Compte-rendu du sixième Entretien de La Fabrique "Malaimée ou méconnue ? Comment permettre aux jeunes et au grand public de connaître la réalité et les enjeux de l'industrie"
Il est parfois avancé que la France serait particulièrement dépourvue de start-up à vocation industrielle. C’est en tout cas ce que tendrait à montrer la liste des entreprises qui constituent le NEXT40, l’indice des futurs champions français de la Tech. Ce dernier met en effet principalement en avant des firmes de services. Toutefois, en conclure que les start-up n’apportent aucun avantage compétitif à notre base industrielle serait excessif.
Quiconque veut le vérifier se heurte à une première difficulté, du fait de l’absence de définition précise du terme « start-up ». En raisonnant sur une base élargie, on observe des firmes à forte croissance dans de nombreux secteurs, y compris dans l’industrie. Si l’on ressert la focale aux start-up « proprement dites », la proportion de ces entreprises qui s’intéressent à l’industrie n’est pas moindre en France qu’aux États-Unis. On constate également que le modèle d’innovation qui fait le succès des firmes numériques, notamment celles du secteur financier, peut être adapté à l’industrie manufacturière.
À l’aide de données et de témoignages issus de « l’écosystème start-up », cet ouvrage démontre l’existence de firmes à forte croissance dans l’industrie et le rôle qu’elles peuvent jouer dans la redynamisation du secteur industriel. Comme dans les autres secteurs, l’insuffisance du financement par le capital-risque ralentit leur développement. Mais des rapprochements avec les grands groupes industriels sont possibles et le développement des deeptechs offre des opportunités pour jouer sur les complémentarités entre start-up et firmes industrielles.
Cet ouvrage s’adresse aux entrepreneurs et aux étudiants qui souhaitent s’engager dans la voie de l’industrie, aux dirigeants d’entreprise recherchant des voies de renouvellement de leurs stratégies industrielles et aux décideurs publics.
L’industrie du futur : progrès technique, progrès social ? Regards franco-all...La Fabrique de l'industrie
Cette note constitue la synthèse d’une série de séminaires franco-allemands réunissant industriels, représentants des pouvoirs publics et des syndicats, universitaires et experts, organisés conjointement par la Fondation Jean Jaurès, la Fondation Friedrich-Ebert et La Fabrique de l’industrie.
Organisation et compétences dans l’usine du futur - Vers un design du travail ?La Fabrique de l'industrie
Comment travaillera-t-on dans l’usine du futur ?
À partir des témoignages d’une vingtaine de dirigeants et d’experts, cette note identifie et analyse des pratiques inspirantes d’entreprises manufacturières de tailles variées en matière d’organisation du travail et de gestion des compétences.
Il est parfois avancé que la France serait particulièrement dépourvue de start-up à vocation industrielle. C’est en tout cas ce que tendrait à montrer la liste des entreprises qui constituent le NEXT40, l’indice des futurs champions français de la Tech. Ce dernier met en effet principalement en avant des firmes de services. Toutefois, en conclure que les start-up n’apportent aucun avantage compétitif à notre base industrielle serait excessif.
Quiconque veut le vérifier se heurte à une première difficulté, du fait de l’absence de définition précise du terme « start-up ». En raisonnant sur une base élargie, on observe des firmes à forte croissance dans de nombreux secteurs, y compris dans l’industrie. Si l’on ressert la focale aux start-up « proprement dites », la proportion de ces entreprises qui s’intéressent à l’industrie n’est pas moindre en France qu’aux États-Unis. On constate également que le modèle d’innovation qui fait le succès des firmes numériques, notamment celles du secteur financier, peut être adapté à l’industrie manufacturière.
À l’aide de données et de témoignages issus de « l’écosystème start-up », cet ouvrage démontre l’existence de firmes à forte croissance dans l’industrie et le rôle qu’elles peuvent jouer dans la redynamisation du secteur industriel. Comme dans les autres secteurs, l’insuffisance du financement par le capital-risque ralentit leur développement. Mais des rapprochements avec les grands groupes industriels sont possibles et le développement des deeptechs offre des opportunités pour jouer sur les complémentarités entre start-up et firmes industrielles.
Cet ouvrage s’adresse aux entrepreneurs et aux étudiants qui souhaitent s’engager dans la voie de l’industrie, aux dirigeants d’entreprise recherchant des voies de renouvellement de leurs stratégies industrielles et aux décideurs publics.
L’industrie du futur : progrès technique, progrès social ? Regards franco-all...La Fabrique de l'industrie
Cette note constitue la synthèse d’une série de séminaires franco-allemands réunissant industriels, représentants des pouvoirs publics et des syndicats, universitaires et experts, organisés conjointement par la Fondation Jean Jaurès, la Fondation Friedrich-Ebert et La Fabrique de l’industrie.
Organisation et compétences dans l’usine du futur - Vers un design du travail ?La Fabrique de l'industrie
Comment travaillera-t-on dans l’usine du futur ?
À partir des témoignages d’une vingtaine de dirigeants et d’experts, cette note identifie et analyse des pratiques inspirantes d’entreprises manufacturières de tailles variées en matière d’organisation du travail et de gestion des compétences.
Chômage, difficulté de recrutement dans l'industrie, déficit d'image des filières industrielles au lycée professionnel, ce sont les thèmes abordés dans cette note de la Fabrique de l'industrie. Laurence Decréau y propose d'éclaircir les représentations faites sur le travail.
Une aventure humaine entre mondialisation et territoire.
Ce Doc est à la fois une histoire de la mondialisation industrielle, un manuel d’organisation de la production dans l’entreprise étendue, un guide pour la mise en place d’un Lean management authentique et un plaidoyer pour une industrie du futur collaborative et responsable.
À travers les aventures du site industriel de Toshiba TEC à Dieppe pendant plus de 30 ans, depuis les débuts de la mondialisation "positive" jusqu’à l’irruption de la Covid-19, ce récit retrace les transformations successives d’une entreprise, tantôt voulues, tantôt subies, pour développer en permanence de nouvelles opportunités et assurer son avenir. Entre vicissitudes et rebondissements, entre ténacité et imagination, entre Chine et Normandie, le grand voyage décrit par l’auteur s’appuie sur l’implication constante des salariés, la recherche permanente de valeur pour les clients, la coopération entre entreprises complémentaires et la capacité à renverser souvent les paradigmes dominants. L’attachement réciproque de l’entreprise tant vis-à-vis de ses salariés que de son territoire d’accueil illustre ce que pourraient être les fondements d’une industrie plus résiliente et contributive aux besoins de la société.
Ce livre donne des clés aux dirigeants et managers de l’industrie, aux décideurs de l’écosystème industriel et aux élus, pour penser une industrie du futur en phase avec les attentes citoyennes. Il vise également à montrer aux étudiants et enseignants que l’industrie est un univers attractif et en perpétuel mouvement.
À l’aube des années 2020, les filières continuent d’être mobilisées en France comme des outils de politique industrielle, que ce soit par exemple pour faire face aux difficultés d’approvisionnement suite à l’épidémie de la Covid-19 ou encore pour favoriser la rénovation thermique des bâtiments au niveau local.
Cet ouvrage analyse les engagements et les pratiques des industriels afin de réfléchir aux filières à favoriser, à la clarification du rôle de l’État et aux freins à la coopération entre acteurs. La parole est donnée aux industriels qui ont investi dans quatre filières définies par le Conseil national de l’industrie (automobile, nouveaux systèmes énergétiques, transformation et valorisation des déchets, mode et luxe) ainsi que dans deux filières en-dehors du périmètre du CNI : la filière européenne des batteries pour l’automobile et la filière de la lunetterie du Jura.
Ce Doc de La Fabrique propose des pistes pour une mise en adéquation possible des ambitions stratégiques de l’État, des contraintes des industriels et des enjeux de territoires. Il s’adresse notamment aux industriels et aux décideurs publics qui souhaitent s’engager dans les filières de demain.
Imaginez que l’opérateur de l’usine du futur travaille avec un robot. En sera-t-il le maître ou l’assistant ? Quel contact physique peut-il avoir avec lui tout en étant en sécurité ? Comment peut-il se synchroniser avec lui ? Comment leur collaboration peut-elle être le reflet d’une complémentarité entre les qualités de l’un et de l’autre ?
C’est à ces questions que ce Doc de La Fabrique propose de répondre à partir d’avancées technologiques appliquées ou en cours d’application dans le domaine de la robotique collaborative. Le Doc met notamment en avant les travaux de Susana Sánchez Restrepo, co-lauréate de l’édition 2019 du concours pour étudiants et jeunes chercheurs organisé par La Fabrique de l’industrie.
Il met en évidence de nouveaux modes d’interaction possibles entre l’humain et le robot collaboratif en distinguant le cas du cobot-outil du cobot-collègue. Il présente aussi les diverses manières dont le robot collaboratif peut apprendre à travailler avec l’opérateur, grâce à l’intelligence artificielle ou à des interfaces de programmation intuitives. Cette collaboration répond à de multiples enjeux : augmenter la productivité, gagner en flexibilité et améliorer l’ergonomie des postes de travail.
Ce Doc de La Fabrique s’adresse à toutes les personnes intéressées par les nouvelles modalités de travail offertes par la robotique collaborative.
Étuidant en dernière année à Centrale Supélec, Dimitri Pleplé décide un jour d’enfourcher son vélo pour effectuer un tour de France des usines et rencontrer ceux qui font l’industrie au quotidien : opérateurs de ligne, techniciens, managers.
La désindustrialisation n’est pas une fatalité. En France, mais aussi en Allemagne, Suisse, Italie, Angleterre, Corée du Sud et aux États-Unis, nous avons rencontré des industriels, des chefs d’entreprise, des acteurs académiques et des décideurs publics pour saisir leurs visions et examiner leurs pratiques. Cet ouvrage présente les enseignements et recommandations que nous en avons tirés.
Vos données valent-elles de l’or ? L’Internet industriel des objets à l’épreu...La Fabrique de l'industrie
Et si les machines ou les lignes de production d’une usine pouvaient « parler » en émettant des données ? C’est l’une des promesses de l’Internet industriel des objets. L’IIoT fait appel à un continuum de technologies, depuis des capteurs placés à différentes étapes d’un process industriel jusqu’à des plateformes permettant le traitement des données à base de machine learning ou d’IA. Mais ces données valent-elles vraiment de l’or pour les entreprises manufacturières ? Ces technologies réalisent-elles sur le terrain les ambitions qu’elles promettent ?
Né d’une idée conjointe de La Fabrique de l’industrie et d’IBM France, et s’appuyant sur des cas d’usages dans l’industrie et des auditions d’experts, cet ouvrage propose un bilan d’étape sur les effets réellement mesurables de ces technologies sur le terrain et sur de possibles écarts, permanents ou provisoires, entre théorie et pratique. Il a pour but de livrer des conseils utiles aux responsables industriels voulant investir dans cette voie. Sans entrer dans le détail des technologies, il rassemble de façon synthétique les enseignements techniques, financiers et organisationnels de quelques expériences de déploiement et signale les principales erreurs à éviter.
Cet ouvrage s’adresse à un public non spécialiste, et notamment aux dirigeants d’entreprises et à leurs directeurs de sites ou de production, ainsi qu’à l’ensemble des lecteurs intéressés par le déploiement des technologies de l’industrie du futur.
Cet ouvrage étudie la capacité des PME et ETI industrielles à surmonter les chocs, à se redéployer et in fine à tirer parti des épisodes difficiles pour rebondir, en d’autres termes à faire preuve de « résilience ».
Chaque année en France, 130 000 jeunes entrent sans qualification ni diplôme sur le marché du travail. Le nombre de jeunes entrant en apprentissage diminue, et l’offre de formation existante n’est parfois pas en adéquation avec les besoins des entreprises qui ont considérablement évolué. Dans ce contexte pénalisant pour l’emploi et la compétitivité, des entreprises s’organisent et développent des dispositifs de formation innovants.
Etude - Véhicules autonomes : ne ratons pas la révolution ! - La Fabrique de ...La Fabrique de l'industrie
Révolutionner la sécurité sur les routes, libérer la productivité, désenclaver les zones rurales, transformer les villes… Le véhicule autonome suscite des attentes fortes. Il est l’objet de grandes manœuvres, chez les géants américains du numérique mais aussi parmi les acteurs traditionnels du secteur automobile, aux modèles économiques pourtant éprouvés.
Ce nouvel objet technique a en effet un potentiel disruptif majeur. En déléguant la responsabilité de la conduite du conducteur au véhicule, c’est la notion même de mobilité qu’il pourrait révolutionner dans les prochaines décennies.
