Les derniers chiffres publiés par l’Insee ont conforté l’impression d’embellie économique en ce début d’année 2017. L’investissement des entreprises a de nouveau progressé en 2016, plus rapidement encore qu’en 2015, ce qui devrait augurer de belles perspectives pour l’économie française. Depuis plusieurs années pourtant, le niveau particulièrement élevé de l’investissement en France ne s’est pas traduit par le dynamisme économique qu’il aurait théoriquement dû générer. Le décalage est même tel que, depuis la fin de la crise, de nombreux experts s’interrogent sur les origines du « mal-investissement » français.
Compte-rendu du deuxième Entretien de La Fabrique, en présence de Philippe Varin président du directoire de PSA Peugeot Citroën, de Philippe Crouzet président directeur général de Vallourec, et Jean-François Di Meglio président d’Asia Centre.
L’industrie à l’épreuve de la crise - Des entreprises affaiblies mais résilie...La Fabrique de l'industrie
Dès les débuts de l’épidémie du Covid-19, avant même son arrivée en France, certaines entreprises industrielles très exposées au commerce avec la Chine faisaient déjà face aux perturbations de leurs chaînes d’approvisionnement. Le double choc d’offre et de demande a fragilisé un nombre croissant d’entreprises, avant que le premier confinement, décrété en France le 17 mars 2020, ne leur donne le coup de grâce en les mettant brutalement à l’arrêt.
Cet ouvrage dresse un tableau clinique de la crise sanitaire, de ses effets – temporaires ou durables – sur le tissu industriel français et des réponses qui y ont été apportées. S’appuyant sur une vaste enquête auprès de 900 entreprises et sur des auditions de dirigeants industriels, il met en évidence l’impact très hétérogène de la crise sur les entreprises, selon leur taille et leur secteur d’activité, et sur les différents plans de leur fonctionnement (trésorerie, ventes, logistique, emplois, etc.). Il étudie également comment les entreprises se sont adaptées dans l’urgence à ce nouvel environnement et les changements organisationnels qui en ont découlé. Il montre ainsi comment elles peuvent tirer parti des grands défis révélés ou réactivés par la crise du Covid-19, avec à la clé un bouleversement des modes de travail, de production et d’approvisionnement.
Ce travail s’adresse aux dirigeants d’entreprises, décideurs publics, chercheurs et étudiants désireux de mieux comprendre les effets de la crise sanitaire sur l’activité et l’organisation des entreprises industrielles.
En 2016- 2017, la Fondation Jean Jaurès, la Fondation Friedrich-Ebert et La Fabrique ont organisé une mise en commun de la réflexion entre Français et Allemands sur ces questions. Trois séminaires ont réuni représentants des pouvoirs publics, industriels, syndicalistes et experts. Une Note commune, qui paraît ce mois, rend compte de ces travaux. Cette synthèse s’inspire en partie de ces séminaires et s’enrichit de nos travaux antérieurs.
Les derniers chiffres publiés par l’Insee ont conforté l’impression d’embellie économique en ce début d’année 2017. L’investissement des entreprises a de nouveau progressé en 2016, plus rapidement encore qu’en 2015, ce qui devrait augurer de belles perspectives pour l’économie française. Depuis plusieurs années pourtant, le niveau particulièrement élevé de l’investissement en France ne s’est pas traduit par le dynamisme économique qu’il aurait théoriquement dû générer. Le décalage est même tel que, depuis la fin de la crise, de nombreux experts s’interrogent sur les origines du « mal-investissement » français.
Compte-rendu du deuxième Entretien de La Fabrique, en présence de Philippe Varin président du directoire de PSA Peugeot Citroën, de Philippe Crouzet président directeur général de Vallourec, et Jean-François Di Meglio président d’Asia Centre.
L’industrie à l’épreuve de la crise - Des entreprises affaiblies mais résilie...La Fabrique de l'industrie
Dès les débuts de l’épidémie du Covid-19, avant même son arrivée en France, certaines entreprises industrielles très exposées au commerce avec la Chine faisaient déjà face aux perturbations de leurs chaînes d’approvisionnement. Le double choc d’offre et de demande a fragilisé un nombre croissant d’entreprises, avant que le premier confinement, décrété en France le 17 mars 2020, ne leur donne le coup de grâce en les mettant brutalement à l’arrêt.
Cet ouvrage dresse un tableau clinique de la crise sanitaire, de ses effets – temporaires ou durables – sur le tissu industriel français et des réponses qui y ont été apportées. S’appuyant sur une vaste enquête auprès de 900 entreprises et sur des auditions de dirigeants industriels, il met en évidence l’impact très hétérogène de la crise sur les entreprises, selon leur taille et leur secteur d’activité, et sur les différents plans de leur fonctionnement (trésorerie, ventes, logistique, emplois, etc.). Il étudie également comment les entreprises se sont adaptées dans l’urgence à ce nouvel environnement et les changements organisationnels qui en ont découlé. Il montre ainsi comment elles peuvent tirer parti des grands défis révélés ou réactivés par la crise du Covid-19, avec à la clé un bouleversement des modes de travail, de production et d’approvisionnement.
Ce travail s’adresse aux dirigeants d’entreprises, décideurs publics, chercheurs et étudiants désireux de mieux comprendre les effets de la crise sanitaire sur l’activité et l’organisation des entreprises industrielles.
En 2016- 2017, la Fondation Jean Jaurès, la Fondation Friedrich-Ebert et La Fabrique ont organisé une mise en commun de la réflexion entre Français et Allemands sur ces questions. Trois séminaires ont réuni représentants des pouvoirs publics, industriels, syndicalistes et experts. Une Note commune, qui paraît ce mois, rend compte de ces travaux. Cette synthèse s’inspire en partie de ces séminaires et s’enrichit de nos travaux antérieurs.
La crise économique provoquée par la pandémie du Covid-19 est inédite à plusieurs titres. Inédite par sa nature d’abord. Elle procède en effet d’un double choc d’offre et de demande qui a mis à mal des pans entiers de l’économie de nombreux pays. Inédite ensuite par son ampleur, ayant révélé avec force les risques de dépendance inhérents à la désindustrialisation et à la fragmentation des processus de production. Cette crise a confirmé que les pays les moins industrialisés et les plus dépendants des approvisionnements étrangers ne sont pas en mesure de sécuriser tous les besoins primaires de leur population, notamment dans le domaine de la santé.
La France, où la pandémie est venue rappeler le handicap laissé par cinquante années de désindustrialisation, n’a pas échappé aux pénuries de masques et de respirateurs, par exemple, mais aussi de composants électroniques.
Mais la crise a aussi mis en lumière le rôle de « socle » joué par l’industrie locale, pendant que se désorganisent les flux internationaux, et l’importance de sa résilience, autrement dit de sa capacité d’absorption. La réponse gouvernementale a donc tout naturellement accordé une place de tout premier ordre aux politiques industrielles.
S’il est trop tôt pour apprécier les effets de ces politiques, on peut d’ores et déjà établir que la crise du Covid-19 aura marqué un retour sans précédent de l’industrie dans les préoccupations des pouvoirs publics. Levier essentiel de résilience, l’industrie a occupé une place particulière dans le plan de relance français.
Les mesures mises en oeuvre ne se contentent pas de soutenir l’activité à court-terme. Elles posent les jalons d’une nouvelle stratégie volontariste visant à réindustrialiser la France et, par là même, relever les défis de la transition énergétique et numérique.
La Fabrique de l’industrie propose une synthèse pour accéder aux enseignements que nous pouvons tirer de l’industrie 4.0 en Italie. Ce document complète la publication de la traduction de l’ouvrage italien Industria 4.0, réalisé en 2015-2016 par des chercheurs du think thank Torino Nord Ovest basé à Turin.
Parfois trop vite réduit à un espace mal défini entre Strasbourg et Mulhouse, un simple entre-deux, le Territoire d’industrie Alsace Centrale se distingue pourtant à plusieurs titres. Innovant et fortement tourné vers l’international, il offre à ses entreprises un positionnement géographique au carrefour de l’Europe, des infrastructures de transport et numériques de qualité et des outils de production modernes. Flânez le long d’un axe Molsheim-Obernai, Colmar et Sélestat et vous découvrirez un tissu d’industries variées et d’entreprises familiales.
