Par Jérémie Foa
2022 marque le 450e anniversaire du massacre de la Saint-Barthélémy qui eut lieu à Paris le 24 août 1572 et eut des répercussions considérables dans l’ensemble du royaume de France.
Avec son ouvrage Tous ceux qui tombent, visages du massacre de la Saint-Barthélemy, Jérémie Foa propose une approche inédite. Ne se contentant pas d’interroger des sources secondaires, l’historien plonge dans les archives notariales, au plus près des individus d’alors, exhumant ainsi des liasses de documents les noms des bourreaux et des victimes et redonne à chacun d’entre eux un visage, une histoire, un destin. Jérémie Foa montre qui sont les tueurs oubliés de ce massacre de proximité : ce sont les voisins qui ont assassiné les voisins, des bourreaux ordinaires qui côtoyaient chaque matin leurs futures victimes, se nourrissant de ressentiments ancrés depuis longtemps, finissant dans un flot de haine.
Se proposant de retracer les portraits des tueurs et de leurs victimes, Jérémie Foa démontre ainsi toute l’importance des archives comme source d’Histoire, d’humanité mais hélas, également, d’inhumanité.
La morgue du Marché neuf où au cours du XIXe siècle, on déposait les morts trouvés dans la ville. Trois jours pour permettre reconnaissance et autopsie
En savoir plus : http://www.histoires-de-paris.fr/morgue-du-marche-neuf/
Les débuts de la collection "Le livre de poche"ArchivesdeLyon
Par Hubert Passot
Pur l'association des Amis du Musée de l'Imprimerie
Février 1953. Une révolution a lieu en France dans le milieu éditorial avec la parution des premiers titres du Livre de Poche, sous l'impulsion d'Henri Filipacchi. Très vite, le Livre de Poche devient un symbole populaire qui permet l'accès à la culture de nouvelles catégories de population, en particulier les plus jeunes. Les premières années sont modestes, mais dès 1958 plus de 8 millions d'exemplaires ont été édités. C'est la décennie suivante qui voit l'explosion du phénomène avec plus de 28 millions d'exemplaires en 1969. Un succès qui ne s'arrêtera plus puisque depuis sa création il y a 70 ans plus d'un milliard de volumes ont été diffusés! Hubert Passot vous propose un diaporama des cent premiers numéros de la collection, en évoquant le graphisme des couvertures illustrées comme des affiches de cinéma.
L'affiche de cinéma : tout un art au service du septième art. Graphismes accr...ArchivesdeLyon
Conférence par Bruno Thevenon
Pour les Amis du Musée de l'Imprimerie
Les affiches des films d'Alfred Hitchcock, François Truffaut, Otto Preminger ou encore Charlie Chaplin sont connues et reconnaissables de tous et font partie de notre patrimoine visuel commun. Elles sont l'œuvre de Guy-Gérard Noël, Constantin Belinski, Léo Kouper, Saul Bass, Boris Grinsson... et de tant d'autres grands noms de dessinateurs ou graphistes bien moins connus que leurs travaux pourtant restés dans la postérité. Ils contribuent néanmoins souvent à la gloire de chefs d'œuvres du septième art. Le temps d'une conférence, sortons-les de l'oubli et partons, preuves visuelles à l'appui, à leur découverte.
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Conférence de Fernande Nicaise pour Les Amis du Musée de l'Imprimerie.
lnkunabula, Gothique Textura, vignettes Fournier, lettrines exceptionnelles, plain-chant, caractères de civilité, Anglaise crantée...un focus sera porté sur des trésors issus des collections typographiques du Musée de l'imprimerie et de la communication graphique: fontes et impressions remarquables.
Il sera suivi d'une réflexion sur le patrimoine que l'on souhaiterait vivant, accessible, valorisé et sur notre devoir de protection.