Cet ouvrage propose une synthèse claire et pédagogique sur le développement industriel des voitures autonomes, ses conséquences pour les entreprises et leurs modèles d’affaires, avec un regard particulier sur la France. Il analyse les forces et les faiblesses de la filière française et avance des pistes pour permettre à notre pays d’exploiter au mieux ses atouts.
Ce document présente les idées-clés qui ressortent de ses cinq premières années de travaux. Elles sont organisées autour de trois principaux axes de réflexion : Compétitivité et politiques industrielles ; Travail, emploi et dialogue social ; Mondialisation et regards sur des expériences étrangères.
L’idée semble s’être installée que la production de biens et de services dégage trop peu de valeur et n’a plus d’intérêt économique, pour les entreprises comme pour les territoires, que ce soit au nom de l’économie de la connaissance ou symétriquement de l’économie de la fonctionnalité. Selon la première, les entreprises devraient se spécialiser dans les étapes de conception et de R&D ; selon la seconde, elles devraient surtout accompagner leurs produits de services ingénieux créant la différence avec la concurrence. Il y a une part de vrai dans ces deux axiomes, même s’ils semblent partir dans des directions opposées. Toutefois, l’erreur serait de croire que la « prod’ » est devenue un acte banal, sur lequel les pays low cost nous auront tôt ou tard imposé leur concurrence par les prix. Ainsi, nous avons tous en tête cette smiling curve mythique expliquant aux milieux d’affaires où se situent les « vrais » gisements de valeur. En revenant sur cette courbe du sourire, sur ce qu’elle dit et ne dit pas, nous rappelons dans cette synthèse le poids déterminant qu’occupe en réalité l’étape de production dans la création de valeur, aussi bien en France que dans les autres pays développés.
Chômage, difficulté de recrutement dans l'industrie, déficit d'image des filières industrielles au lycée professionnel, ce sont les thèmes abordés dans cette note de la Fabrique de l'industrie. Laurence Decréau y propose d'éclaircir les représentations faites sur le travail.
Une aventure humaine entre mondialisation et territoire.
Ce Doc est à la fois une histoire de la mondialisation industrielle, un manuel d’organisation de la production dans l’entreprise étendue, un guide pour la mise en place d’un Lean management authentique et un plaidoyer pour une industrie du futur collaborative et responsable.
À travers les aventures du site industriel de Toshiba TEC à Dieppe pendant plus de 30 ans, depuis les débuts de la mondialisation "positive" jusqu’à l’irruption de la Covid-19, ce récit retrace les transformations successives d’une entreprise, tantôt voulues, tantôt subies, pour développer en permanence de nouvelles opportunités et assurer son avenir. Entre vicissitudes et rebondissements, entre ténacité et imagination, entre Chine et Normandie, le grand voyage décrit par l’auteur s’appuie sur l’implication constante des salariés, la recherche permanente de valeur pour les clients, la coopération entre entreprises complémentaires et la capacité à renverser souvent les paradigmes dominants. L’attachement réciproque de l’entreprise tant vis-à-vis de ses salariés que de son territoire d’accueil illustre ce que pourraient être les fondements d’une industrie plus résiliente et contributive aux besoins de la société.
Ce livre donne des clés aux dirigeants et managers de l’industrie, aux décideurs de l’écosystème industriel et aux élus, pour penser une industrie du futur en phase avec les attentes citoyennes. Il vise également à montrer aux étudiants et enseignants que l’industrie est un univers attractif et en perpétuel mouvement.
À l’aube des années 2020, les filières continuent d’être mobilisées en France comme des outils de politique industrielle, que ce soit par exemple pour faire face aux difficultés d’approvisionnement suite à l’épidémie de la Covid-19 ou encore pour favoriser la rénovation thermique des bâtiments au niveau local.
Cet ouvrage analyse les engagements et les pratiques des industriels afin de réfléchir aux filières à favoriser, à la clarification du rôle de l’État et aux freins à la coopération entre acteurs. La parole est donnée aux industriels qui ont investi dans quatre filières définies par le Conseil national de l’industrie (automobile, nouveaux systèmes énergétiques, transformation et valorisation des déchets, mode et luxe) ainsi que dans deux filières en-dehors du périmètre du CNI : la filière européenne des batteries pour l’automobile et la filière de la lunetterie du Jura.
Ce Doc de La Fabrique propose des pistes pour une mise en adéquation possible des ambitions stratégiques de l’État, des contraintes des industriels et des enjeux de territoires. Il s’adresse notamment aux industriels et aux décideurs publics qui souhaitent s’engager dans les filières de demain.
Imaginez que l’opérateur de l’usine du futur travaille avec un robot. En sera-t-il le maître ou l’assistant ? Quel contact physique peut-il avoir avec lui tout en étant en sécurité ? Comment peut-il se synchroniser avec lui ? Comment leur collaboration peut-elle être le reflet d’une complémentarité entre les qualités de l’un et de l’autre ?
C’est à ces questions que ce Doc de La Fabrique propose de répondre à partir d’avancées technologiques appliquées ou en cours d’application dans le domaine de la robotique collaborative. Le Doc met notamment en avant les travaux de Susana Sánchez Restrepo, co-lauréate de l’édition 2019 du concours pour étudiants et jeunes chercheurs organisé par La Fabrique de l’industrie.
Il met en évidence de nouveaux modes d’interaction possibles entre l’humain et le robot collaboratif en distinguant le cas du cobot-outil du cobot-collègue. Il présente aussi les diverses manières dont le robot collaboratif peut apprendre à travailler avec l’opérateur, grâce à l’intelligence artificielle ou à des interfaces de programmation intuitives. Cette collaboration répond à de multiples enjeux : augmenter la productivité, gagner en flexibilité et améliorer l’ergonomie des postes de travail.
Ce Doc de La Fabrique s’adresse à toutes les personnes intéressées par les nouvelles modalités de travail offertes par la robotique collaborative.
Étuidant en dernière année à Centrale Supélec, Dimitri Pleplé décide un jour d’enfourcher son vélo pour effectuer un tour de France des usines et rencontrer ceux qui font l’industrie au quotidien : opérateurs de ligne, techniciens, managers.
La désindustrialisation n’est pas une fatalité. En France, mais aussi en Allemagne, Suisse, Italie, Angleterre, Corée du Sud et aux États-Unis, nous avons rencontré des industriels, des chefs d’entreprise, des acteurs académiques et des décideurs publics pour saisir leurs visions et examiner leurs pratiques. Cet ouvrage présente les enseignements et recommandations que nous en avons tirés.
Vos données valent-elles de l’or ? L’Internet industriel des objets à l’épreu...La Fabrique de l'industrie
Et si les machines ou les lignes de production d’une usine pouvaient « parler » en émettant des données ? C’est l’une des promesses de l’Internet industriel des objets. L’IIoT fait appel à un continuum de technologies, depuis des capteurs placés à différentes étapes d’un process industriel jusqu’à des plateformes permettant le traitement des données à base de machine learning ou d’IA. Mais ces données valent-elles vraiment de l’or pour les entreprises manufacturières ? Ces technologies réalisent-elles sur le terrain les ambitions qu’elles promettent ?
Né d’une idée conjointe de La Fabrique de l’industrie et d’IBM France, et s’appuyant sur des cas d’usages dans l’industrie et des auditions d’experts, cet ouvrage propose un bilan d’étape sur les effets réellement mesurables de ces technologies sur le terrain et sur de possibles écarts, permanents ou provisoires, entre théorie et pratique. Il a pour but de livrer des conseils utiles aux responsables industriels voulant investir dans cette voie. Sans entrer dans le détail des technologies, il rassemble de façon synthétique les enseignements techniques, financiers et organisationnels de quelques expériences de déploiement et signale les principales erreurs à éviter.
Cet ouvrage s’adresse à un public non spécialiste, et notamment aux dirigeants d’entreprises et à leurs directeurs de sites ou de production, ainsi qu’à l’ensemble des lecteurs intéressés par le déploiement des technologies de l’industrie du futur.
Cet ouvrage étudie la capacité des PME et ETI industrielles à surmonter les chocs, à se redéployer et in fine à tirer parti des épisodes difficiles pour rebondir, en d’autres termes à faire preuve de « résilience ».
Chaque année en France, 130 000 jeunes entrent sans qualification ni diplôme sur le marché du travail. Le nombre de jeunes entrant en apprentissage diminue, et l’offre de formation existante n’est parfois pas en adéquation avec les besoins des entreprises qui ont considérablement évolué. Dans ce contexte pénalisant pour l’emploi et la compétitivité, des entreprises s’organisent et développent des dispositifs de formation innovants.
Etude - Véhicules autonomes : ne ratons pas la révolution ! - La Fabrique de ...La Fabrique de l'industrie
Révolutionner la sécurité sur les routes, libérer la productivité, désenclaver les zones rurales, transformer les villes… Le véhicule autonome suscite des attentes fortes. Il est l’objet de grandes manœuvres, chez les géants américains du numérique mais aussi parmi les acteurs traditionnels du secteur automobile, aux modèles économiques pourtant éprouvés.
Ce nouvel objet technique a en effet un potentiel disruptif majeur. En déléguant la responsabilité de la conduite du conducteur au véhicule, c’est la notion même de mobilité qu’il pourrait révolutionner dans les prochaines décennies.
Cet ouvrage propose une synthèse claire et pédagogique sur le développement industriel des voitures autonomes, ses conséquences pour les entreprises et leurs modèles d’affaires, avec un regard particulier sur la France. Il analyse les forces et les faiblesses de la filière française et avance des pistes pour permettre à notre pays d’exploiter au mieux ses atouts.
Ce document présente les idées-clés qui ressortent de ses cinq premières années de travaux. Elles sont organisées autour de trois principaux axes de réflexion : Compétitivité et politiques industrielles ; Travail, emploi et dialogue social ; Mondialisation et regards sur des expériences étrangères.
L’idée semble s’être installée que la production de biens et de services dégage trop peu de valeur et n’a plus d’intérêt économique, pour les entreprises comme pour les territoires, que ce soit au nom de l’économie de la connaissance ou symétriquement de l’économie de la fonctionnalité. Selon la première, les entreprises devraient se spécialiser dans les étapes de conception et de R&D ; selon la seconde, elles devraient surtout accompagner leurs produits de services ingénieux créant la différence avec la concurrence. Il y a une part de vrai dans ces deux axiomes, même s’ils semblent partir dans des directions opposées. Toutefois, l’erreur serait de croire que la « prod’ » est devenue un acte banal, sur lequel les pays low cost nous auront tôt ou tard imposé leur concurrence par les prix. Ainsi, nous avons tous en tête cette smiling curve mythique expliquant aux milieux d’affaires où se situent les « vrais » gisements de valeur. En revenant sur cette courbe du sourire, sur ce qu’elle dit et ne dit pas, nous rappelons dans cette synthèse le poids déterminant qu’occupe en réalité l’étape de production dans la création de valeur, aussi bien en France que dans les autres pays développés.
El documento define Web 1.0, Web 2.0, SlideShare, wikis y blogs. Web 1.0 se refiere a páginas web estáticas donde los usuarios solo pueden leer, mientras que Web 2.0 permite una mayor interacción entre usuarios a través de herramientas como blogs y redes sociales. SlideShare permite compartir presentaciones en línea, wikis son espacios de escritura colaborativa, y los blogs son sitios web con contenido actualizado regularmente donde los lectores pueden comentar.
India has a high level of biodiversity with over 47,000 plant species, 15,000 flowering plants, 89,000 animal species, and 1,200 bird species. This diversity is due to factors like varied climate, soil types, and terrain across the country. Several initiatives have been taken by the government to protect flora and fauna, including establishing biosphere reserves, wildlife sanctuaries, national parks, and conservation projects for endangered species. However, natural vegetation in India has reduced due to increasing agricultural land, urbanization, and other human activities.
Este caso clínico describe el tratamiento de una paciente de 22 años que sufrió una fractura tibioperonea expuesta grado IIIb como resultado de un atropellamiento. La paciente fue tratada inicialmente con aseo quirúrgico, debridación y fijación externa. Posteriormente se realizaron procedimientos adicionales como escarificación y aporte óseo debido a un retraso en la consolidación ósea. El objetivo final del tratamiento es lograr la consolidación de la fractura sin deformidad ni compromiso vascular.
La propuesta busca crear una tipografía irregular e informal para representar el estilo de Bob Marley, el mayor representante del reggae, cuyos trazos desalineados simbolizarían las características rastas de Marley y capturarían tanto su estilo físico como su estilo musical idealista y amante de la vida.
Este documento resume las 13 semanas de un curso de geografía. Los estudiantes aprendieron sobre los continentes de África y Oceanía a través de presentaciones grupales, lecturas y explicaciones de la profesora. Los temas incluyeron geografía física y humana, cultura, economía y política. Al final del curso, el estudiante concluyó que aprendió mucho sobre realidades desconocidas previamente en estos continentes y agradeció a la profesora por su enseñanza.