Ce Territoire d’industrie puise sa force dans son histoire et dans sa proximité culturelle et économique avec l’Allemagne. En outre, depuis les années 2000, a émergé une culture du dialogue entre les acteurs publics et privés, qui participe à la construction de l’identité du territoire et à sa résilience face aux crises. L’ancrage à long terme des entreprises en garantit la pérennité : quand on s’installe en Alsace Centrale, on ne la quitte plus !
Cet ouvrage s’adresse aux décideurs publics, aux collectivités locales et aux dirigeants d’entreprises qui réfléchissent aux moyens de stimuler le développement industriel de leur territoire, ainsi qu’à tous ceux qui s’intéressent à la diversité des territoires industriels français.
La pandémie de Covid-19 a remis au coeur des débats les questions de souveraineté, de dépendance étrangère pour se procurer des produits stratégiques et de relocalisation de la production de ces biens sur le territoire – questions liées par ailleurs avec l’atteinte de la neutralité carbone.
Dans sa déclaration du 31 mars 2020, le président de la République affirmait : « Le jour d’après ne ressemblera pas aux jours d’avant. Nous devons rebâtir notre souveraineté nationale et européenne. […] Il nous faut retrouver la force morale et la volonté pour produire davantage en France et retrouver cette indépendance ».
En réponse à cette injonction, le Gouvernement a annoncé fin août une stratégie visant notamment à encourager les relocalisations. Or, dans les débats ayant entouré l’affirmation de cette stratégie publique, on a entendu les termes de souveraineté, réindustrialisation, relocalisation comme s’ils étaient interchangeables. De quoi parle-t-on ? Signifient-ils la même chose ?
On entend parfois dire que la France est dépourvue de start-up à vocation industrielle ou autrement dit que la French Tech florissante ne constitue pas un atout décisif pour le secteur manufacturier français.
Statistiquement parlant, il est certes indubitable que ces jeunes entreprises relèvent essentiellement du secteur tertiaire. Toutefois, en conclure qu’elles n’apportent aucun avantage compétitif à notre base industrielle serait inexact, ne serait-ce que du fait de l’absence de définition précise du terme « start-up ».
Premièrement, en raisonnant sur une base élargie, on observe des firmes à forte croissance dans de nombreux secteurs, y compris dans l’industrie. Deuxièmement, si l’on resserre la focale aux start-up « proprement dites », la proportion de ces entreprises qui s’intéressent à l’industrie n’est pas moindre en France qu’aux États-Unis. Certes, le financement par le capital-investissement français est insuffisant pour favoriser la croissance des firmes au point de faire naître de nouveaux champions, mais ce résultat vaut malheureusement pour tous les secteurs d’activité.
En réalité, les succès tricolores dans les fintechs sont même encourageants pour l’industrie, si l’on se fie aux analogies entre les régimes d’innovation des deux secteurs. Il n’y a donc pas de raison formelle de douter que les start-up puissent aider les entreprises industrielles à monter en gamme dans les secteurs dits « traditionnels ».
La Fabrique de l’industrie a produit en quatre ans une vingtaine de publications et autant de grands débats. Ce document présente les principaux résultats de ses travaux.
Sécurisation des approvisionnements : un partenariat nécessaire entre État et...La Fabrique de l'industrie
La crise du Covid-19 a dramatiquement mis en lumière le niveau de dépendance de certaines filières industrielles aux intrants étrangers. Les ruptures en matières premières, en composants électroniques ou en médicaments, visibles dès les premiers mois de 2020, ont persisté et se sont même aggravées pour certaines en 2021. Renault, par exemple, estime que la pénurie de semi-conducteurs amputera la production du groupe de 500 000 véhicules cette année. Ces vulnérabilités, qui ont aussi privé temporairement la population de produits de première nécessité (masques, paracétamol), émeuvent l’opinion et constituent une menace réelle pour notre souveraineté économique.
La sécurisation de nos approvisionnements stratégiques est ainsi remontée en tête des préoccupations gouvernementales. Emmanuel Macron en a fait l’une des conditions de réussite du plan d’investissement « France 2030 », en évoquant la nécessité d’entreprendre une « cartographie de nos dépendances ». Le président de la République a même désigné les matériaux qu’il considère comme stratégiques – les composants électroniques, le plastique, les métaux et terres rares ou encore le bois – révélant la première étape de ce travail : distinguer ce qui est stratégique de ce qui ne l’est pas. Reste ensuite pour l’État à orchestrer l’action des entreprises et des administrations pour identifier les maillons les plus critiques des chaînes de valeur, à la façon d’un architecte.
La crise qui a accompagné la pandémie de Covid-19 est inédite par son ampleur et sa nature. Les entreprises en ont-elles pour autant toutes souffert ? Pourquoi certaines se sont-elles mieux adaptées que d’autres ? En s’appuyant sur une vaste enquête téléphonique menée auprès de 900 entreprises et sur des auditions de dirigeants industriels réalisées entre mai et juin 2021, La Fabrique de l’industrie ouvre la « boîte noire » des entreprises industrielles confrontées à la crise.
Premier constat : la crise a affecté les secteurs d’activité de façon différenciée. Les secteurs de l’aéronautique, de l’automobile, de l’électronique et du plastique ont subi un arrêt brutal de leur activité et de fortes baisses de chiffre d’affaires. A l’inverse, d’autres secteurs, comme l’agroalimentaire ou la pharmacie, ont connu en moyenne un regain d’activité pendant cette période. Malgré la violence du choc, l’emploi est quant à lui resté remarquablement stable.
Cet épisode hors-norme a eu un impact sur les organisations et les façons de travailler. Il a porté un nouvel éclairage sur le télétravail et sur le numérique, amortisseurs du choc économique. La crise a enfin révélé la dépendance des entreprises industrielles à l’égard de leurs fournisseurs étrangers. Mais peu d’entre elles envisagent de relocaliser leur sourcing.
La crise liée à la pandémie Covid-19 a mis notre économie à rude épreuve et a souligné le rôle clé du tissu industriel. Le plan de relance consacre 35 milliards d’euros pour rebâtir l’industrie française en soutenant le développement d’une offre compétitive et innovante.
Produire les biens stratégiques pour répondre aux besoins de la population est nécessaire au maintien d’une certaine indépendance économique vis-à-vis de nos partenaires extérieurs. De ce point de vue, la relocalisation constitue un moyen de sécuriser l’accès à certains biens et services essentiels.
Les débats en cours évoquent également les relocalisations industrielles comme remède à la désindustrialisation. Les chiffres sont pourtant clairs : la relocalisation d’emplois industriels a du sens mais ne suffira pas à recréer massivement des emplois. Le défi de la réindustrialisation offre, lui, des perspectives plus prometteuses.
Comprendre la performance et le déclin.
Si l’industrie française a globalement perdu des emplois au cours de la dernière décennie, certains territoires ont connu un développement industriel florissant.
Partout en France l’on trouve des territoires qui déjouent les conjonctures régionales et créent nettement plus d’emplois – ou en perdent davantage – que leurs voisins.
Nous montrons également que la spécialisation des territoires dans des secteurs plus ou moins porteurs est un prédicteur assez médiocre de leur performance. La diversité des trajectoires industrielles et plus encore les marges de manœuvre dont les territoires disposent pour construire leur stratégie de développement échappent donc souvent aux commentateurs, qui raisonnent plus volontiers selon des grandes tendances : la "puissance des métropoles", le "déclin des grands bassins industriels", la "révolution des nouvelles technologies", le "naufrage des espaces ruraux"... Rien de tout cela n’est strictement vrai, après examen.
L’objectif gouvernemental de faire de la France une « start-up nation » a plusieurs desseins. D’abord, faire naître les grandes entreprises de demain qui créeront de l’emploi et de l’activité économique. Ensuite, s’assurer souveraineté et légitimité technologiques à long terme. Enfin, véhiculer à l’étranger l’image d’un pays dynamique et innovant et modifier la perception qu’ont d’eux-mêmes les Français sur le terrain économique.