Après avoir évoqué les richesses historiques, l'avenir sera aussi abordé sur le savoir-faire lié à ces collections, qui est primordial, et sur un patrimoine immatériel presque disparu aujourd'hui dans de nombreux musées de l'imprimerie à travers le monde.
Par Sonia Dollinger-Désert et Virginie Gentien, archivistes aux Archives de Lyon
Quelles sont les missions de l'archiviste au quotidien ? Comment devient-on archiviste ? L'archiviste travaille sur des documents qui font le lien entre le passé et le présent. Il y a peu de professions dont on puisse dire que leur impact se ressent pendant plusieurs siècles.
Lors de ce 2e temps du cycle de conférences consacré aux archives, venez découvrir l'envers du décor d'un métier surprenant !
Lovenjoul, un belge amoureux du romantisme françaisArchivesdeLyon
Par Catherine Faivre d'Arcier
Le vicomte de Lovenjoul, jeune homme issu de la bonne société belge du XIX' siècle, naquit dans une famille où faire collection était une tradition, et dans un milieu où la bibliophilie était de bon ton.
Sa nature et ses goûts cependant l'en traînèrent dans une aventure plutôt originale aux yeux de ses pairs. Il se révéla en effet précurseur dans le monde de la bibliophilie, de la conservation et de l'érudition. Son nom est aujourd'hui indissolublement lié à celui du romantisme français.
La conférence proposera de revenir sur la rencontre déterminante à l'origine de cette vocation - car c'en fut une - et sur les différentes étapes qui conduisirent à la constitution de ces« archives du XIX' siècle littéraire français».
Les paradoxes du globe, de la Renaissance aux LumièresArchivesdeLyon
Conférence par Catherine Hoffman pour les Amis du Musée de l'Imprimerie
Imaginés dès !'Antiquité grecque alors qu'était posée l'hypothèse de la sphéricité du monde, les globes terrestres et célestes connaissent un véritable âge d'or en Occident à la Renaissance et dans les siècles qui suivent. Produits en grand nombre grâce à la technique des fuseaux gravés, large ment diffusés dans la société, commentés et expliqués dans de nombreux traités de cosmographie, les globes s'imposent comme des instruments indispensables dans les cabinets d'étude, mais aussi comme des ornements incontournables dans les galeries des puissants, les officines des banquiers et des marchands ou encore les demeures des simples lettrés. Leur image envahit les livres, les estampes, la peinture et les arts plastiques, porteuse d'une symbolique riche et polysémique. Pourquoi et comment fut possible un tel engouement? Quels en sont les ambiguïtés, voire les paradoxes ?
Imprimer les oeuvres complètes de Voltaire dans les années 1780, une aventure...ArchivesdeLyon
Par Linda Gil
Pour les Amis du Musée de l'imprimerie
À la mort de Voltaire, une équipe d'admirateurs du patriarche fonde la« So ciété littéraire-typographique» pour réaliser une nouvelle édition complète de son œuvre. Ce projet dissident, militant et pionnier est réalisé sous la direction de Beaumarchais et de Condorcet. Malgré les obstacles qui s'op posent à cette entreprise subversive, les correspondants de la« Société litté raire-typographique» parviennent à« finir ce cher Voltaire» et livrent, entre 1785 et 1790, une édition en format in octavo en 70 volumes et une autre de format in-douze en 92 volumes. Entre Paris et Kehl, les éditeurs organisés en réseau clandestin ont joué d'une implantation locale et d'une dimension internationale que les archives permettent de ressaisir.