Molly Reynolds presentation on Amendments in the Senate and HouseKevin R. Kosar
The document contains three charts related to amendments filed on the Senate budget resolution from 1982 to 2016. The first chart shows the number of amendments filed each year, ranging from around 100 to over 800. The second chart shows the percentage of symbolic amendments sponsored by committee members handling the issue, ranging from around 0.1 to 0.7. The third chart shows the average number of amendments per appropriations bill in the House from 2004 to 2017, ranging from around 20 to over 100, with an outlier removed.
On-demand available here: http://bit.ly/2ipuM5N
In this week’s webinar, we’ll explore 5 ways to increase engagement at the chapter level by providing them with a foundation for success.
This document provides guidance for a unit on creation and origins that explores perspectives from Christianity, Hinduism, Islam, and atheism. It suggests activities for students to discuss and reflect on different views of how the universe and life began. Students will consider how religious traditions and scientists understand and use concepts of truth and knowledge. They will also reflect on their own beliefs and values regarding these profound questions. The unit aims to deepen understanding of diverse perspectives and enable civil discussion on ultimately unknowable issues.
2016 Webinar Finale: Top 10 Takeaways for Chapter Based AssociationsBillhighway
On-demand available here:https://youtu.be/sJkFAmHdwMY
In case you missed any of our previous webinars, we’ll recap our best tips, tricks and advice from 2016.
This document provides a summary of Shahzad Irshad's resume. It outlines his objective of seeking a challenging position to use his education and experience. It then lists his work experience including positions at Irfen Traders, Lakson Tobacco, and Philip Morris Pakistan from 2003 to 2015. His responsibilities included target allocation, sales monitoring, organizing distribution networks, and conducting market research. His qualifications include a B-Com degree from Karachi University and computer skills. He is fluent in English and Urdu.
La Fabrique de l’industrie a produit en quatre ans une vingtaine de publications et autant de grands débats. Ce document présente les principaux résultats de ses travaux.
Le secteur industriel connaît actuellement des bouleversements profonds. L’introduction de nouvelles technologies de production et l’utilisation massive d’outils numériques de pointe au sein des usines changent la manière de produire et de travailler. La prolifération des objets connectés fait évoluer les modes de consommation et conduit les industriels à adapter leur offre de produits et de services. Les espoirs à l’égard de ce que certains appellent déjà la quatrième révolution industrielle sont immenses. Pour un pays comme la France, cette « industrie du futur » représente une opportunité pour enrayer le phénomène de délocalisation massive de ces dernières décennies.
Les pouvoirs publics prennent conscience de ces enjeux. La France s’est lancée dans la course à partir de 2013 mais elle n’est pas la seule. L’Allemagne a construit dès 2011 une stratégie nationale autour de cet enjeu majeur et de nombreux autres pays ne sont pas en reste (Etats-Unis, Chine, Corée du Sud, Royaume-Uni…).
Cet ouvrage vous propose une comparaison des programmes mis en place par ces différents pays. Elle explore également quelques-uns des atouts sur lesquels l’industrie française peut s’appuyer pour réussir sa transformation.
Bpifrance le Lab l Avenir de l industrie Bpifrance
Bpifrance Le Lab dévoile les résultats de sa grande enquête « Avenir de l’industrie », menée auprès des 17 000 PME et ETI industrielles françaises. Parmi les 2055 répondants, 70 % se disent optimistes pour l’avenir de l’industrie en France et six sur dix anticipent une croissance de leur propre activité dans les trois prochaines années. Pour les dirigeants, l’industrie du futur ne se réduit pas à sa seule dimension technologique.
Connaissez-vous vraiment les métiers de l’industrie ?
Quand on vous dit « industrie », vous faites la moue et pensez immédiatement à des usines aux hautes cheminées fumantes. Mais l’industrie a bien changé ! Vérifiez ici vos connaissances et profitez-en pour tordre le cou à certaines idées reçues qui ont la dent dure …
Peirre-André de Chalendar et Louis Gallois : l’industrie française peut revenir dans la course mondiale. Retrouvez le dossier de presse de la conférence "Quelle stratégie industrielle pour la France ?" des co-présidents de La Fabrique de l'industrie du jeudi 25 janvier 2018.
Capitaines d'industrie (Recueil de portraits)Alain KHEMILI
Dans le cadre du programme « 2013, Année de l'industrie », les CCI de France ont réalisé un ouvrage collectif mettant en relief les portraits de 23 « Capitaines d'industrie ».
Cet ouvrage met en lumière les parcours remarquables de dirigeants d'entreprise industrielle qui, par leur personnalité, leur vision et leur dynamisme ont permis la création de valeur et d'emplois dans nos territoires.
En leur rendant hommage, les CCI de France ont souhaité valoriser tout un secteur dont l'image a été trop souvent écornée alors qu'il constitue le moteur de notre croissance par son effet d'entrainement sur tous les autres.
Coordinateur éditorial : Alain KHEMILI
Cockpit est un magazine trimestriel destiné aux chefs d'entreprise, dirigeants, administrateurs, cadres d'état-major, responsables et exploitants des Banques Populaire
Au sommaire de ce numéro :
- Interview de Louis Schweitzer
- Dossier - Cession-transmission : des entreprises qui bougent
- Coaching - Osez le e-commerce !
- Votre argent - Dirigeants, comment optimiser votre rémunération ?
La question de savoir qui et combien sont les actifs « gagnants » et « perdants » de la mondialisation n’est pas scientifiquement close. Une manière d’y répondre est d’étudier le parcours des salariés licenciés pour des raisons économiques, selon qu’ils proviennent d’un secteur directement exposé à la concurrence internationale – l’industrie manufacturière ainsi que certains secteurs des services – ou au contraire d’un secteur qui en est abrité. C’est le propos de cette note.
Comment se fait-il qu'aujourd'hui la France souffre d’un déficit d’ETI et de grosses PME ? Pourtant, ces entreprises constituent un moteur de l’emploi, de l’innovation, du développement de nos territoires, et du succès de notre économie à l’international. Pour répondre à cette question, La Fabrique de l'industrie propose, avec le CETIM, une analyse des stratégies susceptibles de favoriser la croissance des PME industrielles et de les transformer en ETI.
La responsabilité sociale et environnementale ne relève pas uniquement des États mais aussi des entreprises. Ces dernières courent un double risque juridique et d’image si elles n’ont pas recours à des outils d’autorégulation. Parmi eux, les accords d’entreprise transnationaux (AET) apparaissent prometteurs. Cette Note, fondée sur l’analyse de 267 accords et un grand nombre d’entretiens, propose aux acteurs sociaux et aux dirigeants des modèles de négociation et d’amélioration de leur effectivité.
En 2012, la pépite de renommée mondiale Aldebaran, portant les espoirs de la robotique française, est absorbée par le japonais Softbank. En 2017, tandis que la France voit naître son premier réseau social tricolore avec Zenly, la jeune pousse est soudainement rachetée par l’américain Snapchat. Et l’histoire se répète encore et encore. À croire que tous ces investissements dans les start-up françaises ne servent qu’à consolider les positions d’acteurs étrangers, qui se nourrissent de nos technologies et de nos talents.
Faut-il pourtant déplorer ces rachats ? Il existe aussi une vision positive énonçant que ces mariages stimulent le développement de la jeune pousse et de l’économie française. Faute de preuves, le débat en est longtemps resté là. Mais cet ouvrage apporte enfin des éléments pour y voir plus clair.
Analysant les causes et les retombées du rachat des pépites françaises par des acteurs étrangers, et fondé sur une série d’entretiens, il met à l’épreuve plusieurs idées reçues. Non, nos start-up ne sont pas systématiquement pillées et délocalisées. Non, leurs dirigeants ne fuient pas à l’étranger. Non, les startupers ne manquent pas de patriotisme économique. Mieux : les rachats de nos start-up par des acteurs étrangers participent d’une dynamique bénéfique et nécessaire à tous les niveaux.
Cette publication offre un regard longtemps attendu sur cet écosystème, d’une grande utilité pour les décideurs publics, les dirigeants d’entreprises et l’ensemble des citoyens.
Similaire à Les entretiens de la Fabrique : Malaimée ou méconnue ? (20)
Si la baisse de la productivité est effective dans toutes les économies développées... elle est particulièrement marquée en France. Au niveau national, cet essoufflement touche tous les secteurs, et plus particulièrement celui de l’industrie, usuellement caractérisé par des gains de productivité élevés. Depuis la crise Covid, le secteur industriel contribue pour 35 % environ à cette perte, alors qu’il ne représente que 9,3 % de la valeur ajoutée nationale brute en 2023. Dans ce contexte, est-il possible de mener une politique de réindustrialisation du pays sans y associer un objectif de hausse des gains de productivité ?Non rappelle ce Cube. Au contraire, ces deux objectifs, jusqu’alors indépendants l’un de l’autre, sont désormais deux défis à relever conjointement. En analysant les différents explications à la baisse de celle-ci observée en France et dans les autres économies développées, ce Cube suggère que l’augmenter en parallèle d’une politique de réindustrialisation sous-entend une réallocation des facteurs de production vers les entreprises industrielles à fort potentiel. Elle suppose également une une meilleure affectation des ressources.
"Et si la sobriété n'était plus un choix individuel ?" est un ouvrage qui explore l'intégration de la sobriété dans les politiques publiques face aux crises écologiques liées à l'énergie et à l'eau. Les auteurs proposent des méthodes et études de cas pour une sobriété collective durable, abordant des solutions pratiques comme la tarification progressive de l'eau, essentielles pour les décideurs, les entreprises et les citoyens engagés vers un avenir durable...
Accueillir des activités productives au sein des villes est une problématique qui suscite un intérêt renouvelé de la part des collectivités. Comment peuvent-elles accompagner l’intégration de ces activités ? C’est tout l’objet de la Note Aménager la ville productive, réalisée dans le cadre du programme de recherche Ville productive initié par le PUCA, la Fabrique de l’industrie et l’Institut pour la recherche de la Caisse des dépôts.
Is disruptive innovation only for start-ups? French Industry in the Face of K...La Fabrique de l'industrie
Ever since the entire planet turned to messenger RNA vaccines, there's not a single business sector that doesn't fear being "disintermediated" sooner or later by digital giants, or disintegrated by triumphant start-ups: the challenge of technological disruption has thus taken on new acuity. It is indeed through disruptive innovation that an economy anticipates and fosters the major transitions that will shape tomorrow's society. It's also how companies distinguish themselves in a changing, highly competitive environment. The challenge is not only to invent, but above all to stay one step ahead in the face of foreign countries that do not hesitate to heavily support certain companies in order to dominate key sectors.
While start-ups have been held up as a reference model for years, are large French companies still capable of achieving the technological breakthroughs that markets expect of them? Based on first-hand accounts and an original analysis of patent data covering twelve technological fields, eight of which contribute to the ecological transition, this book provides an insight into the dynamics of innovation in France, its technological positioning and the type of companies involved.
The book is aimed at business leaders, public decision-makers, researchers, students and all readers interested in innovation issues in France.
Très ancrées sur leur territoire, les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont essentielles au maintien d’une économie forte et au renforcement de notre souveraineté. Néanmoins, comme en témoignent de nombreux dirigeants d’ETI interrogés dans le cadre de cet ouvrage, leur croissance est grandement conditionnée à leur capacité à recruter et à fidéliser leurs salariés. Or, sur un marché de l’emploi actuellement marqué par de fortes tensions, les ETI doivent faire face à la concurrence des PME et des grandes entreprises pour attirer et retenir les talents.
Comment peuvent-elles tirer leur épingle du jeu ? Disposent-elles d’atouts pour convaincre les candidats à les rejoindre ? Assurément, montre cet ouvrage. Si les ETI rencontrent des obstacles au recrutement qui leur sont propres, elles ont aussi des points forts qu’il convient d’exploiter et de mettre en avant. Leur ancrage territorial en est un, leur capacité d’innovation en est un autre.
Cet ouvrage offre une analyse sur les difficultés de recrutement rencontrées par les ETI et les besoins en compétences qui les caractérisent, à la fois rare et d’une grande utilité pour les décideurs, les services publics de l’emploi et les acteurs de la formation. S’appuyant sur des initiatives inspirantes identifiées sur le terrain, il apporte aussi aux ETI et aux entreprises en général de précieuses pistes d’action pour gagner en attractivité.
