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OE

        LA RELIGION

                          cONSIDtftÉE


                 DANS SON ACTION
                              SUR



  L'ÉTAT DE LA SOCIÉTÉ
                              l'Ali


         J.-F.-E. LE BOYS DES GlJAYS



                    TROISIÈME ÉDITION




                 SAINT-AMAND (CHER)
 A la Librairie de LA NOUVELLE JERUSALEU. cbez Porle, libraire.
                           PARIS
            M.1ll11l0T, RUB MOllSIEUR-LE-PRIIiCE, 58.
      E. JUlIG-TREUTTEL, LIBRAIRE. RUB DB ULLE, 19.

                         LONDRES
SWEDBllBORG SOCIBTY, 36. BLOOIISDURY STREBT. OXFORD STRBBT.
                       NEW-YORK
          llEW CUURCU BOOK-ROOll, 3.t6. BROADWAY.


                            1862
-   ~

                                                            -C".~.                   ~


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                                 LA RELIGION
            li
                                                          CONSIDÉRÉE


                                                 DANS SON ACTION
                                                               SUR

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                           L'ÉTAT DE LA SOCIÉTÉ
                                                              PAR

                                  J,-F.-E. LE BOYS DES CUAYS



            1                                        TROISIÈME ÉDITION

            1


                                                  SAINT-AMAND (CHEn)

       ~,
                           lia Librairie de L, r/OUI'ELLE JERUSALEM, cbez Porie, libraire.
                                                            PAlUS
                                       nI. nUNoT, RUI! MONSIIlUR-LE-PRINCIl, 58.
                                E. JtlNli-TREU1'TEL, LIBRAIRIl, RUIl DE tiLLE, 10.
       1                                                  LONDHES
                          5Wlml!NBORli SOCIETY, 3G, BLOOllSDURY STREET, OXfoilD           STaiJ!T.
                                                        NEW-YOIlK
                                           NEW CIIURCII lOOI;-ROO~:, 3.t6, IlRO.DWAY.    '.   1




                                                             1862                                ,~



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L. .   ~
DE LA RELIGION
                                                                                           CONSIDÉRÉF. DANS


                                                                          SON ACTION SUR. L'ÉTAT DE LA SOCIÉTÉ.




                                                                            (l La Société est en danger! Il Voilà le cri de dé-

                                                                        tresse que chaque jonr on entend répétel'; la crainte
              liIIPRIMJ::RIE DI; llf;STEiXAY, A SAINT-AMAND (CHJ::R).   de voil' l'édifice social disparaîLl'e dans un cata-
                                                                        clysme IH'éoccupe la plupart des esprits, aussi cher-
                                                                        che-t-on de tous côtés à prévenir ce danger; et comme
                                                                        on a surtout remarqué que les l'évolutions ontrapille-
      ,,-:;:;----                                                       ment succédé l'une à l'autre depuis que les anciennes
      .        ....- ".'   '''',
                                                                        croyances religieuses ont été affaiblies pal' le philo-
                                                                        sophisme, plusieurs sont convaincus, et un plus grand
                                                                        nombre se persuadent, qu'un l'etou)' à ces anciennes
                                                                        croyances donnera à la Société toute la stabilité dé-
;-,
                                                                        sirable.
                                                                           Cette opinion sc répandant chaque jour de plus en
                                                                        plus, il est important d'examiner si elle est bien
                                                                        fondée.
                                                                           Mais, avant tout, il est 11 observer que vouloir
                                                                        sauver la Société par la R.eligion, c'est reconnaitre
                                                                        implicitement que l'état social des peuples dépend
-4-                                                         -r>-
de leur état religieux; et qu'ainsi la Religion a une         Christianisme falsifié depuis plus de quinze siècles,
action puissante SUI' la Société. C'est aussi cc que          ainsi qu'il va ~tl'e montré, mais c'est le vrai Chris-
MUS reconnaissons; mais en ajoutant que, pa" suite            tianisme; car lui seul, par sa doctrine et par ses
de celte action puissante, l'état social devient meil-        dogmes, possède la force de persuasion nécessaire
leur ou pire, selon que les principes de la Religion          pour opérer un tel changement.
son t nais 011 on t été falsifiés.                               Ceux qui sont habitués à confondre le Christia-
    Si la Société est maintenant dans un grand péril,         nisme, soit avec le Catholicisme-Romain, soit avec
c'est parce que, depuis le plus haut degré de l'échelle       le Protestantisme, soit avec l'Église Grecclue, seront
sociale jusqu'au plus bas, il y a partout antagonisme         surpris d'entendre dire que le Chl'istianisme, tel
au lieu d'amoUl' mutuel; toutefois, cet antagonisme           qu'il existe maintenant dans les diverses Commu-
ne règne pas d'aujourd'hui seulement, car aussi loin          nions Chrétiennes, est un Christianisme falsifié; car
qu'on puisse remonter dans l'histoire, on le voit en          si chacune de ces trois Communions admet que le
tous lieux se développer avec plus ou moins d'inten-          Christianisme a été falsifié chez ses deux rivales, elle
sité sous les diverses formes de l'amour de soi; mais         soutient qu'il est pur chez elle. Cependant, comme
aujourd'hui il est parvenu à un tel point, qu'il me-          l'antagonisme règne au même degl'é, quoique sous
nace de tout engloutir. Les lois civiles et politiques,       des formes différentes, chez tous les peuples qui ap-
comme le prouve l'expérience, son t impuissan tes             partiennent à ces trois Communions, elles ne sau-
conll'e lui; elles ne feraient que le déplacer ou le      ~
                                                              raient échapper à ce dilemme,
fOl'cer à prendre une autre forme, mais il n'en sub-             Ou le Christianisme a été conservé pur, ou il a été
sisterait pas moins, et serait toujours menaçant; il          falsifié. S'il a été conservé pur, l'état social chez les
n'y a que des croyances religieuses qui puissent le           peuples Chrétiens depuis quinze cents ans, c'est-à-
"éprimel' en changeant le cœur de l'homme; mais               dire, depuis qu'il existe des peùples Chrétiens, l'ac-
pOUl' cela il faut des croyances fortes et vraies, et         cuse d'impuissance, et fait douter de son origine Di-:
non pas ces vieilles croyances qui, n'ayant pu anê-           vine; s'il a été falsifié, il ne peut lui être adressé
 ter la mal'che de l'antagonisme lorsqu'elles étaient         aucun reproche, et les misères de ces quinze siècles
 généralement admises et non contestées, montrent              doivent êtl'e imputées à ceux qui l'on t falsifié.
suffisamment par là quelle est leur impuissance. Ce               Un vrai Chrétien hésiterait-il 11 absoudre le Chl'is-
qui peut arrêter aujourd'hui l'antagonisme, et le              Lianisme? Aimerait-il mieux l'accuser d'impuis-
 changer peu à peu en amonr mutuel, ce n'est pas un            sance?
                                                                                                            1*.
-6-                                                             -7­
    Il est bien évident que si le Christianisme avait              La Doctrine Chrétienne, donnée par le Seigneur
 été conservé dans sa pureté, son action puissante se          Lui-Même, avait pour fondement l'amour mutuel;
développan t à l'extérieur aurait peu à peu produit            et tout homme qui lira l'Évangile sans idée doctri­
 un état social tout opposé à celui que nous présente          nale préconçue, devra s'étonner que depuis quinze
l'histoire, et aurait ainsi manifesté à tous les yeux          siècles les Chrétiens se soient déchirés enlt'e eux
son origine Divine.                                            pOUl' des points de doctrine, lorsqu'ils auraient pu
    Examinons maintenant les diverses proposi~ions             voir clairemen t que le Seigneur avait placé toute la
qui viennent d'être avancées.                                  doctrine Chrétienne dans l'amour des hommes les
    Et d'abord, pour faire comprendre quel aurait été          uns envers les autres, et qu'ainsi cesser d'être dans
l'état social produit par le Christianisme, s'il eût été       l'amour mutuel, c'était cesser d'être dans sa doc­
conservé pur, montrons quelle est sa vraie doctrine.       ,   trine, c'est-à-dire, cesser d'être Chrétien.
    Lorsque l'on considère aujourd'hui les doctrines                En effet, il n'est pas un seul Chrétien érudit qui
reconnues par les diverses Communions Chrétiennes,             ne sache que par ces mots: Cl La Loi et les Prophè­
on est porté, tant elles diffèrent entre elles, à croire       tes, Il le Seigneur entendait toute l'Écritùre Sainte
que le Seigneur en fondant son Église a voulu en               ou toute la Parole; or, un Pharisien ayant demandé
laisser la doctrine ;1 l'arbitre des hommes, ou que            (IUel était le grand commandement dans la Loi,
du moins il n'en a pas posé les bases en termes tel­            I( Jésus lui dit : Tu aimel'as le SeigneuI' ton Dieu

lement clairs, que personne ne pût s'y mépl'endl'e.            Il de tout cœur, et de toute ton àme, et de toute ta

Cependant il n'en a pas été ainsi; ces bases ont éLé si        Il pensée; c'est là le premier et le grand comman­

nettement posées, qu'il faudrait êlt'e aveugle pour ne         Il dement; puis le second, semblable à celui-là: Tu

pas les y voir; mais l'amour de la domination et l'a­          II aimeras ton prochain comme toi-même, De l'es

mour de la propre intelligence réndent aveugle pour            Il   deux commandements toute la Loi et les p,.o­
le vrai, et donnent de la clairvoyance pour le faux;           1)   lJhëtes dépendent. II - Matth. XXU. 36 à 40.­
ct comme ces amours ont commencé à régner parmi                En demandant a11 Seigneur quel était le grand com­
queJques Chrétiens dès les premièrs siècles du Chris­          manùement dans la Loi, le Pharisien voulait savoir
tianisme, et se sont ensuite généralement répandus,            comment il entendait la Loi, et quel était le fonde­
c' est pour cela qu'on a laissé de côté ces bases pour         ment de la doctrine qu'il prêchait; 01', le Seigneur
en chercher d'autres plus conformes à ces deux                 pose d'une manière pl'écise l'amoUl' envers Dieu
amours.                                                        comme pl'emier ct grand commandement; mais afin
-8-                                                             -9­
que ce commandement soit saisi dans toute son ex­                 tes, Il qu'il a employés ici, et qu'on ne retrouve plus
tension, il ajoute: (1 Le second, semblable à celui-là:           nulle part au sujet d'aucun autre commandement, il
Tu aimCl'as ton prochain comme toi -même; ) c'était               a déclaré que ce commandement-ci est le même que
lui dire: Si tu ne sais pas ce que c'est qu'aimer Dieu,           les deux précédents, qui eux-mêmes sont semblables,
tu dois savoir ce que c'est qu'aimer ton prochain                 ct que par conséquent faire aux autres ce que nous
comme toi-même; aime donc ton prochain comme                      voudrions que les autres nous fissent, c'est aimer le
toi-même, ce sera aimer Dieu, car le second com­                  prochain comme nous-mêmes, et c'est aimer Dieu.
mandement est semblable au premier; et il ajoute                      Toute la doctrine évangélique est donc renfermée
encore: De ces deux commandements toute la Loi
         (1                                                       dans cc commandement : Faire aux autres ce que
et les Prophètes dépendent. )) N'était-ce pas dire en             nous voudrions que les autres nous fissent; or, c'est
termes clairs: L'amour à l'égard du prochain est le          ."   Ut en d'autres tel'mes l'amour mutuel; car si tous les
fondement de toute ma doctrine; c'est la pierre de                Chrétiens agissaient ainsi, ils s'aimeraient tous mu­
 touche dont vous devez vous sel'vir quand les Écri­              tuellement, et il n'y aurait plus d'antagonisme. Cette
tures ont besoin d'être interprétées; toute interpré­             doctrine a été du reste pleinement confirmée par le
 tation qui se concilie avec cet amour est bonne, et              Seigneur dans les dernières exhortations qu'il a
 toute interprétation qui ne se concilie pas avec lui             adressées à ses disciples : « C'est ici mon comman­
 est mauvaise; car tout est renfermé dans l'amour il              1) dement, que vous vous aimiez les uns les autres,
 l'égard du prochain, amour qui lui-même renfel'l11e              1) comme je vous ai aimés. » -Jean, XV. t 2. - Puis,
 l'amoul' envers Dieu.                                            de nouveau: Ces choses je vous commande, afin que
                                                                               (1

     Il restait il expliquer ce que c'est que le prochain,        Il vous vous aimiez les uns les au tres, )1 -1 bid. t7 .

 et le Seigneur l'a enseigné dans la parabole du Sa­              - Et un instant auparavant il leur avait déjà dit:
 maritain, - Luc, X. 25 il 37, - par sa réponse au                 « Un commandement nouveau je vous donne, que
 légiste qui lui avait dit: Et qui est mon prochain?
                           (1                           1)        1) vous vous aimiez les uns les autres; à ceci ils COrt­

 Le Seig'neur a montré aussi ce que c'est que l'amour             1) naîtront tous que mes disciples vous êtes, si de

 envers le prochain, lorsqu'il a dit: (1 Toutes les cho­          » l'amour vous avez les uns pour les autres.       1) ­