Notamment, la faculté des start-up françaises à irriguer tous les secteurs d’activité est régulièrement mise en doute. Les services à la consommation ou à la personne ne sont pourtant pas les seuls à produire des start-up : l’industrie est également un terrain très fertile pour ces jeunes pousses.
Autres idées reçues tenaces : seuls les investisseurs étrangers rachètent des start-up et, lorsque ces acquisitions concernent nos jeunes entreprises, ce sont des pertes sèches pour la France. En réalité, les flux de rachats entrants et sortants sont au contraire très équilibrés et les acquisitions de start-up françaises par des étrangers alimentent un cercle vertueux pour l’économie nationale et son « écosystème start-up ».
Etude - L'investissement étranger , moteur de la réindustrialisation au Royau...La Fabrique de l'industrie
À l’heure où la France s’interroge sur les rachats étrangers d’entreprises, cette note analyse la politique de promotion d’investissements directs étrangers (IDE) du Royaume-Uni mise en place afin d’enrayer sa désindustrialisation. Quels sont les effets sur son économie ? Quels enseignements pouvons-nous en tirer ?
À la recherche de la résilience industrielle - Les pouvoirs publics face à la...La Fabrique de l'industrie
Inédite par sa nature et son ampleur, la crise économique déclenchée par la pandémie de Covid-19 a eu un impact considérable sur le secteur industriel. Confrontés à des ruptures d’approvisionnement en provenance de la Chine, certains secteurs étaient en situation de quasi-rupture d’offre dès le début du mois de mars 2020. Les mesures sanitaires, décrétées le 17 mars 2020, auront définitivement mis à l’arrêt de nombreux industriels français déjà fragilisés par un double choc négatif d’offre et de demande.
Cet ouvrage décortique les différentes politiques publiques mises en œuvre pour limiter les dommages de la crise sur l’économie en général et l’industrie en particulier. Il montre ainsi comment la crise a révélé une nouvelle fois l’importance stratégique de l’action publique et donné un nouveau souffle à l’idée de politique industrielle.
La présente Note met également en lumière le fait que la France et ses partenaires européens ont su tirer des enseignements de la crise précédente. Elle est organisée en trois chapitres.
1 - Deux impératifs en temps de crise : sauver ce qui peut l’être et préparer l’avenir
Après avoir décrit l’impact de la pandémie de Covid-19 sur l’économie, le premier chapitre analyse la politique mise en œuvre par le gouvernement. Une politique qui répond à deux temps bien distincts : d’abord éteindre l’incendie en instaurant des mesures d’urgence, ensuite préparer l’avenir à travers un plan de relance adapté.
2 - Tirer parti des outils de flexibilité
Le deuxième chapitre s’intéresse plus particulièrement aux outils de flexibilité interne que les entreprises peuvent mobiliser en cas de choc transitoire, parmi lesquels le chômage partiel et les accords de performance collective. C’est de cette palette d’outils, mis à la disposition des entreprises, que dépendra notamment la capacité de notre industrie à rebondir.
3 - La politique industrielle, comme réponse à la crise ?
Enfin, le troisième chapitre montre comment la crise actuelle a provoqué, en France, un regain d’intérêt pour la politique industrielle, à travers le déploiement de mesures structurelles de soutien au secteur.
Ce travail s’adresse aux responsables industriels, décideurs publics, chercheurs et étudiants désireux de mieux cerner les enjeux et les objectifs des politiques publiques mises en œuvre en temps de crise.
Synthèse n°18 de La Fabrique de l'industrie - février 2018.
Faut-il alléger les charges pesant sur les salaires pour améliorer la croissance et l’emploi ? Et, dans l’affirmative, est-il préférable de privilégier les bas salaires pour faciliter l’accès à l’emploi des moins qualifiés, ou au contraire de cibler les salaires plus élevés, caractéristiques de l’industrie et des services à valeur ajoutée, pour rendre la France plus compétitive ?
La crise économique provoquée par la pandémie du Covid-19 est inédite à plusieurs titres. Inédite par sa nature d’abord. Elle procède en effet d’un double choc d’offre et de demande qui a mis à mal des pans entiers de l’économie de nombreux pays. Inédite ensuite par son ampleur, ayant révélé avec force les risques de dépendance inhérents à la désindustrialisation et à la fragmentation des processus de production. Cette crise a confirmé que les pays les moins industrialisés et les plus dépendants des approvisionnements étrangers ne sont pas en mesure de sécuriser tous les besoins primaires de leur population, notamment dans le domaine de la santé.
La France, où la pandémie est venue rappeler le handicap laissé par cinquante années de désindustrialisation, n’a pas échappé aux pénuries de masques et de respirateurs, par exemple, mais aussi de composants électroniques.
Mais la crise a aussi mis en lumière le rôle de « socle » joué par l’industrie locale, pendant que se désorganisent les flux internationaux, et l’importance de sa résilience, autrement dit de sa capacité d’absorption. La réponse gouvernementale a donc tout naturellement accordé une place de tout premier ordre aux politiques industrielles.
S’il est trop tôt pour apprécier les effets de ces politiques, on peut d’ores et déjà établir que la crise du Covid-19 aura marqué un retour sans précédent de l’industrie dans les préoccupations des pouvoirs publics. Levier essentiel de résilience, l’industrie a occupé une place particulière dans le plan de relance français.
Les mesures mises en oeuvre ne se contentent pas de soutenir l’activité à court-terme. Elles posent les jalons d’une nouvelle stratégie volontariste visant à réindustrialiser la France et, par là même, relever les défis de la transition énergétique et numérique.
La Fabrique de l’industrie propose une synthèse pour accéder aux enseignements que nous pouvons tirer de l’industrie 4.0 en Italie. Ce document complète la publication de la traduction de l’ouvrage italien Industria 4.0, réalisé en 2015-2016 par des chercheurs du think thank Torino Nord Ovest basé à Turin.
Parfois trop vite réduit à un espace mal défini entre Strasbourg et Mulhouse, un simple entre-deux, le Territoire d’industrie Alsace Centrale se distingue pourtant à plusieurs titres. Innovant et fortement tourné vers l’international, il offre à ses entreprises un positionnement géographique au carrefour de l’Europe, des infrastructures de transport et numériques de qualité et des outils de production modernes. Flânez le long d’un axe Molsheim-Obernai, Colmar et Sélestat et vous découvrirez un tissu d’industries variées et d’entreprises familiales.
Ce Territoire d’industrie puise sa force dans son histoire et dans sa proximité culturelle et économique avec l’Allemagne. En outre, depuis les années 2000, a émergé une culture du dialogue entre les acteurs publics et privés, qui participe à la construction de l’identité du territoire et à sa résilience face aux crises. L’ancrage à long terme des entreprises en garantit la pérennité : quand on s’installe en Alsace Centrale, on ne la quitte plus !
Cet ouvrage s’adresse aux décideurs publics, aux collectivités locales et aux dirigeants d’entreprises qui réfléchissent aux moyens de stimuler le développement industriel de leur territoire, ainsi qu’à tous ceux qui s’intéressent à la diversité des territoires industriels français.
La pandémie de Covid-19 a remis au coeur des débats les questions de souveraineté, de dépendance étrangère pour se procurer des produits stratégiques et de relocalisation de la production de ces biens sur le territoire – questions liées par ailleurs avec l’atteinte de la neutralité carbone.
Dans sa déclaration du 31 mars 2020, le président de la République affirmait : « Le jour d’après ne ressemblera pas aux jours d’avant. Nous devons rebâtir notre souveraineté nationale et européenne. […] Il nous faut retrouver la force morale et la volonté pour produire davantage en France et retrouver cette indépendance ».
En réponse à cette injonction, le Gouvernement a annoncé fin août une stratégie visant notamment à encourager les relocalisations. Or, dans les débats ayant entouré l’affirmation de cette stratégie publique, on a entendu les termes de souveraineté, réindustrialisation, relocalisation comme s’ils étaient interchangeables. De quoi parle-t-on ? Signifient-ils la même chose ?
