SlideShare une entreprise Scribd logo
1  sur  104
Télécharger pour lire hors ligne
Chapitre 1
Je m’appelle Gwen je partage ma vie avec ma sœur Lyse j’ai voulu suivre les traces de mon
père et je suis devenue avocate ma sœur a choisit la médecine. Nous avons une belle vie et
beaucoup de loisirs nous allons souvent en vacances à l'étranger. Nous sommes comblées nous
vivons dans un loft avec le luxe nécessaire.J uste un petit détail il nous manque seulement
l'amour, j’ajoute qu’avec notre métier nous n'avons pas cette opportunité.Nous habitons à St
Fiacre une petite bourgade paisible construite dans une vallée arboricole, au centre il y a une
belle église romane étalant sa beauté ainsi qu’une jolie fontaine remplie de fraîcheur.Cette
ville est constituée de rues pavées les maisons sont en pierres apparentes l'été les fleurs
exhalent leur parfum envoûtant. Des arbres centenaires entourent un superbe lac des bancs
sont disposés sur les berges, les passants viennent se reposer de leur balade ou lire.Il est bordé
d'un chemin parsemé de graviers blancs où les embarcations des pêcheurs naviguent
doucement au gré du vent. Des cygnes nagent prés de la rive pour quémander quelques
miettes de pain que les enfants lancent nous aimons notre petite ville où il fait bon vivre.
Un matin nous recevons un appel de notre mère Clotilde :
-Bonjour mes filles pouvez-vous aller visiter ma petite propriété située à Fontaine elle est
léguée de mères en filles depuis des décennies. Je veux m'en débarrasser parce qu'elle est
délabrée les réparations coûtes chères. La dernière occupante des lieux était votre arrière
grand-mère si vous dénichez quelque chose de plaisant gardez-le en souvenir.
-Maman ça tombe à pic c'est notre jour de congé nous sommes d’accord pour visiter ta
maison on se prépare nous allons jeter un œil voir si quelque chose nous intéresse je te
rappelle plus tard bisous.
Sur ce Gwen raccroche elle lâche à Lyse :
-C'est Maman elle veut que l'on aille visiter la maison de notre arrière grand-mère, elle va la
mettre en vente nous pouvons récupérer des affaires tu viens avec moi après tout cela va nous
occuper.
- J'ai justement envie de me reposer.
-Aller ma sœur viens tu vas prendre l'air ça va te réveiller.
- Apparemment je n’ai pas le choix je vais t'accompagner comme cela tu vas être contente je
suis persuadée que dedans c’ est abîmé connaissant tes préférences tu vas déchanter.
-Qu'en sais tu peut-être qu'un objet va me plaire .
En fin de matinée nous prenons la route au bout de quelques minutes nous arrivons à
Fontaine petit hameau ancien perdu en rase campagne où il n'y a qu'une dizaine
d'habitations. Dés que nous parvenons l'envie nous prend d'effectuer demi-tour la maison de
notre mère est la dernière elle se situe à l'orée du bois.
Cette baraque est affreuse tu as de drôles d'idées Gwen que veux-tu qu'on fasse dans ce
village perdu d'abord .
1
-On s'en moque nous sommes seulement venues découvrir si des objets sympas nous
conviennent.
Les murs sont envahit par le lierre il grimpe partout nous ne distinguons guère les fenêtres à
ce qu'il paraît ce patelin est le théâtre de faits étranges. Ce n'est que les on-dit des habitants
nous n'en savons pas plus.
-Nous devons prospecter cette maison j'espère qu'on va trouver au moins un truc valable. Je
la voyais plus gaie.
-Ne t'affole pas sois courageuse Lyse.
-Les gens se cachent derrière leurs fenêtres ils nous observent comme des bêtes curieuses on
dirait qu'ils ont peur.
-Cet endroit est déconcertant le soleil n'arrive pas à se frayer un chemin à travers l'épaisseur
des arbres on n’est pas venues jusqu’ici pour flâner allons-y.
-Je suppose qu'à l'intérieur c’est moisi et plein d’humidité.
Les volets sont délabrés le jardin ressemble à une jungle le portail est complètement rouillé en
l'ouvrant il grince. En levant les yeux une ombre furtive nous épie nous l’apercevons derrière
les lambeaux de rideaux ils devaient être déjà là au temps de notre aïeul. Cette bâtisse nous
donne la chaire de poule davantage à Lyse qu'à moi j’ indique
-Ce sont des vieilles pierres il ne faut pas avoir la pétoche de cette ombre c’est sûrement un
effet de notre imagination par rapport au lieu si tu commences comme ça on ne va pas
effectuer grand chose.
-D'accord je te suis j'ai seulement une appréhension.
- Fais-moi confiance Lisette.
-Arrête tu sais je n'aime pas que tu m'appelles Lisette.
La porte n'est pas fermée à clé elle crisse dés qu'on la pousse nous voilà directement dans la
salle commune sur les meubles la poussière règne en maîtresse Lyse trouve ça déroutant elle
prétend
-Personne n'a eut l'idée de venir piller cette maison ont-ils la trouille de rentrer .
-Franchement ils ont raison c’est horrible
Nous débutons la fouille au bout d'un moment le bas est inspecté évidemment il n'y a que de
la vaisselle ébréchée de vieux journaux jaunis des draps dépassés ainsi que des serviettes de
toilette. Nous voyons des escaliers menant à la chambre nous les montons doucement de peur
qu'ils ne s'écroulent. La pièce se trouve sur la droite derrière la porte il y a un lit une armoire
un pot de chambre. Cela sent mauvais ce n’est pas génial.
-Au fait allons au grenier nous devons le découvrir je n’ai pas vu de porte pour y accéder.
Nous allons à la recherche de cette pièce elle est cachée par une double porte le grenier se situe
dans la chambre de notre aïeule. A l'intérieur il y a tout un fatras d'objets hétéroclites en vrac
des armoires des fauteuils des lits quel grenier ! . Cela ressemble à un magasin d'antiquité
Gwen regarde Lyse :
-Je connais ce regard ne compte pas sur moi pour fouiner dans ce tas de crasse je n’ai pas
envie d'attraper une maladie ou je ne sais quoi tu es folle ma pauvre sœur.
2
-Écoute frangine j'ai une intuition je dois absolument farfouiller dans cette crasse comme tu
dis quelque chose m'attire tu vas m'aider .
-Si tu y tiens vraiment je peux fournir cet effort inutile de te fâcher je te trouve entêtée par
moment.
-Je commence sur la droite tu vas à gauche si tu aperçois quelque chose de spécial tu
m'appelles.
Après une heure d’exploration nous ne dénichons aucun bidule intéressant parmi ce tas de
vieux meubles nous sommes un peu fatiguées à force de fureter à l'aveuglette Lyse s'assoit sur
un sofa usé en tissu marron troué de toutes part elle s'écrie :
-Au départ nous sommes venues par intérêt non pour le mobilier peux-tu me dire ce que tu
souhaites trouver dans cette fouille méthodique a-t-elle un sens pour toi .
-Quelque chose me pousse à fouiller il faut que je découvre ce que c’est.
-Gwen j'en ai ras le bol nous ne trouverons aucun meuble de valeur repartons chez nous.
- J’ai oublié une armoire je vais regarder ce qu’elle contient.
Gwen ouvre les portes des piles de linge sont correctement rangées elle les examine de plus
prés puis les soulève une par une elle remarque un petit sac de couleur bleu nuit , elle le saisit
va s’asseoir aux côtés de Lyse.
-Il y un truc dans cet écrin c'est étonnant je suis sûre que c'est ça qu'il fallait que je découvre.
-Non laisse le où il est on ne sait pas ce que cela peut être.
-Tu es pénible à la fin tu as constamment la frousse.
Elle le palpe sous toutes les coutures.
-J'ai la sensation que c'est un bijou appartenant à notre ancêtre.
-Sors le de son sac , bref vas-y.
Délicatement Gwen sort l’objet il semble en or sur le côté face un soleil est incrusté sur le côté
pile il y a la lune bizarrement ce bijou n'a pas d'attache pour y passer une chaîne.
-Nous avons déniché ce joyau apparemment en or , c’est le seul article de valeur dans ce lieu.
-Attends il est plein de poussière je vais le nettoyer à l'aide de la manche de mon pull.
-D'accord dépêche toi je veux rentrer j'ai cet endroit en horreur.
Gwen frotte ce chef-d’œuvre elles ne font pas attention qu'un petit nuage blanc grandit au
centre une sorte de moulin apparaît. Il prend forme sa couleur mordorée est vraiment jolie il
se met à tourner de plus en plus vite cela les éblouit.
-Gwen j'ai chaud d'un seul coup pas toi .
-Je me sens drôle donne moi la main vite j'ai l'impression qu’on se dématérialise que se
passe-t-il .
3
Chapitre 2
Ce nuage inhabituel les aspire dans une spirale à la vitesse de la lumière. Pour les filles cela ne
dure qu'une poignée de secondes elles ignorent comment cela s'est passé , après cette chute
vertigineuse elles tombent dans un champ de blé magnifique leur chute est ralentie par magie
debout sur la pointe des pieds. Au bout d’un petit moment elles reprennent leurs esprits en se
posant des questions les sœurs repèrent un petit chemin herbu qu'elles hésitent à emprunter
autour il y a des forêts verdoyantes cernant ce joli panorama.
-Gwen que fabrique-t-on dans cet endroit. Quel tour de passe-passe nous a envoyées dans ce
champ nous étions dans la maison de notre ancienne parente c'est insensé .
-J'en suis toute chamboulée où avons nous atterri.
-C'est de ta faute ce qu’il arrive quelle idée m’a prise de t’avoir pris la main j’ai la frousse
c'est si calme.
-A mon avis ce n'est pas normal nous sommes certainement à quelques kilomètres du village,
nous allons regagner la route.
-Évidemment que suis-je bête nous allons bientôt rentrer chez nous as-tu le bijou .
-Je vais vérifier.
Gwen glisse la main dans la poche de son pantalon elle a beau farfouiller il n'y est plus.
- Je suis sûre de l'avoir mit avant qu'on tombe dans ce lieu.
-Tu rigoles tu te moques de moi seulement pour que j’enrage n'est-ce pas .
-Non je te dis qu'il n'est pas dans ma poche.
-Alors où est-il .
-A mon avis je l’ai perdu je suis désolée , nous allons avancer on va certainement arriver sur
la route ensuite on avisera.
Nous poursuivons en explorant les alentours le chemin que nous empruntons est d'une
couleur orangée on dirait de l'ocre. Le sentier serpente à travers la campagne , cachées
derrière des broussailles nous discernons de drôles de maisons , on se figure que peut-être
nous avons été envoyées dans le Moyen-âge.
-Je présume que l'on a été transportées dans ces années là , c'est pas possible je rêve ou je suis
dans un cauchemar .
-Oui vu l'état de ces cabanes c’est probable.
Chapitre 3
Et là c'est le choc de notre vie nous avons traversé une porte du temps c'est incroyable et
époustouflant nous avons la chance pas un habitant ne rôde dans le coin.
-C'est de ta faute si tu m'avais écoutée je te l'ai dis tout à l'heure on ne serait pas là.
4
- Je ne pouvais pas prévoir à l'avance que cet événement allait se dérouler.
- Excuse-moi si ce bijou était dans ta poche nous serions chez nous.
-Tu penses que je l'ai fait exprès je viens de te dire que je suis désolée il a disparu de ma poche
pendant le transfert.
Nous surprenons un groupe d’individu affairé autour d'un attelage de bœufs nous entamons
une discussion à ce sujet :
-Que font ces citoyens dans ce trou isolé Gwen .
-Si j’étais au courant je te répondrais , on va s’approcher et tenter de découvrir la façon dont
ils sont vêtus.
-Oui allons nous glisser subrepticement dans le paysage sans que l’on nous repère.
Nous nous faufilons derrière un arbre de là on peut observer les vêtements qu'ils portent nous
sommes contraintes d’envisager hâtivement une solution puis réfléchir à notre situation
rocambolesque.
-As-tu une idée sympa Gwen .
-Cela ne va pas être facile on a besoin de voler des vêtements je sais qu'à l'époque du Moyen
âge si nous y sommes les gens mettaient sécher leurs habits au sol.
-Leur linge séchait parterre .
-Oui espèce de gourde à cette époque ils n'avaient pas inventé l'électricité et les machines à
laver.
-On va accéder sans bruit pour piquer deux tenues.
Ne connaissant pas l'heure qu'il est nous prenons patience jusqu'à la tombée de la nuit pour
aller là-bas en espérant que les frusques soient dehors.
-J'ai trop faim mon estomac gargouille.
-Moi aussi que veux-tu attendons la nuit totale.
Nous entendons les villageois discuter signe qu'ils ne sont pas au lit.
-C’est drôle il n'y a pas de bruit cela change de notre siècle bruyant.
-C'est évident on va finir par nous ennuyer de notre tumulte urbain.
-Nous allons trouver une occupation par exemple travailler dans les fermettes ils ne vont
sûrement pas nous nourrir pour que dalle.
Finalement les gens se sont tus , l’humidité se fait sentir on frissonne. En pressant le pas nous
atteignons le lieu où les fringues sont posées nous avons de la veine elles sont là. Nous
ramassons dans l’obscurité un pantalon , une chemise ,une robe ainsi qu’une coiffe.
Discrètement nous reluquons cette mansarde elle est bouclée il n'y a pas d'étable ce n'est pas
ici que nous allons pouvoir dormir. Il y a un jardin adjacent nous essayons de repérer des
légumes n’ayant que la lune faisant office de lampe astrale. Nous réussissons à distinguer un
pommier rabougri portant des fruits nous cueillons quatre ou cinq petites pommes avec cette
unique source de lumière on est paumées dans cet endroit.
-Franchement où sommes nous , où allons nous roupiller .
-Je n’y ai pas songé nous allons avant-tout nous vêtir avec ces habits.
5
Les filles vont se changer derrière un arbre elles ont de la peine à enfiler ces frusques étant
habituées de s’habiller d’un jean et d’un tee-shirt.
-Tu me vois Lyse je ne sais pas à quoi je ressemble affublée de la sorte.
-Je ne peux pas te le dire Gwen je ne caractérise pas grand chose. Où allons-nous se reposer je
suis fatiguée.
-J'ai une idée on rebrousse chemin et on s’allonge sous le pommier jusqu'à l'aube on prendra
un sentier au hasard c’est la seule solution pour le moment le ciel est étoilé nous avons un
repère là-haut.
-D’accord passons la nuit dans ce coin je crains que l'on puisse trouver le sommeil contre un
tronc d'arbre.
-Nous y sommes forcées rappelle toi la semaine dernière nous avons maté un DVD de la soupe
au chou nous sommes assises sous un pommier je ne te dis pas de simuler la scène du film
peut-être allons nous voir un OVNI
-Tu me fais rire si on en voyait un de quelle manière on réagirait .
-Je lui demanderais gentiment de nous rapatrier en 2015 cela serait super.
Nous éclatons de rire en évoquant du pommier du film de ces supers acteurs. Notre nuitée est
courte nous admirons les étoiles scintillantes. Nous souhaitons que l'aube pointe le bout de son
nez à la maison voisine un coq chante Lyse se souvient que l'été ce volatile vocalise vers les
cinq heures du matin , on se lève péniblement l'horizon prend une teinte rosée Gwen peut
enfin admirer son nouveau style vestimentaire , elle est habillée d'une robe de flanelle couleur
sable je suis vêtue d'un pantalon de la même couleur je porte une chemise d'homme blanche.
Sapées de la sorte nous sourions on s’imagine dans un bal masqué. La rigolade finie nous
reprenons notre sérieux en cheminant sur un sentier cela nous réchauffe de notre nuit passée
à la belle étoile. Nous visualisons un autre village aussi laid que le premier en pénétrant dans
la cour d'une ferme la maîtresse de maison nous aborde , elle est dodue avec de belles joues
rouges apparemment cette vie lui convient derrière elle une ribambelle de gamins nous
examinent en riant.
-Bonjour nous sommes perdues est-il possible d’avoir un peu de nourriture nous avons faim .
-Bonjour vous savez nous ne possédons qu’un peu de nourriture j'ai cinq enfants , je vous
offre un repas si vous allez aider les hommes aux champs.
-Pas de souci nous irons les aider c'est gentil de vouloir nous offrir un repas.
Elle va quérir à manger en revenant avec deux tranches de pain rassis accompagnées d’un
peu de fromage nous engloutissons tout en dix minutes.
-Nous avons soif avez vous de l’eau.
-Raoul va vous en ramener.
Il nous apporte deux écuelles en bois remplies d'eau fraîche , on se dévisage avec stupéfaction
Gwen a un début de sourire je lui intime l’ordre de se taire :
-Je vous remercie sans vous notre estomac serait resté vide.
-Je pense que vous avez vu les blés sont murs le moment est venu de les couper je vais vous
donner une faucille allez rejoindre les travailleurs dans le champ il se trouve après la maison
vous verrez ce n'est pas loin , ils sont une dizaine.
A peine arrivées nous avons déjà une corvée à effectuer , elle est indispensable si nous ne
6
voulons pas mourir.Cette journée de boulot terminée nous sommes éreintées nous ne traînons
pas pour aller se coucher , la paysanne nous a mit une vieille paillasse elle est posée juste à
côté du garde manger. Ce soir-là un repas acceptable nous est accordé il y a du jambon , des
pommes et un semblant de fromage avec du de pain.
-Nous avons eut le même chez la fermière à notre arrivée.
-Le principal est de manger , ce n’est pas important.
Nous nous délectons de cet en-cas dans les jours à venir ce n'est pas certain qu’on aura de
quoi manger .Le mystère reste entier à propos de ce qu’il nous attend dans ce monde inconnu.
La semaine de travail aux champs prend fin n’ayant pas l’habitude à ces travaux manuels
nous prenons la poudre d'escampette au milieu de la journée nous choisissons de partir à la
découverte d’un autre village. A ce jour notre interrogation est de savoir dans quel contexte
nous sommes et de comprendre pour quel motif nous avons atterrit à cette époque. Gwen
présume que d'après les maisons et les frusques que nous portons nous avons été transportées
à la période du Moyen-âge cela n'est qu'une déduction. Nous continuons notre périple nous
grimpons sur un raidillon celui-ci nous mène en haut d'une colline de là nous avons une vue
imprenable. Nous découvrons une ville avec un joli château écarté de cette localité c'est plutôt
une forteresse en tournant la tête sur notre droite nous apercevons un moulin. Ses pâles
tournent au gré du vent notre cœur bondit de joie. Nous sommes affolées comment pénétrer
dans cette ville sans susciter la curiosité des habitants . Aux portes personne ne nous prête
attention c’est une chance qu'il y ait beaucoup de monde circulant à travers les rues. Les
maisons sont hautes toutes en bois le rez de chaussée est occupé par des boutiques les venelles
sont sales et nauséabondes.Apparemment c’est jour de marché posés sur des étals des fruits ,
des volailles , des légumes sont présentés aux éventuels acheteurs. Lyse reste fascinée devant
des pommes juteuses des poires joufflues ces délices sucrés la tente , d'un geste vif elle vole
deux pommes manifestement le marchand la voit se met à beugler :
-Au voleur , au voleur arrêtez-le.
Nous détalons comme des folles dans le dédale de ces artères obscures Gwen réussit à se
sauver manque de pot Lyse se fait arrêter par un pouilleux.
Il m'emmène dans un cachot je me retrouve avec trois gueux édentés mal coiffés sentant les
excréments mélangés à la sueur j'ai un haut le cœur c'est terrible le type m’ayant chopée me
dit sans ménagement :
-Tu vas être jugé pour ce que tu viens de commettre sale voleur.
Cela pour deux pommes je n'en crois pas mes yeux je me dis que j'ai de la veine il me prend
pour un gars , c'est normal j'ai les cheveux courts les autres me dévisagent. Le plus hargneux
me moleste je reste muette étant abandonnée dans ce cloaque .
-Eh tu m'entends toi je te cause qu'es-ce que tu as dérobé pour venir nous rendre cette petite
visite .
Je toussote pour prendre une voix d'homme.
-Heu salut les gars j'avais un petit creux , j'ai piqué deux pommes au marché.
-Ah oui tu ne nous racontes pas des menteries des fois , peut-être es-tu un voleur de choses
7
plus chères que tu planques dans tes poches.
-Je vous assure que non tu t'appelles comment .
Il riposte en disant qu'il est Richard le grand voleur en s'approchant prés de mon visage , je
suis paniquée son haleine me donne la nausée il me questionne à son tour.
-Tu ne m’as pas dit ton nom .
-Je suis Loup depuis combien de temps vous êtes là .
-Ici on ne compte pas les jours j'ai un plan pour nous évader avec mes potes nous allons
attaquer le geôlier.
-Vous êtes dingues vous allez finir par moisir dans ce cachot , je ne veux pas vous suivre dans
vos sales desseins.
-Voleur de pommes tu vois ce que je tiens dans ma main si avec ça il ne nous laisse pas
déguerpir ça m'étonnerais.
Il a un grand couteau rouillé je n'aimerais pas en recevoir un coup. Je suis affolée je me mets
à trembler mieux vaut me tenir tranquille éloignée de ces brigands. Cette incartade terminée
j'entends les clefs ouvrir la porte mon corps est prit de frissons. La frousse s'empare de moi si
ces acolytes passent à l'acte je prendrais la fuite. Le geôlier n'apporte que le semblant de
repas c'est une grande tartine de pain sec avec de l'eau.
-Gamin approche sale bougre viens prendre ta pitance profite je ne sais pas quand aura lieu la
prochaine ha ha .
Richard accompagné de ses mécréants récupèrent sans broncher leur écuelle je pense :
(Ce ne sont que des braillards ils gueulent de loin en tout cas Richard à réussi son coup pour
m'effrayer.)
Je m’assois sur la paille il fait froid, c'est humide ma nuit va être courte ce Richard m'a mit
les chocottes il va sûrement m'ennuyer pour que je ne dorme pas finalement ils finissent par
s'endormir ils ronflent fort je passe une nuit blanche.
Les jours défilent dans l'attente d'un éventuel procès Richard et ses sbires me laissent
tranquille puis à un moment il me demande si cela me plairais de faire partie de sa bande de
brigands il tient à m'initier pour voler en leur compagnie dans les demeures les plus riches de
ce comté ou attaquer les carrosses.
-Loup tu ne réponds pas es-tu d'accord j'ai remarqué que tu es jeune et mince tu es taillé pour
te glisser n’importe où.
-Je ne suis pas sûre d’avoir envie d’appartenir de votre bande et de ce boulot malhonnête.
-Réfléchis Loup surtout réfléchis dans le bon sens je veux ta réponse j’ai besoin d’un jeune
dans mon équipe.
-Je verrais Richard.
Je songe à ma sœur en ce moment où est-elle que fabrique-t-elle dans ce monde hostile .Il faut
qu’elle m'aide à sortir de ce trou infecte je ne veux pas rester au milieu de cette saleté. Me
voilà dans de beaux draps en ce moment je devrais soigner mes patients à St Fiacre dans
quelle galère ma frangine m'a mise. Si seulement je pouvais me réveiller que cela ne soit qu'un
cauchemar j’ai beau me pincer c'est réel je suis prisonnière.Pourquoi la tentation de voler ces
fruits m’a prise je ne vais pas finir ma vie dans cette immonde geôle nauséabonde nos parents
ne s'imaginent pas que nous ne sommes plus chez notre aïeule à Fontaine. En tout cas je suis
coincée dans ce cachot j’aperçois à travers une fenêtre minuscule un rai de soleil je devrais
8
être dehors pour en profiter. Je commence par en avoir marre de cet enfermement ont-ils
embarqué ma frangine.C'est incroyable en temps normal je me détends chez moi dans un
bon bain chaud je dors dans mon lit sous ma couette que nenni ! je suis claquemurée en
compagnie de larrons mal fagotés. J’imagine que huit jours sont passés et je suis prisonnière.
Un matin je reconnais la voix du garde ouvrant la porte précipitamment :
-Toi galopin sors de là tu vas passer au tribunal populaire cela va te passer l’envie de voler ces
choses ne t’appartenant pas , aller sors de là.
Richard s'écrie :
-Nous aussi on veut passer devant les juges pour sortir de ce trou.
-Tenez vous tranquille sales bougres votre sort n'est pas à l'ordre du jour vous êtes des
brigands de haut vol.
A la suite de cette conversation je suis conduite dans une salle un monde fou est là j’ai
l'impression d'être un tueur ils jaspinent hystériquement :
-La pendaison , la pendaison.
C'est affreux finalement je me retrouve devant un juge de pacotille , les gens me huent ils en
profitent pour me cracher dessus. Je n'en peux plus on veut me punir juste pour deux
malheureuses pommes drôle de loi à cette époque. A un moment j'entends derrière mon dos
une voix que je connais c’est ma sœur elle est venue pour prendre ma défense me sauver du
sort annoncé par la sentence. En 2015 c'est une bonne avocate à cette époque que vaut-elle
Gwen entame une plaidoirie avec un aplomb exemplaire en expliquant au juge que j’avais
faim le jour du vol. Cet homme se faisant hésitant Gwen ajoute qu'elle a des deniers en
entendant ce fait il se montre indulgent envers moi.
La transaction terminée je peux enfin sortir libre je cours me réfugier dans les bras
protecteurs de ma sœur tellement heureuse de reprendre ma liberté. Nous quittons ce lieu par
une porte dérobée la foule devenait hostile , nous nous enfuyons sans demander notre reste
dorénavant il nous faut envisager rapidement une solution. Lyse demande à Gwen comment
elle s'en est sortie
-J’ai eus la chance de rencontrer une âme charitable celle-ci m’a aidée. Je te préviens ne
t'avise plus de voler quoi que ce soit à l'avenir tu as compris.
-Pardon j'ai compris nous sommes dans une époque troublée je ne volerais plus c’est certain.
Chapitre 4
Nous passons devant le château nous prenons l'initiative d'aller demander si ils ont besoin de
personnel une gouvernante nous reçoit à l'entrée elle nous indique:
-Allez à la métairie ils cherchent du monde justement.
-Merci.
9
A destination la patronne nous cause après un pourparler nous sommes embauchées on est
tenues de laver les habits des châtelains. Nous travaillons d’arrache-pied depuis une
quinzaine de jours c’est un bon début. Nous sommes épuisées et heureuses on se sent en
sécurité dans cet endroit.Nous espérons sans cesse repartir chez nous de quelle manière .Le
soir nous en parlons allongées cette fois dans un vrai lit Gwen souhaite que cela est juste un
mauvais rêve.
Si seulement on était informées de la raison de notre venue dans cette période ceci arrangerait
nos problèmes malgré tout nous résistons.A un moment donné une cuisinière tombe malade
Lyse ne peut pas la soigner personne ne sait ce qu'est une femme médecin. Gwen la remplace
au pied-levé ayant de bonnes notions culinaires c'est un plus , les châtelains vont manger de
bons plats.Lyse est dehors la plupart du temps sa mission est de s'occuper du jardin des
parterres de fleurs nous n'avons pas à nous plaindre on reçoit cinq deniers par semaine que
nous mettons de côté. A chaque instant de libre c'est la même interrogation elle revient
souvent.
-Pourquoi nous avoir envoyées si loin de notre époque .
Effectivement nous n’avons pas la réponse nous continuons à nous échiner au dur labeur.
L’été persiste nous ne supportons plus ces habits épais vivement notre retour à Saint-Fiacre.
Nous envions le lac , nous imaginons que les gens se baignent en se détendant assez rêvassé
nous devons retourner à notre travail Gwen papote avec sa chef cuisinière celle-ci lui a
certifié que nous sommes en 1455. Nous pouvons enfin nous situer dans cette période nous
n'avons pas de moment de repos.C’est super ce qu'il nous est arrivé nous avons été victime
d'un sortilège dans quel but. Cela reste à découvrir ce soir nous allons en discuter
sérieusement.
-Tu ne considères pas cela pour le moins fantastique c’est à cause de ce bijou que nous avons
traversé ces siècles
-J'ai réfléchis infiniment à ce souci depuis notre visite chez notre descendante je me demande
pour quelle raison celle-ci détenait ce bijou en or pur caché sous une pile de draps.
-Peut-être y a-t-il une explication particulière pour que nous soyons « téléportées » dans cette
page de l'histoire .
Gwen semble concentrée elle signale à Lyse :
-Tu connais le proverbe il n'y a pas de fumée sans feu on va finir par trouver la réponse.
Nous prolongeons notre durée de boulot pour ces personnes en essayant de dégoter des indices
Gwen tente d'apprendre des choses. De son côté Lyse connaît le jardinier c'est un homme âgé
il sait pas mal d'anecdotes si elle lui pose les bonnes questions elle aura un début de piste.
Un matin en s'approchant de lui elle entame la conversation :
-Le temps est magnifique si les légumes poussent à cette vitesse-là nous allons bientôt récolter
les tomates vous avez vu .
-Oui je ne suis pas miro mademoiselle.
Lyse veut en savoir davantage elle devient principalement amicale et lui pose la question
ayant intérêt à ses yeux :
10
-J'aimerais que vous me disiez ce qu’il s'est passé avant .
-Il y a plusieurs années des sorcières ont été brûlées sur un grand bûcher cela s'est déroulé sur
la place les esprits ont sévèrement étés agités par cet événement cruel.
Ce récit ne lui donne aucune réponse à laquelle elle s'attendait au moins elle sait qu'il y avait
des mégères parmi la populace. Gwen a été étonnée de ce que Lyse lui a apprit comment se
fait-il que des harpies sévissent dans cette contrée .Nous devons découvrir ceci d'une façon où
d'une autre , nous restons à la ferme ayant le gîte et le couvert , le respect de nos patrons notre
travail leur suffit. Aujourd’hui c'est notre jour de repos on le met à profit pour obtenir de plus
amples renseignements. Nous partons à « Crépin » sans trop nous montrer surtout Lyse , nous
enquêtons auprès des gueux pour connaître le nom de ces sorcières brûlées.Les réponses sont
négatives nous comprenons les villageois ils veulent oublier cette période perturbée. Le soleil
brille cela nous donne un but pour notre balade nous voyons une masure à la sortie de la ville
nous allons dans cette direction.Parvenues aux abords de la maison nous frappons à l'unique
porte de bois elle n’a pas de fenêtre.Personne n'ouvre pourtant nous entendons des pas à
l'intérieur Gwen insiste
-Il y a quelqu'un on vous entend .
Lyse affirme :
-Ce n'est pas la peine d'insister on ne nous ouvrira pas nous allons revenir demain si notre
emploi du temps le permet.
Nous faisons demi-tour à peine éloignées nous distinguons une forme debout devant la porte
c'est une femme elle semble apeurée. Elle jette des coups d’œil aux alentours son regard nous
glace le sang nous sommes figées , malgré sa froideur cette personne a une voix douce elle
nous questionne :
-Que me voulez-vous .
-Nous sommes en promenade le hasard nous a guidées jusqu'à vous.
Elle nous invite , on se regarde perplexes par politesse nous acceptons nous lui emboîtons le
pas dans son humble demeure où l'obscurité règne. Nous avons du mal à discerner le décor
c'est une grande pièce à vivre comme à cette époque sur le côté droit il y a son lit.Au centre ,il
y a une petite table à gauche une sorte de cuisine. En face nous découvrons une cheminée où
est suspendu un chaudron bouillonnant exhalant des odeurs fortes , à l’évidence une
énigmatique mixture mélangée d'herbes et d'encens.Au dessus de l'âtre une étagère est
suspendue dessus sont entreposés des bocaux remplis de plantes séchées. Cet ensemble est
accompagné d'un brouet et d'un pilon.
-Voulez-vous boire quelque chose .
-Volontiers nous avons chaud.
-Veuillez prendre place sur le banc.
Cette mystérieuse femme ramène deux chopes en terre cuite c'est une boisson qu'elle a
préparé son goût est un délice l’arôme sent la framboise mélangée à la rose. Elle nous observe
sans bouger nous n'osons pas entamer la conversation elle commence :
11
-Ne me dites pas que vous êtes venues chez moi par hasard.
-Nous ne connaissons pas cet endroit on s’est égarées.
-Je m'appelle Mélisande quels sont vos prénoms .
-Voici ma sœur Lyse je me prénomme Gwen notre nom de famille est Gardianes.
Dubitative elle nous rétorque :
-Vous avez de drôles de prénoms dont je n’ai jamais entendu parler par contre votre nom me
dit quelque chose de particulier.
Interloquées nous la regardons elle nous parle d'une sorcière de ce nom elle a disparut de
façon énigmatique personne ne l'a revue. Ce fait est très lointain cela nous conforte dans notre
idée si nous sommes venues dans cette contrée ce n'est pas par accident. Il ne reste qu'à
découvrir la mission que nous devons effectuer dans cet univers. Il y en a une c'est logique
nous nous demandons si cette femme n'est pas une devineresse vu de quelle manière elle est
vêtue. Elle porte une longue robe bleu marine sur ses cheveux une coiffe pointue est posée
l’ensemble est de couleur similaire. Quant à son regard lui est intense et hypnotisant il est
singulier pareil à sa tenue. Son nez est gros et long cette femme n'est ni belle ni laide , elle
nous semble être une intruse n’étant pas à sa place. Sur son lit un gros chat noir dort
paisiblement depuis notre arrivée. En tournant légèrement la tête en direction de la porte un
balai est posé contre le mur il est fabriqué de piailleries. Soit le destin nous joue un tour ou il
nous a attirées dans ce lieu. Mélisande ne semble pas pressée de rester seule Gwen prend la
parole :