Cette édition posthume et intégrale de l'oeuvre de Voltaire constitue une première, à la fois par le luxe apporté à l'édition« chef d'oeuvre de l'art typo graphique» mais aussi par ses nombreux apports textuels et critiques. Elle pose aussi de nombreuses questions, historiques, philologiques et idéologiques dans le contexte très polémique des années prérévolutionnaires. Ce travail de reconstitution d'une grande page de l'histoire du livre s'appuie sur des archives pour la première fois rassemblées
Histoire de la Société Académique d'Architecture de LyonArchivesdeLyon
Conférence par Sarah Blouin
La Société Académique d’Architecture de Lyon est l’une des plus anciennes sociétés savantes encore en activité de France. Formée par des architectes majeurs du XIXe siècle, comme Antoine Marie Chenavard (1787-1883) et Louis-Pierre Baltard (1764-1846), elle a profondément marqué la scène architecturale lyonnaise. Ces travaux historiques, ces concours et ses conférences en font une référence unique pour les architectes, dès son origine. Riche de plus de 190 ans d’histoire et d’archives, la Société Académie d’Architecture de Lyon est un sujet de recherche à part entière. Pourtant, l’histoire même de ce groupement est peu connue. Cette conférence est l’occasion d’éclairer la naissance de la Société, à la fin des années 1820, et sa vie jusqu’à l’aube de la Troisième République. Cette recherche inédite révélera le rôle majeur joué par le groupement dans l’institutionnalisation de la profession d’architecte.
De 1670 à nos jours, l'histoire de la marque d'encres, Jacques HerbinArchivesdeLyon
Conférence par Florence Jabet
Créée en plein cœur du Paris historique, en 1670, à quelques centaines de mètres de la cathédrale Notre-Dame, la maison Jacques Herbin était à l'origine spécialisée dans la fabrication de la cire à cacheter et dans le négoce des encres. Son fondateur, Jacques Herbin, navigateur de son état, fit ainsi connaître rapi· dement la qualité de ses produits à la cour du roi Louis XIV à Versailles.
Son descendant, à la quatrième génération, lui aussi appelé Jacques HERBIN, décida de lancer, en 1798, sa propre production d'encres. L'encre Jacques HER· BIN atteignit rapidement une grande renommée, notamment pour la luminosi té de ses teintes aux noms poétiques. Au cours du XIX' siècle, la maison Jacques HERBIN participa aux grandes expositions internationales à Paris mais aussi, à Londres en 1823, où elle fut médaillée pour la qualité exceptionnelle de ses encres. Le panel des produits se développa, la société se lança ainsi dans la pro duction de l'encre de Chine en 1824 ou encore de l'encre Violette qui marqua des générations d'écoliers.
La maison Jacques Herbin se transmit de père en fils jusqu'au cours du XX' siècle. Sous l'entité de Clairefontaine Rhodia depuis janvier 2021, les encres Jacques Herbin continuent de séduire le monde entier.
L'Enccre ou l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert (1751-1772) comme vous ne...ArchivesdeLyon
L’Édition Numérique, Collaborative et CRitique de l’Encyclopédie (ENCCRE), c’est la volonté de mettre à disposition de tous cette oeuvre phare de notre histoire intellectuelle, de partager auprès du plus grand nombre ce que plusieurs décennies de recherche ont permis d’apprendre sur l’ouvrage et ses 200 contributeurs (dont Rousseau, Voltaire, Montesquieu, Daubenton…, et bien sûr Diderot et d’Alembert). Ce sont 28 tomes in-folio (dont 11 de planches) d’un exemplaire original et complet de l’ouvrage, conservé à la Bibliothèque Mazarine, intégralement numérisé dans la meilleure définition. C’est une interface numérique permettant d’admirer sa beauté, de redécouvrir ses 2 579 planches gravées, d’y naviguer de façon intuitive et d’y effectuer des recherches variées. Elle est constamment enrichie, grâce aux travaux de plus de 160 spécialistes, d’étudiant(e)s et de nombreux autres contributeurs, rassemblés pour « que les travaux des siècles passés n’aient pas été des travaux inutiles pour les siècles qui succéderont ».