Foncier industriel et strategies publiques locales une articulation imparfaite.La Fabrique de l'industrie
Face à la demande en foncier des industriels, les territoires doivent répondre
par une offre adaptée, sans s’affranchir des normes environnementales ni
sacrifier logements et espaces collectifs. Comment les territoires concilient-
ils ces impératifs ? Les différentes contraintes qui pèsent sur les territoires
comme sur les entreprises entraînent-elles un décalage entre les besoins des
industriels et l’offre qui leur est proposée ?
Cet ouvrage montre que la réponse n’est pas unique. Grâce à un travail de
terrain mené dans les territoires de Valence Romans Agglo, Est Ensemble et
Boucle Nord de Seine, les auteurs mettent en lumière la diversité des besoins
exprimés par les entreprises, des stratégies adoptées par les collectivités et
des pratiques instaurées par les acteurs privés. Très dépendante de l’histoire
économique et institutionnelle de chaque territoire, l’offre foncière doit en outre
répondre à une demande évolutive et souvent très contrainte. Il en résulte une
hétérogénéité des conditions de maintien des activités productives dans les
milieux urbains en matière foncière et immobilière. Les ambitions gouverne
mentales de réindustrialisation de la France et de sobriété foncière viendront-
elles modifier ces conditions ?
En plus d’éclairer les lecteurs sur les critères d’implantation des entreprises pro-
ductives et sur les stratégies employées par les territoires, cette Note apporte
des pistes de réflexion utiles sur les moyens d’articuler demande foncière et
maîtrise de l’aménagement territorial. Il est ainsi un outil précieux pour les diri
geants d’entreprise, les collectivités territoriales, les décideurs publics et les
chercheurs qui souhaitent participer au renouveau industriel des territoires.
L’innovation de rupture, terrain de jeu exclusif des start-up ? L’industrie f...La Fabrique de l'industrie
Depuis que la planète entière s’en est remise aux vaccins à ARN messager, il n’est plus un seul secteur d’activité qui ne redoute de se faire tôt ou tard « désintermédier » par les géants du numérique ou désintégrer par des start-up triomphantes : l’enjeu de la disruption technologique a ainsi pris une acuité nouvelle. C’est en effet par le biais des innovations de rupture qu’une économie anticipe et favorise les grandes transitions qui modèleront la société de demain. C’est également comme cela que les entreprises se distinguent dans un environnement changeant et très concurrentiel. L’enjeu est non seulement d’inventer mais surtout de prendre de l’avance face à des pays étrangers qui n’hésitent pas à soutenir lourdement certaines entreprises pour dominer des secteurs clés.
Si les start-up sont présentées comme un modèle de référence depuis des années, les grandes entreprises françaises sont-elles toujours en mesure de réaliser les ruptures technologiques que les marchés attendent d’elles ? À partir de témoignages et d’une analyse originale de données de brevets portant sur douze domaines technologiques, dont huit concourent à la transition écologique, cet ouvrage permet de saisir la dynamique d’innovation en France, son positionnement technologique et le type d’entreprises impliquées.
Cet ouvrage s’adresse aux dirigeants d’entreprises, décideurs publics, chercheurs, étudiants, ainsi qu’à l’ensemble des lecteurs intéressés par les problématiques de l’innovation en France.
Répondre aux défis sociétaux : le retour en grâce des politiques « orientées ...La Fabrique de l'industrie
Depuis le début des années 2010, la mise en place de politiques ambitieuses en matière de recherche et d’innovation, s’attaquant notamment aux grands défis énergétiques, numériques, environnementaux et géopolitiques, est devenue une priorité stratégique des pays de l’OCDE et au-delà. En effet, pour s’attaquer à des problèmes de plus en plus systémiques, les pays n’ont plus d’autre choix que de mettre en œuvre des politiques dotées d’une approche et de moyens holistiques. C’est ce qui explique l’appétence grandissante pour les politiques « orientées mission » (POM, mission-oriented policies en anglais) conçues pour mobiliser les activités de recherche et d’innovation nécessaires à la résolution de défis sociétaux.
De nombreux pays ont ainsi accéléré le déploiement de politiques de recherche dites orientées mission, ou encore des moonshot policies par référence à Apollo, la plus iconique du genre. Dans cette approche, les investissements en R&D doivent contribuer à l’atteinte d’objectifs spécifiques, ciblés et concrets, et s’inscrire dans une poursuite du bien commun. Comparant les politiques d’innovation orientées mission dans une vingtaine de pays, cet ouvrage permet de comprendre comment ces dernières peuvent aider à mieux piloter l’innovation et répondre aux défis sociétaux, mais aussi comment la France se saisit aujourd’hui de ce type de dispositif, près de cinquante ans après les grands programmes pompidoliens parfois encensés, parfois décriés.
En plus d’éclairer les lecteurs sur les grands arbitrages en matière de politique d’innovation, cet ouvrage en identifie aussi les forces et les limites. Il offre à ce titre des pistes de réflexion très précieuses pour les décideurs publics, les acteurs de la recherche et les entreprises.
La crise énergétique récente a replacé les questions de la sobriété et de l’efficacité énergétique au coeur des préoccupations des entreprises en général et des entreprises industrielles en particulier. Celles-ci s’apprêtent à renforcer leurs investissements verts en vue de réduire leurs dépenses énergétiques. Cette conjoncture s’inscrit en outre dans un contexte réglementaire de plus en plus contraint. Les entreprises doivent répondre à une réglementation nationale et européenne qui fait la chasse aux émissions de CO2 pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
En pratique, la décarbonation des entreprises revêt des modalités très différentes sur le terrain, avec des leviers et des obstacles variés. Grâce à une enquête chiffrée réalisée auprès d’un échantillon de grandes entreprises françaises, la plupart industrielles, les auteurs délivrent un état des lieux de la décarbonation engagée par les entreprises, de la diversité de leurs arbitrages et de la nature des freins qu’elles rencontrent.
Cette Note s’adresse aux dirigeants d’entreprises, décideurs publics, chercheurs, étudiants et citoyens souhaitant comprendre les enjeux liés à la décarbonation des grandes entreprises.
La crise énergétique récente a replacé les questions de la sobriété et de l’efficacité énergétique au cœur des préoccupations des entreprises en général et des entreprises industrielles en particulier. Celles-ci s’apprêtent à renforcer leurs investissements verts en vue de réduire leurs dépenses énergétiques. Cette conjoncture s’inscrit en outre dans un contexte réglementaire de plus en plus contraint. Les entreprises doivent répondre à une réglementation nationale et européenne qui fait la chasse aux émissions de CO2 pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
En pratique, la décarbonation des entreprises revêt des modalités très différentes sur le terrain, avec des leviers et des obstacles variés. Grâce à une enquête chiffrée réalisée auprès d’un échantillon de grandes entreprises françaises, la plupart industrielles, les auteurs délivrent un état des lieux de la décarbonation engagée par les entreprises, de la diversité de leurs arbitrages et de la nature des freins qu’elles rencontrent.
Cette Note s’adresse aux dirigeants d’entreprises, décideurs publics, chercheurs, étudiants et citoyens souhaitant comprendre les enjeux liés à la décarbonation des grandes entreprises.
La Fabrique de l’industrie, l’UIMM et l’École de Paris du management ont imaginé "Faiseurs, Faiseuses". L’objectif de ce magazine est de mettre en lumière celles et ceux qui font l’industrie au quotidien.
Qui, parmi celles et ceux appelant à un retour du made in France au nom de notre souveraineté industrielle, a seulement déjà vu une usine, sans même parler de la visiter ? Nous connaissons trop mal cet univers dont nous parlons sans cesse. Pour résoudre ce paradoxe, il faut braquer les projecteurs sur des exemples de ce que sont devenus aujourd’hui les métiers du faire.
Emplois industriels menacés par la crise énergétique, le MACF et l’IRA : une ...La Fabrique de l'industrie
Ce Working Paper s’appuie sur une étude menée conjointement avec le cabinet Oliver Wyman.
Les entreprises industrielles se heurtent aujourd’hui, en France et en Europe, à trois menaces qu’elles ressentent comme complémentaires et qui ont toutes à voir avec la problématique de la décarbonation de l’industrie : le maintien à des prix durablement élevés de l’énergie en Europe, la mise en place prochaine du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’UE (et la suppression afférente des quotas gratuits d’émissions de CO2), et l’instauration d’aides aux entreprises particulièrement attractives aux États-Unis dans le cadre de l’Inflation Reduction Act.
Le propos de ce document est d’estimer, de manière qualitative et quantitative, l’ampleur de chacune de ces menaces, traduite en emplois exposés, pour chacun des secteurs industriels français. Dans l’ensemble, nous estimons que près de 155 000 emplois industriels sont aujourd’hui menacés en France par ces trois phénomènes conjugués (tous les chiffres de ce document s’entendent en effectifs salariés en équivalent temps plein, sur le périmètre statistique de l’industrie manufacturière hors secteurs de l’imprimerie et de l’installation/réparation de machines).
Ce travail statistique nous livre deux questions. La première est de se demander ce que peut devenir l’industrie européenne si elle reste aussi intensément tiraillée entre l’amont des chaînes de valeur (producteurs d’acier, d’aluminium, de verre…) soumis à des contraintes de prix intenables et un « corps » plus ou moins capable d’en encaisser les contrecoups. Que reste-t-il alors de cette idée de solidarité le long des filières et l’idéal de souveraineté industrielle ? La deuxième vient à la suite de la première et s’énonce plus simplement encore : comment l’Europe peut-elle espérer réduire son empreinte carbone en pareille situation, si elle ne parvient pas à stabiliser la situation sur le marché de l’énergie ?
Nous vous proposons ce document de travail dans le but de recueillir vos remarques et suggestions. N’hésitez pas à nous envoyer vos réactions et commentaires à info@la-fabrique.fr
L’idée que l’industrie est un moteur de la transition écologique s’installe lentement dans les esprits. Dans le même temps, les collectivités territoriales engagent de plus en plus d’initiatives en faveur de la transition : projets de renaturation des espaces publics, soutien à la méthanisation agricole ou encore développement de la mobilité douce.
Comment construire un territoire industriel qui réponde aux grands enjeux environnementaux et dont le modèle de développement serait durable et résilient ? Nos observations de terrain conduites en divers Territoires d’industrie mettent au jour plusieurs dispositifs dont d’autres peuvent s’inspirer pour entamer leur propre démarche de transition écologique, en particulier dans le domaine énergétique.
Si beaucoup de Territoires d’industrie partagent l’ambition de contribuer à limiter le réchauffement climatique, chacun dispose de ressources, fait face à des enjeux qui lui sont propres, et doit compter avec les intérêts différenciés des acteurs. Certains territoires ont déjà mis en place des actions en faveur d’un mode de développement plus durable. Ces initiatives pionnières ne demandent qu’à être généralisées.
Cet ouvrage renouvelle notre compréhension du développement (ou du déclin) de l’industrie dans les territoires. Fruit des rencontres de l’observatoire des Territoires d’industrie, il ne prétend pas apporter la recette du succès, mais appréhende au contraire la diversité des situations. Les ressources héritées de l’histoire peuvent constituer des opportunités pour un territoire mais également l’enfermer dans une trajectoire de déclin. Dès lors, c’est aux acteurs locaux (collectivités, industriels, opérateurs économiques, société civile…) de se mobiliser pour renouveler ces ressources et activer des synergies latentes.
Cet ouvrage documente diverses initiatives ayant revitalisé des tissus industriels, en agissant sur la formation, l’attraction des talents, la stimulation de l’innovation, l’offre de foncier ou encore la mise en réseau des compétences.
Il s’adresse aux décideurs publics, collectivités territoriales et agences liées, dirigeants et salariés d’entreprise, chercheurs et étudiants qui souhaitent participer au renouveau industriel des territoires et en comprendre les ressorts.
Les jeunes élites face au travail - Regards croisés entre Polytechnique et Ha...La Fabrique de l'industrie
Great Resignation aux États-Unis, difficultés de recrutement accentuées en France ou encore, quiet quitting et protestations à l’égard du grand capital dans les grandes écoles (e.g., HEC Paris, AgroParisTech) : autant de phénomènes qui pointent vers un ras-le-bol de la part des salariés, tout particulièrement auprès des jeunes générations. De fait, de nombreux médias se font le relai d’une « quête de sens » au travail, qui se traduirait notamment par de nouvelles exigences à l’égard de l’employeur (surtout en matière d’engagement environnemental et sociétal), et par la recherche d’un meilleur équilibre vie pro-vie perso.
La littérature faisant état de différences marquées liées à l’appartenance sociale et au niveau d’éducation, ce Doc propose d’apporter une première pièce au puzzle, en se focalisant sur les attentes des jeunes issus des CSP supérieures. Il repose sur un matériau empirique original, qui croise les regards de 20 alumni issus respectivement de l’École polytechnique et de l’université de Harvard pour mieux identifier ce qui fait la singularité ou non des diplômés de grandes écoles dans leur rapport au travail.