 1) ses que vous voulez que vous fassent les hommes,              XIII. 34, 35. - Est-il besoin de plus de confirma­
  » de même aussi, vous, faites-les-leUl'; car c'est là la        tians?
  1) Loi et les Prophètes. 1) -    Matth. VII. t2. - En               Les Apôtres, qui avaient très-bien compris que
  effet, par ces mots: (l Cest là la Loi ct les ProlJhè­          toute la doctrine chrétienne était renfermée dans l'a­
-   10­                                                          -lf­
 mour mutuel, avaient toujours prêché cet amour tant            à tous les yeux son origine divine; cal' l'amour mu­
recommandé par le Seigneur. La tradition rapporte               tuel mis en application aurait produit tout l'opposé
que .Jean l'Évangéliste, qu'on a surnommé le théolo­            de ce qui existe depuis quinze cents ans, et l'on n'au­
gien, étant dans un âge avancé, ne disait aux fidèles           rait pas vu les Chrétiens se faire continuellement une
que ces paroles: ( lUes petits enfants, aimez-vous les          guerre acharnée non-seulement de peuple à peuple,
Il uns les autres; li et que, lorsqu'on lui fit observer        mais allssi de ville à ville, de bourgade à bourgade,
qu'il répétait toujours la même chose, il répondit:             de famille à famille, et d'homme à homme, chacun
 « C'est le commandement du Seigneur; et si on le               mépl'Îsant le prochain, ou n'aimant que soi - même
Il garde, il suffit pour qu'on soit sauvé. li Ainsi le          dans le prochain.
théologien par excellenee résumait toute la science                 On dira que cet amour mutuel n'a jamais cessé
divine dans l'amour mutuel. Oui, toute la science di­           d'êtl'e prêché dans toutes les chaires de la Chrétien­
vine est dans cet amour; aimez, vous saurez; mais               té. Cela est vrai; mais en a-t-on fait le fondement
aimez réellement, sinon vous resterez dans votre                de toute la doctrine? Lui a-t-on tout rapporté? Tous
ignorance. Aimer réellement, c'est sentir comme un              les dogmes qu'on a l'épandus sont-ils d'accord avec
plaisir en soi le plaisir d'autrui; mais sentir son             lui? Toutes les vratiques qu'on a recommandées se
plaisir dans autrui, ce n'est pas aimer autrui, c'est           concilient-elles avec lui? En un mot, l'a-t-on mis
s'aimer soi-même. Vouloir pénétrer dans la science              au-dessus de tout, comme le seul et unique moyen
divine ou faire de la théologie sans aimer réellement,      .   de salut? Qu'importe donc qu'on l'ait recommandé
c'est-à-dire, sans l'amOltl' d'où procède la vraie in­           dans des sermons, si l'on n'a pas su, en prêchant
telligence, c'est se plonger dans les ténèbres les plus          d'exemple, le faire pénétrer dans les cœurs.
épaisses. Voilil pourquoi ce qu'on décore du nom de                 La doctrine de l'amour mutuel, expressément re­
Théologie dans le monde chrétieJl, n'est qu'un tissu             commandée par les Apôtres, subsista pendant les
d'incohérences et d'aberrations de l'esprit humain:              trois premiers siècles; non pas que tous ceux qui se
 (1 Ils ont fait éclore des œufs d'aspics,     et ils ont        disaient Chrétiens fussent alor& dans l'amour mu­
li tissé des toiles d'araignées. Il -  Ésaïe, LIX. 5.            tuel, car il s'était déjà produit plusieurs hérésies;
    Maintenant, puisque toute la doctrine chrétienne             mais néanmoins la généralité des Chrétiens suivaient
est renfermée dans l'amour mutuel, il est facile de              la doctrine apostolique, et l'amour mutuel consel'vé
voir que si cette doctrine eût été suivie, le Christia­          parmi eux manifestait l'origine divine du Christia­
 nisme aurait pl'oduit un état social qui eùt manifesté          nisme. Cependant, il est il obsel'vel' qu'alors les Chré­
-13 ­
                      -1.2­
                                                             spirituelles dont leurs prédécesseurs avaient eu per­
tiens n'étaient pas enCOl'e constitués en peuples ou         ception. Ils ne surent plus ce que c'est que Dieu, ni
nations; répandus dans un grand nombre de contrées           ce que c'est que le prochain, ni ce que c'est que le
soumises pour la plupart à la domination romaine,            bien et le vrai, la chari té et la fo i, le ciel et l'enfer,
ils avaient presque toujours vécu dans la persécu­           ni ce que c'est que l'âme de l'homme, ni quel est son
tion, privés souvent des droits civils et politiques.        mode d'existence après la mort.
   Si les successeurs des premiers Chrétiens les eus­           Ils en étaient déjil arrivés à ce point, - du moins
sent imités èn conformant leur vie à l'Évangile, la          ceux qui se prétendaient leurs chefs, car ces notions
vraie doctrine chrétienne se serait conservée; mais          étaient encore perçues par les simples, -lorsque par
les diSCUSSions auxquelles ils se livrèrent eurent pour      un édit Constantin permit aux Chrétiens l'exercice
premier résultat de faire préférer le vrai au bien, ou       public de leur religion. Le Christianisme paru t alors
la foi à la charité. Dès lors, tout commença à être          triomphant, mais ce ne fut qu'à l'extérieur; car
interverti, puisqu'on mettait au premier rang ce qui         frappé déjà au cœur par les hérésies qui s'étaient mul­
devait être au second, et au second ce qui devait être       tipliées, et surtout par les discussions sur la foi, il
au premier; de Iii sont nés les hérésies', les schis­        Ile fut plus conservé intérieurement que chez le plus
mes, les sectes, et toutes les fausses doctl'ines qui ont    petit nombre. L'Arianisme, qui était alors t1'ès-puis­
 désolé la Chrétienté jusqu'à nos jours. La Bible, tant      sant, faillit même l'étouffer; car s'il eût été victo­
le Nouveau Testament que l'Ancien, devint un arsenal         rieux, il n'y aurait plus eu de Chrétiens, même à
 où chacun alla cherchel' des armes pour soutenir la        l'extérieur, dans l'acception propre de ce mot, puis­
 doctl'ine qui concordait avec son amour dominant et.        que Arius niait la divinité de Jésus-Christ. Cepen­
 avec sa propre intelligence, et le passage qui était le    dant, après une lUlle longue et acharnée, l'Arianisme
 plu8 en faveur de cette doctrine en devenait le fon­        fut vaincu, mais la victoire coûta cher au Christianis­
 dement. Qu'il en ait été ainsi, on le voit clairement      me; en effet, il n'y avait eu jusqu'alors pour les
 en ce que parmi les milliers ù'hérésies ou de sectes       Chrétiens, malgré leurs discussions, qu'un seul sym­
 qui ont déchiré le Christianisme, il n'yen a pas une       hole, celui des Apôtres; il avait suffi aux premiers
 seule qui ne se soit appuyée et qui ne s'appuie SUl'       Chrétiens, homme simples qui croyaient sans discu­
 la Bible.                                                  ter; mais pour apaiser les dissensions qui s'élevè­
    Du moment où les Chrétiens eurent interverti l'or­      rent au sujet de la doctrine Arienne, le Concile de
 dre en préfél'an t le vrai au bien, ou la foi il la cha­   Nicée, qui condamna cette doctrine, fit le symbole
 rité, ils perdirent successivement toutes les notions                                                       2.
-14­
qui porte son nom; et peu de temps après, pour                                           -15­
mieux s'opposer à cette doctrine toujours menaçante,                  Ce dogme de la Tl'Înité Divine en trois Personnes
il parut un troisième symbole, qui est connu sous le             distinctes fut dès lors adopté par ceux qui dirigèl'ent
nom d'Athanase. Ces trois symboles ont subsisté jus­             le Christianisme, et devint la tête (le toute la Théo­
qu'à présent dans les Églises Chrétiennes, malgré les            logie; on crut aussi voir cette Trinité des Personnes
divergences de ces Églises. Dans les deux premiers               dans le ::;ymbole de Nicée, où il est dit seulement:
l'unité de Dieu est maintenue, mais dans celui d'A­               Il Je crois en un seul Dieu, le Père; en un seul Sei­

thanase elle n'existe plus, car il est dit: lt Je crois en       gneur, Jésus-Christ; et à l'Espl'it Saint; Il et comme
Dieu le Père, en Dieu le Fils, et en Dieu l'Esprit               alors pour soutenir un tel dogme, on fut obligé d'in­
Saint; Il ainsi en trois Dieux, puisqu'on y trouve ces           t.roduire la métaphysique dans la Théologie, toutes
mots: Cl Autre est la Personne du Père, autre celle              les idées saines furent remplacées par des arguties.
du Fils, et autre celle de l'Esprit Saint. )) Il est                  Tel n'était pas cependant le dogme de la Tl'ÎniLé
ajouté, il est vrai, que les trois Personnes Divines de          enseigné par le3 Apôtres. Les premiers Chrétiens ne
toute éternité ne font néanmoins qu'un seul Dieu;                reconnaissaient nullement la Trinité des Personnes;
mais quoiqu'on dise de bouche qu'il n'y a qu'un seul             ils savaient que le Sauveur ou Rédempteur annoncé
Dieu, l'idée de trois Dieux n'en subsiste pas moins              par les Prophètes, et attendu sous le nom de Messie,
dans l'esprit, puisqu'on donne à chacun d'eux des                n'était autre que Jéhovah Lui-lIême, puisque Jého­
attributions différentes.                                        vah avait dit en beaucoup d'endl'oits, et notamment
   Les Ariens niaient la Divinité de Jésus-Christ,               dans Hosée : le Moi Jéhovah ton Dieu, et de Dieu ex­
parce qu'ils ne voyaient pas d'aull'es moyens de con­            1) cepté Moi tu ne reconnaîtras point; ct DE SAU­