Par Alexandre GUILBAUD
Alexandre Guilbaud est maître de conférences à Sorbonne Université et membre de l’Institut de mathématiques de Jussieu-Paris Rive Gauche (CNRS, Sorbonne Université, Université Paris-Cité). Une partie de ses recherches porte sur l’histoire des sciences mathématiques et physicomathématiques et de leurs interactions au XVIIIe siècle ; l’autre s’inscrit dans le domaine des humanités numériques. Il dirige avec Alain Cernuschi l’Édition Numérique Collaborative et CRitique de l’Encyclopédie (ENCCRE) de Diderot et d’Alembert et participe à l’édition des OEuvres complètes de d’Alembert.
Conférence par Louis Faivre d'Arcier
En s'appuyant sur une dizaine de documents sélectionnés pour l'occasion, il s'agira d'un petit voyage dans le temps, au miroir de ce que les archives disent… ou ne disent pas.
La "Muriomanie" des lumières et l'imprimé ou la sériculture réduite en art.ArchivesdeLyon
Conférence par Jean-Baptiste Verot
Au tournant du XVIIe siècle, à travers l’oeuvre d’Olivier de Serres, les savoirs nécessaires à la culture du mûrier, à l’éducation des vers à soie et au tirage des cocons sont rassemblés et formalisés dans des traités imprimés, autrement dit réduits en art pour être diffusés et mis en pratique. Au milieu du XVIIIe siècle, alors que l’État royal multiplie les encouragements pour le développement séricicole, et dans le contexte des Lumières agricoles, une bulle éditoriale vient satisfaire la « muriomanie », véritable mode économique qui s’empare des possédants férus d’« amélioration ». Membres de sociétés d’agriculture, entrepreneurs de filature et de moulinage, inspecteurs des manufactures et naturalistes, forts de leur pouvoir-dire, décrivent et prescrivent les savoir-faire séricicoles. S’ils s’appuient sur l’observation des pratiques paysannes dans les régions spécialisées, ils entendent aussi les évaluer et les corriger par la pratique expérimentale d’une sériciculture de cabinet, dont les résultats publiés alimentent surtout les réputations et les controverses savantes.
Conférence par Sün Evrard pour les Amis du Musée de l'imprimerie
L’homme a toujours aimé embellir ce qui l’entoure, la reliure ne fait pas exception à la règle. La décoration a évolué constamment, de la dorure sur cuir, en passant par les papiers décorés, jusqu’aux compositions graphiques du XXe siècle. La science récente de la conservation des documents a conduit à une révision totale des techniques traditionnelles, tout en conservant l’esthétique.
Quelques exemples des graves défauts de la reliure occidentale classique (encollage, rognage, etc.) seront montrés, puis des exemples de belles reliures décorées qui ne maltraitent pas le livre.
Au carrefour de l’imprimé contemporain, XIXe-XXe sièclesArchivesdeLyon
Seminaire
Vincent Chambarlhac
Qui collecte des éphémères pour les archives ?
Note à propos d’une figure des AM de Lyon, Henri Hours
Alice Savoie | créatrice de caractères, docteure en histoire, enseignante-chercheuse à l’Atelier national de recherche typographique, ENSAD Nancy Women in type
Florence Roller | Éditions 205 Éditeur et designer à l’heure de l’anthropocène, les éditions 205 et la fonderie 2O5TF
16h30 : Discussion générale
Intervenants
Vincent Chambarlhac est maître de conférences HDR en histoire contemporaine, directeur de l'Unité mixte de recherche Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche Sociétés, Sensibilités, Soin à l'université de Bourgogne. Après une thèse consacrée à Marcel Martinet, il a soutenu une habilitation à diriger des recherches sur l’enracinement local d’une troupe de théâtre, les Copiaus, de Jacques Copeau à Pernand-Vergelesses. Ses travaux portent sur l’histoire culturelle et sociale du XXe siècle à travers les parcours d’artistes ou de collectifs, et à la question graphique, tels le Trait graphique 68 avec Julien Hage et Bertrand Tillier (Citadelles et Mazenod, 2018), comme au regard des sciences de l’homme (principalement l’histoire, l’ethnographie, le folklore) dans une perspective épistémologique, autour d'un grand chantier interdisciplinaire dédié au populaire.