On entend parfois dire que la France est dépourvue de start-up à vocation industrielle ou autrement dit que la French Tech florissante ne constitue pas un atout décisif pour le secteur manufacturier français.
Statistiquement parlant, il est certes indubitable que ces jeunes entreprises relèvent essentiellement du secteur tertiaire. Toutefois, en conclure qu’elles n’apportent aucun avantage compétitif à notre base industrielle serait inexact, ne serait-ce que du fait de l’absence de définition précise du terme « start-up ».
Premièrement, en raisonnant sur une base élargie, on observe des firmes à forte croissance dans de nombreux secteurs, y compris dans l’industrie. Deuxièmement, si l’on resserre la focale aux start-up « proprement dites », la proportion de ces entreprises qui s’intéressent à l’industrie n’est pas moindre en France qu’aux États-Unis. Certes, le financement par le capital-investissement français est insuffisant pour favoriser la croissance des firmes au point de faire naître de nouveaux champions, mais ce résultat vaut malheureusement pour tous les secteurs d’activité.
En réalité, les succès tricolores dans les fintechs sont même encourageants pour l’industrie, si l’on se fie aux analogies entre les régimes d’innovation des deux secteurs. Il n’y a donc pas de raison formelle de douter que les start-up puissent aider les entreprises industrielles à monter en gamme dans les secteurs dits « traditionnels ».
La Fabrique de l’industrie a produit en quatre ans une vingtaine de publications et autant de grands débats. Ce document présente les principaux résultats de ses travaux.
Sécurisation des approvisionnements : un partenariat nécessaire entre État et...La Fabrique de l'industrie
La crise du Covid-19 a dramatiquement mis en lumière le niveau de dépendance de certaines filières industrielles aux intrants étrangers. Les ruptures en matières premières, en composants électroniques ou en médicaments, visibles dès les premiers mois de 2020, ont persisté et se sont même aggravées pour certaines en 2021. Renault, par exemple, estime que la pénurie de semi-conducteurs amputera la production du groupe de 500 000 véhicules cette année. Ces vulnérabilités, qui ont aussi privé temporairement la population de produits de première nécessité (masques, paracétamol), émeuvent l’opinion et constituent une menace réelle pour notre souveraineté économique.
La sécurisation de nos approvisionnements stratégiques est ainsi remontée en tête des préoccupations gouvernementales. Emmanuel Macron en a fait l’une des conditions de réussite du plan d’investissement « France 2030 », en évoquant la nécessité d’entreprendre une « cartographie de nos dépendances ». Le président de la République a même désigné les matériaux qu’il considère comme stratégiques – les composants électroniques, le plastique, les métaux et terres rares ou encore le bois – révélant la première étape de ce travail : distinguer ce qui est stratégique de ce qui ne l’est pas. Reste ensuite pour l’État à orchestrer l’action des entreprises et des administrations pour identifier les maillons les plus critiques des chaînes de valeur, à la façon d’un architecte.
La crise qui a accompagné la pandémie de Covid-19 est inédite par son ampleur et sa nature. Les entreprises en ont-elles pour autant toutes souffert ? Pourquoi certaines se sont-elles mieux adaptées que d’autres ? En s’appuyant sur une vaste enquête téléphonique menée auprès de 900 entreprises et sur des auditions de dirigeants industriels réalisées entre mai et juin 2021, La Fabrique de l’industrie ouvre la « boîte noire » des entreprises industrielles confrontées à la crise.
Premier constat : la crise a affecté les secteurs d’activité de façon différenciée. Les secteurs de l’aéronautique, de l’automobile, de l’électronique et du plastique ont subi un arrêt brutal de leur activité et de fortes baisses de chiffre d’affaires. A l’inverse, d’autres secteurs, comme l’agroalimentaire ou la pharmacie, ont connu en moyenne un regain d’activité pendant cette période. Malgré la violence du choc, l’emploi est quant à lui resté remarquablement stable.
Cet épisode hors-norme a eu un impact sur les organisations et les façons de travailler. Il a porté un nouvel éclairage sur le télétravail et sur le numérique, amortisseurs du choc économique. La crise a enfin révélé la dépendance des entreprises industrielles à l’égard de leurs fournisseurs étrangers. Mais peu d’entre elles envisagent de relocaliser leur sourcing.
La crise liée à la pandémie Covid-19 a mis notre économie à rude épreuve et a souligné le rôle clé du tissu industriel. Le plan de relance consacre 35 milliards d’euros pour rebâtir l’industrie française en soutenant le développement d’une offre compétitive et innovante.
Produire les biens stratégiques pour répondre aux besoins de la population est nécessaire au maintien d’une certaine indépendance économique vis-à-vis de nos partenaires extérieurs. De ce point de vue, la relocalisation constitue un moyen de sécuriser l’accès à certains biens et services essentiels.
Les débats en cours évoquent également les relocalisations industrielles comme remède à la désindustrialisation. Les chiffres sont pourtant clairs : la relocalisation d’emplois industriels a du sens mais ne suffira pas à recréer massivement des emplois. Le défi de la réindustrialisation offre, lui, des perspectives plus prometteuses.
Comprendre la performance et le déclin.
Si l’industrie française a globalement perdu des emplois au cours de la dernière décennie, certains territoires ont connu un développement industriel florissant.
Partout en France l’on trouve des territoires qui déjouent les conjonctures régionales et créent nettement plus d’emplois – ou en perdent davantage – que leurs voisins.
Nous montrons également que la spécialisation des territoires dans des secteurs plus ou moins porteurs est un prédicteur assez médiocre de leur performance. La diversité des trajectoires industrielles et plus encore les marges de manœuvre dont les territoires disposent pour construire leur stratégie de développement échappent donc souvent aux commentateurs, qui raisonnent plus volontiers selon des grandes tendances : la "puissance des métropoles", le "déclin des grands bassins industriels", la "révolution des nouvelles technologies", le "naufrage des espaces ruraux"... Rien de tout cela n’est strictement vrai, après examen.
L’objectif gouvernemental de faire de la France une « start-up nation » a plusieurs desseins. D’abord, faire naître les grandes entreprises de demain qui créeront de l’emploi et de l’activité économique. Ensuite, s’assurer souveraineté et légitimité technologiques à long terme. Enfin, véhiculer à l’étranger l’image d’un pays dynamique et innovant et modifier la perception qu’ont d’eux-mêmes les Français sur le terrain économique.
Notamment, la faculté des start-up françaises à irriguer tous les secteurs d’activité est régulièrement mise en doute. Les services à la consommation ou à la personne ne sont pourtant pas les seuls à produire des start-up : l’industrie est également un terrain très fertile pour ces jeunes pousses.
Autres idées reçues tenaces : seuls les investisseurs étrangers rachètent des start-up et, lorsque ces acquisitions concernent nos jeunes entreprises, ce sont des pertes sèches pour la France. En réalité, les flux de rachats entrants et sortants sont au contraire très équilibrés et les acquisitions de start-up françaises par des étrangers alimentent un cercle vertueux pour l’économie nationale et son « écosystème start-up ».
Etude - L'investissement étranger , moteur de la réindustrialisation au Royau...La Fabrique de l'industrie
À l’heure où la France s’interroge sur les rachats étrangers d’entreprises, cette note analyse la politique de promotion d’investissements directs étrangers (IDE) du Royaume-Uni mise en place afin d’enrayer sa désindustrialisation. Quels sont les effets sur son économie ? Quels enseignements pouvons-nous en tirer ?
À la recherche de la résilience industrielle - Les pouvoirs publics face à la...La Fabrique de l'industrie
Inédite par sa nature et son ampleur, la crise économique déclenchée par la pandémie de Covid-19 a eu un impact considérable sur le secteur industriel. Confrontés à des ruptures d’approvisionnement en provenance de la Chine, certains secteurs étaient en situation de quasi-rupture d’offre dès le début du mois de mars 2020. Les mesures sanitaires, décrétées le 17 mars 2020, auront définitivement mis à l’arrêt de nombreux industriels français déjà fragilisés par un double choc négatif d’offre et de demande.