Cet ouvrage s’adresse aux chefs d’entreprises, décideurs publics et chercheurs désireux de mieux comprendre le rapport qu’entretiennent les jeunes générations à l’égard du travail.
La désindustrialisation de la France a démarré en 1975. La chute de l’emploi industriel était alors aussi rapide que celle de l’emploi agricole, commencée bien plus tôt. Mais, si la politique agricole commune a soutenu cette mutation, aucun dispositif n’a accompagné celle de l’industrie. Ainsi en 1990, notre pays avait déjà perdu un quart de ses emplois industriels et nombre de territoires s’étaient vidés de leur substance. Rien de tel en Allemagne, où l’emploi industriel est resté remarquablement robuste grâce à l’ancrage territorial de son Mittelstand dans ses Länder.
Il aura fallu attendre 2009 et l’organisation des États généraux de l’industrie pour voir le retour d’une politique industrielle en France. Plusieurs initiatives se sont alors succédé mais, pendant plus de 10 ans, les « territoires » sont restés un impensé. C’est seulement fin 2018 que le dispositif Territoires d’industrie est apparu. Quatre ans plus tard, la France ne semble pas avoir encore pris toute la mesure de ses territoires. Ils recèlent pourtant un potentiel inexploité pour notre renaissance industrielle.
Sortir de notre dépendance aux combustibles fossiles, principalement au profit d’une électricité bas carbone, est une condition sine qua non à l’atteinte de l’objectif de neutralité carbone en 2050. Les États signataires de l’accord de Paris anticipent donc une très forte électrification de leurs usages et doivent transformer leur mix énergétique en conséquence.
Pour la France, Emmanuel Macron a annoncé vouloir, d’ici 2050, multiplier par 10 la production actuelle d’énergie solaire (pour atteindre 100 GW), déployer 50 parcs éoliens en mer (pour atteindre environ 40 GW) et doubler la production d’éoliennes terrestres (à 40 GW également). En parallèle, un nouveau programme nucléaire permettrait de bénéficier de 10 à 25 GW de nouvelles capacités, selon que 6 ou 14 EPR2 seront construits d’ici 2050.
Pour atteindre comme prévu la neutralité carbone en 2050, la France doit réduire drastiquement son utilisation des énergies les plus carbonées (gaz, pétrole et charbon). Notre consommation totale d’énergie va diminuer mais notre consommation d’électricité décarbonée va s’accroître très sensiblement. Le président Emmanuel Macron a donc annoncé en février 2022 à Belfort sa volonté de développer massivement les énergies renouvelables tout en modernisant le parc nucléaire. L’avenir est-il tout tracé pour autant ?
Non, montrent les auteurs de cet ouvrage. D’abord parce qu’il ne faudrait pas oublier que l’exécutif s’est également donné pour objectif – salutaire – de renforcer notre base industrielle : nos besoins en électricité seront donc plus élevés qu’annoncé. Ensuite, même si le renouvellement du parc nucléaire est mené à un rythme très soutenu, celui-ci sera nécessairement complété par d’importantes capacités renouvelables, à déployer massivement elles aussi.
Enfin, cette configuration inédite, où nucléaire et EnR se compléteront, réclamera également de développer de nouveaux moyens de flexibilité (modulation de la demande, imports-exports, stockage) pour préserver l’équilibre constant entre offre et demande.
Cet ouvrage propose un tableau prospectif complet des mix énergétiques possibles à l’horizon 2050, en optimisant les coûts, sous contrainte d’évolution de la demande, de renouvellement de l’offre et des engagements climatiques du pays. Ce faisant, il met au jour les principales technologies énergétiques dans lesquelles il est opportun d’investir en priorité. En plus d’éclairer les citoyens sur la question essentielle de la souveraineté énergétique, il offre des pistes de réflexion d’une grande utilité pour les décideurs publics et les entreprises.
Les nouveaux modes de management et d’organisation - Innovation ou effet de m...La Fabrique de l'industrie
Transformation numérique, contexte de grande incertitude, nouvelles attentes des salariés, bataille pour attirer les talents… tout pousse les entreprises à gagner en souplesse et réactivité. Elles sont donc de plus en plus nombreuses à s’intéresser à de nouveaux modèles de management et d’organisation : lean durable, méthodes agiles, holacratie, entreprise libérée, organisation opale, entreprise à mission, etc.
Regroupés sous le sigle NMMO, ces modèles sont moins « nouveaux » qu’il n’y paraît et s’inspirent en fait de courants anciens. Sous la diversité des étiquettes, ils s’appuient sur de nombreux ressorts communs. Ils sont toutefois difficiles à implanter, même chez les plus convaincus. La montée en autonomie des salariés et la redéfinition des responsabilités entachent parfois le climat social et l’efficience, à rebours des effets espérés. La réussite des NMMO repose essentiellement sur un mode de déploiement qui doit viser l’innovation sociale patiente plutôt que d’obéir aux effets de mode.
Cet ouvrage s’attache à décrire non seulement les pratiques réelles associées à ces modèles, mais aussi les embûches et points de vigilance lors de leur déploiement. S’appuyant sur une vingtaine de cas, qui vont d’organisations autogérées à des divisions de grands groupes, il offre ainsi aux entreprises des clés pour adapter ces formes organisationnelles à leurs spécificités.
Cet ouvrage se compose de deux grandes parties. La première est une analyse critique et pratique de ces nouveaux modèles. La seconde est un guide généalogique qui les décrit de façon détaillée. Ce petit guide des modèles organisationnels contemporains et de leurs origines ne prétend pas se substituer aux manuels de théorie des organisations. Il a vocation à contextualiser les différents modèles en fonction de leur origine historique et géographique, d’en décrire sommairement les principes de fonctionnement et de montrer comment ils se relient les uns aux autres pour former un continuum.
Nouveaux modes de management et d’organisation : six pratiques récurrentes et...La Fabrique de l'industrie
Cherchant à se déhiérarchiser, se « désiloter » et s’agiliser pour être plus réactives, mieux répondre aux besoins des clients et mieux satisfaire les attentes des salariés, les entreprises se tournent massivement vers de nouveaux modèles de management et d’organisation (NMMO) tels que les méthodes agiles, l’entreprise libérée, l’holacratie, l’organisation opale ou encore la société à mission.
À partir de l’étude d’une vingtaine d’organisations allant d’entreprises autogérées à des divisions de grands groupes, nous avons identifié six pratiques récurrentes qui caractérisent ces NMMO. Si les salariés s’expriment souvent en faveur de ces nouveaux modes de travail (Malakoff Humanis, 2022), force est de constater qu’ils ne sont pas faciles à implanter et que les entreprises butent sur de nombreuses difficultés de conception, d’adoption ou de mise en œuvre.
L’évolution vers les NMMO n’est donc pas un long fleuve tranquille, ça secoue souvent, ça fait mal parfois. La montée en autonomie, les changements dans les frontières de responsabilité, la disparition des routines antérieures, les difficultés de coordination, le sentiment de chaos qui s’ensuit, peuvent entraîner une montée des risques psychosociaux ainsi que des effets de retrait ou des démissions, entachant le climat social et l’efficience, à rebours des effets espérés. Seule une approche systémique, patiente, prudente, itérative et incluant les acteurs de terrain, peut permettre d’ancrer durablement le changement et d’obtenir les bénéfices escomptés tant en termes d’amélioration continue que de respect des parties prenantes.
Nouveaux modes de management et d’organisation : six pratiques récurrentes et...
Les entretiens de la Fabrique : Malaimée ou méconnue ?
1. Malaimée ou méconnue ?
Comment permettre aux jeunes et au
grand public de connaître la réalité
et les enjeux de l’industrie
Les entretiens de la Fabrique
La Fabrique de l’industrie
présente :
AVEC
Pierre GATTAZ président du Directoire de Radiall
Jean-Pascal CHARVET directeur général de l’ONISEP
Simon D’HÉNIN enseignant à l’ENSCI – Les Ateliers
Flore DALLENNES et Baptiste MEYNIEL Ééudiants à l’ENSCI
Christel BORIES vice-présidente de la Fabrique de l’Industrie
ET
Pierre-Noël GIRAUD professeur à Mines ParisTech
DÉBAT ANIMÉ PAR
Laurent GUEZ directeur de la rédaction d’Enjeux Les Échos
Le 18 mars 2013
2. Malaimée ou méconnue ?
Comment permettre aux jeunes et au grand public de connaître la réalité et les enjeux de l’industrie.
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TABLE RONDE
Marie-Solange Tissier (Directeur-adjoint de l’École des Mines)
Au nom de notre directeur Romain Soubeyran, qui a été empêché d’assister à cette séance, je
vous souhaite la bienvenue à l’École des Mines. Dans cet établissement, nous sommes très
attachés à l’industrie et nous sommes donc très heureux d’accueillir cette réunion. Mais elle
m’intéresse aussi à titre personnel, car, il y a quelques jours, mon fils de 11 ans m’a expliqué que
« l’industrie, c’est vraiment dégueulasse ». Je ne crois pourtant pas lui en avoir donné une vision
aussi négative ! Je suis néanmoins preneuse de tous les arguments que je pourrais lui opposer.
Louis Gallois (Président de la Fabrique de l’Industrie)
Ce qu’il faut expliquer à nos jeunes, c’est que l’industrie est essentielle pour créer de l’emploi,
pour résister aux crises, pour assurer la croissance économique et préserver l’indépendance de
notre pays. Mais il faut surtout leur dire que l’industrie, c’est formidable, non seulement parce
qu’elle propose une très grande variété de métiers, mais aussi parce qu’elle est mondiale et
qu’elle offre de multiples opportunités de voyager et de communiquer avec des gens du monde
entier.
Il faut aussi rassurer nos jeunes en leur expliquant que la France possède de nombreux atouts
pour relancer son industrie : une recherche de pointe, de grandes entreprises dynamiques, une
énergie relativement bon marché, des services publics et des infrastructures qui fonctionnent. Ce
qui nous manque surtout, c’est la confiance en nous-mêmes, car nous sommes les spécialistes
de l’autodénigrement, et aussi la confiance entre acteurs de l’industrie : entreprises grandes et
petites, partenaires sociaux, pouvoirs publics, système de recherche, système de formation, etc.
S’il y a un exemple à prendre sur l’Allemagne – qui ne me semble pas devoir être considérée
comme un modèle en soi – c’est bien pour le climat de confiance que nos voisins ont été capables
de créer autour de leur industrie. Pour y parvenir, un seul moyen : dire ce que l’on fait, c’est-à-
dire assurer la transparence, et faire ce que l’on dit, c’est-à-dire respecter ses engagements. C’est
à ce prix que nous restaurerons la confiance dont nous avons impérativement besoin. Bonne
soirée à tous !
Laurent Guez
Ce débat prend place dans le cadre de la troisième Semaine de l’industrie, une initiative issue
des états généraux de l’industrie organisés en 2010. La question posée ce soir est de savoir si
l’industrie est malaimée ou méconnue, et les deux sont sans doute liés.
Il faut absolument réussir à faire davantage aimer l’industrie si l’on veut attirer des talents pour la
faire vivre et prospérer, renforcer la fierté de ceux qui appartiennent à la communauté industrielle
et aider ainsi les chefs d’entreprises et leur encadrement à réussir dans un environnement difficile.
Malheureusement, lorsqu’on interroge les jeunes, comme cela a été fait dans le micro-trottoir qui
vient de nous être présenté, le résultat est assez catastrophique.
Cela vient sans doute en partie de l’image que les grands médias donnent de l’industrie. La
plupart du temps, ils se cantonnent aux problèmes sociaux et aux fermetures d’usines et voient
l’industrie comme une victime de la mondialisation, plutôt que comme un secteur porteur
3. Malaimée ou méconnue ?
Comment permettre aux jeunes et au grand public de connaître la réalité et les enjeux de l’industrie.
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d’avenir. C’est toutefois en train de changer. De temps en temps, mes confrères journalistes
se font l’écho des grands contrats remportés par nos industriels, comme celui que vient de
signer Airbus, des innovations réalisées par nos entreprises, ou encore des salons professionnels
organisés dans notre pays. Il faut aller beaucoup plus loin et réussir à faire “saliver” nos jeunes
et plus généralement nos concitoyens sur l’industrie et sur les usines d’aujourd’hui.
Comment y parvenir ? Nous allons y réfléchir en trois étapes. Le premier entretien, avec Pierre
Gattaz et Jean-Pascal Charvet, sera consacré à la façon de rapprocher l’industrie et les jeunes ;
le deuxième, avec Simon d’Hénin, Flore Dallennes et Baptiste Meyniel, au design des visites
d’entreprises ; le troisième, avec Christel Bories et Pierre-Noël Giraud, à la façon de raconter
l’industrie.