~ervel' intacte la pal'faite unité de Dieu; et les au­           Il vEun, point d'autre que Moi. Il -        XIII. 4. -Et
teurs du symbole d'Athanase ont fait trois Personnes              dans Ésaïe: Cl Ainsi a dit Jéhovah le Roi d'Israël, et
Divines, parce qu'ils ne voyaient pas d'autres moyens             )) son RÉDEMPTEUR Jéhovah Sébaoth : Moi le Pre­
de conserver quelque reconnaissance de la Divinité                )) miel', et Moi le Dernier; ct, excepté Moi, point de
du Seigneur Jésus-Christ; or, ce point étant indis­               Il Dieu. )1 -   XLIV. 6. - Ils ne reconnaissaient donc
pensable pour que le Christianisme ne fùt pas en Liè­             qu'un seul Dieu dans la Personne du Seigneur Jésus­
rement détruit, la Providence permit que l'erreur                 Chl'ist, car Lui -lIême, en qui ils cl'oyaient, avait dit:
Athanasienne, comme moins pernicieuse, obtint la                   lt Moi et le Père nous som'mes un. 1) -     Jean, X, 30.
victoire sur l'erreur Arienne.                                    -    Cl Philippe! qui M'a vu, a vu le Père; et comment
                                                             •    Il toi, dis-tu: Montre-nous le Père? li -      Jean, XIV,
-16-                                                               -17­
 9. - C'était du reste le dogme prêché par les pre­                    De ce dogme de la Trinité des Personnes Divines
 mil:rs Disciples; l'Apôtre Jean dit dans sa pl'emière             de toute éternité, qui montre combien les auteurs du
 I~pître : (1 Jésus-Christ est le vrai Dieu et la vie éter­        symbole d'Athanase avaient perdu les vraies notions
Il ncHe. Il -     V. 20. - Et Paul déclare que cc dans             de la Divinité, il en a découlé un autre par lequel
Il Jésus-Chl'ist habite corporellement toute la plé­               on attribue à Dieu les passions humaines, en le fai­
Il m'tude de la Divinité. Il -     Coloss. II. 9. Il - N'é­        sant même plus cruel que l'homme le plus vindica­
 tait-~e pas affirmer que dans le corps ressuscité du              tif; et, ce qu'il y a de plus étonnant, quoique ce
Seigneur Jésus-Christ il y avait le Trine Divin, et                dogme l'épugne à la raison, il s'est néanmoins con­
qu'ainsi le Seigneur était le Vrai Dieu, comme le                  servé intact dans toute la Chrétienté, et règne encore
disait Jean? Et maintenant, éclairés par une nouvelle              aujourd'hui d'une manière absolue tant chez les Pro­
dispensation de Vérités Divines, les nouveaux Chl'é­          I~    testants que chez les Catholiques-Romains. Le sens
tiens savent que dans le Seigneur il yale Père, le                 commun cependant dit à tout homme doué de raison
Fils et l'Esprit Saint, comme dans chaque homme                     que Dieu est la Miséricorde même et la Clémence
créé à l'image de Dieu il y a la volon té, l'en tende­             même, parce qu'il est l'Amour même et le Bien
ment et l'acte qui en résulte; que la Volonté Divine                même, et que c'est là ce qui constitue son Essence.
ou l'AmOllI' Divin est le Père, CIue l'Entendement Di­              Si donc on n'avait pas, dès l'enfance, été familia1'Ïsé
vin ou la Sagesse Divine est le Fils, et que l'Acte qui             en quelque sorte avec un tel dogme, pourrait-on,
en résulte ou l'Opération Divine est l'Esprit Saint;                sans éprouver un sentiment d'indignation, entendre
ou bien, que dans le Seigneur l'Ame est le Père,                    dire que Dieu, qui est notre Père céleste et la Bonté
l'Humain Glorifié ou le Corps est le Fils, et l'Action              même, selon les expressions de l'Évangile, s'est Îl'­
ou la Providence est l'Esprit Saint.                                rité contre le genre humain, et l'a destiné tout en­
   Que l'on ne dise pas, pour soutenir la Trini té des              tier à une damnation éternelle; que longtemps après,
Personnes, que ce dogme a été puisé dans la Parole;                 et par une gràce spéciale, il a engagé son Fils, Dieu
cal' il suffirai t de répondre que la Parole dans l'An­             de toute éternité comme Lui, à descendre dans le
cien Testament enseigne partout l'Unité de Dieu, et                 monde, à prendre SUI' lui la damnation qui avait été
que si dans le Nouveau Testament il est parlé du Père,               décidée, et ainsi il apaiser la colère de son Père; que
du Fils et de l'Esprit Saint, cette Trinité concerne                 ce n'était que par ce moyen que le Père pOUl'rait re­
des attributs différents de la Divinité, ainsi ({u'il                garder l'homme avec quelque faveur; que le Fils a
vient d'être dit, et non pas des Personnes distinctes,               exécuté cette œuvre, de sorte que pl'enant SUl' Lui la
                                                                                                                 2>1<,
-18 -                                                          -19 ­
damnation du genre humain il s'est laissé crucifier           je ne dis pas entre tous les peuples chrétiens, mais
comme malédiction de Dieu; que le Père après l'ac­            seulement chez un peuple, soit dans une de ses pro­
complissement de cette œuvre est devenu propice, ct           vinces, soit dans une de ses villes, ou même dans la
a, par amour pour son Fils, retiré la damnation,              moindre de ses bourgades? Qu'y voit-on? Partout
mais seulement de dessus ceux pour lesquels le Fils           division ouverte ou secrète, partout antagonisme pa­
intel'céderaiL, la laissant peser tout entière sur les        tent ou caché. Sont-ce là les fruits que l'Évangile
autres.                                                       aurait dfl porter? Que l'on compare l'époque où
   Par ces deux dogmes principaux de la Théologie             nous vivons avec celle où Jéhovah s'est incarné pour
on peut juger de l'effet que leur enseignement a dû           fonder le Christianisme et sauver les hommes; quelle
produire, car toute la doctrine en a découlé. Avec la         diffél'ence y trouvera-t-on? La civilisation n'était­
vraie doctrine chrétienne, l'action du Christianisme     Il   elle pas alors à son apogée, comme on prétend assez
sur l'état social aurait été telle, que chez tous les          généralement qu'elle y est aujourd'hui? Les repro­
peuples, où le Christianisme depuis le quatrième siè­          ches que les penseUl's d'alors faisaient à cette civi,li­
cle a été admis, les hommes, devenus successive­              sation, les penseurs de nos jours ne les adressent-ils
ment de vrais Chrétiens à l'intérieur, auraient con­           pas à la nôtre? En quoi l'homme a-t-il été changé?
stitué à l'extérieur un état social conforme ft leur          Est-cc que les mauvaises passions que l'Évangile si­
état intérieur, et dès lors l'amour mutuel aurait été          gnale, et qu'il est destiné à répl'imer, ne bouillon­
le fondement de toute communion religieuse vérita­             nent pas avec autant de force dans le cœur humain?
blement chrétienne. Au contraire, avec la doctrine             Il est vrai que les deux civilisations, quoique sembla­
chrétienne pervertie par ces deux dogmes, l'action             bles dans le plus grand nombre de points, diffèrent
du Christianisme au lieu de s'étendre sur les Chl'é­           aussi en quelques-uns; ce ne sont plus les mêmes
tiens en général n'a pu pénétrer que chez quelques             mœurs, les mêmes lois civiles, les mêmes institu­
hommes, et alors au lieu de l'amour mutuel s'est éta­          tions politiques; mais si l'homme aujourd'hui est
bli dans toute la Chrétienté cet antagonisme qui de            en général plus policé extérieurement, en est-il de­
progrès en progrès est parvenu aujourd'hui ft son              venu intél'ieurement meilleur? N'a-t-il pas le même
comble, et menace d'engloutir la société chrétienne.           égoïsme, la même cupidité, la même ardeur de do­
    Qu'on ouvre l'histoire depuis Constantin jusqu'à           miner? Si donc il y a eu progrès à l'extérieur ou
nos jours; y trouvera-t-on une seule époque, ne fùt­           dans l'ordre naturel, ce n'est pas à la religiosité dite
elle que d'une année, où l'amour mutuel ait régné,             Chrétienne qu'on le doit, car il est prouvé qu'elle a
-20-                                                                      -2f ­
employé toutes ses forces pour comprimer la pensée,                       a contribué pour beaucoup à l'état social actuel.
et la contenir dans des bornes qu'elle croyait infran­                    mais nous allons voir qu'elle en est seulement la
chissables; mais on le doit au vrai Christianisme,                        cause secondaire, et non pas la cause principale.
car bien qu'il ait été afl'êté dans sa marche et ense­                       On crQit généralement que la religion et la philo­
veli sous les langes du Catholicisme-Romain, il y a                       sophie sont tout à fait antipathiques, et ne sauraient
dans ses principes une force latente qui n'a pu être                      vivre ensemble; c'est là une erreur; l'une traitant
étouffée, et qui a produit ces résultats.                                 de choses spirituelles et l'autre de choses naturelles,
    Ceux qui dil'igent maintenant les diverses commu­                     il y a entre elles la même relation qu'entre le spiri­
nions chrétiennes soutiendront que le Christianisme                       tuel et le naturel; et comme le spirituel ne saurait
n'a pas été falsifié, - et cependant chacune de ces                       exister sans un naturel cOI'respondant, il en résulte
communions l'interprète à sa manière et se prétend         .'        ,)   (lue toute religion a nécessairement avec elle une
exclusivement Chrétienne; - ils diront que c'est                          pllilosophie, c'est-à-dire qu'elle a des principes na­
seulement à la philosophie model'l1e qn'on doit attri­                    turels qui correspondent à ses principes spirituels.
huer l'état social actuel. Cette manière d'expliquer                      Si la Religion est vl'aie, sa philosophie est vraie; si
la chose pourrait être admise, si avant l'irruption de                    la religion est falsifiée, sa philosophie l'est aussi; de
la philosophie moderne, on pouvait montrer un seul                         même donc qu'il n'y a qu'une seule religion vraie,
peuple chrétien qui eût manifesté comme effet le ca­                      de même aussi il n'y a qu'une seule philosophie
ractèl'e du vrai Christianisme; mais on fouillerait                  ~
                                                                           vraie. Tant qu'une religion falsifiée ne ComlJtera dans
en vain dans l'histoire, on n'en découvrirait pas un                       son sein que des croyants aveugles, elle régnera avec
seul; il ne s'agit pas ici des Chrétiens qui vivaient                      sa philosophie sans contestation; mais du moment
(lans les premiers siècles; car, nous le répétons,                         où la foi aveugle cessera d'être universelle, ceux qui
avant que Constantin eût admis le Christianisme (lans                      auront déchiré le bandeau qui leur couvrait les yeux
l'Empire, il n'y avait pas encore eu de peuples chré­                      se feront des principes philosophiques opposés à la
tiens; les Chrétiens formaient alors de simples so­                        philosophie de cette religion, et par conséquent op­
ciétés religieuses et non un corps de nation; et, pres­         ,
                                                                           posés aussi à ses principes spirituels; de là combat
que continuellement persécutés, ils n'avaient par                          entre cette religion et cette autre philosophie nais­
conséquent aucune action SUl' les lois civiles et poli­                    sante, qui, se formant d'elle-même, et ne découlant
 tiques des pays qu'ils habitaient.                                        pas de la vraie religion, ne sera pas par conséquent
    Il est vl'3i, cependant, (lue la philosophie moderne                   la vraie philosophie; mais le combat n'en sera pas
-22-
                                                                                     -23 ­
                                                                                           .
                                                                comme de la dégradation spirituelle la plus profonde
moins acharné, car l'erreur attaque l'erreur qui lui            il ne pouvait être ramené librement à la vraie reli­
est opposée avec autant d'acharnement qu'elle attaque           gion qu'au moyen de principes religieux susceptibles
la vérité. Toutefois, il est à remarquer que dans toute         d'être admis par sa nature déchue, le Seigneur a per­
philosophie erronée, comme dans toute religion fal­             mis qu'il s'établît partout des religions en rapport
sifiée, il y a toujours quelques véri tés; mais ces vé­         avec l'état de chaque peuple; et comme toute religion
rités entourées de faussetés et d'erreurs perdent leur          qui n'est pas la vraie Religion tend à se maintenir
efficacité.                                                     perpétuellemen tstationnaire, et ne consen tirai t même
   D'après cela, on voit que, lorsqu'à côté de sa pro­         pas à se transformer en une autre moins impure, car
pre philosophie, une religion falsit1ée à laquelle on a         ses directeurs tiennent à la conserver intacte pour
cru aveuglément laisse se former une philosophie qui           jouir des avantages mondains qu'elle leur procure, le
                                                          :.
ne découle pas de ses dogmes, cette religion court             Seigneur a permis aussi ces luttes entre chaque reli­
inévitablement à sa perte, et est dans l'impossibilité          gion et la philosophie qui naît tôt ou tard malgré la
(le recouvrer son autorité; car le combat ne cessera           compression exercée sur les esprits; ainsi s'est ma­
que quand les deux adversaires, après nombre de vic­            nifestée et se manifeste encore de nos jours la loi du
toires et de défaites alternatives, succomberont tous          progrès. Si aujourd'hui le monde entier chancelle
deux d'épuisement. La France, surtout depuis un                dans ses vieilles croyances, cela ne se rattache-t-il
siècle, en offre un exemple frappant; le Catholi­              pas à ce même plan providentiel, qui consiste à con­
cisme-Romain et la Philosophie j;'y font une guerre            duire par la liberté spil'Ïtuelle tous les habitants du
acllarnée, tantôt ouvertement, tantôt sourdement; et           globe à la vraie Religion? Est-ce que les peuples sou­
cette guerre ne cessera que pal' l'anéantissement de           mis à l'Islamisme, est-ce que les Indiens, les Chinois,
l'un et de l'autre, pour faire place à la Vraie Reli­          les Australiens, et tous les habitants des îles, idolâ­
gion Chrétienne et à la vraie Philosophie.                     tres ou sauvages, pourraient jamais se délivrer des
   Ces luttes, plus ou moins longues, qu'on retrouve           langes religieux qui les enveloppent, si les nations
partout depuis les temps historiques les plus anciens,         chrétiennes, aidées des chemins de fer et de la va­
sont le résultat de la liberté spirituelle que le Sei­         peur, ne glissaient pas chez eux avec les denrées
gneur a donnée à l'homme en le créant, liberté sans            commerciales les idées qui résultent du libre examen?
laquelle l'homme aurait été une brute et non un                Ainsi se prépare chez tous ces peuples la lutte entre
homme. C'est par cette liherté que l'homme est tom­            leurs vieilles religions et une philosophie naissante,
bé, et c'est au~si par elle qu'il se relèvera; mais            qui périra avec elles, lorsque le temps sera venu.
-24-                                                           - 2ts­
   Quant à la loi du progrès, dont il vient d'être             l'able, on doit donc moins s'en prendre aux princi­
parlé, elle ne saurait être mise en doute, quand on            pes de la philosophie moderne qu'aux doctrines reli­
connait sa vraie marche. Ce n'est ni en suivant la li­         gieuses des diverses communions chrétiennes; car les
gne droite, ni en parcourant lm cercle, que se fait le         philosophes en combaLlant l'esclavage spirituel ser­
progrès; c'est en décrivant Ulie spirale; et, de même          vaient sans le vouloir, et sans en avoir conscience, le
que la spirale, il est indéfini. Cette loi ainsi conçue        progrès religieux, puisque le Chl'istianisme ne pou­
est conforme et à l'infinité de Dieu se manifestan t           vait entrer dans sa nouvelle période ascendante (Iu'au
dans la création par les indéfinis, et à l'histoire de         moyen d'une libe-rté spirituelle pleine et entièl'e, tan­
l'humanité qui descend, il est vrai, après avoir mon­          dis que les chefs des diverses communions chrétien­
té, mais qui ne descend que pour remonter plus haut            nes, au contraire, en s'opposant de tous leurs efforts
chaque fois. C'est d'ailleurs ce qui nous est repré­           à la liberté spirituelle, retardaient cette nouvelle pé­
senté dans la nature par le cours apparent du soleil,
                                                           •   riode du Christianisme.
qui, à partir du solstice d'hiver, monte et descend               Puisque les croyances religieuses produites par la
chaque JOUi', mais pour se trouver chaque lendemain            falsification du Christianisme sont la principale cause
un peu plus élevé à midi.                                      de l'état social actuel, et puisque le IJhilosophisme a
    D'après celte loi du progrès, les diverses commu­          été permis par la Providence pour détruire l'escla­
nions chrétiennes, étant visiblement arrivées à la fin         vage spirituel, il est bien évident qu'un retour à ces
de leurpél'iodde escendante, vont peu à peu faire place        croyances religieuses serait impuissant pour sauver
à la Vraie Religion Chrétienne; et la philosophie              la société; et qu'au lieu de prévenir la catastrophe,
moderne, ayant rempli les vues de la Providence en             il pourrait au contraire la rendl'e plus imminente;
détruisant l'esclavage spirituel, mais étant incapable         car la cause persistant, l'effet persiste; et donner
de coopérer au rétablissement de l'ordre en raison             plus d'activité à la cause, c'est rendre l'effet plus
des principes dissolvants qu'elle renferme, va aussi           prompt. Et d'ailleurs peut-on espérer que cette im­
elle-même être remplacée peu à peu par la vraie                puissance de la Yieille Église Chrétienne cessera,
Philosophie, dont les principes découleront des prin­          quand le Catholicisme-Romain se prétend immobile,
 cipes du vrai Christianisme, qui, loin d'être atténués        et veut rester immobile; et quand on voit le Protes­
 pal' l'examen de la raison, en recevront au contraire         tantisme, variable par sa nature, essayer maintenant
 une confirmation plus éclatante.                              de revenir aux principes de ses premiers fondateurs,
    Si l'état social des peuples chrétiens est si déplo­       afin de se rendre immobile aussi pour éviter le ra­
                                                               tionalisme qui le mine?                         3.
-   26-                                                          -27 ­
    Mais d'uu côté si un retour à ces croyances reli­              quinze siècles, lorsqu'au contraire cette longue pé­
gieuses est impuissant pour sauver la société, d'un                riode de temps a servi à l'accomplissement de ses
autre côté la persistance dans le philosophisme ne la              vues toujours miséricordieuses.
sauverait pas davantage, car le philosophisme ren­                     Quand le Christianisme fut fondé, le voile qui cou­
ferme dans l'ordre naturel presque autant d'erreurs                vrait les vérités que renferme la Parole ne pouvait
(lue le Catholicisme-Romain renferme de faussetés                  pas encore être en tièremen t levé; les hommes n'é­
dans l'ordre spirituel? et par conséquent ils présen­              taient pas alors en état de contempler certaines vé­
tent l'un et l'autre li peu près alltant de dangel's. Qu'on        rités, et si elles leur eussent été présentées sans
ne s'appuie donc ni sur l'un ni sur l'autre, et qu'on              voile, pas un seul ne les aurait reçues; le Seigneur ne
les laisse s'entre-déchirer. Aujourd'hui, en France,               fit donc que lever un coin du voile, et en découvrant
l'Université est battue en brèche par le Catholicisme­        (~   au monde les vérités qu'il était susceptible de rece­
Romain, qui naguère pliait sous les coups de sa l'i­               voir, il avertit ses disciples que l'Église qu'il instau­
vale; ce n'est point là une victoire, c'est seulement              rait alors aurait le sort des Églises précédentes; mais
un succès passager; ces succès et ces revers alterna­              qu'à la consommation du siècle, c'est-à-dire, à la
                                                                           (l                           J)