Cet ouvrage décortique les différentes politiques publiques mises en œuvre pour limiter les dommages de la crise sur l’économie en général et l’industrie en particulier. Il montre ainsi comment la crise a révélé une nouvelle fois l’importance stratégique de l’action publique et donné un nouveau souffle à l’idée de politique industrielle.
La présente Note met également en lumière le fait que la France et ses partenaires européens ont su tirer des enseignements de la crise précédente. Elle est organisée en trois chapitres.
1 - Deux impératifs en temps de crise : sauver ce qui peut l’être et préparer l’avenir
Après avoir décrit l’impact de la pandémie de Covid-19 sur l’économie, le premier chapitre analyse la politique mise en œuvre par le gouvernement. Une politique qui répond à deux temps bien distincts : d’abord éteindre l’incendie en instaurant des mesures d’urgence, ensuite préparer l’avenir à travers un plan de relance adapté.
2 - Tirer parti des outils de flexibilité
Le deuxième chapitre s’intéresse plus particulièrement aux outils de flexibilité interne que les entreprises peuvent mobiliser en cas de choc transitoire, parmi lesquels le chômage partiel et les accords de performance collective. C’est de cette palette d’outils, mis à la disposition des entreprises, que dépendra notamment la capacité de notre industrie à rebondir.
3 - La politique industrielle, comme réponse à la crise ?
Enfin, le troisième chapitre montre comment la crise actuelle a provoqué, en France, un regain d’intérêt pour la politique industrielle, à travers le déploiement de mesures structurelles de soutien au secteur.
Ce travail s’adresse aux responsables industriels, décideurs publics, chercheurs et étudiants désireux de mieux cerner les enjeux et les objectifs des politiques publiques mises en œuvre en temps de crise.
Synthèse n°18 de La Fabrique de l'industrie - février 2018.
Faut-il alléger les charges pesant sur les salaires pour améliorer la croissance et l’emploi ? Et, dans l’affirmative, est-il préférable de privilégier les bas salaires pour faciliter l’accès à l’emploi des moins qualifiés, ou au contraire de cibler les salaires plus élevés, caractéristiques de l’industrie et des services à valeur ajoutée, pour rendre la France plus compétitive ?
Joy Altman seeks a position using music, theater, and creative arts to help students build skills and self-esteem. She has over 25 years of experience teaching these subjects and has developed successful programs incorporating performance. Her objective is to challenge students and help them achieve goals through creative expression.
This document contains 3 summaries by Jessica Cain of assignments from her class that were meaningful to her:
1. She enjoyed a portfolio project because it allowed creativity without restrictions.
2. She liked a letter assignment because it allowed her to share honest feedback that could help future students.
3. A scavenger hunt helped her learn about her school and resources she was previously unaware of.
The document provides a summary of the candidate's skills and experience in graphic design, marketing, project management, and working with outside vendors. It lists experience in print design, branding, packaging, web design, presentations, advertising campaigns, ensuring visual standards, and meeting deadlines and budgets. Industry experience includes printing, entertainment, real estate, hospitality, non-profit, interior and exterior design, direct mail, signage, and point-of-sale design. Examples of work include logo design, postcards, brochures, banners, displays, and websites for various clients.
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Este documento resume las 13 semanas de un curso de geografía. Los estudiantes aprendieron sobre los continentes de África y Oceanía a través de presentaciones grupales, lecturas y explicaciones de la profesora. Los temas incluyeron geografía física y humana, cultura, economía y política. Al final del curso, el estudiante concluyó que aprendió mucho sobre realidades desconocidas previamente en estos continentes y agradeció a la profesora por su enseñanza.
This document discusses fanfiction within the Arthurian legend and Merlin canon. It provides background on the sources and evolutions of the Arthurian legend from Geoffrey of Monmouth to modern works. It notes some differences in the Merlin TV canon, including Morgana's initial role and the relationships between characters. The document then explains that Merlin fans draw from their knowledge of the legend in fanfiction works, which may aim to better fit the canon and legend, fix aspects of the stories, or expand the world. It provides some examples of fanfiction works that play with the legend, characters, and lore of Merlin and Arthurian mythology.
Il est parfois avancé que la France serait particulièrement dépourvue de start-up à vocation industrielle. C’est en tout cas ce que tendrait à montrer la liste des entreprises qui constituent le NEXT40, l’indice des futurs champions français de la Tech. Ce dernier met en effet principalement en avant des firmes de services. Toutefois, en conclure que les start-up n’apportent aucun avantage compétitif à notre base industrielle serait excessif.
Quiconque veut le vérifier se heurte à une première difficulté, du fait de l’absence de définition précise du terme « start-up ». En raisonnant sur une base élargie, on observe des firmes à forte croissance dans de nombreux secteurs, y compris dans l’industrie. Si l’on ressert la focale aux start-up « proprement dites », la proportion de ces entreprises qui s’intéressent à l’industrie n’est pas moindre en France qu’aux États-Unis. On constate également que le modèle d’innovation qui fait le succès des firmes numériques, notamment celles du secteur financier, peut être adapté à l’industrie manufacturière.
À l’aide de données et de témoignages issus de « l’écosystème start-up », cet ouvrage démontre l’existence de firmes à forte croissance dans l’industrie et le rôle qu’elles peuvent jouer dans la redynamisation du secteur industriel. Comme dans les autres secteurs, l’insuffisance du financement par le capital-risque ralentit leur développement. Mais des rapprochements avec les grands groupes industriels sont possibles et le développement des deeptechs offre des opportunités pour jouer sur les complémentarités entre start-up et firmes industrielles.
Cet ouvrage s’adresse aux entrepreneurs et aux étudiants qui souhaitent s’engager dans la voie de l’industrie, aux dirigeants d’entreprise recherchant des voies de renouvellement de leurs stratégies industrielles et aux décideurs publics.
Ce document présente les idées-clés qui ressortent de ses cinq premières années de travaux. Elles sont organisées autour de trois principaux axes de réflexion : Compétitivité et politiques industrielles ; Travail, emploi et dialogue social ; Mondialisation et regards sur des expériences étrangères.
Peirre-André de Chalendar et Louis Gallois : l’industrie française peut revenir dans la course mondiale. Retrouvez le dossier de presse de la conférence "Quelle stratégie industrielle pour la France ?" des co-présidents de La Fabrique de l'industrie du jeudi 25 janvier 2018.
Le 1er juin 2010, la Fondation iFRAP a organisé, en partenariat avec la Fondation Concorde et CroissancePlus, un colloque à Bercy placé sous le haut patronage de Christine Lagarde, ministre de l'Économie.
Objectif du colloque : dégager des propositions pour « Reconstruire notre économie ».
141 Territoires d’industrie bénéficient d’un engagement spécifique de l’État et des collectivités territoriales pour les aider à recruter, innover, attirer et simplifier, afin de favoriser le développement de leur tissu industriel. Ce nouvel instrument de politique publique soulève des questions de recherche intéressant différentes disciplines (économie, sciences politiques, gestion, géographie, urbanisme et aménagement du territoire).
La Banque des Territoires et l’Institut pour la Recherche de la Caisse des Dépôts, le Commissariat général à l’égalité des territoires, Mines ParisTech, La Fabrique de l’industrie, l’Association des Communautés de France, Régions de France, des chercheurs des universités de Poitiers et de Paris Nanterre s’associent pour étudier la mise en place de ces Territoires d’industrie, confronter les expériences et documenter des pratiques et initiatives intéressantes.
À l’occasion du lancement de son cycle de séminaires le 5 juillet 2019 à Mines ParisTech, l’observatoire des Territoires d’industrie a eu le plaisir d’accueillir M. Olivier Lluansi, délégué aux Territoires d’industrie. Ce dernier a présenté la genèse du projet, l’état d’avancement du programme et les actions des territoires plus avancés dans la mise en œuvre de ce nouveau dispositif.
Des caméras vidéo aux trains à grande vitesse en passant par les robots chirurgiens, les contributions de la France
en matière d’industrie ont toujours su allier intelligence, détermination, audace et créativité.
La France dévoile aujourd’hui sa campagne
« Créative Industry », une initiative visant à promouvoir le savoir-faire et l’ingéniosité industrielle du pays.