-Nous sommes obligées de retourner à la métairie je dois préparer le souper.
Elle se lève nous affirme timidement :
-Si vous voulez revenir vous serez les bienvenues.
-Oui lorsque nous aurons un moment de libre on reviendra vous tenir compagnie.
Nous la saluons nous reprenons le sentier de la ferme Gwen ayant remarqué ce que Mélisande
possède dit :
-Cela ressemble à un rituel tu as vu ce chaudron puant et tous ces bocaux remplit d'herbes
ainsi que ce balai .Il y a aussi un gros matou je suis persuadée que c'est une jeteuse de sorts
une vraie ses vêtements nous le confirment.
-Oui elle nous a apprit qu'une de ses consœurs s’est volatilisée je commence à avoir un
soupçon. Soit-disant que notre aïeule est décédée depuis un bail pourquoi détenait-elle ce
super bijou nous ayant conduites jusqu’ici .Ce ne peut être qu'elle la sorcière voyageant par
magie.
-Je suppose que tout concorde ce nom a réveillé la mémoire de Mélisande.
- Notre mamie était déjà une magicienne à t'entendre.
-Oui nous avons un début de réponse à la question nous tenant à cœur , il n'y a plus qu'à
éclaircir cette saga dans ce monde spécial rappelle toi si nous avons fouillé chez mémé ce
n'était pas pour une bagatelle Lyse.Un petit détail me tracasse ce petit sac était bleu marine
comme les habits de Mélisande il y a forcément un lien entre elles.
12
Chapitre 5
A notre retour au domaine les filles de la cuisine nous ont préparé une surprise. De nouveaux
habits plus légers que ceux que nous portons. Elles se sont aperçues que Lyse est une femme
nous revêtons une jupe marron, un haut blanc original ainsi que de légères paires de
brodequins, ceci agrémenté d'une charlotte.Ces changements sont agréables nous sommes
libres de nos mouvements.Nous n'avons plus l'impression d'êtres empotées Gwen est
retournée en cuisine je pars laver le linge au lavoir. Avec quatre filles supplémentaires ce
matin c'est le lavage des draps nous ne sommes pas de trop pour cette besogne , les draps
mouillés sont très lourds. Lorsqu’ils sont essorés on les étend à plat sur l'herbe aux quatre
coins nous y déposons une pierre pour éviter qu'ils ne s'envolent par grand vent. L’été se
passe sans nuages venant assombrir le ciel nous allons nager dans l'eau fraîche de la rivière
elle coule près de la métairie nous sommes forcées de nous camoufler peu de gens savent
nager dans les années 1500. On peut nous prendre pour des sorcières nous avons de la veine
aucun citoyen ne vient une fois notre trempette terminée nous sommes détendues.Nos
conversations tournent autour de Mélisande elle va nous aider à repartir chez nous.
La fermière nous ordonne :
-Allez aider les hommes il faut battre les épis avec un fléau vous devez prendre une longe pour
piétiner le blé afin de séparer les graines.
-Laissez-nous terminer notre repas ensuite nous irons aux champs.
L'estomac lourd nous lui demandons :
-On a besoin d’un brin de toilette si possible.
Elle nous indique un baquet d'eau froide dans la cour, nous ne voulons pas que notre secret
soit dévoilé on se nettoie le visage en vitesse.
-Super si c'est comme ça adieu le bain chaud , le parfum et tout le reste.
-Cesse de te morfondre garde tes forces pour aider les hommes aux champs.
D'un pas lent nous nous dirigeons vers eux la chaleur nous écrase , la sueur colle nos
vêtements nos cheveux dégoulinent.C’est pénible en même temps nous devons montrer notre
courage. En arrière plan nous entendons des rires d'enfants nous suivant en jouant et en
chantant joyeusement surprises nous sentons des petites menottes se glisser dans nos mains.
Lyse découvre une petite fille d’une dizaine d'années un sourire espiègle sur le visage la
regardant elle est accompagnée de son frère , il a plein de taches de rousseurs. Nous voilà tous
partis en sautillant sur ce chemin poussiéreux quelques mètres plus loin nous apercevons des
gens ils sont debout ils nous donne l'impression de danser. Une charrette est attelée à deux
bœufs ils piaffent d'impatience sous la chaleur du soleil estival. Un paysan nous aperçoit il
nous questionne :
-Que venez vous fabriquer aux champs nous battons les blés on a pas besoin de vous.
-La patronne nous a ordonné de venir vous aider ce travail ne peut attendre.
13
-D'accord suivez-moi je vais vous donner des longes.
-Gwen je ne me sens pas capable de réaliser ce boulot il me semble difficile.
-Examine la façon dont ils s'y prennent ces messieurs n’ont pas le temps de nous apprendre.
En début de soirée on s’aperçoit que ce travail n'avance pas assez vite alors nous prenons la
décision de lever le camp.La chaleur nous accable on prend les voiles doucement sans que l’on
nous voit , nous partons sur les sentiers lasses et assoiffées.
-C'est de ta faute si on est dans cette galère dans un village nullement agréable pourquoi
t’avoir suivie avec ce bijou .
-A chaque difficulté qu'on rencontre tu m'accuses décidément pourquoi tu te défoule sur
moi .Tes arguments sont infondés j’imagine que si nous sommes là c'est qu'il y a une cause
spéciale.
Lyse ne répond pas à quoi cela lui sert de se fâcher contre moi .
Nous poursuivons notre trotte nous sommes à bout de forces , Lyse entend un bruit de sabots
ils approchent lentement un homme braille :
-Holà tout doux.
Nous voyons un croquant avec une carriole attelée à un vieux cheval de trait de couleur fauve.
Le bouseux est édenté il a un gros nez rouge coiffé d'un chapeau lui cachant le regard :
-Grimpez dans la carriole mettez-vous sur les sacs vous allez vous reposer vous m’avez l'air en
piteux état.
-Merci c'est gentil.
Le voyage se traîne en longueur cela nous permet de visionner les étoiles le bruit des roues de
la charrette suivies des pas ferrés du canasson finissent par nous endormir , l'ancien nous a
reconduites à la métairie.
Nous nous retrouvons à notre point de départ quel goujat ce campagnard.
En pénétrant dans la cour de la ferme la métayère nous passe un sacré savon :
-Vous n'aviez nul droit de quitter ce champ que vous a-t-il prit vous êtes folles .
Nous lui présentons nos excuses elles sont acceptées du bout des lèvres.
-Gwen dorénavant on va prendre à chaque erreur qu’on commettra.
Le lendemain Gwen reprend son boulot en cuisine par fatigue elle laisse échapper une
soupière en se fracassant au sol elle se brise en mille morceaux.
La taulière lui insinue :
-Ma fille si une maladresse de la sorte se reproduit je vous assure que vous allez reprendre
votre chemin pour retrouver un travail ailleurs.
Les jours se suivent l'ambiance est glaciale , le lendemain la pluie tombe un gros orage a
14
éclaté à l'aube. Le travail champêtre est interrompu nous restons oisives. Entre deux nuages
nous allons marcher , dans notre dos nous entendons des bruits de sabots ils s'approchent en
cœur nous voyons deux cavaliers sur leurs montures noires de très beaux canassons à l'allure
fière nous nous écartons afin de les laisser passer parvenant à notre hauteur ils nous arrêtent
presque de force nous y sommes contraintes. Ils descendent Lyse se sent gênée j'ai la certitude
qu'elle vient d'avoir le coup de foudre pour l'un d'eux , reste à savoir lequel.C'est vrai qu'ils
sont beaux ces bonshommes un est blond avec de jolis yeux bleus l'autre est brun aux yeux
verts à mon avis ma sœur est tombée raide amoureuse du blond. C'est son type de mec qu'elle
désire en vain en 2015 nous baissons la tête n'oublions pas que nous sommes des paysannes le
bel homme brun nous interroge :
-Gentes damoiselles c'est la première fois que l'on vous rencontre , avez-vous de la famille
dans cette contrée .
-Non nous œuvrons à la métairie.
-Vous venez de quel comté vous n'avez pas répondu à ma question .
-Nous avons traversé maintes campagnes en longeant des forêts pour trouver un travail.
-On ne se retrouvera à l'avenir avec mon frère nous sommes souvent en promenade sur les
pistes inhospitalières de cet immense domaine.
Cette rencontre est fortuite les cavaliers reprennent leur route , nous sommes remuées Lyse
est émue moi aussi je l'avoue le brun est vachement mignon.
-Ils sont beaux mon cœur bat la chamade j'en suis toute retournée qu'en penses-tu .
-Le blond est craquant tu as vu ses yeux ils sont aussi bleus que l'océan j’en frémis ils partent
en direction du château.
-Certainement qu’ils résident là-bas étant donné qu'ils sont partit dans cette direction c'est
logique espèce d'idiote.
- Lyse ce n'est pas moi l'idiote normalement n'est-ce pas .
-Pense ce que tu veux je m'en moque le jeune blond m'a séduite d’un seul regard.
-Tu m'as l'air vachement amoureuse attention nous n'appartenons pas à ce siècle.
-Oui malheureusement finalement j’ai décidé de rester .
-Tu es tombée sur la tête j'ai raison en disant que tu n'es qu'une idiote.
-Pff je m'en fou.
-Nous devons rentrer au lieu de papoter au milieu de ce sentier quelqu'un peut écouter notre
conversation on ne sait jamais.
-D'accord ma sœur tu es tombée sous le charme du chevalier aux yeux verts hein pas la peine
de jouer ta maligne.
-Hum, hum.
Le lendemain est vite venu le beau temps l'accompagne c'est repartit nous ramassons les épis
il reste trois ou quatre jours de labeur. Vivement que cela soit terminé les filles nous ont apprit
qu'à la fin de la fenaison une fête est donnée. Nous sommes impatientes de savoir comment ces
sauteries se déroulent au Moyen-âge. Ce moment tant espéré arrive enfin va-t-on s'amuse , il
n'y a qu'un ménestrel super ! . Il est venu que les vilains dansent franchement nous ne savons
pas virevolter sur ces accords musicaux. Nous n'avons pas d'autre choix on est obligées de
participer à cette soirée les habitants sont présents , sous un chêne il y a un banc nous allons
nous asseoir Lyse me chuchote :
-Regarde les gueux commencent à guincher elle est étonnante cette danse nous avons la
chance d’avoir d’autres musiques dans notre siècle.
15
-Oui c'est vrai je ne me vois pas en boite de nuit m'éclater comme ça ha ha .
-Arête de rire comme une folle ils vont se demander pourquoi tu te comportes de la sorte
Gwen.
-Je me tais pour eux c'est normal Lyse tu vois ce que je vois .
-Oui je suis époustouflée que viennent-ils fabriquer ici .
- En tout cas ils sont beaux.
Ce sont les cavaliers ils font leur apparition descendent de leur cheval notre cœur se met à
frapper fort dans nos poitrines, nous en sommes pétrifiées d'émotion. Eux ne nous ont pas
vues nous les dévorons des yeux ils sont rivés sur ces jolis chevaliers lyse argue :
-Gwen partons tu sais nous ne savons pas guincher ils vont s'en rendre compte et là ils vont
deviner que nous ne faisons pas partie de leur milieu.
- Crois-tu que c’est la meilleur solution , de toute façon c'est trop tard ils nous ont aperçues.
Ils viennent vers nous ne savons pas quelle attitude adopter en face de ces deux personnes
charmantes ils nous chantent :
-Bonjour gentes Damoiselles quelle joie de vous trouver au milieu de toutes ces paysannes.
Nous effectuons le même rituel sinon nous serions prises pour des femmes de mauvaise vie.Ils
portent de belles tenues une chemise blanche accompagnée d'un boléro en tissu noir un juste
au corps et bottés de cuissardes. Nous à côté on est mal fagotées d'où peuvent venir ces
messires nous ne sommes que de petites gens on leur répond :
-Veuillez nous excuser nous allons rentrer.
Ces Messieurs n'ont pas l'air d'accord de cette réponse ce monde ne nous appartient pas.
D’un bon pas nous quittons ce lieu, nous sommes amères deux jeunes hommes intéressés par
nos personnes c'est dommage nous n'avons nul droit de les fréquenter. La tristesse nous
envahit c'est ainsi nous devons nous éloigner d’eux.
Nous reprenons notre boulot le train-train quotidien. Le blé étant coupé et engrangé il faut à
présent préparer la terre pour la prochaine récolte les bœufs sont attelés les labours peuvent
débuter.
Gwen reprend son boulot je m'occupe du ménage de la ferme avec ce travail nous n’avons pas
un moment pour nous côtoyer. Le mois de septembre est arrivé Lyse n'a plus de loisirs , la
patronne lui souffle :
-Vous me semblez lasse Mademoiselle.
-Oui pourquoi cette question.
Elle lui réplique qu'elle va se reposer quelques jours Lyse est contente de cette nouvelle enfin
un repos mérité ne lui fera pas de mal. Elle se dépêche d'aller l'annoncer à Gwen celle-ci
répond :
-Moi aussi j'ai le droit d'avoir du repos.
-Lyse comme nous avons des jours de tranquillité profitons-en pour rendre visite à Mélisande
il y a urgence le temps devient long.
-On va y aller demain après-midi.
16
Chapitre 6
La nuit passe vite on se lève un peu plus tard qu'à l'accoutumée on peut se prélasser nous
allons nous laver au baquet il ne fait pas très froid, l'hiver venu est-ce que cela sera possible. A
la fin de notre toilette de chat on va à la cuisine prendre le petit déjeuner une femme de
chambre nous a déniché des capes chaudes. Dans la matinée nous allons chez notre nouvelle
amie à quelques pas de sa masure nous sommes surprise par un bruit de sabots ce sont les
jeunes cavaliers croisés à la fête des moissons. Nous tentons de les éviter cette fois-ci ils nous
coincent , ils sautent au sol et ne paraissent pas contents , la peur nous saisit on s’élance le
plus rapidement possible eux courent plus vite ils nous rattrapent. Nous voilà prises à leur
piège on s’arrête essoufflées un des cavaliers murmure :
-On veut nous esquiver jeunes dames .
-On ne vous connaît pas vous nous faites peur .
Ils sont étonnant ils n’insistent pas remontent sur leurs chevaux qu'ils lancent au grand galop
de colère apparemment. Pourquoi un tel acharnement de leur part que veulent-ils de nous ,
désorientées on effectue un demi-tour pour nous mettre à l'abri.
-Lyse c’est pas la première fois que ces gars nous bousculent je désire savoir ce qu'ils nous
veulent .
-On leur plaît tout simplement.
-Je me range à tes côtés tu as vu juste.
Un mois plus tard ces deux insolents arrivent habillés de leurs plus beaux atours les
servantes , les cuisinières piaillent gloussent. C’est la même cacophonie que dans une basse-
cour les filles leurs font la révérence nous sommes intriguées part dessus tout elles se postent
devant eux pour que les chevaliers leur prêtes attention. On avait pas prévu que ces hommes
nous dévisageraient avec une telle insistance , l’embarras nous saisit leurs regards sont
inquisiteurs ce n’est pas croyable ce sont les princes.
-Gwen je me demande pour quel motif ces deux là viennent ici .
-Ils nous surveillent tu as surpris la façon dont ils nous regardent.
Nous sommes ébahies face à ces rencontres ce sont les princes quelle découverte on ne se
doutait pas qu'ils appartenaient à la royauté. La métayère nous ramène soudain sur terre.
-Retournez à vos occupations au lieu de reluquer les princes.
La journée se termine le travail est rare en automne le labeur est moins soutenu je rejoints
Lyse elle me dit doucement en riant :
-Je ne peux m'empêcher de rêver à ce blond il est si ravissant.
17
Je la taquine nous chahutons en rigolant quelques minutes on finit par s’endormir
profondément. Aujourd’hui nos activités monotones reprennent , en début d’après midi la
patronne nous donne l'ordre de nous rendre au château apporter des volailles ainsi que des
légumes frais elle nous remplit un gros panier en osier pesant des tonnes nous le portons à
deux , nous suivons le long chemin poussiéreux serpentant au milieu des champs il traverse
également une forêt.
-Il est lourd ce tas de légumes j’ai une crampe dans la main la fermière n'a pas lésiné elle a
mit des faisans , des salades des fèves des pois ils ne vont pas mourir de faim.
- S'est sûr j'ai l'impression que l'on nous prend pour des bourricots .
-Je n'en peux plus une petite halte s’impose l’instant de reprendre des forces.
-J’ai la sensation que tu as la frousse en principe tu es énergique.
-Ces bois m’inquiètent ils me paraissent très sombres , je suis sûre que des bêtes sauvages
rôdent à la sortie du virage.
-Je n'ai pas songé à ce détail nous allons hâter le pas Gwen.
Notre courte pause terminée nous cheminons plus vite , nous atteignons un bosquet ; stupeur
nous distinguons des ombres furtives se glisser derrière les arbres nous restons
tétanisées.Allons-nous avancer ou reculer .
-Pas de soucis Gwen c’est Richard avec ses comparses il me connaît il n’y a pas de craintes.
-Tu dis le connaître depuis ton séjour en prison pour moi un voleur restera un voleur avance
je te suis.
Au deuxième taillis une chouette se met à hululer ce cri nous glace les sangs nous essayons de
nous déplacer rapidement, ce n'est pas facile le panier nous gêne. Un bruit nous oblige à nous
retourner à un mètre à peine, trois hommes sales et mal fringués déboulent nous sommes
choquées leurs chicots sont noirs leurs bouches n’en contient que quatre ou cinq. Le chef se
met à vociférer :
-J'te reconnais tu es le petit voleur de pommes.
-Pas du tout je m'appelle Lyse je suis sa sœur lui est en cavale depuis un moment.
-Que nenni j'ai un doute tu as le même minois.
-Nous transportons des volailles accompagnées de quelques légumes.
-Il y a un trésor planqué au fond de c'te banne.
-Tu sais Richard si il y avait un trésor comme tu le prétends étant voleur je le garderais je le
planquerais quelque part.
-Ouais à mon avis tu n’es qu’une fieffée menteuse.
-Depuis combien de jours êtes-vous en maraude .
-On s'est évadés ce matin à l'aube une révolte a éclaté dans la rue avec les paysans le geôlier a
oublié de refermer la porte nous en avons profité pour filer reprendre notre besogne ; voler
aux riches pour notre compte personnel.
Richard s'approche renverse avec colère le contenu il veut la preuve que nous n'avons pas
menti tout s'étale parterre.
-C'est vrai il n'y a que des denrées la dedans.
Il est déçu il enrage.
18
-On vous donne ce que vous voulez laissez-nous partir nous avons ces victuailles à livrer le
chemin est long.
-Mouais on va se servir une bonne salade accompagnée d'un faisan cuit avec des fèves nous
allons manger un festin de roi ce soir.
-Dépêchez-vous de ramasser les légumes ces paysannes n'ont aucun trésor à dérober.
D'un seul coup Richard a un rire gras il prétend :
-Vous devez avoir d'autres choses plus avantageuses cachées sous vos robes.
Nous nous regardons la terreur s'empare de nous nous ne sommes que deux payses sans
défenses sur ce chemin désert face à ces bandits près à tout.
-On le jure nous ne dissimulons aucun truc je vous en supplie.
-Je vais tâter je veux savoir si tu es un homme ou une femme.
Gwen ne peut laisser l’éventualité que Richard s’en prenne à Lyse elle s'élance et lui envoie
des coups de pieds au niveau du bas-ventre. Surpris celui-ci se retrouve à quatre pattes le nez
dans la terre ses deux potes pétochards sont déstabilisés ils le soulève avec difficulté et courent
dans le bois pour se planquer. Ils étaient loin de se douter de cette correction.
-Gwen ils vont revenir j'en suis certaine que faisons-nous maintenant.
-Nous ramassons le reste des légumes grouilles toi avant qu'ils ne changent d’avis.
-J'ai omis de te dire ce Richard a un couteau la providence est de notre côté on a faillit mourir
sur ce sentier médiéval.
-Lyse ce n'est pas notre jour tu ne m’as pas parlé de ce détail avant que je ne tombe sur ce sale
gueux pouilleux.
- Oui excuse moi dans l’affolement je n'ai pas pensé à t'avertir , avec cette attaque inattendue
il n'y a pas un paysan aux alentours pour nous secourir.
-C’est certain on est obligées de suivre notre chemin.
-Ah non je ne veux pas repasser là ils vont nous attendre ou nous guetter au détour d'un
virage ce sera la fin pour nous.
-Calme-toi j’ai une idée arrivées à destination nous allons piquer soit un outil ou autre chose
pour nous défendre lorsque nous reviendrons.
-Nous pouvons prendre un gros morceau de bois vert pour les estourbir ces vilains
personnages c’est la seule solution à portée de main pour l'instant allons le récupérer tout de
suite , vas-y entre dans cette forêt.
-Vu sous cet angle nous volerons un objet au domaine.
Enfin nous arrivons au château à l'entrée il y a une grille en fer forgé devant on remarque une
grande allée centrale bordée d'arbres de divers essences. Ce décor est charmant de beaux
jardins entourent une fontaine en marbre elle trône au milieu de la verdure des statues
représentant des lions d’or au nombre de quatre semblent être les gardiennes de cette
demeure.
Un homme vêtu d'une livrée nous attend on lui donne la commande demandée par la
gouvernante ensuite il nous conduit jusqu'à l'entrée on visionne toute cette splendeur étalée.
Nous repérons les écuries du roi ou des dizaines de chevaux attendent dans leur box on gravit
l'escalier grandiose du parvis sur le perron nous découvrons l'ampleur de ce domaine. Nous
n’avons pas la possibilité de poétiser une servante assez âgée vient à notre rencontre ses
cheveux gris sont coiffés en chignon elle paraît sévère de sa voix haut perchée cette femme
19
nous dit
-Je ne vous ai jamais vues par ici.
-Si nous sommes déjà passées nous renseigner pour un travail puis vous nous avez renvoyées à
la métairie.
-Oui maintenant que vous me le dites je m’en rappelle.
Elle nous prie de la suivre aux cuisines , nous traversons de grandes salles spacieuses le sol est
carrelé de mosaïque sur les murs des tapisseries représentent des scènes de chasse , sur
d'autres ce sont des portraits d'anciens descendants du lieu. La lumière pâle du soleil
transperce avec difficulté les fenêtres dans la salle principale une table démesurée est posée.
D’après nous elle accueille des dizaines de convives ou plus dans la cuisine c’est identique elle
est convenablement équipée pour cette époque tout le matériel est là pour réaliser les
meilleurs plats du comté. Cinq ou six cuisinières travaillent aisément , ces pièces sont
surdimensionnées . La servante nous prie de déballer le contenu celle-ci est ravie d'avoir des
produits fraîchement cueillis elle donne l'ordre :
-Je veux que tous ces mets soient apprêtés pour nos princes Hector et Victor ils sont conviés ce
soir.
Gwen me regarde avec un sourire en coin elle me chuchote à l'oreille :
-Il faut que je réussisse pour me faire embaucher cela me paraît sympa.
Sous cape je lui réponds :
-C’est seulement pour cette super cuisine .
Nous quittons l'office en riant, en retraversant le hall une belle dame vêtue d'une superbe
robe blanche brodée d'or descend l'escalier central. Sa coiffure est sublime elle est blonde aux
yeux bleus. Arrivées sur le perron nous respirons un bon coup pour nous remettre de nos
émotions. En bas nous admirons un carrosse attelé à six superbes canassons il est d’une
beauté éclatante ce spectacle nous attire comme des mouches.
-Je suppose que cette élégante femme est la reine.
-C'est logique Gwen elle vient de sortir d'ici.
-Peut-être est-ce une de ses amies Lyse tu veux constamment avoir raison.
-N’importe quoi je n’ai pas cette prétention.
Le valet nous enjoint de partir nous quittons ce lieu magnifique avec regrets. En chemin nous
papotons le temps défile plus vite , avant notre arrivée un fiacre attelé par un joli étalon
arrive au grand galop les portes sont décorées du blason royal. Nous entrapercevons deux
jolies femmes superbement habillées le cocher nous hurle:
-Veuillez dégager le chemin si vous ne voulez pas finir sous les roues.
Il fouette son cheval d'un claquement sec il est fou.
Lyse me souffle :
20
- Ces filles là sont les invitées des jeunes princes.
Sa voix est étrange à mon avis elle est jalouse parce que ces donzelles sont invitées par les
princes.
-Lyse, les chevaux sont noirs c’est singulier cette couleur domine dans ce royaume.
Elle ne me répond pas c’est vrai ici tout est noirâtre. En redescendant les marches nous
découvrons sous les arbres du parc un autel de pierre.
-Lyse cette table est pleine de mousse elle est insolite ici.
-Elle est installée dans ce lieu depuis belle lurette à mon avis.
-N’oublie pas il faut récupérer un outil ou quelque chose de ressemblant.
-C'est vrai qu’il faut repartir sur cette piste déserte de surcroît dans la nuit nous ne possédons
aucune source de lumière pour nous aider.
-Viens allons aux écuries demander à un lad si il n'a pas un fanal ainsi qu'une arme .
A l'entrée du bâtiment nous distinguons avec peine les chevaux, ils ont tous une robe foncée. A
côté d'une botte de foin nous apercevons un jeune garçon on s’ approche Gwen lui demande :
-Excusez nous avons besoin de votre aide,nous sommes les paysannes travaillant à la métairie
on a la pétoche de rentrer dans la pénombre des brigands nous ont attaquées possédez-vous
un instrument ou un outil pour nous défendre.
-Tenez je n'ai que ce morceau de bois j’espère que cela vous suffira.
-Merci il nous faut un fanal notre retour se fera sans encombres avec cette source lumineuse.
-Vous l'avez vu je n’en possède pas c’est sombre dans les écuries.
-Vous êtes gentil de nous avoir donné ce bout de bois au moins nous avons une arme.
Nous reprenons notre route accompagnées de nos frayeurs.
-Il va être long ce retour zut quelle idée de rentrer si tard j’ai les chocottes pas toi Gwen.
-Si je suis anxieuse je ne me rappelle plus ou est ce satané taillis.
-C'est la première fois que je constate cet état venant de toi supposons qu'ils nous attendent .
-Aucune idée tout à l'heure as-tu remarqué si ils avaient des lanternes.
-Non dans la bagarre je n'ai pas fait gaffe à ce détail.
-C'est à espérer , sinon on se laissera molester sans broncher petite sœur.
-Arrête peut-être qu'un fiacre ou un carrosse va passer nous nous ferons véhiculer.
-Cesse de rêver si seulement tu disais vrai mon angoisse s'envolerait d'un coup.
-Pourtant tu m’as protégée ton courage disparaît je n'aime pas ça, pourquoi n'ont-ils pas de
lampadaires comme en 2015 bon sang !.
-Lyse nous sommes au Moyen-âge perdues en pleine nuit sur un chemin désert avec
simplement un bâton comme arme pour nous préserver d'une éventuelle agression d'un
chemineau en goguette. Oublie l’année 2015 notre mission est en jeu , nous sommes là pour
sauver un royaume c’est normal que nous ayons parfois des combats à relever.
Nous percevons prés de nous le bruit d'un animal Lyse dit en me serrant :
-Gwen tu as entendu ça je vais me liquéfier cette chose va nous bondir dessus.
-Chut tais toi nous allons ralentir et écouter d'où provient ce son incongru.
21
Nous tendons l'oreille ce chuintement vient de notre droite il n'est pas au sol nous le situons
plutôt dans les arbres.
-Gwen nous devons nous rapprocher de l'endroit ou nous nous sommes fait tourmenter.
-C'est vrai je ne pense pas que ces gueux soient montés si haut .
-Oui le chuchotement est en hauteur c’est sûrement la chouette de tout à l'heure.
-Aux alentours il n'y pas de lumière.
-Ce ne sont pas eux j’imagine qu’ils sont loin maintenant.
-Bonne logique chut écoute cela recommence j'ai la sensation que c'est un gros oiseau il fait un
raffut du tonnerre imagine ces coups d'ailes Lyse.
-C'est quoi ce bruissement que l'on entend sur ces terres seigneuriales , j’ai l'impression qu'on
nous survole à mauvais escient.
-Au Moyen-âge il y avait des bêtes inconnues de nous elles n’ont jamais illustré nos livres
elles ont disparus depuis des siècles.
-Avance gardons le silence on est bientôt arrivées à la métairie il y a un bout de temps qu’on
marche.
-Ah oui quel soulagement d'êtres enfin arrivées je suis pressée de retrouver notre semblant de
lit.
-Il ne faut pas oublier de quémander une torche pour nos futurs voyages nocturnes.
-Allons-nous porter des livraisons tous les jours .
-Nous allons l'apprendre demain.
A un moment je me mets à crier je suis terrifiée quelque chose m'a frôlé les cheveux j'en
tremble de tous mes membres.
-Gwen une bête m'a touché la tête j'ai pas rêvé .
-Non tu n'as pas rêvé je veux savoir quelle est cette chose capable de nous terrifier de la sorte.
Je me mets à pleurer que va-t-il se passer avant de rentrer.
-Gwen tu pleures je t'en supplie ne fais pas cela j’ai foi en toi.
-Pardon je suis trop affolée je ne sais pas quel animal nous effraie ainsi. J'ai ressenti comme
un vol menaçant si cela continue je vais faire une crise cardiaque j'abandonne Lyse.
-Ah non tu n'as pas le droit de me laisser sur cette piste, reprends courage garde espoir Gwen
lève toi marche avec moi je t'en prie nous sommes bientôt à destination.
-Tu dis ça simplement pour me rassurer nous devons être loin de la maison.
-Écoute je reconnais les plaintes des animaux familiers.
-Oui j'entends hâtons-nous.
Juste avant de rentrer au dessus de nous on ressent un énorme coup de vent glacial nous
donnant la chaire de poule. On détale comme des folles jusqu'à notre chambre essoufflées on
s’assied sur le bord du lit au bout d'un petit moment notre respiration redevient normale.
-C'était quoi ça . Apparemment c’est immense c’est évident je sors plus le soir.
-Oui j'ai eut la frousse de ma vie Lyse je me demande ce que c'est ce vol nocturne ça
m'étonne pas que nous ne voyons personne au crépuscule ils ont sûrement peur.
-Je les comprends tu te rappelles cet été on a rencontré aucun citoyen allant se balader à la
fraîche.
-Demain je vais me renseigner auprès de la fermière elle est au courant à ce sujet c’est curieux
22
que nous ne sommes pas averties de ce fait.
Après une nuit blanche Gwen se lève :
-Lyse tu dors ?
-Non je suis réveillée j’ai pas fermé l’œil je me suis souciée de ce problème déroutant.
-Je m'habille je vais me renseigner auprès de la patronne avec l’espoir qu’elle me révèle des
indices.
- Gwen attend moi je vais venir pour écouter ce qu'elle va nous raconter.
Nous l’apercevons dans la cuisine Gwen lui stipule:
-Bonjour quel est ce phénomène volant dans l’obscurité nous l'avons entraperçu hier soir.
La patronne ne répond pas elle se sent gênée a-t-elle quelque chose à cacher .
Au bout de cinq minutes elle nous rétorque :
-Je ne vois vraiment pas de quoi vous voulez me parler , je n'ai jamais remarqué quoi que ce
soit à la tombée du jour , pourtant je sors donner à manger aux cochons dans l’enclos près des
écuries à votre place je n'ébruiterais pas d’ âneries comme ça.
-Nous sommes folles c’est cela on va cesser d’en parler.
Cette histoire on l’oublie bientôt elle refera surface ...
Chapitre 7
Le mois d'Octobre est venu doucement la fraîcheur s’installe Lyse s'impatiente en colère elle
ronchonne :
- Quand allons-nous retourner dans notre époque.
Je ne sais pas de quelle façon réagir nous ne sommes pas allées rendre visite à Mélisande. Un
élément nous en empêche à chaque fois que l’on décide d’y aller. Cette fois-ci encore nous
n'avons pas le loisir de nous attarder sur le sujet, notre chef nous regroupe toutes ensembles
dans la cour, elle nous annonce avec joie que le roi nous convie pour fêter la fin des récoltes
elles ont été bonnes cette année. Un grand bal est organisé dans la grande salle du château
Lyse est réjouie d'y assister je n'ai aucune envie de me rendre à cet événement. Elle nous dit
que pour l'occasion des carrosses de la cour du souverain viennent à la ferme la gouvernante
nous prête des toilettes et des chapeaux. Le Vendredi suivant deux calèches nous récupèrent la
Taulière nous invective :
-Ne faites pas attendre les cochers le monarque ne tolère aucun retard de la part de ses
convives.
23
Nous voilà embarquées je trouve chic d’être transportée par ce moyen de locomotion
romantique. Arrivées au domaine on suit la troupe de servantes elles nous guident dans une
salle immense dedans il y a des tas de fringues, des robes, des chapeaux, des chaussures, des
fanfreluches diverses. A la vue ces belles robes j'ai le coup de foudre pour une tenue de soirée
en soie de couleur violette. Lyse en choisit une blanche toute simple les filles nous proposent
des perruques je décide de ne pas en porter ma sœur opte pour une blonde platine bouclée
comme un mouton. Pour ce divertissement des accessoires nous sont proposés nous optons
pour des loups ce déguisement permet de ne pas montrer nos visages.C’est sympa personne ne
peut nous reconnaître dans cette salle maints miroirs sont posés sur les façades nous en
profitons pour nous mirer cela fait un bail que l’on a pas vu notre reflet dedans vêtues de la
sorte on a un petit choc. Gwen est appelée pour sa coiffure, je souris je ne suis guère mieux
avec ma moumoute poudrée. Ma frangine revient on se regarde une deuxième fois nous
aimons notre nouvelle tête l’ouverture du bal vient de sonner. Gwen ne peut s'empêcher
d'avoir un fou rire la musique n'est pas pareille que chez nous les instruments sonores nous