tifs sont permis par le Seigneur, afin que par là ils              fin de cette Église, il viendrait (1 dans les nuées du
s'arrachent mutuellement leul's oripeaux, et que                   ciel avec puissance et gloire Jl pour fonder une Église
leurs partisans désillusionnés les voient enfin dans               qui n'aurait point de fin. C'est cette Église que le
toute leur nudité, et en aient honte.                              Seigneur instaure aujourd'hui en ôtant le voile qui
    L'unique moyen de sauver l'état social, ce 'Serait             couvrait sa Parole. Les Vérités Divines, ces pierres
                                                                                                                  (l

de le reconstituer peu à peu par un retour au Vl'ai                précieuses, Il maintenant exposées aux yeux des hom­
Christianisme, non pas en remontant le cours des                   mes, peuvent être contemplées pal' eux, et admises
siècles, mais en développant le Christianisme avec la              pal' l'intelligence et par la raison; car les connais­
somme des connaissances spirituelles et naturelles                 sances naturelles aujourd'hui acquises, loin d'être en
aujourd'hui acquises.                                              opposition avec les vérités internes de la Parole Di­
    Vouloir l'emontel'le cours des siècles, c'est-à-dire,          vine, viennent au contraire les confirmer; et plus les
reprendre le Christianisme à l'époque où il a com­                 sciences feront de pl'ogrès, plus elles fourniront de
 mencé à être falsifié, ce serait méconnaître les lois             moyens confirmatifs, les vérités spirituelles et les
 de l'Ordre Divin, et accuser <l'imprévoyan.ce la Pro­             vérités naturelles étant liées entre elles comme l'âme
vidence Divine, qui aurait ainsi dépensé inutilement               et le corps.
-28­                                                         -29 ­
    Ce n'est pas ici le lieu de prouver que le Seigneur     soi, comme on le voit clairement par les petits en-'
Jésus-Christ n'est plus avec la "ieille Église Chré­        fants qui, sans aucune exception, rapportent tout à
 tienne, dont la consommation est accomplie; et qu'il       eux; or, l'amour de soi ou l'égoïsme est le mal d'où
instaure maintenant sa Nouvelle Église, signifiée dans      découlent tous les autres mallX, puisqu'il est l'opposé
la Pal'ole par la Nouvelle Jérusalem; toutes les preu­      de l'amour mutuel ou du dévoLÎment, qui est le bien
ves qu'on poul'rait désirer se tl'ouvent en abondance       d'où découlent tous les autl'es biens.
dans les éCl'its théologiques de Swedenborg. Il s'agit          Ainsi, la société est mauvaise parce que l'homme
seulement de montre!' que cette Nouvelle Église Chré­       est mauvais, et il n'est pas vrai de dire flue l'homme
tielJne peut seule sauver la société.                       est mauvais parce que la société est mauvaise; nous
    La Société est un être collectif ou un tout, dont les   posons ceci en thèse générale d'après ce principe, que
hommes sont les parties. Si le tout est mauvais, c'est      l'amour mutuel ou le dévoùment est le bien, et que
évidemment parce que les parties sont mauvaises; et         l'amour de soi ou l'égoïsme est le mal: mais nous ne
pour que ce tout devienne bon, il faut nécessaire­          nions pas que la mauvaise ol'ganisation de la société
ment que les parties deviennent bonnes. Rendez              ne réagisse sur beaucoup d'hommes qui, dans un mi­
bonnes les parties, c'est-à-dire, réformez les hom­         lieu moins mauvais, auraient été moins méchants. Du
mes, ct le tout ou l'état social sera bon; mais autre­       reste, il est facile de l'econnaître que l'organisation
ment, vous échouerez. Quelques-uns, il est vrai,            d'une société est la conséquence de l'état intérieur de
prétendent que si l'homme est mauvais, c'est parce           ceux qui la composent, at que vouloir réformer la so­
la société mal constituée ne lui permet pas d'être           ciété sans qne les individus aient été pl'éalablement
bon; et, pour soutenir cette prétention, ils posent          réformés, c'est vouloir ce qui est impossible; on
en principe que l'homme nait bon, d'où ils concluent         pourra, il est vrai, en changer la forme, ainsi que
que s'il est mauvais, c'est la mauvaise organisation         cela a déjà été fait tant de fois; mais changer la
de la société qui le rend tel. Admettre cc principe,         forme, ce n'est pas ce que nous entendons ici par ré­
n'est-ce pas nier l'utilité de la Religion? Car si c'est     fOI'mer.
la mauvaise organisation de la société qui rend                 Supposons que, dans une de ces révolutions qui
l'homme mauvais, il suffit de bien constituer la so­         enthousiasment un peuple entiel', à cet instant su­
ciété pour le rendre bon, et dès lors la religion de­        blime où, ap!'ès la victoire complète, tous les citoyens
vient inutile. Alais c'est absolument le contraire:          s'oubliant eux-mêmes donnent toutes les preuves d'un
L'homme naît mauvais, car il naît avec l'amour de            pur dévoûment, supposons, dis-je, qu'un législateur,
                                                                                                          8*,
-30 -	                                                            -3i ­
 généralement estimé, mettant à profit cet élan géné­            que la Religion qui puisse opérer la réforme inté­
  reux, leur p,'ésente une constitution en tous points           rieure, et seulement la Vraie Religion Chrétienne,
 conforme à ce pur dévoûment, et que tous l'accep­              puisque le Christianisme falsifié qui règne depuis tant
 tent aussitôt avec admiration et amour sans avoir               de siècles a complètement échoué dans cette œuvre.
 aucune arrière-pensée. Cette constitution, si les ci­              La Vieille Église Chrétienne a échoué, parce que
 toyens en eussen t été dignes, non pas accidentelle­           ]a falsification des dogmes lui a fait perdre les notions
 ment, mais réellement, c'est~à-dire, s'ils eussent été         qu'elle avait reçues concernant Dieu, l'âme de l'hom­
 individuellement réfonnés, aurait fait le bonheur de           me, et la vie après la mort; et la Nouvelle Église
 la nation eutière; mais acceptée dans un moment                Chrétienne peut seule réformer la société, parce que
 d'enthousiasme, elle ne sera pas longtemps respec­             possédant ces notions avec les vérités nouvellement
 tée; et, dès le lendemain, l'enthousiasme n'étant plus         dévoilées,' et s'appuyant ainsi sur les vrais dogmes,
 au même degré, cette œuvre si admirée la veille ne             elle peut régénérer l'homme, et par la régénération
 sera déjà plus vue du même œil. Chacun frappé à son            individuelle arriver à la réformation complète de la
point de vue des vices de la société, veut et même              Société.
désire avec ardeur que la société soit réformée; mais               Que, dans les diverses communions chrétiennes,
en même temps chacun veut rester tel qu'il est, c'est­          les ecclésiastiques qui comprennent l'importance de
à-dire, ne pas se réformer lui-même; on voit le mal             leurs fonctions, c'est-à-dire, qui veulent avant toutes
chez les autres, mais chez soi on ne le voi t pas; ou,    ~.	   choses le salut des âmes et leur propre salut à eux­
si on le voit, on l'atténue.                                    mêmes, veuillent bien fixer leur attention sur ce sim­
    L'homme collectif, ou la Société, restera donc              ple exposé, et recourir ensuite aux écrits théologi­
mauvais tant que l'amour de soi ou l'égoïsme régnera            ques de Swedenborg pour ce qui concerne les dog­
chez l'homme individu; pour remplacer chez l'homme              mes de la Nouvelle Église Chrétienne, et les vérités
l'amour de soi par l'amour mutuel, les institutions             nouvellement dévoilées qui sont aujourd'hui en la pos­
humaines seules sont impuissantes, nous l'avons déjà            session de cette Église; il ne s'agit pas de rompre la
dit; elles peuvent modifier les mœurs et accélérer la           chaine des temps, en renversant l'édifice religieux
civilisation, mais rieu de plus. En quoi ont-elles              pour en construire un nouveau sur le sable mouvant
changé le cœur humain? L'homme est-il au fond                   des passions humaines; la Révélation est précieuse­
moins égoïste? Il peut à l'extérieur le paraître moins,         ment conservée, et c'est sur elle, c'est sur ce roc que
mais à l'intérieur il l'est tout autant. Il n'y a donc          s'appuie la Nouvelle Église du Seigneur Jésus-Christ,
- 32­                                                           -33 ­
Seul et Unique Dieu, en qui est la Divine Trinité. Il            faire en matière de religion une abnégation complète
ne s'agit pas non plus des fermes extérieures du culte;          de votre intelligence? De ce que l'homme ne pourra
conservez celles que vous avez tant que vous les croi­           jamais comprendre l'infinité de Dieu, car pour com­
rez utiles au salut des àmes, et qu'elles ne choqueront          prendre Dieu dans son infinité il faudrait être Dieu,
pas vos collsciences; la forme n'est qu'un vêtement,             on ne doit nullement en inférer que la Religion oblige
et chacun doit être libre de se vêtir à sa manière;              à croire ce qui est mathématiquement impossible; car
mais n'altérez plus la substance des choses spiri­               Dieu est le Suprême Géomètre, et toutes les lois de
tuelles. Cessez de penser, chacun de votre côté, que             son Ordre Divin sont mathématiquement réglées.
votre communion seule est l'Église; l'Église n'est pas           Croire, ce n'est pas admettre sans comprendre;
ici ou là, elle est partout où règne l'amour mutuel              croire, c'est voir, voir avec les yeux de l'intelligence
basé sur la reconnaissance d'un Dieu. Tous ceux qui              les choses qui ne sont pas du ressort de la vue corpo­
fuient les maux comme péchés appartiennent à l'É­                relle. Abandonnez donc le spirituel faux, qui ne peut
glise du Seigneur Jésus-Christ, quelle que soit du               convenir ni à votre nature ni à votre éducation; adop­
reste la religion dans laquelle ils ont été élevés; car          tez le spirituel vrai, propagez-le, et vous verrez alors
fuir les maux comme péchés, c'est reconnaître un                 l'antagonisme disparaître peu à peu pour faire place
Dieu et vivre dans l'amour mutuel; si le Seigneur les            à l'amour mutuel; et la Société, se reconstituant ainsi
 rejetait, parce que, n'ayant pas entendu parler de              sur des bases solides, sera désormais à l'abri des ré­
Lui, ils ne Le reconnaissent pas, serait-il l'Amour        ,..   volutions violentes que vous redoutez.
 même et la Justice même?
    Quant à tous les hommes de bonne volonté, nous
 lem' dirons: Vous voulez sauver la Société, revenez
 à des idées religieuses vraies, et cessez de vous per­
 suader que les vieilles croyances puissent faire autre­
 ment qu'elles n'ont fait; ce sont elles qui ont conduit
 la Société sur les bords de l'abîme, et elles ne sau­
 raient l'empêcher d'y tomber. D'ailleurs, habitués
 qué vous êtes à faire usage de votre raisonnement en
 chaque chose, pourl'iez-vous jamais rous astreindre à
 croire sincèrement ce que votre raison repousse, et à
CATALOGUE
     OUVRAGES D'EMMANUEL SWEDENllOHG
                           Traduit& en F,"atlçai.
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J f-e-le boysdesguays-de-la-religion-consideree-dans-son-action-sur-l'etat-de-la-societe-saint-amand-1862