Compte-rendu du sixième Entretien de La Fabrique "Malaimée ou méconnue ? Comment permettre aux jeunes et au grand public de connaître la réalité et les enjeux de l'industrie"
Comment se fait-il qu'aujourd'hui la France souffre d’un déficit d’ETI et de grosses PME ? Pourtant, ces entreprises constituent un moteur de l’emploi, de l’innovation, du développement de nos territoires, et du succès de notre économie à l’international. Pour répondre à cette question, La Fabrique de l'industrie propose, avec le CETIM, une analyse des stratégies susceptibles de favoriser la croissance des PME industrielles et de les transformer en ETI.
À la recherche de l’immatériel : comprendre l’investissement de l’industrie f...La Fabrique de l'industrie
À l’heure de l’industrie dite "4.0", l’investissement dans les logiciels et bases de données contribue à la numérisation de la production industrielle et à la compétitivité des entreprises. Selon les statistiques internationales, le taux d’investissement dans les logiciels des industriels français est bien plus élevé que celui de leurs homologues européens, depuis longtemps et pour tous les secteurs manufacturiers. Pourtant, leurs performances économiques ne les distinguent pas particulièrement de celles de leurs partenaires.
Cette Note élaborée par La Fabrique de l’industrie et l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) examine les raisons de cet écart. Cette différence apparente provient en réalité, pour une grande partie, de pratiques de comptabilisation différentes entre les offices statistiques nationaux. Il existe tout de même un supplément réel d’investissement en France, mais il est réparti de manière très inégale entre les entreprises et les secteurs, ce qui pourrait expliquer son rendement décevant.
Cette Note s’adresse aux dirigeants d’entreprises, décideurs publics, chercheurs et étudiants souhaitant comprendre les ressorts de l’investissement immatériel privé.
Génération Expat - L'Avenir de l'Industrie Française - Rapport completGénération Expat
Et si on écoutait un peu plus les expatriés?!
Sébastien Laye, entrepreneur et conseil de nombreux industriels, co-fondateur du think tank des Français de l'Etranger (Génération Expat), vient de coordonner avec les contributions d'autres membres de l'organisation, un rapport sur l'avenir de l'industrie, qui a été remis à Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif, à trois semaines de la présentation du rapport Gallois sur la compétitivité. Génération Expat y développe une trentaine de propositions concrètes pour restaurer le blason industriel français. Ce rapport propose une vision industrielle fortement influencée par les réussites étrangères et le regard différent des Français vivant en dehors de l'Hexagone.
L’industrie du futur : progrès technique, progrès social ? Regards franco-all...La Fabrique de l'industrie
Cette note constitue la synthèse d’une série de séminaires franco-allemands réunissant industriels, représentants des pouvoirs publics et des syndicats, universitaires et experts, organisés conjointement par la Fondation Jean Jaurès, la Fondation Friedrich-Ebert et La Fabrique de l’industrie.
En 2012, la pépite de renommée mondiale Aldebaran, portant les espoirs de la robotique française, est absorbée par le japonais Softbank. En 2017, tandis que la France voit naître son premier réseau social tricolore avec Zenly, la jeune pousse est soudainement rachetée par l’américain Snapchat. Et l’histoire se répète encore et encore. À croire que tous ces investissements dans les start-up françaises ne servent qu’à consolider les positions d’acteurs étrangers, qui se nourrissent de nos technologies et de nos talents.
Faut-il pourtant déplorer ces rachats ? Il existe aussi une vision positive énonçant que ces mariages stimulent le développement de la jeune pousse et de l’économie française. Faute de preuves, le débat en est longtemps resté là. Mais cet ouvrage apporte enfin des éléments pour y voir plus clair.
Analysant les causes et les retombées du rachat des pépites françaises par des acteurs étrangers, et fondé sur une série d’entretiens, il met à l’épreuve plusieurs idées reçues. Non, nos start-up ne sont pas systématiquement pillées et délocalisées. Non, leurs dirigeants ne fuient pas à l’étranger. Non, les startupers ne manquent pas de patriotisme économique. Mieux : les rachats de nos start-up par des acteurs étrangers participent d’une dynamique bénéfique et nécessaire à tous les niveaux.
Cette publication offre un regard longtemps attendu sur cet écosystème, d’une grande utilité pour les décideurs publics, les dirigeants d’entreprises et l’ensemble des citoyens.
ETI, les contraintes fiscales et sociales qui les détournent de la FranceFondation iFRAP
Le secteur industriel de la France est avec 12,6 % du PIB le plus faible de l’Europe à 14. Certes, tous les pays en question ont subi une désindustrialisation marquée entre 2000 et 2010, mais la France est dans le peloton de tête, avec - 5,1 %.1 Les trois pays, qui vont faire l’objet du « benchmark » auquel nous allons nous livrer à partir de l’examen de deux groupes industriels français, font nettement mieux : pour l’Allemagne avec 23,7 %, ce n’est pas une surprise, mais ça l’est plus pour le Royaume-Uni avec 15,7 et 16,6 % pour la Belgique.
Le secteur industriel connaît actuellement des bouleversements profonds. L’introduction de nouvelles technologies de production et l’utilisation massive d’outils numériques de pointe au sein des usines changent la manière de produire et de travailler. La prolifération des objets connectés fait évoluer les modes de consommation et conduit les industriels à adapter leur offre de produits et de services. Les espoirs à l’égard de ce que certains appellent déjà la quatrième révolution industrielle sont immenses. Pour un pays comme la France, cette « industrie du futur » représente une opportunité pour enrayer le phénomène de délocalisation massive de ces dernières décennies.
Les pouvoirs publics prennent conscience de ces enjeux. La France s’est lancée dans la course à partir de 2013 mais elle n’est pas la seule. L’Allemagne a construit dès 2011 une stratégie nationale autour de cet enjeu majeur et de nombreux autres pays ne sont pas en reste (Etats-Unis, Chine, Corée du Sud, Royaume-Uni…).
Cet ouvrage vous propose une comparaison des programmes mis en place par ces différents pays. Elle explore également quelques-uns des atouts sur lesquels l’industrie française peut s’appuyer pour réussir sa transformation.
Cet ouvrage renouvelle notre compréhension du développement (ou du déclin) de l’industrie dans les territoires. Fruit des rencontres de l’observatoire des Territoires d’industrie, il ne prétend pas apporter la recette du succès, mais appréhende au contraire la diversité des situations. Les ressources héritées de l’histoire peuvent constituer des opportunités pour un territoire mais également l’enfermer dans une trajectoire de déclin. Dès lors, c’est aux acteurs locaux (collectivités, industriels, opérateurs économiques, société civile…) de se mobiliser pour renouveler ces ressources et activer des synergies latentes.
Cet ouvrage documente diverses initiatives ayant revitalisé des tissus industriels, en agissant sur la formation, l’attraction des talents, la stimulation de l’innovation, l’offre de foncier ou encore la mise en réseau des compétences.
Il s’adresse aux décideurs publics, collectivités territoriales et agences liées, dirigeants et salariés d’entreprise, chercheurs et étudiants qui souhaitent participer au renouveau industriel des territoires et en comprendre les ressorts.
Si la baisse de la productivité est effective dans toutes les économies développées... elle est particulièrement marquée en France. Au niveau national, cet essoufflement touche tous les secteurs, et plus particulièrement celui de l’industrie, usuellement caractérisé par des gains de productivité élevés. Depuis la crise Covid, le secteur industriel contribue pour 35 % environ à cette perte, alors qu’il ne représente que 9,3 % de la valeur ajoutée nationale brute en 2023. Dans ce contexte, est-il possible de mener une politique de réindustrialisation du pays sans y associer un objectif de hausse des gains de productivité ?Non rappelle ce Cube. Au contraire, ces deux objectifs, jusqu’alors indépendants l’un de l’autre, sont désormais deux défis à relever conjointement. En analysant les différents explications à la baisse de celle-ci observée en France et dans les autres économies développées, ce Cube suggère que l’augmenter en parallèle d’une politique de réindustrialisation sous-entend une réallocation des facteurs de production vers les entreprises industrielles à fort potentiel. Elle suppose également une une meilleure affectation des ressources.
