SlideShare une entreprise Scribd logo
1  sur  35
Télécharger pour lire hors ligne
1
Les signes gravés sur le vase Fuente Magna : recherche d’une parenté entre
sumérien et akkadien d’une part, aymara et quechua d’autre part.
Par Michel Leygues
Docteur en Sciences Sociales
Paris 1 Panthéon-Sorbonne
lemystereduvivant@gmail.com
En Mésopotamie, les locuteurs de deux langues, sumérienne et akkadienne, ont cohabité
pendant plusieurs siècles, ce qui a abouti à une symbiose suméro-akkadienne. Le vocabulaire
akkadien s'est également enrichi d'autres langues, sémitiques ou non, comme le hourrite ou
l'élamite.
À partir d’une analyse des signes présents sur le vase Fuente Magna, le texte présente
l'hypothèse d'une parenté entre les langues aymara et quechua d'une part, et cette symbiose
suméro-akkadienne d'autre part, et ce malgré une grande distance géographique entre la
Mésopotamie et l'Amérique du Sud, et à des périodes historiques très éloignées d'usage de ces
langues.
Il est le plus souvent admis qu'une comparaison entre langues afin de déceler un lien est
d'autant plus pertinente que cette étude prend en compte la syntaxe. Cependant, l'approche
simple choisie ici par l'auteur est de prendre dans le champ sémantique quelques mots qui ne
font pas partie de la vie profane mais qui sont attachés à des symboles de la science sacrée.
L'autorité divine s'y serait maintenue à travers le langage, elle s'y serait affirmée dans la
continuité de la parole. C'est que le mot sacré lui-même contient le dieu. Mal exprimer, c'est
s'opposer aux directives divines, tuer le dieu ou l'ancêtre, manquer de respect à leurs
intercesseurs, et donc risquer la réprobation ou la punition. Exprimer correctement, c'est
solliciter la bienveillance et espérer la récompense. Les langues sont parlées par des humains,
qui vivent avec leurs sentiments religieux et leur vision du monde.
Mots-clés
Fuente Magna, sumérien, akkadien, aymara, quechua, mallkus, Wiracocha, Titicaca,
Tiahuanacu, Saramama, puma, jaguara, kalasasaya, k’akaya, waru waru, taypicala, chucara,
chakana.
Livres
Akkadishes Handwörterbuch, Von Soden, Wiesbaden, Germany.
Manuel d’épigraphie akkadienne, René Labat, Paris, France.
The Assyrian Dictionary, Oriental Institute, Chicago University, USA.
Sumerian Lexicon, John A Halloran, Los Angeles, USA.
2
Durant les années 2000-2006, alors que j’écrivais le livre Le Mystère du Vivant :
Sumer, Akkad, Babel, l’origine des langues, j’avais la conviction que le sumérien
et l’akkadien avait été utilisés en Amérique du sud et du nord, et dans d’autres parties
du monde. Par exemple, il y aurait une parenté avec les langues des Navajos, des
Hopis, des Zunis, des Raramuri, des Nazscas, des Incas (voir liens en fin de ce texte).
Mais il fallait étayer, et il n’y avait pas de confirmation par des éléments
d’archéologie. Je ne savais pas qu’en 1950, à Chua, près du lac Titicaca, un paysan
avait trouvé en creusant dans un champ un vase en pierre, d’environ 1 mètre de
diamètre, gravé de figures anthropomorphes et zoomorphes, ainsi que de signes
cunéiformes pouvant évoquer l’écriture suméro-akkadienne. Ce récipient est
maintenant appelé "Fuente Magna".
Des signes semblent y être inspirés du syllabaire suméro-akkadien. Comment est-il
possible que ce vase contienne des inscriptions d’origine mésopotamienne, près du
lac Titicaca, à 3800 mètres d'altitude ? Quelqu'un a-t-il transporté ce vase jusqu’au
bord de ce lac ? Des navigateurs partis de la région de l'Indonésie actuelle, sont-ils
arrivés en Amérique après avoir traversé l’océan Pacifique avec des pirogues de
haute mer ? Sont-ils partis avec cette écriture, qui aurait été transmise de génération
en génération et d’une île à l’autre du Pacifique avant notre ère ? Il y a des données
qui montrent une progression des humains au cours du temps dans le Pacifique.
Ou Sumériiens et Akkadiens ont-ils voyagé de Mésopotamie en Turquie, en
Egypte, en Méditerranée occidentale, et en Afrique de l’ouest, pour ensuite traverser
l’océan Atlantique jusqu’en Amérique du sud ? Ou encore certains navires ont pu
contourner le cap de Bonne Espérance en Afrique du Sud et entrer dans l'un des
courants qui mènent à travers l'Atlantique jusqu'en Amérique du Sud ?
3
Certains pensent que le récipient Fuente Magna a été fabriquée par des
naviguateurs qui se sont installés en Bolivie vers 2400 à 1800 avant JC, ou un peu
plus tard.
L’authenticité du vase Fuente Magna a été contestée : on a suggéré qu'il s'agissait
d’un canular, une fabrication par un archéologue pour obtenir une reconnaissance
internationale non méritée. Mais la datation du vase Fuente Magna par thermo-
luminescence aurait été faite, attestant de son ancienneté, sans fournir semble-t-il de
période plus précise.
L’écriture cunéiforme sur ce vase peut paraître avoir un tracé incertain. Mais il faut
se souvenir que l’écriture cunéiforme est le système graphique le plus important de
l’antiquité au Proche Orient. L’écriture classique s’y lit horizontalement de gauche à
droite, mais sur les monuments les plus anciens l’écriture y est disposée en bandes
horizontales, et en cases qui se suivent de droite à gauche et se lisent de haut en bas.
L’aspect le plus ancien de ce système est le syllabaire vieil-akkadien, utilisé du règne
de Sargon jusqu’à la 3ème
dynastie d’Ur, durant laquelle les Akkadiens ont adapté à
leur langue l’écriture sumérienne. Au cours du temps il y a eu des altérations de
l’écriture, des phases de stagnation, ou même des régressions. Sur certains
documents, l’écriture est rangée en colonnes, sur d’autres elle semble mal ordonnée,
disposée en tous sens.
L’évolution de cette écriture a été faite séparément par les deux groupes ethniques,
Babyloniens et Assyriens, quoiqu’ils aient eu des échanges nombreux. L’influence
des Babyloniens fut prépondérante. Cette écriture cunéiforme mésopotamienne est
cursive, les signes ne sont pas toujours similaires car chaque scribe à son style
particulier plus ou moins appliqué. Par ailleurs, des dérivations importantes du
syllabaire classique ont été opérées par les Hourrites, il y eu aussi au sud-est de la
Mésopotamie un syllabaire akkado-élamite. Il n’est donc pas surprenant que les
signes gravés sur le vase Fuente Magna puissent paraître en désordre ou
approximatifs.
***
Les tableaux d’évolutions de signes reproduits ci-après sont tirés du Manuel
d’Epigraphie Akkadienne de René Labat, qui montre la double évolution du
syllabaire cunéiforme, en Assyrie et en Babylonie. Depuis sa parution de nombreuses
publications ont beaucoup apporté de connaissances mais le Manuel de Labat est
pratique et il présente l’évolution des signes avec une faible marge d’erreur.
***
Parmi les langues indigènes d’Amérique du sud, l'aymara est la troisième la plus
répandue après le quechua et le guarani. L'aymara est une langue agglutinante,
comme le sumérien.
« Aymara » désigne le peuple Kolla, ou Kulla, de la région du lac Titicaca, et la
langue pratiquée par ce peuple. À l'époque pré-inca, les Aymaras étaient organisés en
4
unités politiques nommées « royaumes », dominées par des seigneurs
nommés Mallkus.
En sumérien, Kulla oriente vers :
. Eme : langue, contenu d’une inscription.
. Min Eme.Sal : discours élogieux, éloquent. Kul-la = Sig 4, še-eb, akkadien = li-bit-t
=libittu; SIG 4-NA 4 libittu : brique, inscription sur brique, et son contenu.
. dieu Kulla est le dieu-brique.
. Eme-Gi 7 : pays de Sumer.
Le terme aymara « Mallku » évoque l’akkadien :
.malku = ma-al-ku, ma-li-ku : roi.
.Nir-Gál maliku : prince, auquel sont associés les idées de ce qui est altier, et
d’aide.
.Ad-Gi4-Gi4 mliku : conseiller (même signe que : prince, secret).
Galga malku : conseiller.
***
Signes gravés sur le vase Fuente Magn
5
Voici l’image inversée de ces signes, qui permet la comparaison avec des signes
mésopotamiens. Six signes y sont identifiés, numérotés de 1 à 6, qui ont une
proximité avec des signes suméro-akkadiens issus plutôt des périodes dites « ancien
babylonien », « moyen babylonien », « néo babylonien », ou « ancien assyrien »,
« moyen assyrien », « néo assyrien » :
Image inversée des signes gravés sur le vase Fuente Magna
6
Recherche de parenté avec le signe 1 de Fuente Magna
Le signe 1 de Fuente Magna pourrait avoir une parenté avec ces signes mésopotamiens, qui
désignent :
. Dingir : déterminatif précédent les noms de divinités. Monde céleste, colère divine, prospérité,
bénédiction.
. AN : dieu Anu, ciel, divinité protectrice, désignation d’étoiles.
. AN-NA annaku : étain, plomb (à relier au nom « Tiawanaku », au plomb et à l’étain qui ont été
exploités dans l’île du Soleil ou autour du lac Titicaca).
. AN-ZA-AM assammu : grand pot, zarbabu : vase.
. protection, maturité de l’épi de céréale.
. šabattu: fête de la pleine lune.
En colonne de gauche figure le pictogramme d’origine, numéroté 1, ce qui signifie qu’il est de la
période sumérienne d’Uruk. Dans les autres colonnes figure l’évolution du signe au cours du temps,
durant les périodes ancien assyrien et ancien babylonien, jusqu’au néo assyrien et néo babylonien.
7
Des signes proches du signe 1 de Fuente Magna sont ici dans la partie supérieure de ce tableau.
Ils désignent :
. MUL kakabbu, kak-kab-bu : étoile, constellation.
. MUL nabtu : briller.
. MUL bibbu : planète, comète.
. MUL-MUL mulmullu : emblème de dieu Marduk.
Les êtres humains s’adressent la nuit aux étoiles qui sont ou représentent les dieux : « attunu
MUL-ME ša mušiti » : « vous, étoiles de la nuit « était un rituel, une incantation a répéter trois
fois. ME exprime la pluralité, le grand nombre, signe proche de celui qui désigne : rite,
prescription, oracle, décision, splendeur, parure, exorcisme.
Dans la partie inférieure du tableau figure les signes qui dépeignent :
. UG uggu : colère.
. Démon de la tempête.
. UG ummu : animal.
De même le signe de nimru : léopard, image de force vitale et de danger, est très voisin. Au
Moyen Orient, le léopard était connu, le puma y était inexistant. Dans les Andes la symbolique du
puma paraît semblable à celle du léopard en Mésopotamie. Dieu Wiracocha est représenté par un
puma sur la porte du soleil de Tiahuanaco (voir : étude du mot puma dans la suite du texte).
Le pictogramme sumérien d’origine de ces signes est numéroté 3 : de la période d’Ur archaîque.
Les lettres ‘A’ et ‘B’ désignent « assyrien » et « babylonien ».
8
Le signe 1 de Fuente Magna est à comparer aux signes qui figurent en partie centrale de ce
tableau. Ils ont pour origine un pictogramme de la période d’Ur archaïque.
En partie supérieure du tableau, les signes expriment la valeur A : l’Un, et dieu Aššur, déesse
Innana, planète Vénus, phénomène atmosphérique, sanctuaire, canal.
En partie centrale du tableau, ligne du pictogramme d’Ur archaïque, les signes désignent HAL
brû : devin, pirištu : secret, décision divine, HAL-HAL-LA : « ouverture », « descente ».
Exemple ; « dàra si.hal.hal.la.ta nam.ta.e.dè » : « le mal de tête est « descendu » chez nous sur terre
depuis le bouquetin des montagnes aux cornes largement déployées… ». Les dieux des montagnes,
ont ainsi « distribué » la maladie, en ont décidé.
Les bouquetins sont familiers des montagnes du Zagros ou de Cappadoce, leur image est depuis
toujours associée à la vie et à la mort, à la puissance fécondante, à l’incarnation du Principe vital,
Ou ils sont porteurs des maux à expier.
En partie inférieure du tableau, le signe désigne la valeur sumérienne MUG (voir ci-après :
Mongulala), et : cordon, fil, étoupe, férule commune.
Le nombre 2 indique que le pictogramme d’origine est de la période sumérienne de Djemdet
Nasr, le nombre 3 indique la période d’Ur archaïque.
9
Le signe 1 de Fuente Magna évoque les signes de la partie centrale de ce tableau, qui ont évolués
à partir d’un pictogramme de la période sumérienne d’Uruk.
Ils désignent :
. MUL kakkabu : constellation, étoile.
. TE eû : s’approcher de, près de (des étoiles, qui étaient beaucoup plus visibles que dans les
plaines de basse altitude).
. TEMEN temennu : terre-plein, terrasse, fondations, document de fondation.
Ils sont voisins des signes qui figurent dans la partie supérieure du tableau, désignant les grains
de malt, les joncs, la forêt, les bosquets, et la déesse Nidaba des grains (voir signe 3).
Le pictogramme d’origine de ces signes à gauhe est mentionné 1 : période sumérienne d’Uruk.
10
Les signes de la partie supérieure de ce tableau désignent UL kakkabu : étoile.
Ceux de la partie centrale les idées de kirru : grand vase, gerseqû : serviteur du temple ou du
palais.
En partie inférieure du tableau : PIRIG-TUR nimru : léopard, démon (voir plus loin le nom
« puma »), NÈ-IRI 11-GAL : force du dieu Nergal.
Sur le vase de Fuente Magna, le signe 1 est représenté deux fois, chaque fois un animal y est
dessiné, adjoint. Pourquoi ces animaux figurent-ils ? Trois hypothèses :
. le dessin représente le puissant puma, vénéré, délégué ou intercesseur des dieux et des étoiles,
comme le léopard était en Mésopotamie.
. il est en rapport à une demande de protection du petit bétail, auprès des dieux.
. il dépeint une sollicitation des dieux pour une bonne chasse d’animaux sauvages tels que la
vigogne ou le guanaco, nommé huanaco dans la région (voir : Tihuanaco).
11
Recherche de parenté avec le signe 2 de Fuente Magna
Ces signes expriment en Mésopotamie les idées de :
. IZ kunšu : épeautre.
En sumérien, ZI… : plante d’altitude, akkadien kinu = knu, rapport à l’idée de planter
correctement, droit. (peut-être le mot kinu désigne-t-il autour du lac Titicaca le quinoa ?).
. Á araru : maudire, arratu : malédiction.
D’autres signes de ce tableau expriment des idées voisines liées aux cultures, aux récoltes :
. GÁN : récolte, champ, plantation.
. abondance, richesse, masabu : corbeille à grains.
. canaux, conduites d’eau nécessaires pour les cultures.
. bâton, sceptre, rameau resplendissant, glorieux, de même signe que ceux des dieux Muati, Hendur,
Ninurta, et à rapprocher du sumérien KN . Le dieu andin « aux bâtons » a peut-être son origine ici.
. Baneš : mesure de capacité et mesure de superficie.
Ce signe 2 de Fuente Magna désigne le souffle, l’action de frapper. Voir signe 3 de Fuente Magna.
Le nombre 3 colonne de gauche signifie que le pictogramme sumérien d’origine est de la période
d’Ur archaïque.
12
Ces signes désignent :
. UR 4 edu : moissonner, récolter.
Les signes du tableau ci-dessous y sont liés :
. DB-DB lapu : lacérer, marquer en creux, comme fait le félin, démon qui est « habillé » de
couleur jaunâtre (tel qu’est le puma, voir ci-après : puma). Le signe voisin SIG 7 urqu exprime
l’idée de ce qui est jaune pâle ou gris-jaune.
13
Un autre signe auquel peut être apparenté le signe 2 de Fuenta Magne est présenté ci-dessous. Il
figure U : « main » ou griffe de dieu, ou son bâton, force vitale, bienfait, confiance, faveur; prière,
lavage, lustration, bénédiction, ablution du prêtre ; et premier élément de plusieurs noms de
maladies nécéssitant l’intervention du prêtre ou devin-guérisseur :
. U : main de dieu, qui est favorable, bienfaiteur, garant.
. premier élément de noms de maladies dues à la « main de dieu ».
. lustration, lavage, bénédiction, prière, ablution, immersion pour adepte.
. force, violence, furie.
14
Recherche de parenté avec le signe 3 de Fuente Magna
. TU aldu : enfanter, TU-TU : dieu Marduk.
. KU 4-RA nrebu : entrée du temple, l KU 4-È rib biti : personne admise dans le temple.
. TU(RA) muru : maladie.
. La flèche rouge indique URU abbu : déluge.
15
. en haut du tableau : déesse Nidaba, qui était la déesse des activités agricoles, des grains et des
récoltes. Elle était aussi déesse de l’écriture.
. GI-TIR : forêt, bosquet.
. NINNI 5 : joncs.(pour la fabrication des huttes).
. dieu TIR-AN-NA, dieu Manzât de l’arc en ciel.
Ce signe qui désigne déesse Nidaba est très voisin de celui qui a été vu au signe 1 et qui désigne les
étoiles, la terrasse, et l’action de s’approcher des constellations ou des étoiles.
16
En partie centrale du tableau les signes correspondent à la valeur sumérienne SAR, déterminatif
suivant le nom des plantes légumineuses :
. exemple : M-SAR : verger.
. Mesure de surface : 1/100 d’iku, soit 35 ca 29.
La déesse des grains et du maïs des Aymara était nommée mamma Sara :
Sumérien ÁR : Totalité, dieu AN-ÁR : dieu primitif, ÁR : dieu Aššur.(lien avec la valeur
TIN : vivre, guérir, TIN-TIR-KI : Babylone).
Le signe figurant en bas de tableau désigne Ubara kidinnu : protection, privilège (voir ci-après :
croix andine).
17
. URI-GAL: dieu Nergal.
. URU 3 : garder, protéger, naru.
. URI 3-GAL : hutte pour lustrations rituelles, urigallu : grand-prêtre, son action de lustration
rituelle, sa hutte, son temple.
. SIS: secret.
. E-MU 5 sgušu : une céréale.
Signe voisin de celui qui désigne la force divine, la protection des troupeaux contre les maladies.
Ce signe désigne déesse Nanna ou Nannaru, déesse de la nouvelle lune lorsqu’il est associé avec
le signe du ciel et des étoiles, étudié plus haut au signe 1, et celui désignant les contrées.
Signe à rapprocher de GANA 2 eqlu : champ, GÁN-BA : récolte, IKU : mesure de surface.
18
Les signes au bas de ce tableau désignent :