sont inconnus. Quels mouvements exerce-t-on pour danser sur ces rythmes désuets. Les
hommes sont moulés dans des sortes de collants ce spectacle devient gênant. Les invitées
rivalisent de beauté gestuelle et vestimentaire. Nous traversons la salle cachées par notre loup
pour une soirée donnée par le couple royal cette lignée est absente cela est surprenant , Lyse
me dit :
-Un parfum de mystère plane ce soir.
-Le comportement de ces femmes est bizarre elles semblent conspirer à notre égard.
Elles chuchotent en nous épiant je m'avance vers un groupe se tenant à l'écart , là je
surprends une conversation me mettant la puce à l'oreille une de ces dames clame :
-Nous ignorons d’où elles arrivent elles me paraissent énigmatiques.
Une autre renchérit :
- J'ai l'intuition qu'elles sont là pour la même raison que nous parlons-en soit à la reine ou à
ses fils .
J'entraîne Lyse dans un endroit isolé pour lui relater cette conversation, elle répond :
- Rapprochons-nous des groupes en les écoutant discrètement.
-Tu ne m'as pas comprise je viens de te dire tous ces gens sont dans l’attente d’un signal.
-Je ne t’ai pas entendue avec cette cacophonie excuse moi.
La soirée s'écoule entre les rires et les menuets dans la foulée j’aperçois les princes suivis de
cette femme blonde. Elles les entraînent dans le boudoir on les suit en catimini à travers la
porte on épie ce conciliabule improvisé.
-Partez chez la sorcière je suis persuadée qu'elle possède ce talisman dépêchez-vous.
-Quelle nouvelle surprenante elle recherche un talisman.
Par curiosité nous détaillons le boudoir c’est une petite pièce magnifique. Sur un guéridon de
bois brille comme une étoile une lampe d’albâtre. A sa droite un coffre à clous d'acier à
l’écart deux fauteuils rouges cuivrés posés face à face , au mur des aquarelles aux couleurs
tendres sont accrochées. Nous percevons leur discussion ils parlent de nous.
24
-Que nous cachent ces paysannes elle ont un comportement incompréhensible.
-Ils n'ont jamais cessé de nous suivre ils nous épient en nous questionnant ce n’est qu’un
prétexte .
Au bout d'un instant la reine ordonne à ses rejetons :
-Je vous ai donné un ordre veuillez obéir.
Un des deux lui annonce :
-Il est trop tard et la soirée n’est pas terminée.
On se dépêche de se précipiter à la sortie nous atteignons difficilement le parvis.
Afin de rejoindre Mélisande avant les princes je suggère à Lyse de voler un attelage.
-Cela n’est pas aisé de guider un cheval on ne sait pas de quelle manière tenir les rênes.
Nous courons et grimpons dans le premier fiacre se trouvant à notre portée les robes étant
trop longues nous les déchirons à mi-jambes.Nous prenons la place du cocher , Gwen
s’empare du fouet lui botte la croupe le canasson s'emballe dans le mouvement la perruque de
Lyse s’envole. Les cochers avertissent les princes il nous est impossible de calmer l'allure du
bourrin sur ces chemins cahoteux , une roue finit par se détacher nous sommes éjectées on
roule dans l'herbe. Lyse voit les intrigants venir au grand galop ils s’arrêtent juste à notre
hauteur.
On se relève péniblement le brun ténébreux nous balance avec colère et indignation :
- Vous pensiez partir où en volant cet attelage en pleine nuit .
Avec un air menaçant Gwen lui crie sèchement.
-C’est assez laissez nous tranquilles pourquoi prenez vous la même direction que nous ?.
Il s'approche d'elle la serre fort lui chuchote :
- Je connais ton prénom sache que je suis attiré par tes jolis yeux magnétiques.
Il ne manque pas de culot celui là avoir enquêté sur Gwen elle le repousse en lui demandant
de la lâcher.Son corps est remplit de douleurs par galanterie forcée ils nous font grimper sur
les canassons nous obéissons je suis à l'aise collée au prince blond. Gwen est en colère contre
lui pourquoi .Étant de retour dans la cour de la métairie ils nous déposent doucement.La
soirée est déjà avancée on pénètre à tâtons dans notre chambrette le reste de la nuit Gwen
gémit elle a terriblement mal au dos suite à notre accident de la veille. Je me lève au petit
jour je la réveille :
-Lyse je ne peux pas me lever ce matin trouve un médecin ils ignorent que tu en es un.
-Je vais annoncer à la patronne que tu es malade.
-Va au château un docteur officie tous les jours.
25
Évidemment ce matin aucune carriole n’est à disposition je suis forcée de partir à pied sur
cette piste monotone. Sur le parcours je retrouve le fiacre le long du chemin, le cheval n'est
plus dans les alentours. Je marche rapidement au loin je vois apparaître Hector il ralentit en
m’interpellant :
-Que faites-vous si tôt sur ce sentier je pensais que vous étiez encore au lit .
-Ma sœur ne peut plus se lever elle a mal au dos après cette chute elle m'a dit de solliciter un
carabin dans votre palais.
Il me tend la main afin que je puisse monter je suis aux anges si prés de son corps je sens sa
chaleur surtout ses muscles , quel délice cela me fais vibrer. Je me laisse emporter je suis
complètement détendue , un moment plus tard je refais le chemin à l'envers dans le fiacre du
clerc là c'est moins romantique.Après avoir examiné Gwen il lui préconise de rester alitée une
semaine ou deux.En attendant son retour les feuilles tombent la forêt avoisinante à récupéré
ses teintes rouges et or. Cette nature est belle la pluie s'est invitée la campagne est devenue
tristement grise notre belle saison s'est retirée silencieusement.Gwen est remise sur pied elle a
reprit son travail aux cuisines elle a de la chance je m’ennuie je n'ai pas de tâches à effectuer.
-Gwen j'ai appris par les lingères que la reine tient absolument à donner une fête spéciale elle
va se dérouler dans la cour du château sous les arbres centenaires.
-Elles ne t'ont pas dit en quel honneur elle l'organisait essaie d'en apprendre davantage.
-Je vais enquêter auprès des filles elles sont sûrement au courant cela va occuper mes
journées.
Lyse revient quelques jours plus tard elle a approfondit sa quête sur cette cérémonie elle a des
informations à ce sujet. Elle va derechef informer sa sœur.
-Voilà ce que j’ai apprit , cette célébration a normalement lieu à la fin du mois tous ceux étant
conviés portent des capes noires à capuches. Les gens apportent des offrandes ce sont des
bougies noires elles seront déposées sur la table de pierre.
- Ce rituel est singulier Lyse il n'y a que des bougies noires ainsi que les capes. Cela me fais
penser à de la magie souviens-toi tout est dans sombre ici pourquoi cette reine représentant la
beauté se met-elle à réaliser cette messe
-Oui il faut absolument assister en cachette à ce rite insolite et passer inaperçues aux yeux des
princes.Nous en saurons davantage avec le déroulement de cette fête.
-Je suis entièrement à tes côtés sur ce coup-là pour une fois.
-Que veux-tu dire par ce coup-là .
- Je plaisante je dis ça seulement histoire que tu enrages
-C'est de cette façon que tu plaisantes .
-Oui ma sœur je n'ai pas le droit .
Chapitre 8
26
Étant donné que notre travail tourne au ralenti Gwen propose d'inspecter chez Mélisande
nous revêtons nos habits d’hiver nous empruntons notre sentier il pleut tant pis nous devons
nous aérer et bouger de ce lieu. Sur le trajet nous levons la tête nous entendons de nombreux
bruissements d’ailes dans le ciel une bande de corbeaux volent contre le vent.
-Des milliers de ces volatiles s’éparpillent ce n’est pas normal.
-Je suis certaine qu'ils vont piller l'orge plantée dans les champs cela annonce vraiment
l'automne.
-Chez nous ils ne sont qu'une dizaine pas autant que ceux-là Gwen.
-Que fabriquent-ils réunis ensemble .
Nous retrouvons la petite masure de notre amie au détour d’un virage on avance doucement
sous la tourmente.
Lyse me spécifie :
-Tu ne juges pas cela surprenant les princes ne sont pas sur notre chemin.Ils ont cogités vont-
ils nous laisser tranquilles maintenant .
-Cela reste à voir...
A la maison nous frappons personne ne répond nous allons dans les prés alentours nulle trace
de Mélisande où peut-elle être .Gwen entre dans la pénombre elle croit apercevoir une forme
au sol , notre sorcière est allongée à terre sa tête ensanglantée. Nous la soulevons et la mettons
sur son lit.
-Mélisande êtes-vous tombée ,je distingue une plaie sur votre front.
Dans un souffle elle nous explique qu’un corbeau l'a attaquée il a piqué droit sur sa tête.
En colère elle nous dégoise :
-Sortez tout de suite où je vous change en pourceaux.
Lyse lui intime gentiment de se calmer elle va la soigner avec les moyens du bord. La sérénité
enfin revenue nous lui rappelons que nous sommes Gwen et Lyse les paysannes venues la voir
cet été.
-Je ne sais plus où j'en suis les filles excusez-moi je suis contente de vous revoir depuis votre
première visite.
-Mélisande êtes-vous au courant que plusieurs personnes de la contrée recherchent un
talisman.
Sa réponse claque :
-Quel objet dites-moi je n'en ai aucune idée.
Elle se fâche en appuyant sur les mots :
-N'oubliez jamais ce corbeau est une maléfique pie-grièche laissez-moi seule sortez d'ici.
27
En repartant Gwen déclame :
-Comment se fait-il qu'elle ne nous aie pas reconnues tout de suite cette affirmation dite avec
insistance « ce corbeau est une sorcière » m'intrigue.
-Oui je ne comprends pas qu’un banal volatile soit en fait une magicienne démoniaque .
-Elle ne l’a pas inventé continuons notre petite investigation cet événement prend une
tournure différente désormais.
Le jour commence à décliner nous rentrons tranquillement à la métairie.A notre suite des
galops se rapprochent en s'amplifiant on se retourne et là surprises ce sont Victor et Hector
Lyse me dit tout bas :
-Ils tombent à point nommé ces deux fouineurs on va profiter de l’aubaine.
-Tu as réponse à tout on va entrer dans leurs jeux de séduction nous allons tenter de dénouer
la trame secrète se jouant dans cette contrée.
Silencieusement dans la pénombre naissante ils nous font tressaillir Gwen est prise par la
taille elle se met à crier Victor lui dit dans le creux de l'oreille :
-Chut n'aie pas peur je veux simplement te dire que je suis amoureux de toi.
Elle fait volte-face en guise de réponse Gwen reçoit un baiser de son prince ténébreux.Lyse est
dans tous ses états émotionnels Hector l’embrasse ils nous ont possédées en nous piégeant ,
cela n’a pas d'importance nous nous sommes laissées manipulées part intérêt afin d’en
apprendre davantage sur la vie des monarques , Victor n’ayant n'a pas sa langue dans sa
poche nous dit :
-Vous êtes souvent en balade surtout à cet endroit les filles que cherchez-vous de particulier ?.
En chemin nous leur parlons de notre visite chez Mélisande elle nous a certifié qu'il y avait
une sorcière dans les parages.
Lyse demande si ils connaissent cette femme. Hector nous confie qu’elle est folle qu’elle vit
seule depuis des années qu’elle raconte n'importe quoi , il rajoute que cela vient de son
cerveau malade.
Gwen clame :
-Vous racontez n'importe quoi sur cette pauvre dame elle n'a pas l'air d'être folle au
contraire.
En changeant de conversation Lyse en rajoute un peu :
-Au fait dans quel but votre mère veut organiser une cérémonie à la fin du mois .
En suivant la cadence du pas des palefrois ils tiennent à ce qu'on assiste à cette fête Gwen
discute avec Victor pour être informée sur le sens particulier de ce rituel. Il nous explique
depuis qu'ils sont enfants elle a toujours eut lieu eux n'ont jamais compris le sens.Pourquoi la
reine se fait la maîtresse de cérémonie , il nous relate qu'elle nous a suspectées dés le début son
obsession est de mettre la main sur un talisman qu’elle cherche en vain.
28
-Victor sais-tu à quoi ressemble cet objet .
-A vrai dire notre mère est secrète nous l’ignorons.
A la suite de cette discussion constructive ils nous déposent à la métairie avec la promesse de
nous revoir.Lyse n'en peut plus elle est heureuse nous avons du mal à nous endormir après ces
émotions surtout des confidences apprises par nos princes.
Nous nous réveillons au petit jour la maison est silencieuse nous allons préparer notre petit-
déjeuner. En regardant à la fenêtre Lyse distingue quelques corbeaux volant, croassant dans
tous les sens.
-Gwen viens observe ce manège le jour n'est pas levé eux sont déjà en vol .
-On a l’impression qu'ils ont étés dénichés par des chasseurs.
-La taulière n'est pas là où peut-elle être.
-En général c'est son rôle d'être debout la première.
En l'attendant nous effectuons nos corvées sans bruit ensuite nous sortons regarder le ciel une
voix criarde nous fait sursauter c’est la métayère elle s'époumone :
-A part admirer le ciel vous n’avez pas une occupation journalière à effectuer.
-Lyse j'en ai assez de cette marâtre viens partons en vadrouille ce n'est pas grave si elle nous
met à la porte suis-moi illico.
Le destin nous pousse sur la bonne voie nos pas se dirigent sur le chemin du château quelles
intentions a-t-il à notre égard .
-Lyse je vais demander si ils ont besoin d'une cuisinière et d'une servante .
-Oui, nous serons sur place pour en savoir plus sur ce qu’il se passe !.
Arrivées à la grille on fait tinter la cloche au bout d’une poignée de minutes nous semblant
une éternité la gouvernante descend toujours aussi gracieuse.
-Que voulez vous cette fois-ci .
-Nous n'avons plus de travail à la métairie pouvez-vous nous engager à la cuisine
éventuellement aux des tâches , nous serions heureuses de vous seconder.
Elle semble réfléchir notre arrivée tombe à point nommé deux de ses employées sont parties
œuvrer dans un autre domaine.
-Vous pouvez débuter à présent si cela vous chante !.
-Cette perspective est alléchante nous acceptons vos consignes.
En traversant les couloirs nous menant aux offices je dis :
-Comme par hasard deux employées se sont envolées sous d'autres cieux.
-Tu racontes n'importe quoi ma pauvre tu es en plein délire .
-Ce matin la fermière est absente ce n’est pas logique.
Notre nouvelle patronne nous entraîne dans les cuisines nous sommes brièvement présentées
aux autres domestiques.Ensuite elle nous ordonne de lui emboîter le pas elle veut nous
29
montrer notre chambre. Celle ci se situe dans une aile éloignée elle est réservée aux serviteurs.
Nous n'avons pas un instant de répit Gwen part directement cuisiner Lyse va avec les
servantes dans le dédale des pièces.La première semaine se déroule assez vite les filles ne
s'ennuient pas , elles ont prit leurs repères dans cet immense domaine Gwen médite sur les
garçons savent-ils qu'elles triment dans le château .Un soir après avoir terminé leurs corvées
elles se retrouvent en cachette au boudoir.
-Prévenons les princes que nous sommes dans leur demeure ils se tourmentent sûrement de
notre absence.
-C'est évident déjà qu’ils ont un doute sur nos personnes on ne va envenimer l’affaire.
Le hall est désert on le traverse en prenant la sortie menant sur le parvis. Aucun bruit ne
trouble la sérénité ambiante Gwen descend les escaliers pour rejoindre les écuries je la prie de
me dire ce qu'elle va fabriquer.
-Accompagne-moi trouillarde je te parie qu’ils sont dans les box en compagnie de leurs
chevaux.
La porte est entrouverte le spectacle est attendrissant ils étrillent leurs canassons , nous les
hélons joyeusement. A notre appel les frangins sursautent ils font une drôle de tête
apparemment ils ne sont pas heureux de notre présence.
Victor s'étonne :
-Que fabriquez-vous là habillées de la sorte vous ne nous avez pas prévenus de ce
changement.Vous êtes inconscientes vous avez disparu depuis quelques jours .
-Pardon sur un coup de colère on a fuit la métairie la patronne devient folle.
-C'est super on peut flirter tranquillement.
Notre assiduité aux tâches n’a plus le rythme du départ on s’octroie de longues heures
oisives.La gouvernante ne s'en offusque pas nous la sentons ailleurs comme préoccupée par
d’autres soucis que nos présences. En espérant cette fête spéciale avec nos amoureux nous
apprenons l’équitation dans nos tenues féminines ce n'est pas facile.Ayant compris notre gène
ils nous dénichent des pantalons avec des bottes.Nos tailles étant menues ces accessoires sont
un peu larges on apprend facilement à chevaucher , il nous arrive de galoper sur les terres
royales.C'est agréable nous journées sont moins fatigantes nous avons déserté nos emplois.Un
après-midi les nuages s'épaississent les hommes nous proposent l'apprentissage de l'épée.
-Avec ces leçons données ces épées vous aiderons à vous défendre d’une éventuelle attaque.
Gwen a la super idée de poser cette question indélicate :
-Dites moi où est votre père nous ne l’avons jamais vu.
Notre mère nous a relaté qu'il était partit en guerre il y a des années qu’elle n’a pas eut de ses
nouvelles.
- Vous n'avez pas songé de retracer son parcours .
Ils s'éclipsent en changeant de conversation. Dans la soirée une bande de corbeaux volent
30
autour du palais plusieurs se posent sur une tour.On a la sensation qu'ils attendent de passer à
l’attaque.
- Je me demande si ces volatiles sont maléfiques.
Nous tirons les vers du nez à nos princes ceux-ci déclarent gênés :
-Un souvenir me reviens dans mon enfance ces oiseaux étaient peu nombreux.Je suppose
qu’ils ont étés guidés parce que la fête approche.
Nous percevons une pointe de mensonge dans leurs voix.Pourquoi nous mentent-ils ainsi .
Ayant retrouvé leurs esprits ils nous informent que nous sommes invitées à dîner en leur
compagnie que la reine nous attend la nervosité nous gagne Victor rajoute.
-Notre mère n'est pas au courant de notre situation pas de gaffes de votre part.
Dans cette salle à manger utilisée lors les réceptions nous sommes perdues cela est
inimaginable on a jamais connu ni même vu un lieu pareil. La servante nous installe à cette
table immense nous nous sentons isolées loin de notre élément. La souveraine nous dévisage
avec insistance ses yeux ressemblent à des armes prêtes à dégainer nous avons le sentiment
d'être suspectées.Qu'avons nous effectué de mauvais pour détendre l’atmosphère Lyse a l'idée
de lui demander :
-Le souverain est absent on ne l’a pas croisé depuis notre arrivée au domaine.
Elle détourne adroitement la conversation nous retourne la question.
-Jeunes filles pouvez vous me dire ou vous travailliez avant de venir à la métairie.
Les princes font diversion Gwen repère les ongles de cette femme ils sont grands en principe
les dames de haut rang les portent courts et soignés. Lyse se hasarde à demander de nouveau
si il est possible de visiter sa demeure un moment de gêne plane avec l’impression qu’elle est
sur ses gardes , les frères profitent de cette confusion ils sollicitent la permission de se retirer
dans leurs appartements. Ils nous accompagnent en silence dans notre aile réservée aux
domestiques.
-Que vous prend-t-il vous avez peur en règle général les hommes sont courageux et fiers , nous
voulons être au courant.
Ils restent muets face à leur froideur nous sommes en rogne nous essayons pourtant de nous
calmer.
-Je m'interroge ses fils sont dans le secret c’est évident elle leurs a donné l’ordre de ne pas
ébruiter des choses compromettantes.
-Je la soupçonne d’étouffer des choses inavouables à tout le monde.
-Certainement elle a l'air drôlement rusée cette mégère.
-Pourquoi nous ont-ils plantées et sous quel prétexte , ils se sont enfuis par peur des
représailles à l'encontre de leur chère mère je présume.
-J'ai la conviction qu'un gros secret se cache dans ce royaume.
31
Le lendemain nous partons au trot nous enquérir du destin du roi auprès de notre ancienne
patronne.Elle sait sûrement ce qu’il est devenu va-t-elle nous recevoir on est parties sans
prévenir.Sa réaction colérique ne se fait pas attendre à peine les pieds posés elle crie :
-Vous ne manquez pas de toupet que venez vous fabriquer ici .Je ne veux plus vous voir vous
n'êtes que des intrigantes.
-Vous avez un mauvais jugement à notre égard vous nous traitez avec méchanceté calmez
vous , on ne vient pas pour trimer chez vous on veut simplement savoir si vous êtes informée
du départ du roi personne ne tient à nous éclairer à ce sujet.
-En quoi cela peut vous concerner vous ne faites pas partie de cette famille et je n'ai pas envie
de vous donner des indices là-dessus , veuillez dégager de ma propriété espèces de curieuses.
Avec violence elle nous referme la porte au nez ce matin nous n’en saurons pas plus.
-Quelle énergie elle a cette bonne femme elle est nerveuse a-t-elle peur de nous. Elle nous
traite d'intrigantes et de curieuses.
Chapitre 9
Finalement nous allons nous réfugier dans notre petit coin douillet ce n'est que notre
chambrette au moins on s'y trouve à l'aise et à l'abri. Au milieu de la nuit je réveille Lyse en
lui expliquant qu’une idée m’est venue pour découvrir si le palais camoufle des mystères.Nous
mettons ce projet à exécution nous traversons le hall il ne faut pas que l’on nous chope. Gwen
a l'intention d'y aller à l'instinct nous avons une crise de rire à ce moment là on percute une
armure , elle tombe dans un fracas assourdissant.Dans notre élan on s’arrête en écoutant si ce
bruit n'a pas réveillé les gens , personne ne se manifeste on continue notre exploration
nocturne.
-Gwen cesse tes bêtises si les princes nous entendent ils vont prévenir la reine un peu de
discrétion s’impose d'accord.
-Ne t’inquiète pas nous les avons dans notre poche Lyse.
Gwen distingue le fastueux escalier menant aux étages nous le gravissons doucement pour ne
pas créer de craquements , il nous semble interminable toutes essoufflées on atteint le premier
palier.Sur les murs ressemblant à des lys de magnifiques tentures rouges sang décorées de
fleurs en or sont accrochées. Nous détaillons ce décor grâce à des lampes à huile disposées ça
et là. Au bout du corridor nous apercevons dans une semi-pénombre plusieurs portes ce sont
les chambres.
-Hector est déjà debout que se passe t-il .
Affolées on se planque dans un recoin du palier , on s’accroupit derrière un guéridon à son
passage il va frapper à une autre porte il dévale les escaliers rapidement suivit par Victor.
32
-Que leurs arrive-t-il à ces deux là , où vont-ils le jour n’est pas levé en tout cas ils sont préssés
quel cirque.
-Je pense qu’ils ont une mission argente à accomplir.
A la suite de cette montée d'adrénaline nous marchons à petits pas dans le couloir. Lyse ouvre
une porte là surprise il y a une belle bibliothèque , nous sommes éblouies par cette découverte
nous pénétrons avec précautions.
-La pièce est sombre.
-Comment allons-nous nous y prendre pour fouiner dans toutes ces rangées de bouquins .
-Il y a une possibilité une de nous va repartir dans le couloir dérober une lampe à huile avant
que les gens ne se réveillent.
-Fonce Lyse je guette les alentours.
-Ah non toi tu va y aller j'ai la frousse si l’on m’ attrape.
-Évidemment ton comportement de peureuse ne m’aide pas tu me dis que cela est de ma
faute.Lyse la trouillarde.
-Je m’élance si je me fais griller reste planquée dans cette salle en attendant l'aube adieu peut-
être.
-Cesse de blaguer Gwen ce n’est pas marrant.
Le couloir est silencieux je jette un coup d’œil à gauche puis à droite personne en vue je me
dirige rapidement je distingue une lampe accrochée sur le mur à côté d’une porte.La
récupération ne dure pas plus de trois minutes je me hâte rentre en vitesse dans la
bibliothèque. Nous avançons entre les rayons à la lueur de la flamme on reluque de beaux
recueils semblant reliés d'or.
-Je suis convaincue qu'ici nous allons dénicher notre bonheur.
Apparemment personne ne vient étudier dans cette pièce sur le bureau il y a quelques
centimètres de poussière , nous poursuivons notre quête par maladresse un livre chute du
rayonnage sur sa couverture est gravé un cercle doré ainsi que des dessins. Je l'observe
attentivement.
-Gwen je suis troublée cette gravure me remémore un souvenir précis.
-Que t'arrive-t-il Lyse je ne reconnais pas ce motif.
-Ce livre est tombé tout seul comme par magie c’est drôle ce dessin est troublant.
-Si j'imagine qu’il y a un lien avec la reine et le talisman.
Grâce à cette découverte nous allons rentrer chez nous en 2015 satisfaites et heureuses. Tout à
coup nous entendons la reine hurler dans le corridor :
-Je les veux ces espionnes je suis persuadée qu'elles le cherche aussi il faut qu’elles
disparaissent vous m'avez comprises tous les deux .
Les princes s'empressent de lui obéir avec crainte.
-Mère on va s’occuper d’elles dans les plus brefs délais.
-Nous nous sommes fourvoyées au sujet de nos amoureux ils sont sous son emprise comment
33
sortir de d’ici.
-Je te propose de patienter pour agir en attendant on va essayer de décoder ce grimoire
inexplicable à l'aide de notre candélabre. La source de sa lumière n'est pas éclatante on ne
risque pas d’êtres repérées de l'extérieur.
Dans cet ouvrage les pages sont rédigées dans un langage incompréhensible la première fois
nous n'avons pas tout détaillé sur la couverture il y a un soleil au milieu dans un cercle on voit
des étoiles peintes et en bas la lune.
-Gwen ça ne te parle pas ce graphisme représente le bijou de notre aïeule c’est exactement la
même illustration je m'en souviens.
-Quelle histoire ce n’est pas possible elle devait être une sorcière vivant au Moyen-âge tout
devient limpide si nous avons traversé une porte du temps c’est grâce à elle.
-Oui j'y crois fortement nous devons absolument apporter ce livre à Mélisande elle sait
certainement déchiffrer ce dialecte.
L’attente est longue nous allons perdre une journée à rester cachées nous fuyons en catimini le
livre sous ma chemise nous longeons le couloir on redescend les escaliers silencieusement avec
la lampe pour nous guider. En bas les frères sont en grande discussion avec leur mère ils nous
interceptent bêtement.
-Je savais que vous n’étiez pas loin mon flair ne m’a pas trompée descendez les aux oubliettes
je vous talonne.
Nos copains nous font prendre d'autres escaliers dans le noir une odeur humide nous assaille
les narines on est poussées sans ménagement dans un cachot la peur nous serre la poitrine
c'est inutile de les supplier ou de leur demander grâce. La grille est refermée violemment à
double tours. Gwen supplie Victor en pleurant :
-Je t'en prie réveille toi pourquoi nous enfermer là dedans nous ne sommes que de pauvres
paysannes.
A la lueur de leur éclairage leurs regards nous paraissent froids sans émotions.
-Lyse j'ai la sensation qu'ils sont manipulés ont-ils subit un sortilège ce ne sont pas les êtres
charmants que nous connaissons.
La reine intervient d'une voix autoritaire leur ordonne de partir. Ils ne nous laisse pas cette
précieuse source de lumière ce cachot ne comporte pas de fenêtre impossible d'envisager de se
sauver.On pleure blotties l'une contre l'autre assises sur cette paille humide , le froid s'installe
insidieusement il nous transperce le corps et l'esprit.
-Lyse arrête de pleurer on va avoir besoin de garder nos forces prions en espérant un miracle
ma sœur pardonne moi de t'avoir entraînée dans cette folie.
-Je ne t'en veux pas je suis énervée contre nos soi-disant amoureux ils ont un caractère à
double tranchant , j’ai remarqué lorsque qu'ils sont à nos côtés ils sont charmants semblant
épris en présence de leur mère c'est totalement l'inverse ils nous ignorent.
-Lyse je ne désire qu’une seule chose qu'ils ouvrent les yeux sur les mauvais desseins de la
reine.
-Gwen où est le roi il n'intervient jamais cette femme méchante est-elle réellement leur mère.
34
-Il est probable qu’on ne connaisse pas la fin de cette saga nous allons sans doute mourir ici de
faim et de froid.
-On devait se sauver chez notre amie à chaque fois ceci n'aboutit pas.
-Je suis sûr que cette souveraine sait tout elle nous empêche d’aller chez Mélisande quelle
force l’oblige à agir de la sorte .
-Elles partagent sûrement un secret des choses que l’on ne connaît pas que sais-je.
D'un seul coup un rat nous grimpe dessus nous nous mettons à hurler de frayeur avec
l'énergie du désespoir on crie au secours.Personne vient nous délivrer nous devenons
fiévreuses on grelotte , on rit le délire nous gagne nous voyons des trucs n'existant que dans
nos têtes. La fièvre finit par nous terrasser on s'allonge sur cette litière puante , on glisse
doucement dans un sommeil comateux serrées l'une contre l'autre pour avoir un peu de
chaleur.Notre précieux livre est au chaud contre la poitrine de Gwen à l'aube ou avant nous
percevons vaguement le cliquetis des clefs avant de croire à cet éventuel son libérateur nous
sombrons dans une certaine léthargie sans ressentir le froid et la douleur comme si la mort
venait nous prendre dans son linceul.
N’ayant plus la notion du temps après plusieurs jours on ouvre les yeux on découvre que
nous ne sommes plus dans le noir , une lumière nous éblouis.
-Ça y est nous sommes montées au paradis.
Je me retourne ma sœur est allongée près de moi nous sommes alitées dans un grand lit
couvertes jusqu'au menton.
-C'est quoi ce délire où sommes nous .
- C'est époustouflant le paradis n'est pas aussi beau que je l'imaginais.
-Tu es nulle ma pauvre sœur nous ne sommes pas mortes au paradis ils n’ont pas de lits.
Gwen tourne la tête elle distingue dans le fond de la pièce trois personnages discutant entre
eux , en me secouant elle me demande si je repère ces courbes floues.
-Oui je ne suis pas myope enfin.
Elles viennent doucement dans notre direction on s’assoit avec peine pour regarder ces
personnes se rapprochant , surprise ce sont les princes accompagnés d'un homme vêtu d'une
toge coiffé d'un drôle de chapeau.
-Comment vous sentez-vous .
-Pas mal avec ce que l’on vient de subir.
-Je vous comprends vous avez frôlé la mort vous vous en êtes sorties in-extremis
Les princes nous expliquent qu'ils sont prit de remords ils sont venus nous sauver avant que
cela soit trop tard.
-Pardonnez nous nous avons été contraints d'obéir aux ordres de notre mère elle devient folle
avec cette fête approchant.
-Vous allez patienter avant que l'on accepte vos excuses suite à la souffrance et la solitude que
l'on vient de supporter n’en espérez pas plus de notre part cela n'est pas notre problème.Nous
35
avons failli périr par la faute de vos manigances sournoises laissez nous en dehors de vos
soucis nous ne sommes pas concernées par vos histoires de famille.
Notre prière à été entendue il faut croire aux miracles.Une servante nous apporte une bonne
soupe brûlante cette chaleur nous réconforte Gwen s'écrie :
-Où est passé notre livre je suis sûre que vous nous l'avez volé je ne vous ferais plus
confiance.
- La reine vous l'a dérobé puis elle a disparu.
-Pourquoi est-elle partie le savez-vous .
Complètement abattues par cette nouvelle on leur explique que ce livre est le talisman qu'une
partie de cette contrée convoite.
-Si vous le désirez nous allons partir à sa recherche.
-Cela se fera en notre compagnie ne vous avisez plus de manigancer des plans tordus.
Gwen leurs rappelle la confidence émise par Mélisande le corbeau l’ayant agressée n’est
qu'une maléfique sorcière.
-Par quels moyens allons nous procéder pour dénicher cette magicienne dans la multitude de
volatiles planant dans la campagne ?.
Étant remises de nos émotions on a droit au bain chaud , il nous détend nous n'avons pas eut
ce bonheur hygiénique depuis des mois. Après cette ablution bienfaisante une bonne nous
apporte des vêtements chauds ce sont des habits masculins elle nous dit en souriant :
-Les princes ont décidé de vous vêtir chaudement vous allez avoir un long trajet à parcourir
alors autant être équipées comme eux.
- La reine est-elle revenue .
-Il me semble qu'un malheur est arrivé notre souveraine s’est enfuie nos bons princes vous
attendent.
Notre convalescence est terminée on s’habille nous ressemblons à des garçons vêtues de la
sorte en se regardant dans un miroir nous apprécions nos tenues elles sont à notre taille nous
sommes libres de nos gestes on peut sortir respirer l’air frais.
C'est la fin du mois d'Octobre les arbres ont prit des teintes dorées et rousses de gros nuage
roulent dans le ciel gris , nous allons aux écuries les gars sont présents.
-Votre patience mérite nos excuses Messires princes de ce royaume.
Ils nous remercient à leurs manières ce moment intime finit ils nous informent :
-Les filles galopons chez Mélisande c’est urgent
Ils ont prit leurs épées nous faisons pareil.Un orage gronde le ciel est zébré d'éclairs oranges
et bleus le vent se lève je hurle dans la tempête :
36
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final
Talisman final