Alice Savoie est créatrice de caractères, chercheuse et enseignante. Diplômée de l'École Estienne, elle est titulaire d’un master et d'un doctorat de l’Université de Reading (R-U). Elle est l’autrice de plusieurs caractères dont Faune (commandité par le Centre national des Arts Plastiques et l’Imprimerie Nationale), Lucette, Romain 20 et Capucine. Elle collabore avec des fonderies et studios graphiques de renommée internationale (205.tf, Monotype, The Times, Turner Broadcasting, Frere-Jones Type…) sur des projets de création typographique sur mesure. Elle est directrice artistique consultante pour la fonderie Darden Studio (New York). Alice Savoie supervise des projets de recherche à l’Atelier National de Recherche Typographique (Ensad Nancy) et enseigne la création typographique au sein du Master Type Design de l’Écal (Lausanne). Elle est actuellement chargée de conférence en histoire de la typographie à l'École Pratique des Hautes Études (Paris Sorbonne) et co-dirige la collection Pamphlets chez Poem Editions avec Jérôme Knebusch.
Florence Cortat Roller est diplômée de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg (2005). Elle dirige avec Damien Gautier trois activités qui se nourrissent et interagissent: Bureau 205 — bureau de design graphique –, Éditions deux-cent-cinq — maison d’édition — et 205TF — fonderie de caractères typographiques indépendante.
Ensemble, ils sont auteurs de trois manuels consacrés au design graphique et à la typographie qui s’appuient sur leur expérience et leur exigence :
- Faire une affiche (Éditions deux-cent-cinq, 2019),
- Concevoir une identité visuel
Qui collecte des éphémères pour les archives ? ArchivesdeLyon
Vincent Chambarlhac est maître de conférences HDR en histoire contemporaine, directeur de l'Unité mixte de recherche Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche Sociétés, Sensibilités, Soin à l'université de Bourgogne. Après une thèse consacrée à Marcel Martinet, il a soutenu une habilitation à diriger des recherches sur l’enracinement local d’une troupe de théâtre, les Copiaus, de Jacques Copeau à Pernand-Vergelesses. Ses travaux portent sur l’histoire culturelle et sociale du XXe siècle à travers les parcours d’artistes ou de collectifs, et à la question graphique, tels le Trait graphique 68 avec Julien Hage et Bertrand Tillier (Citadelles et Mazenod, 2018), comme au regard des sciences de l’homme (principalement l’histoire, l’ethnographie, le folklore) dans une perspective épistémologique, autour d'un grand chantier interdisciplinaire dédié au populaire.
Par Sylvette Dechandon
Pour la Société Académique d'Architecture de Lyon
Au 18ème siècle, la presqu'île lyonnaise étouffe, concentration urbaine, pollution, bruit, déchargements des ports, encombrements des rues. Il faut agrandir la ville, deux projets sont proposés au Consulat, celui de Morand et celui de Perrache. La conférence portera sur le projet de Perrache et sa famille de bâtisseurs et d'architectes
RER lyonnais, quelles perspectives 30 ans après le premier projet ?ArchivesdeLyon
Par Tristan Buteau Deimon
Pour l'Association Rails et Histoire
Le plan rail du conseil général du Rhône, présenté en 1993 constitue la première véritable tentative d’utilisation du nœud ferroviaire lyonnais à des fins de desserte de sa banlieue. N’ayant pu voir le jour face aux exigences d’investissements de la SNCF, il se matérialisa plus tard par le projet REAL (réseau express de l'aire métropolitaine lyonnais) qui ne débouchera pas non plus sur un service de haut niveau pleinement intégré au réseau urbain des TCL.