. PIRIG-TUR nimru : léopard, démon, colère, animal-attribut.
(Le puma a pu être l’équivalent symbolique du léopard dans les Andes,voir ci-après : puma).
. G aggu : furieux.
. Dieu Nergal, la force, rapport à la Totalité, l’universalité, la puissance.
. Dieu Sumuquan est associé aux animaux, et il est le dieu des nomades..
19
Recherche de parenté avec le signe 4 de Fuente Magna
Ce signe désigne :
. KUR : briller, apparaître, lever d’un astre.
. KUR ekallu : palais.
. KUR-GAL : dieu Enlil.
. SAT-TUG : offrande régulière.
et des plantes médicinales ou de jardin.
Il est aussi le déterminatif précédent les noms de pays et de montagnes.
Le signe est très voisin de celui qui est le déterminatif précédent les noms de graines, et que voici :
20
Ce signe désigne E : déterminatif qui précède les noms de graines, semences, en particulier celle
de l’orge.
Les idées de moisson, d’obéissance à déesse Nisaba, déesse des grains, pour qu’elle soit
bienveillante.
21
Recherche de parenté avec le signe 5 de Fuente Magna
Ce signe désigne TAB-BA : compagnon, association, taputaki : solidarité, amitié.
AB : père, AB-BA : ancien, AB : ouverture de È-GAL : temple, maison du dieu.
Le signe peut-être comparé aux signes issus du sumérien désignant :
. KU : jeter, fonder,
. D : demeure, fondement,
. KU-NU : s’approcher,
Et expriment la ligature pour 60, šuššu = 60 = 1, extension dans le système sumérien 60 x 60 =
3600 = Totalité).
22
Recherche de parenté avec le signe 6 de Fuente Magna
Le signe 6 de Fuente Magna oriente vers l’akkadien IA 3 šamnu : ‘graisse’ qui est en surface de
l’eau, ne se mélange pas à elle, huile, onction, versement d’une huile parfumée sur une personne qui
est sanctifiée, symbole de l’éléction divine, de l’esprit divin.. (Voir plus loin : Wiracocha).
Ce signe qui désigne IÀ šamnu est inspiré du signe présenté ci-dessous qui désigne DÙ bnû : le
Créateur, DÙ kalû : Totalité.
Signe qui désigne en akkadien DÙ bnû : créateur, parole divine, commande, rituel.
23
Sur ce tableau sont présentés les signes qui expriment NU-DINGIR : dieu hostile, NU-KI : terre
étrangère, NU : humain, confier, statue, figurine.
Ce signe a une physionomie qui renvoie aux signes qui désignent les étoiles (voir signe 1),
***
La comparaison entre les signes présents sur le vase de Fuente Magna et les signes de la symbiose
suméro-akkadienne apporte du crédit à la défense de l’hypothèse d’une parenté.
Les êtres humains vulnérables qui vivaient autour du lac Titicaca s’étaient aperçus qu’à cette
altitude les étoiles étaient nettement plus visibles et plus nombreuses, qu’ils pouvaient s’approcher et
vivre plus près des dieux. Face à la détresse, ils faisaient des offrandes sur des dalles naturelles,
construisaient des autels et des temples pour y faire des sacrifices. Des dons étaient aussi déposés à
l’intention du dieu créateur venu des profondeurs du lac, de l’inframonde. Le puma puissant y était
vénéré, bienfaiteur il avait aussi la réputation de punir les coupables.
Des cérémonies, des prières apaisantes étaient destinées aux dieux pour obtenir de bonnes récoltes,
protéger le bétail, se prémunir contre les maladies, avoir une bonne fécondité, faire de bonnes chasses
en montagne.
24
Mots-clés :
-Wiracocha :
Le dieu Wiracocha, ou Huiracocha, est le dieu créateur au sommet du panthéon inca. La légende rapporte
qu’il serait « écume », émanation de l’inframonde, ou du monde primordial, né des profondeurs du lac
Titicaca.
En quechua :
. wira, wila : écume, tissu d’espaces creux, subversion de la substance fondamentale, structure instable
née du fondement originel, de l’essentiel, émanation divine.
Sumérien :
. IA 3 : graisse, huile ; akkadien šamnu. (Voir signe 6 de Fuente Magna).
. IA 3 est l’extension du signe sumérien DÙ : le Créateur, le Tout. (voir signe 6 du vase Fuente
Magna).
. I : vénérer, se lamenter, exalter, laudes (voir ci-après valeur Kun, Kontiti).
. qucha : qui sort de la mer, du lac.
. Sumérien KUŠU 2 : être amphibie :
assimilable à l’Homme-poisson et métaphore de l’Homme primordial.
. KU 6 : doux, « gras ».
Le nom du dieu Wiracocha a probablement pour origine l’aymara « wila quta » : wila : « sang », quta : lac.
Des offrandes étaient faites sur un éperon rocheux au fond du lac Titicaca.
Sumérien :
. KU : fondement (voir signe 5 de Fuente Magna),
Lien avec l’akkadien : šuššu = 60 = 1 ( voir sussuarana des Tupi mentionné plus loin).
. KUT : décision divine, trancher, juger.
L’épithète attribué à Wiracocha, ou Wilaquta, dieu créateur pré-inca, était Kontiti, ou Kuntiki, ou « tiksi » :
« tiki », « titi »:
. aymara titi : puma ; tiksi : origine et fin de toutes choses.
. akkadien :
. tiki : Totalité, force vitale, le même signe désigne l’épine dorsale, la nuque (rapport avec
l’éperon rocheux au fond du lac où était donné l’offrande ?). Tiki est de même signe que :
. bm = pum, action de lacérer. (voir signe 2 de Fuente Magna) et le mot « écume ».
. kiru : trésor, de même signe que huile, graisse, onction, consécration par le dieu ( voir
signe 6 de Fuente Magna).
. kiu : sanctuaire.
. « kon » ou « kun » oriente vers l’akkadien :
. kun, ku : fondement, profondeur (voir signe 5 de Fuente Magna).
. kn : dieu Ninurta, dieu Muati, souffle, resplendissant, glorieux, sceptre, frapper. (voir signe 2 de
Fuente Magna).
. kun 4 : vénérer, exalter, se lamenter, prêtre lamentateur, dalle de pierre lieu sacré,
. kun 7 : libation.
. kun 8 : sacrifice de bête à offrande, de petit bétail.
-Titicaca :
En aymara :
.titi : puma, force vitale, plomb.
.kaka : gris ; montagne, pierre.
.titiq’aq’a, titi Kkar-ka : puma couleur du plomb, grisâtre, idée fondée sur une pierre de l’île du Soleil sur le
lac. Puma de pierre, colline du puma, pierre grise (le pelage du puma est jaune-gris).
En akkadien :
. tí, té : même signe que la Totalité, dieu Aššur, nombre 3600 en système sumérien = l’Un.
25
. ti : Ti-Amat est déesse de la mer, tigid : coupe, bol, vivre, guérir.
. ti 4 : dieu Ninurta, jugement, sentence.
. ti 5 : dieu Aššur, déesse Innana, disque solaire, trône royal, (voir signe 1 de Fuente Magna)
. ti 6 : Totalité, seigneur, idée de mort. Sumérien ti 4,5,6 : pleurer, crier.
. te : terre-plein, lieu de fondation, où s’approcher du divin, des étoiles ou des constellations. (voir signe 1 de
Fuente Magna)
. tè : prêtre lustrateur.
. te 4 : allumer, feu.
. te 5 : fondement, siège, demeure de l’Un, du Tout.(voir signe 5 de Fuente Magna).
. te 6 : bac, récipient, réciter, prince-vicaire.
. te 5 : constellation Regulus ( dans le ciel de Mésopotamie, une constellation du ciel de l’hémisphère sud lui
aurait été substituée ?) .
. kak : étoile, constellation (voir signe 1 de Fuente Magna).
. kak, qaq : le Tout, la création, faire un rituel.
. kák : fondement, demeure. (voir signe 5 de Fuenet Magna).
Selon le chercheur Bertonio, Titicaca est une corruption de Thakhsi Cala : la « pierre fondamentale » :
. cala : pierre, rocher.
. thakhsi : fondation, principe fondamental.
En akkadien :
.takassu : bloc de pierre non taillé, brut ; sumérien Dag-Gaz : bloc de pierre, Ták-kàs-si : dalle.
. tág : demeure, chambre, salle, cloître.
-K’akaya :
Désigne en aymara une offrande. Le peuple pensait que tout le lac Titicaca était sacré, pas seulement la
légendaire île du Soleil. En particulier des offrandes, figurines anthropomorphes ou lamas en or, étaient
faites sur un récif isolé au fond du lac, à plusieurs kilomètres de l’île du Soleil. Des pratiques rituelles y
étaient exercées, sacrifices de lamas, dons d’or, de céramiques, de coquillages trouvés sur les rivages de
l’océan Pacifique.
En akkadien :
. kák : voir ci-dessus, fondement, demeure. Dieu Marduk, dieu amaš du soleil.
. kakkabu : étoile. (voir signe 1 de Fuente Magna).
. diquaru : bol ou vase de pierre avec fond arrondi : di-qà-ru NA 4, al-ga-mi-su, sumérien Dug-Utl-Na 4.
Selon le chercheur Diego de Alcobasa, le lac Titicaca était nommé Chukibitu, ou Chukuitu.
En akkadien (g = k):
. šug, šuginû : offrande quotidienne, nourriture rituelle, droits du temple
Su-gi-na = b-it šu-gi-ni-e (voir signe 2 de Fuente Magna).
. ug-Gi šugtu : une prêtresse, bienfaitrice, favorable.
. ug-Inanna : offrande à la déesse Innana. (voir : chucara).
. Sukuttu : šu-ku-ut-tu, šu-ku-ut-ti : bijoux de la déesse, de la princesse.
En akkadien, le signe voisin désigne ce qui est pur, saint, sage, ce qui est interdit, tabou ; et l’inspection
des canaux, une activité sacrée. (voir : chucara).
Le signe akkadien évoque le signe 6 du vase Fuente Magna.
-Waru waru :
Désignait autour du lac Titicaca l’inspection et l’entretien des canaux. Cétait une activité sacrée, condition du
bon acheminement de l’eau et de bonnes récoltes.
En akkadien, warû, ou wa’aru : guider en toute sécurité, conduire, envoyer.
-Taypicala :
Selon le jésuite Cobo, c’est le nom d’une « pierre centrale », taypi signifie « centre », cala : pierre.
En akkadien :
. uppu : tablette d’argile, inscriptions.
. tepu : te-te 4-ep-pi : être attaché à, devenir « fusionné », « unifié ».
. kala : précieux, premier, dieu Kal-Kala : dieu des briques, des constructions en brique.
. kalá : en profondeur, puits.
. kál : prince, chef .
. klu : Tout, créer, bâtir. (voir signe 6 de Fuente Magna et ; kalasasaya).
26
-Chucara : ce terme natif a le sens de « maison du Soleil ».
En akkadien :
. šuk, šu-ku kurummatu : offrande alimentaire
Le signe renvoie aux idées de :
. prospérité, faveur, purification
. ce qui est pur, saint, sage, et gateau sacrificiel.
. SUK-KU parakku : sanctuaire.
-Chakana est le nom de la croix andine :
En akkadien, šakanu, ša-ak-na, ša-kà-na : porter une amulette autour du cou, placer quelque chose avec
une intention particulière, pour obtenir bonne fortune, abondance, sagesse.
La croix andine est à comparer par sa forme à la croix sumérienne gg, dont les 4 branches sont formées
de la valeur Ubara, et qui apporte en akkadien Ubara kidinnu : aide, privilège, protection . Ubāru :est l’empire des
morts, et nak rāku : ennemi, opposé, adversaire : (voir signe 3 du vase Fuente Magna)
Sumérien GUG : pur, clair. Le signe est voisin de celui de UG 5 mâtu : mourir, UG 5 nêru : tuer, dont voici à
gauche le pictogramme sumérien d’origine, et à droite l’évolution à l’époque du sumérien classique :
Cette forme de croix est familière chez les Toradjas de Bornéo, sous le nom de pa’doti, familière aussi chez
les Navajos, et Hopis en Amérique du nord.
-Kalasasaya :
Á Tihuanaku, la cour principale du temple était nommé Kalasasaya.
En akkadien :
. kla : le Tout, kal : puissant, dignitaire.
. šasû, ša-sa-a : appeler, invoquer, inviter à, déclarer ; ša-as-a : s’adresser à quelqu’un avec insistance, ša-
ása : annoncer, proclamer.
27
Èléments contextuels pouvant aider à la recherche d’une parenté
Au Pérou, le dialecte huallaga était utilisé par les habitants de la région de Huanuco. Les linguistes le
nomment « quechua I », ou « dialecte central ». Huanuco est à rapprocher de l’akkadien u’a et de anāku ù
kati /a : coopérer avec, collaborer ; annaku nu-uk = nuku réfère à mû : eau, ordre, qui est à l’origine des
choses ; an-na, NAGGA, annaku : l’étain, « pierre »+« ciel », dont on sait qu’il y a des gisements dans la
région du lac Titicaca ; AN-NA : homme au fond du ciel, du vase, comme est dàr : dieu DÀRA des
profondeurs, en sumérien d’ARALA: l’inframonde. Annaku a aussi désigné le plomb, dont on dit qu’il était
exploité dans l’île du Soleil.
Huanuco semble avoir été un lieu où on collabore entre pairs, entre humains dans l’union au Principe :
TIL.
Tiwanaku, ou Tiahuanaco était un site important en bordure du lac Titicaca, partir de 100 de notre ère.
Sur les bords, on y raconte des légendes d’êtres qui auraient atterri sur l’île du Soleil, au centre du lac. Cette
île est nommée Suriki, nom à rapprocher de l’akkadien šurrû : commencement, TAB urrupu : purifier,
même signe que : ce qui se divise, se sépare, se dédouble en jumeaux, dans le creuset :
et à l’akkadien šùr : lumière, GIŠ-ŠIR : dieu-soleil ŠAMAŠ :
On peut penser que le nom de Tiahuanuco est formé du sumérien til 3 : vivre, vie, de l’akkadien tilla
(w)anāku ; en akkadien, tillatu = erén-illat-lá, erén-da-lá : assistance, secours, être solidaires, groupés pour
une expédition, un combat. Et tilla est à l’époque d’Uruk le nom donné au pays d’Akkad : kur URI ki (-RA )
akkadû, dont l’origine pictographique est :
Il serait intéressant de rechercher dans l’architecture, dans les tenues vestimentaires ou dans les œuvres
d’art d’Amérique, du Nouveau Mexique à la Bolivie et au Chili, une forme voisine de ce pictogramme qui
dépeint le pays d’Akkad.
Le terme quechua huallaga est à rapprocher de l’akkadien allaku : voyageur, marche agile ( g = k ). Il
peut y avoir un lien avec les termes quechua : huahuacu, huahua, wawa : petit, enfant ; et awlla : hurlement,
qui suggèrent le sumérien HUL : démon, hostile, HULU : trembler, être terrifié ; l’akkadien : ’u’a, hū’a :
oiseau de nuit, évoquant l’origine de l’anglais owl et de l’allemand eulen : hibou ; de l’anglais howl : hurler.
Le quechua awlla pourrait référer à l’akkadien awīlu : homme, personne, sens qui oriente vers l’idée de Celui
qui est en l’homme, qui selon les Sumériens hurle plaintivement comme le hibou, et qui est petit comme un
embryon ou un enfant. Des vases quechua représentent une tête de hibou. Les termes quechua huanuco et
huahuacu sont à comparer à l’akkadien TÌL-LA : le Vivant, l’Éternel, TI-KU 5 : le dieu Juge, ti = dig 2 ir :
déité, kur 5 : qui tranche ; TI 5 : l’Un en sa forme jumelle. Et ils sont à comparer à l’akkadien :
. âqu II : uaqu = ge 4 : aller, marcher, terme qui est en rapport dans la mythologie akkadienne avec le
géant Huwawa, immense, colossal, effrayant, et en même temps infime, nain, écrasé, ou uwa : petit et
dissimulé en l’homme.
. âqu I : confondre l’un en l’autre, comme deux liquides. âqu I : ce qui est « amer », comme la « pierre
d’amertume ». Ou encore : fusion des mondes souterrain et de surface : des opposés, de ( an-til 4-an )
TILLÁ : mur extérieur, et ( an-na ) NAGGA anāku : berger ou « pierre », qui est « au fond ». Voici les
pictogrammes sumériens d’origine :
28
comme zá NA (-RÚ-A) narû : une stèle. RÚ : créature enfoncée, immobile, émanation de TI 5 : l’Un, TI 6 :
le Tout. RÚ : qui perfore la matière, flèche et verrou, clé et javelot, TI : côte ou membrure, sur le côté de
l’homme comme est la côte d’Adam, et liée à l’étoile Sirius familière des Sumériens :
. anāku = na 4-AN-NA : la pierre de ciel :
. anāku = ám-U = IŠTAR : la déesse qui aime, qui est dans l’abîme ou le sanctuaire, dans le point, la
caverne ; le trou de matière :
qui est en tíl : la montagne sacrée, exprimée comme apposition en akkadien : « Je », « Moi, Dieu » déesse
IŠTAR, MÀ-E anāku : l’Archaïque :
qui est kanāku : scellée dans la matière.
. anāku = ME-NU-MÈN : « Je » divin :
Le Verbe, Celui qui décide, le « Sans forme qui prend forme », l’écume du monde, qui se tient là, immobile
et en mouvement. « A-na-ku Dingir » : Je suis Dingir. Sumérien : ti-en. Et au bord du lac Titicaca, à
Tiawanaku, le puma divin qui représente la force vitale est nommé « Ti-Ti », soit « Je suis Titi ».
Celui qui est NA 5, ou dieu ARA aux deux faces :
En pays nazca, le huaca est le lieu sacré, qui évoque le sumérien akà : faire, cultiver ; aka 3 : toison ; NA
est l’Homme primordial, TÌL (-LA) : le Vivant :
29
. NAGGA = an-na, présent et éternel dans les profondeurs de l’être humain ; en akkadien, dans le ciel
tillá ; qui est tílla : le Père :
. ti 5 : qui appelle, cri, se plaint.
. tíl 7 : qui « s’écoule » dans la matière comme la sève de ú kanaktu : l’opoponax
et symbole de TÁLA : sagesse.
. ta-il : qui est dans et hors du temps :
. ta 6 : qui se manifeste en sa forme androgyne, qui est tallu : couple dans le vase :
. depuis NAK-KUD-MAH butuqtu : la rupture des digues et l’inondation, citée dans les textes historico-
mythiques de Mésopotamie aussi bien que dans le mythe fondateur des Indiens qui vivent sur le bord du lac
Titicaca. À Sumer, c’est la plante aquatique NAGA marine, qu’il faut aller chercher dans l’abîme des flots
TI-AMAT :
comme celles qui étaient utilisées par NAGA-TU 16 ramku : le prêtre lustrateur, telle que NAGA uūlu :
plante alcaloïde ayant des propriétés thérapeutiques, ou NAGA-SI uūlu qarnānu : salicorne, une
chénopodiacée des marais salants dont on extrait de la soude. Ces plantes étaient utilisées par les prêtres
sumériens et akkadiens : ( šu-naga ) TU 5 ramāku : plonger, baigner, rimku : lavage, ablution. Les
pictogrammes sumériens d’origine sont :
Des purifications accompagnées d’applications de pommades aromatiques et de parfums extraits de plantes.
La tradition évoquée autour du lac Titicaca en Bolivie, et les noms de sites semblent avoir pour origine
des valeurs suméro-akkadiennes. On pourrait voir aussi un lien entre les dieux mésopotamiens ANNUNAKI
et le terme (A) NAZ (A) CA désignant les dessins des constellations sur le sol que les Indiens Nascas
d’Amérique du sud suivaient en pèlerinage. En akkadien, ( an-na ) NAGGA anâku : ce qui est dense et qui
30
est au fond, comme le plomb ; ìlu : pur, élevé ; zá NA : la stèle, qui suggère les kudurru ou bornes-frontières
des Nazcas :
