1. bonne nouvelle
Aujourd'hui mon maitre va m'acheter un nouveau collier
ça fait déjà longtemps que je lui ai fait sentir,
mon collier me serre et en plus il est tout défraichi
J'ai quand même un rang à tenir, ma lignée remonte
aux croisades, nombres grand personnages de ma
famille s'y sont illustrés.
Le collier je le souhaiterai bien rembourré, le collier
actuel est très rugeux et blesse mon cou très sensible,
ma maitresse, qui a du chien, me met pourtant régulière-
ment une crème de sa composition...
Pouah! j'aime pas trop l'odeur...les maitres ont quand
même de drôles de goûts !
Elle se parfume trop, et souvent dans la rue, d'autres
maitres se retournent sur elle, moi je sais qu'ils se retiennent
mais ils aimeraient bien la renifler de plus près...
Sont vraiment très bizarre parfois ces maitres, l'autre
jour j'en ai même vu un qui, sans plus se cacher, a arrosé
le buisson du square! Une honte dans un pays civilisé!
Moi je ne pourrais pas, j'ai de la pudeur et du respect,
mon maitre le sait, il m'emmène deux fois par jour faire
mes besoins dans un "petit coin" spécial, moi j'adore!
je pourrai y rester des heures...mon maitre est gentil
mais je ne dois pas abuser, et je sens quand il commence
à s'énerver, il tourne en rond sans arrêt...Là il est temps
que je sorte!
Demain on a prévu, enfin il a prévu (j'aime bien lui laisser croire)
d'aller, entre "males" , me chercher une compagne...J'en frétille
d'avance, il était temps je suis maintenant assez agé pour
songer à avoir une vie sexuelle épanouie.
À ce sujet mes maitres se comportent aussi de façon très
spécial, les ronds de jambes, les approches timides, enfin
bref, la galanterie ça leur passe par-dessus la tête, la première
approche est la bonne, sauf si bien sûr un autre prétendant est
sur le coup...alors là, je ne vous dis pas, c'est le raout assuré.
Nous les pauvres, ont a beau tirer sur notre laisse dans tous
les sens, rien à faire. Enfin il y en a un qui finit par céder le
terrain et la belle pousse de petits cris de joie à la victoire
de son héros.
Mais je reviens à ce collier, ma maitresse me conduisait croyait-elle
au magasin du coin de la rue, en fait c'est plus moi qui la conduisait.
Elle avait même du mal à me retenir tant j'étais pressé de
recevoir ce nouveau collier. Au magasin je ne savais plus où
donner des yeux, tout ces équipements bariolés ou sophistiqués
me donnaient le tourni.
Vraiment, les maitres ne savent pas quoi inventer pour assouvir
leur passion à nous déguiser, le gilet jaune rayé de rose, était pour
eux du dernier chic!!!
Elle choisit bien évidemment le plus kitsch et pour faire bonne
mesure elle prit également la dernière laisse "roll'in shock"...
Le choc c'est moi qui l'ai eu, une fois le tout installé et dument
accroché à mon cou, elle voulut faire l'essai du "roll'in shock",
elle tira vivement sur la laisse d'un coup sec, comme lui avait indi-
qué le vendeur....Et me voilà stoppé net les quatre fers en l'air!
Ma maitresse trépigne de satisfaction et moi j'essaie péniblement
de déglutir, ma pauvre gorge presque broyée par ce fichu gadget.
La journée commence bien, enfin j'ai quand même eu droit au collier
rembourré et là je peux dire que j'apprécie, j'ai même eu chaud parce
que sans lui, pour le coup, ma gorge n'aurait pas résisté.
Ma maitresse avait prévu de faire les magasins pour elle aussi,
ça j'aime pas trop, ils nous sont souvent interdits. Et j'ai horreur
de rester attacher à la porte, imaginez que passe un de mes congénère
et qu'il me cherche noise, j'ai bonne mine si je dois lui sauter dessus.
Heureusement le ciel est avec moi aujourd'hui, un gros orage menace
et les premières gouttes commencent à nous asperger.
Ma maitresse sort en courant tout en cherchant l'équipement qu'elle
a prévu pour moi en cas de pluie, là il faut dire qu'elle ne lésine pas sur
la protection: un imperméable taillé sur mesure, des bottines de
caoutchouc et un splendide chapeau de toile ciré. Ainsi équipé je me
pavane fièrement parmi mes congénères moins bien lotis.
Quant à elle, beaucoup moins douillette comme tout ceux de son
espèces, une petit ciré court tout simple qu'elle enfile juste par la tête.
Nous voilà arrivés à la maison, je dis la maison parce que mes maitres
ont céder aux insistances de leur progéniture, à savoir: il dort à la maison
ou on dort avec lui dehors!
Moi j'ai un avis plus que partagé sur la question, la cabane devant la maison
2. ce n'est pas trop le grand confort, mais on y est chez soi, tandis qu'à la
maison bien sûr c'est la classe, mais le hic ce sont les petits...
Pas un instant de repos, ils sont toujours après moi, à me tirer les
moustaches, les poils des oreilles, à monter sur moi tous à la fois,
certains parfois me mordillent les oreilles.
Il y a des soirs, je suis tellement épuisé que je m'endors sur place sans même
toucher au repas amoureusement concocté par ma maitresse.
La nuit venue je retrouve un peu de tranquillité, j’ai mon petit coin
bien à moi et même une petite veilleuse que m’a gentiment apporté
ma petite maitresse : << tiens mon gros loulou c’est pour toi ! >>
Au petit matin c’est le branle-bas, tout le monde est sur le pied de
guerre et il y a la queue aux commodités, moi je m’en moque un
peu on ne me sort que deux fois par jour et c’est suffisant. Mais
eux ils ont besoin au moins d’une dizaine de poses pipi …
Enfin c’est mon tour, je guette devant la porte avec ma laisse neuve,
c’est le signe de reconnaissance pour ma promenade matinale "grosse
commission".
Là c’est la croix et la bannière pour qu’un volontaire se décide, à croire
que c’est une corvée de me sortir, non mais des fois !!!!
Ouf , il était temps le maitre c’est enfin dévoué pour les autres, dehors
il fait un froid de macaque, comme ils disent, j’ai les extrémités gelées et
je ne traine pas ou plutôt si, je traine mon maitre sur le chemin du retour et
là au détour d’un bosquet qui vois-je ? Lola ! la belle Lola.
Je pile net et mon maitre, de trainé, se transforme en projectile pour aller
atterrir en plein sur la maitresse de Lola.
Voilà une rencontre qui apporte un peu de piment dans ma vie
solitaire, c’est qu’elle a du chien la belle Lola, ça fait déjà quelque
temps que je la vois dans le quartier, elle ne passe pas inaperçu
et j’ai vu que plusieurs de mes congénères l’avaient eux-aussi remarquée.
Bon la rencontre à l’air de bien se passer, mon maitre a bien
fait quelques tentatives d’approche, vite repoussées par la maitresse de Lola.
Moi je fais de la résistance à la traction énergique de la laisse, les membres
bien campés au sol, j’oppose une passive mais ferme volonté de rester sur place.
N’en tenant plus mon maitre actionne la fameuse « roll’ in quick » et vloufff…
je me retrouve propulsé à plusieurs mêtres en avant.
J’émets, pour la forme, quelques fermes protestations et me décide à le suivre
à la maison.