Livre blanc information reseaux sociaux et innovation - julien pompey
Comment construire son réseau ? Près de 10 ans après...
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Par Alban Jarry
Article pour Le Cercle Les Echos
13/8/2014
En 2005, Brian Uzzi et Sahannon Dunlap publièrent « How to
Build Your Network » (1). En avril 2013, les français
bénéficièrent enfin d’une traduction dans le numéro de test
de HBR. Près de 10 ans d’écart pour une référence sur la
construction des réseaux. Cet article est à lire et relire
indéfiniment.
« Des réseaux personnels solides ne se créent pas devant la machine à café. Ils doivent être
tissés avec soin. Voici la marche à suivre pour renforcer vos relations » Brian Uzzi et Sahannon
Dunlap
Vous devez vous interroger sur le bienfondé d’évoquer un vieil article publié il y a près de 10 ans
aux Etats Unis. Pourquoi penser qu’il s’agit d’une référence intemporelle en la matière ? D’un
premier abord, il semble démodé car écrit avant l’émergence de l’ère des réseaux sociaux. En
2005, Twitter n’existait pas, LinkedIn balbutiait depuis 2 ans et sa version française ne fut lancée
qu’en 2008, Viadeo n’avait qu’un an et n’était qu’une simple CVtheque. De moins en moins
dans l’ombre, et depuis 1998, Google indexait l’univers terrestre et allait lui offrir ses principaux
points de sélection de l’information. Ce Big Brother moderne n’allait plus cesser de scanner le
nouvel espace de jeu de l’Homme. En 2004, un autre phénomène s’était produit à Harvard
avec la création de Facebook, l’univers des réseaux sociaux venait de s’ouvrir les portes d’une
nouvelle dimension. Les réseaux virtuels allaient devenir les nouveaux points de connexions des
réseaux physiques, des milliards d’utilisateurs allaient s’y connecter.
Alors pourquoi relire aujourd’hui cette publication qui ne traitait pas de toutes ces innovations ?
Il s’avère qu’à chaque fois que je partage le lien vers cet article sur mon blog, via Twitter ou
LinkedIn un phénomène identique se reproduit. Il est lu, relu, diffusé … Impressionnant ! La
chevauchée de Paul Revere ne semble pas près de s’arrêter et continue de faire des émules.
Comment construire son réseau ? Près de 10 ans après …
Réseaux Sociaux
2. Article pour Le Cercle Les Echos
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Démonstration de la force des réseaux, il me semblait important de parler de cet article majeur
de Brian Uzzi et Sahannon Dunlap. La bonne utilisation des forces d’un réseau, qui y était
évoquée, reste d’actualité. Cette technique continue de montrer chaque jour sa capacité à
s’adapter aux technologiques modernes. L’importance de connaître les meilleurs points de
relais d’un réseau est primordiale. Il ne fait aucun doute que de nos jours, Paul Revere aurait
certainement gagné un statut d’ « e-influenceur ». Sa capacité à propager son message est
inscrite pour toujours dans les livres d’Histoire. Il a démontré à jamais que la principale utilité de
construire un réseau était de l’utiliser efficacement et rapidement.
« Ecoutez, mes enfants, l’histoire de la chevauchée nocturne de Paul Revere » poème d’Henry
Longfellow
Au sein de notre société moderne, une personne virtuellement connectée est-t-elle en mesure
de capter l’information professionnelle plus rapidement que ses confrères ? Est-t-elle en mesure
de diffuser des nouvelles plus rapidement que ses concurrents ? Est-elle capable de démontrer
à ses clients ses avantages commerciaux ? L’avantage d’une bonne utilisation des réseaux
sociaux professionnels peut-il être immense et devenir stratégique ? Développeurs de business,
véhicules d’une image de marque, ils sont des vecteurs de la transformation digitale actuelle.
L’accès et la diffusion du savoir sont de plus en plus intégrés à notre culture. Les réseaux
propagent les connaissances de manière exponentielle. Ils se servent des relais tissés dans leurs
toiles d’araignées depuis des années.
La chevauchée de Paul Revere démontre de façon irréfutable que trouver les bons relais de
diffusion de l’information évite une perte d’énergie et un raisonnement en cercle fermé. Pour
agir, être plus efficace, anticiper le mouvement, il faut explorer ces réseaux et apprivoiser leur
fonctionnement. Une cartographie sommaire de ceux-ci s’avère rapidement indispensable.