Rapprocher l’industrie et les jeunes
Laurent Guez
Pierre Gattaz, je suppose que “raconter l’industrie” doit représenter une partie importante de
votre activité en tant que président du GFI (Groupe des fédérations industrielles), et je sais qu’en
tant que directeur de Radiall, une ETI au parcours très impressionnant, vous avez également
l’habitude d’accueillir des lycéens pour leur faire découvrir l’industrie.
Pierre Gattaz
Radiall emploie 2 500 personnes et réalise 80 % de son chiffre d’affaires à l’exportation. Nous
vendons nos produits à des entreprises comme Boeing,Apple ou encore Mitsubishi. J’ai, comme
vous, observé que la presse française ne sait guère parler de l’industrie, ou même de l’économie
en général. Elle se contente souvent d’évoquer des chiffres d’affaires ou des excédents bruts
d’exploitation, alors que l’industrie est avant tout une superbe aventure humaine qui réunit une
grande diversité de métiers et de talents.
Laurent Guez
C’est vrai de toutes les entreprises. En quoi cela s’applique-t-il particulièrement à l’industrie ?
Pierre Gattaz
L’industrie transforme du sable en semi conducteur et du vent en énergie, ce n’est pas rien !
Radiall, par exemple, produit des petits connecteurs en plastique capables de résister à une
température de 150°, dont la fabrication nécessite une vingtaine de technologies et fait appel à
une quarantaine de métiers. En trois ou cinq ans, nous sommes capables d’amener des jeunes de
17 ou 18 ans sans aucune formation à des métiers qualifiés, soit manuels, soit d’ingénieurs, avec
des salaires systématiquement plus élevés que dans les services. Au bout de quelques années,
ils sont capables, à l’aide d’une batterie d’ordinateurs, de réaliser toutes sortes de tests optiques,
électriques, mécaniques, de faire de l’assemblage et parfois du management. Radiall n’est pas
une exception : énormément d’entreprises fonctionnent de cette façon en France, mais elles ne
sont pas suffisamment connues.
4. Malaimée ou méconnue ?
Comment permettre aux jeunes et au grand public de connaître la réalité et les enjeux de l’industrie.
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2Trois jours d’immersion en usine
Laurent Guez
Comment se déroulent les visites que vous organisez dans votre entreprise ?
Pierre Gattaz
Nous accueillons les lycées et leurs enseignants en immersion dans l’usine pendant trois jours
d’affilée. Toutes les deux heures, entre leurs cours habituels de maths, de philo ou d’anglais,
ils participent à des rencontres avec nos salariés. Pendant une demi-heures, les décolleteurs,
soudeurs, techniciens, ingénieurs, secrétaires, contrôleurs de gestion et commerciaux leur
expliquent tour à tour leurs différents métiers, généralement avec passion et fierté. Une sorte
d’alchimie se produit et à la fin de ces trois jours, les élèves en ressortent enthousiastes. Ils ont
pu vu de leurs propres yeux des gens qui se tutoient entre ingénieurs et ouvriers et qui travaillent
ensemble sur des projets pour Boeing ou pour l’exportation vers la Chine. Les professeurs
découvrent un univers qu’ils ignoraient et qui constitue une véritable communauté humaine. Les
salariés, eux aussi, sont très heureux de participer à ces opérations et ils en redemandent.
Laurent Guez
Cela fait déjà plusieurs années que vous ouvrez vos portes de cette façon. Cette expérience
commence-t-elle à porter ses fruits ?
Pierre Gattaz
Au début, nous étions un peu seuls à pratiquer ce genre d’opération, mais d’autres s’y sont
mis. Cette année, une centaine d’expériences de ce type ont été menées dans toute la France. Il
faudrait que cette pratique se généralise. C’est relativement facile à organiser. Il faut s’adresser
à des collèges ou des lycées situés à proximité de l’usine. On peut trouver un service de cars qui
soit partenaire de l’opération, de même que le prestataire pour les repas de midi. En amont, il faut
bien sûr que le proviseur et le corps professoral soient prêts à faire cet effort qui leur permettra
de mieux appréhender les métiers de demain. Enfin, il est nécessaire de veiller à une bonne
organisation interne, car ce genre d’opération est un peu déstabilisant pour la logistique.
Tourner la page du fabless
Laurent Guez
Les propos tenus dans le micro-trottoir de tout à l’heure correspondent-ils à ce que vous entendez
au cours de ces visites d’entreprise ?
Pierre Gattaz
J’en veux aux médias de ressasser indéfiniment les difficultés rencontrées par telle entreprise
d’Aulnay-sous-bois ou d’Amiens nord. En Allemagne, les médias préfèrent parler du fait que
Siemens a obtenu un contrat pour créer un champ d’éoliennes en Hollande, ou des réussites
5. Malaimée ou méconnue ?
Comment permettre aux jeunes et au grand public de connaître la réalité et les enjeux de l’industrie.
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technologiques de telle ou telle société. LesAllemands ont la passion de la technologie et la fierté
de l’ouvrage bien fait. En France, on ne parle pas suffisamment de notre maîtrise des process
industriels, qui nous permet de garantir des produits ou des services de qualité, des livraisons
dans les délais et la satisfaction de nos clients. Il faudrait montrer tout cela à la télévision.
Laurent Guez
Comment expliquez-vous qu’après des années d’efforts pour parler de l’industrie, les mentalités
évoluent si peu ?
Pierre Gattaz
Après les Trente Glorieuses, nous sommes entrés dans les Trente Calamiteuses. On n’a cessé de
nous parler d’entreprises fabless, d’économie de services, puis de civilisation de l’intelligence,
comme si les gens qui fabriquent des connecteurs électriques étaient des imbéciles. On a oublié
que derrière tous les services, il y a forcément de l’industrie, et que celle-ci tient un rôle de
premierplandansl’innovationetdansl’exportation,commeChristelBoriesl’amerveilleusement
expliqué dans son ouvrage. Nous nous sommes résignés à l’idée que toute notre industrie
partirait en Chine, alors que nous avons tout ce qu’il faut pour produire en France : une expertise
dans toutes les sciences et technologies ; l’excellence opérationnelle dans les procédés ; une
innovation permanente dans les matériaux, les technologies, les procédés ; l’intimité avec nos
clients et un grand savoir-faire commercial et à l’exportation. Heureusement, depuis deux ou
trois ans, on commence à parler de l’industrie en de meilleurs termes que par le passé. C’est
désormais une cause nationale et j’espère bien que nous allons remonter la pente.
Lutter contre les préjugés
Laurent Guez
Jean-Pascal Charvet, tenez-vous le même genre de discours que Laurent Guez aux étudiants que
vous rencontrez en tant que directeur général de l’ONISEP ?
Jean-Pascal Charvet
Tout à fait !Actuellement, les choix d’orientation des jeunes sont davantage conditionnés par des
représentations fausses que par des déterminismes sociaux. Entre 12 et 14 ans, les adolescents
sont naturellement attirés par les sciences. C’est alors que leurs parents, leurs enseignants et
l’ensemble du système se liguent pour leur faire peur et les détourner de ces disciplines. Je suis
effaré par le niveau de méconnaissance des métiers de l’industrie que l’on trouve parfois chez les
professionnelschargésdeconseilleretd’orienterlesjeunes !Ilsressassentdesreprésentationsqui,
certes, ont pu correspondre à une certaine réalité historique, mais sont aujourd’hui profondément
caricaturales.
Pour lutter contre ces représentations, il n’y a pas de meilleur moyen qu’organiser des visites
d’usines. Mais cela ne peut toucher qu’un nombre limité d’élèves. C’est pourquoi je suis
convaincu qu’il faut rendre au terme industrie son sens d’origine (en latin, industria signifie
activité, habileté, intelligence, invention) et faire en sorte que l’industrie fasse partie des
programmes de l’Éducation nationale.
À partir de la prochaine rentrée scolaire, le ministère va mettre en place un dispositif qui ira
6. Malaimée ou méconnue ?
Comment permettre aux jeunes et au grand public de connaître la réalité et les enjeux de l’industrie.
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au-delà de la simple présentation des formations et des métiers. Ce sera un parcours individuel
d’information, d’orientation et de découverte du monde économique et professionnel
(PIIODMEP).
Nous avons d’ores et déjà créé un site, monindustrie.onisep.fr, qui s’inscrit dans le programme
de l’Éducation nationale Faire entrer l’école dans l’ère du numérique et a été conçu comme un
écosystème numérique. Il a pour partenaires la FIM (Fédération des industries mécaniques), la
FIEEC (Fédération des industries électriques, électroniques et de communication), la Semaine
de l’Industrie, la Fabrique de l’Industrie, le ministère de Redressement productif. Ce site est
relayé sur Facebook et Twitter. Il permet de contacter l’ONISEP par mail, chat et téléphone et il
dispose d’un système de géolocalisation pour proposer des formations aux internautes dans leur
région.
Il comprend trois grandes rubriques, L’industrie c’est l’avenir, L’industrie c’est la vie, L’industrie
c’est pour moi, avec des fiches, des vidéos, des témoignages. Nous voulions une charte graphique
chaleureuse pour lutter contre l’image de gigantisme froid qui est souvent associé à l’industrie,
alors même que 92 % des entreprises comptent moins de 50 salariés. Nous nous sommes inspirés
pour cela du tableau de Mark Rothko, Orange and Yellow (1956).
Sur le site, on trouve, entre autres, un kit pédagogique destiné aux enseignants de français,
d’histoire et de disciplines scientifiques, qui interviennent auprès d’élèves de 4e, 3e et 2e.
Les activités proposées ont pour but de faire évoluer les représentations de l’industrie, et plus
largement de la science.
Toutes ces initiatives visent à encourager les élèves à s’orienter vers des filières où ils trouveront
du travail, au lieu de s’engouffrer dans des voies sans issue, qui reflètent les stéréotypes de leurs
parents ou de leurs enseignants. Le site principal de l’ONISEP reçoit environ 300 000 visites par
jour, dont 250 000 se portent sur les fiches des métiers sanitaires et sociaux… Un petit nombre
de visites, peut-être 10 ou 15 000, concerne les fiches consacrées aux filières scientifiques. Nous
ne cherchons évidemment pas à embrigader les élèves ou à faire de l’adéquationisme, mais à
leur présenter la réalité de façon objective et chiffrée pour lutter contre des préjugés qui leur font
beaucoup de tort.
Laurent Guez
Je n’aurais pas imaginé que le patron de l’ONISEP s’exprime dans ces termes ! C’est vraiment
réconfortant.
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Comment permettre aux jeunes et au grand public de connaître la réalité et les enjeux de l’industrie.
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DÉBAT
Un problème de représentation seulement ?
Un intervenant
Je suis beaucoup moins enthousiasmé que vous par les propos de M. Charvet. Le problème
de l’industrie n’est pas seulement un problème de représentation. On ne peut pas se contenter
d’imputer la faute aux “méchants” médias qui racontent n’importe quoi et aux professeurs
d’économie « qui sont tous marxistes ». En réalité, notre industrie souffre d’un gros problème de
qualité des conditions de travail. Les enquêtes menées depuis plusieurs années par la fondation
Eurofound montrent qu’en France, plus que dans d’autres pays, les salariés sont exposés au
bruit, doivent porter des charges lourdes, sont assujettis au travail à la chaîne. Se focaliser sur les
représentations est une façon de se dispenser d’affronter la réalité.
Jean-Pascal Charvet
Même si les représentations naissent des réalités et s’il existe, par exemple, des usines avec des
niveaux de bruit élevés, on ne peut pas laisser croire que les représentations qui se sont exprimées
dans le micro-trottoir de tout à l’heure correspondent à la réalité industrielle de notre pays. Du
reste, sur les trois millions de personnes qui travaillent pour l’industrie en France, un tiers occupe
des emplois ne relevant pas de métiers spécifiques à l’industrie. Or, même pour ces emplois, les
entreprises ont du mal à recruter. Cela prouve bien qu’il existe un problème de représentation.
Pierre Gattaz
Je visite très souvent des usines en Chine, aux États-Unis, au Mexique, et je peux témoigner que
lorsque je reviens en France, je suis fier de nos entreprises. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de
vue que le principal enjeu actuel de la France, c’est l’emploi. On peut rêver d’un monde idéal,
sans bruit et sans effort, mais je crains que ce soit un monde avec un taux de chômage de 30
%. Aujourd’hui, en France, les entrepreneurs doivent trouver leur équilibre entre deux tapis
roulants : celui des marchés et des clients, qui évoluent en permanence, et celui des sciences
et des technologies, qui avance lui aussi à toute vitesse. Il faut faire comprendre aux acteurs
de l’entreprise et plus largement aux Français que le monde bouge tout le temps et que nous
devons nous y adapter. Si l’on multiplie les carcans et si l’on ajoute sans cesse de nouvelles
règles, nous ne serons plus capables de faire face aux défis du monde, qui sont colossaux : la
moitié de l’humanité manque d’infrastructures, d’eau, de moyens de transport, de soins, etc.