NA-KAD : le berger, celui ou ce « quelqu’un » qui est « la roche de fond » ou « sous elle » : l’archétype de
l’Homme.
En Mésopotamie, dieu ŠÚ : dieu MARDUK. ŠÚ : être sombre, totalité, univers, trembler.
Un univers qui naît lorsque Un devient deux : BANMIN sitti sâti, dont le signe néo-assyrien est le même
que PA âru : rameau, SÌG maâsu : frapper, giš GIDRI : bâton, sceptre, dieu HENDUR, autre nom du dieu
IŠUM ; HAD-È šûpû : resplendissant, glorieux, - futur HADÈS l'Invisible qui règne sur les Enfers, dieu
lointain de l'abondance ; dieu MUATI : le dieu NÀ ou NABÛ de l’écriture.
En sumérien pictographique, ces valeurs étaient ainsi figurées :
En bas : source de BANMIN, deux. En haut : source de PA, rameau ; SÌG, frapper ; GIDRI, bâton ; HAD-È,
resplendissant, glorieux. Dieu IŠUM, exprimé par deux éléments séparés et parallèles, reliés au cours de l'évolution
du signe par une attache. En bas du tableau, mesure de capacité : BANMIN = 2 sutu.
Un univers associé aux idées de frapper, bâton, rameau, gloire, et au symbole de la dualité, exprimé
ailleurs par le jumeau. MÍN signifie « deux » :
Sources de MÌN, MAN, deux, autre, atteindre ; dieu UTÙ, BUZUR, secret, dieu-soleil ŠAMAŠ, roi
comme dieu ŠAMAŠ, la fleur épanouie qui sauve, dans le roc, nommée « le soleil qui protège », celui que le
jumeau Enkidu évoque à Gilgamesh lorsque celui-ci raconte son rêve de l’abîme au fond de la montagne ; ú
MAN-DU ou IM-MA-DU suadu : arbuste aromatique, qui suggère le parfum du paradis. MÌN a le même
signe néo-assyrien que BUZÚR puzru : secret. BANÛ est : créer, BÁN : procréer. La fleur découverte en
songe par Gilgamesh dans la fissure d'un rocher est ouverte dans sa psyché. Elle est en lui l’union du duo
Gilgamesh-Enkidu, qui rappelle la substitution analogique du « miel sous le roc » des Védas indiens, et
ailleurs celle de l’or liquide.
***
31
Eléments sur le puma et les félins
Le félin célèbre en Amérique est le jaguara, ou yawara, mot tupi qui est à mettre en rapport avec les
termes sumériens É-ZAG-GAR-RA : sanctuaire, cadeau offert au dieu ou à son représentant en
dédommagement pour une action non convenable ou pour conjurer.
. É : monde souterrain, temple, sanctuaire, cadeau offert au dieu ou à son représentant, par précaution ou en
dédommagement.
. ZAG : sanctuaire, limites; monde souterrain, akkadien ZAG, SÌG maasu : frapper, ziktu : piqûre.
. ZAG-MÍ : louanges, laudes.
. ZAG-TIL-LA : Totalité ; force, qui est aux environs de, « à côté de » comme un animal en brousse est dans
le sanctuaire de la nature ou de la forêt. La force présente dans le sanctuaire ; là on est au bord du monde, ou
du lieu souterrain le plus sacré ( au Mexique le jaguar est maître du monde souterrain ).
En akkadien, zagga est de même signe que IA 3 šamnu (voir signe 6 du vase Fuente Magna, et : Wiracocha)
. GAR : préposé, placé là, qui prend la forme du dieu, en a l’apparence, en est la manifestation ; GAR 4 : qui
est fort, qui bondit, qui ravit, qui emporte et tue Le pictogramme sumérien d’origine est :
Le tupi yawara pourrait être dérivé de l’akkadien ia : fils du Père, qui est war : « aux abords », appelé ou
nommé pendant wa’aru : oracle, ordre.
Le Pytujary était pour les Tupi Guarani le jaguar maître des ténèbres. Le terme paraît proche de
l’akkadien pit et ’u 4 et de la valeur É bîtu : demeure profonde, souterraine, dont le pictogramme sumérien
d’origine est :
et de pít, de même signe que : enfers, lieu d’en bas, mort, ténèbres, profondeur :
Lien avec ar : qui pulvérise ; et avec HUŠ : en colère, qui montre les dents, déchire, dont le pictogramme
sumérien est éloquent :
. GARA 3,4 : oracle, décision divine ou du prêtre.. AZAG : tabou.
Le mot couguar, qui désigne le puma jaune, a pour origine le mot tupi sussu arana, dérivé en portugais :
cucu arana.
Susu arana évoque la racine akkadienne a'rn, et arnu = ar-nu-u-a : péché, dette ; aranu II : commettre
une faute ; réfère à annu II = ar-nu : comportement mauvais, inopportun par rapport aux commandements
religieux, offense au dieu, crime contre le roi.
32
Arnu est de même signe que barû : devin, aruspice ( qui examine les entrailles en vue de formuler des
présages ), bâru I : saisir, attraper ( comme attraper une proie ) ; que bārūtu : divination, šiptu : incantation,
saknu : préposé, šarrutu : royauté ( de šarru : roi ).
En sumérien, ÀRA, ARA 3 : dévaster, pulvériser, broyer comme fait dieu ARA ; c’est aussi en akkadien
Celui qui ARA 4 : apparaît, flamboyant comme šamšu : le soleil et qui šašu : crie. Celui qu’en sumérien ara
2 : on prie, glorifie
uššu désigne en akkadien 60 = 1, - dieu 60 est dieu Anu -, des dieux Annunaki, des plaintes qui leur
sont adressées, de même signe que l'idée du Tout, de Dieu ( aux représentants nombreux, dont les félins,
animaux-attributs du dieu pour leur puissance ). Sussu II réfère à bâru I : saisir, attraper, réfère à mahasu :
battre, donner des coups, tuer.
Ce qui « tue », c’est Celui qui suš : habite le fondement. Celui qui šuš-šuš : jette à terre, šu 4 : détruit,
emporte, šùš-su : dévaste, šuš 4 : égorge ou déchiquète comme avec šaššaru : une scie. C’est le dieu, la part
divine, šušana, šuššanu : le tiers manquant dans la mythologie sumérienne à Gilgamesh pour être dieu.
En akkadien, šūši = šuššu II : Totalité, - exprimée par les valeurs numériques 60 = 1 dans le système
numérique sumérien à base 60 -, se manifeste en saisissant, battant : šuššu II réfère à bâru I : saisir, maāu :
attraper, battre ; et réfère à šiddu II et pilakku I = bala : fuseau, pivot ( où se retrouvent le groupe bala et
l’idée de pivot ou fuseau ( pièce de la quenouille ). Les symboles du fuseau, et du balam, - en pays
d’Akkad « celui qui emporte » et en pays maya « prédateur caché » -.
L'expression annu sussu figure dans les textes akkadiens. Elle exprime l'idée de quelqu'un qui est accablé,
qui subit un châtiment pour avoir été coupable, avoir commis une faute.
Puisque aranu II et annu II sont synonymes : faute, péché, et que sussu exprime l'idée de force divine, de
Celui qui saisit et punit, susuarana le jaguar n'est-il pas celui qui selon l'akkadien sussu ar-nu : fait subir le
châtiment?
Quant au mot puma : la racine pum renvoie à l'akkadien būm : lacérer, et pum : vénérer, idée dépeinte par
un signe très voisin de celui de ARA 9 : rugir. Il renvoie aussi à bum : secret, et à pamu : cri, appel à dieu. La
valeur idéographique correspondante : SIG 7, est aussi celle de la couleur jaune pâle, gris jaune pâle, la
couleur des yeux du puma ou du jaguar, et celle de la fourrure du puma des zones arides. Le même signe
désigne l’idée de vivre, créer, habiter.
L’île du Soleil située sur le lac Titicaca était nommée Titi Kar’ka : le « roc du puma », ou « le puma de
pierre », ou « la montagne puma » en aymara, Kaká : gris jaune, rocher, montagne. On peut y voir le
sumérien Kar ou Gar : forme, aspect physique, et : placé là, gouverneur, ou encore : amasser.
Elle était aussi nommée Titi Jaya, pour Titi : puma, et Jaya : pierre, en référence à une légende où des
pumas noyés y auraient été transformés en statues de pierre. Ti-Ti suggère Di.til.la : sentence judiciaire,
verdict final, en akkadien ditillû.
Avant d’être l’île du Soleil, cette île était nommée île Tiawanaku : la « colline du plomb », puisqu’on y
exploitait paraît-il le plomb et/ou l’étain, ce qui est à rapprocher de l’akkadien annaku : étain, parfois plomb.
Pumapumku est la « porte du puma » en langue aymara. L’akkadien pum est de même signe que :
. karbu et ikribu : prier, bénir.
. puzru : secret.
Le signe de pum est lié à un autre signe qui désigne la « main de dieu », bienfait, être favorable, u- M -
M karbu : prier, bénir, u-Naga rimku : louanges, ablutions, ramku : baigner, plonger, ou encore u-
Lum-Ma : lustration.
Le signe akkadien de pum, puisque pum = bum, est à rapprocher de :
Bumbulu : bu-u-bu-limbu-um-bu-li : le 29ème
jour, dernier jour où la lune est visible, le jour où les dieux du
ciel et du paradis, et aussi ceux de l’inframonde, sont rassemblés.
Pour ce qui est de la valeur Ku : (voir signe 5 de Fuente Magna), en akkadien :
. Ku-Nu querbu : s’approcher du dieu.
. Ku nad : fonder les bases.
Voir : k’akaya en aymara : offrandes, et voir signe 1 de Fuente Magna.
.Kù : pur, saint, interdit tabou. Action d’inspection des canaux d’irrigation.
.Ku-4-Ra erbu : entrée (du temple), ou nrebu : ni-rib, ni-ri-bi-su : entrée du bâtiment (voir signe 3 de
Fuente Magna).
. l Ku 4-E rib biti : personne admise dans le temple.
Le mot ocelot qui désigne un félin à la fourrure grise tachetée est d’origine nahuatl. Il pourrait
correspondre à l’akkadien lú UŠ et idée de poursuite. L’ocelot est nommé jaguatirica en tupi.
33
. Tirica : akkadien tirku : meurtrissure, mâchure, dont le signe sumérien d’origine est :
ou tarāku : marquer en creux, dépeint par le même signe sumérien mais aussi celui qui exprime
l’idée de lacérer :
. Jaguara, voir ci-dessus : jaguar..
Chez les Waiapi, groupes de nomades qui vivent au nord du Brésil et en Guyane française, dont l’aire
d’origine est en basse Xingu dans l’état brésilien de Para, le jaguar est désigné Onza ou Enza, ce qui renvoie
à la même origine suméro-akkadienne que celle du mot jaguara :
. EN : nom divin ; EN-ŠU 2 : garant ; EN-ZU = ZUEN : dieu SIN.
. za 4 : prince.
. zà : UZUG ašertu : sanctuaire, ZAG-GAR-RA : sanctuaire.
. zá : homme-pierre du fond, ZAG-DU 8 : pierre d’angle.
***
Quelques rapprochements linguistiques
Le mot quechua evoque dans les Andes l’idée de chaleur, de climat chaud. Le terme pourrait avoir pour
origine l’akkadien qēšu : été, période de chaleur, de récolte des grains : šé qè-e-ší. Mais on peut y voir aussi
un lien avec :
- la racine ksū : kašu III : attacher, lier ( par exemple : les gerbes à la moisson ). Le sens peut aussi être ú-
ka-as-sú-ú : déserteur, insoumis ( qui désignerait des hommes partis coloniser une autre terre ? ).
- la racine kšū : kašû I et II : attacher, lier ( araméen : kasījā ), et : grain de moutarde si petit et pourtant
qui provoque un puissant effet de chaleur en cataplasme.
- la racine akkadienne k’s : kāsu : coupe ; kêsu : creux, cavité, approfondissement ; kišu : soubassement.
En bref le mot quechua ou kechua désignerait ceux qui attachent les gerbes et récoltent une moisson de
grains, ou encore : ceux qui sont insoumis et ont déserté, mais aussi symboliquement : la coupe au fond de
soi où l’homme s’engage dans une alliance, où il se lie par un pacte intérieur sacré avec Celui qui est
puissant. Il pourrait y avoir une parenté avec le mandarin kē : grain rond, ou kè : sceau gravé, ou qu’on
grave : qiè ; qí : ce qui est étrange, prodigieux ; qiè : ce qui est coupé en deux, en pièces, en éléments qui
apprennent l’un de l’autre, dans le sanctuaire ; qī : quelque chose qui infuse. Et avec le mandarin huā :
bourgeon, fleur, archétype.
Les Quechua se nommaient Runa Šimi ; en quechua runa a le sens de : homme, et šimi celui de : parole,
langue.
. Runa, en akkadien TAB (-BA ) ru’u ou TAB (-BA ) tappu signifie : compagnon, compagnie ou amitié,
association en devenir, lien, de même source que les idées de jumeau, multiple ( cf. : taputaki en Mélanésie ).
. Šimi, on se référera à l’akkadien NÍG-LAL šimittu ou ERÉN = í-mi-tum : attelage, ligature ; akkadien
imittu : couple, pair, lien, attache, engagement, traverse reliant deux éléments, paire, couple ; ( la-al ) al =
i-mit, ou lal, lál a le sens de attache, lien ( LAL amâdu : atteler, lier ). Giš ERÉN-gigir : la constellation du
Chariot. KA-KEŠ = í-mi-tum : Totalité, universalité, puissance.
ERÉN = í-mi-tum réfère à kisittu : branche, rameau de la civilisation, filiation, c’est à dire aussi membre
de la communauté, nœud ; ki-si-it-tam ša erēnim ; ki-si (-it )–tu 4 erēni.
34
Les termes Runa Šimi et Quechua signifieraient de la sorte « hommes de parole », compagnons sur qui on
peut compter, qui sont liés, solidaires. Ceci en rapport avec la valeur sumérienne TAB (-BA) : compagnon,
double, et avec le terme relevé chez les Mélanésiens : taputaki, qui paraît dérivé de l’akkadien tap-pu-ut-akí,
ou de l’akkadien tappûtu alāku : secours, assistance, soutien, entraide, solidarité, alliance au Principe
d’humanité qui est en nous, au Vivant ; fidélité à la Parole, au Verbe. Voir la proximité entre le mélanésien
taputak et le quechua aki : vestige, trace, et tapu-m : demande. La religion relie les hommes en une
communauté et les relie aux dieux. Les hommes reçoivent et transmettent la tradition. On se souvient de
l’affirmation dans la légende de Gilgamesh : « Tu es rameau ». Un travail accompli sur soi-même amène à
saisir que chacun est rameau de la branche humaine de l’Arbre de vie, à opérer un retour à l’Origine, jusqu’à
erēnu II : la racine.
Aymara et quechua seraient des idiomes allogènes ?
L’aymara et le quechua pourraient être des idiomes allogènes comme l’étaient le hurrite, le hittite,
l’élamite : un emploi hors des frontières de l’écriture suméro-akkadienne, un rameau adventice qui serait une
variété américaine importée par des navigateurs.
En témoignent ces quelques rapprochements qui ont été effectués entre termes quechua des Andes, et
termes sumériens ou sémitiques ( Abréviations : Q = quechua ; Ass = assyrien ; H = hébreu ; Akk =
akkadien ; Sum = sumérien ) :
Q : salla : prêtresse, novice ; Akk : ša’ilu, šelu : prêtre.
Q : wanaqo : mammifère, en rapport avec le lama. Ass : anaqate : chameau.
Q : llama : lama ; Ass : gamalu : chameau. H : gamal : chameau ( lama est l’inversion de amal ).
Q : lloqsiy : quitter, sortir ; H : hotsi : quitter, sortir.
Q : samp’a : humble ; H : shaphal : bas, humble, négligent.
Q : achachi : vieil homme ; H : iashish : homme âgé, vénérable.
Q : uturunku : tigre ; Akk : utuku : démon.
Q : mallku : seigneur, roi des rois ; H : malkah : reine ; Akk : ŠARA malku : prince, GÍR mālaku : voie ;
ālik pāni : prédécesseur.
Q : alqo : chien ; Akk : kalbu : chien ( interversion : alq et kal ).
Q : saphi : racine ; Akk : GÌR šēpu : pied (de même source que NÈ-IRI 11-GAL : dieu NERGAL ).
Q : totora : roseau ; Akk : tutturu : petite feuille, foliole ; en akkadien, ter 5 : jonc, alfa ; ú TIR-TIR :
jonc :
Q : qillqa-y : écrire ; Akk. : qíl : enchevêtrer, faire une ligature de signes, idée exprimée par le même
signe en forme de plume végétale que rakāsu : lier :
Q : nanay : souffrance, peine, blessure ; Sum : NANNA est le dieu de la nouvelle lune, qui engendre dieu
ŠAMAŠ et déesse INNANA ( cf. : Urigallu, pour cette déesse qui souffre, qui appelle ).
Q : hawa et waci : racine ; Akk : awa = a-la-a-wu : fond ( à comparer avec le quechua huahuacu et
l’akkadien u-wa ).
Q : k’uku : dur, vert ( pour un fruit ) ; Akk : kukku : gousse ; kakkû : pois.
Q : rimac : oracle ; Sum. : rim 1 = erim 2 : démon, ennemi ; rim 4 = kaš 4 : messager ; Akk. : RIM :
taureau, vache, poisson-vache.
Q : macchu : vieux ; Akk. : mašdu : fruit mûr, capacité à, de même signe que la valeur TIL : vieux,
achevé, complet.
Q : tuku : hibou, chouette ; Akk. : tuku 4 : trembler comme la chouette.
Q : taruka : cerf ; Akk. : tarru : bigarré, signe voisin de celui qarnu : corne, tête, et de celui de sāmu :
rouge sombre ( comme la robe du cerf ).
Q : isu : ce qui est petit, une mite ; Akk : iu : dieu ŠAMAŠ, GIBIL, MARDUK, et išum : dieu IŠUM,
dont on disait en Mésopotamie qu’ils sont cachés, petits comme une larve, ou une lentille ( à propos du Tout,
35
de la force paradoxale immense et pourtant minuscule, au cœur de l’homme. La force du Créateur, du
Premier, encore nommée LUGAL, AH ou GÚ ).
***
Liens
Recherche d’une parenté entre synbiose suméro-akkadienne et la langue des Raramuri.
https://www.calameo.com/read/006533190997983b8b006
https://www.calameo.com/read/00653319001e78ef6a4a6
https://www.slideshare.net/mysterevivant/sumer-akkad-and-the-language-of-the-raramuripdf-5a11
Recherche d’une parenté entre synbiose suméro-akkadienne et la langue des Navajos, Zuni, Hopi.
https://www.calameo.com/read/00653319001e78ef6a4a6
https://image.slidesharecdn.com/sumerakkadandthelanguagesofthenavajothehopithezuni-
220116082116/75/sumer-akkad-and-the-languages-of-the-navajo-the-hopi-the-zuni-by-michel-leygues-1-
2048.jpg?cb=1668259770
https://www.slideshare.net/mysterevivant/sumer-akkad-and-the-languages-of-the-navajo-the-hopi-the-
zuni-by-michel-leygues
Recherche d’une parenté entre synbiose suméro-akkadienne et la langue des Nazcas et des Incas
https://www.calameo.com/read/0065331903bbf50215a27
https://www.calameo.com/read/00653319080c5e11471c2
https://www.slideshare.net/mysterevivant/akkad-sumer-and-incas-nazcas-languagespdf
https://www.slideshare.net/mysterevivant/akkad-sumer-and-incas-nazcas-languagespdf
https://www.slideshare.net/mysterevivant/sumerian-akkadian-and-the-quechua-of-the-qoylluriti-pilgrims-
an-andean-celebration-in-peru
Livre « Le Mystère du Vivant, tome 1 : Le Verbe et ses métamorphoses » :
https://fr.slideshare.net/mysterevivant/le-mystère-du-vivant-michel-leygues-2023pdf
https://www.calameo.com/read/0065331909b169c35d1a8
Livre « Le Mystère du Vivant, tome 2 : Sumer, Akkad, Babel et l’origine des langues » :
https://www.calameo.com/read/0065331900be9ad99bc87
Livre « Homini » :
https://www.calameo.com/read/006533190b9f1003f3345