Réseaux physique ou réseau virtuel les connecteurs deviennent rapidement des mines d’or
d’informations. Une attitude passive limitera rapidement l’intérêt et isolera ceux qui ne
parviennent pas à s’y adapter. Une attitude active est la quasi garantie de nouer des contacts
et de pouvoir atteindre des compétences qui jusqu’à présent n’étaient pas imaginables. Les
meilleurs usages, les meilleures interprétations d’un évènement sont à portée de main.
“The best way to have a good idea is to have a lot of ideas.” Linus Pauling
Tenter, oser, abattre les murs, … Rester immobile dans un monde qui bouge et qui innove est la
pire des attitudes. Pour n’importe quel professionnel, jusqu’à présent, il était théoriquement
impossible d’avoir accès toutes les expertises, il était impossible de pouvoir s’adresser à
n’importe quel niveau hiérarchique de n’importe quelle société. Maintenant, le virtuel autorise
une nouvelle liberté d’approche. Les réseaux ont tissé leur toile et les points de connexion n’ont
3. Article pour Le Cercle Les Echos
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jamais été aussi accessibles. Interroger en 50 jours 50 personnalités sur leurs usages de Twitter
semblait irréalisable ? Surtout en connaissant moins de la moitié de ces 50 Twittos … Pourtant la
magie des réseaux a opéré et ces publications sont devenues réalité. En restant dans une
sphère connue comme avait pu le faire William Dawes, il aurait été impossible d’aboutir à une
telle diversité de profils présentés, une telle qualité de réponses, une telle richesse de modes
d’utilisations.
Comme les réseaux traditionnels, les réseaux virtuels semblent compliqués à maitriser. Pourtant,
ils ouvrent plus facilement leurs portes. Un étudiant m’indiquait récemment qu’il était pourtant
encore compliqué d’oser une mise en relation virtuelle. Pour lui, sur LinkedIn, la différence de
niveau hiérarchique, d’expérience, de parcours professionnel pouvait vite apparaitre comme
un obstacle. Il avait plus facilement tenté une mise en relation via Twitter où les différences
étaient moins flagrantes. Il aurait été regrettable qu’il ne le fasse pas. Il regorge d’idées et
montre tous les jours qu’il a un fil d’information incontournable dans son domaine. Il fait
maintenant partie des « connecteurs » de réseau que je regarde plus attentivement. Des milliers
de jeunes ont tant de chose à nous apprendre sur l’usage de ces réseaux, ils sont des
promoteurs de l'innovation.
« L’idée qu’on puisse juste vivre dans son petit bien-être à soi son confort matériel, semble se
décloisonner » Thomas d’Ansembourg
Promoteurs de la théorie des réseaux ouverts et accessibles, Facebook, Twitter, LinkedIn ou
Viadeo se livrent pourtant à une féroce bataille commerciale et dressent des cloisons étanches
entre eux. Difficile de tirer profit d’un réseau développé sur l’une des plateformes pour étendre
son réseau dans la plateforme voisine. Les connecteurs sont introuvables et l’argument
imparable de philosophies d’utilisations distinctes pourrait finir de démobiliser n’importe quelle
tentative d’unification de ces matrices. Lorsque qu’en octobre 2013, l’étude sur l’utilisation par
des professionnels de la finance des réseaux sociaux faisait ressortit que LinkedIn et Twitter
écrasaient tous leurs concurrents dans le domaine professionnel, elle laissait espérer qu’une
jointure était déjà faite. Pourtant, une analyse rapide de mes 2 réseaux montrait le manque de
contacts communs malgré le caractère quasi exclusivement professionnel de ceux-ci.
Depuis quelques mois, j’ai rapproché ces 2 univers en invitant dans LinkedIn les principaux
acteurs de mon réseau Twitter. Le taux d’acceptation fut très élevé … proche de 100%. J'ai
constaté alors que les utilisateurs de l’oiseau bleu étaient également plus actifs sur LinkedIn … Ils
sont des relais plus présents et plus efficaces que ceux absents de Twitter. Les interactions restent
un peu différentes entre les 2 univers mais elles tendent à se rapprocher. Les cloisons ne sont
finalement pas si épaisses …
La Théorie des 6 poignées de main par Frigyes Karinthy en 1929
4. Article pour Le Cercle Les Echos
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Depuis quelques années, la théorie des 6 poignées de mains ne cesse de voler en éclat avec les
réseaux sociaux. Historiquement, elle démontrait que toute personne sur la Terre était reliée à
n’importe quelle autre grâce à 5 maillons d’une chaîne. Cette distance ne cesse de se réduire.