Les opportunités sont énormes pour notre industrie et il ne faudrait pas que nous manquions ce
rendez-vous à cause de la sur-règlementation et de la sur-fiscalisation.
Le design des visites d’entreprises
8. Malaimée ou méconnue ?
Comment permettre aux jeunes et au grand public de connaître la réalité et les enjeux de l’industrie.
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Laurent Guez
Simon d’Hénin, vous êtes professeur à l’ENSCI (École nationale supérieure de création
industrielle) et vous êtes accompagné de deux de vos étudiants en design. Pouvez-vous nous
présenter le projet que vous avez monté ?
Simon d’Hénin
L’ENSCI, qui relève à la fois du ministère de l’industrie et de celui de la culture, forme aux
métiers de la création industrielle et du design. Nous faisons habituellement travailler nos
étudiants sur des objets industriels, mais nous avons trouvé intéressant de déplacer un peu le
regard et de passer de “l’objet industriel” à “l’objet industrie”, à travers une réflexion sur le
design de la visite d’usine. Compte tenu des difficultés de l’industrie à recruter, les entreprises
recourent à diverses approches de communication et notamment à des visites d’usines et à des
journées portes ouvertes. On peut toutefois s’interroger sur l’effet réellement produit par ces
visites et sur leur capacité à permettre d’atteindre l’objectif visé. Le concept même de visite
d’usine recouvre un certain nombre de paradoxes. Faut-il faire visiter l’usine telle qu’elle est, ou
telle qu’on aimerait qu’elle soit perçue par les visiteurs ? Pendant la visite, faut-il poursuivre la
production ou l’interrompre ? Faut-il demander à certains salariés de servir de guides, et si oui,
comment les choisir ?
Nous avons proposé à une dizaine d’étudiants de visiter plusieurs établissements industriels
ainsi qu’un centre de formation technique, puis d’analyser la façon dont cet exercice se déroule,
d’en débattre avec les personnes qui conduisent les visites, et enfin, d’imaginer des scénarios
différents. Nous en avons tiré une synthèse intitulée Regarder et montrer l’industrie : réflexions
autour de la visite d’usine.
Laurent Guez
Flore et Baptiste, comment avez-vous vécu cette expérience ?
Flore Dallennes
Nous avons été un peu surpris au départ, car nous pensions nous être inscrits à un simple cycle
de visites d’entreprises. Nous avons découvert par la suite que nous devions essayer de “repenser
le concept”.
Baptiste Meyniel
Nous avons décidé d’élargir la réflexion et nous interroger sur la façon de provoquer d’autres
points de contact entre l’industrie et son public.
Flore Dallennes
On peut imaginer des solutions permettant de « visiter l’usine hors de l’usine ». Une usine
ne peut de toute façon pas représenter à elle seule toute l’industrie française. Chacune a ses
particularités, et l’objectif est de susciter la confiance dans l’industrie en général. Et puis il est
difficile de sélectionner celle que l’on va montrer : on risque d’orienter la vision, voire de céder
à une sorte de malhonnêteté en sélectionnant ce que l’on veut montrer au public.
Simon d’Héni
Onnevoitpaslamêmechoselorsqu’onvisitel’usined’EurocopteroucelledeFrantzÉlectrolyse :
l’une est en plein essor, l’autre connaît des difficultés liées à la filière automobile ; les métiers
9. Malaimée ou méconnue ?
Comment permettre aux jeunes et au grand public de connaître la réalité et les enjeux de l’industrie.
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ne présentent pas les mêmes contraintes en termes de pénibilité ou de rythme de production. Au
total, l’image donnée de l’industrie n’est pas du tout la même.
La beauté des usines
Un intervenant
En tant que designers, avez-vous envisagé d’essayer de mettre en valeur la beauté des machines
et des hommes qui les font tourner ?
Flore Dallennes
Étant étudiants en création industrielle, nous ne sommes pas insensibles à la beauté des machines.
Nous nous sommes effectivement demandé s’il n’était pas possible de susciter une fascination
pour la beauté de l’usine, du travail, des gestuelles. Mais à vrai dire, cette beauté transparaît toute
seule. Par exemple, nous avons tous été subjugués par les gestes d’un ouvrier qui contrôlait la
bonne qualité des pales d’un hélicoptère.
Les usines sont-elles sales ?
Un intervenant
Les usines que vous avez visitées étaient-elles sales ou propres ?
Baptiste Meyniel
Les visites nous ont permis de corriger un certain nombre de nos idées reçues. Personnellement,
j’imaginais des endroits sales, bruyants, désagréables. Dans certaines usines, cette crainte s’est
confirmée, mais il y a beaucoup de différences d’une entreprise à l’autre. Nous avons commencé
par visiter Eurocopter et nous avons clairement eu le sentiment d’être dans un des fleurons de
l’industrie française. Nous avons donc demandé à voir des usines moins propres. Mais cela
n’empêchait pas ces dernières de fonctionner convenablement.
Commenter raconter l’industrie ?
Laurent Guez
Christel Bories, vous êtes une chef d’entreprise industrielle et vous avez publié chez Dunod un
ouvrage intitulé L’Industrie racontée à mes ados… qui s’en fichent. Avez-vous vraiment des
adolescents ou est-ce une figure de style ?
Christel Bories
J’ai une fille de 16 ans et un fils de19 ans, qui en principe a passé l’âge de l’adolescence. Mais,
pour les garçons, elle dure toujours un peu plus longtemps… Quand mes enfants étaient petits et
10. Malaimée ou méconnue ?
Comment permettre aux jeunes et au grand public de connaître la réalité et les enjeux de l’industrie.
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qu’on leur demandait quel était mon métier, ils répondaient « elle fait des réunions ».
Laurent Guez
C’est donc pour répondre à leurs interrogations que vous avez écrit ce livre ?
Christel Bories
C’est surtout moi-même qui me pose des questions quand j’entends les jeunes parler de
l’industrie. Tantôt ils s’en font une idée complètement caricaturale, très éloignée de ce que nous
vivons au quotidien et surtout inspiré de ce qu’on voit dans Les temps modernes de Charlie
Chaplin, tantôt ils n’en ont aucune idée du tout. Cela dit, honnêtement, nous ne les aidons pas
beaucoup. L’enseignement qu’ils reçoivent ne leur permet pas vraiment de comprendre ce qu’est
un client, un produit, une entreprise. Quant aux médias, ils évoquent plutôt les usines qui ferment
que celles qui fonctionnent bien. Nous-mêmes, industriels, ne faisons sans doute pas un très
bon travail de communication à cet égard. Il existe vraiment un énorme besoin de donner aux
adolescents une image plus objective de l’industrie.
Laurent Guez
Pour écrire votre livre, êtes-vous partie de leurs clichés ou de ceux des Français en général ?
Christel Bories
Le livre est destiné aux ados mais il devrait toucher un public plus large.
Laurent Guez
Vous n’avez pas hésité à aborder tous les sujets de façon très directe…
Christel Bories
Nous avons travaillé à plusieurs et nous nous sommes efforcés de recueillir les clichés tels que les
adolescents eux-mêmes les expriment : « Une usine, ça pollue, c’est sale, ça crée des chômeurs,
c’est pas pour les filles, c’est pour ceux qui sont mauvais en classe : les bons font tout sauf ça
». Je suis d’accord avec la personne qui est intervenue tout à l’heure : tout n’est pas rose dans
l’industrie, et l’objectif n’était pas de prétendre que tout était parfait. Nous avons simplement
voulu donner une image plus équilibrée de l’industrie, dans laquelle ceux qui travaillent dans ce
secteur puissent se reconnaître.
La place des femmes dans l’industrie
Laurent Guez
L’idée selon laquelle l’industrie « c’est pas pour les filles » recouvre une part de vérité. Lorsque
moi-même ou mes collègues journalistes cherchons à interviewer une femme occupant un poste
important dans l’industrie, nous venons souvent vers vous, car vous n’êtes pas nombreuses à
exercer à ce niveau de responsabilité.
Christel Bories
C’est vrai qu’il n’y a que 28 % de femmes dans l’industrie, mais on en trouve de plus en plus
dans les postes qualifiés. Une forme d’autocensure détourne les filles des filières scientifiques.
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Comment permettre aux jeunes et au grand public de connaître la réalité et les enjeux de l’industrie.
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Comme elles ne sont que 20 % dans les écoles d’ingénieurs, on ne peut pas s’étonner d’en
trouver encore moins dans l’industrie ensuite. Il en va de même pour les formations techniques.
Heureusement, il existe aussi des métiers nettement plus féminisés dans l’industrie, notamment
dans les ressources humaines, la communication, le commercial. Nous avons certainement un
gros travail à faire pour convaincre les filles qu’on peut faire carrière dans l’industrie tout en
étant une femme.
Laurent Guez
Vous avez longtemps travaillé dans l’emballage et dans l’aluminium, et vous venez de prendre
la direction générale d’un laboratoire pharmaceutique. Avez-vous délibérément choisi de rester
dans l’industrie ou vous êtes-vous sentie piégée par le livre que vous étiez en train de publier ?
Christel Bories
Je ne me voyais pas quitter l’industrie. C’est un monde extrêmement attachant, où l’on trouve des
gens fiers de ce qu’ils font et souvent très loyaux à leur entreprise. Par ailleurs, en travaillant pour
l’industrie, je participe à la création de valeur pour “la maison France” : l’industrie représente 80
% de l’innovation et 75 % de nos exportations. C’est un champ fabuleux pour le développement
des connaissances, pour le progrès technique et la croissance économique.
La fascination pour les objets
Laurent Guez
Dansvotrelivre,vousneparlezpasbeaucoupdesproduitsdel’industrie.Pourtant,lesadolescents
sont environnés en permanence d’objets technologiques. Ne serait-ce pas une bonne entrée pour
les intéresser à l’industrie ?
Christel Bories
C’estcertainementunebonneentrée.Trèspeudejeunessontconscientsdunombredecomposants
et de métiers nécessaires pour fabriquer, par exemple, un iPad, ou encore du nombre de sous-
traitants qui contribuent à la production de cet objet.
Que faire pour réindustrialiser la France ?
Laurent Guez
Pierre-Noël Giraud, vous êtes professeur d’économie à l’École des Mines et à Paris Dauphine ;
vous venez de publier avec Thierry Weil, à la Documentation française, un petit livre facile à lire,
L’industrie française décroche-t-elle ?
Pierre-Noël Giraud
C’est l’éditeur qui a choisi ce titre, et il ne me paraît pas très judicieux de poser une question dont
on connaît la réponse. Personnellement, j’aurais préféré quelque chose comme Que faire pour
réindustrialiser la France ?
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Comment permettre aux jeunes et au grand public de connaître la réalité et les enjeux de l’industrie.
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Laurent Guez
Depuis tout à l’heure, nous évoquons divers aspects de l’industrie. Pouvez-nous dire, en termes
macro-économiques, cette fois, pourquoi l’industrie est si importante pour notre pays et pourquoi
nous avons eu tort de croire à la tertiarisation de notre économie ?
Pierre-Noël Giraud
Tout simplement parce que la distinction entre industrie et service n’a strictement aucun sens.
Il n’y a pas de services sans industrie : par exemple, on ne peut pas créer des centres d’appels
si on ne dispose pas de réseaux de communication. Et il n’y a pas non plus d’industrie sans
services : d’ailleurs, une bonne partie des services à l’industrie faisait auparavant partie de
l’industrie. Enfin, à partir du moment où des services mettent en œuvre des processus industriels,
ils deviennent des industries. L’industrie ne s’oppose pas aux services mais à l’artisanat.
Non seulement cette tentative de séparer industrie et services était absurde, mais elle traduisait
un véritable mépris de la part des pays les plus avancés pour les pays émergents : aux uns,
les professions intellectuelles, la conception, le design ; aux autres, les tâches besogneuses de
fabrication. Les pays émergents veulent désormais faire de la R&D, des hautes technologies,
de la conception, du design, etc. Hermès est en train de développer une filiale chinoise qui
appliquera son modèle à des produits artisanaux chinois. Nous allons perdre tous nos privilèges
et nous avons donc intérêt à conserver une industrie et des services compétitifs, sans quoi nous
allons nous appauvrir.