Contenu connexe

Similaire à Le vase de Fuente Magna: recherche de parenté entre sumérien, akkadien, quechua, aymara. 11.4.24.pdf

Archaeoastronomy Cherche Désespérément Extraterrestrials
Archaeoastronomy Cherche Désespérément ExtraterrestrialsArchaeoastronomy Cherche Désespérément Extraterrestrials
Archaeoastronomy Cherche Désespérément ExtraterrestrialsEditions La Dondaine
 
Exposé
ExposéExposé
Exposémisele
 
la naissance de l'agriculture et de l'écriture
la naissance de l'agriculture et de l'écriturela naissance de l'agriculture et de l'écriture
la naissance de l'agriculture et de l'écritureorigene
 
Brittia II : Du Kalimantan à la Bretagne
Brittia II : Du Kalimantan à la BretagneBrittia II : Du Kalimantan à la Bretagne
Brittia II : Du Kalimantan à la BretagneHervé Cariou
 
Adel Njim toponymie et ressources.docx
Adel Njim toponymie et ressources.docxAdel Njim toponymie et ressources.docx
Adel Njim toponymie et ressources.docxAdelDeniro
 
CITES_ET_ROUTES_DE_LA_THUSCA_REGION_DE.pdf
CITES_ET_ROUTES_DE_LA_THUSCA_REGION_DE.pdfCITES_ET_ROUTES_DE_LA_THUSCA_REGION_DE.pdf
CITES_ET_ROUTES_DE_LA_THUSCA_REGION_DE.pdfBEN SAAD YASSINE
 
Petite histoire mystérieuse du peuplement de l'Amérique
Petite histoire mystérieuse du peuplement de l'AmériquePetite histoire mystérieuse du peuplement de l'Amérique
Petite histoire mystérieuse du peuplement de l'AmériqueJeff Laroumagne
 
Congrès SFHST Nantes 20/11/2011
Congrès  SFHST Nantes 20/11/2011Congrès  SFHST Nantes 20/11/2011
Congrès SFHST Nantes 20/11/2011André Cauty
 
Europe antique. Un glossaire
Europe antique. Un glossaireEurope antique. Un glossaire
Europe antique. Un glossaireHervé Cariou
 
Les imazighen - Anthropologie et ethnologie
Les imazighen - Anthropologie et ethnologie Les imazighen - Anthropologie et ethnologie
Les imazighen - Anthropologie et ethnologie Ali Bedar
 
Koya : Les indices de la "génohistoire"
Koya : Les indices de la "génohistoire"Koya : Les indices de la "génohistoire"
Koya : Les indices de la "génohistoire"Hervé Cariou
 
Scarabée hyksos
Scarabée hyksosScarabée hyksos
Scarabée hyksosRinaVIERS1
 
La mésopotamie p_point_(1)[1]
La mésopotamie p_point_(1)[1]La mésopotamie p_point_(1)[1]
La mésopotamie p_point_(1)[1]ireari
 
Gisors bibliographie-moyen-age-2013-complète
Gisors bibliographie-moyen-age-2013-complèteGisors bibliographie-moyen-age-2013-complète
Gisors bibliographie-moyen-age-2013-complèteNicolas Boulesteix
 

Similaire à Le vase de Fuente Magna: recherche de parenté entre sumérien, akkadien, quechua, aymara. 11.4.24.pdf (15)

Archaeoastronomy Cherche Désespérément Extraterrestrials
Archaeoastronomy Cherche Désespérément ExtraterrestrialsArchaeoastronomy Cherche Désespérément Extraterrestrials
Archaeoastronomy Cherche Désespérément Extraterrestrials
 
Exposé
ExposéExposé
Exposé
 
Séminaire 1. santa
Séminaire   1. santaSéminaire   1. santa
Séminaire 1. santa
 
la naissance de l'agriculture et de l'écriture
la naissance de l'agriculture et de l'écriturela naissance de l'agriculture et de l'écriture
la naissance de l'agriculture et de l'écriture
 
Brittia II : Du Kalimantan à la Bretagne
Brittia II : Du Kalimantan à la BretagneBrittia II : Du Kalimantan à la Bretagne
Brittia II : Du Kalimantan à la Bretagne
 
Adel Njim toponymie et ressources.docx
Adel Njim toponymie et ressources.docxAdel Njim toponymie et ressources.docx
Adel Njim toponymie et ressources.docx
 
CITES_ET_ROUTES_DE_LA_THUSCA_REGION_DE.pdf
CITES_ET_ROUTES_DE_LA_THUSCA_REGION_DE.pdfCITES_ET_ROUTES_DE_LA_THUSCA_REGION_DE.pdf
CITES_ET_ROUTES_DE_LA_THUSCA_REGION_DE.pdf
 
Petite histoire mystérieuse du peuplement de l'Amérique
Petite histoire mystérieuse du peuplement de l'AmériquePetite histoire mystérieuse du peuplement de l'Amérique
Petite histoire mystérieuse du peuplement de l'Amérique
 
Congrès SFHST Nantes 20/11/2011
Congrès  SFHST Nantes 20/11/2011Congrès  SFHST Nantes 20/11/2011
Congrès SFHST Nantes 20/11/2011
 
Europe antique. Un glossaire
Europe antique. Un glossaireEurope antique. Un glossaire
Europe antique. Un glossaire
 
Les imazighen - Anthropologie et ethnologie
Les imazighen - Anthropologie et ethnologie Les imazighen - Anthropologie et ethnologie
Les imazighen - Anthropologie et ethnologie
 
Koya : Les indices de la "génohistoire"
Koya : Les indices de la "génohistoire"Koya : Les indices de la "génohistoire"
Koya : Les indices de la "génohistoire"
 
Scarabée hyksos
Scarabée hyksosScarabée hyksos
Scarabée hyksos
 
La mésopotamie p_point_(1)[1]
La mésopotamie p_point_(1)[1]La mésopotamie p_point_(1)[1]
La mésopotamie p_point_(1)[1]
 
