2. Les prostituées dans l’œuvre de Maupassant
Maupassant utilise B de S pour mettre en évidence le thème
de la prostituée, thème récurrent dans ses nouvelles.
Maupassant était fasciné par la beauté, que ce soit la beauté
de la nature ou la beauté des femmes, notamment celle des
prostituées.
Maupassant fréquentait les prostituées (il a contracté la
syphilis, dont il est mort, auprès de l’une d’entre elles).
Elles transgressent les lois morales et sociales ; elles
contrastent avec le reste de la société (bien pensante) qui
les exclut.
Les différents types de prostituées :
La fille entretenue (un amant en titre qui subvient à tous ses
besoins) dans Le Lit 29
La prostituée qui vit confortablement en recevant chez elle
des clients de la bonne société qui la paient. Boule de suif :
« J’avais ma maison pleine de provisions » (L.479-480)
Les « filles de maison » pensionnaires d’une maison close
dans laquelle elles accueillent des notables. L’Ami Patience
La fille de brasserie aux multiples clients imposés par le
patron de l’établissement.
La racoleuse de trottoir à la vie misérable
3. o Elle est voluptueuse, sensuelle, charnue, désirable.
o Maupassant utilise la métaphore de la nourriture pour mettre
en évidence l’apparence physique séduisante et « appétissante »
(L.300) de B de s. Néanmoins, cette description métaphorique
dénigre toute dignité au personnage qui est considéré comme un
produit consommable. (Loiseau suggère par ailleurs de « manger
le plus gras des voyageurs », L.375)
o B de s est « une prostituée », « une honte publique », exemple
de discours rapporté(le narrateur rapporte les paroles d’un
personnage, ici les bourgeoises) qui rabaisse B de s au rang de
marginale rejetée par la société. Cependant, selon le narrateur,
elle a « [des] qualités inappréciables » (L.306) – générosité,
courage, probité (= honnêteté)
o Maupassant a de l’admiration pour son personnage, femme
libre et patriote, « Puis il en est venu pour loger chez moi ; alors
j’ai sauté à la gorge du premier » (L.486-487)
4. Les femmes se sentent supérieures du fait qu’elles sont mariées et
que leur « amour [est] légal » . Elles portent un jugement moral :
elles la méprisent, « l’amour légal le prend toujours de haut avec
son libre confrère » (L.318).
Cependant, leur attitude change. Elles admirent la patriote
bonapartiste, elles « se sentaient, malgré elles, attirées par cette
prostituée pleine de dignité » (L.514-515). En outre, elles font
preuve de « commisération » envers B de s lorsqu’elles découvrent
la proposition indécente faite à B de s par l’officier prussien (L.878-
879).
Cependant, à la fin de la nouvelle, elles participent activement au
complot, ostracisent B de s et lui témoignent un mépris féroce ;
Mme C-L a « un regard de vertu outragée » (L.1260) –dû à la
jalousie? - et Mme Loiseau déclare : « elle pleure sa honte »
(L.1338). Leur réaction cause le désespoir de B de s, qui se sent
alors « noyée dans le mépris de ces gredins honnêtes qui l’avaient
sacrifiée d’abord, rejetée ensuite, comme une chose malpropre et
inutile ».
Comparaison avec Mme C-L : cette jeune et belle bourgeoise trompe
son mari avec des officiers. Elle se comporte comme B de s à la
seule différence qu’elle ne se fait pas payer pour ses faveurs
(« Mme C-L demeurait la consolation des officiers de bonne
famille », L.243-244). Elle est, de toutes les femmes, la plus
méprisable et amorale.
5. Les hommes utilisent les prostituées pour satisfaire
leurs pulsions sexuelles ; d’une certaine manière ils
sont responsables du traitement des prostituées par
l’ensemble de la société.
Les interactions des hommes de la nouvelle avec B de
s illustrent parfaitement bien les attitudes
masculines typiques envers les prostituées. Loiseau
est « émoustillé » (L.313) ; Cornudet essaie de
profiter de la situation et de B de s ; Le comte traite
B de s avec condescendance (« il lui parla de ce ton
familier, paternel, un peu dédaigneux, l’appelant :
‘ma chère enfant’ » (L. 1134-1136). Dans tous les
cas, B de s apparaît comme une femme-objet à
consommer (revoir le paragraphe sur la description
métaphorique de B de s).
6. Les hommes utilisent les prostituées pour satisfaire
leurs pulsions sexuelles ; d’une certaine manière ils
sont responsables du traitement des prostituées par
l’ensemble de la société.
Les interactions des hommes de la nouvelle avec B de
s illustrent parfaitement bien les attitudes
masculines typiques envers les prostituées. Loiseau
est « émoustillé » (L.313) ; Cornudet essaie de
profiter de la situation et de B de s ; Le comte traite
B de s avec condescendance (« il lui parla de ce ton
familier, paternel, un peu dédaigneux, l’appelant :
‘ma chère enfant’ » (L. 1134-1136). Dans tous les
cas, B de s apparaît comme une femme-objet à
consommer (revoir le paragraphe sur la description
métaphorique de B de s).