poitou-Charentes (- 6,4 %). La baisse est moins
forte dans d’autres régions également touristiques telles que le Languedoc-Roussillon (- 0,8 %), Aquitaine (- 0,8 %)
ou Rhône-Alpes (- 0,2 %).
Bilan de la demande touristique 2010 27
28. A contrario, quelques régions tirent leur épingle du jeu : la Corse (+ 5,5 %), la Basse-Normandie (+ 3,6 %) ou encore
la Lorraine (+ 6,8 % et + 0,2 point de contribution, la plus forte à la hausse). À Metz, l’ouverture du centre Pompidou,
en mai 2010, attire de nombreux touristes dans l’agglomération : de mai à décembre, les courts voyages ont bondi
de 22,5 % par rapport à la même période en 2009. Le nombre de voyages des Français est également orienté à
la hausse pour la région capitale (+ 1,6 % par rapport à 2009). Avec près de 14 millions de voyages personnels
réalisés en 2010, l’Île-de-France est restée dans le trio de tête des régions touristiques préférées des Français,
derrière Rhône-Alpes (19,9 millions) et PACA (16,2 millions).
Tableau 2 : Évolution 2010/2009 des voyages et des nuitées en France des touristes résidents selon la région de
destination
Voyages Nuitées Durée moyenne de voyage
Destination
Structure Évolution Contribution à Structure Évolution Contribution à En 2009 En 2010 Évolution
en 2010 2010/2009 l'évolution totale en 2010 2010/2009 l'évolution totale (en nuitées) (en nuitées) 2010/2009
(en %) (en points de %) (en %) (en points de %) (en %)
Alsace 1,7 -8,8 -0,2 1,3 -7,6 -0,1 4,11 4,16 1,3
Aquitaine 6,4 -0,8 -0,1 7,7 -1,1 -0,1 6,38 6,36 -0,3
Auvergne 2,9 -4,3 -0,1 2,7 1,5 0,0 4,62 4,91 6,1
Bourgogne 3,5 -4,3 -0,2 2,8 -9,4 -0,3 4,40 4,16 -5,4
Bretagne 7,0 -3,9 -0,3 8,1 -4,2 -0,3 6,23 6,21 -0,3
Centre 4,5 -3,7 -0,2 3,1 -2,2 -0,1 3,61 3,66 1,6
Champagne-Ardenne 1,9 -11,3 -0,2 1,3 3,6 0,0 3,16 3,69 16,9
Corse 0,9 5,5 0,0 2,0 -8,1 -0,2 12,76 11,12 -12,8
Franche-Comté 1,8 -7,8 -0,1 1,6 -2,3 0,0 4,50 4,77 6,0
Île-de-France 7,9 1,6 0,1 5,0 4,1 0,2 3,32 3,40 2,4
Languedoc-Roussillon 7,1 -0,8 -0,1 10,0 -1,5 -0,1 7,57 7,52 -0,7
Limousin 1,2 -16,5 -0,2 1,2 -12,7 -0,2 5,15 5,38 4,5
Lorraine 3,0 6,8 0,2 2,2 -1,1 0,0 4,17 3,86 -7,4
Midi-Pyrénées 5,1 -1,7 -0,1 5,3 -3,8 -0,2 5,74 5,61 -2,2
Nord - Pas-de-Calais 3,8 -5,0 -0,2 2,8 0,4 0,0 3,76 3,97 5,7
Basse-Normandie 3,7 3,6 0,1 3,4 7,6 0,2 4,73 4,91 3,8
Haute-Normandie 2,2 -8,4 -0,2 1,4 -6,1 -0,1 3,36 3,45 2,5
Pays de la Loire 7,5 -1,8 -0,1 7,3 -1,7 -0,1 5,23 5,23 0,1
Picardie 2,5 -5,6 -0,1 1,8 -2,4 0,0 3,61 3,73 3,4
Poitou-Charentes 4,6 -6,4 -0,3 5,2 -6,0 -0,3 6,01 6,04 0,5
Provence - Alpes -
Côte d’Azur 9,2 -5,7 -0,5 12,5 -4,6 -0,6 7,16 7,24 1,1
Rhône-Alpes 11,3 -0,2 0,0 11,2 0,2 0,0 5,24 5,26 0,4
Non déterminé 0,2 -20,5 -0,1 0,2 -19,8 -0,1 4,90 4,95 0,9
Total 100 -2,8 -2,8 100 -2,3 -2,3 5,31 5,34 0,5
Source : Enquête SDT (DGCIS).
En termes d’espaces touristiques, les campagnes continuent à générer le plus de voyages (un tiers du total), devant
les villes et le littoral (tableau 3). Les espaces littoraux (- 4,1 %), ruraux (- 3,9 %) et de montagne hors stations
(- 4,4 %) sont en recul. Les villes (stabilité) et les stations de ski (légère hausse des voyages) résistent mieux.
Tableau 3 : Évolution 2010/2009 des voyages et des nuitées en France par espace touristique
Type d’espace en France Voyages Nuitées Durée moyenne de voyage
métropolitaine Structure Évolution Contribution à Structure Évolution Contribution à En 2009 En 2010 Évolution
en 2010 2010/2009 l'évolution totale en 2010 2010/2009 l'évolution totale (en nuitées) (en nuitées) 2010/2009
(en %) (en points de %) (en %) (en points de %) (en %)
Mer 22,6 -4,1 -0,9 31,2 -3,3 -1,1 7,3 7,4 0,7
Rural 34,3 -3,9 -1,3 30,9 -2,0 -0,6 4,7 4,8 2,0
Ville 29,2 -0,1 0,0 20,9 -1,5 -0,3 3,9 3,8 -1,4
Stations de ski 4,7 0,5 0,0 6,3 -3,1 -0,2 7,3 7,1 -3,6
Montagne hors ski 6,0 -4,4 -0,3 7,0 -1,6 -0,1 6,1 6,2 2,9
Non déterminé 3,2 -7,8 -0,3 3,7 -1,3 0,0 5,7 6,1 7,0
Total 100,0 -2,8 -2,8 100,0 -2,3 -2,3 5,3 5,3 0,5
Source : Enquête SDT (DGCIS).