Contenu connexe

Tendances

Onitopie
OnitopieOnitopie
OnitopieNezumy
 
Comment T As Pu Bv2878 B3 1 .7
Comment T As Pu Bv2878 B3 1 .7Comment T As Pu Bv2878 B3 1 .7
Comment T As Pu Bv2878 B3 1 .7guest37ef06
 
Ne tue pas celui qui t\'aime
Ne tue pas celui qui t\'aimeNe tue pas celui qui t\'aime
Ne tue pas celui qui t\'aimeAntoinette Ferro
 
Comment t'as pu ?
Comment t'as pu ?Comment t'as pu ?
Comment t'as pu ?Chrisbd
 
Norhane De Yas
Norhane De YasNorhane De Yas
Norhane De Yassolid80
 
Histoire chevalière de jeanne et joseph.
Histoire chevalière de jeanne et joseph.Histoire chevalière de jeanne et joseph.
Histoire chevalière de jeanne et joseph.EN
 
Journal d'un chien1
Journal d'un chien1Journal d'un chien1
Journal d'un chien1Renée Bukay
 
Une ville verte - DyAnne DiSalvo-Ryan
Une ville verte - DyAnne DiSalvo-RyanUne ville verte - DyAnne DiSalvo-Ryan
Une ville verte - DyAnne DiSalvo-Ryanmo_ment
 
Journal d'un chien
Journal d'un chienJournal d'un chien
Journal d'un chienJoyeux Nain
 
Journal d' un_chien_______dl
Journal d' un_chien_______dlJournal d' un_chien_______dl
Journal d' un_chien_______dlEmile Vleu Gels
 
Hermeline de beaupré2
Hermeline de beaupré2Hermeline de beaupré2
Hermeline de beaupré2EN
 
Une toute petite maison - Virginia Lee Burton
Une toute petite maison - Virginia Lee BurtonUne toute petite maison - Virginia Lee Burton
Une toute petite maison - Virginia Lee Burtonmo_ment
 
Histoire comme livre
Histoire comme livreHistoire comme livre
Histoire comme livredida91
 

Tendances (19)

Onitopie
OnitopieOnitopie
Onitopie
 
Conte de liliana
Conte de lilianaConte de liliana
Conte de liliana
 
Comment T As Pu Bv2878 B3 1 .7
Comment T As Pu Bv2878 B3 1 .7Comment T As Pu Bv2878 B3 1 .7
Comment T As Pu Bv2878 B3 1 .7
 
COMMENT T'AS PU
COMMENT T'AS PUCOMMENT T'AS PU
COMMENT T'AS PU
 
comment t'as pu
comment t'as pucomment t'as pu
comment t'as pu
 
Comment as tu-pu_!
Comment as tu-pu_!Comment as tu-pu_!
Comment as tu-pu_!
 
Ne tue pas celui qui t\'aime
Ne tue pas celui qui t\'aimeNe tue pas celui qui t\'aime
Ne tue pas celui qui t\'aime
 
Comment t'as pu ?
Comment t'as pu ?Comment t'as pu ?
Comment t'as pu ?
 
Cyril
CyrilCyril
Cyril
 
Norhane De Yas
Norhane De YasNorhane De Yas
Norhane De Yas
 
Histoire chevalière de jeanne et joseph.
Histoire chevalière de jeanne et joseph.Histoire chevalière de jeanne et joseph.
Histoire chevalière de jeanne et joseph.
 