Gisors bibliographie-moyen-age-2013-complète
Gisors bibliographie-moyen-age-2013-complèteGisors bibliographie-moyen-age-2013-complète
Gisors bibliographie-moyen-age-2013-complète
 

Plus de Michel Leygues

HOMINI janvier 2024, fond blanc.pdf
HOMINI janvier 2024, fond blanc.pdfHOMINI janvier 2024, fond blanc.pdf
HOMINI janvier 2024, fond blanc.pdfMichel Leygues
 
HOMINI janvier 2024.pdf
HOMINI janvier 2024.pdfHOMINI janvier 2024.pdf
HOMINI janvier 2024.pdfMichel Leygues
 
Sumer, Akkad and the language of the Raramuri.pdf
Sumer, Akkad and the language of the Raramuri.pdfSumer, Akkad and the language of the Raramuri.pdf
Sumer, Akkad and the language of the Raramuri.pdfMichel Leygues
 
Akkadian, Sumerian, and Quechua, Aymara languages.pdf
Akkadian, Sumerian, and Quechua, Aymara languages.pdfAkkadian, Sumerian, and Quechua, Aymara languages.pdf
Akkadian, Sumerian, and Quechua, Aymara languages.pdfMichel Leygues
 
Sumerian, Akkadian, and the Quechua of the Qoyllurit’i pilgrims, an Andean ce...
Sumerian, Akkadian, and the Quechua of the Qoyllurit’i pilgrims, an Andean ce...Sumerian, Akkadian, and the Quechua of the Qoyllurit’i pilgrims, an Andean ce...
Sumerian, Akkadian, and the Quechua of the Qoyllurit’i pilgrims, an Andean ce...Michel Leygues
 
Sumer, Akkad and the Maori Haka.pdf
Sumer, Akkad and the Maori Haka.pdfSumer, Akkad and the Maori Haka.pdf
Sumer, Akkad and the Maori Haka.pdfMichel Leygues
 
Akkad, Sumer, and Incas, Nazcas languages.pdf
Akkad, Sumer, and Incas, Nazcas languages.pdfAkkad, Sumer, and Incas, Nazcas languages.pdf
Akkad, Sumer, and Incas, Nazcas languages.pdfMichel Leygues
 
SUMER, AKKAD, AND THE CIVILIZATION OF WESTERN EUROPEAN MEGALITHS, CAIRN, CROM...
SUMER, AKKAD, AND THE CIVILIZATION OF WESTERN EUROPEAN MEGALITHS, CAIRN, CROM...SUMER, AKKAD, AND THE CIVILIZATION OF WESTERN EUROPEAN MEGALITHS, CAIRN, CROM...
SUMER, AKKAD, AND THE CIVILIZATION OF WESTERN EUROPEAN MEGALITHS, CAIRN, CROM...Michel Leygues
 
Le Mystère du Vivant, Michel Leygues, 2023.pdf
Le Mystère du Vivant, Michel Leygues, 2023.pdfLe Mystère du Vivant, Michel Leygues, 2023.pdf
Le Mystère du Vivant, Michel Leygues, 2023.pdfMichel Leygues
 
Sumer, Akkad and the Yamato Kotoba, by Michel Leygues
Sumer, Akkad and the Yamato Kotoba, by Michel LeyguesSumer, Akkad and the Yamato Kotoba, by Michel Leygues
Sumer, Akkad and the Yamato Kotoba, by Michel LeyguesMichel Leygues
 
Sumer, Akkad, and the languages of the Navajo, the Hopi, the Zuni, by Michel ...
Sumer, Akkad, and the languages of the Navajo, the Hopi, the Zuni, by Michel ...Sumer, Akkad, and the languages of the Navajo, the Hopi, the Zuni, by Michel ...
Sumer, Akkad, and the languages of the Navajo, the Hopi, the Zuni, by Michel ...Michel Leygues
 

Plus de Michel Leygues (11)

HOMINI janvier 2024, fond blanc.pdf
HOMINI janvier 2024, fond blanc.pdfHOMINI janvier 2024, fond blanc.pdf
HOMINI janvier 2024, fond blanc.pdf
 
HOMINI janvier 2024.pdf
HOMINI janvier 2024.pdfHOMINI janvier 2024.pdf
HOMINI janvier 2024.pdf
 
Sumer, Akkad and the language of the Raramuri.pdf
Sumer, Akkad and the language of the Raramuri.pdfSumer, Akkad and the language of the Raramuri.pdf
Sumer, Akkad and the language of the Raramuri.pdf
 
Akkadian, Sumerian, and Quechua, Aymara languages.pdf
Akkadian, Sumerian, and Quechua, Aymara languages.pdfAkkadian, Sumerian, and Quechua, Aymara languages.pdf
Akkadian, Sumerian, and Quechua, Aymara languages.pdf
 
Sumerian, Akkadian, and the Quechua of the Qoyllurit’i pilgrims, an Andean ce...
Sumerian, Akkadian, and the Quechua of the Qoyllurit’i pilgrims, an Andean ce...Sumerian, Akkadian, and the Quechua of the Qoyllurit’i pilgrims, an Andean ce...
Sumerian, Akkadian, and the Quechua of the Qoyllurit’i pilgrims, an Andean ce...
 
Sumer, Akkad and the Maori Haka.pdf
Sumer, Akkad and the Maori Haka.pdfSumer, Akkad and the Maori Haka.pdf
Sumer, Akkad and the Maori Haka.pdf
 
Akkad, Sumer, and Incas, Nazcas languages.pdf
Akkad, Sumer, and Incas, Nazcas languages.pdfAkkad, Sumer, and Incas, Nazcas languages.pdf
Akkad, Sumer, and Incas, Nazcas languages.pdf
 
SUMER, AKKAD, AND THE CIVILIZATION OF WESTERN EUROPEAN MEGALITHS, CAIRN, CROM...
SUMER, AKKAD, AND THE CIVILIZATION OF WESTERN EUROPEAN MEGALITHS, CAIRN, CROM...SUMER, AKKAD, AND THE CIVILIZATION OF WESTERN EUROPEAN MEGALITHS, CAIRN, CROM...
SUMER, AKKAD, AND THE CIVILIZATION OF WESTERN EUROPEAN MEGALITHS, CAIRN, CROM...
 
Le Mystère du Vivant, Michel Leygues, 2023.pdf
Le Mystère du Vivant, Michel Leygues, 2023.pdfLe Mystère du Vivant, Michel Leygues, 2023.pdf
Le Mystère du Vivant, Michel Leygues, 2023.pdf
 
Sumer, Akkad and the Yamato Kotoba, by Michel Leygues
Sumer, Akkad and the Yamato Kotoba, by Michel LeyguesSumer, Akkad and the Yamato Kotoba, by Michel Leygues
Sumer, Akkad and the Yamato Kotoba, by Michel Leygues
 
Sumer, Akkad, and the languages of the Navajo, the Hopi, the Zuni, by Michel ...
Sumer, Akkad, and the languages of the Navajo, the Hopi, the Zuni, by Michel ...Sumer, Akkad, and the languages of the Navajo, the Hopi, the Zuni, by Michel ...
Sumer, Akkad, and the languages of the Navajo, the Hopi, the Zuni, by Michel ...
 

Le vase de Fuente Magna: recherche de parenté entre sumérien, akkadien, quechua, aymara. 11.4.24.pdf

