Conférence par Sün Evrard pour les Amis du Musée de l'imprimerie
L’homme a toujours aimé embellir ce qui l’entoure, la reliure ne fait pas exception à la règle. La décoration a évolué constamment, de la dorure sur cuir, en passant par les papiers décorés, jusqu’aux compositions graphiques du XXe siècle. La science récente de la conservation des documents a conduit à une révision totale des techniques traditionnelles, tout en conservant l’esthétique.
Quelques exemples des graves défauts de la reliure occidentale classique (encollage, rognage, etc.) seront montrés, puis des exemples de belles reliures décorées qui ne maltraitent pas le livre.
5. Peau de veau brun teintée, gaufrée avec semé de filets dorées.
Structure : reliure souple à attaches en or.
6. En ce qui concerne la reliure : liberté totale
MAIS
3 règles de base à respecter concernant la conservation
du document à relier :
• ne rien couper du document
• pas de pliages supplémentaires
• en contact avec le document n’utiliser que des colles
réversibles et des matériaux neutres
Restauration de papier
effectuée par des
restaurateurs
professionnels.
Le papier de ce livre a été
restauré par
Frédérique Brun.
7. Reliure de création = travail d’architecte
• RÉFLÉCHIR sur les informations réunies
• PRENDRE LES DÉCISIONS concernant
forme et fonction
• FAIRE et apporter d’éventuel
modifications en cours de route
8. L’ORIGINE DE MES ATTACHES EN OR :
la couture primaire et couture secondaire
des reliures d’archive anciens mes aussi les attaches en
parchemin des anciennes reliures coptes.
15. • Relieur d’art ou restaurateur de livres?
Pourquoi pas les deux? Ou bien un peu des
deux?
Reliure sans colle avec décor de
photos découpées de
Marilo Bereciartua
restauratrice à la Bibliothèque
Sainte Geneviève
17. … aussi de Miyuki : couture sur des ruban découpés dans la couverture (la
partie des rubans en contact avec les fond des cahiers est doublée de japon
neutre).
Couverture cousue
à la suite des cahiers
:
21. Du bon et du mauvais
Relieurs
Le meilleur : il/elle respecte le livre donc
observe les 3 règles de base de la conservation
des documents. Son travail démontre un bon
équilibre entre forme et fonction . Connaît
beaucoup de techniques diverses et a de
l’imagination.
A éviter : ceux qui disent « Le meilleur c’est ce
que je fais, moi ».
22. Du bon et du mauvais
Restaurateurs
Qualités requises: connaissances sérieuses des
techniques diverses. Et s’il y avait un peu de
sensibilité pour l’art et pour le design…
A éviter : « Je m’interdis toute pensée, toute
intervention esthétique personnelle » car le
résultat de cela est une reliure de conservation
standardisée, ennuyeuse, souvent mal adaptée.
23. A éviter à tout prix : passer le support de la tranchefile dans la
couverture. Les dégâts de la reliure « à la hollandaise » sont
importants.
24. La couverture en parchemin souple s’est partiellement détachée du corps du
livre car les lanières de couture ont cassé. Mais pas la lanière qui servait de
support pour la tranchefile! Résultat : tous les points de passe ont sectionné
les fonds de cahier…
Conclusion : si jamais l’idée
incongrue vous vient d’imiter une
reliure ancienne au lieu
d’imaginer une belle reliure
d’aujourd’hui, n’en répétez pas
les mauvaises techniques!!!!
25. Du bon et du mauvais
Conservateur de bibliothèque = ils doivent prendre des
décisions (connaissent l’histoire du livre, savent
l’importance d’un livre dans la collection, son usage et
ont les données concernant le budget et les personnes
capables d’exécuter le travail).
Qualité requise : être curieux des techniques.
Le pire : un autoritaire qui fait des choix catégoriques
basés sur des généralités, sans consulter les
techniciens et sans tenir compte de la singularité de
chaque livre.