Journal d'un chien1
Journal d'un chien1Journal d'un chien1
Journal d'un chien1
 
Une ville verte - DyAnne DiSalvo-Ryan
Une ville verte - DyAnne DiSalvo-RyanUne ville verte - DyAnne DiSalvo-Ryan
Une ville verte - DyAnne DiSalvo-Ryan
 
Journal d'un chien
Journal d'un chienJournal d'un chien
Journal d'un chien
 
Journal d' un_chien_______dl
Journal d' un_chien_______dlJournal d' un_chien_______dl
Journal d' un_chien_______dl
 
Journal d'un chien
Journal d'un chienJournal d'un chien
Journal d'un chien
 
Hermeline de beaupré2
Hermeline de beaupré2Hermeline de beaupré2
Hermeline de beaupré2
 
Une toute petite maison - Virginia Lee Burton
Une toute petite maison - Virginia Lee BurtonUne toute petite maison - Virginia Lee Burton
Une toute petite maison - Virginia Lee Burton
 
Histoire comme livre
Histoire comme livreHistoire comme livre
Histoire comme livre
 

Similaire à Talisman final

Une disparition mystérieuse
Une disparition mystérieuseUne disparition mystérieuse
Une disparition mystérieuseAna Lopez
 
Une disparition mystérieuse
Une disparition mystérieuseUne disparition mystérieuse
Une disparition mystérieuseAna Lopez
 
Les petits chaperons rouges
Les petits chaperons rougesLes petits chaperons rouges
Les petits chaperons rougesKim58
 
Contes Na1-Na2- Français
Contes Na1-Na2- FrançaisContes Na1-Na2- Français
Contes Na1-Na2- FrançaisEOITC
 
Lettreduneblonde
LettreduneblondeLettreduneblonde
Lettreduneblondelyago
 
Un drôle de rêve - Christmas Dream Dust
Un drôle de rêve - Christmas Dream DustUn drôle de rêve - Christmas Dream Dust
Un drôle de rêve - Christmas Dream DustFreekidstories
 
L´ange de Noël - Pirkko Vainio
L´ange de Noël - Pirkko Vainio L´ange de Noël - Pirkko Vainio
L´ange de Noël - Pirkko Vainio mo_ment
 
A Lettreduneblondesy
A LettreduneblondesyA Lettreduneblondesy
A Lettreduneblondesyguest7397b8e
 
1 lettreduneblonde
1 lettreduneblonde1 lettreduneblonde
1 lettreduneblondejl11100
 
Masques 6 d histoire 2
Masques 6 d histoire 2Masques 6 d histoire 2
Masques 6 d histoire 2yann75017
 
Tendre est l'ennui de Bruno Baunard de Mèze
Tendre est l'ennui de Bruno Baunard de MèzeTendre est l'ennui de Bruno Baunard de Mèze
Tendre est l'ennui de Bruno Baunard de MèzeBMConcarneau
 
Bonne nouvelle (laisse à chien)
Bonne nouvelle (laisse à chien)Bonne nouvelle (laisse à chien)
Bonne nouvelle (laisse à chien)papybrico
 
La petite souris
La petite sourisLa petite souris
La petite sourispapybrico
 
Liberte du Judaisme 90 mai juin 2007
Liberte du Judaisme 90 mai juin 2007Liberte du Judaisme 90 mai juin 2007
Liberte du Judaisme 90 mai juin 2007Tikoun38
 
Un Noel Pas Comme Les Autres
Un Noel Pas Comme Les AutresUn Noel Pas Comme Les Autres
Un Noel Pas Comme Les Autressarah.de
 
Plus que vainqueur pages 14 à 18.pdf
Plus que vainqueur pages 14 à 18.pdfPlus que vainqueur pages 14 à 18.pdf
Plus que vainqueur pages 14 à 18.pdfyvon30
 
Luigi pirandello chacun sa verite
Luigi pirandello chacun sa veriteLuigi pirandello chacun sa verite
Luigi pirandello chacun sa veritePeterPeter1980
 

Similaire à Talisman final (20)

STRIX VAMPIRAE
STRIX VAMPIRAESTRIX VAMPIRAE
STRIX VAMPIRAE
 
Une disparition mystérieuse
Une disparition mystérieuseUne disparition mystérieuse
Une disparition mystérieuse
 
Une disparition mystérieuse
Une disparition mystérieuseUne disparition mystérieuse
Une disparition mystérieuse
 
Les petits chaperons rouges
Les petits chaperons rougesLes petits chaperons rouges
Les petits chaperons rouges
 
Contes Na1-Na2- Français
Contes Na1-Na2- FrançaisContes Na1-Na2- Français
Contes Na1-Na2- Français
 
Lettreduneblonde
LettreduneblondeLettreduneblonde
Lettreduneblonde
 
Un drôle de rêve - Christmas Dream Dust
Un drôle de rêve - Christmas Dream DustUn drôle de rêve - Christmas Dream Dust
Un drôle de rêve - Christmas Dream Dust
 
L´ange de Noël - Pirkko Vainio
L´ange de Noël - Pirkko Vainio L´ange de Noël - Pirkko Vainio
L´ange de Noël - Pirkko Vainio
 
A Lettreduneblondesy
A LettreduneblondesyA Lettreduneblondesy
A Lettreduneblondesy
 
1 lettreduneblonde
1 lettreduneblonde1 lettreduneblonde
1 lettreduneblonde
 
Masques 6 d histoire 2
Masques 6 d histoire 2Masques 6 d histoire 2
Masques 6 d histoire 2
 
Tendre est l'ennui de Bruno Baunard de Mèze
Tendre est l'ennui de Bruno Baunard de MèzeTendre est l'ennui de Bruno Baunard de Mèze
Tendre est l'ennui de Bruno Baunard de Mèze
 
Bonne nouvelle (laisse à chien)
Bonne nouvelle (laisse à chien)Bonne nouvelle (laisse à chien)
Bonne nouvelle (laisse à chien)
 
La petite souris
La petite sourisLa petite souris
La petite souris
 
Liberte du Judaisme 90 mai juin 2007
Liberte du Judaisme 90 mai juin 2007Liberte du Judaisme 90 mai juin 2007
Liberte du Judaisme 90 mai juin 2007
 
Un Noel Pas Comme Les Autres
Un Noel Pas Comme Les AutresUn Noel Pas Comme Les Autres
Un Noel Pas Comme Les Autres
 
Le petit chaperon
Le petit chaperonLe petit chaperon
Le petit chaperon
 
Croisée
CroiséeCroisée
Croisée
 
Plus que vainqueur pages 14 à 18.pdf
Plus que vainqueur pages 14 à 18.pdfPlus que vainqueur pages 14 à 18.pdf
Plus que vainqueur pages 14 à 18.pdf
 
Luigi pirandello chacun sa verite
Luigi pirandello chacun sa veriteLuigi pirandello chacun sa verite
Luigi pirandello chacun sa verite
 

