1. Forum d’échanges sur la coopération régionale Océan Indien, dans les domaines MDE et ENR – 7 mars 2007
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Coopération Régionale dans la zone Océan Indien
Fiche pays
Sources : ADEME, MAE, Banque Mondiale, mission Transénergie 2004
Informations générales
Histoire :
En 1960, l'île acquiert son indépendance après 64 ans de présence française.
En 1975 est crée la République Démocratique de Madagascar.
Depuis, le pays a connu une instabilité politique qui s’est apaisée à partir de 2002.
Suite aux dernières élections en décembre 2006, le Ministère de l’Energie et des Mines (MEM) a
été scindé en deux entités distinctes : le Ministère de l’Energie (ME) et le Ministère des Mines
(MM).
Géographie :
Distante de 400 km de la côte africaine, de 10 000 km de la France et de 3 500 km de l’Inde,
Madagascar est entourée des archipels des Comores, de Maurice, des Seychelles et de La
Réunion. Sa superficie totale est de 467 041 km².
La capitale est Antananarivo (ex Tananarive) et les principales villes sont Antsirabe, Toamasina
(Tamatave), Fianarantsoa, Antsiranana (Diégo Suarez), Toliary (Tuléar), Mahajanga (Majunga).
Démographie :
Madagascar compte 18 millions d’habitants dont 35% en zone urbaine et avec une croissance
démographique soutenu de 3,5% par an.
L’espérance de vie des malgaches est de 52 ans.
Le taux d’alphabétisation est de 65% en zone urbaine et de 31% en zone rurale.
Les langues officielles sont le malgache et le français. On estime que 25% de la population parle
le français couramment.
Situation économique :
Le PIB par habitant est de 315 USD et 80% de la population est touchée par la pauvreté.
La croissance économique a enregistré un ralentissement, avec un taux de 4,6% en 2005 contre
5,3% en 2004. Le ralentissement de la croissance s’accompagne d’une baisse de l’inflation.
Contexte Energétique
Les acteurs institutionnels et les bailleurs de fond :
Direction de l’Energie - DEN
Assure la coordination de l’ensemble des secteurs : énergie domestique, électrification rurale
décenttralisée (ERD), stratégie énergies renouvelables (ENR) et concertation avec les autres
ministères (décentralisation, santé, éducation, environnement).
JIRAMA
C’est la société nationale de production, de distribution et de vente de l’électricité (sous gestion
déléguée).
Madagascar
Présentation et Contexte
Energétique
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Coopération Régionale dans la zone Océan Indien
Fiche pays
Agence de l’Electrification Rurale - ADER
Opérationnelle depuis 2004, l’ADER assure la mise en place de la politique d’ERD sur le modèle
de mise en concession initié par la Banque Mondiale (cf Sénégal, Mali): les opérateurs privés
peuvent investir et gérer la production/distribution/vente d’électricité en zone rurale en
bénéficiant de subventions de l’ADER (jusqu’à 70%) à partir du Fond National pour l’Electricité.
Office de Régulation de l’Electricité - ORE
Assure la régulation de la filière électricité sur le plan national.
Bailleurs et organismes internationaux, projets en cours
Groupe de Travail Energie – GTE : Le GTE existe depuis février 2005. Il s’agit d’un groupe de
travail multipartite composé de représentants des Ministères de l’Energie et des Mines, de
l’Environnement, de la JIRAMA, d’ONG, du secteur privé et des bailleurs de fonds, actifs dans le
domaine de l’énergie. Il a été formé à la demande de membres du Comité de Pilotage de
l’initiative Growing Sustainable Business (GSB) lors de la réunion du 21 Octobre 2004.
Le GTE s’est fixé pour objectif initial de faire du lobbying dans le domaine de l’énergie en appui
au Ministère de l’Energie. Après avoir réalisé plusieurs documents et participé à de nombreux
débats nationaux, le GTE se renforce aujourd’hui par la création d’une permanence fixe au sein
du ME, dans le but d’assurer les taches suivantes : préparation des réunions et comptes rendus,
point de relais des opérateurs étrangers, centralisation des acteurs et projets impliqués dans
l’énergie, communication nationale.