  • 1. OE LA RELIGION cONSIDtftÉE DANS SON ACTION SUR L'ÉTAT DE LA SOCIÉTÉ l'Ali J.-F.-E. LE BOYS DES GlJAYS TROISIÈME ÉDITION SAINT-AMAND (CHER) A la Librairie de LA NOUVELLE JERUSALEU. cbez Porle, libraire. PARIS M.1ll11l0T, RUB MOllSIEUR-LE-PRIIiCE, 58. E. JUlIG-TREUTTEL, LIBRAIRE. RUB DB ULLE, 19. LONDRES SWEDBllBORG SOCIBTY, 36. BLOOIISDURY STREBT. OXFORD STRBBT. NEW-YORK llEW CUURCU BOOK-ROOll, 3.t6. BROADWAY. 1862
  • 2. - ~ -C".~. ~ f~ l, DE LA RELIGION li CONSIDÉRÉE DANS SON ACTION SUR 1 L'ÉTAT DE LA SOCIÉTÉ PAR J,-F.-E. LE BOYS DES CUAYS 1 TROISIÈME ÉDITION 1 SAINT-AMAND (CHEn) ~, lia Librairie de L, r/OUI'ELLE JERUSALEM, cbez Porie, libraire. PAlUS nI. nUNoT, RUI! MONSIIlUR-LE-PRINCIl, 58. E. JtlNli-TREU1'TEL, LIBRAIRIl, RUIl DE tiLLE, 10. 1 LONDHES 5Wlml!NBORli SOCIETY, 3G, BLOOllSDURY STREET, OXfoilD STaiJ!T. NEW-YOIlK NEW CIIURCII lOOI;-ROO~:, 3.t6, IlRO.DWAY. '. 1 1862 ,~ ~, 1: 1 '1 1 L. . ~
  • 3. DE LA RELIGION CONSIDÉRÉF. DANS SON ACTION SUR. L'ÉTAT DE LA SOCIÉTÉ. (l La Société est en danger! Il Voilà le cri de dé- tresse que chaque jonr on entend répétel'; la crainte liIIPRIMJ::RIE DI; llf;STEiXAY, A SAINT-AMAND (CHJ::R). de voil' l'édifice social disparaîLl'e dans un cata- clysme IH'éoccupe la plupart des esprits, aussi cher- che-t-on de tous côtés à prévenir ce danger; et comme on a surtout remarqué que les l'évolutions ontrapille- ,,-:;:;---- ment succédé l'une à l'autre depuis que les anciennes . ....- ".' '''', croyances religieuses ont été affaiblies pal' le philo- sophisme, plusieurs sont convaincus, et un plus grand nombre se persuadent, qu'un l'etou)' à ces anciennes croyances donnera à la Société toute la stabilité dé- ;-, sirable. Cette opinion sc répandant chaque jour de plus en plus, il est important d'examiner si elle est bien fondée. Mais, avant tout, il est 11 observer que vouloir sauver la Société par la R.eligion, c'est reconnaitre implicitement que l'état social des peuples dépend
  • 4. -4- -r>- de leur état religieux; et qu'ainsi la Religion a une Christianisme falsifié depuis plus de quinze siècles, action puissante SUI' la Société. C'est aussi cc que ainsi qu'il va ~tl'e montré, mais c'est le vrai Chris- MUS reconnaissons; mais en ajoutant que, pa" suite tianisme; car lui seul, par sa doctrine et par ses de celte action puissante, l'état social devient meil- dogmes, possède la force de persuasion nécessaire leur ou pire, selon que les principes de la Religion pour opérer un tel changement. son t nais 011 on t été falsifiés. Ceux qui sont habitués à confondre le Christia- Si la Société est maintenant dans un grand péril, nisme, soit avec le Catholicisme-Romain, soit avec c'est parce que, depuis le plus haut degré de l'échelle le Protestantisme, soit avec l'Église Grecclue, seront sociale jusqu'au plus bas, il y a partout antagonisme surpris d'entendre dire que le Chl'istianisme, tel au lieu d'amoUl' mutuel; toutefois, cet antagonisme qu'il existe maintenant dans les diverses Commu- ne règne pas d'aujourd'hui seulement, car aussi loin nions Chrétiennes, est un Christianisme falsifié; car qu'on puisse remonter dans l'histoire, on le voit en si chacune de ces trois Communions admet que le tous lieux se développer avec plus ou moins d'inten- Christianisme a été falsifié chez ses deux rivales, elle sité sous les diverses formes de l'amour de soi; mais soutient qu'il est pur chez elle. Cependant, comme aujourd'hui il est parvenu à un tel point, qu'il me- l'antagonisme règne au même degl'é, quoique sous nace de tout engloutir. Les lois civiles et politiques, des formes différentes, chez tous les peuples qui ap- comme le prouve l'expérience, son t impuissan tes partiennent à ces trois Communions, elles ne sau- conll'e lui; elles ne feraient que le déplacer ou le ~ raient échapper à ce dilemme, fOl'cer à prendre une autre forme, mais il n'en sub- Ou le Christianisme a été conservé pur, ou il a été sisterait pas moins, et serait toujours menaçant; il falsifié. S'il a été conservé pur, l'état social chez les n'y a que des croyances religieuses qui puissent le peuples Chrétiens depuis quinze cents ans, c'est-à- "éprimel' en changeant le cœur de l'homme; mais dire, depuis qu'il existe des peùples Chrétiens, l'ac- pOUl' cela il faut des croyances fortes et vraies, et cuse d'impuissance, et fait douter de son origine Di-: non pas ces vieilles croyances qui, n'ayant pu anê- vine; s'il a été falsifié, il ne peut lui être adressé ter la mal'che de l'antagonisme lorsqu'elles étaient aucun reproche, et les misères de ces quinze siècles généralement admises et non contestées, montrent doivent êtl'e imputées à ceux qui l'on t falsifié. suffisamment par là quelle est leur impuissance. Ce Un vrai Chrétien hésiterait-il 11 absoudre le Chl'is- qui peut arrêter aujourd'hui l'antagonisme, et le Lianisme? Aimerait-il mieux l'accuser d'impuis- changer peu à peu en amonr mutuel, ce n'est pas un sance? 1*.
  • 5. -6- -7­ Il est bien évident que si le Christianisme avait La Doctrine Chrétienne, donnée par le Seigneur été conservé dans sa pureté, son action puissante se Lui-Même, avait pour fondement l'amour mutuel; développan t à l'extérieur aurait peu à peu produit et tout homme qui lira l'Évangile sans idée doctri­ un état social tout opposé à celui que nous présente nale préconçue, devra s'étonner que depuis quinze l'histoire, et aurait ainsi manifesté à tous les yeux siècles les Chrétiens se soient déchirés enlt'e eux son origine Divine. pOUl' des points de doctrine, lorsqu'ils auraient pu Examinons maintenant les diverses proposi~ions voir clairemen t que le Seigneur avait placé toute la qui viennent d'être avancées. doctrine Chrétienne dans l'amour des hommes les Et d'abord, pour faire comprendre quel aurait été uns envers les autres, et qu'ainsi cesser d'être dans l'état social produit par le Christianisme, s'il eût été l'amour mutuel, c'était cesser d'être dans sa doc­ conservé pur, montrons quelle est sa vraie doctrine. , trine, c'est-à-dire, cesser d'être Chrétien. Lorsque l'on considère aujourd'hui les doctrines En effet, il n'est pas un seul Chrétien érudit qui reconnues par les diverses Communions Chrétiennes, ne sache que par ces mots: Cl La Loi et les Prophè­ on est porté, tant elles diffèrent entre elles, à croire tes, Il le Seigneur entendait toute l'Écritùre Sainte que le Seigneur en fondant son Église a voulu en ou toute la Parole; or, un Pharisien ayant demandé laisser la doctrine ;1 l'arbitre des hommes, ou que (IUel était le grand commandement dans la Loi, du moins il n'en a pas posé les bases en termes tel­ I( Jésus lui dit : Tu aimel'as le SeigneuI' ton Dieu lement clairs, que personne ne pût s'y mépl'endl'e. Il de tout cœur, et de toute ton àme, et de toute ta Cependant il n'en a pas été ainsi; ces bases ont éLé si Il pensée; c'est là le premier et le grand comman­ nettement posées, qu'il faudrait êlt'e aveugle pour ne Il dement; puis le second, semblable à celui-là: Tu pas les y voir; mais l'amour de la domination et l'a­ II aimeras ton prochain comme toi-même, De l'es mour de la propre intelligence réndent aveugle pour Il deux commandements toute la Loi et les p,.o­ le vrai, et donnent de la clairvoyance pour le faux; 1) lJhëtes dépendent. II - Matth. XXU. 36 à 40.­ ct comme ces amours ont commencé à régner parmi En demandant a11 Seigneur quel était le grand com­ queJques Chrétiens dès les premièrs siècles du Chris­ manùement dans la Loi, le Pharisien voulait savoir tianisme, et se sont ensuite généralement répandus, comment il entendait la Loi, et quel était le fonde­ c' est pour cela qu'on a laissé de côté ces bases pour ment de la doctrine qu'il prêchait; 01', le Seigneur en chercher d'autres plus conformes à ces deux pose d'une manière pl'écise l'amoUl' envers Dieu amours. comme pl'emier ct grand commandement; mais afin
  • 6. -8- -9­ que ce commandement soit saisi dans toute son ex­ tes, Il qu'il a employés ici, et qu'on ne retrouve plus tension, il ajoute: (1 Le second, semblable à celui-là: nulle part au sujet d'aucun autre commandement, il Tu aimCl'as ton prochain comme toi -même; ) c'était a déclaré que ce commandement-ci est le même que lui dire: Si tu ne sais pas ce que c'est qu'aimer Dieu, les deux précédents, qui eux-mêmes sont semblables, tu dois savoir ce que c'est qu'aimer ton prochain ct que par conséquent faire aux autres ce que nous comme toi-même; aime donc ton prochain comme voudrions que les autres nous fissent, c'est aimer le toi-même, ce sera aimer Dieu, car le second com­ prochain comme nous-mêmes, et c'est aimer Dieu. mandement est semblable au premier; et il ajoute Toute la doctrine évangélique est donc renfermée encore: De ces deux commandements toute la Loi (1 dans cc commandement : Faire aux autres ce que et les Prophètes dépendent. )) N'était-ce pas dire en nous voudrions que les autres nous fissent; or, c'est termes clairs: L'amour à l'égard du prochain est le ." Ut en d'autres tel'mes l'amour mutuel; car si tous les fondement de toute ma doctrine; c'est la pierre de Chrétiens agissaient ainsi, ils s'aimeraient tous mu­ touche dont vous devez vous sel'vir quand les Écri­ tuellement, et il n'y aurait plus d'antagonisme. Cette tures ont besoin d'être interprétées; toute interpré­ doctrine a été du reste pleinement confirmée par le tation qui se concilie avec cet amour est bonne, et Seigneur dans les dernières exhortations qu'il a toute interprétation qui ne se concilie pas avec lui adressées à ses disciples : « C'est ici mon comman­ est mauvaise; car tout est renfermé dans l'amour il 1) dement, que vous vous aimiez les uns les autres, l'égard du prochain, amour qui lui-même renfel'l11e 1) comme je vous ai aimés. » -Jean, XV. t 2. - Puis, l'amoul' envers Dieu. de nouveau: Ces choses je vous commande, afin que (1 Il restait il expliquer ce que c'est que le prochain, Il vous vous aimiez les uns les au tres, )1 -1 bid. t7 . et le Seigneur l'a enseigné dans la parabole du Sa­ - Et un instant auparavant il leur avait déjà dit: maritain, - Luc, X. 25 il 37, - par sa réponse au « Un commandement nouveau je vous donne, que légiste qui lui avait dit: Et qui est mon prochain? (1 1) 1) vous vous aimiez les uns les autres; à ceci ils COrt­ Le Seig'neur a montré aussi ce que c'est que l'amour 1) naîtront tous que mes disciples vous êtes, si de envers le prochain, lorsqu'il a dit: (1 Toutes les cho­ » l'amour vous avez les uns pour les autres. 1) ­ 1) ses que vous voulez que vous fassent les hommes, XIII. 34, 35. - Est-il besoin de plus de confirma­ » de même aussi, vous, faites-les-leUl'; car c'est là la tians? 1) Loi et les Prophètes. 1) - Matth. VII. t2. - En Les Apôtres, qui avaient très-bien compris que effet, par ces mots: (l Cest là la Loi ct les ProlJhè­ toute la doctrine chrétienne était renfermée dans l'a­
  • 7. - 10­ -lf­ mour mutuel, avaient toujours prêché cet amour tant à tous les yeux son origine divine; cal' l'amour mu­ recommandé par le Seigneur. La tradition rapporte tuel mis en application aurait produit tout l'opposé que .Jean l'Évangéliste, qu'on a surnommé le théolo­ de ce qui existe depuis quinze cents ans, et l'on n'au­ gien, étant dans un âge avancé, ne disait aux fidèles rait pas vu les Chrétiens se faire continuellement une que ces paroles: ( lUes petits enfants, aimez-vous les guerre acharnée non-seulement de peuple à peuple, Il uns les autres; li et que, lorsqu'on lui fit observer mais allssi de ville à ville, de bourgade à bourgade, qu'il répétait toujours la même chose, il répondit: de famille à famille, et d'homme à homme, chacun « C'est le commandement du Seigneur; et si on le mépl'Îsant le prochain, ou n'aimant que soi - même Il garde, il suffit pour qu'on soit sauvé. li Ainsi le dans le prochain. théologien par excellenee résumait toute la science On dira que cet amour mutuel n'a jamais cessé divine dans l'amour mutuel. Oui, toute la science di­ d'êtl'e prêché dans toutes les chaires de la Chrétien­ vine est dans cet amour; aimez, vous saurez; mais té. Cela est vrai; mais en a-t-on fait le fondement aimez réellement, sinon vous resterez dans votre de toute la doctrine? Lui a-t-on tout rapporté? Tous ignorance. Aimer réellement, c'est sentir comme un les dogmes qu'on a l'épandus sont-ils d'accord avec plaisir en soi le plaisir d'autrui; mais sentir son lui? Toutes les vratiques qu'on a recommandées se plaisir dans autrui, ce n'est pas aimer autrui, c'est concilient-elles avec lui? En un mot, l'a-t-on mis s'aimer soi-même. Vouloir pénétrer dans la science au-dessus de tout, comme le seul et unique moyen divine ou faire de la théologie sans aimer réellement, . de salut? Qu'importe donc qu'on l'ait recommandé c'est-à-dire, sans l'amOltl' d'où procède la vraie in­ dans des sermons, si l'on n'a pas su, en prêchant telligence, c'est se plonger dans les ténèbres les plus d'exemple, le faire pénétrer dans les cœurs. épaisses. Voilil pourquoi ce qu'on décore du nom de La doctrine de l'amour mutuel, expressément re­ Théologie dans le monde chrétieJl, n'est qu'un tissu commandée par les Apôtres, subsista pendant les d'incohérences et d'aberrations de l'esprit humain: trois premiers siècles; non pas que tous ceux qui se (1 Ils ont fait éclore des œufs d'aspics, et ils ont disaient Chrétiens fussent alor& dans l'amour mu­ li tissé des toiles d'araignées. Il - Ésaïe, LIX. 5. tuel, car il s'était déjà produit plusieurs hérésies; Maintenant, puisque toute la doctrine chrétienne mais néanmoins la généralité des Chrétiens suivaient est renfermée dans l'amour mutuel, il est facile de la doctrine apostolique, et l'amour mutuel consel'vé voir que si cette doctrine eût été suivie, le Christia­ parmi eux manifestait l'origine divine du Christia­ nisme aurait pl'oduit un état social qui eùt manifesté nisme. Cependant, il est il obsel'vel' qu'alors les Chré­