Nous reviendrons sur cette construction inachevée qui permit cependant une véritable amélioration des dessertes urbaines et périurbaines de l’agglomération lyonnaise. Nous évoquerons également les principaux enjeux de sa réalisation et sur les possibles réalisations à court terme.
9. Les archives criminelles du Parlement de Paris
(X2B59)
• La requête de Guillaume Gaultier, août 1569
• Veu par la court les interrogations et confessions faictes par devant l’un des conseillers d’icelles adce commis
par Guillaume Gaultier me menuisier à Paris demeurant rue des Prouvelles prisonnier en la Conciergerie du
palais comme pretendu estre de la nouvelle oppinion ; les conclusions du procureur du roy auquel le tout a
esté communiqué ; vue la declaration du cappitaine qui avoit faict ledict emprisonnement et interrogé et oy
sur ce ledict Guillaume Gaultier, mandé en icelle, qui auroit declaré n’estre plus de ladicte novelle oppinion
ains de l’antienne religion catholique apostolique et romaine en laquelle il vouloit perseverer, vivre et mourir.
10. • La malice et cruauté de la femme d’un menuisier, demeurant en la rue des Prouvelles, homme désja
aagé, fut estrange et monstrueuse. Car estant la nuit, jetté en la rivière, il se sauva à nage jusques au
bord et de là ayant grimpé sur les grosses poultres du pont, vint tout nud près la cousture Sainte
Catherine, où sa femme s’estoit retirée chez une sienne parente, pensant y avoir quelque seureté.
Mais en lieu de le recueillir, sa femme le fit renvoyer et chasser nud comme il estoit, de façon que le
povre homme ne sachant où aller, et se trouvant le matin sur les carreaux en tel équipage, fut bien
tost reprins et noyé.
• Simon Goulart, Mém. Est. France, I, p. 220.
11. La mort de Loys
Chesneau
Aujourd’huy en la presence des notaires du roy nostre sire au Chastelet de Paris
soubzsignés sont comparus venerable et discrette personne me Estienne Pasquier prebstre
et chanoyne prebendier de l’eglise Saint Germain l’Auxerrois, aagé de 80 ans et plus, me
Alexandre Aublanc aussi chanoyne prebendier en l’eglise Saint-Germain de l’Auxerrois
aagé de 24 ans ou environ, me Lucas Boyssymon escollier estudiant en l’université de Paris
aagé de 22 ans ou environ et me Julien Trahan aussi escolier estudiant en ladicte université
de Paris aagé de 25 ans ou environ lesquels ont dict, actesté et certifié, protesté et affermé
en leurs conscience concordiablement ensemble avoir eu bonne, certaine et vraye
cognoissance de feu me Loys Chesneau en son vivant [soy disant] principal du college de
Tours fondé en l’université de Paris et scavent que le dimenche 24e jour d’aoust dernier
passé, en passant par devant le college de Presle fondé en ladicte université environ les
huict heures de matin, ilz veirent ledict Chesneau devant ledict college de Presle estendu
sur le carreau qui estoyt mort et avoyt esté tué, dont desquelles choses me Mathurin Riddé
principal du college de Tours, à ce present, a requis et demandé acte ausdicts notaires qui
ont octroyé ces presentes pour luy servir et valloir en temps et lieu.
Ce fut faict ledit jour l’an mil cinq cens soixante douze, mercredi troisiesme jour de
septembre.
« Soi disant » a été ajouté ultérieurement en superscription.
AN, MC/ET/XLIX/136 (notaire Michel Charpentier, à la porte Saint-Jacques).