En 2008, dans une étude sur Facebook de 2 chercheurs de Microsoft (Eric Horvitz et Jure
Leskovec) montraient qu'elle était déjà ramenée à 4,74 maillons. En 2013, toujours via Facebook,
une étude de 2 chercheurs taiwanais Eman Yasser Daraghmi et Shyan-Ming Yuan montrait que
ce degré était réduit à 3,9 (voire 3,2 dans le cas le plus commun). En combinant tous les réseaux
sociaux modernes, ce nombre est probablement à l’heure actuelle encore inférieur.
Tisser un réseau avec des centaines ou des milliers de correspondants est source d’une richesse
qui m’était insoupçonnée avant l’été 2012. Je n’avais jamais vu l’intérêt de Viadeo ou LinkedIn
quand ils n’étaient que de simples CVthèques. Je n’avais pas imaginé que Twitter et LinkedIn
pouvaient donner accès à des informations sur autant de sujets avec dans certains cas plusieurs
jours d'avance par rapport à une diffusion d’information traditionnelle.
Dans 10 ans les réseaux montreront certainement encore un autre visage. Sans cesse de
nouvelles technologies apparaissent. Pourtant, dans un coin de mémoire je conserverai
probablement le souvenir de cet article « How to Build Your Network » et de l’usage
extraordinaire des réseaux qu’il démontrait.
(1) https://www.aub.edu.lb/fm/fao/fd/Documents/hwnetwork.pdf
Lien vers l’article source :
http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-107290-comment-construire-son-
reseau-pres-de-10-ans-apres-1032723.php
Blog :
http://albanjarry.wordpress.com/
Twitter :
https://twitter.com/Alban_Jarry
5. Article pour Le Cercle Les Echos
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Alban Jarry est Directeur du programme Solvency 2 de La Mutuelle Générale et membre du
Conseil d’Administration de XBRL France.
Il a rejoint, en octobre 2013, La Mutuelle Générale, 3eme Mutuelle Française en Santé et
Prévoyance (1,3 millions d’adhérents), pour diriger une fonction transverse sur les 3 piliers de
Solvency 2 et l’ORSA. Auparavant, il était en asset management chez Edmond de Rothschild
Investment Managers, en tant que Directeur Adjoint des Opérations en charge des Directions
des Systèmes d’Information, de la MOA et du Reporting et de la Mesure de Performance des
fonds, après avoir commencé sa carrière en banque privée, en 1995, dans le Département
des Produits Nouveaux de La Compagnie Financière Edmond de Rothschild Banque. Il est
intervenant d’HEC Paris Executive Education.
Dans le cadre de travaux de Place, il préside les Groupes de Travail « Reporting AIFM-ESMA »
et « LEI » de l’AFG (Association Française de Gestion), est Membre du Bureau du Club
AMPERE (Asset Management Performance et Reporting), participe au comité de direction
du livre blanc « les nouveaux visages du risque en assurance » de Finance Innovation et aux
travaux de la FNMF sur l’ORSA. Depuis 2012, il a développé des groupes de travail entre Asset
Managers et Assureurs pour normaliser les échanges dans le cadre notamment de Solvency
II.
Spécialiste de la mise en œuvre des réglementations financières (AIFM, UCIT, Solvency 2, LEI,
EMIR, BALE, …) et des réseaux sociaux professionnels, il est l’auteur d’articles pour La
Nouvelle Revue de Géopolitique (Coéditeur de la rubrique Le Monde Selon Twitter), L’argus
de l’Assurance, Le Cercle Les Echos, L'Agefi Communautés, Culture Banque, et anime un
blog (albanjarry.wordpress.com). Il a publié plusieurs études sur les réglementations
financières, les market data vendors, la finance et les réseaux sociaux professionnels.
Il est titulaire d’une MIAGE et du MGA d’HEC, dont il préside l’association des anciens élèves
« MGA – H Exed - Community ».
http://www.linkedin.com/in/albanjarry