  • 8. -13 ­ -1.2­ spirituelles dont leurs prédécesseurs avaient eu per­ tiens n'étaient pas enCOl'e constitués en peuples ou ception. Ils ne surent plus ce que c'est que Dieu, ni nations; répandus dans un grand nombre de contrées ce que c'est que le prochain, ni ce que c'est que le soumises pour la plupart à la domination romaine, bien et le vrai, la chari té et la fo i, le ciel et l'enfer, ils avaient presque toujours vécu dans la persécu­ ni ce que c'est que l'âme de l'homme, ni quel est son tion, privés souvent des droits civils et politiques. mode d'existence après la mort. Si les successeurs des premiers Chrétiens les eus­ Ils en étaient déjil arrivés à ce point, - du moins sent imités èn conformant leur vie à l'Évangile, la ceux qui se prétendaient leurs chefs, car ces notions vraie doctrine chrétienne se serait conservée; mais étaient encore perçues par les simples, -lorsque par les diSCUSSions auxquelles ils se livrèrent eurent pour un édit Constantin permit aux Chrétiens l'exercice premier résultat de faire préférer le vrai au bien, ou public de leur religion. Le Christianisme paru t alors la foi à la charité. Dès lors, tout commença à être triomphant, mais ce ne fut qu'à l'extérieur; car interverti, puisqu'on mettait au premier rang ce qui frappé déjà au cœur par les hérésies qui s'étaient mul­ devait être au second, et au second ce qui devait être tipliées, et surtout par les discussions sur la foi, il au premier; de Iii sont nés les hérésies', les schis­ Ile fut plus conservé intérieurement que chez le plus mes, les sectes, et toutes les fausses doctl'ines qui ont petit nombre. L'Arianisme, qui était alors t1'ès-puis­ désolé la Chrétienté jusqu'à nos jours. La Bible, tant sant, faillit même l'étouffer; car s'il eût été victo­ le Nouveau Testament que l'Ancien, devint un arsenal rieux, il n'y aurait plus eu de Chrétiens, même à où chacun alla cherchel' des armes pour soutenir la l'extérieur, dans l'acception propre de ce mot, puis­ doctl'ine qui concordait avec son amour dominant et. que Arius niait la divinité de Jésus-Christ. Cepen­ avec sa propre intelligence, et le passage qui était le dant, après une lUlle longue et acharnée, l'Arianisme plu8 en faveur de cette doctrine en devenait le fon­ fut vaincu, mais la victoire coûta cher au Christianis­ dement. Qu'il en ait été ainsi, on le voit clairement me; en effet, il n'y avait eu jusqu'alors pour les en ce que parmi les milliers ù'hérésies ou de sectes Chrétiens, malgré leurs discussions, qu'un seul sym­ qui ont déchiré le Christianisme, il n'yen a pas une hole, celui des Apôtres; il avait suffi aux premiers seule qui ne se soit appuyée et qui ne s'appuie SUl' Chrétiens, homme simples qui croyaient sans discu­ la Bible. ter; mais pour apaiser les dissensions qui s'élevè­ Du moment où les Chrétiens eurent interverti l'or­ rent au sujet de la doctrine Arienne, le Concile de dre en préfél'an t le vrai au bien, ou la foi il la cha­ Nicée, qui condamna cette doctrine, fit le symbole rité, ils perdirent successivement toutes les notions 2.
  • 9. -14­ qui porte son nom; et peu de temps après, pour -15­ mieux s'opposer à cette doctrine toujours menaçante, Ce dogme de la Tl'Înité Divine en trois Personnes il parut un troisième symbole, qui est connu sous le distinctes fut dès lors adopté par ceux qui dirigèl'ent nom d'Athanase. Ces trois symboles ont subsisté jus­ le Christianisme, et devint la tête (le toute la Théo­ qu'à présent dans les Églises Chrétiennes, malgré les logie; on crut aussi voir cette Trinité des Personnes divergences de ces Églises. Dans les deux premiers dans le ::;ymbole de Nicée, où il est dit seulement: l'unité de Dieu est maintenue, mais dans celui d'A­ Il Je crois en un seul Dieu, le Père; en un seul Sei­ thanase elle n'existe plus, car il est dit: lt Je crois en gneur, Jésus-Christ; et à l'Espl'it Saint; Il et comme Dieu le Père, en Dieu le Fils, et en Dieu l'Esprit alors pour soutenir un tel dogme, on fut obligé d'in­ Saint; Il ainsi en trois Dieux, puisqu'on y trouve ces t.roduire la métaphysique dans la Théologie, toutes mots: Cl Autre est la Personne du Père, autre celle les idées saines furent remplacées par des arguties. du Fils, et autre celle de l'Esprit Saint. )) Il est Tel n'était pas cependant le dogme de la Tl'ÎniLé ajouté, il est vrai, que les trois Personnes Divines de enseigné par le3 Apôtres. Les premiers Chrétiens ne toute éternité ne font néanmoins qu'un seul Dieu; reconnaissaient nullement la Trinité des Personnes; mais quoiqu'on dise de bouche qu'il n'y a qu'un seul ils savaient que le Sauveur ou Rédempteur annoncé Dieu, l'idée de trois Dieux n'en subsiste pas moins par les Prophètes, et attendu sous le nom de Messie, dans l'esprit, puisqu'on donne à chacun d'eux des n'était autre que Jéhovah Lui-lIême, puisque Jého­ attributions différentes. vah avait dit en beaucoup d'endl'oits, et notamment Les Ariens niaient la Divinité de Jésus-Christ, dans Hosée : le Moi Jéhovah ton Dieu, et de Dieu ex­ parce qu'ils ne voyaient pas d'aull'es moyens de con­ 1) cepté Moi tu ne reconnaîtras point; ct DE SAU­ ~ervel' intacte la pal'faite unité de Dieu; et les au­ Il vEun, point d'autre que Moi. Il - XIII. 4. -Et teurs du symbole d'Athanase ont fait trois Personnes dans Ésaïe: Cl Ainsi a dit Jéhovah le Roi d'Israël, et Divines, parce qu'ils ne voyaient pas d'autres moyens )) son RÉDEMPTEUR Jéhovah Sébaoth : Moi le Pre­ de conserver quelque reconnaissance de la Divinité )) miel', et Moi le Dernier; ct, excepté Moi, point de du Seigneur Jésus-Christ; or, ce point étant indis­ Il Dieu. )1 - XLIV. 6. - Ils ne reconnaissaient donc pensable pour que le Christianisme ne fùt pas en Liè­ qu'un seul Dieu dans la Personne du Seigneur Jésus­ rement détruit, la Providence permit que l'erreur Chl'ist, car Lui -lIême, en qui ils cl'oyaient, avait dit: Athanasienne, comme moins pernicieuse, obtint la lt Moi et le Père nous som'mes un. 1) - Jean, X, 30. victoire sur l'erreur Arienne. - Cl Philippe! qui M'a vu, a vu le Père; et comment • Il toi, dis-tu: Montre-nous le Père? li - Jean, XIV,
  • 10. -16- -17­ 9. - C'était du reste le dogme prêché par les pre­ De ce dogme de la Trinité des Personnes Divines mil:rs Disciples; l'Apôtre Jean dit dans sa pl'emière de toute éternité, qui montre combien les auteurs du I~pître : (1 Jésus-Christ est le vrai Dieu et la vie éter­ symbole d'Athanase avaient perdu les vraies notions Il ncHe. Il - V. 20. - Et Paul déclare que cc dans de la Divinité, il en a découlé un autre par lequel Il Jésus-Chl'ist habite corporellement toute la plé­ on attribue à Dieu les passions humaines, en le fai­ Il m'tude de la Divinité. Il - Coloss. II. 9. Il - N'é­ sant même plus cruel que l'homme le plus vindica­ tait-~e pas affirmer que dans le corps ressuscité du tif; et, ce qu'il y a de plus étonnant, quoique ce Seigneur Jésus-Christ il y avait le Trine Divin, et dogme l'épugne à la raison, il s'est néanmoins con­ qu'ainsi le Seigneur était le Vrai Dieu, comme le servé intact dans toute la Chrétienté, et règne encore disait Jean? Et maintenant, éclairés par une nouvelle aujourd'hui d'une manière absolue tant chez les Pro­ dispensation de Vérités Divines, les nouveaux Chl'é­ I~ testants que chez les Catholiques-Romains. Le sens tiens savent que dans le Seigneur il yale Père, le commun cependant dit à tout homme doué de raison Fils et l'Esprit Saint, comme dans chaque homme que Dieu est la Miséricorde même et la Clémence créé à l'image de Dieu il y a la volon té, l'en tende­ même, parce qu'il est l'Amour même et le Bien ment et l'acte qui en résulte; que la Volonté Divine même, et que c'est là ce qui constitue son Essence. ou l'AmOllI' Divin est le Père, CIue l'Entendement Di­ Si donc on n'avait pas, dès l'enfance, été familia1'Ïsé vin ou la Sagesse Divine est le Fils, et que l'Acte qui en quelque sorte avec un tel dogme, pourrait-on, en résulte ou l'Opération Divine est l'Esprit Saint; sans éprouver un sentiment d'indignation, entendre ou bien, que dans le Seigneur l'Ame est le Père, dire que Dieu, qui est notre Père céleste et la Bonté l'Humain Glorifié ou le Corps est le Fils, et l'Action même, selon les expressions de l'Évangile, s'est Îl'­ ou la Providence est l'Esprit Saint. rité contre le genre humain, et l'a destiné tout en­ Que l'on ne dise pas, pour soutenir la Trini té des tier à une damnation éternelle; que longtemps après, Personnes, que ce dogme a été puisé dans la Parole; et par une gràce spéciale, il a engagé son Fils, Dieu cal' il suffirai t de répondre que la Parole dans l'An­ de toute éternité comme Lui, à descendre dans le cien Testament enseigne partout l'Unité de Dieu, et monde, à prendre SUI' lui la damnation qui avait été que si dans le Nouveau Testament il est parlé du Père, décidée, et ainsi il apaiser la colère de son Père; que du Fils et de l'Esprit Saint, cette Trinité concerne ce n'était que par ce moyen que le Père pOUl'rait re­ des attributs différents de la Divinité, ainsi ({u'il garder l'homme avec quelque faveur; que le Fils a vient d'être dit, et non pas des Personnes distinctes, exécuté cette œuvre, de sorte que pl'enant SUl' Lui la 2>1<,
  • 11. -18 - -19 ­ damnation du genre humain il s'est laissé crucifier je ne dis pas entre tous les peuples chrétiens, mais comme malédiction de Dieu; que le Père après l'ac­ seulement chez un peuple, soit dans une de ses pro­ complissement de cette œuvre est devenu propice, ct vinces, soit dans une de ses villes, ou même dans la a, par amour pour son Fils, retiré la damnation, moindre de ses bourgades? Qu'y voit-on? Partout mais seulement de dessus ceux pour lesquels le Fils division ouverte ou secrète, partout antagonisme pa­ intel'céderaiL, la laissant peser tout entière sur les tent ou caché. Sont-ce là les fruits que l'Évangile autres. aurait dfl porter? Que l'on compare l'époque où Par ces deux dogmes principaux de la Théologie nous vivons avec celle où Jéhovah s'est incarné pour on peut juger de l'effet que leur enseignement a dû fonder le Christianisme et sauver les hommes; quelle produire, car toute la doctrine en a découlé. Avec la diffél'ence y trouvera-t-on? La civilisation n'était­ vraie doctrine chrétienne, l'action du Christianisme Il elle pas alors à son apogée, comme on prétend assez sur l'état social aurait été telle, que chez tous les généralement qu'elle y est aujourd'hui? Les repro­ peuples, où le Christianisme depuis le quatrième siè­ ches que les penseUl's d'alors faisaient à cette civi,li­ cle a été admis, les hommes, devenus successive­ sation, les penseurs de nos jours ne les adressent-ils ment de vrais Chrétiens à l'intérieur, auraient con­ pas à la nôtre? En quoi l'homme a-t-il été changé? stitué à l'extérieur un état social conforme ft leur Est-cc que les mauvaises passions que l'Évangile si­ état intérieur, et dès lors l'amour mutuel aurait été gnale, et qu'il est destiné à répl'imer, ne bouillon­ le fondement de toute communion religieuse vérita­ nent pas avec autant de force dans le cœur humain? blement chrétienne. Au contraire, avec la doctrine Il est vrai que les deux civilisations, quoique sembla­ chrétienne pervertie par ces deux dogmes, l'action bles dans le plus grand nombre de points, diffèrent du Christianisme au lieu de s'étendre sur les Chl'é­ aussi en quelques-uns; ce ne sont plus les mêmes tiens en général n'a pu pénétrer que chez quelques mœurs, les mêmes lois civiles, les mêmes institu­ hommes, et alors au lieu de l'amour mutuel s'est éta­ tions politiques; mais si l'homme aujourd'hui est bli dans toute la Chrétienté cet antagonisme qui de en général plus policé extérieurement, en est-il de­ progrès en progrès est parvenu aujourd'hui ft son venu intél'ieurement meilleur? N'a-t-il pas le même comble, et menace d'engloutir la société chrétienne. égoïsme, la même cupidité, la même ardeur de do­ Qu'on ouvre l'histoire depuis Constantin jusqu'à miner? Si donc il y a eu progrès à l'extérieur ou nos jours; y trouvera-t-on une seule époque, ne fùt­ dans l'ordre naturel, ce n'est pas à la religiosité dite elle que d'une année, où l'amour mutuel ait régné, Chrétienne qu'on le doit, car il est prouvé qu'elle a