Talisman final

  • 1. Chapitre 1 Je m’appelle Gwen je partage ma vie avec ma sœur Lyse j’ai voulu suivre les traces de mon père et je suis devenue avocate ma sœur a choisit la médecine. Nous avons une belle vie et beaucoup de loisirs nous allons souvent en vacances à l'étranger. Nous sommes comblées nous vivons dans un loft avec le luxe nécessaire.J uste un petit détail il nous manque seulement l'amour, j’ajoute qu’avec notre métier nous n'avons pas cette opportunité.Nous habitons à St Fiacre une petite bourgade paisible construite dans une vallée arboricole, au centre il y a une belle église romane étalant sa beauté ainsi qu’une jolie fontaine remplie de fraîcheur.Cette ville est constituée de rues pavées les maisons sont en pierres apparentes l'été les fleurs exhalent leur parfum envoûtant. Des arbres centenaires entourent un superbe lac des bancs sont disposés sur les berges, les passants viennent se reposer de leur balade ou lire.Il est bordé d'un chemin parsemé de graviers blancs où les embarcations des pêcheurs naviguent doucement au gré du vent. Des cygnes nagent prés de la rive pour quémander quelques miettes de pain que les enfants lancent nous aimons notre petite ville où il fait bon vivre. Un matin nous recevons un appel de notre mère Clotilde : -Bonjour mes filles pouvez-vous aller visiter ma petite propriété située à Fontaine elle est léguée de mères en filles depuis des décennies. Je veux m'en débarrasser parce qu'elle est délabrée les réparations coûtes chères. La dernière occupante des lieux était votre arrière grand-mère si vous dénichez quelque chose de plaisant gardez-le en souvenir. -Maman ça tombe à pic c'est notre jour de congé nous sommes d’accord pour visiter ta maison on se prépare nous allons jeter un œil voir si quelque chose nous intéresse je te rappelle plus tard bisous. Sur ce Gwen raccroche elle lâche à Lyse : -C'est Maman elle veut que l'on aille visiter la maison de notre arrière grand-mère, elle va la mettre en vente nous pouvons récupérer des affaires tu viens avec moi après tout cela va nous occuper. - J'ai justement envie de me reposer. -Aller ma sœur viens tu vas prendre l'air ça va te réveiller. - Apparemment je n’ai pas le choix je vais t'accompagner comme cela tu vas être contente je suis persuadée que dedans c’ est abîmé connaissant tes préférences tu vas déchanter. -Qu'en sais tu peut-être qu'un objet va me plaire . En fin de matinée nous prenons la route au bout de quelques minutes nous arrivons à Fontaine petit hameau ancien perdu en rase campagne où il n'y a qu'une dizaine d'habitations. Dés que nous parvenons l'envie nous prend d'effectuer demi-tour la maison de notre mère est la dernière elle se situe à l'orée du bois. Cette baraque est affreuse tu as de drôles d'idées Gwen que veux-tu qu'on fasse dans ce village perdu d'abord . 1
  • 2. -On s'en moque nous sommes seulement venues découvrir si des objets sympas nous conviennent. Les murs sont envahit par le lierre il grimpe partout nous ne distinguons guère les fenêtres à ce qu'il paraît ce patelin est le théâtre de faits étranges. Ce n'est que les on-dit des habitants nous n'en savons pas plus. -Nous devons prospecter cette maison j'espère qu'on va trouver au moins un truc valable. Je la voyais plus gaie. -Ne t'affole pas sois courageuse Lyse. -Les gens se cachent derrière leurs fenêtres ils nous observent comme des bêtes curieuses on dirait qu'ils ont peur. -Cet endroit est déconcertant le soleil n'arrive pas à se frayer un chemin à travers l'épaisseur des arbres on n’est pas venues jusqu’ici pour flâner allons-y. -Je suppose qu'à l'intérieur c’est moisi et plein d’humidité. Les volets sont délabrés le jardin ressemble à une jungle le portail est complètement rouillé en l'ouvrant il grince. En levant les yeux une ombre furtive nous épie nous l’apercevons derrière les lambeaux de rideaux ils devaient être déjà là au temps de notre aïeul. Cette bâtisse nous donne la chaire de poule davantage à Lyse qu'à moi j’ indique -Ce sont des vieilles pierres il ne faut pas avoir la pétoche de cette ombre c’est sûrement un effet de notre imagination par rapport au lieu si tu commences comme ça on ne va pas effectuer grand chose. -D'accord je te suis j'ai seulement une appréhension. - Fais-moi confiance Lisette. -Arrête tu sais je n'aime pas que tu m'appelles Lisette. La porte n'est pas fermée à clé elle crisse dés qu'on la pousse nous voilà directement dans la salle commune sur les meubles la poussière règne en maîtresse Lyse trouve ça déroutant elle prétend -Personne n'a eut l'idée de venir piller cette maison ont-ils la trouille de rentrer . -Franchement ils ont raison c’est horrible Nous débutons la fouille au bout d'un moment le bas est inspecté évidemment il n'y a que de la vaisselle ébréchée de vieux journaux jaunis des draps dépassés ainsi que des serviettes de toilette. Nous voyons des escaliers menant à la chambre nous les montons doucement de peur qu'ils ne s'écroulent. La pièce se trouve sur la droite derrière la porte il y a un lit une armoire un pot de chambre. Cela sent mauvais ce n’est pas génial. -Au fait allons au grenier nous devons le découvrir je n’ai pas vu de porte pour y accéder. Nous allons à la recherche de cette pièce elle est cachée par une double porte le grenier se situe dans la chambre de notre aïeule. A l'intérieur il y a tout un fatras d'objets hétéroclites en vrac des armoires des fauteuils des lits quel grenier ! . Cela ressemble à un magasin d'antiquité Gwen regarde Lyse : -Je connais ce regard ne compte pas sur moi pour fouiner dans ce tas de crasse je n’ai pas envie d'attraper une maladie ou je ne sais quoi tu es folle ma pauvre sœur. 2
  • 3. -Écoute frangine j'ai une intuition je dois absolument farfouiller dans cette crasse comme tu dis quelque chose m'attire tu vas m'aider . -Si tu y tiens vraiment je peux fournir cet effort inutile de te fâcher je te trouve entêtée par moment. -Je commence sur la droite tu vas à gauche si tu aperçois quelque chose de spécial tu m'appelles. Après une heure d’exploration nous ne dénichons aucun bidule intéressant parmi ce tas de vieux meubles nous sommes un peu fatiguées à force de fureter à l'aveuglette Lyse s'assoit sur un sofa usé en tissu marron troué de toutes part elle s'écrie : -Au départ nous sommes venues par intérêt non pour le mobilier peux-tu me dire ce que tu souhaites trouver dans cette fouille méthodique a-t-elle un sens pour toi . -Quelque chose me pousse à fouiller il faut que je découvre ce que c’est. -Gwen j'en ai ras le bol nous ne trouverons aucun meuble de valeur repartons chez nous. - J’ai oublié une armoire je vais regarder ce qu’elle contient. Gwen ouvre les portes des piles de linge sont correctement rangées elle les examine de plus prés puis les soulève une par une elle remarque un petit sac de couleur bleu nuit , elle le saisit va s’asseoir aux côtés de Lyse. -Il y un truc dans cet écrin c'est étonnant je suis sûre que c'est ça qu'il fallait que je découvre. -Non laisse le où il est on ne sait pas ce que cela peut être. -Tu es pénible à la fin tu as constamment la frousse. Elle le palpe sous toutes les coutures. -J'ai la sensation que c'est un bijou appartenant à notre ancêtre. -Sors le de son sac , bref vas-y. Délicatement Gwen sort l’objet il semble en or sur le côté face un soleil est incrusté sur le côté pile il y a la lune bizarrement ce bijou n'a pas d'attache pour y passer une chaîne. -Nous avons déniché ce joyau apparemment en or , c’est le seul article de valeur dans ce lieu. -Attends il est plein de poussière je vais le nettoyer à l'aide de la manche de mon pull. -D'accord dépêche toi je veux rentrer j'ai cet endroit en horreur. Gwen frotte ce chef-d’œuvre elles ne font pas attention qu'un petit nuage blanc grandit au centre une sorte de moulin apparaît. Il prend forme sa couleur mordorée est vraiment jolie il se met à tourner de plus en plus vite cela les éblouit. -Gwen j'ai chaud d'un seul coup pas toi . -Je me sens drôle donne moi la main vite j'ai l'impression qu’on se dématérialise que se passe-t-il . 3
  • 4. Chapitre 2 Ce nuage inhabituel les aspire dans une spirale à la vitesse de la lumière. Pour les filles cela ne dure qu'une poignée de secondes elles ignorent comment cela s'est passé , après cette chute vertigineuse elles tombent dans un champ de blé magnifique leur chute est ralentie par magie debout sur la pointe des pieds. Au bout d’un petit moment elles reprennent leurs esprits en se posant des questions les sœurs repèrent un petit chemin herbu qu'elles hésitent à emprunter autour il y a des forêts verdoyantes cernant ce joli panorama. -Gwen que fabrique-t-on dans cet endroit. Quel tour de passe-passe nous a envoyées dans ce champ nous étions dans la maison de notre ancienne parente c'est insensé . -J'en suis toute chamboulée où avons nous atterri. -C'est de ta faute ce qu’il arrive quelle idée m’a prise de t’avoir pris la main j’ai la frousse c'est si calme. -A mon avis ce n'est pas normal nous sommes certainement à quelques kilomètres du village, nous allons regagner la route. -Évidemment que suis-je bête nous allons bientôt rentrer chez nous as-tu le bijou . -Je vais vérifier. Gwen glisse la main dans la poche de son pantalon elle a beau farfouiller il n'y est plus. - Je suis sûre de l'avoir mit avant qu'on tombe dans ce lieu. -Tu rigoles tu te moques de moi seulement pour que j’enrage n'est-ce pas . -Non je te dis qu'il n'est pas dans ma poche. -Alors où est-il . -A mon avis je l’ai perdu je suis désolée , nous allons avancer on va certainement arriver sur la route ensuite on avisera. Nous poursuivons en explorant les alentours le chemin que nous empruntons est d'une couleur orangée on dirait de l'ocre. Le sentier serpente à travers la campagne , cachées derrière des broussailles nous discernons de drôles de maisons , on se figure que peut-être nous avons été envoyées dans le Moyen-âge. -Je présume que l'on a été transportées dans ces années là , c'est pas possible je rêve ou je suis dans un cauchemar . -Oui vu l'état de ces cabanes c’est probable. Chapitre 3 Et là c'est le choc de notre vie nous avons traversé une porte du temps c'est incroyable et époustouflant nous avons la chance pas un habitant ne rôde dans le coin. -C'est de ta faute si tu m'avais écoutée je te l'ai dis tout à l'heure on ne serait pas là. 4
  • 5. - Je ne pouvais pas prévoir à l'avance que cet événement allait se dérouler. - Excuse-moi si ce bijou était dans ta poche nous serions chez nous. -Tu penses que je l'ai fait exprès je viens de te dire que je suis désolée il a disparu de ma poche pendant le transfert. Nous surprenons un groupe d’individu affairé autour d'un attelage de bœufs nous entamons une discussion à ce sujet : -Que font ces citoyens dans ce trou isolé Gwen . -Si j’étais au courant je te répondrais , on va s’approcher et tenter de découvrir la façon dont ils sont vêtus. -Oui allons nous glisser subrepticement dans le paysage sans que l’on nous repère. Nous nous faufilons derrière un arbre de là on peut observer les vêtements qu'ils portent nous sommes contraintes d’envisager hâtivement une solution puis réfléchir à notre situation rocambolesque. -As-tu une idée sympa Gwen . -Cela ne va pas être facile on a besoin de voler des vêtements je sais qu'à l'époque du Moyen âge si nous y sommes les gens mettaient sécher leurs habits au sol. -Leur linge séchait parterre . -Oui espèce de gourde à cette époque ils n'avaient pas inventé l'électricité et les machines à laver. -On va accéder sans bruit pour piquer deux tenues. Ne connaissant pas l'heure qu'il est nous prenons patience jusqu'à la tombée de la nuit pour aller là-bas en espérant que les frusques soient dehors. -J'ai trop faim mon estomac gargouille. -Moi aussi que veux-tu attendons la nuit totale. Nous entendons les villageois discuter signe qu'ils ne sont pas au lit. -C’est drôle il n'y a pas de bruit cela change de notre siècle bruyant. -C'est évident on va finir par nous ennuyer de notre tumulte urbain. -Nous allons trouver une occupation par exemple travailler dans les fermettes ils ne vont sûrement pas nous nourrir pour que dalle. Finalement les gens se sont tus , l’humidité se fait sentir on frissonne. En pressant le pas nous atteignons le lieu où les fringues sont posées nous avons de la veine elles sont là. Nous ramassons dans l’obscurité un pantalon , une chemise ,une robe ainsi qu’une coiffe. Discrètement nous reluquons cette mansarde elle est bouclée il n'y a pas d'étable ce n'est pas ici que nous allons pouvoir dormir. Il y a un jardin adjacent nous essayons de repérer des légumes n’ayant que la lune faisant office de lampe astrale. Nous réussissons à distinguer un pommier rabougri portant des fruits nous cueillons quatre ou cinq petites pommes avec cette unique source de lumière on est paumées dans cet endroit. -Franchement où sommes nous , où allons nous roupiller . -Je n’y ai pas songé nous allons avant-tout nous vêtir avec ces habits. 5
  • 6. Les filles vont se changer derrière un arbre elles ont de la peine à enfiler ces frusques étant habituées de s’habiller d’un jean et d’un tee-shirt. -Tu me vois Lyse je ne sais pas à quoi je ressemble affublée de la sorte. -Je ne peux pas te le dire Gwen je ne caractérise pas grand chose. Où allons-nous se reposer je suis fatiguée. -J'ai une idée on rebrousse chemin et on s’allonge sous le pommier jusqu'à l'aube on prendra un sentier au hasard c’est la seule solution pour le moment le ciel est étoilé nous avons un repère là-haut. -D’accord passons la nuit dans ce coin je crains que l'on puisse trouver le sommeil contre un tronc d'arbre. -Nous y sommes forcées rappelle toi la semaine dernière nous avons maté un DVD de la soupe au chou nous sommes assises sous un pommier je ne te dis pas de simuler la scène du film peut-être allons nous voir un OVNI -Tu me fais rire si on en voyait un de quelle manière on réagirait . -Je lui demanderais gentiment de nous rapatrier en 2015 cela serait super. Nous éclatons de rire en évoquant du pommier du film de ces supers acteurs. Notre nuitée est courte nous admirons les étoiles scintillantes. Nous souhaitons que l'aube pointe le bout de son nez à la maison voisine un coq chante Lyse se souvient que l'été ce volatile vocalise vers les cinq heures du matin , on se lève péniblement l'horizon prend une teinte rosée Gwen peut enfin admirer son nouveau style vestimentaire , elle est habillée d'une robe de flanelle couleur sable je suis vêtue d'un pantalon de la même couleur je porte une chemise d'homme blanche. Sapées de la sorte nous sourions on s’imagine dans un bal masqué. La rigolade finie nous reprenons notre sérieux en cheminant sur un sentier cela nous réchauffe de notre nuit passée à la belle étoile. Nous visualisons un autre village aussi laid que le premier en pénétrant dans la cour d'une ferme la maîtresse de maison nous aborde , elle est dodue avec de belles joues rouges apparemment cette vie lui convient derrière elle une ribambelle de gamins nous examinent en riant. -Bonjour nous sommes perdues est-il possible d’avoir un peu de nourriture nous avons faim . -Bonjour vous savez nous ne possédons qu’un peu de nourriture j'ai cinq enfants , je vous offre un repas si vous allez aider les hommes aux champs. -Pas de souci nous irons les aider c'est gentil de vouloir nous offrir un repas. Elle va quérir à manger en revenant avec deux tranches de pain rassis accompagnées d’un peu de fromage nous engloutissons tout en dix minutes. -Nous avons soif avez vous de l’eau. -Raoul va vous en ramener. Il nous apporte deux écuelles en bois remplies d'eau fraîche , on se dévisage avec stupéfaction Gwen a un début de sourire je lui intime l’ordre de se taire : -Je vous remercie sans vous notre estomac serait resté vide. -Je pense que vous avez vu les blés sont murs le moment est venu de les couper je vais vous donner une faucille allez rejoindre les travailleurs dans le champ il se trouve après la maison vous verrez ce n'est pas loin , ils sont une dizaine. A peine arrivées nous avons déjà une corvée à effectuer , elle est indispensable si nous ne 6
  • 7. voulons pas mourir.Cette journée de boulot terminée nous sommes éreintées nous ne traînons pas pour aller se coucher , la paysanne nous a mit une vieille paillasse elle est posée juste à côté du garde manger. Ce soir-là un repas acceptable nous est accordé il y a du jambon , des pommes et un semblant de fromage avec du de pain. -Nous avons eut le même chez la fermière à notre arrivée. -Le principal est de manger , ce n’est pas important. Nous nous délectons de cet en-cas dans les jours à venir ce n'est pas certain qu’on aura de quoi manger .Le mystère reste entier à propos de ce qu’il nous attend dans ce monde inconnu. La semaine de travail aux champs prend fin n’ayant pas l’habitude à ces travaux manuels nous prenons la poudre d'escampette au milieu de la journée nous choisissons de partir à la découverte d’un autre village. A ce jour notre interrogation est de savoir dans quel contexte nous sommes et de comprendre pour quel motif nous avons atterrit à cette époque. Gwen présume que d'après les maisons et les frusques que nous portons nous avons été transportées à la période du Moyen-âge cela n'est qu'une déduction. Nous continuons notre périple nous grimpons sur un raidillon celui-ci nous mène en haut d'une colline de là nous avons une vue imprenable. Nous découvrons une ville avec un joli château écarté de cette localité c'est plutôt une forteresse en tournant la tête sur notre droite nous apercevons un moulin. Ses pâles tournent au gré du vent notre cœur bondit de joie. Nous sommes affolées comment pénétrer dans cette ville sans susciter la curiosité des habitants . Aux portes personne ne nous prête attention c’est une chance qu'il y ait beaucoup de monde circulant à travers les rues. Les maisons sont hautes toutes en bois le rez de chaussée est occupé par des boutiques les venelles sont sales et nauséabondes.Apparemment c’est jour de marché posés sur des étals des fruits , des volailles , des légumes sont présentés aux éventuels acheteurs. Lyse reste fascinée devant des pommes juteuses des poires joufflues ces délices sucrés la tente , d'un geste vif elle vole deux pommes manifestement le marchand la voit se met à beugler : -Au voleur , au voleur arrêtez-le. Nous détalons comme des folles dans le dédale de ces artères obscures Gwen réussit à se sauver manque de pot Lyse se fait arrêter par un pouilleux. Il m'emmène dans un cachot je me retrouve avec trois gueux édentés mal coiffés sentant les excréments mélangés à la sueur j'ai un haut le cœur c'est terrible le type m’ayant chopée me dit sans ménagement : -Tu vas être jugé pour ce que tu viens de commettre sale voleur. Cela pour deux pommes je n'en crois pas mes yeux je me dis que j'ai de la veine il me prend pour un gars , c'est normal j'ai les cheveux courts les autres me dévisagent. Le plus hargneux me moleste je reste muette étant abandonnée dans ce cloaque . -Eh tu m'entends toi je te cause qu'es-ce que tu as dérobé pour venir nous rendre cette petite visite . Je toussote pour prendre une voix d'homme. -Heu salut les gars j'avais un petit creux , j'ai piqué deux pommes au marché. -Ah oui tu ne nous racontes pas des menteries des fois , peut-être es-tu un voleur de choses 7
  • 8. plus chères que tu planques dans tes poches. -Je vous assure que non tu t'appelles comment . Il riposte en disant qu'il est Richard le grand voleur en s'approchant prés de mon visage , je suis paniquée son haleine me donne la nausée il me questionne à son tour. -Tu ne m’as pas dit ton nom . -Je suis Loup depuis combien de temps vous êtes là . -Ici on ne compte pas les jours j'ai un plan pour nous évader avec mes potes nous allons attaquer le geôlier. -Vous êtes dingues vous allez finir par moisir dans ce cachot , je ne veux pas vous suivre dans vos sales desseins. -Voleur de pommes tu vois ce que je tiens dans ma main si avec ça il ne nous laisse pas déguerpir ça m'étonnerais. Il a un grand couteau rouillé je n'aimerais pas en recevoir un coup. Je suis affolée je me mets à trembler mieux vaut me tenir tranquille éloignée de ces brigands. Cette incartade terminée j'entends les clefs ouvrir la porte mon corps est prit de frissons. La frousse s'empare de moi si ces acolytes passent à l'acte je prendrais la fuite. Le geôlier n'apporte que le semblant de repas c'est une grande tartine de pain sec avec de l'eau. -Gamin approche sale bougre viens prendre ta pitance profite je ne sais pas quand aura lieu la prochaine ha ha . Richard accompagné de ses mécréants récupèrent sans broncher leur écuelle je pense : (Ce ne sont que des braillards ils gueulent de loin en tout cas Richard à réussi son coup pour m'effrayer.) Je m’assois sur la paille il fait froid, c'est humide ma nuit va être courte ce Richard m'a mit les chocottes il va sûrement m'ennuyer pour que je ne dorme pas finalement ils finissent par s'endormir ils ronflent fort je passe une nuit blanche. Les jours défilent dans l'attente d'un éventuel procès Richard et ses sbires me laissent tranquille puis à un moment il me demande si cela me plairais de faire partie de sa bande de brigands il tient à m'initier pour voler en leur compagnie dans les demeures les plus riches de ce comté ou attaquer les carrosses. -Loup tu ne réponds pas es-tu d'accord j'ai remarqué que tu es jeune et mince tu es taillé pour te glisser n’importe où. -Je ne suis pas sûre d’avoir envie d’appartenir de votre bande et de ce boulot malhonnête. -Réfléchis Loup surtout réfléchis dans le bon sens je veux ta réponse j’ai besoin d’un jeune dans mon équipe. -Je verrais Richard. Je songe à ma sœur en ce moment où est-elle que fabrique-t-elle dans ce monde hostile .Il faut qu’elle m'aide à sortir de ce trou infecte je ne veux pas rester au milieu de cette saleté. Me voilà dans de beaux draps en ce moment je devrais soigner mes patients à St Fiacre dans quelle galère ma frangine m'a mise. Si seulement je pouvais me réveiller que cela ne soit qu'un cauchemar j’ai beau me pincer c'est réel je suis prisonnière.Pourquoi la tentation de voler ces fruits m’a prise je ne vais pas finir ma vie dans cette immonde geôle nauséabonde nos parents ne s'imaginent pas que nous ne sommes plus chez notre aïeule à Fontaine. En tout cas je suis coincée dans ce cachot j’aperçois à travers une fenêtre minuscule un rai de soleil je devrais 8
  • 9. être dehors pour en profiter. Je commence par en avoir marre de cet enfermement ont-ils embarqué ma frangine.C'est incroyable en temps normal je me détends chez moi dans un bon bain chaud je dors dans mon lit sous ma couette que nenni ! je suis claquemurée en compagnie de larrons mal fagotés. J’imagine que huit jours sont passés et je suis prisonnière. Un matin je reconnais la voix du garde ouvrant la porte précipitamment : -Toi galopin sors de là tu vas passer au tribunal populaire cela va te passer l’envie de voler ces choses ne t’appartenant pas , aller sors de là. Richard s'écrie : -Nous aussi on veut passer devant les juges pour sortir de ce trou. -Tenez vous tranquille sales bougres votre sort n'est pas à l'ordre du jour vous êtes des brigands de haut vol. A la suite de cette conversation je suis conduite dans une salle un monde fou est là j’ai l'impression d'être un tueur ils jaspinent hystériquement : -La pendaison , la pendaison. C'est affreux finalement je me retrouve devant un juge de pacotille , les gens me huent ils en profitent pour me cracher dessus. Je n'en peux plus on veut me punir juste pour deux malheureuses pommes drôle de loi à cette époque. A un moment j'entends derrière mon dos une voix que je connais c’est ma sœur elle est venue pour prendre ma défense me sauver du sort annoncé par la sentence. En 2015 c'est une bonne avocate à cette époque que vaut-elle Gwen entame une plaidoirie avec un aplomb exemplaire en expliquant au juge que j’avais faim le jour du vol. Cet homme se faisant hésitant Gwen ajoute qu'elle a des deniers en entendant ce fait il se montre indulgent envers moi. La transaction terminée je peux enfin sortir libre je cours me réfugier dans les bras protecteurs de ma sœur tellement heureuse de reprendre ma liberté. Nous quittons ce lieu par une porte dérobée la foule devenait hostile , nous nous enfuyons sans demander notre reste dorénavant il nous faut envisager rapidement une solution. Lyse demande à Gwen comment elle s'en est sortie -J’ai eus la chance de rencontrer une âme charitable celle-ci m’a aidée. Je te préviens ne t'avise plus de voler quoi que ce soit à l'avenir tu as compris. -Pardon j'ai compris nous sommes dans une époque troublée je ne volerais plus c’est certain. Chapitre 4 Nous passons devant le château nous prenons l'initiative d'aller demander si ils ont besoin de personnel une gouvernante nous reçoit à l'entrée elle nous indique: -Allez à la métairie ils cherchent du monde justement. -Merci. 9
  • 10. A destination la patronne nous cause après un pourparler nous sommes embauchées on est tenues de laver les habits des châtelains. Nous travaillons d’arrache-pied depuis une quinzaine de jours c’est un bon début. Nous sommes épuisées et heureuses on se sent en sécurité dans cet endroit.Nous espérons sans cesse repartir chez nous de quelle manière .Le soir nous en parlons allongées cette fois dans un vrai lit Gwen souhaite que cela est juste un mauvais rêve. Si seulement on était informées de la raison de notre venue dans cette période ceci arrangerait nos problèmes malgré tout nous résistons.A un moment donné une cuisinière tombe malade Lyse ne peut pas la soigner personne ne sait ce qu'est une femme médecin. Gwen la remplace au pied-levé ayant de bonnes notions culinaires c'est un plus , les châtelains vont manger de bons plats.Lyse est dehors la plupart du temps sa mission est de s'occuper du jardin des parterres de fleurs nous n'avons pas à nous plaindre on reçoit cinq deniers par semaine que nous mettons de côté. A chaque instant de libre c'est la même interrogation elle revient souvent. -Pourquoi nous avoir envoyées si loin de notre époque . Effectivement nous n’avons pas la réponse nous continuons à nous échiner au dur labeur. L’été persiste nous ne supportons plus ces habits épais vivement notre retour à Saint-Fiacre. Nous envions le lac , nous imaginons que les gens se baignent en se détendant assez rêvassé nous devons retourner à notre travail Gwen papote avec sa chef cuisinière celle-ci lui a certifié que nous sommes en 1455. Nous pouvons enfin nous situer dans cette période nous n'avons pas de moment de repos.C’est super ce qu'il nous est arrivé nous avons été victime d'un sortilège dans quel but. Cela reste à découvrir ce soir nous allons en discuter sérieusement. -Tu ne considères pas cela pour le moins fantastique c’est à cause de ce bijou que nous avons traversé ces siècles -J'ai réfléchis infiniment à ce souci depuis notre visite chez notre descendante je me demande pour quelle raison celle-ci détenait ce bijou en or pur caché sous une pile de draps. -Peut-être y a-t-il une explication particulière pour que nous soyons « téléportées » dans cette page de l'histoire . Gwen semble concentrée elle signale à Lyse : -Tu connais le proverbe il n'y a pas de fumée sans feu on va finir par trouver la réponse. Nous prolongeons notre durée de boulot pour ces personnes en essayant de dégoter des indices Gwen tente d'apprendre des choses. De son côté Lyse connaît le jardinier c'est un homme âgé il sait pas mal d'anecdotes si elle lui pose les bonnes questions elle aura un début de piste. Un matin en s'approchant de lui elle entame la conversation : -Le temps est magnifique si les légumes poussent à cette vitesse-là nous allons bientôt récolter les tomates vous avez vu . -Oui je ne suis pas miro mademoiselle. Lyse veut en savoir davantage elle devient principalement amicale et lui pose la question ayant intérêt à ses yeux : 10
  • 11. -J'aimerais que vous me disiez ce qu’il s'est passé avant . -Il y a plusieurs années des sorcières ont été brûlées sur un grand bûcher cela s'est déroulé sur la place les esprits ont sévèrement étés agités par cet événement cruel. Ce récit ne lui donne aucune réponse à laquelle elle s'attendait au moins elle sait qu'il y avait des mégères parmi la populace. Gwen a été étonnée de ce que Lyse lui a apprit comment se fait-il que des harpies sévissent dans cette contrée .Nous devons découvrir ceci d'une façon où d'une autre , nous restons à la ferme ayant le gîte et le couvert , le respect de nos patrons notre travail leur suffit. Aujourd’hui c'est notre jour de repos on le met à profit pour obtenir de plus amples renseignements. Nous partons à « Crépin » sans trop nous montrer surtout Lyse , nous enquêtons auprès des gueux pour connaître le nom de ces sorcières brûlées.Les réponses sont négatives nous comprenons les villageois ils veulent oublier cette période perturbée. Le soleil brille cela nous donne un but pour notre balade nous voyons une masure à la sortie de la ville nous allons dans cette direction.Parvenues aux abords de la maison nous frappons à l'unique porte de bois elle n’a pas de fenêtre.Personne n'ouvre pourtant nous entendons des pas à l'intérieur Gwen insiste -Il y a quelqu'un on vous entend . Lyse affirme : -Ce n'est pas la peine d'insister on ne nous ouvrira pas nous allons revenir demain si notre emploi du temps le permet. Nous faisons demi-tour à peine éloignées nous distinguons une forme debout devant la porte c'est une femme elle semble apeurée. Elle jette des coups d’œil aux alentours son regard nous glace le sang nous sommes figées , malgré sa froideur cette personne a une voix douce elle nous questionne : -Que me voulez-vous . -Nous sommes en promenade le hasard nous a guidées jusqu'à vous. Elle nous invite , on se regarde perplexes par politesse nous acceptons nous lui emboîtons le pas dans son humble demeure où l'obscurité règne. Nous avons du mal à discerner le décor c'est une grande pièce à vivre comme à cette époque sur le côté droit il y a son lit.Au centre ,il y a une petite table à gauche une sorte de cuisine. En face nous découvrons une cheminée où est suspendu un chaudron bouillonnant exhalant des odeurs fortes , à l’évidence une énigmatique mixture mélangée d'herbes et d'encens.Au dessus de l'âtre une étagère est suspendue dessus sont entreposés des bocaux remplis de plantes séchées. Cet ensemble est accompagné d'un brouet et d'un pilon. -Voulez-vous boire quelque chose . -Volontiers nous avons chaud. -Veuillez prendre place sur le banc. Cette mystérieuse femme ramène deux chopes en terre cuite c'est une boisson qu'elle a préparé son goût est un délice l’arôme sent la framboise mélangée à la rose. Elle nous observe sans bouger nous n'osons pas entamer la conversation elle commence : 11
  • 12. -Ne me dites pas que vous êtes venues chez moi par hasard. -Nous ne connaissons pas cet endroit on s’est égarées. -Je m'appelle Mélisande quels sont vos prénoms . -Voici ma sœur Lyse je me prénomme Gwen notre nom de famille est Gardianes. Dubitative elle nous rétorque : -Vous avez de drôles de prénoms dont je n’ai jamais entendu parler par contre votre nom me dit quelque chose de particulier. Interloquées nous la regardons elle nous parle d'une sorcière de ce nom elle a disparut de façon énigmatique personne ne l'a revue. Ce fait est très lointain cela nous conforte dans notre idée si nous sommes venues dans cette contrée ce n'est pas par accident. Il ne reste qu'à découvrir la mission que nous devons effectuer dans cet univers. Il y en a une c'est logique nous nous demandons si cette femme n'est pas une devineresse vu de quelle manière elle est vêtue. Elle porte une longue robe bleu marine sur ses cheveux une coiffe pointue est posée l’ensemble est de couleur similaire. Quant à son regard lui est intense et hypnotisant il est singulier pareil à sa tenue. Son nez est gros et long cette femme n'est ni belle ni laide , elle nous semble être une intruse n’étant pas à sa place. Sur son lit un gros chat noir dort paisiblement depuis notre arrivée. En tournant légèrement la tête en direction de la porte un balai est posé contre le mur il est fabriqué de piailleries. Soit le destin nous joue un tour ou il nous a attirées dans ce lieu. Mélisande ne semble pas pressée de rester seule Gwen prend la parole : -Nous sommes obligées de retourner à la métairie je dois préparer le souper. Elle se lève nous affirme timidement : -Si vous voulez revenir vous serez les bienvenues. -Oui lorsque nous aurons un moment de libre on reviendra vous tenir compagnie. Nous la saluons nous reprenons le sentier de la ferme Gwen ayant remarqué ce que Mélisande possède dit : -Cela ressemble à un rituel tu as vu ce chaudron puant et tous ces bocaux remplit d'herbes ainsi que ce balai .Il y a aussi un gros matou je suis persuadée que c'est une jeteuse de sorts une vraie ses vêtements nous le confirment. -Oui elle nous a apprit qu'une de ses consœurs s’est volatilisée je commence à avoir un soupçon. Soit-disant que notre aïeule est décédée depuis un bail pourquoi détenait-elle ce super bijou nous ayant conduites jusqu’ici .Ce ne peut être qu'elle la sorcière voyageant par magie. -Je suppose que tout concorde ce nom a réveillé la mémoire de Mélisande. - Notre mamie était déjà une magicienne à t'entendre. -Oui nous avons un début de réponse à la question nous tenant à cœur , il n'y a plus qu'à éclaircir cette saga dans ce monde spécial rappelle toi si nous avons fouillé chez mémé ce n'était pas pour une bagatelle Lyse.Un petit détail me tracasse ce petit sac était bleu marine comme les habits de Mélisande il y a forcément un lien entre elles. 12