13. A la recherche de l’inventaire de
Nicolas Aubert († 1583)
L’inventaire de Gabrielle
Douillié, femme de Thomas
Croizier, janvier 1583 (AN,
MC/ET/LIV/225)
18. Ouvrons le registre.
Les comptes sont implacables : trois
hommes sont à l’origine de la moitié des 504 emprisonnements
pour hérésie à la Conciergerie entre octobre 1567 et
août 157012. Trois hommes ! Leurs noms ? Thomas
Croizier, Claude Chenet, Nicolas Pezou. Enseigne,
sergent, capitaine. Croizier est responsable, a minima, de
110 arrestations dont 72 tout seul. Tous les jours, parfois
plusieurs fois par jour, il interpelle les protestants restés
à Paris pendant la guerre – au passage, il se sert dans la
caisse. Une de ses victimes, Nicolas Godeffroy, présente
par exemple au parlement une requête accablante... »
20. AN, X2B 56, Supplication de Nicolas
Godeffroy Détenu
pour hérésie à la Conciergerie en mai
1569, il dénonce
nommément Croizier, qu’il accuse de
lui avoir confisqué
“deux cens sols pistolletz, quatre-
vingt dix-sept doubles ducatz
à deux testes, quatre vingtz quatre
imperialles d’or, deux noble roze, cent
soixante cinq escuz sol, quarante
escuz à la royne,
neuf doubles Henriz et aultres
especes d’or et d’argent qui
estoient en son escarcelle".
22. La supplication des frères
d’Eyrolles, AN XB255
• “amenez prisonniers en la Conciergerie du pallais
par Croizier...”
23. Leur butin est un bottin
Le 24 mars 1569, Thomas Croizier conduisait à la Conciergerie la femme de
Pierre Feret, Marie, dont l’adresse « à la Corne-de-Cerf », rue Saint-Denis, est
dûment notée15. Le 24 août 1572, parmi les victimes du massacre on compte
Pierre Feret, « à la Corne-de-Cerf », avec sa femme et trois de ses enfants16.
L’hôtelier LouisBrescheulx, qui tient le Fer-à-Cheval, est incarcéré en janvier
1570 avec Marie Creichant sa femme17. C’est « Place Maubert », adresse
consignée à son arrestation qu’on viendra le faucher le 24 août18. Antoine le
Saulnier, plumassier, massacré : arrêté par Croizier quelques années
auparavant19. L’orfèvre Simon Boursette, assassiné le 24 août : emprisonné le
12 janvier 1569 par Jean Godefroy, qui travaille avec Claude Chenet20.
Dernier exemple, évoqué en ouverture de ce livre : Nicolas Aubert,
commissaire examinateur au Châtelet de Paris, a été arrêté en janvier 1570 «
rue Fontayne Maubue » pour hérésie21. Lorsdu massacre, sa femme, Marye
Robert, est assassinée « rue Simon le Franc près la Fontaine Maubue ». Le
massacre est poursuite du temps ordinaire par d’autres moyens23.
24. Le côté obscur du
capital
• La requête de Marie Passart, X2B57
25. L’histoire de Marie Passart
L’arrestation de Marye Passart (23 mars 1569)
Archives de la Préfecture de Police de Paris ( APP, AB3, fol. 12 )
• « Marye Passart, femme de Pierre Feret, marchant native de Paris, demeurant
rue Saint Denys, à l’enseigne de la Corne de Cerf, amenée prisonnier par
Thomas Croizier, enseigne du cap. cousturier et Claude channay sergent
de la compagnie du capitaine Cousturier comme estant ladit Passart de la
nouvelle oppinion et faulte d’avoir baillé caution
26. Requête de Marie Passart au Parlement de Paris,
15 juillet 1569 (AN, Archives criminelles, X2B57)
La cour a vu requête présentée par Marie Passart femme de Pierre Feret
contenant qu’elle avait été constituée prisonnière dans les prisons de la
Conciergerie du palais à Paris comme étant de la nouvelle prétendue religion
et que par arrêt et parce qu’elle avait refusé de dénoncer celui que l’on
prétend lui avoir tranmis une lettre, mémoire, au procès criminel fait contre
elle, elle avait été condamnée à deux cent livres d’amende. Et aussi qu’elle
était grosse d’enfants.