Je ne reviendrai pas sur le défi que cette situation représente au niveau national, car tout est déjà
dans le rapport publié par Louis Gallois. Je voudrais, en revanche, insister sur la dimension
européenne de ce défi. La vision selon laquelle l’Europe du nord pourrait se spécialiser dans
l’industrie et les services pendant que l’Europe du sud se contenterait du tourisme et de vendre
du vin et de l’huile d’olive ne tient pas la route. Notre pays est une des premières destinations
touristiques au monde mais l’excédent de notre balance du tourisme représente 5 milliards
d’euros, alors que notre facture énergétique s’élève à 50 milliards d’euros et notre facture de
biens et services à 25 milliards d’euros. Il faut naturellement continuer à développer le tourisme
en France, mais cela ne suffira pas à assurer l’équilibre commercial de notre pays.
C’est encore plus vrai pour un pays comme la Grèce, dont l’endettement vient aussi d’un déficit
commercial. La Grèce ne vend pas assez aux autres pays d’Europe par rapport à ce qu’elle leur
achète. Ce n’est certainement pas par les services qu’elle pourra combler ce déficit. Elle aussi
doit se réindustrialiser.
Laurent Guez
Quelles solutions préconisez-vous pour sortir de cette situation ?
Pierre-Noël Giraud
La voie que je propose consiste à démontrer à nos partenaires allemands que nous voulons,
comme eux, faire retrouver une place centrale à l’industrie dans notre pays. Je ne crois pas que la
solution consiste à définir de grands programmes sectoriels comme nous l’avons fait il y a trente
ou quarante ans. Je privilégierais plutôt la mise en œuvre d’un environnement favorable sur le
plan de la fiscalité, de la réglementation, de la formation, du rapport entre les acteurs locaux, etc.
Mais encore une fois, tout cela est dans le rapport Gallois.
Les efforts que nous ferons pour réindustrialiser la France nous permettront, ensuite, de négocier
13. Malaimée ou méconnue ?
Comment permettre aux jeunes et au grand public de connaître la réalité et les enjeux de l’industrie.
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avec l’Allemagne une meilleure répartition de l’industrie en Europe et d’élaborer une politique
industrielle stratégique européenne.
Enfin, il faut aussi réfléchir au plan mondial. Si la Chine se décide enfin à réduire les inégalités
sociales auxquelles a conduit son industrialisation tournée vers l’exportation et veut bien se
recentrer sur sa propre économie, et si par ailleurs elle accentue sa contribution au développement
des économies africaines, par exemple en faisant fabriquer sur ce continent tout ce que nous
avons fait produire en Asie pendant les dernières décennies (textile, chaussures, jouets, etc.), on
peut espérer que d’ici vingt ans, l’Europe redeviendra compétitive par rapport à l’Asie.
Encore faut-il que, d’ici là, nous ayons conservé notre capital humain et social dans le secteur
industriel. Nous avons mis un siècle à accumuler le trésor de compétences et de traditions que
représente l’École des Arts et métiers. Si nous laissons ce capital disparaître, nous mettrons très
longtemps à le reconstruire.
La nostalgie des plans sectoriels
Un intervenant
La France est passée à côté d’un certain nombre d’étapes technologiques au cours des trente
dernières années, en particulier dans le domaine du numérique. Les secteurs industriels qui
fonctionnent bien sont ceux qui sont nés des grands plans mis en place il y a trente ans. De
même, aux États-Unis, Google n’a atteint son développement actuel que parce qu’il a bénéficié
du soutien du département de la Défense. Il en va de même en Chine, où le gouvernement définit
des politiques à très long terme. Le problème de notre pays ne se réduit pas à une question de
confiance. C’est surtout l’absence d’une vraie politique industrielle.
Pierre-Noël Giraud
Je suis d’accord avec la nécessité de définir une politique industrielle stratégique de long
terme, au niveau européen, et de la décliner pour chacun des États membres. En revanche, je
ne suis pas certain que cette politique industrielle doive prendre la forme des anciens grands
plans sectoriels de type Airbus ou filière nucléaire. Quand la France a tenté d’appliquer cette
méthode au numérique, cela a donné le Minitel, dont on ne peut pas dire qu’il a été un énorme
succès. Favoriser l’écosystème industriel me paraîtrait plus pertinent, d’autant que nous avons
énormément de jeunes pousses très prometteuses.
La peur du chômage
Un intervenant
L’une des raisons qui détournent les jeunes de l’industrie est la peur du chômage. Il faudrait
valoriser davantage les gisements d’emplois non pourvus dans l’industrie. Les jeunes se
décident aussi en fonction du salaire qu’ils peuvent espérer. Aujourd’hui, un diplôme d’école de
commerce permet d’accéder à une meilleure rémunération qu’un diplôme d’ingénieur, et parmi
les ingénieurs, ceux qui travaillent dans la production sont généralement mieux payés que ceux
qui se consacrent à la R&D. Un troisième critère est celui de la créativité. Malheureusement,
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Comment permettre aux jeunes et au grand public de connaître la réalité et les enjeux de l’industrie.
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les médias associent l’industrie à la crise plutôt qu’à l’innovation. Enfin, quand on constate que
l’émission C’est pas sorcier a failli disparaître de la programmation du service public, on peut
s’interroger sur la volonté de revaloriser la science et l’industrie.
Christel Bories
On constate effectivement une inadéquation sur le marché de l’emploi industriel, puisqu’un
certain nombre de postes ne sont pas pourvus. Le solde net est négatif, car l’industrie perd des
emplois régulièrement, mais le nombre d’ingénieurs et de techniciens a doublé depuis 25 ans.
Les jeunes qualifiés peuvent donc trouver du travail de façon durable. Le risque de chômage
concerne surtout ceux qui n’ont pas de qualification.
Vous avez également raison de souligner que les emplois sont mieux rémunérés dans l’industrie
que dans les services. La proportion de temps complets est plus élevée et la différence moyenne
de rémunération est de 14 %. Nous devrions communiquer davantage sur ce point, car peu de
jeunes en sont conscients.
Pour ce qui est des diplômés des écoles de commerce, la plupart d’entre eux sont attirés par le b
to c ; lorsqu’on veut les recruter dans le b to b, on est obligé de leur proposer des rémunérations
plus élevées. J’ai des amis qui font du marketing pour la grande consommation et dont les
rémunérations sont plus faibles que celles offertes par l’industrie lourde.
Enfin, il faudrait également communiquer beaucoup plus sur la dimension de créativité et
d’innovation de l’industrie. Aujourd’hui, rejoindre l’industrie, c’est participer aux grandes
aventures technologiques de demain, par exemple dans la transition énergétique ou dans le
numérique.
L’art de Jules Verne
Un intervenant
Quand un alpiniste est sur le point de conquérir un sommet très élevé, il est tellement heureux
qu’il est capable de surmonter toutes les difficultés matérielles, voire même de prendre le risque
de perdre un doigt. Ses conditions de travail ne sont vraiment pas formidables mais il est tiré
par un rêve et par un projet. De même, pour qu’une visite d’usine porte ses fruits, il faut que
celui qui mène la visite parle de son métier avec passion. Si la plupart des jeunes sont attirés par
les métiers du social, de la justice ou de la médecine, c’est que les séries télé leur racontent des
intrigues passionnantes qui se déroulent dans des commissariats de police, des tribunaux, des
hôpitaux.Au XIXe siècle, Jules Verne a su rendre l’industrie passionnante en mettant en scène de
véritables aventures. Il y a quelques années, lorsque l’École de Paris du management a consacré
une séance à la construction du viaduc de Millau, celle-ci s’est avérée encore plus palpitante
qu’un épisode de Dr House. Comment parvenir à faire partager le caractère passionnant de
certains projets industriels ?
Simon d’Hénin
Au cours de notre étude, nous avons eu le sentiment que l’industrie attend généralement que son
public vienne vers elle. Comme dans toute relation, elle devrait aussi savoir faire le premier pas
et aller vers son public, en recourant à des moyens différents de ceux qu’elle a utilisés depuis des
décennies. Je pense, par exemple, à des émissions de télé-réalité.
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Comment permettre aux jeunes et au grand public de connaître la réalité et les enjeux de l’industrie.
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Un intervenant
Les milieux industriels montrent une certaine timidité vis-à-vis du média télévision. Je me
souviens pourtant d’un excellent film qui faisait la promotion de l’armée de l’air. Quant à Jules
Verne, c’est l’écrivain français qui a été le plus traduit dans le monde. Pourtant, il est absent des
programmes de l’Éducation nationale…
Favoriser le débat à l’école
Jean-Pascal Charvet
Il est certain qu’il faudrait renforcer la part de la culture scientifique et technique dans les
programmes scolaires. Plus largement, il faut réintroduire des textes forts, des textes “à idées et
à actions”. Au cours de ma carrière, j’ai été responsable des programmes littéraires et j’ai dû me
battre pour que l’on redonne du “sens” et que l’on sorte un peu du formalisme littéraire contre
lequel Todorov lui-même mettait en garde. Pendant des années, on a donné à étudier des textes
qui ne demandaient pas à prendre parti. Or, s’il y a une chose que les adolescents adorent, c’est
bien prendre parti pour ou contre…
On pourrait, par exemple, les faire réfléchir sur le fait que la technologie est d’ores et déjà
profondément entrée dans le corps humain, à travers toutes sortes de prothèses comme les
pacemakers, ou sur le fait que l’approche écologiste ne peut plus se fonder sur une séparation
entre une nature idyllique et une industrie polluante : l’écologie a, elle aussi, besoin de l’industrie.
Tous ces débats pourraient trouver place dans les programmes scolaires.
Revaloriser les filières techniques
Un intervenant
La volonté de réhabiliter l’industrie doit aussi passer par une remise en cause du paradoxe qui
veut que notre société technicienne a le plus grand mépris pour les filières techniques, auxquelles
on destine les classes “poubelles”.
Jean-Pascal Charvet
À cet égard, les choses sont en train de changer, et c’est l’un des points dont on peut se
réjouir. Mais le travail de reconquête sera long, dans ce pays qui, dans son système éducatif, a
systématiquement dévalorisé tout ce qui relevait du geste, du manuel et plus largement du corps.
Pour moi, la refondation de l’école devrait porter avant tout sur ce point.
Louis Gallois
Cette réunion peut nous inciter à un certain optimisme, même si nous savons que la pente est
rude et que nous devons la prendre dans le sens de la montée ! J’ai le sentiment qu’une prise de
conscience est en train de s’opérer en France. Il n’y a jamais eu autant de débats sur l’industrie
qu’actuellement. Nous devons poursuivre cet effort, faire de l’industrie un enjeu politique et
éviter que le soufflé ne retombe.
16. Malaimée ou méconnue ?
Comment permettre aux jeunes et au grand public de connaître la réalité et les enjeux de l’industrie.
16
Pour cela, je crois que nous devons montrer que l’industrie est profondément moderne – pas
au sens des Temps modernes de Charlot ! – et que tout ce qui fait la modernité du monde
dans lequel nous vivons relève de l’industrie. En France, le discours actuel est dominé par le
principe de précaution : le progrès technique est vu d’abord comme un risque. Mais le principal
risque auquel nous nous exposons par cette attitude, c’est celui du déclin. C’est d’autant plus
vrai que, pendant ce temps, le reste du monde se saisit du progrès technique et le considère
comme l’opportunité d’apporter un certain nombre de bienfaits à l’humanité, ne serait-ce que
l’allongement de la durée de vie.
Nous devons aussi faire en sorte que l’industrie cesse de se cacher. Le site d’Airbus, à Toulouse,
reçoit chaque année des milliers de visiteurs, au point qu’il a dû confier la gestion des visites à
une société et créer des parcours spécifique pour éviter de déranger les salariés dans leur travail.
J’ai également été frappé par l’intérêt qu’avait suscité une opération montée par EADS, il y a
quelques années, sur tous ses sites européens, intitulée “10 000 collégiens dans nos usines”.
Nous avions tenu le pari et je dois dire que le succès rencontré en France avait été le même que
dans les autres pays. Nous devons donc surmonter notre timidité et mobiliser les médias, qui sont
déterminants dans les représentations de nos concitoyens.
Une troisième recommandation consiste à ne pas réduire l’industrie à ses technologies et à veiller
à valoriser les formidables aventures humaines qu’on peut y vivre. C’est vrai de toute entreprise,
mais peut-être encore plus des entreprises industrielles, où toutes les tâches sont collectives.
Enfin, il est indispensable que nous instaurions une relation de confiance avec le corps enseignant
et que nous l’encouragions à considérer l’industrie comme une activité positive et porteuse de
valeurs. Pour cela, je ne peux qu’inviter les industries à s’ouvrir non seulement aux élèves mais
au corps enseignant, dans une relation sympathique et chaleureuse. Il est temps que chacun
comprenne que l’industrie représente l’avenir de notre pays. Merci à tous !