  • 13. Chapitre 5 A notre retour au domaine les filles de la cuisine nous ont préparé une surprise. De nouveaux habits plus légers que ceux que nous portons. Elles se sont aperçues que Lyse est une femme nous revêtons une jupe marron, un haut blanc original ainsi que de légères paires de brodequins, ceci agrémenté d'une charlotte.Ces changements sont agréables nous sommes libres de nos mouvements.Nous n'avons plus l'impression d'êtres empotées Gwen est retournée en cuisine je pars laver le linge au lavoir. Avec quatre filles supplémentaires ce matin c'est le lavage des draps nous ne sommes pas de trop pour cette besogne , les draps mouillés sont très lourds. Lorsqu’ils sont essorés on les étend à plat sur l'herbe aux quatre coins nous y déposons une pierre pour éviter qu'ils ne s'envolent par grand vent. L’été se passe sans nuages venant assombrir le ciel nous allons nager dans l'eau fraîche de la rivière elle coule près de la métairie nous sommes forcées de nous camoufler peu de gens savent nager dans les années 1500. On peut nous prendre pour des sorcières nous avons de la veine aucun citoyen ne vient une fois notre trempette terminée nous sommes détendues.Nos conversations tournent autour de Mélisande elle va nous aider à repartir chez nous. La fermière nous ordonne : -Allez aider les hommes il faut battre les épis avec un fléau vous devez prendre une longe pour piétiner le blé afin de séparer les graines. -Laissez-nous terminer notre repas ensuite nous irons aux champs. L'estomac lourd nous lui demandons : -On a besoin d’un brin de toilette si possible. Elle nous indique un baquet d'eau froide dans la cour, nous ne voulons pas que notre secret soit dévoilé on se nettoie le visage en vitesse. -Super si c'est comme ça adieu le bain chaud , le parfum et tout le reste. -Cesse de te morfondre garde tes forces pour aider les hommes aux champs. D'un pas lent nous nous dirigeons vers eux la chaleur nous écrase , la sueur colle nos vêtements nos cheveux dégoulinent.C’est pénible en même temps nous devons montrer notre courage. En arrière plan nous entendons des rires d'enfants nous suivant en jouant et en chantant joyeusement surprises nous sentons des petites menottes se glisser dans nos mains. Lyse découvre une petite fille d’une dizaine d'années un sourire espiègle sur le visage la regardant elle est accompagnée de son frère , il a plein de taches de rousseurs. Nous voilà tous partis en sautillant sur ce chemin poussiéreux quelques mètres plus loin nous apercevons des gens ils sont debout ils nous donne l'impression de danser. Une charrette est attelée à deux bœufs ils piaffent d'impatience sous la chaleur du soleil estival. Un paysan nous aperçoit il nous questionne : -Que venez vous fabriquer aux champs nous battons les blés on a pas besoin de vous. -La patronne nous a ordonné de venir vous aider ce travail ne peut attendre. 13
  • 14. -D'accord suivez-moi je vais vous donner des longes. -Gwen je ne me sens pas capable de réaliser ce boulot il me semble difficile. -Examine la façon dont ils s'y prennent ces messieurs n’ont pas le temps de nous apprendre. En début de soirée on s’aperçoit que ce travail n'avance pas assez vite alors nous prenons la décision de lever le camp.La chaleur nous accable on prend les voiles doucement sans que l’on nous voit , nous partons sur les sentiers lasses et assoiffées. -C'est de ta faute si on est dans cette galère dans un village nullement agréable pourquoi t’avoir suivie avec ce bijou . -A chaque difficulté qu'on rencontre tu m'accuses décidément pourquoi tu te défoule sur moi .Tes arguments sont infondés j’imagine que si nous sommes là c'est qu'il y a une cause spéciale. Lyse ne répond pas à quoi cela lui sert de se fâcher contre moi . Nous poursuivons notre trotte nous sommes à bout de forces , Lyse entend un bruit de sabots ils approchent lentement un homme braille : -Holà tout doux. Nous voyons un croquant avec une carriole attelée à un vieux cheval de trait de couleur fauve. Le bouseux est édenté il a un gros nez rouge coiffé d'un chapeau lui cachant le regard : -Grimpez dans la carriole mettez-vous sur les sacs vous allez vous reposer vous m’avez l'air en piteux état. -Merci c'est gentil. Le voyage se traîne en longueur cela nous permet de visionner les étoiles le bruit des roues de la charrette suivies des pas ferrés du canasson finissent par nous endormir , l'ancien nous a reconduites à la métairie. Nous nous retrouvons à notre point de départ quel goujat ce campagnard. En pénétrant dans la cour de la ferme la métayère nous passe un sacré savon : -Vous n'aviez nul droit de quitter ce champ que vous a-t-il prit vous êtes folles . Nous lui présentons nos excuses elles sont acceptées du bout des lèvres. -Gwen dorénavant on va prendre à chaque erreur qu’on commettra. Le lendemain Gwen reprend son boulot en cuisine par fatigue elle laisse échapper une soupière en se fracassant au sol elle se brise en mille morceaux. La taulière lui insinue : -Ma fille si une maladresse de la sorte se reproduit je vous assure que vous allez reprendre votre chemin pour retrouver un travail ailleurs. Les jours se suivent l'ambiance est glaciale , le lendemain la pluie tombe un gros orage a 14
  • 15. éclaté à l'aube. Le travail champêtre est interrompu nous restons oisives. Entre deux nuages nous allons marcher , dans notre dos nous entendons des bruits de sabots ils s'approchent en cœur nous voyons deux cavaliers sur leurs montures noires de très beaux canassons à l'allure fière nous nous écartons afin de les laisser passer parvenant à notre hauteur ils nous arrêtent presque de force nous y sommes contraintes. Ils descendent Lyse se sent gênée j'ai la certitude qu'elle vient d'avoir le coup de foudre pour l'un d'eux , reste à savoir lequel.C'est vrai qu'ils sont beaux ces bonshommes un est blond avec de jolis yeux bleus l'autre est brun aux yeux verts à mon avis ma sœur est tombée raide amoureuse du blond. C'est son type de mec qu'elle désire en vain en 2015 nous baissons la tête n'oublions pas que nous sommes des paysannes le bel homme brun nous interroge : -Gentes damoiselles c'est la première fois que l'on vous rencontre , avez-vous de la famille dans cette contrée . -Non nous œuvrons à la métairie. -Vous venez de quel comté vous n'avez pas répondu à ma question . -Nous avons traversé maintes campagnes en longeant des forêts pour trouver un travail. -On ne se retrouvera à l'avenir avec mon frère nous sommes souvent en promenade sur les pistes inhospitalières de cet immense domaine. Cette rencontre est fortuite les cavaliers reprennent leur route , nous sommes remuées Lyse est émue moi aussi je l'avoue le brun est vachement mignon. -Ils sont beaux mon cœur bat la chamade j'en suis toute retournée qu'en penses-tu . -Le blond est craquant tu as vu ses yeux ils sont aussi bleus que l'océan j’en frémis ils partent en direction du château. -Certainement qu’ils résident là-bas étant donné qu'ils sont partit dans cette direction c'est logique espèce d'idiote. - Lyse ce n'est pas moi l'idiote normalement n'est-ce pas . -Pense ce que tu veux je m'en moque le jeune blond m'a séduite d’un seul regard. -Tu m'as l'air vachement amoureuse attention nous n'appartenons pas à ce siècle. -Oui malheureusement finalement j’ai décidé de rester . -Tu es tombée sur la tête j'ai raison en disant que tu n'es qu'une idiote. -Pff je m'en fou. -Nous devons rentrer au lieu de papoter au milieu de ce sentier quelqu'un peut écouter notre conversation on ne sait jamais. -D'accord ma sœur tu es tombée sous le charme du chevalier aux yeux verts hein pas la peine de jouer ta maligne. -Hum, hum. Le lendemain est vite venu le beau temps l'accompagne c'est repartit nous ramassons les épis il reste trois ou quatre jours de labeur. Vivement que cela soit terminé les filles nous ont apprit qu'à la fin de la fenaison une fête est donnée. Nous sommes impatientes de savoir comment ces sauteries se déroulent au Moyen-âge. Ce moment tant espéré arrive enfin va-t-on s'amuse , il n'y a qu'un ménestrel super ! . Il est venu que les vilains dansent franchement nous ne savons pas virevolter sur ces accords musicaux. Nous n'avons pas d'autre choix on est obligées de participer à cette soirée les habitants sont présents , sous un chêne il y a un banc nous allons nous asseoir Lyse me chuchote : -Regarde les gueux commencent à guincher elle est étonnante cette danse nous avons la chance d’avoir d’autres musiques dans notre siècle. 15
  • 16. -Oui c'est vrai je ne me vois pas en boite de nuit m'éclater comme ça ha ha . -Arête de rire comme une folle ils vont se demander pourquoi tu te comportes de la sorte Gwen. -Je me tais pour eux c'est normal Lyse tu vois ce que je vois . -Oui je suis époustouflée que viennent-ils fabriquer ici . - En tout cas ils sont beaux. Ce sont les cavaliers ils font leur apparition descendent de leur cheval notre cœur se met à frapper fort dans nos poitrines, nous en sommes pétrifiées d'émotion. Eux ne nous ont pas vues nous les dévorons des yeux ils sont rivés sur ces jolis chevaliers lyse argue : -Gwen partons tu sais nous ne savons pas guincher ils vont s'en rendre compte et là ils vont deviner que nous ne faisons pas partie de leur milieu. - Crois-tu que c’est la meilleur solution , de toute façon c'est trop tard ils nous ont aperçues. Ils viennent vers nous ne savons pas quelle attitude adopter en face de ces deux personnes charmantes ils nous chantent : -Bonjour gentes Damoiselles quelle joie de vous trouver au milieu de toutes ces paysannes. Nous effectuons le même rituel sinon nous serions prises pour des femmes de mauvaise vie.Ils portent de belles tenues une chemise blanche accompagnée d'un boléro en tissu noir un juste au corps et bottés de cuissardes. Nous à côté on est mal fagotées d'où peuvent venir ces messires nous ne sommes que de petites gens on leur répond : -Veuillez nous excuser nous allons rentrer. Ces Messieurs n'ont pas l'air d'accord de cette réponse ce monde ne nous appartient pas. D’un bon pas nous quittons ce lieu, nous sommes amères deux jeunes hommes intéressés par nos personnes c'est dommage nous n'avons nul droit de les fréquenter. La tristesse nous envahit c'est ainsi nous devons nous éloigner d’eux. Nous reprenons notre boulot le train-train quotidien. Le blé étant coupé et engrangé il faut à présent préparer la terre pour la prochaine récolte les bœufs sont attelés les labours peuvent débuter. Gwen reprend son boulot je m'occupe du ménage de la ferme avec ce travail nous n’avons pas un moment pour nous côtoyer. Le mois de septembre est arrivé Lyse n'a plus de loisirs , la patronne lui souffle : -Vous me semblez lasse Mademoiselle. -Oui pourquoi cette question. Elle lui réplique qu'elle va se reposer quelques jours Lyse est contente de cette nouvelle enfin un repos mérité ne lui fera pas de mal. Elle se dépêche d'aller l'annoncer à Gwen celle-ci répond : -Moi aussi j'ai le droit d'avoir du repos. -Lyse comme nous avons des jours de tranquillité profitons-en pour rendre visite à Mélisande il y a urgence le temps devient long. -On va y aller demain après-midi. 16
  • 17. Chapitre 6 La nuit passe vite on se lève un peu plus tard qu'à l'accoutumée on peut se prélasser nous allons nous laver au baquet il ne fait pas très froid, l'hiver venu est-ce que cela sera possible. A la fin de notre toilette de chat on va à la cuisine prendre le petit déjeuner une femme de chambre nous a déniché des capes chaudes. Dans la matinée nous allons chez notre nouvelle amie à quelques pas de sa masure nous sommes surprise par un bruit de sabots ce sont les jeunes cavaliers croisés à la fête des moissons. Nous tentons de les éviter cette fois-ci ils nous coincent , ils sautent au sol et ne paraissent pas contents , la peur nous saisit on s’élance le plus rapidement possible eux courent plus vite ils nous rattrapent. Nous voilà prises à leur piège on s’arrête essoufflées un des cavaliers murmure : -On veut nous esquiver jeunes dames . -On ne vous connaît pas vous nous faites peur . Ils sont étonnant ils n’insistent pas remontent sur leurs chevaux qu'ils lancent au grand galop de colère apparemment. Pourquoi un tel acharnement de leur part que veulent-ils de nous , désorientées on effectue un demi-tour pour nous mettre à l'abri. -Lyse c’est pas la première fois que ces gars nous bousculent je désire savoir ce qu'ils nous veulent . -On leur plaît tout simplement. -Je me range à tes côtés tu as vu juste. Un mois plus tard ces deux insolents arrivent habillés de leurs plus beaux atours les servantes , les cuisinières piaillent gloussent. C’est la même cacophonie que dans une basse- cour les filles leurs font la révérence nous sommes intriguées part dessus tout elles se postent devant eux pour que les chevaliers leur prêtes attention. On avait pas prévu que ces hommes nous dévisageraient avec une telle insistance , l’embarras nous saisit leurs regards sont inquisiteurs ce n’est pas croyable ce sont les princes. -Gwen je me demande pour quel motif ces deux là viennent ici . -Ils nous surveillent tu as surpris la façon dont ils nous regardent. Nous sommes ébahies face à ces rencontres ce sont les princes quelle découverte on ne se doutait pas qu'ils appartenaient à la royauté. La métayère nous ramène soudain sur terre. -Retournez à vos occupations au lieu de reluquer les princes. La journée se termine le travail est rare en automne le labeur est moins soutenu je rejoints Lyse elle me dit doucement en riant : -Je ne peux m'empêcher de rêver à ce blond il est si ravissant. 17
  • 18. Je la taquine nous chahutons en rigolant quelques minutes on finit par s’endormir profondément. Aujourd’hui nos activités monotones reprennent , en début d’après midi la patronne nous donne l'ordre de nous rendre au château apporter des volailles ainsi que des légumes frais elle nous remplit un gros panier en osier pesant des tonnes nous le portons à deux , nous suivons le long chemin poussiéreux serpentant au milieu des champs il traverse également une forêt. -Il est lourd ce tas de légumes j’ai une crampe dans la main la fermière n'a pas lésiné elle a mit des faisans , des salades des fèves des pois ils ne vont pas mourir de faim. - S'est sûr j'ai l'impression que l'on nous prend pour des bourricots . -Je n'en peux plus une petite halte s’impose l’instant de reprendre des forces. -J’ai la sensation que tu as la frousse en principe tu es énergique. -Ces bois m’inquiètent ils me paraissent très sombres , je suis sûre que des bêtes sauvages rôdent à la sortie du virage. -Je n'ai pas songé à ce détail nous allons hâter le pas Gwen. Notre courte pause terminée nous cheminons plus vite , nous atteignons un bosquet ; stupeur nous distinguons des ombres furtives se glisser derrière les arbres nous restons tétanisées.Allons-nous avancer ou reculer . -Pas de soucis Gwen c’est Richard avec ses comparses il me connaît il n’y a pas de craintes. -Tu dis le connaître depuis ton séjour en prison pour moi un voleur restera un voleur avance je te suis. Au deuxième taillis une chouette se met à hululer ce cri nous glace les sangs nous essayons de nous déplacer rapidement, ce n'est pas facile le panier nous gêne. Un bruit nous oblige à nous retourner à un mètre à peine, trois hommes sales et mal fringués déboulent nous sommes choquées leurs chicots sont noirs leurs bouches n’en contient que quatre ou cinq. Le chef se met à vociférer : -J'te reconnais tu es le petit voleur de pommes. -Pas du tout je m'appelle Lyse je suis sa sœur lui est en cavale depuis un moment. -Que nenni j'ai un doute tu as le même minois. -Nous transportons des volailles accompagnées de quelques légumes. -Il y a un trésor planqué au fond de c'te banne. -Tu sais Richard si il y avait un trésor comme tu le prétends étant voleur je le garderais je le planquerais quelque part. -Ouais à mon avis tu n’es qu’une fieffée menteuse. -Depuis combien de jours êtes-vous en maraude . -On s'est évadés ce matin à l'aube une révolte a éclaté dans la rue avec les paysans le geôlier a oublié de refermer la porte nous en avons profité pour filer reprendre notre besogne ; voler aux riches pour notre compte personnel. Richard s'approche renverse avec colère le contenu il veut la preuve que nous n'avons pas menti tout s'étale parterre. -C'est vrai il n'y a que des denrées la dedans. Il est déçu il enrage. 18
  • 19. -On vous donne ce que vous voulez laissez-nous partir nous avons ces victuailles à livrer le chemin est long. -Mouais on va se servir une bonne salade accompagnée d'un faisan cuit avec des fèves nous allons manger un festin de roi ce soir. -Dépêchez-vous de ramasser les légumes ces paysannes n'ont aucun trésor à dérober. D'un seul coup Richard a un rire gras il prétend : -Vous devez avoir d'autres choses plus avantageuses cachées sous vos robes. Nous nous regardons la terreur s'empare de nous nous ne sommes que deux payses sans défenses sur ce chemin désert face à ces bandits près à tout. -On le jure nous ne dissimulons aucun truc je vous en supplie. -Je vais tâter je veux savoir si tu es un homme ou une femme. Gwen ne peut laisser l’éventualité que Richard s’en prenne à Lyse elle s'élance et lui envoie des coups de pieds au niveau du bas-ventre. Surpris celui-ci se retrouve à quatre pattes le nez dans la terre ses deux potes pétochards sont déstabilisés ils le soulève avec difficulté et courent dans le bois pour se planquer. Ils étaient loin de se douter de cette correction. -Gwen ils vont revenir j'en suis certaine que faisons-nous maintenant. -Nous ramassons le reste des légumes grouilles toi avant qu'ils ne changent d’avis. -J'ai omis de te dire ce Richard a un couteau la providence est de notre côté on a faillit mourir sur ce sentier médiéval. -Lyse ce n'est pas notre jour tu ne m’as pas parlé de ce détail avant que je ne tombe sur ce sale gueux pouilleux. - Oui excuse moi dans l’affolement je n'ai pas pensé à t'avertir , avec cette attaque inattendue il n'y a pas un paysan aux alentours pour nous secourir. -C’est certain on est obligées de suivre notre chemin. -Ah non je ne veux pas repasser là ils vont nous attendre ou nous guetter au détour d'un virage ce sera la fin pour nous. -Calme-toi j’ai une idée arrivées à destination nous allons piquer soit un outil ou autre chose pour nous défendre lorsque nous reviendrons. -Nous pouvons prendre un gros morceau de bois vert pour les estourbir ces vilains personnages c’est la seule solution à portée de main pour l'instant allons le récupérer tout de suite , vas-y entre dans cette forêt. -Vu sous cet angle nous volerons un objet au domaine. Enfin nous arrivons au château à l'entrée il y a une grille en fer forgé devant on remarque une grande allée centrale bordée d'arbres de divers essences. Ce décor est charmant de beaux jardins entourent une fontaine en marbre elle trône au milieu de la verdure des statues représentant des lions d’or au nombre de quatre semblent être les gardiennes de cette demeure. Un homme vêtu d'une livrée nous attend on lui donne la commande demandée par la gouvernante ensuite il nous conduit jusqu'à l'entrée on visionne toute cette splendeur étalée. Nous repérons les écuries du roi ou des dizaines de chevaux attendent dans leur box on gravit l'escalier grandiose du parvis sur le perron nous découvrons l'ampleur de ce domaine. Nous n’avons pas la possibilité de poétiser une servante assez âgée vient à notre rencontre ses cheveux gris sont coiffés en chignon elle paraît sévère de sa voix haut perchée cette femme 19
  • 20. nous dit -Je ne vous ai jamais vues par ici. -Si nous sommes déjà passées nous renseigner pour un travail puis vous nous avez renvoyées à la métairie. -Oui maintenant que vous me le dites je m’en rappelle. Elle nous prie de la suivre aux cuisines , nous traversons de grandes salles spacieuses le sol est carrelé de mosaïque sur les murs des tapisseries représentent des scènes de chasse , sur d'autres ce sont des portraits d'anciens descendants du lieu. La lumière pâle du soleil transperce avec difficulté les fenêtres dans la salle principale une table démesurée est posée. D’après nous elle accueille des dizaines de convives ou plus dans la cuisine c’est identique elle est convenablement équipée pour cette époque tout le matériel est là pour réaliser les meilleurs plats du comté. Cinq ou six cuisinières travaillent aisément , ces pièces sont surdimensionnées . La servante nous prie de déballer le contenu celle-ci est ravie d'avoir des produits fraîchement cueillis elle donne l'ordre : -Je veux que tous ces mets soient apprêtés pour nos princes Hector et Victor ils sont conviés ce soir. Gwen me regarde avec un sourire en coin elle me chuchote à l'oreille : -Il faut que je réussisse pour me faire embaucher cela me paraît sympa. Sous cape je lui réponds : -C’est seulement pour cette super cuisine . Nous quittons l'office en riant, en retraversant le hall une belle dame vêtue d'une superbe robe blanche brodée d'or descend l'escalier central. Sa coiffure est sublime elle est blonde aux yeux bleus. Arrivées sur le perron nous respirons un bon coup pour nous remettre de nos émotions. En bas nous admirons un carrosse attelé à six superbes canassons il est d’une beauté éclatante ce spectacle nous attire comme des mouches. -Je suppose que cette élégante femme est la reine. -C'est logique Gwen elle vient de sortir d'ici. -Peut-être est-ce une de ses amies Lyse tu veux constamment avoir raison. -N’importe quoi je n’ai pas cette prétention. Le valet nous enjoint de partir nous quittons ce lieu magnifique avec regrets. En chemin nous papotons le temps défile plus vite , avant notre arrivée un fiacre attelé par un joli étalon arrive au grand galop les portes sont décorées du blason royal. Nous entrapercevons deux jolies femmes superbement habillées le cocher nous hurle: -Veuillez dégager le chemin si vous ne voulez pas finir sous les roues. Il fouette son cheval d'un claquement sec il est fou. Lyse me souffle : 20
  • 21. - Ces filles là sont les invitées des jeunes princes. Sa voix est étrange à mon avis elle est jalouse parce que ces donzelles sont invitées par les princes. -Lyse, les chevaux sont noirs c’est singulier cette couleur domine dans ce royaume. Elle ne me répond pas c’est vrai ici tout est noirâtre. En redescendant les marches nous découvrons sous les arbres du parc un autel de pierre. -Lyse cette table est pleine de mousse elle est insolite ici. -Elle est installée dans ce lieu depuis belle lurette à mon avis. -N’oublie pas il faut récupérer un outil ou quelque chose de ressemblant. -C'est vrai qu’il faut repartir sur cette piste déserte de surcroît dans la nuit nous ne possédons aucune source de lumière pour nous aider. -Viens allons aux écuries demander à un lad si il n'a pas un fanal ainsi qu'une arme . A l'entrée du bâtiment nous distinguons avec peine les chevaux, ils ont tous une robe foncée. A côté d'une botte de foin nous apercevons un jeune garçon on s’ approche Gwen lui demande : -Excusez nous avons besoin de votre aide,nous sommes les paysannes travaillant à la métairie on a la pétoche de rentrer dans la pénombre des brigands nous ont attaquées possédez-vous un instrument ou un outil pour nous défendre. -Tenez je n'ai que ce morceau de bois j’espère que cela vous suffira. -Merci il nous faut un fanal notre retour se fera sans encombres avec cette source lumineuse. -Vous l'avez vu je n’en possède pas c’est sombre dans les écuries. -Vous êtes gentil de nous avoir donné ce bout de bois au moins nous avons une arme. Nous reprenons notre route accompagnées de nos frayeurs. -Il va être long ce retour zut quelle idée de rentrer si tard j’ai les chocottes pas toi Gwen. -Si je suis anxieuse je ne me rappelle plus ou est ce satané taillis. -C'est la première fois que je constate cet état venant de toi supposons qu'ils nous attendent . -Aucune idée tout à l'heure as-tu remarqué si ils avaient des lanternes. -Non dans la bagarre je n'ai pas fait gaffe à ce détail. -C'est à espérer , sinon on se laissera molester sans broncher petite sœur. -Arrête peut-être qu'un fiacre ou un carrosse va passer nous nous ferons véhiculer. -Cesse de rêver si seulement tu disais vrai mon angoisse s'envolerait d'un coup. -Pourtant tu m’as protégée ton courage disparaît je n'aime pas ça, pourquoi n'ont-ils pas de lampadaires comme en 2015 bon sang !. -Lyse nous sommes au Moyen-âge perdues en pleine nuit sur un chemin désert avec simplement un bâton comme arme pour nous préserver d'une éventuelle agression d'un chemineau en goguette. Oublie l’année 2015 notre mission est en jeu , nous sommes là pour sauver un royaume c’est normal que nous ayons parfois des combats à relever. Nous percevons prés de nous le bruit d'un animal Lyse dit en me serrant : -Gwen tu as entendu ça je vais me liquéfier cette chose va nous bondir dessus. -Chut tais toi nous allons ralentir et écouter d'où provient ce son incongru. 21
  • 22. Nous tendons l'oreille ce chuintement vient de notre droite il n'est pas au sol nous le situons plutôt dans les arbres. -Gwen nous devons nous rapprocher de l'endroit ou nous nous sommes fait tourmenter. -C'est vrai je ne pense pas que ces gueux soient montés si haut . -Oui le chuchotement est en hauteur c’est sûrement la chouette de tout à l'heure. -Aux alentours il n'y pas de lumière. -Ce ne sont pas eux j’imagine qu’ils sont loin maintenant. -Bonne logique chut écoute cela recommence j'ai la sensation que c'est un gros oiseau il fait un raffut du tonnerre imagine ces coups d'ailes Lyse. -C'est quoi ce bruissement que l'on entend sur ces terres seigneuriales , j’ai l'impression qu'on nous survole à mauvais escient. -Au Moyen-âge il y avait des bêtes inconnues de nous elles n’ont jamais illustré nos livres elles ont disparus depuis des siècles. -Avance gardons le silence on est bientôt arrivées à la métairie il y a un bout de temps qu’on marche. -Ah oui quel soulagement d'êtres enfin arrivées je suis pressée de retrouver notre semblant de lit. -Il ne faut pas oublier de quémander une torche pour nos futurs voyages nocturnes. -Allons-nous porter des livraisons tous les jours . -Nous allons l'apprendre demain. A un moment je me mets à crier je suis terrifiée quelque chose m'a frôlé les cheveux j'en tremble de tous mes membres. -Gwen une bête m'a touché la tête j'ai pas rêvé . -Non tu n'as pas rêvé je veux savoir quelle est cette chose capable de nous terrifier de la sorte. Je me mets à pleurer que va-t-il se passer avant de rentrer. -Gwen tu pleures je t'en supplie ne fais pas cela j’ai foi en toi. -Pardon je suis trop affolée je ne sais pas quel animal nous effraie ainsi. J'ai ressenti comme un vol menaçant si cela continue je vais faire une crise cardiaque j'abandonne Lyse. -Ah non tu n'as pas le droit de me laisser sur cette piste, reprends courage garde espoir Gwen lève toi marche avec moi je t'en prie nous sommes bientôt à destination. -Tu dis ça simplement pour me rassurer nous devons être loin de la maison. -Écoute je reconnais les plaintes des animaux familiers. -Oui j'entends hâtons-nous. Juste avant de rentrer au dessus de nous on ressent un énorme coup de vent glacial nous donnant la chaire de poule. On détale comme des folles jusqu'à notre chambre essoufflées on s’assied sur le bord du lit au bout d'un petit moment notre respiration redevient normale. -C'était quoi ça . Apparemment c’est immense c’est évident je sors plus le soir. -Oui j'ai eut la frousse de ma vie Lyse je me demande ce que c'est ce vol nocturne ça m'étonne pas que nous ne voyons personne au crépuscule ils ont sûrement peur. -Je les comprends tu te rappelles cet été on a rencontré aucun citoyen allant se balader à la fraîche. -Demain je vais me renseigner auprès de la fermière elle est au courant à ce sujet c’est curieux 22
  • 23. que nous ne sommes pas averties de ce fait. Après une nuit blanche Gwen se lève : -Lyse tu dors ? -Non je suis réveillée j’ai pas fermé l’œil je me suis souciée de ce problème déroutant. -Je m'habille je vais me renseigner auprès de la patronne avec l’espoir qu’elle me révèle des indices. - Gwen attend moi je vais venir pour écouter ce qu'elle va nous raconter. Nous l’apercevons dans la cuisine Gwen lui stipule: -Bonjour quel est ce phénomène volant dans l’obscurité nous l'avons entraperçu hier soir. La patronne ne répond pas elle se sent gênée a-t-elle quelque chose à cacher . Au bout de cinq minutes elle nous rétorque : -Je ne vois vraiment pas de quoi vous voulez me parler , je n'ai jamais remarqué quoi que ce soit à la tombée du jour , pourtant je sors donner à manger aux cochons dans l’enclos près des écuries à votre place je n'ébruiterais pas d’ âneries comme ça. -Nous sommes folles c’est cela on va cesser d’en parler. Cette histoire on l’oublie bientôt elle refera surface ... Chapitre 7 Le mois d'Octobre est venu doucement la fraîcheur s’installe Lyse s'impatiente en colère elle ronchonne : - Quand allons-nous retourner dans notre époque. Je ne sais pas de quelle façon réagir nous ne sommes pas allées rendre visite à Mélisande. Un élément nous en empêche à chaque fois que l’on décide d’y aller. Cette fois-ci encore nous n'avons pas le loisir de nous attarder sur le sujet, notre chef nous regroupe toutes ensembles dans la cour, elle nous annonce avec joie que le roi nous convie pour fêter la fin des récoltes elles ont été bonnes cette année. Un grand bal est organisé dans la grande salle du château Lyse est réjouie d'y assister je n'ai aucune envie de me rendre à cet événement. Elle nous dit que pour l'occasion des carrosses de la cour du souverain viennent à la ferme la gouvernante nous prête des toilettes et des chapeaux. Le Vendredi suivant deux calèches nous récupèrent la Taulière nous invective : -Ne faites pas attendre les cochers le monarque ne tolère aucun retard de la part de ses convives. 23