"Et si la sobriété n'était plus un choix individuel ?" est un ouvrage qui explore l'intégration de la sobriété dans les politiques publiques face aux crises écologiques liées à l'énergie et à l'eau. Les auteurs proposent des méthodes et études de cas pour une sobriété collective durable, abordant des solutions pratiques comme la tarification progressive de l'eau, essentielles pour les décideurs, les entreprises et les citoyens engagés vers un avenir durable...
Accueillir des activités productives au sein des villes est une problématique qui suscite un intérêt renouvelé de la part des collectivités. Comment peuvent-elles accompagner l’intégration de ces activités ? C’est tout l’objet de la Note Aménager la ville productive, réalisée dans le cadre du programme de recherche Ville productive initié par le PUCA, la Fabrique de l’industrie et l’Institut pour la recherche de la Caisse des dépôts.
Is disruptive innovation only for start-ups? French Industry in the Face of K...La Fabrique de l'industrie
Ever since the entire planet turned to messenger RNA vaccines, there's not a single business sector that doesn't fear being "disintermediated" sooner or later by digital giants, or disintegrated by triumphant start-ups: the challenge of technological disruption has thus taken on new acuity. It is indeed through disruptive innovation that an economy anticipates and fosters the major transitions that will shape tomorrow's society. It's also how companies distinguish themselves in a changing, highly competitive environment. The challenge is not only to invent, but above all to stay one step ahead in the face of foreign countries that do not hesitate to heavily support certain companies in order to dominate key sectors.
While start-ups have been held up as a reference model for years, are large French companies still capable of achieving the technological breakthroughs that markets expect of them? Based on first-hand accounts and an original analysis of patent data covering twelve technological fields, eight of which contribute to the ecological transition, this book provides an insight into the dynamics of innovation in France, its technological positioning and the type of companies involved.
The book is aimed at business leaders, public decision-makers, researchers, students and all readers interested in innovation issues in France.
Très ancrées sur leur territoire, les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont essentielles au maintien d’une économie forte et au renforcement de notre souveraineté. Néanmoins, comme en témoignent de nombreux dirigeants d’ETI interrogés dans le cadre de cet ouvrage, leur croissance est grandement conditionnée à leur capacité à recruter et à fidéliser leurs salariés. Or, sur un marché de l’emploi actuellement marqué par de fortes tensions, les ETI doivent faire face à la concurrence des PME et des grandes entreprises pour attirer et retenir les talents.
Comment peuvent-elles tirer leur épingle du jeu ? Disposent-elles d’atouts pour convaincre les candidats à les rejoindre ? Assurément, montre cet ouvrage. Si les ETI rencontrent des obstacles au recrutement qui leur sont propres, elles ont aussi des points forts qu’il convient d’exploiter et de mettre en avant. Leur ancrage territorial en est un, leur capacité d’innovation en est un autre.
Cet ouvrage offre une analyse sur les difficultés de recrutement rencontrées par les ETI et les besoins en compétences qui les caractérisent, à la fois rare et d’une grande utilité pour les décideurs, les services publics de l’emploi et les acteurs de la formation. S’appuyant sur des initiatives inspirantes identifiées sur le terrain, il apporte aussi aux ETI et aux entreprises en général de précieuses pistes d’action pour gagner en attractivité.
Foncier industriel et strategies publiques locales une articulation imparfaite.La Fabrique de l'industrie
Face à la demande en foncier des industriels, les territoires doivent répondre
par une offre adaptée, sans s’affranchir des normes environnementales ni
sacrifier logements et espaces collectifs. Comment les territoires concilient-
ils ces impératifs ? Les différentes contraintes qui pèsent sur les territoires
comme sur les entreprises entraînent-elles un décalage entre les besoins des
industriels et l’offre qui leur est proposée ?
Cet ouvrage montre que la réponse n’est pas unique. Grâce à un travail de
terrain mené dans les territoires de Valence Romans Agglo, Est Ensemble et
Boucle Nord de Seine, les auteurs mettent en lumière la diversité des besoins
exprimés par les entreprises, des stratégies adoptées par les collectivités et
des pratiques instaurées par les acteurs privés. Très dépendante de l’histoire
économique et institutionnelle de chaque territoire, l’offre foncière doit en outre
répondre à une demande évolutive et souvent très contrainte. Il en résulte une
hétérogénéité des conditions de maintien des activités productives dans les
milieux urbains en matière foncière et immobilière. Les ambitions gouverne
mentales de réindustrialisation de la France et de sobriété foncière viendront-
elles modifier ces conditions ?
En plus d’éclairer les lecteurs sur les critères d’implantation des entreprises pro-
ductives et sur les stratégies employées par les territoires, cette Note apporte
des pistes de réflexion utiles sur les moyens d’articuler demande foncière et
maîtrise de l’aménagement territorial. Il est ainsi un outil précieux pour les diri
geants d’entreprise, les collectivités territoriales, les décideurs publics et les
chercheurs qui souhaitent participer au renouveau industriel des territoires.
L’innovation de rupture, terrain de jeu exclusif des start-up ? L’industrie f...La Fabrique de l'industrie
Depuis que la planète entière s’en est remise aux vaccins à ARN messager, il n’est plus un seul secteur d’activité qui ne redoute de se faire tôt ou tard « désintermédier » par les géants du numérique ou désintégrer par des start-up triomphantes : l’enjeu de la disruption technologique a ainsi pris une acuité nouvelle. C’est en effet par le biais des innovations de rupture qu’une économie anticipe et favorise les grandes transitions qui modèleront la société de demain. C’est également comme cela que les entreprises se distinguent dans un environnement changeant et très concurrentiel. L’enjeu est non seulement d’inventer mais surtout de prendre de l’avance face à des pays étrangers qui n’hésitent pas à soutenir lourdement certaines entreprises pour dominer des secteurs clés.
Si les start-up sont présentées comme un modèle de référence depuis des années, les grandes entreprises françaises sont-elles toujours en mesure de réaliser les ruptures technologiques que les marchés attendent d’elles ? À partir de témoignages et d’une analyse originale de données de brevets portant sur douze domaines technologiques, dont huit concourent à la transition écologique, cet ouvrage permet de saisir la dynamique d’innovation en France, son positionnement technologique et le type d’entreprises impliquées.
Cet ouvrage s’adresse aux dirigeants d’entreprises, décideurs publics, chercheurs, étudiants, ainsi qu’à l’ensemble des lecteurs intéressés par les problématiques de l’innovation en France.
Répondre aux défis sociétaux : le retour en grâce des politiques « orientées ...La Fabrique de l'industrie
Depuis le début des années 2010, la mise en place de politiques ambitieuses en matière de recherche et d’innovation, s’attaquant notamment aux grands défis énergétiques, numériques, environnementaux et géopolitiques, est devenue une priorité stratégique des pays de l’OCDE et au-delà. En effet, pour s’attaquer à des problèmes de plus en plus systémiques, les pays n’ont plus d’autre choix que de mettre en œuvre des politiques dotées d’une approche et de moyens holistiques. C’est ce qui explique l’appétence grandissante pour les politiques « orientées mission » (POM, mission-oriented policies en anglais) conçues pour mobiliser les activités de recherche et d’innovation nécessaires à la résolution de défis sociétaux.
De nombreux pays ont ainsi accéléré le déploiement de politiques de recherche dites orientées mission, ou encore des moonshot policies par référence à Apollo, la plus iconique du genre. Dans cette approche, les investissements en R&D doivent contribuer à l’atteinte d’objectifs spécifiques, ciblés et concrets, et s’inscrire dans une poursuite du bien commun. Comparant les politiques d’innovation orientées mission dans une vingtaine de pays, cet ouvrage permet de comprendre comment ces dernières peuvent aider à mieux piloter l’innovation et répondre aux défis sociétaux, mais aussi comment la France se saisit aujourd’hui de ce type de dispositif, près de cinquante ans après les grands programmes pompidoliens parfois encensés, parfois décriés.