  • 1. 1 Les signes gravés sur le vase Fuente Magna : recherche d’une parenté entre sumérien et akkadien d’une part, aymara et quechua d’autre part. Par Michel Leygues Docteur en Sciences Sociales Paris 1 Panthéon-Sorbonne lemystereduvivant@gmail.com En Mésopotamie, les locuteurs de deux langues, sumérienne et akkadienne, ont cohabité pendant plusieurs siècles, ce qui a abouti à une symbiose suméro-akkadienne. Le vocabulaire akkadien s'est également enrichi d'autres langues, sémitiques ou non, comme le hourrite ou l'élamite. À partir d’une analyse des signes présents sur le vase Fuente Magna, le texte présente l'hypothèse d'une parenté entre les langues aymara et quechua d'une part, et cette symbiose suméro-akkadienne d'autre part, et ce malgré une grande distance géographique entre la Mésopotamie et l'Amérique du Sud, et à des périodes historiques très éloignées d'usage de ces langues. Il est le plus souvent admis qu'une comparaison entre langues afin de déceler un lien est d'autant plus pertinente que cette étude prend en compte la syntaxe. Cependant, l'approche simple choisie ici par l'auteur est de prendre dans le champ sémantique quelques mots qui ne font pas partie de la vie profane mais qui sont attachés à des symboles de la science sacrée. L'autorité divine s'y serait maintenue à travers le langage, elle s'y serait affirmée dans la continuité de la parole. C'est que le mot sacré lui-même contient le dieu. Mal exprimer, c'est s'opposer aux directives divines, tuer le dieu ou l'ancêtre, manquer de respect à leurs intercesseurs, et donc risquer la réprobation ou la punition. Exprimer correctement, c'est solliciter la bienveillance et espérer la récompense. Les langues sont parlées par des humains, qui vivent avec leurs sentiments religieux et leur vision du monde. Mots-clés Fuente Magna, sumérien, akkadien, aymara, quechua, mallkus, Wiracocha, Titicaca, Tiahuanacu, Saramama, puma, jaguara, kalasasaya, k’akaya, waru waru, taypicala, chucara, chakana. Livres Akkadishes Handwörterbuch, Von Soden, Wiesbaden, Germany. Manuel d’épigraphie akkadienne, René Labat, Paris, France. The Assyrian Dictionary, Oriental Institute, Chicago University, USA. Sumerian Lexicon, John A Halloran, Los Angeles, USA.
  • 2. 2 Durant les années 2000-2006, alors que j’écrivais le livre Le Mystère du Vivant : Sumer, Akkad, Babel, l’origine des langues, j’avais la conviction que le sumérien et l’akkadien avait été utilisés en Amérique du sud et du nord, et dans d’autres parties du monde. Par exemple, il y aurait une parenté avec les langues des Navajos, des Hopis, des Zunis, des Raramuri, des Nazscas, des Incas (voir liens en fin de ce texte). Mais il fallait étayer, et il n’y avait pas de confirmation par des éléments d’archéologie. Je ne savais pas qu’en 1950, à Chua, près du lac Titicaca, un paysan avait trouvé en creusant dans un champ un vase en pierre, d’environ 1 mètre de diamètre, gravé de figures anthropomorphes et zoomorphes, ainsi que de signes cunéiformes pouvant évoquer l’écriture suméro-akkadienne. Ce récipient est maintenant appelé "Fuente Magna". Des signes semblent y être inspirés du syllabaire suméro-akkadien. Comment est-il possible que ce vase contienne des inscriptions d’origine mésopotamienne, près du lac Titicaca, à 3800 mètres d'altitude ? Quelqu'un a-t-il transporté ce vase jusqu’au bord de ce lac ? Des navigateurs partis de la région de l'Indonésie actuelle, sont-ils arrivés en Amérique après avoir traversé l’océan Pacifique avec des pirogues de haute mer ? Sont-ils partis avec cette écriture, qui aurait été transmise de génération en génération et d’une île à l’autre du Pacifique avant notre ère ? Il y a des données qui montrent une progression des humains au cours du temps dans le Pacifique. Ou Sumériiens et Akkadiens ont-ils voyagé de Mésopotamie en Turquie, en Egypte, en Méditerranée occidentale, et en Afrique de l’ouest, pour ensuite traverser l’océan Atlantique jusqu’en Amérique du sud ? Ou encore certains navires ont pu contourner le cap de Bonne Espérance en Afrique du Sud et entrer dans l'un des courants qui mènent à travers l'Atlantique jusqu'en Amérique du Sud ?
  • 3. 3 Certains pensent que le récipient Fuente Magna a été fabriquée par des naviguateurs qui se sont installés en Bolivie vers 2400 à 1800 avant JC, ou un peu plus tard. L’authenticité du vase Fuente Magna a été contestée : on a suggéré qu'il s'agissait d’un canular, une fabrication par un archéologue pour obtenir une reconnaissance internationale non méritée. Mais la datation du vase Fuente Magna par thermo- luminescence aurait été faite, attestant de son ancienneté, sans fournir semble-t-il de période plus précise. L’écriture cunéiforme sur ce vase peut paraître avoir un tracé incertain. Mais il faut se souvenir que l’écriture cunéiforme est le système graphique le plus important de l’antiquité au Proche Orient. L’écriture classique s’y lit horizontalement de gauche à droite, mais sur les monuments les plus anciens l’écriture y est disposée en bandes horizontales, et en cases qui se suivent de droite à gauche et se lisent de haut en bas. L’aspect le plus ancien de ce système est le syllabaire vieil-akkadien, utilisé du règne de Sargon jusqu’à la 3ème dynastie d’Ur, durant laquelle les Akkadiens ont adapté à leur langue l’écriture sumérienne. Au cours du temps il y a eu des altérations de l’écriture, des phases de stagnation, ou même des régressions. Sur certains documents, l’écriture est rangée en colonnes, sur d’autres elle semble mal ordonnée, disposée en tous sens. L’évolution de cette écriture a été faite séparément par les deux groupes ethniques, Babyloniens et Assyriens, quoiqu’ils aient eu des échanges nombreux. L’influence des Babyloniens fut prépondérante. Cette écriture cunéiforme mésopotamienne est cursive, les signes ne sont pas toujours similaires car chaque scribe à son style particulier plus ou moins appliqué. Par ailleurs, des dérivations importantes du syllabaire classique ont été opérées par les Hourrites, il y eu aussi au sud-est de la Mésopotamie un syllabaire akkado-élamite. Il n’est donc pas surprenant que les signes gravés sur le vase Fuente Magna puissent paraître en désordre ou approximatifs. *** Les tableaux d’évolutions de signes reproduits ci-après sont tirés du Manuel d’Epigraphie Akkadienne de René Labat, qui montre la double évolution du syllabaire cunéiforme, en Assyrie et en Babylonie. Depuis sa parution de nombreuses publications ont beaucoup apporté de connaissances mais le Manuel de Labat est pratique et il présente l’évolution des signes avec une faible marge d’erreur. *** Parmi les langues indigènes d’Amérique du sud, l'aymara est la troisième la plus répandue après le quechua et le guarani. L'aymara est une langue agglutinante, comme le sumérien. « Aymara » désigne le peuple Kolla, ou Kulla, de la région du lac Titicaca, et la langue pratiquée par ce peuple. À l'époque pré-inca, les Aymaras étaient organisés en
  • 4. 4 unités politiques nommées « royaumes », dominées par des seigneurs nommés Mallkus. En sumérien, Kulla oriente vers : . Eme : langue, contenu d’une inscription. . Min Eme.Sal : discours élogieux, éloquent. Kul-la = Sig 4, še-eb, akkadien = li-bit-t =libittu; SIG 4-NA 4 libittu : brique, inscription sur brique, et son contenu. . dieu Kulla est le dieu-brique. . Eme-Gi 7 : pays de Sumer. Le terme aymara « Mallku » évoque l’akkadien : .malku = ma-al-ku, ma-li-ku : roi. .Nir-Gál maliku : prince, auquel sont associés les idées de ce qui est altier, et d’aide. .Ad-Gi4-Gi4 mliku : conseiller (même signe que : prince, secret). Galga malku : conseiller. *** Signes gravés sur le vase Fuente Magn
  • 5. 5 Voici l’image inversée de ces signes, qui permet la comparaison avec des signes mésopotamiens. Six signes y sont identifiés, numérotés de 1 à 6, qui ont une proximité avec des signes suméro-akkadiens issus plutôt des périodes dites « ancien babylonien », « moyen babylonien », « néo babylonien », ou « ancien assyrien », « moyen assyrien », « néo assyrien » : Image inversée des signes gravés sur le vase Fuente Magna
  • 6. 6 Recherche de parenté avec le signe 1 de Fuente Magna Le signe 1 de Fuente Magna pourrait avoir une parenté avec ces signes mésopotamiens, qui désignent : . Dingir : déterminatif précédent les noms de divinités. Monde céleste, colère divine, prospérité, bénédiction. . AN : dieu Anu, ciel, divinité protectrice, désignation d’étoiles. . AN-NA annaku : étain, plomb (à relier au nom « Tiawanaku », au plomb et à l’étain qui ont été exploités dans l’île du Soleil ou autour du lac Titicaca). . AN-ZA-AM assammu : grand pot, zarbabu : vase. . protection, maturité de l’épi de céréale. . šabattu: fête de la pleine lune. En colonne de gauche figure le pictogramme d’origine, numéroté 1, ce qui signifie qu’il est de la période sumérienne d’Uruk. Dans les autres colonnes figure l’évolution du signe au cours du temps, durant les périodes ancien assyrien et ancien babylonien, jusqu’au néo assyrien et néo babylonien.
  • 7. 7 Des signes proches du signe 1 de Fuente Magna sont ici dans la partie supérieure de ce tableau. Ils désignent : . MUL kakabbu, kak-kab-bu : étoile, constellation. . MUL nabtu : briller. . MUL bibbu : planète, comète. . MUL-MUL mulmullu : emblème de dieu Marduk. Les êtres humains s’adressent la nuit aux étoiles qui sont ou représentent les dieux : « attunu MUL-ME ša mušiti » : « vous, étoiles de la nuit « était un rituel, une incantation a répéter trois fois. ME exprime la pluralité, le grand nombre, signe proche de celui qui désigne : rite, prescription, oracle, décision, splendeur, parure, exorcisme. Dans la partie inférieure du tableau figure les signes qui dépeignent : . UG uggu : colère. . Démon de la tempête. . UG ummu : animal. De même le signe de nimru : léopard, image de force vitale et de danger, est très voisin. Au Moyen Orient, le léopard était connu, le puma y était inexistant. Dans les Andes la symbolique du puma paraît semblable à celle du léopard en Mésopotamie. Dieu Wiracocha est représenté par un puma sur la porte du soleil de Tiahuanaco (voir : étude du mot puma dans la suite du texte). Le pictogramme sumérien d’origine de ces signes est numéroté 3 : de la période d’Ur archaîque. Les lettres ‘A’ et ‘B’ désignent « assyrien » et « babylonien ».
  • 8. 8 Le signe 1 de Fuente Magna est à comparer aux signes qui figurent en partie centrale de ce tableau. Ils ont pour origine un pictogramme de la période d’Ur archaïque. En partie supérieure du tableau, les signes expriment la valeur A : l’Un, et dieu Aššur, déesse Innana, planète Vénus, phénomène atmosphérique, sanctuaire, canal. En partie centrale du tableau, ligne du pictogramme d’Ur archaïque, les signes désignent HAL brû : devin, pirištu : secret, décision divine, HAL-HAL-LA : « ouverture », « descente ». Exemple ; « dàra si.hal.hal.la.ta nam.ta.e.dè » : « le mal de tête est « descendu » chez nous sur terre depuis le bouquetin des montagnes aux cornes largement déployées… ». Les dieux des montagnes, ont ainsi « distribué » la maladie, en ont décidé. Les bouquetins sont familiers des montagnes du Zagros ou de Cappadoce, leur image est depuis toujours associée à la vie et à la mort, à la puissance fécondante, à l’incarnation du Principe vital, Ou ils sont porteurs des maux à expier. En partie inférieure du tableau, le signe désigne la valeur sumérienne MUG (voir ci-après : Mongulala), et : cordon, fil, étoupe, férule commune. Le nombre 2 indique que le pictogramme d’origine est de la période sumérienne de Djemdet Nasr, le nombre 3 indique la période d’Ur archaïque.
  • 9. 9 Le signe 1 de Fuente Magna évoque les signes de la partie centrale de ce tableau, qui ont évolués à partir d’un pictogramme de la période sumérienne d’Uruk. Ils désignent : . MUL kakkabu : constellation, étoile. . TE eû : s’approcher de, près de (des étoiles, qui étaient beaucoup plus visibles que dans les plaines de basse altitude). . TEMEN temennu : terre-plein, terrasse, fondations, document de fondation. Ils sont voisins des signes qui figurent dans la partie supérieure du tableau, désignant les grains de malt, les joncs, la forêt, les bosquets, et la déesse Nidaba des grains (voir signe 3). Le pictogramme d’origine de ces signes à gauhe est mentionné 1 : période sumérienne d’Uruk.
  • 10. 10 Les signes de la partie supérieure de ce tableau désignent UL kakkabu : étoile. Ceux de la partie centrale les idées de kirru : grand vase, gerseqû : serviteur du temple ou du palais. En partie inférieure du tableau : PIRIG-TUR nimru : léopard, démon (voir plus loin le nom « puma »), NÈ-IRI 11-GAL : force du dieu Nergal. Sur le vase de Fuente Magna, le signe 1 est représenté deux fois, chaque fois un animal y est dessiné, adjoint. Pourquoi ces animaux figurent-ils ? Trois hypothèses : . le dessin représente le puissant puma, vénéré, délégué ou intercesseur des dieux et des étoiles, comme le léopard était en Mésopotamie. . il est en rapport à une demande de protection du petit bétail, auprès des dieux. . il dépeint une sollicitation des dieux pour une bonne chasse d’animaux sauvages tels que la vigogne ou le guanaco, nommé huanaco dans la région (voir : Tihuanaco).
  • 11. 11 Recherche de parenté avec le signe 2 de Fuente Magna Ces signes expriment en Mésopotamie les idées de : . IZ kunšu : épeautre. En sumérien, ZI… : plante d’altitude, akkadien kinu = knu, rapport à l’idée de planter correctement, droit. (peut-être le mot kinu désigne-t-il autour du lac Titicaca le quinoa ?). . Á araru : maudire, arratu : malédiction. D’autres signes de ce tableau expriment des idées voisines liées aux cultures, aux récoltes : . GÁN : récolte, champ, plantation. . abondance, richesse, masabu : corbeille à grains. . canaux, conduites d’eau nécessaires pour les cultures. . bâton, sceptre, rameau resplendissant, glorieux, de même signe que ceux des dieux Muati, Hendur, Ninurta, et à rapprocher du sumérien KN . Le dieu andin « aux bâtons » a peut-être son origine ici. . Baneš : mesure de capacité et mesure de superficie. Ce signe 2 de Fuente Magna désigne le souffle, l’action de frapper. Voir signe 3 de Fuente Magna. Le nombre 3 colonne de gauche signifie que le pictogramme sumérien d’origine est de la période d’Ur archaïque.
  • 12. 12 Ces signes désignent : . UR 4 edu : moissonner, récolter. Les signes du tableau ci-dessous y sont liés : . DB-DB lapu : lacérer, marquer en creux, comme fait le félin, démon qui est « habillé » de couleur jaunâtre (tel qu’est le puma, voir ci-après : puma). Le signe voisin SIG 7 urqu exprime l’idée de ce qui est jaune pâle ou gris-jaune.
  • 13. 13 Un autre signe auquel peut être apparenté le signe 2 de Fuenta Magne est présenté ci-dessous. Il figure U : « main » ou griffe de dieu, ou son bâton, force vitale, bienfait, confiance, faveur; prière, lavage, lustration, bénédiction, ablution du prêtre ; et premier élément de plusieurs noms de maladies nécéssitant l’intervention du prêtre ou devin-guérisseur : . U : main de dieu, qui est favorable, bienfaiteur, garant. . premier élément de noms de maladies dues à la « main de dieu ». . lustration, lavage, bénédiction, prière, ablution, immersion pour adepte. . force, violence, furie.
  • 14. 14 Recherche de parenté avec le signe 3 de Fuente Magna . TU aldu : enfanter, TU-TU : dieu Marduk. . KU 4-RA nrebu : entrée du temple, l KU 4-È rib biti : personne admise dans le temple. . TU(RA) muru : maladie. . La flèche rouge indique URU abbu : déluge.
  • 15. 15 . en haut du tableau : déesse Nidaba, qui était la déesse des activités agricoles, des grains et des récoltes. Elle était aussi déesse de l’écriture. . GI-TIR : forêt, bosquet. . NINNI 5 : joncs.(pour la fabrication des huttes). . dieu TIR-AN-NA, dieu Manzât de l’arc en ciel. Ce signe qui désigne déesse Nidaba est très voisin de celui qui a été vu au signe 1 et qui désigne les étoiles, la terrasse, et l’action de s’approcher des constellations ou des étoiles.
  • 16. 16 En partie centrale du tableau les signes correspondent à la valeur sumérienne SAR, déterminatif suivant le nom des plantes légumineuses : . exemple : M-SAR : verger. . Mesure de surface : 1/100 d’iku, soit 35 ca 29. La déesse des grains et du maïs des Aymara était nommée mamma Sara : Sumérien ÁR : Totalité, dieu AN-ÁR : dieu primitif, ÁR : dieu Aššur.(lien avec la valeur TIN : vivre, guérir, TIN-TIR-KI : Babylone). Le signe figurant en bas de tableau désigne Ubara kidinnu : protection, privilège (voir ci-après : croix andine).
  • 17. 17 . URI-GAL: dieu Nergal. . URU 3 : garder, protéger, naru. . URI 3-GAL : hutte pour lustrations rituelles, urigallu : grand-prêtre, son action de lustration rituelle, sa hutte, son temple. . SIS: secret. . E-MU 5 sgušu : une céréale. Signe voisin de celui qui désigne la force divine, la protection des troupeaux contre les maladies. Ce signe désigne déesse Nanna ou Nannaru, déesse de la nouvelle lune lorsqu’il est associé avec le signe du ciel et des étoiles, étudié plus haut au signe 1, et celui désignant les contrées. Signe à rapprocher de GANA 2 eqlu : champ, GÁN-BA : récolte, IKU : mesure de surface.