Sont acteurs dans l’ERD et les ENR à Madagascar, entre autres: le GRET, le CIRAD, la GTZ, la
FONDEM, l’ADEME, l’ESF, le WWF, les Universités locales, etc.
Les principaux bailleurs de fond intervenant sur le pays sont : la Banque Mondiale, l’union
Européenne, le PNUD, la Coopération Allemande, etc.
Le secteur de l’électricité :
La compagnie nationale JIRAMA assure une production centralisée depuis chacune des
principales provinces, garantissant un service électrique fiable pour les villes principales et les
proches banlieues. De nombreuses villes secondaires disposent également de centrales
électriques thermiques de moyenne puissance gérées par la JIRAMA. Cependant, une grande
partie de la population rurale reste isolée de tout service électrique, et malgré une politique
nationale qui prône à la fois l’extension du réseau et l’électrification décentralisée, les zones les
plus reculées à faible densité de population et faible demande énergétique ont de faibles
perspectives d’accès à l’énergie. Le taux global d’électrification est estimé à environ 35% de la
population, il est légèrement supérieur à 5% en zone rurale.
L’électricité est produite à parts égales par des centrales thermiques et hydroélectriques. Les
principales villes des hauts plateaux autour d’Antananarivo sont électrifiées par un important
réseau interconnecté essentiellement alimenté par des centrales hydroélectriques de forte
puissance. Les capitales des provinces et autres villes secondaires disposent de leurs propres
centrales thermiques fonctionnant au fioul lourd ou au diesel, avec des qualités de
fonctionnement variables. La puissance en pointe de l’ensemble du pays est d’environ 300MW,
soit à peine 350W par ménage électrifié, ce qui montre la très faible consommation moyenne
des habitations électrifiées, et par conséquent les difficultés techniques et économiques de mise
en œuvre d’un service de distribution électrique rentable.
Les énergies renouvelables sont bien représentées à Madagascar d’une part via les grandes
centrales hydroélectriques alimentant le principal réseau interconnecté d’Antananarivo, mais
également aux travers plusieurs micro-centrales hydroélectriques, générateurs photovoltaïques,
centrales hybrides. La gestion de la biomasse et la production de biocarburants sont en plein
expansion.
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Coopération Régionale dans la zone Océan Indien
Fiche pays
Les énergies renouvelables :
En terme de potentiel, Madagascar offre des potentiels énormes sur l’ensemble des technologies
ENR. Un état des lieux des différents secteurs a été établi par le PNUD et le GTE (Groupe de
Travail Energie) en août 2005 (Strategy Paper) : ont été identifiés plus de 100MW
hydroélectriques opérationnels sur un potentiel estimé à 7.8GW, plus de 300kWc solaires
photovoltaïques installés en zone rurale et un gisement éolien supérieur à 7 m/sec aux pointes
nord et sud de l’île…
Les limites de développement des ENR sont davantage d’ordre institutionnelles et financières
que techniques.
La maîtrise de l’énergie (MDE) :
La MDE est souvent masquée par la profusion des initiatives focalisées sur les ENR, bien que le
potentiel soit important. Au vu de la faible consommation électrique des ménages raccordés au
réseau, la MDE domestique est imposée par le contexte économique. La JIRAMA incite ses clients
à utiliser des LBC qui deviennent de plus en plus accessibles. Le climat des hauts plateaux (zone
la plus peuplée) n’impose pas l’utilisation systématique de climatiseur.
Les perspectives :
L’année 2007 ayant été déclarée « Année des Energies Alternatives », on peut s’attendre à
plusieurs séminaires nationaux et internationaux autour des thématiques ENR et MDE.
D’autre part, l’initiative de l’Union Européenne « Energy Facility » va permettre à Madagascar de
réaliser plusieurs projets ENR et MDE à partir de mi-2007.
Enfin, la poursuite des efforts pour attirer les investisseurs devrait dynamiser l’Electrification
Rurale (via l’ADER) et les investissements hydroélectriques avec revente d’énergie à la JIRAMA.