  • 24. Nous voilà embarquées je trouve chic d’être transportée par ce moyen de locomotion romantique. Arrivées au domaine on suit la troupe de servantes elles nous guident dans une salle immense dedans il y a des tas de fringues, des robes, des chapeaux, des chaussures, des fanfreluches diverses. A la vue ces belles robes j'ai le coup de foudre pour une tenue de soirée en soie de couleur violette. Lyse en choisit une blanche toute simple les filles nous proposent des perruques je décide de ne pas en porter ma sœur opte pour une blonde platine bouclée comme un mouton. Pour ce divertissement des accessoires nous sont proposés nous optons pour des loups ce déguisement permet de ne pas montrer nos visages.C’est sympa personne ne peut nous reconnaître dans cette salle maints miroirs sont posés sur les façades nous en profitons pour nous mirer cela fait un bail que l’on a pas vu notre reflet dedans vêtues de la sorte on a un petit choc. Gwen est appelée pour sa coiffure, je souris je ne suis guère mieux avec ma moumoute poudrée. Ma frangine revient on se regarde une deuxième fois nous aimons notre nouvelle tête l’ouverture du bal vient de sonner. Gwen ne peut s'empêcher d'avoir un fou rire la musique n'est pas pareille que chez nous les instruments sonores nous sont inconnus. Quels mouvements exerce-t-on pour danser sur ces rythmes désuets. Les hommes sont moulés dans des sortes de collants ce spectacle devient gênant. Les invitées rivalisent de beauté gestuelle et vestimentaire. Nous traversons la salle cachées par notre loup pour une soirée donnée par le couple royal cette lignée est absente cela est surprenant , Lyse me dit : -Un parfum de mystère plane ce soir. -Le comportement de ces femmes est bizarre elles semblent conspirer à notre égard. Elles chuchotent en nous épiant je m'avance vers un groupe se tenant à l'écart , là je surprends une conversation me mettant la puce à l'oreille une de ces dames clame : -Nous ignorons d’où elles arrivent elles me paraissent énigmatiques. Une autre renchérit : - J'ai l'intuition qu'elles sont là pour la même raison que nous parlons-en soit à la reine ou à ses fils . J'entraîne Lyse dans un endroit isolé pour lui relater cette conversation, elle répond : - Rapprochons-nous des groupes en les écoutant discrètement. -Tu ne m'as pas comprise je viens de te dire tous ces gens sont dans l’attente d’un signal. -Je ne t’ai pas entendue avec cette cacophonie excuse moi. La soirée s'écoule entre les rires et les menuets dans la foulée j’aperçois les princes suivis de cette femme blonde. Elles les entraînent dans le boudoir on les suit en catimini à travers la porte on épie ce conciliabule improvisé. -Partez chez la sorcière je suis persuadée qu'elle possède ce talisman dépêchez-vous. -Quelle nouvelle surprenante elle recherche un talisman. Par curiosité nous détaillons le boudoir c’est une petite pièce magnifique. Sur un guéridon de bois brille comme une étoile une lampe d’albâtre. A sa droite un coffre à clous d'acier à l’écart deux fauteuils rouges cuivrés posés face à face , au mur des aquarelles aux couleurs tendres sont accrochées. Nous percevons leur discussion ils parlent de nous. 24
  • 25. -Que nous cachent ces paysannes elle ont un comportement incompréhensible. -Ils n'ont jamais cessé de nous suivre ils nous épient en nous questionnant ce n’est qu’un prétexte . Au bout d'un instant la reine ordonne à ses rejetons : -Je vous ai donné un ordre veuillez obéir. Un des deux lui annonce : -Il est trop tard et la soirée n’est pas terminée. On se dépêche de se précipiter à la sortie nous atteignons difficilement le parvis. Afin de rejoindre Mélisande avant les princes je suggère à Lyse de voler un attelage. -Cela n’est pas aisé de guider un cheval on ne sait pas de quelle manière tenir les rênes. Nous courons et grimpons dans le premier fiacre se trouvant à notre portée les robes étant trop longues nous les déchirons à mi-jambes.Nous prenons la place du cocher , Gwen s’empare du fouet lui botte la croupe le canasson s'emballe dans le mouvement la perruque de Lyse s’envole. Les cochers avertissent les princes il nous est impossible de calmer l'allure du bourrin sur ces chemins cahoteux , une roue finit par se détacher nous sommes éjectées on roule dans l'herbe. Lyse voit les intrigants venir au grand galop ils s’arrêtent juste à notre hauteur. On se relève péniblement le brun ténébreux nous balance avec colère et indignation : - Vous pensiez partir où en volant cet attelage en pleine nuit . Avec un air menaçant Gwen lui crie sèchement. -C’est assez laissez nous tranquilles pourquoi prenez vous la même direction que nous ?. Il s'approche d'elle la serre fort lui chuchote : - Je connais ton prénom sache que je suis attiré par tes jolis yeux magnétiques. Il ne manque pas de culot celui là avoir enquêté sur Gwen elle le repousse en lui demandant de la lâcher.Son corps est remplit de douleurs par galanterie forcée ils nous font grimper sur les canassons nous obéissons je suis à l'aise collée au prince blond. Gwen est en colère contre lui pourquoi .Étant de retour dans la cour de la métairie ils nous déposent doucement.La soirée est déjà avancée on pénètre à tâtons dans notre chambrette le reste de la nuit Gwen gémit elle a terriblement mal au dos suite à notre accident de la veille. Je me lève au petit jour je la réveille : -Lyse je ne peux pas me lever ce matin trouve un médecin ils ignorent que tu en es un. -Je vais annoncer à la patronne que tu es malade. -Va au château un docteur officie tous les jours. 25
  • 26. Évidemment ce matin aucune carriole n’est à disposition je suis forcée de partir à pied sur cette piste monotone. Sur le parcours je retrouve le fiacre le long du chemin, le cheval n'est plus dans les alentours. Je marche rapidement au loin je vois apparaître Hector il ralentit en m’interpellant : -Que faites-vous si tôt sur ce sentier je pensais que vous étiez encore au lit . -Ma sœur ne peut plus se lever elle a mal au dos après cette chute elle m'a dit de solliciter un carabin dans votre palais. Il me tend la main afin que je puisse monter je suis aux anges si prés de son corps je sens sa chaleur surtout ses muscles , quel délice cela me fais vibrer. Je me laisse emporter je suis complètement détendue , un moment plus tard je refais le chemin à l'envers dans le fiacre du clerc là c'est moins romantique.Après avoir examiné Gwen il lui préconise de rester alitée une semaine ou deux.En attendant son retour les feuilles tombent la forêt avoisinante à récupéré ses teintes rouges et or. Cette nature est belle la pluie s'est invitée la campagne est devenue tristement grise notre belle saison s'est retirée silencieusement.Gwen est remise sur pied elle a reprit son travail aux cuisines elle a de la chance je m’ennuie je n'ai pas de tâches à effectuer. -Gwen j'ai appris par les lingères que la reine tient absolument à donner une fête spéciale elle va se dérouler dans la cour du château sous les arbres centenaires. -Elles ne t'ont pas dit en quel honneur elle l'organisait essaie d'en apprendre davantage. -Je vais enquêter auprès des filles elles sont sûrement au courant cela va occuper mes journées. Lyse revient quelques jours plus tard elle a approfondit sa quête sur cette cérémonie elle a des informations à ce sujet. Elle va derechef informer sa sœur. -Voilà ce que j’ai apprit , cette célébration a normalement lieu à la fin du mois tous ceux étant conviés portent des capes noires à capuches. Les gens apportent des offrandes ce sont des bougies noires elles seront déposées sur la table de pierre. - Ce rituel est singulier Lyse il n'y a que des bougies noires ainsi que les capes. Cela me fais penser à de la magie souviens-toi tout est dans sombre ici pourquoi cette reine représentant la beauté se met-elle à réaliser cette messe -Oui il faut absolument assister en cachette à ce rite insolite et passer inaperçues aux yeux des princes.Nous en saurons davantage avec le déroulement de cette fête. -Je suis entièrement à tes côtés sur ce coup-là pour une fois. -Que veux-tu dire par ce coup-là . - Je plaisante je dis ça seulement histoire que tu enrages -C'est de cette façon que tu plaisantes . -Oui ma sœur je n'ai pas le droit . Chapitre 8 26
  • 27. Étant donné que notre travail tourne au ralenti Gwen propose d'inspecter chez Mélisande nous revêtons nos habits d’hiver nous empruntons notre sentier il pleut tant pis nous devons nous aérer et bouger de ce lieu. Sur le trajet nous levons la tête nous entendons de nombreux bruissements d’ailes dans le ciel une bande de corbeaux volent contre le vent. -Des milliers de ces volatiles s’éparpillent ce n’est pas normal. -Je suis certaine qu'ils vont piller l'orge plantée dans les champs cela annonce vraiment l'automne. -Chez nous ils ne sont qu'une dizaine pas autant que ceux-là Gwen. -Que fabriquent-ils réunis ensemble . Nous retrouvons la petite masure de notre amie au détour d’un virage on avance doucement sous la tourmente. Lyse me spécifie : -Tu ne juges pas cela surprenant les princes ne sont pas sur notre chemin.Ils ont cogités vont- ils nous laisser tranquilles maintenant . -Cela reste à voir... A la maison nous frappons personne ne répond nous allons dans les prés alentours nulle trace de Mélisande où peut-elle être .Gwen entre dans la pénombre elle croit apercevoir une forme au sol , notre sorcière est allongée à terre sa tête ensanglantée. Nous la soulevons et la mettons sur son lit. -Mélisande êtes-vous tombée ,je distingue une plaie sur votre front. Dans un souffle elle nous explique qu’un corbeau l'a attaquée il a piqué droit sur sa tête. En colère elle nous dégoise : -Sortez tout de suite où je vous change en pourceaux. Lyse lui intime gentiment de se calmer elle va la soigner avec les moyens du bord. La sérénité enfin revenue nous lui rappelons que nous sommes Gwen et Lyse les paysannes venues la voir cet été. -Je ne sais plus où j'en suis les filles excusez-moi je suis contente de vous revoir depuis votre première visite. -Mélisande êtes-vous au courant que plusieurs personnes de la contrée recherchent un talisman. Sa réponse claque : -Quel objet dites-moi je n'en ai aucune idée. Elle se fâche en appuyant sur les mots : -N'oubliez jamais ce corbeau est une maléfique pie-grièche laissez-moi seule sortez d'ici. 27
  • 28. En repartant Gwen déclame : -Comment se fait-il qu'elle ne nous aie pas reconnues tout de suite cette affirmation dite avec insistance « ce corbeau est une sorcière » m'intrigue. -Oui je ne comprends pas qu’un banal volatile soit en fait une magicienne démoniaque . -Elle ne l’a pas inventé continuons notre petite investigation cet événement prend une tournure différente désormais. Le jour commence à décliner nous rentrons tranquillement à la métairie.A notre suite des galops se rapprochent en s'amplifiant on se retourne et là surprises ce sont Victor et Hector Lyse me dit tout bas : -Ils tombent à point nommé ces deux fouineurs on va profiter de l’aubaine. -Tu as réponse à tout on va entrer dans leurs jeux de séduction nous allons tenter de dénouer la trame secrète se jouant dans cette contrée. Silencieusement dans la pénombre naissante ils nous font tressaillir Gwen est prise par la taille elle se met à crier Victor lui dit dans le creux de l'oreille : -Chut n'aie pas peur je veux simplement te dire que je suis amoureux de toi. Elle fait volte-face en guise de réponse Gwen reçoit un baiser de son prince ténébreux.Lyse est dans tous ses états émotionnels Hector l’embrasse ils nous ont possédées en nous piégeant , cela n’a pas d'importance nous nous sommes laissées manipulées part intérêt afin d’en apprendre davantage sur la vie des monarques , Victor n’ayant n'a pas sa langue dans sa poche nous dit : -Vous êtes souvent en balade surtout à cet endroit les filles que cherchez-vous de particulier ?. En chemin nous leur parlons de notre visite chez Mélisande elle nous a certifié qu'il y avait une sorcière dans les parages. Lyse demande si ils connaissent cette femme. Hector nous confie qu’elle est folle qu’elle vit seule depuis des années qu’elle raconte n'importe quoi , il rajoute que cela vient de son cerveau malade. Gwen clame : -Vous racontez n'importe quoi sur cette pauvre dame elle n'a pas l'air d'être folle au contraire. En changeant de conversation Lyse en rajoute un peu : -Au fait dans quel but votre mère veut organiser une cérémonie à la fin du mois . En suivant la cadence du pas des palefrois ils tiennent à ce qu'on assiste à cette fête Gwen discute avec Victor pour être informée sur le sens particulier de ce rituel. Il nous explique depuis qu'ils sont enfants elle a toujours eut lieu eux n'ont jamais compris le sens.Pourquoi la reine se fait la maîtresse de cérémonie , il nous relate qu'elle nous a suspectées dés le début son obsession est de mettre la main sur un talisman qu’elle cherche en vain. 28
  • 29. -Victor sais-tu à quoi ressemble cet objet . -A vrai dire notre mère est secrète nous l’ignorons. A la suite de cette discussion constructive ils nous déposent à la métairie avec la promesse de nous revoir.Lyse n'en peut plus elle est heureuse nous avons du mal à nous endormir après ces émotions surtout des confidences apprises par nos princes. Nous nous réveillons au petit jour la maison est silencieuse nous allons préparer notre petit- déjeuner. En regardant à la fenêtre Lyse distingue quelques corbeaux volant, croassant dans tous les sens. -Gwen viens observe ce manège le jour n'est pas levé eux sont déjà en vol . -On a l’impression qu'ils ont étés dénichés par des chasseurs. -La taulière n'est pas là où peut-elle être. -En général c'est son rôle d'être debout la première. En l'attendant nous effectuons nos corvées sans bruit ensuite nous sortons regarder le ciel une voix criarde nous fait sursauter c’est la métayère elle s'époumone : -A part admirer le ciel vous n’avez pas une occupation journalière à effectuer. -Lyse j'en ai assez de cette marâtre viens partons en vadrouille ce n'est pas grave si elle nous met à la porte suis-moi illico. Le destin nous pousse sur la bonne voie nos pas se dirigent sur le chemin du château quelles intentions a-t-il à notre égard . -Lyse je vais demander si ils ont besoin d'une cuisinière et d'une servante . -Oui, nous serons sur place pour en savoir plus sur ce qu’il se passe !. Arrivées à la grille on fait tinter la cloche au bout d’une poignée de minutes nous semblant une éternité la gouvernante descend toujours aussi gracieuse. -Que voulez vous cette fois-ci . -Nous n'avons plus de travail à la métairie pouvez-vous nous engager à la cuisine éventuellement aux des tâches , nous serions heureuses de vous seconder. Elle semble réfléchir notre arrivée tombe à point nommé deux de ses employées sont parties œuvrer dans un autre domaine. -Vous pouvez débuter à présent si cela vous chante !. -Cette perspective est alléchante nous acceptons vos consignes. En traversant les couloirs nous menant aux offices je dis : -Comme par hasard deux employées se sont envolées sous d'autres cieux. -Tu racontes n'importe quoi ma pauvre tu es en plein délire . -Ce matin la fermière est absente ce n’est pas logique. Notre nouvelle patronne nous entraîne dans les cuisines nous sommes brièvement présentées aux autres domestiques.Ensuite elle nous ordonne de lui emboîter le pas elle veut nous 29
  • 30. montrer notre chambre. Celle ci se situe dans une aile éloignée elle est réservée aux serviteurs. Nous n'avons pas un instant de répit Gwen part directement cuisiner Lyse va avec les servantes dans le dédale des pièces.La première semaine se déroule assez vite les filles ne s'ennuient pas , elles ont prit leurs repères dans cet immense domaine Gwen médite sur les garçons savent-ils qu'elles triment dans le château .Un soir après avoir terminé leurs corvées elles se retrouvent en cachette au boudoir. -Prévenons les princes que nous sommes dans leur demeure ils se tourmentent sûrement de notre absence. -C'est évident déjà qu’ils ont un doute sur nos personnes on ne va envenimer l’affaire. Le hall est désert on le traverse en prenant la sortie menant sur le parvis. Aucun bruit ne trouble la sérénité ambiante Gwen descend les escaliers pour rejoindre les écuries je la prie de me dire ce qu'elle va fabriquer. -Accompagne-moi trouillarde je te parie qu’ils sont dans les box en compagnie de leurs chevaux. La porte est entrouverte le spectacle est attendrissant ils étrillent leurs canassons , nous les hélons joyeusement. A notre appel les frangins sursautent ils font une drôle de tête apparemment ils ne sont pas heureux de notre présence. Victor s'étonne : -Que fabriquez-vous là habillées de la sorte vous ne nous avez pas prévenus de ce changement.Vous êtes inconscientes vous avez disparu depuis quelques jours . -Pardon sur un coup de colère on a fuit la métairie la patronne devient folle. -C'est super on peut flirter tranquillement. Notre assiduité aux tâches n’a plus le rythme du départ on s’octroie de longues heures oisives.La gouvernante ne s'en offusque pas nous la sentons ailleurs comme préoccupée par d’autres soucis que nos présences. En espérant cette fête spéciale avec nos amoureux nous apprenons l’équitation dans nos tenues féminines ce n'est pas facile.Ayant compris notre gène ils nous dénichent des pantalons avec des bottes.Nos tailles étant menues ces accessoires sont un peu larges on apprend facilement à chevaucher , il nous arrive de galoper sur les terres royales.C'est agréable nous journées sont moins fatigantes nous avons déserté nos emplois.Un après-midi les nuages s'épaississent les hommes nous proposent l'apprentissage de l'épée. -Avec ces leçons données ces épées vous aiderons à vous défendre d’une éventuelle attaque. Gwen a la super idée de poser cette question indélicate : -Dites moi où est votre père nous ne l’avons jamais vu. Notre mère nous a relaté qu'il était partit en guerre il y a des années qu’elle n’a pas eut de ses nouvelles. - Vous n'avez pas songé de retracer son parcours . Ils s'éclipsent en changeant de conversation. Dans la soirée une bande de corbeaux volent 30
  • 31. autour du palais plusieurs se posent sur une tour.On a la sensation qu'ils attendent de passer à l’attaque. - Je me demande si ces volatiles sont maléfiques. Nous tirons les vers du nez à nos princes ceux-ci déclarent gênés : -Un souvenir me reviens dans mon enfance ces oiseaux étaient peu nombreux.Je suppose qu’ils ont étés guidés parce que la fête approche. Nous percevons une pointe de mensonge dans leurs voix.Pourquoi nous mentent-ils ainsi . Ayant retrouvé leurs esprits ils nous informent que nous sommes invitées à dîner en leur compagnie que la reine nous attend la nervosité nous gagne Victor rajoute. -Notre mère n'est pas au courant de notre situation pas de gaffes de votre part. Dans cette salle à manger utilisée lors les réceptions nous sommes perdues cela est inimaginable on a jamais connu ni même vu un lieu pareil. La servante nous installe à cette table immense nous nous sentons isolées loin de notre élément. La souveraine nous dévisage avec insistance ses yeux ressemblent à des armes prêtes à dégainer nous avons le sentiment d'être suspectées.Qu'avons nous effectué de mauvais pour détendre l’atmosphère Lyse a l'idée de lui demander : -Le souverain est absent on ne l’a pas croisé depuis notre arrivée au domaine. Elle détourne adroitement la conversation nous retourne la question. -Jeunes filles pouvez vous me dire ou vous travailliez avant de venir à la métairie. Les princes font diversion Gwen repère les ongles de cette femme ils sont grands en principe les dames de haut rang les portent courts et soignés. Lyse se hasarde à demander de nouveau si il est possible de visiter sa demeure un moment de gêne plane avec l’impression qu’elle est sur ses gardes , les frères profitent de cette confusion ils sollicitent la permission de se retirer dans leurs appartements. Ils nous accompagnent en silence dans notre aile réservée aux domestiques. -Que vous prend-t-il vous avez peur en règle général les hommes sont courageux et fiers , nous voulons être au courant. Ils restent muets face à leur froideur nous sommes en rogne nous essayons pourtant de nous calmer. -Je m'interroge ses fils sont dans le secret c’est évident elle leurs a donné l’ordre de ne pas ébruiter des choses compromettantes. -Je la soupçonne d’étouffer des choses inavouables à tout le monde. -Certainement elle a l'air drôlement rusée cette mégère. -Pourquoi nous ont-ils plantées et sous quel prétexte , ils se sont enfuis par peur des représailles à l'encontre de leur chère mère je présume. -J'ai la conviction qu'un gros secret se cache dans ce royaume. 31
  • 32. Le lendemain nous partons au trot nous enquérir du destin du roi auprès de notre ancienne patronne.Elle sait sûrement ce qu’il est devenu va-t-elle nous recevoir on est parties sans prévenir.Sa réaction colérique ne se fait pas attendre à peine les pieds posés elle crie : -Vous ne manquez pas de toupet que venez vous fabriquer ici .Je ne veux plus vous voir vous n'êtes que des intrigantes. -Vous avez un mauvais jugement à notre égard vous nous traitez avec méchanceté calmez vous , on ne vient pas pour trimer chez vous on veut simplement savoir si vous êtes informée du départ du roi personne ne tient à nous éclairer à ce sujet. -En quoi cela peut vous concerner vous ne faites pas partie de cette famille et je n'ai pas envie de vous donner des indices là-dessus , veuillez dégager de ma propriété espèces de curieuses. Avec violence elle nous referme la porte au nez ce matin nous n’en saurons pas plus. -Quelle énergie elle a cette bonne femme elle est nerveuse a-t-elle peur de nous. Elle nous traite d'intrigantes et de curieuses. Chapitre 9 Finalement nous allons nous réfugier dans notre petit coin douillet ce n'est que notre chambrette au moins on s'y trouve à l'aise et à l'abri. Au milieu de la nuit je réveille Lyse en lui expliquant qu’une idée m’est venue pour découvrir si le palais camoufle des mystères.Nous mettons ce projet à exécution nous traversons le hall il ne faut pas que l’on nous chope. Gwen a l'intention d'y aller à l'instinct nous avons une crise de rire à ce moment là on percute une armure , elle tombe dans un fracas assourdissant.Dans notre élan on s’arrête en écoutant si ce bruit n'a pas réveillé les gens , personne ne se manifeste on continue notre exploration nocturne. -Gwen cesse tes bêtises si les princes nous entendent ils vont prévenir la reine un peu de discrétion s’impose d'accord. -Ne t’inquiète pas nous les avons dans notre poche Lyse. Gwen distingue le fastueux escalier menant aux étages nous le gravissons doucement pour ne pas créer de craquements , il nous semble interminable toutes essoufflées on atteint le premier palier.Sur les murs ressemblant à des lys de magnifiques tentures rouges sang décorées de fleurs en or sont accrochées. Nous détaillons ce décor grâce à des lampes à huile disposées ça et là. Au bout du corridor nous apercevons dans une semi-pénombre plusieurs portes ce sont les chambres. -Hector est déjà debout que se passe t-il . Affolées on se planque dans un recoin du palier , on s’accroupit derrière un guéridon à son passage il va frapper à une autre porte il dévale les escaliers rapidement suivit par Victor. 32
  • 33. -Que leurs arrive-t-il à ces deux là , où vont-ils le jour n’est pas levé en tout cas ils sont préssés quel cirque. -Je pense qu’ils ont une mission argente à accomplir. A la suite de cette montée d'adrénaline nous marchons à petits pas dans le couloir. Lyse ouvre une porte là surprise il y a une belle bibliothèque , nous sommes éblouies par cette découverte nous pénétrons avec précautions. -La pièce est sombre. -Comment allons-nous nous y prendre pour fouiner dans toutes ces rangées de bouquins . -Il y a une possibilité une de nous va repartir dans le couloir dérober une lampe à huile avant que les gens ne se réveillent. -Fonce Lyse je guette les alentours. -Ah non toi tu va y aller j'ai la frousse si l’on m’ attrape. -Évidemment ton comportement de peureuse ne m’aide pas tu me dis que cela est de ma faute.Lyse la trouillarde. -Je m’élance si je me fais griller reste planquée dans cette salle en attendant l'aube adieu peut- être. -Cesse de blaguer Gwen ce n’est pas marrant. Le couloir est silencieux je jette un coup d’œil à gauche puis à droite personne en vue je me dirige rapidement je distingue une lampe accrochée sur le mur à côté d’une porte.La récupération ne dure pas plus de trois minutes je me hâte rentre en vitesse dans la bibliothèque. Nous avançons entre les rayons à la lueur de la flamme on reluque de beaux recueils semblant reliés d'or. -Je suis convaincue qu'ici nous allons dénicher notre bonheur. Apparemment personne ne vient étudier dans cette pièce sur le bureau il y a quelques centimètres de poussière , nous poursuivons notre quête par maladresse un livre chute du rayonnage sur sa couverture est gravé un cercle doré ainsi que des dessins. Je l'observe attentivement. -Gwen je suis troublée cette gravure me remémore un souvenir précis. -Que t'arrive-t-il Lyse je ne reconnais pas ce motif. -Ce livre est tombé tout seul comme par magie c’est drôle ce dessin est troublant. -Si j'imagine qu’il y a un lien avec la reine et le talisman. Grâce à cette découverte nous allons rentrer chez nous en 2015 satisfaites et heureuses. Tout à coup nous entendons la reine hurler dans le corridor : -Je les veux ces espionnes je suis persuadée qu'elles le cherche aussi il faut qu’elles disparaissent vous m'avez comprises tous les deux . Les princes s'empressent de lui obéir avec crainte. -Mère on va s’occuper d’elles dans les plus brefs délais. -Nous nous sommes fourvoyées au sujet de nos amoureux ils sont sous son emprise comment 33
  • 34. sortir de d’ici. -Je te propose de patienter pour agir en attendant on va essayer de décoder ce grimoire inexplicable à l'aide de notre candélabre. La source de sa lumière n'est pas éclatante on ne risque pas d’êtres repérées de l'extérieur. Dans cet ouvrage les pages sont rédigées dans un langage incompréhensible la première fois nous n'avons pas tout détaillé sur la couverture il y a un soleil au milieu dans un cercle on voit des étoiles peintes et en bas la lune. -Gwen ça ne te parle pas ce graphisme représente le bijou de notre aïeule c’est exactement la même illustration je m'en souviens. -Quelle histoire ce n’est pas possible elle devait être une sorcière vivant au Moyen-âge tout devient limpide si nous avons traversé une porte du temps c’est grâce à elle. -Oui j'y crois fortement nous devons absolument apporter ce livre à Mélisande elle sait certainement déchiffrer ce dialecte. L’attente est longue nous allons perdre une journée à rester cachées nous fuyons en catimini le livre sous ma chemise nous longeons le couloir on redescend les escaliers silencieusement avec la lampe pour nous guider. En bas les frères sont en grande discussion avec leur mère ils nous interceptent bêtement. -Je savais que vous n’étiez pas loin mon flair ne m’a pas trompée descendez les aux oubliettes je vous talonne. Nos copains nous font prendre d'autres escaliers dans le noir une odeur humide nous assaille les narines on est poussées sans ménagement dans un cachot la peur nous serre la poitrine c'est inutile de les supplier ou de leur demander grâce. La grille est refermée violemment à double tours. Gwen supplie Victor en pleurant : -Je t'en prie réveille toi pourquoi nous enfermer là dedans nous ne sommes que de pauvres paysannes. A la lueur de leur éclairage leurs regards nous paraissent froids sans émotions. -Lyse j'ai la sensation qu'ils sont manipulés ont-ils subit un sortilège ce ne sont pas les êtres charmants que nous connaissons. La reine intervient d'une voix autoritaire leur ordonne de partir. Ils ne nous laisse pas cette précieuse source de lumière ce cachot ne comporte pas de fenêtre impossible d'envisager de se sauver.On pleure blotties l'une contre l'autre assises sur cette paille humide , le froid s'installe insidieusement il nous transperce le corps et l'esprit. -Lyse arrête de pleurer on va avoir besoin de garder nos forces prions en espérant un miracle ma sœur pardonne moi de t'avoir entraînée dans cette folie. -Je ne t'en veux pas je suis énervée contre nos soi-disant amoureux ils ont un caractère à double tranchant , j’ai remarqué lorsque qu'ils sont à nos côtés ils sont charmants semblant épris en présence de leur mère c'est totalement l'inverse ils nous ignorent. -Lyse je ne désire qu’une seule chose qu'ils ouvrent les yeux sur les mauvais desseins de la reine. -Gwen où est le roi il n'intervient jamais cette femme méchante est-elle réellement leur mère. 34
  • 35. -Il est probable qu’on ne connaisse pas la fin de cette saga nous allons sans doute mourir ici de faim et de froid. -On devait se sauver chez notre amie à chaque fois ceci n'aboutit pas. -Je suis sûr que cette souveraine sait tout elle nous empêche d’aller chez Mélisande quelle force l’oblige à agir de la sorte . -Elles partagent sûrement un secret des choses que l’on ne connaît pas que sais-je. D'un seul coup un rat nous grimpe dessus nous nous mettons à hurler de frayeur avec l'énergie du désespoir on crie au secours.Personne vient nous délivrer nous devenons fiévreuses on grelotte , on rit le délire nous gagne nous voyons des trucs n'existant que dans nos têtes. La fièvre finit par nous terrasser on s'allonge sur cette litière puante , on glisse doucement dans un sommeil comateux serrées l'une contre l'autre pour avoir un peu de chaleur.Notre précieux livre est au chaud contre la poitrine de Gwen à l'aube ou avant nous percevons vaguement le cliquetis des clefs avant de croire à cet éventuel son libérateur nous sombrons dans une certaine léthargie sans ressentir le froid et la douleur comme si la mort venait nous prendre dans son linceul. N’ayant plus la notion du temps après plusieurs jours on ouvre les yeux on découvre que nous ne sommes plus dans le noir , une lumière nous éblouis. -Ça y est nous sommes montées au paradis. Je me retourne ma sœur est allongée près de moi nous sommes alitées dans un grand lit couvertes jusqu'au menton. -C'est quoi ce délire où sommes nous . - C'est époustouflant le paradis n'est pas aussi beau que je l'imaginais. -Tu es nulle ma pauvre sœur nous ne sommes pas mortes au paradis ils n’ont pas de lits. Gwen tourne la tête elle distingue dans le fond de la pièce trois personnages discutant entre eux , en me secouant elle me demande si je repère ces courbes floues. -Oui je ne suis pas myope enfin. Elles viennent doucement dans notre direction on s’assoit avec peine pour regarder ces personnes se rapprochant , surprise ce sont les princes accompagnés d'un homme vêtu d'une toge coiffé d'un drôle de chapeau. -Comment vous sentez-vous . -Pas mal avec ce que l’on vient de subir. -Je vous comprends vous avez frôlé la mort vous vous en êtes sorties in-extremis Les princes nous expliquent qu'ils sont prit de remords ils sont venus nous sauver avant que cela soit trop tard. -Pardonnez nous nous avons été contraints d'obéir aux ordres de notre mère elle devient folle avec cette fête approchant. -Vous allez patienter avant que l'on accepte vos excuses suite à la souffrance et la solitude que l'on vient de supporter n’en espérez pas plus de notre part cela n'est pas notre problème.Nous 35
  • 36. avons failli périr par la faute de vos manigances sournoises laissez nous en dehors de vos soucis nous ne sommes pas concernées par vos histoires de famille. Notre prière à été entendue il faut croire aux miracles.Une servante nous apporte une bonne soupe brûlante cette chaleur nous réconforte Gwen s'écrie : -Où est passé notre livre je suis sûre que vous nous l'avez volé je ne vous ferais plus confiance. - La reine vous l'a dérobé puis elle a disparu. -Pourquoi est-elle partie le savez-vous . Complètement abattues par cette nouvelle on leur explique que ce livre est le talisman qu'une partie de cette contrée convoite. -Si vous le désirez nous allons partir à sa recherche. -Cela se fera en notre compagnie ne vous avisez plus de manigancer des plans tordus. Gwen leurs rappelle la confidence émise par Mélisande le corbeau l’ayant agressée n’est qu'une maléfique sorcière. -Par quels moyens allons nous procéder pour dénicher cette magicienne dans la multitude de volatiles planant dans la campagne ?. Étant remises de nos émotions on a droit au bain chaud , il nous détend nous n'avons pas eut ce bonheur hygiénique depuis des mois. Après cette ablution bienfaisante une bonne nous apporte des vêtements chauds ce sont des habits masculins elle nous dit en souriant : -Les princes ont décidé de vous vêtir chaudement vous allez avoir un long trajet à parcourir alors autant être équipées comme eux. - La reine est-elle revenue . -Il me semble qu'un malheur est arrivé notre souveraine s’est enfuie nos bons princes vous attendent. Notre convalescence est terminée on s’habille nous ressemblons à des garçons vêtues de la sorte en se regardant dans un miroir nous apprécions nos tenues elles sont à notre taille nous sommes libres de nos gestes on peut sortir respirer l’air frais. C'est la fin du mois d'Octobre les arbres ont prit des teintes dorées et rousses de gros nuage roulent dans le ciel gris , nous allons aux écuries les gars sont présents. -Votre patience mérite nos excuses Messires princes de ce royaume. Ils nous remercient à leurs manières ce moment intime finit ils nous informent : -Les filles galopons chez Mélisande c’est urgent Ils ont prit leurs épées nous faisons pareil.Un orage gronde le ciel est zébré d'éclairs oranges et bleus le vent se lève je hurle dans la tempête : 36