  • 18. 18 Les signes au bas de ce tableau désignent : . PIRIG-TUR nimru : léopard, démon, colère, animal-attribut. (Le puma a pu être l’équivalent symbolique du léopard dans les Andes,voir ci-après : puma). . G aggu : furieux. . Dieu Nergal, la force, rapport à la Totalité, l’universalité, la puissance. . Dieu Sumuquan est associé aux animaux, et il est le dieu des nomades..
  • 19. 19 Recherche de parenté avec le signe 4 de Fuente Magna Ce signe désigne : . KUR : briller, apparaître, lever d’un astre. . KUR ekallu : palais. . KUR-GAL : dieu Enlil. . SAT-TUG : offrande régulière. et des plantes médicinales ou de jardin. Il est aussi le déterminatif précédent les noms de pays et de montagnes. Le signe est très voisin de celui qui est le déterminatif précédent les noms de graines, et que voici :
  • 20. 20 Ce signe désigne E : déterminatif qui précède les noms de graines, semences, en particulier celle de l’orge. Les idées de moisson, d’obéissance à déesse Nisaba, déesse des grains, pour qu’elle soit bienveillante.
  • 21. 21 Recherche de parenté avec le signe 5 de Fuente Magna Ce signe désigne TAB-BA : compagnon, association, taputaki : solidarité, amitié. AB : père, AB-BA : ancien, AB : ouverture de È-GAL : temple, maison du dieu. Le signe peut-être comparé aux signes issus du sumérien désignant : . KU : jeter, fonder, . D : demeure, fondement, . KU-NU : s’approcher, Et expriment la ligature pour 60, šuššu = 60 = 1, extension dans le système sumérien 60 x 60 = 3600 = Totalité).
  • 22. 22 Recherche de parenté avec le signe 6 de Fuente Magna Le signe 6 de Fuente Magna oriente vers l’akkadien IA 3 šamnu : ‘graisse’ qui est en surface de l’eau, ne se mélange pas à elle, huile, onction, versement d’une huile parfumée sur une personne qui est sanctifiée, symbole de l’éléction divine, de l’esprit divin.. (Voir plus loin : Wiracocha). Ce signe qui désigne IÀ šamnu est inspiré du signe présenté ci-dessous qui désigne DÙ bnû : le Créateur, DÙ kalû : Totalité. Signe qui désigne en akkadien DÙ bnû : créateur, parole divine, commande, rituel.
  • 23. 23 Sur ce tableau sont présentés les signes qui expriment NU-DINGIR : dieu hostile, NU-KI : terre étrangère, NU : humain, confier, statue, figurine. Ce signe a une physionomie qui renvoie aux signes qui désignent les étoiles (voir signe 1), *** La comparaison entre les signes présents sur le vase de Fuente Magna et les signes de la symbiose suméro-akkadienne apporte du crédit à la défense de l’hypothèse d’une parenté. Les êtres humains vulnérables qui vivaient autour du lac Titicaca s’étaient aperçus qu’à cette altitude les étoiles étaient nettement plus visibles et plus nombreuses, qu’ils pouvaient s’approcher et vivre plus près des dieux. Face à la détresse, ils faisaient des offrandes sur des dalles naturelles, construisaient des autels et des temples pour y faire des sacrifices. Des dons étaient aussi déposés à l’intention du dieu créateur venu des profondeurs du lac, de l’inframonde. Le puma puissant y était vénéré, bienfaiteur il avait aussi la réputation de punir les coupables. Des cérémonies, des prières apaisantes étaient destinées aux dieux pour obtenir de bonnes récoltes, protéger le bétail, se prémunir contre les maladies, avoir une bonne fécondité, faire de bonnes chasses en montagne.
  • 24. 24 Mots-clés : -Wiracocha : Le dieu Wiracocha, ou Huiracocha, est le dieu créateur au sommet du panthéon inca. La légende rapporte qu’il serait « écume », émanation de l’inframonde, ou du monde primordial, né des profondeurs du lac Titicaca. En quechua : . wira, wila : écume, tissu d’espaces creux, subversion de la substance fondamentale, structure instable née du fondement originel, de l’essentiel, émanation divine. Sumérien : . IA 3 : graisse, huile ; akkadien šamnu. (Voir signe 6 de Fuente Magna). . IA 3 est l’extension du signe sumérien DÙ : le Créateur, le Tout. (voir signe 6 du vase Fuente Magna). . I : vénérer, se lamenter, exalter, laudes (voir ci-après valeur Kun, Kontiti). . qucha : qui sort de la mer, du lac. . Sumérien KUŠU 2 : être amphibie : assimilable à l’Homme-poisson et métaphore de l’Homme primordial. . KU 6 : doux, « gras ». Le nom du dieu Wiracocha a probablement pour origine l’aymara « wila quta » : wila : « sang », quta : lac. Des offrandes étaient faites sur un éperon rocheux au fond du lac Titicaca. Sumérien : . KU : fondement (voir signe 5 de Fuente Magna), Lien avec l’akkadien : šuššu = 60 = 1 ( voir sussuarana des Tupi mentionné plus loin). . KUT : décision divine, trancher, juger. L’épithète attribué à Wiracocha, ou Wilaquta, dieu créateur pré-inca, était Kontiti, ou Kuntiki, ou « tiksi » : « tiki », « titi »: . aymara titi : puma ; tiksi : origine et fin de toutes choses. . akkadien : . tiki : Totalité, force vitale, le même signe désigne l’épine dorsale, la nuque (rapport avec l’éperon rocheux au fond du lac où était donné l’offrande ?). Tiki est de même signe que : . bm = pum, action de lacérer. (voir signe 2 de Fuente Magna) et le mot « écume ». . kiru : trésor, de même signe que huile, graisse, onction, consécration par le dieu ( voir signe 6 de Fuente Magna). . kiu : sanctuaire. . « kon » ou « kun » oriente vers l’akkadien : . kun, ku : fondement, profondeur (voir signe 5 de Fuente Magna). . kn : dieu Ninurta, dieu Muati, souffle, resplendissant, glorieux, sceptre, frapper. (voir signe 2 de Fuente Magna). . kun 4 : vénérer, exalter, se lamenter, prêtre lamentateur, dalle de pierre lieu sacré, . kun 7 : libation. . kun 8 : sacrifice de bête à offrande, de petit bétail. -Titicaca : En aymara : .titi : puma, force vitale, plomb. .kaka : gris ; montagne, pierre. .titiq’aq’a, titi Kkar-ka : puma couleur du plomb, grisâtre, idée fondée sur une pierre de l’île du Soleil sur le lac. Puma de pierre, colline du puma, pierre grise (le pelage du puma est jaune-gris). En akkadien : . tí, té : même signe que la Totalité, dieu Aššur, nombre 3600 en système sumérien = l’Un.
  • 25. 25 . ti : Ti-Amat est déesse de la mer, tigid : coupe, bol, vivre, guérir. . ti 4 : dieu Ninurta, jugement, sentence. . ti 5 : dieu Aššur, déesse Innana, disque solaire, trône royal, (voir signe 1 de Fuente Magna) . ti 6 : Totalité, seigneur, idée de mort. Sumérien ti 4,5,6 : pleurer, crier. . te : terre-plein, lieu de fondation, où s’approcher du divin, des étoiles ou des constellations. (voir signe 1 de Fuente Magna) . tè : prêtre lustrateur. . te 4 : allumer, feu. . te 5 : fondement, siège, demeure de l’Un, du Tout.(voir signe 5 de Fuente Magna). . te 6 : bac, récipient, réciter, prince-vicaire. . te 5 : constellation Regulus ( dans le ciel de Mésopotamie, une constellation du ciel de l’hémisphère sud lui aurait été substituée ?) . . kak : étoile, constellation (voir signe 1 de Fuente Magna). . kak, qaq : le Tout, la création, faire un rituel. . kák : fondement, demeure. (voir signe 5 de Fuenet Magna). Selon le chercheur Bertonio, Titicaca est une corruption de Thakhsi Cala : la « pierre fondamentale » : . cala : pierre, rocher. . thakhsi : fondation, principe fondamental. En akkadien : .takassu : bloc de pierre non taillé, brut ; sumérien Dag-Gaz : bloc de pierre, Ták-kàs-si : dalle. . tág : demeure, chambre, salle, cloître. -K’akaya : Désigne en aymara une offrande. Le peuple pensait que tout le lac Titicaca était sacré, pas seulement la légendaire île du Soleil. En particulier des offrandes, figurines anthropomorphes ou lamas en or, étaient faites sur un récif isolé au fond du lac, à plusieurs kilomètres de l’île du Soleil. Des pratiques rituelles y étaient exercées, sacrifices de lamas, dons d’or, de céramiques, de coquillages trouvés sur les rivages de l’océan Pacifique. En akkadien : . kák : voir ci-dessus, fondement, demeure. Dieu Marduk, dieu amaš du soleil. . kakkabu : étoile. (voir signe 1 de Fuente Magna). . diquaru : bol ou vase de pierre avec fond arrondi : di-qà-ru NA 4, al-ga-mi-su, sumérien Dug-Utl-Na 4. Selon le chercheur Diego de Alcobasa, le lac Titicaca était nommé Chukibitu, ou Chukuitu. En akkadien (g = k): . šug, šuginû : offrande quotidienne, nourriture rituelle, droits du temple Su-gi-na = b-it šu-gi-ni-e (voir signe 2 de Fuente Magna). . ug-Gi šugtu : une prêtresse, bienfaitrice, favorable. . ug-Inanna : offrande à la déesse Innana. (voir : chucara). . Sukuttu : šu-ku-ut-tu, šu-ku-ut-ti : bijoux de la déesse, de la princesse. En akkadien, le signe voisin désigne ce qui est pur, saint, sage, ce qui est interdit, tabou ; et l’inspection des canaux, une activité sacrée. (voir : chucara). Le signe akkadien évoque le signe 6 du vase Fuente Magna. -Waru waru : Désignait autour du lac Titicaca l’inspection et l’entretien des canaux. Cétait une activité sacrée, condition du bon acheminement de l’eau et de bonnes récoltes. En akkadien, warû, ou wa’aru : guider en toute sécurité, conduire, envoyer. -Taypicala : Selon le jésuite Cobo, c’est le nom d’une « pierre centrale », taypi signifie « centre », cala : pierre. En akkadien : . uppu : tablette d’argile, inscriptions. . tepu : te-te 4-ep-pi : être attaché à, devenir « fusionné », « unifié ». . kala : précieux, premier, dieu Kal-Kala : dieu des briques, des constructions en brique. . kalá : en profondeur, puits. . kál : prince, chef . . klu : Tout, créer, bâtir. (voir signe 6 de Fuente Magna et ; kalasasaya).
  • 26. 26 -Chucara : ce terme natif a le sens de « maison du Soleil ». En akkadien : . šuk, šu-ku kurummatu : offrande alimentaire Le signe renvoie aux idées de : . prospérité, faveur, purification . ce qui est pur, saint, sage, et gateau sacrificiel. . SUK-KU parakku : sanctuaire. -Chakana est le nom de la croix andine : En akkadien, šakanu, ša-ak-na, ša-kà-na : porter une amulette autour du cou, placer quelque chose avec une intention particulière, pour obtenir bonne fortune, abondance, sagesse. La croix andine est à comparer par sa forme à la croix sumérienne gg, dont les 4 branches sont formées de la valeur Ubara, et qui apporte en akkadien Ubara kidinnu : aide, privilège, protection . Ubāru :est l’empire des morts, et nak rāku : ennemi, opposé, adversaire : (voir signe 3 du vase Fuente Magna) Sumérien GUG : pur, clair. Le signe est voisin de celui de UG 5 mâtu : mourir, UG 5 nêru : tuer, dont voici à gauche le pictogramme sumérien d’origine, et à droite l’évolution à l’époque du sumérien classique : Cette forme de croix est familière chez les Toradjas de Bornéo, sous le nom de pa’doti, familière aussi chez les Navajos, et Hopis en Amérique du nord. -Kalasasaya : Á Tihuanaku, la cour principale du temple était nommé Kalasasaya. En akkadien : . kla : le Tout, kal : puissant, dignitaire. . šasû, ša-sa-a : appeler, invoquer, inviter à, déclarer ; ša-as-a : s’adresser à quelqu’un avec insistance, ša- ása : annoncer, proclamer.
  • 27. 27 Èléments contextuels pouvant aider à la recherche d’une parenté Au Pérou, le dialecte huallaga était utilisé par les habitants de la région de Huanuco. Les linguistes le nomment « quechua I », ou « dialecte central ». Huanuco est à rapprocher de l’akkadien u’a et de anāku ù kati /a : coopérer avec, collaborer ; annaku nu-uk = nuku réfère à mû : eau, ordre, qui est à l’origine des choses ; an-na, NAGGA, annaku : l’étain, « pierre »+« ciel », dont on sait qu’il y a des gisements dans la région du lac Titicaca ; AN-NA : homme au fond du ciel, du vase, comme est dàr : dieu DÀRA des profondeurs, en sumérien d’ARALA: l’inframonde. Annaku a aussi désigné le plomb, dont on dit qu’il était exploité dans l’île du Soleil. Huanuco semble avoir été un lieu où on collabore entre pairs, entre humains dans l’union au Principe : TIL. Tiwanaku, ou Tiahuanaco était un site important en bordure du lac Titicaca, partir de 100 de notre ère. Sur les bords, on y raconte des légendes d’êtres qui auraient atterri sur l’île du Soleil, au centre du lac. Cette île est nommée Suriki, nom à rapprocher de l’akkadien šurrû : commencement, TAB urrupu : purifier, même signe que : ce qui se divise, se sépare, se dédouble en jumeaux, dans le creuset : et à l’akkadien šùr : lumière, GIŠ-ŠIR : dieu-soleil ŠAMAŠ : On peut penser que le nom de Tiahuanuco est formé du sumérien til 3 : vivre, vie, de l’akkadien tilla (w)anāku ; en akkadien, tillatu = erén-illat-lá, erén-da-lá : assistance, secours, être solidaires, groupés pour une expédition, un combat. Et tilla est à l’époque d’Uruk le nom donné au pays d’Akkad : kur URI ki (-RA ) akkadû, dont l’origine pictographique est : Il serait intéressant de rechercher dans l’architecture, dans les tenues vestimentaires ou dans les œuvres d’art d’Amérique, du Nouveau Mexique à la Bolivie et au Chili, une forme voisine de ce pictogramme qui dépeint le pays d’Akkad. Le terme quechua huallaga est à rapprocher de l’akkadien allaku : voyageur, marche agile ( g = k ). Il peut y avoir un lien avec les termes quechua : huahuacu, huahua, wawa : petit, enfant ; et awlla : hurlement, qui suggèrent le sumérien HUL : démon, hostile, HULU : trembler, être terrifié ; l’akkadien : ’u’a, hū’a : oiseau de nuit, évoquant l’origine de l’anglais owl et de l’allemand eulen : hibou ; de l’anglais howl : hurler. Le quechua awlla pourrait référer à l’akkadien awīlu : homme, personne, sens qui oriente vers l’idée de Celui qui est en l’homme, qui selon les Sumériens hurle plaintivement comme le hibou, et qui est petit comme un embryon ou un enfant. Des vases quechua représentent une tête de hibou. Les termes quechua huanuco et huahuacu sont à comparer à l’akkadien TÌL-LA : le Vivant, l’Éternel, TI-KU 5 : le dieu Juge, ti = dig 2 ir : déité, kur 5 : qui tranche ; TI 5 : l’Un en sa forme jumelle. Et ils sont à comparer à l’akkadien : . âqu II : uaqu = ge 4 : aller, marcher, terme qui est en rapport dans la mythologie akkadienne avec le géant Huwawa, immense, colossal, effrayant, et en même temps infime, nain, écrasé, ou uwa : petit et dissimulé en l’homme. . âqu I : confondre l’un en l’autre, comme deux liquides. âqu I : ce qui est « amer », comme la « pierre d’amertume ». Ou encore : fusion des mondes souterrain et de surface : des opposés, de ( an-til 4-an ) TILLÁ : mur extérieur, et ( an-na ) NAGGA anāku : berger ou « pierre », qui est « au fond ». Voici les pictogrammes sumériens d’origine :
  • 28. 28 comme zá NA (-RÚ-A) narû : une stèle. RÚ : créature enfoncée, immobile, émanation de TI 5 : l’Un, TI 6 : le Tout. RÚ : qui perfore la matière, flèche et verrou, clé et javelot, TI : côte ou membrure, sur le côté de l’homme comme est la côte d’Adam, et liée à l’étoile Sirius familière des Sumériens : . anāku = na 4-AN-NA : la pierre de ciel : . anāku = ám-U = IŠTAR : la déesse qui aime, qui est dans l’abîme ou le sanctuaire, dans le point, la caverne ; le trou de matière : qui est en tíl : la montagne sacrée, exprimée comme apposition en akkadien : « Je », « Moi, Dieu » déesse IŠTAR, MÀ-E anāku : l’Archaïque : qui est kanāku : scellée dans la matière. . anāku = ME-NU-MÈN : « Je » divin : Le Verbe, Celui qui décide, le « Sans forme qui prend forme », l’écume du monde, qui se tient là, immobile et en mouvement. « A-na-ku Dingir » : Je suis Dingir. Sumérien : ti-en. Et au bord du lac Titicaca, à Tiawanaku, le puma divin qui représente la force vitale est nommé « Ti-Ti », soit « Je suis Titi ». Celui qui est NA 5, ou dieu ARA aux deux faces : En pays nazca, le huaca est le lieu sacré, qui évoque le sumérien akà : faire, cultiver ; aka 3 : toison ; NA est l’Homme primordial, TÌL (-LA) : le Vivant :
  • 29. 29 . NAGGA = an-na, présent et éternel dans les profondeurs de l’être humain ; en akkadien, dans le ciel tillá ; qui est tílla : le Père : . ti 5 : qui appelle, cri, se plaint. . tíl 7 : qui « s’écoule » dans la matière comme la sève de ú kanaktu : l’opoponax et symbole de TÁLA : sagesse. . ta-il : qui est dans et hors du temps : . ta 6 : qui se manifeste en sa forme androgyne, qui est tallu : couple dans le vase : . depuis NAK-KUD-MAH butuqtu : la rupture des digues et l’inondation, citée dans les textes historico- mythiques de Mésopotamie aussi bien que dans le mythe fondateur des Indiens qui vivent sur le bord du lac Titicaca. À Sumer, c’est la plante aquatique NAGA marine, qu’il faut aller chercher dans l’abîme des flots TI-AMAT : comme celles qui étaient utilisées par NAGA-TU 16 ramku : le prêtre lustrateur, telle que NAGA uūlu : plante alcaloïde ayant des propriétés thérapeutiques, ou NAGA-SI uūlu qarnānu : salicorne, une chénopodiacée des marais salants dont on extrait de la soude. Ces plantes étaient utilisées par les prêtres sumériens et akkadiens : ( šu-naga ) TU 5 ramāku : plonger, baigner, rimku : lavage, ablution. Les pictogrammes sumériens d’origine sont : Des purifications accompagnées d’applications de pommades aromatiques et de parfums extraits de plantes. La tradition évoquée autour du lac Titicaca en Bolivie, et les noms de sites semblent avoir pour origine des valeurs suméro-akkadiennes. On pourrait voir aussi un lien entre les dieux mésopotamiens ANNUNAKI et le terme (A) NAZ (A) CA désignant les dessins des constellations sur le sol que les Indiens Nascas d’Amérique du sud suivaient en pèlerinage. En akkadien, ( an-na ) NAGGA anâku : ce qui est dense et qui