  • 12. -20- -2f ­ employé toutes ses forces pour comprimer la pensée, a contribué pour beaucoup à l'état social actuel. et la contenir dans des bornes qu'elle croyait infran­ mais nous allons voir qu'elle en est seulement la chissables; mais on le doit au vrai Christianisme, cause secondaire, et non pas la cause principale. car bien qu'il ait été afl'êté dans sa marche et ense­ On crQit généralement que la religion et la philo­ veli sous les langes du Catholicisme-Romain, il y a sophie sont tout à fait antipathiques, et ne sauraient dans ses principes une force latente qui n'a pu être vivre ensemble; c'est là une erreur; l'une traitant étouffée, et qui a produit ces résultats. de choses spirituelles et l'autre de choses naturelles, Ceux qui dil'igent maintenant les diverses commu­ il y a entre elles la même relation qu'entre le spiri­ nions chrétiennes soutiendront que le Christianisme tuel et le naturel; et comme le spirituel ne saurait n'a pas été falsifié, - et cependant chacune de ces exister sans un naturel cOI'respondant, il en résulte communions l'interprète à sa manière et se prétend .' ,) (lue toute religion a nécessairement avec elle une exclusivement Chrétienne; - ils diront que c'est pllilosophie, c'est-à-dire qu'elle a des principes na­ seulement à la philosophie model'l1e qn'on doit attri­ turels qui correspondent à ses principes spirituels. huer l'état social actuel. Cette manière d'expliquer Si la Religion est vl'aie, sa philosophie est vraie; si la chose pourrait être admise, si avant l'irruption de la religion est falsifiée, sa philosophie l'est aussi; de la philosophie moderne, on pouvait montrer un seul même donc qu'il n'y a qu'une seule religion vraie, peuple chrétien qui eût manifesté comme effet le ca­ de même aussi il n'y a qu'une seule philosophie ractèl'e du vrai Christianisme; mais on fouillerait ~ vraie. Tant qu'une religion falsifiée ne ComlJtera dans en vain dans l'histoire, on n'en découvrirait pas un son sein que des croyants aveugles, elle régnera avec seul; il ne s'agit pas ici des Chrétiens qui vivaient sa philosophie sans contestation; mais du moment (lans les premiers siècles; car, nous le répétons, où la foi aveugle cessera d'être universelle, ceux qui avant que Constantin eût admis le Christianisme (lans auront déchiré le bandeau qui leur couvrait les yeux l'Empire, il n'y avait pas encore eu de peuples chré­ se feront des principes philosophiques opposés à la tiens; les Chrétiens formaient alors de simples so­ philosophie de cette religion, et par conséquent op­ ciétés religieuses et non un corps de nation; et, pres­ , posés aussi à ses principes spirituels; de là combat que continuellement persécutés, ils n'avaient par entre cette religion et cette autre philosophie nais­ conséquent aucune action SUl' les lois civiles et poli­ sante, qui, se formant d'elle-même, et ne découlant tiques des pays qu'ils habitaient. pas de la vraie religion, ne sera pas par conséquent Il est vl'3i, cependant, (lue la philosophie moderne la vraie philosophie; mais le combat n'en sera pas
  • 13. -22- -23 ­ . comme de la dégradation spirituelle la plus profonde moins acharné, car l'erreur attaque l'erreur qui lui il ne pouvait être ramené librement à la vraie reli­ est opposée avec autant d'acharnement qu'elle attaque gion qu'au moyen de principes religieux susceptibles la vérité. Toutefois, il est à remarquer que dans toute d'être admis par sa nature déchue, le Seigneur a per­ philosophie erronée, comme dans toute religion fal­ mis qu'il s'établît partout des religions en rapport sifiée, il y a toujours quelques véri tés; mais ces vé­ avec l'état de chaque peuple; et comme toute religion rités entourées de faussetés et d'erreurs perdent leur qui n'est pas la vraie Religion tend à se maintenir efficacité. perpétuellemen tstationnaire, et ne consen tirai t même D'après cela, on voit que, lorsqu'à côté de sa pro­ pas à se transformer en une autre moins impure, car pre philosophie, une religion falsit1ée à laquelle on a ses directeurs tiennent à la conserver intacte pour cru aveuglément laisse se former une philosophie qui jouir des avantages mondains qu'elle leur procure, le :. ne découle pas de ses dogmes, cette religion court Seigneur a permis aussi ces luttes entre chaque reli­ inévitablement à sa perte, et est dans l'impossibilité gion et la philosophie qui naît tôt ou tard malgré la (le recouvrer son autorité; car le combat ne cessera compression exercée sur les esprits; ainsi s'est ma­ que quand les deux adversaires, après nombre de vic­ nifestée et se manifeste encore de nos jours la loi du toires et de défaites alternatives, succomberont tous progrès. Si aujourd'hui le monde entier chancelle deux d'épuisement. La France, surtout depuis un dans ses vieilles croyances, cela ne se rattache-t-il siècle, en offre un exemple frappant; le Catholi­ pas à ce même plan providentiel, qui consiste à con­ cisme-Romain et la Philosophie j;'y font une guerre duire par la liberté spil'Ïtuelle tous les habitants du acllarnée, tantôt ouvertement, tantôt sourdement; et globe à la vraie Religion? Est-ce que les peuples sou­ cette guerre ne cessera que pal' l'anéantissement de mis à l'Islamisme, est-ce que les Indiens, les Chinois, l'un et de l'autre, pour faire place à la Vraie Reli­ les Australiens, et tous les habitants des îles, idolâ­ gion Chrétienne et à la vraie Philosophie. tres ou sauvages, pourraient jamais se délivrer des Ces luttes, plus ou moins longues, qu'on retrouve langes religieux qui les enveloppent, si les nations partout depuis les temps historiques les plus anciens, chrétiennes, aidées des chemins de fer et de la va­ sont le résultat de la liberté spirituelle que le Sei­ peur, ne glissaient pas chez eux avec les denrées gneur a donnée à l'homme en le créant, liberté sans commerciales les idées qui résultent du libre examen? laquelle l'homme aurait été une brute et non un Ainsi se prépare chez tous ces peuples la lutte entre homme. C'est par cette liherté que l'homme est tom­ leurs vieilles religions et une philosophie naissante, bé, et c'est au~si par elle qu'il se relèvera; mais qui périra avec elles, lorsque le temps sera venu.
  • 14. -24- - 2ts­ Quant à la loi du progrès, dont il vient d'être l'able, on doit donc moins s'en prendre aux princi­ parlé, elle ne saurait être mise en doute, quand on pes de la philosophie moderne qu'aux doctrines reli­ connait sa vraie marche. Ce n'est ni en suivant la li­ gieuses des diverses communions chrétiennes; car les gne droite, ni en parcourant lm cercle, que se fait le philosophes en combaLlant l'esclavage spirituel ser­ progrès; c'est en décrivant Ulie spirale; et, de même vaient sans le vouloir, et sans en avoir conscience, le que la spirale, il est indéfini. Cette loi ainsi conçue progrès religieux, puisque le Chl'istianisme ne pou­ est conforme et à l'infinité de Dieu se manifestan t vait entrer dans sa nouvelle période ascendante (Iu'au dans la création par les indéfinis, et à l'histoire de moyen d'une libe-rté spirituelle pleine et entièl'e, tan­ l'humanité qui descend, il est vrai, après avoir mon­ dis que les chefs des diverses communions chrétien­ té, mais qui ne descend que pour remonter plus haut nes, au contraire, en s'opposant de tous leurs efforts chaque fois. C'est d'ailleurs ce qui nous est repré­ à la liberté spirituelle, retardaient cette nouvelle pé­ senté dans la nature par le cours apparent du soleil, • riode du Christianisme. qui, à partir du solstice d'hiver, monte et descend Puisque les croyances religieuses produites par la chaque JOUi', mais pour se trouver chaque lendemain falsification du Christianisme sont la principale cause un peu plus élevé à midi. de l'état social actuel, et puisque le IJhilosophisme a D'après celte loi du progrès, les diverses commu­ été permis par la Providence pour détruire l'escla­ nions chrétiennes, étant visiblement arrivées à la fin vage spirituel, il est bien évident qu'un retour à ces de leurpél'iodde escendante, vont peu à peu faire place croyances religieuses serait impuissant pour sauver à la Vraie Religion Chrétienne; et la philosophie la société; et qu'au lieu de prévenir la catastrophe, moderne, ayant rempli les vues de la Providence en il pourrait au contraire la rendl'e plus imminente; détruisant l'esclavage spirituel, mais étant incapable car la cause persistant, l'effet persiste; et donner de coopérer au rétablissement de l'ordre en raison plus d'activité à la cause, c'est rendre l'effet plus des principes dissolvants qu'elle renferme, va aussi prompt. Et d'ailleurs peut-on espérer que cette im­ elle-même être remplacée peu à peu par la vraie puissance de la Yieille Église Chrétienne cessera, Philosophie, dont les principes découleront des prin­ quand le Catholicisme-Romain se prétend immobile, cipes du vrai Christianisme, qui, loin d'être atténués et veut rester immobile; et quand on voit le Protes­ pal' l'examen de la raison, en recevront au contraire tantisme, variable par sa nature, essayer maintenant une confirmation plus éclatante. de revenir aux principes de ses premiers fondateurs, Si l'état social des peuples chrétiens est si déplo­ afin de se rendre immobile aussi pour éviter le ra­ tionalisme qui le mine? 3.
  • 15. - 26- -27 ­ Mais d'uu côté si un retour à ces croyances reli­ quinze siècles, lorsqu'au contraire cette longue pé­ gieuses est impuissant pour sauver la société, d'un riode de temps a servi à l'accomplissement de ses autre côté la persistance dans le philosophisme ne la vues toujours miséricordieuses. sauverait pas davantage, car le philosophisme ren­ Quand le Christianisme fut fondé, le voile qui cou­ ferme dans l'ordre naturel presque autant d'erreurs vrait les vérités que renferme la Parole ne pouvait (lue le Catholicisme-Romain renferme de faussetés pas encore être en tièremen t levé; les hommes n'é­ dans l'ordre spirituel? et par conséquent ils présen­ taient pas alors en état de contempler certaines vé­ tent l'un et l'autre li peu près alltant de dangel's. Qu'on rités, et si elles leur eussent été présentées sans ne s'appuie donc ni sur l'un ni sur l'autre, et qu'on voile, pas un seul ne les aurait reçues; le Seigneur ne les laisse s'entre-déchirer. Aujourd'hui, en France, fit donc que lever un coin du voile, et en découvrant l'Université est battue en brèche par le Catholicisme­ (~ au monde les vérités qu'il était susceptible de rece­ Romain, qui naguère pliait sous les coups de sa l'i­ voir, il avertit ses disciples que l'Église qu'il instau­ vale; ce n'est point là une victoire, c'est seulement rait alors aurait le sort des Églises précédentes; mais un succès passager; ces succès et ces revers alterna­ qu'à la consommation du siècle, c'est-à-dire, à la (l J) tifs sont permis par le Seigneur, afin que par là ils fin de cette Église, il viendrait (1 dans les nuées du s'arrachent mutuellement leul's oripeaux, et que ciel avec puissance et gloire Jl pour fonder une Église leurs partisans désillusionnés les voient enfin dans qui n'aurait point de fin. C'est cette Église que le toute leur nudité, et en aient honte. Seigneur instaure aujourd'hui en ôtant le voile qui L'unique moyen de sauver l'état social, ce 'Serait couvrait sa Parole. Les Vérités Divines, ces pierres (l de le reconstituer peu à peu par un retour au Vl'ai précieuses, Il maintenant exposées aux yeux des hom­ Christianisme, non pas en remontant le cours des mes, peuvent être contemplées pal' eux, et admises siècles, mais en développant le Christianisme avec la pal' l'intelligence et par la raison; car les connais­ somme des connaissances spirituelles et naturelles sances naturelles aujourd'hui acquises, loin d'être en aujourd'hui acquises. opposition avec les vérités internes de la Parole Di­ Vouloir l'emontel'le cours des siècles, c'est-à-dire, vine, viennent au contraire les confirmer; et plus les reprendre le Christianisme à l'époque où il a com­ sciences feront de pl'ogrès, plus elles fourniront de mencé à être falsifié, ce serait méconnaître les lois moyens confirmatifs, les vérités spirituelles et les de l'Ordre Divin, et accuser <l'imprévoyan.ce la Pro­ vérités naturelles étant liées entre elles comme l'âme vidence Divine, qui aurait ainsi dépensé inutilement et le corps.