28 Bilan de la demande touristique 2010
29. 4. La hausse du nombre de voyages à l’étranger a bénéficié à tous les continents
sauf l’Afrique
En dehors de l’Afrique, en recul de 5 %, tous les autres continents ont bénéficié de la croissance du nombre de
voyages des touristes français à l’étranger (tableau 4) : l’Europe (+ 2,7 %), mais aussi les destinations plus lointaines,
telles l’Amérique (+ 3,3 %) et l’Asie-Océanie (+ 5,2 %).
Le Vieux Continent demeure, et de loin, la principale zone de réception, avec 70,7 % des voyages des Français à
l’étranger (+ 0,8 point par rapport à 2009). L’Espagne reste la destination étrangère favorite des Français, avec
près d’un voyage à l’étranger sur six, et elle renforce sa position (+ 6,4 %), devant l’Italie en recul (- 6,1 %). Par
ailleurs, bénéficiant d’un change favorable, les Français ont davantage fréquenté la Grande-Bretagne (+ 12 %) et
les États-Unis (+ 28,9 %).
Tableau 4 : Évolution 2010/2009 des voyages et des nuitées à l’étranger des touristes résidents selon la zone de
destination
Destination Voyages Nuitées Durée moyenne de voyage
Structure Évolution Contribution à Structure Évolution Contribution à En 2009 En 2010 Évolution
en 2010 2010/2009 l'évolution totale en 2010 2010/2009 l'évolution totale (en nuitées) (en nuitées) 2010/2009
(en %) (en points de %) (en %) (en points de %) (en %)
Europe 70,7 2,7 1,9 56,9 6,0 3,4 7,4 7,6 3,2
dont Espagne 16,4 6,4 1,0 14,8 4,5 0,7 8,7 8,6 -1,7
Italie 10,6 -6,1 -0,6 8,4 -0,8 -0,1 7,2 7,6 5,7
Afrique 14,1 -5,0 -0,7 17,8 -1,0 -0,2 11,4 11,9 4,2
Amériques 9,6 3,3 0,3 15,9 -0,9 -0,1 16,3 15,7 -4,0
Asie et Océanie 4,0 5,2 0,2 6,5 6,3 0,4 15,2 15,4 1,1
Non déterminé 1,5 -7,6 -0,1 2,8 -2,7 -0,1 16,7 17,6 5,3
Total 100 1,5 1,5 100 3,3 3,3 9,3 9,5 1,7
Source : Enquête SDT (DGCIS).
5. L’allongement de la durée des voyages, surtout à l’étranger, a limité le recul
global des nuitées
En 2010, les touristes français ont réalisé un total de 1,14 milliard de nuitées au cours de leurs voyages pour motif
personnel (tableau 1) : 940 millions sur le territoire métropolitain et 205 millions à l’étranger. Du fait de voyages plus
longs à l’étranger (9,5 nuitées contre 5,3), la part des nuitées en métropole (82,1 %) est moins élevée que la part
des voyages (89,1 %).
Comme pour les voyages, dont le nombre a globalement reculé de 2,3 % par rapport à 2009, l’évolution est à
la baisse pour les nuitées : - 1,4 %. Selon qu’il s’agit de séjours en métropole ou à l’étranger, les évolutions sont
contrastées : un recul plus marqué des nuitées dans le premier cas (- 2,3 %), une hausse, comme pour les voyages,
dans le second (+3,3 %).
Qu’il s’agisse du moindre recul par rapport aux voyages des nuitées en métropole ou de leur plus forte croissance à
l’étranger, le différentiel correspond à un allongement de la durée des séjours (+1,0 % au global), plus marqué pour
les voyages à l’étranger (+1,7 %) qu’en métropole (+ 0,5 %). Cet allongement des séjours est le signe encourageant
d’une reprise de l’activité du tourisme. À l’étranger, il a d’autant plus contribué à limiter le recul des nuitées que la
durée moyenne des voyages hors métropole est élevée.
Globalement, l’allongement des séjours a été particulièrement important en fin d’année : la reprise observée sur les
voyages (+ 0,8 %) au quatrième trimestre 2010 est nettement plus forte en termes de nuitées (+ 7,3 %).
Les nuitées en métropole perdues par rapport à 2009 (22,3 millions) représentent l’équivalent d’une semaine entière
de fréquentation touristique des Français sur le territoire en 2009. Alors même que la durée moyenne des séjours
est très variable selon les espaces touristiques (beaucoup plus longues à la mer et à la montagne qu’à la campagne
et à la ville), donc la répartition des nuitées différente de celle des voyages, l’évolution de la fréquentation dans
les territoires est en phase avec celle des arrivées : baisse sur tous les types d’espaces, y compris dans les villes
(- 1,5 %) et des stations de ski (-1,3 %), qui pourtant résistent mieux en termes de voyages. Certaines destinations
régionales, en recul en nombre de voyages, bénéficient toutefois d’une fréquentation en hausse : c’est le cas de
Champagne-Ardenne (+ 3,6 %) et de l’Auvergne (+ 1,5 %).
Bilan de la demande touristique 2010 29