  • 30. 30 est au fond, comme le plomb ; ìlu : pur, élevé ; zá NA : la stèle, qui suggère les kudurru ou bornes-frontières des Nazcas : NA-KAD : le berger, celui ou ce « quelqu’un » qui est « la roche de fond » ou « sous elle » : l’archétype de l’Homme. En Mésopotamie, dieu ŠÚ : dieu MARDUK. ŠÚ : être sombre, totalité, univers, trembler. Un univers qui naît lorsque Un devient deux : BANMIN sitti sâti, dont le signe néo-assyrien est le même que PA âru : rameau, SÌG maâsu : frapper, giš GIDRI : bâton, sceptre, dieu HENDUR, autre nom du dieu IŠUM ; HAD-È šûpû : resplendissant, glorieux, - futur HADÈS l'Invisible qui règne sur les Enfers, dieu lointain de l'abondance ; dieu MUATI : le dieu NÀ ou NABÛ de l’écriture. En sumérien pictographique, ces valeurs étaient ainsi figurées : En bas : source de BANMIN, deux. En haut : source de PA, rameau ; SÌG, frapper ; GIDRI, bâton ; HAD-È, resplendissant, glorieux. Dieu IŠUM, exprimé par deux éléments séparés et parallèles, reliés au cours de l'évolution du signe par une attache. En bas du tableau, mesure de capacité : BANMIN = 2 sutu. Un univers associé aux idées de frapper, bâton, rameau, gloire, et au symbole de la dualité, exprimé ailleurs par le jumeau. MÍN signifie « deux » : Sources de MÌN, MAN, deux, autre, atteindre ; dieu UTÙ, BUZUR, secret, dieu-soleil ŠAMAŠ, roi comme dieu ŠAMAŠ, la fleur épanouie qui sauve, dans le roc, nommée « le soleil qui protège », celui que le jumeau Enkidu évoque à Gilgamesh lorsque celui-ci raconte son rêve de l’abîme au fond de la montagne ; ú MAN-DU ou IM-MA-DU suadu : arbuste aromatique, qui suggère le parfum du paradis. MÌN a le même signe néo-assyrien que BUZÚR puzru : secret. BANÛ est : créer, BÁN : procréer. La fleur découverte en songe par Gilgamesh dans la fissure d'un rocher est ouverte dans sa psyché. Elle est en lui l’union du duo Gilgamesh-Enkidu, qui rappelle la substitution analogique du « miel sous le roc » des Védas indiens, et ailleurs celle de l’or liquide. ***
  • 31. 31 Eléments sur le puma et les félins Le félin célèbre en Amérique est le jaguara, ou yawara, mot tupi qui est à mettre en rapport avec les termes sumériens É-ZAG-GAR-RA : sanctuaire, cadeau offert au dieu ou à son représentant en dédommagement pour une action non convenable ou pour conjurer. . É : monde souterrain, temple, sanctuaire, cadeau offert au dieu ou à son représentant, par précaution ou en dédommagement. . ZAG : sanctuaire, limites; monde souterrain, akkadien ZAG, SÌG maasu : frapper, ziktu : piqûre. . ZAG-MÍ : louanges, laudes. . ZAG-TIL-LA : Totalité ; force, qui est aux environs de, « à côté de » comme un animal en brousse est dans le sanctuaire de la nature ou de la forêt. La force présente dans le sanctuaire ; là on est au bord du monde, ou du lieu souterrain le plus sacré ( au Mexique le jaguar est maître du monde souterrain ). En akkadien, zagga est de même signe que IA 3 šamnu (voir signe 6 du vase Fuente Magna, et : Wiracocha) . GAR : préposé, placé là, qui prend la forme du dieu, en a l’apparence, en est la manifestation ; GAR 4 : qui est fort, qui bondit, qui ravit, qui emporte et tue Le pictogramme sumérien d’origine est : Le tupi yawara pourrait être dérivé de l’akkadien ia : fils du Père, qui est war : « aux abords », appelé ou nommé pendant wa’aru : oracle, ordre. Le Pytujary était pour les Tupi Guarani le jaguar maître des ténèbres. Le terme paraît proche de l’akkadien pit et ’u 4 et de la valeur É bîtu : demeure profonde, souterraine, dont le pictogramme sumérien d’origine est : et de pít, de même signe que : enfers, lieu d’en bas, mort, ténèbres, profondeur : Lien avec ar : qui pulvérise ; et avec HUŠ : en colère, qui montre les dents, déchire, dont le pictogramme sumérien est éloquent : . GARA 3,4 : oracle, décision divine ou du prêtre.. AZAG : tabou. Le mot couguar, qui désigne le puma jaune, a pour origine le mot tupi sussu arana, dérivé en portugais : cucu arana. Susu arana évoque la racine akkadienne a'rn, et arnu = ar-nu-u-a : péché, dette ; aranu II : commettre une faute ; réfère à annu II = ar-nu : comportement mauvais, inopportun par rapport aux commandements religieux, offense au dieu, crime contre le roi.
  • 32. 32 Arnu est de même signe que barû : devin, aruspice ( qui examine les entrailles en vue de formuler des présages ), bâru I : saisir, attraper ( comme attraper une proie ) ; que bārūtu : divination, šiptu : incantation, saknu : préposé, šarrutu : royauté ( de šarru : roi ). En sumérien, ÀRA, ARA 3 : dévaster, pulvériser, broyer comme fait dieu ARA ; c’est aussi en akkadien Celui qui ARA 4 : apparaît, flamboyant comme šamšu : le soleil et qui šašu : crie. Celui qu’en sumérien ara 2 : on prie, glorifie uššu désigne en akkadien 60 = 1, - dieu 60 est dieu Anu -, des dieux Annunaki, des plaintes qui leur sont adressées, de même signe que l'idée du Tout, de Dieu ( aux représentants nombreux, dont les félins, animaux-attributs du dieu pour leur puissance ). Sussu II réfère à bâru I : saisir, attraper, réfère à mahasu : battre, donner des coups, tuer. Ce qui « tue », c’est Celui qui suš : habite le fondement. Celui qui šuš-šuš : jette à terre, šu 4 : détruit, emporte, šùš-su : dévaste, šuš 4 : égorge ou déchiquète comme avec šaššaru : une scie. C’est le dieu, la part divine, šušana, šuššanu : le tiers manquant dans la mythologie sumérienne à Gilgamesh pour être dieu. En akkadien, šūši = šuššu II : Totalité, - exprimée par les valeurs numériques 60 = 1 dans le système numérique sumérien à base 60 -, se manifeste en saisissant, battant : šuššu II réfère à bâru I : saisir, maāu : attraper, battre ; et réfère à šiddu II et pilakku I = bala : fuseau, pivot ( où se retrouvent le groupe bala et l’idée de pivot ou fuseau ( pièce de la quenouille ). Les symboles du fuseau, et du balam, - en pays d’Akkad « celui qui emporte » et en pays maya « prédateur caché » -. L'expression annu sussu figure dans les textes akkadiens. Elle exprime l'idée de quelqu'un qui est accablé, qui subit un châtiment pour avoir été coupable, avoir commis une faute. Puisque aranu II et annu II sont synonymes : faute, péché, et que sussu exprime l'idée de force divine, de Celui qui saisit et punit, susuarana le jaguar n'est-il pas celui qui selon l'akkadien sussu ar-nu : fait subir le châtiment? Quant au mot puma : la racine pum renvoie à l'akkadien būm : lacérer, et pum : vénérer, idée dépeinte par un signe très voisin de celui de ARA 9 : rugir. Il renvoie aussi à bum : secret, et à pamu : cri, appel à dieu. La valeur idéographique correspondante : SIG 7, est aussi celle de la couleur jaune pâle, gris jaune pâle, la couleur des yeux du puma ou du jaguar, et celle de la fourrure du puma des zones arides. Le même signe désigne l’idée de vivre, créer, habiter. L’île du Soleil située sur le lac Titicaca était nommée Titi Kar’ka : le « roc du puma », ou « le puma de pierre », ou « la montagne puma » en aymara, Kaká : gris jaune, rocher, montagne. On peut y voir le sumérien Kar ou Gar : forme, aspect physique, et : placé là, gouverneur, ou encore : amasser. Elle était aussi nommée Titi Jaya, pour Titi : puma, et Jaya : pierre, en référence à une légende où des pumas noyés y auraient été transformés en statues de pierre. Ti-Ti suggère Di.til.la : sentence judiciaire, verdict final, en akkadien ditillû. Avant d’être l’île du Soleil, cette île était nommée île Tiawanaku : la « colline du plomb », puisqu’on y exploitait paraît-il le plomb et/ou l’étain, ce qui est à rapprocher de l’akkadien annaku : étain, parfois plomb. Pumapumku est la « porte du puma » en langue aymara. L’akkadien pum est de même signe que : . karbu et ikribu : prier, bénir. . puzru : secret. Le signe de pum est lié à un autre signe qui désigne la « main de dieu », bienfait, être favorable, u- M - M karbu : prier, bénir, u-Naga rimku : louanges, ablutions, ramku : baigner, plonger, ou encore u- Lum-Ma : lustration. Le signe akkadien de pum, puisque pum = bum, est à rapprocher de : Bumbulu : bu-u-bu-limbu-um-bu-li : le 29ème jour, dernier jour où la lune est visible, le jour où les dieux du ciel et du paradis, et aussi ceux de l’inframonde, sont rassemblés. Pour ce qui est de la valeur Ku : (voir signe 5 de Fuente Magna), en akkadien : . Ku-Nu querbu : s’approcher du dieu. . Ku nad : fonder les bases. Voir : k’akaya en aymara : offrandes, et voir signe 1 de Fuente Magna. .Kù : pur, saint, interdit tabou. Action d’inspection des canaux d’irrigation. .Ku-4-Ra erbu : entrée (du temple), ou nrebu : ni-rib, ni-ri-bi-su : entrée du bâtiment (voir signe 3 de Fuente Magna). . l Ku 4-E rib biti : personne admise dans le temple. Le mot ocelot qui désigne un félin à la fourrure grise tachetée est d’origine nahuatl. Il pourrait correspondre à l’akkadien lú UŠ et idée de poursuite. L’ocelot est nommé jaguatirica en tupi.
  • 33. 33 . Tirica : akkadien tirku : meurtrissure, mâchure, dont le signe sumérien d’origine est : ou tarāku : marquer en creux, dépeint par le même signe sumérien mais aussi celui qui exprime l’idée de lacérer : . Jaguara, voir ci-dessus : jaguar.. Chez les Waiapi, groupes de nomades qui vivent au nord du Brésil et en Guyane française, dont l’aire d’origine est en basse Xingu dans l’état brésilien de Para, le jaguar est désigné Onza ou Enza, ce qui renvoie à la même origine suméro-akkadienne que celle du mot jaguara : . EN : nom divin ; EN-ŠU 2 : garant ; EN-ZU = ZUEN : dieu SIN. . za 4 : prince. . zà : UZUG ašertu : sanctuaire, ZAG-GAR-RA : sanctuaire. . zá : homme-pierre du fond, ZAG-DU 8 : pierre d’angle. *** Quelques rapprochements linguistiques Le mot quechua evoque dans les Andes l’idée de chaleur, de climat chaud. Le terme pourrait avoir pour origine l’akkadien qēšu : été, période de chaleur, de récolte des grains : šé qè-e-ší. Mais on peut y voir aussi un lien avec : - la racine ksū : kašu III : attacher, lier ( par exemple : les gerbes à la moisson ). Le sens peut aussi être ú- ka-as-sú-ú : déserteur, insoumis ( qui désignerait des hommes partis coloniser une autre terre ? ). - la racine kšū : kašû I et II : attacher, lier ( araméen : kasījā ), et : grain de moutarde si petit et pourtant qui provoque un puissant effet de chaleur en cataplasme. - la racine akkadienne k’s : kāsu : coupe ; kêsu : creux, cavité, approfondissement ; kišu : soubassement. En bref le mot quechua ou kechua désignerait ceux qui attachent les gerbes et récoltent une moisson de grains, ou encore : ceux qui sont insoumis et ont déserté, mais aussi symboliquement : la coupe au fond de soi où l’homme s’engage dans une alliance, où il se lie par un pacte intérieur sacré avec Celui qui est puissant. Il pourrait y avoir une parenté avec le mandarin kē : grain rond, ou kè : sceau gravé, ou qu’on grave : qiè ; qí : ce qui est étrange, prodigieux ; qiè : ce qui est coupé en deux, en pièces, en éléments qui apprennent l’un de l’autre, dans le sanctuaire ; qī : quelque chose qui infuse. Et avec le mandarin huā : bourgeon, fleur, archétype. Les Quechua se nommaient Runa Šimi ; en quechua runa a le sens de : homme, et šimi celui de : parole, langue. . Runa, en akkadien TAB (-BA ) ru’u ou TAB (-BA ) tappu signifie : compagnon, compagnie ou amitié, association en devenir, lien, de même source que les idées de jumeau, multiple ( cf. : taputaki en Mélanésie ). . Šimi, on se référera à l’akkadien NÍG-LAL šimittu ou ERÉN = í-mi-tum : attelage, ligature ; akkadien imittu : couple, pair, lien, attache, engagement, traverse reliant deux éléments, paire, couple ; ( la-al ) al = i-mit, ou lal, lál a le sens de attache, lien ( LAL amâdu : atteler, lier ). Giš ERÉN-gigir : la constellation du Chariot. KA-KEŠ = í-mi-tum : Totalité, universalité, puissance. ERÉN = í-mi-tum réfère à kisittu : branche, rameau de la civilisation, filiation, c’est à dire aussi membre de la communauté, nœud ; ki-si-it-tam ša erēnim ; ki-si (-it )–tu 4 erēni.
  • 34. 34 Les termes Runa Šimi et Quechua signifieraient de la sorte « hommes de parole », compagnons sur qui on peut compter, qui sont liés, solidaires. Ceci en rapport avec la valeur sumérienne TAB (-BA) : compagnon, double, et avec le terme relevé chez les Mélanésiens : taputaki, qui paraît dérivé de l’akkadien tap-pu-ut-akí, ou de l’akkadien tappûtu alāku : secours, assistance, soutien, entraide, solidarité, alliance au Principe d’humanité qui est en nous, au Vivant ; fidélité à la Parole, au Verbe. Voir la proximité entre le mélanésien taputak et le quechua aki : vestige, trace, et tapu-m : demande. La religion relie les hommes en une communauté et les relie aux dieux. Les hommes reçoivent et transmettent la tradition. On se souvient de l’affirmation dans la légende de Gilgamesh : « Tu es rameau ». Un travail accompli sur soi-même amène à saisir que chacun est rameau de la branche humaine de l’Arbre de vie, à opérer un retour à l’Origine, jusqu’à erēnu II : la racine. Aymara et quechua seraient des idiomes allogènes ? L’aymara et le quechua pourraient être des idiomes allogènes comme l’étaient le hurrite, le hittite, l’élamite : un emploi hors des frontières de l’écriture suméro-akkadienne, un rameau adventice qui serait une variété américaine importée par des navigateurs. En témoignent ces quelques rapprochements qui ont été effectués entre termes quechua des Andes, et termes sumériens ou sémitiques ( Abréviations : Q = quechua ; Ass = assyrien ; H = hébreu ; Akk = akkadien ; Sum = sumérien ) : Q : salla : prêtresse, novice ; Akk : ša’ilu, šelu : prêtre. Q : wanaqo : mammifère, en rapport avec le lama. Ass : anaqate : chameau. Q : llama : lama ; Ass : gamalu : chameau. H : gamal : chameau ( lama est l’inversion de amal ). Q : lloqsiy : quitter, sortir ; H : hotsi : quitter, sortir. Q : samp’a : humble ; H : shaphal : bas, humble, négligent. Q : achachi : vieil homme ; H : iashish : homme âgé, vénérable. Q : uturunku : tigre ; Akk : utuku : démon. Q : mallku : seigneur, roi des rois ; H : malkah : reine ; Akk : ŠARA malku : prince, GÍR mālaku : voie ; ālik pāni : prédécesseur. Q : alqo : chien ; Akk : kalbu : chien ( interversion : alq et kal ). Q : saphi : racine ; Akk : GÌR šēpu : pied (de même source que NÈ-IRI 11-GAL : dieu NERGAL ). Q : totora : roseau ; Akk : tutturu : petite feuille, foliole ; en akkadien, ter 5 : jonc, alfa ; ú TIR-TIR : jonc : Q : qillqa-y : écrire ; Akk. : qíl : enchevêtrer, faire une ligature de signes, idée exprimée par le même signe en forme de plume végétale que rakāsu : lier : Q : nanay : souffrance, peine, blessure ; Sum : NANNA est le dieu de la nouvelle lune, qui engendre dieu ŠAMAŠ et déesse INNANA ( cf. : Urigallu, pour cette déesse qui souffre, qui appelle ). Q : hawa et waci : racine ; Akk : awa = a-la-a-wu : fond ( à comparer avec le quechua huahuacu et l’akkadien u-wa ). Q : k’uku : dur, vert ( pour un fruit ) ; Akk : kukku : gousse ; kakkû : pois. Q : rimac : oracle ; Sum. : rim 1 = erim 2 : démon, ennemi ; rim 4 = kaš 4 : messager ; Akk. : RIM : taureau, vache, poisson-vache. Q : macchu : vieux ; Akk. : mašdu : fruit mûr, capacité à, de même signe que la valeur TIL : vieux, achevé, complet. Q : tuku : hibou, chouette ; Akk. : tuku 4 : trembler comme la chouette. Q : taruka : cerf ; Akk. : tarru : bigarré, signe voisin de celui qarnu : corne, tête, et de celui de sāmu : rouge sombre ( comme la robe du cerf ). Q : isu : ce qui est petit, une mite ; Akk : iu : dieu ŠAMAŠ, GIBIL, MARDUK, et išum : dieu IŠUM, dont on disait en Mésopotamie qu’ils sont cachés, petits comme une larve, ou une lentille ( à propos du Tout,
  • 35. 35 de la force paradoxale immense et pourtant minuscule, au cœur de l’homme. La force du Créateur, du Premier, encore nommée LUGAL, AH ou GÚ ). *** Liens Recherche d’une parenté entre synbiose suméro-akkadienne et la langue des Raramuri. https://www.calameo.com/read/006533190997983b8b006 https://www.calameo.com/read/00653319001e78ef6a4a6 https://www.slideshare.net/mysterevivant/sumer-akkad-and-the-language-of-the-raramuripdf-5a11 Recherche d’une parenté entre synbiose suméro-akkadienne et la langue des Navajos, Zuni, Hopi. https://www.calameo.com/read/00653319001e78ef6a4a6 https://image.slidesharecdn.com/sumerakkadandthelanguagesofthenavajothehopithezuni- 220116082116/75/sumer-akkad-and-the-languages-of-the-navajo-the-hopi-the-zuni-by-michel-leygues-1- 2048.jpg?cb=1668259770 https://www.slideshare.net/mysterevivant/sumer-akkad-and-the-languages-of-the-navajo-the-hopi-the- zuni-by-michel-leygues Recherche d’une parenté entre synbiose suméro-akkadienne et la langue des Nazcas et des Incas https://www.calameo.com/read/0065331903bbf50215a27 https://www.calameo.com/read/00653319080c5e11471c2 https://www.slideshare.net/mysterevivant/akkad-sumer-and-incas-nazcas-languagespdf https://www.slideshare.net/mysterevivant/akkad-sumer-and-incas-nazcas-languagespdf https://www.slideshare.net/mysterevivant/sumerian-akkadian-and-the-quechua-of-the-qoylluriti-pilgrims- an-andean-celebration-in-peru Livre « Le Mystère du Vivant, tome 1 : Le Verbe et ses métamorphoses » : https://fr.slideshare.net/mysterevivant/le-mystère-du-vivant-michel-leygues-2023pdf https://www.calameo.com/read/0065331909b169c35d1a8 Livre « Le Mystère du Vivant, tome 2 : Sumer, Akkad, Babel et l’origine des langues » : https://www.calameo.com/read/0065331900be9ad99bc87 Livre « Homini » : https://www.calameo.com/read/006533190b9f1003f3345