  • 16. -28­ -29 ­ Ce n'est pas ici le lieu de prouver que le Seigneur soi, comme on le voit clairement par les petits en-' Jésus-Christ n'est plus avec la "ieille Église Chré­ fants qui, sans aucune exception, rapportent tout à tienne, dont la consommation est accomplie; et qu'il eux; or, l'amour de soi ou l'égoïsme est le mal d'où instaure maintenant sa Nouvelle Église, signifiée dans découlent tous les autres mallX, puisqu'il est l'opposé la Pal'ole par la Nouvelle Jérusalem; toutes les preu­ de l'amour mutuel ou du dévoLÎment, qui est le bien ves qu'on poul'rait désirer se tl'ouvent en abondance d'où découlent tous les autl'es biens. dans les éCl'its théologiques de Swedenborg. Il s'agit Ainsi, la société est mauvaise parce que l'homme seulement de montre!' que cette Nouvelle Église Chré­ est mauvais, et il n'est pas vrai de dire flue l'homme tielJne peut seule sauver la société. est mauvais parce que la société est mauvaise; nous La Société est un être collectif ou un tout, dont les posons ceci en thèse générale d'après ce principe, que hommes sont les parties. Si le tout est mauvais, c'est l'amour mutuel ou le dévoùment est le bien, et que évidemment parce que les parties sont mauvaises; et l'amour de soi ou l'égoïsme est le mal: mais nous ne pour que ce tout devienne bon, il faut nécessaire­ nions pas que la mauvaise ol'ganisation de la société ment que les parties deviennent bonnes. Rendez ne réagisse sur beaucoup d'hommes qui, dans un mi­ bonnes les parties, c'est-à-dire, réformez les hom­ lieu moins mauvais, auraient été moins méchants. Du mes, ct le tout ou l'état social sera bon; mais autre­ reste, il est facile de l'econnaître que l'organisation ment, vous échouerez. Quelques-uns, il est vrai, d'une société est la conséquence de l'état intérieur de prétendent que si l'homme est mauvais, c'est parce ceux qui la composent, at que vouloir réformer la so­ la société mal constituée ne lui permet pas d'être ciété sans qne les individus aient été pl'éalablement bon; et, pour soutenir cette prétention, ils posent réformés, c'est vouloir ce qui est impossible; on en principe que l'homme nait bon, d'où ils concluent pourra, il est vrai, en changer la forme, ainsi que que s'il est mauvais, c'est la mauvaise organisation cela a déjà été fait tant de fois; mais changer la de la société qui le rend tel. Admettre cc principe, forme, ce n'est pas ce que nous entendons ici par ré­ n'est-ce pas nier l'utilité de la Religion? Car si c'est fOI'mer. la mauvaise organisation de la société qui rend Supposons que, dans une de ces révolutions qui l'homme mauvais, il suffit de bien constituer la so­ enthousiasment un peuple entiel', à cet instant su­ ciété pour le rendre bon, et dès lors la religion de­ blime où, ap!'ès la victoire complète, tous les citoyens vient inutile. Alais c'est absolument le contraire: s'oubliant eux-mêmes donnent toutes les preuves d'un L'homme naît mauvais, car il naît avec l'amour de pur dévoûment, supposons, dis-je, qu'un législateur, 8*,
  • 17. -30 - -3i ­ généralement estimé, mettant à profit cet élan géné­ que la Religion qui puisse opérer la réforme inté­ reux, leur p,'ésente une constitution en tous points rieure, et seulement la Vraie Religion Chrétienne, conforme à ce pur dévoûment, et que tous l'accep­ puisque le Christianisme falsifié qui règne depuis tant tent aussitôt avec admiration et amour sans avoir de siècles a complètement échoué dans cette œuvre. aucune arrière-pensée. Cette constitution, si les ci­ La Vieille Église Chrétienne a échoué, parce que toyens en eussen t été dignes, non pas accidentelle­ ]a falsification des dogmes lui a fait perdre les notions ment, mais réellement, c'est~à-dire, s'ils eussent été qu'elle avait reçues concernant Dieu, l'âme de l'hom­ individuellement réfonnés, aurait fait le bonheur de me, et la vie après la mort; et la Nouvelle Église la nation eutière; mais acceptée dans un moment Chrétienne peut seule réformer la société, parce que d'enthousiasme, elle ne sera pas longtemps respec­ possédant ces notions avec les vérités nouvellement tée; et, dès le lendemain, l'enthousiasme n'étant plus dévoilées,' et s'appuyant ainsi sur les vrais dogmes, au même degré, cette œuvre si admirée la veille ne elle peut régénérer l'homme, et par la régénération sera déjà plus vue du même œil. Chacun frappé à son individuelle arriver à la réformation complète de la point de vue des vices de la société, veut et même Société. désire avec ardeur que la société soit réformée; mais Que, dans les diverses communions chrétiennes, en même temps chacun veut rester tel qu'il est, c'est­ les ecclésiastiques qui comprennent l'importance de à-dire, ne pas se réformer lui-même; on voit le mal leurs fonctions, c'est-à-dire, qui veulent avant toutes chez les autres, mais chez soi on ne le voi t pas; ou, ~. choses le salut des âmes et leur propre salut à eux­ si on le voit, on l'atténue. mêmes, veuillent bien fixer leur attention sur ce sim­ L'homme collectif, ou la Société, restera donc ple exposé, et recourir ensuite aux écrits théologi­ mauvais tant que l'amour de soi ou l'égoïsme régnera ques de Swedenborg pour ce qui concerne les dog­ chez l'homme individu; pour remplacer chez l'homme mes de la Nouvelle Église Chrétienne, et les vérités l'amour de soi par l'amour mutuel, les institutions nouvellement dévoilées qui sont aujourd'hui en la pos­ humaines seules sont impuissantes, nous l'avons déjà session de cette Église; il ne s'agit pas de rompre la dit; elles peuvent modifier les mœurs et accélérer la chaine des temps, en renversant l'édifice religieux civilisation, mais rieu de plus. En quoi ont-elles pour en construire un nouveau sur le sable mouvant changé le cœur humain? L'homme est-il au fond des passions humaines; la Révélation est précieuse­ moins égoïste? Il peut à l'extérieur le paraître moins, ment conservée, et c'est sur elle, c'est sur ce roc que mais à l'intérieur il l'est tout autant. Il n'y a donc s'appuie la Nouvelle Église du Seigneur Jésus-Christ,
  • 18. - 32­ -33 ­ Seul et Unique Dieu, en qui est la Divine Trinité. Il faire en matière de religion une abnégation complète ne s'agit pas non plus des fermes extérieures du culte; de votre intelligence? De ce que l'homme ne pourra conservez celles que vous avez tant que vous les croi­ jamais comprendre l'infinité de Dieu, car pour com­ rez utiles au salut des àmes, et qu'elles ne choqueront prendre Dieu dans son infinité il faudrait être Dieu, pas vos collsciences; la forme n'est qu'un vêtement, on ne doit nullement en inférer que la Religion oblige et chacun doit être libre de se vêtir à sa manière; à croire ce qui est mathématiquement impossible; car mais n'altérez plus la substance des choses spiri­ Dieu est le Suprême Géomètre, et toutes les lois de tuelles. Cessez de penser, chacun de votre côté, que son Ordre Divin sont mathématiquement réglées. votre communion seule est l'Église; l'Église n'est pas Croire, ce n'est pas admettre sans comprendre; ici ou là, elle est partout où règne l'amour mutuel croire, c'est voir, voir avec les yeux de l'intelligence basé sur la reconnaissance d'un Dieu. Tous ceux qui les choses qui ne sont pas du ressort de la vue corpo­ fuient les maux comme péchés appartiennent à l'É­ relle. Abandonnez donc le spirituel faux, qui ne peut glise du Seigneur Jésus-Christ, quelle que soit du convenir ni à votre nature ni à votre éducation; adop­ reste la religion dans laquelle ils ont été élevés; car tez le spirituel vrai, propagez-le, et vous verrez alors fuir les maux comme péchés, c'est reconnaître un l'antagonisme disparaître peu à peu pour faire place Dieu et vivre dans l'amour mutuel; si le Seigneur les à l'amour mutuel; et la Société, se reconstituant ainsi rejetait, parce que, n'ayant pas entendu parler de sur des bases solides, sera désormais à l'abri des ré­ Lui, ils ne Le reconnaissent pas, serait-il l'Amour ,.. volutions violentes que vous redoutez. même et la Justice même? Quant à tous les hommes de bonne volonté, nous lem' dirons: Vous voulez sauver la Société, revenez à des idées religieuses vraies, et cessez de vous per­ suader que les vieilles croyances puissent faire autre­ ment qu'elles n'ont fait; ce sont elles qui ont conduit la Société sur les bords de l'abîme, et elles ne sau­ raient l'empêcher d'y tomber. D'ailleurs, habitués qué vous êtes à faire usage de votre raisonnement en chaque chose, pourl'iez-vous jamais rous astreindre à croire sincèrement ce que votre raison repousse, et à
  • 19. CATALOGUE OUVRAGES D'EMMANUEL SWEDENllOHG Traduit& en F,"atlçai. PAR J.·F.-E. tE DOl'S DES GUAl'S. Arcanes Célestes qui sont dans l'Kcrlture Sainte. avec un Index. l'ris. 11 vol. in-S o 121 50 La Vraie Religion Chrétienne, 3 vol. in-12. 15 • La Sagesse Angélique sur le Divin Amour et sur la Divine Sa­ gesse. avec Table analytique & Index. t vol. in-t 2. . . '. 5 " La Sagesse Angélique sur la Divine Providence, avec Table analytique & Index, t vol. in-t2. 5 • Du Ciel & de ses Merveilles, & de l'Enfer, 1 vol. ill-12. 2 • L'Amour Conjugal, 2 vol. in-12 , 8 • Doctrine Céleste, 1 1'01. in-12. . . 4. " Les Quatre Doctrines de la Nouvelle Jérusalem. 5 " Exposition sommaire de la Doctrine, 1 vol. in-12. 1 50 Des Terres dans l'Univel'S. 1 vol. in-12 . 2 " Du Jugement Dernier, 1 vol. in-t2 .. 2 ') ContinuaLion sur le Jugement l1ernier.....1 vol. in-t 2. 1 " Du Commerce de l'Ame & du Corps, 1 vol. in-t2 .. 1 " Appendice à la Vraie Religion ChréLienne, 1 vol. in-1S . 1 50 Exposition sommaire du Sens interne, 1 vol. in·So . 5 • Doctrine de la Charité (extr, des Arcanes Célestes), 1. vol. in·S o. 1 50 Doctrine de la Nouvelle Jérusalem sur la Charité (posthume). 1 • Des Biens de la Charité, t vol. in-So . 1 50 De la Parole & de sa saintelé, 1 vol. in-So . " 15 De la Toute-Présence et de la Toute-Science de Dieu. • 50 Du Cheval Blanc, dont il est parlé dans l'Apocalypse.. 1 " Du Divin Amour (ouvrage posthume), 1 vol. in·S· .. 2 " Doctrine sur Dieu Triun, 1 vol. in-52, avec Table analytique. 2 " Des Représentations et des Correspondances, t vol. in ·52 2 50 L'Apocalypse Révélée. 3 vol. in-t2, , 15 " L'Apocalypse Expliquée, 1 vol. grand in-So. 10 " OUVRAGES CONCERNANT LA NOUVELLE ÉGLffiE PAn ÉD, nlCIIER La Religion du bon Sens. 6 " Mélanges. 2 vol. • 12 "
  • 20. - 36-- PAR l.-F .-E. LE BOYS DES GUAYS Index général des Passages de la Divine Parole cités dans les Prix. Écrits d'Em. Swedenborg, 1 vol. grand in-8". • . . . . 10 » Lettres à un Homme du Monde, ou Système de philosophie religieuse, 11'01. in-12 . . • . . . • . . . . . . . 5 » L'Apocalypse dans son Sens spirituel, d'après l'Apocalypse Ré· vélée & ['Apocalypse Expliquée de Swedenborg, suivie du Sens spirituel du XXIV- Chap. de Matthieu, d'après les Ar- canes Célestes, 1 vol. in-8". . . . . . , . • . . . . 7 50 De la Religion considérée dans son action sur l'état de la société. » 50 PAR J.-F.-E. LE BOYS DES GUAYS & J.-D.-A, HABLÉ Le Nouveau Testament, 1 vol. in-52. , . . . . • . . . 2 50 Scriptura Sacra, seu Verbum Domini. Versio litteralis, duce Em. Swedenborgio, cum Explicalionibus sellsus spirilualis ex Ejusdem operibuscollectis. Pars quarta, Libri prophetici, Tomus 1. Totius opcris volumen VII. Esaias. . . 10 » PAR S.-A. BLANCHET Exposition populaire de la Vraie Religion Chrétienne » 50 Petit Cours de Morale pratique.. . . . . . • . 1 • Abrégé des principaux Points de Doctrine de la Vraie Religion Chrétienne, d'après les Écrits de Swedenborg, par Robert Hindmarsh,1 vol. in-18. • • . . . . . . . . . . . 5» Appel aux Hommes réfléchis, eu faveur des Doctrines de la Nouvelle Jérusalem, par le Rév. S. Noble, 1 vol. in-18 .• 6» La NOftvelle Jérusalem, revue religieuse & philosophique. Collection des sept premières années avec table analytil(Ue et alphabéti- que à la lin du ,- vol. Prix: 42 fI'. - Les vol. VIII & IX. Prix: 9 fI'. OUVRAGES SOUS PRESSE Table analytique & Index des Arcanes Célestes, 3 vol. grand in-8". Les Particularités de la Bible. La continuation de la Scriptura Sacra: Psalmi; Jeremias.