Après avoir entendu le procureur genéral du roy, la cour a ordonné et
ordonne que après avoir payé la somme de deux cent livres d’amende, la
suppliante sera confiée en la garde de l’un de ses parents de la religion
catholicque apostolique et romaine qui se chargera de la représenter chaque
fois qu’il lui sera ordonné. La cour enjoint à la suppliante de se comporter
suivant les edits, ordonnances et arrets de la court sans y contrevenir sur les
peines mentionnées (15 juillet 1569)
27. La mort de Marie Passart
• « Mon oncle, c’est aujourd’hui qu’il faut que vous et ma tante,
qui avez esté tant opiniastre, alliez à tous les diables. » Et sans
respect de parentage ni d’excuse quelconque, les firent
promptement habiller, puis les menèrent à l’abreuvoir Poupain.
La femme fort resolue et d’un visage constant, en sortant de sa
maison, donna son demi-ceint d’argent à vne buandiere qu’elle
connoissoit, puis encouragea son mari par les chemins. Estans
au lieu de leur supplice, ils furent assomez, et leurs propres
neveux y mirent la main ; puis on jetta leurs corps en l’eau.
• Simon Goulart, Mém. Hist. France, I, p. 222.
28. Tuer ses proches avec ses proches
A Lyon comme à Paris, les assassinats sont commis par des groupes d’hommes qui se connaissent. Lors du
massacre, André Mornieu est flanqué de son neveu, Maurice Poculot et de son ami Claude de Fenoyl, qui est
le beau-frère de Claude de Rubys – commanditaire à distance du massacre. Comme dans la capitale, on tue
ses proches avec ses proches.
A Paris, Thomas Croizier massacre avec son ami, le brodeur Claude Chenet et un autre proche, le financier
Nicolas Pezou.
A Toulouse, le massacre est commis par les deux frères Delpuech, Pierre Madron, Pierre Belin beau-frère de
Pierre Delpuech, de Jean Brisault capitoul en 1568, de Sanson Lacroix, beau-frère du précédent
Ils sont soudés dans des réseaux professionnels ou familiaux, à l’intérieur desquels le conformisme, la
confiance ou le clientélisme édulcorent en partie la réalité des meurtres commis, rendent les gestes violents
moins impensables, moins frontaux, moins « idéologiques » aussi. L’événement anormal est coulé dans des
cadres connus, routinisant ce faisant ce qui est pour tous une expérience extraordinaire.
29. Et la sonnette
retentit
Mathurin Lussault est chez lui, rue Saint-Germain, quand il
entend « tirer la sonnette de sa fenestre ». C’est intrigant
mais chez Lussault les meurtriers sonnent avant d’entrer –
un reste de bonne habitude. Lussault descend, ouvre, est
accueilli d’« un coup d’espée ». Chez Pierre Baillet,
marchand teinturier de la rue Saint-Denis, on vient aussi «
sonner la clochette de sa maison ». Un peu plus loin, le
joaillier Olivier de Montault n’entend pas « heurter à sa
porte », mais sa femme est réveillée : c’est elle qui ouvre aux
assassins, comme on ouvre aux voisins, toute la famille est
exécutée. À Orléans, « quelque massacreurs » viennent «
heurter à la porte d’un docteur en droit nommé Taillebois,
lequel ouvre la fenestre, et entend qu’ils vouloient parler à
luy, descend et vient ouvrir la porte de l’huis
30. Où habitent les tueurs ?
La vallée de Misère – Agrippa d’Aubigné
« En la valee de misere, il y une porte que nous avons veuë peinte de
rouge, à laquelle les principaux massacreurs, comme Tanchon, Pezou,
Croiset et Perier, estoyent durant les trois jours ou tout, ou partie d’eux.
Là, on amenoit à l’entrée de la porte les miserables que ceux ci recevoyent
et menoyent sur des planches, par où on va aux moulins pour les precipiter
entre deux piliers du pont ».