En plus d’éclairer les lecteurs sur les grands arbitrages en matière de politique d’innovation, cet ouvrage en identifie aussi les forces et les limites. Il offre à ce titre des pistes de réflexion très précieuses pour les décideurs publics, les acteurs de la recherche et les entreprises.
La crise énergétique récente a replacé les questions de la sobriété et de l’efficacité énergétique au coeur des préoccupations des entreprises en général et des entreprises industrielles en particulier. Celles-ci s’apprêtent à renforcer leurs investissements verts en vue de réduire leurs dépenses énergétiques. Cette conjoncture s’inscrit en outre dans un contexte réglementaire de plus en plus contraint. Les entreprises doivent répondre à une réglementation nationale et européenne qui fait la chasse aux émissions de CO2 pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
En pratique, la décarbonation des entreprises revêt des modalités très différentes sur le terrain, avec des leviers et des obstacles variés. Grâce à une enquête chiffrée réalisée auprès d’un échantillon de grandes entreprises françaises, la plupart industrielles, les auteurs délivrent un état des lieux de la décarbonation engagée par les entreprises, de la diversité de leurs arbitrages et de la nature des freins qu’elles rencontrent.
Cette Note s’adresse aux dirigeants d’entreprises, décideurs publics, chercheurs, étudiants et citoyens souhaitant comprendre les enjeux liés à la décarbonation des grandes entreprises.
La crise énergétique récente a replacé les questions de la sobriété et de l’efficacité énergétique au cœur des préoccupations des entreprises en général et des entreprises industrielles en particulier. Celles-ci s’apprêtent à renforcer leurs investissements verts en vue de réduire leurs dépenses énergétiques. Cette conjoncture s’inscrit en outre dans un contexte réglementaire de plus en plus contraint. Les entreprises doivent répondre à une réglementation nationale et européenne qui fait la chasse aux émissions de CO2 pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
En pratique, la décarbonation des entreprises revêt des modalités très différentes sur le terrain, avec des leviers et des obstacles variés. Grâce à une enquête chiffrée réalisée auprès d’un échantillon de grandes entreprises françaises, la plupart industrielles, les auteurs délivrent un état des lieux de la décarbonation engagée par les entreprises, de la diversité de leurs arbitrages et de la nature des freins qu’elles rencontrent.
Cette Note s’adresse aux dirigeants d’entreprises, décideurs publics, chercheurs, étudiants et citoyens souhaitant comprendre les enjeux liés à la décarbonation des grandes entreprises.
La Fabrique de l’industrie, l’UIMM et l’École de Paris du management ont imaginé "Faiseurs, Faiseuses". L’objectif de ce magazine est de mettre en lumière celles et ceux qui font l’industrie au quotidien.
Qui, parmi celles et ceux appelant à un retour du made in France au nom de notre souveraineté industrielle, a seulement déjà vu une usine, sans même parler de la visiter ? Nous connaissons trop mal cet univers dont nous parlons sans cesse. Pour résoudre ce paradoxe, il faut braquer les projecteurs sur des exemples de ce que sont devenus aujourd’hui les métiers du faire.
Emplois industriels menacés par la crise énergétique, le MACF et l’IRA : une ...La Fabrique de l'industrie
Ce Working Paper s’appuie sur une étude menée conjointement avec le cabinet Oliver Wyman.
Les entreprises industrielles se heurtent aujourd’hui, en France et en Europe, à trois menaces qu’elles ressentent comme complémentaires et qui ont toutes à voir avec la problématique de la décarbonation de l’industrie : le maintien à des prix durablement élevés de l’énergie en Europe, la mise en place prochaine du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’UE (et la suppression afférente des quotas gratuits d’émissions de CO2), et l’instauration d’aides aux entreprises particulièrement attractives aux États-Unis dans le cadre de l’Inflation Reduction Act.
Le propos de ce document est d’estimer, de manière qualitative et quantitative, l’ampleur de chacune de ces menaces, traduite en emplois exposés, pour chacun des secteurs industriels français. Dans l’ensemble, nous estimons que près de 155 000 emplois industriels sont aujourd’hui menacés en France par ces trois phénomènes conjugués (tous les chiffres de ce document s’entendent en effectifs salariés en équivalent temps plein, sur le périmètre statistique de l’industrie manufacturière hors secteurs de l’imprimerie et de l’installation/réparation de machines).
Ce travail statistique nous livre deux questions. La première est de se demander ce que peut devenir l’industrie européenne si elle reste aussi intensément tiraillée entre l’amont des chaînes de valeur (producteurs d’acier, d’aluminium, de verre…) soumis à des contraintes de prix intenables et un « corps » plus ou moins capable d’en encaisser les contrecoups. Que reste-t-il alors de cette idée de solidarité le long des filières et l’idéal de souveraineté industrielle ? La deuxième vient à la suite de la première et s’énonce plus simplement encore : comment l’Europe peut-elle espérer réduire son empreinte carbone en pareille situation, si elle ne parvient pas à stabiliser la situation sur le marché de l’énergie ?
Nous vous proposons ce document de travail dans le but de recueillir vos remarques et suggestions. N’hésitez pas à nous envoyer vos réactions et commentaires à info@la-fabrique.fr
L’idée que l’industrie est un moteur de la transition écologique s’installe lentement dans les esprits. Dans le même temps, les collectivités territoriales engagent de plus en plus d’initiatives en faveur de la transition : projets de renaturation des espaces publics, soutien à la méthanisation agricole ou encore développement de la mobilité douce.
Comment construire un territoire industriel qui réponde aux grands enjeux environnementaux et dont le modèle de développement serait durable et résilient ? Nos observations de terrain conduites en divers Territoires d’industrie mettent au jour plusieurs dispositifs dont d’autres peuvent s’inspirer pour entamer leur propre démarche de transition écologique, en particulier dans le domaine énergétique.
Si beaucoup de Territoires d’industrie partagent l’ambition de contribuer à limiter le réchauffement climatique, chacun dispose de ressources, fait face à des enjeux qui lui sont propres, et doit compter avec les intérêts différenciés des acteurs. Certains territoires ont déjà mis en place des actions en faveur d’un mode de développement plus durable. Ces initiatives pionnières ne demandent qu’à être généralisées.
Les jeunes élites face au travail - Regards croisés entre Polytechnique et Ha...La Fabrique de l'industrie
Great Resignation aux États-Unis, difficultés de recrutement accentuées en France ou encore, quiet quitting et protestations à l’égard du grand capital dans les grandes écoles (e.g., HEC Paris, AgroParisTech) : autant de phénomènes qui pointent vers un ras-le-bol de la part des salariés, tout particulièrement auprès des jeunes générations. De fait, de nombreux médias se font le relai d’une « quête de sens » au travail, qui se traduirait notamment par de nouvelles exigences à l’égard de l’employeur (surtout en matière d’engagement environnemental et sociétal), et par la recherche d’un meilleur équilibre vie pro-vie perso.
La littérature faisant état de différences marquées liées à l’appartenance sociale et au niveau d’éducation, ce Doc propose d’apporter une première pièce au puzzle, en se focalisant sur les attentes des jeunes issus des CSP supérieures. Il repose sur un matériau empirique original, qui croise les regards de 20 alumni issus respectivement de l’École polytechnique et de l’université de Harvard pour mieux identifier ce qui fait la singularité ou non des diplômés de grandes écoles dans leur rapport au travail.
Cet ouvrage s’adresse aux chefs d’entreprises, décideurs publics et chercheurs désireux de mieux comprendre le rapport qu’entretiennent les jeunes générations à l’égard du travail.
La désindustrialisation de la France a démarré en 1975. La chute de l’emploi industriel était alors aussi rapide que celle de l’emploi agricole, commencée bien plus tôt. Mais, si la politique agricole commune a soutenu cette mutation, aucun dispositif n’a accompagné celle de l’industrie. Ainsi en 1990, notre pays avait déjà perdu un quart de ses emplois industriels et nombre de territoires s’étaient vidés de leur substance. Rien de tel en Allemagne, où l’emploi industriel est resté remarquablement robuste grâce à l’ancrage territorial de son Mittelstand dans ses Länder.
Il aura fallu attendre 2009 et l’organisation des États généraux de l’industrie pour voir le retour d’une politique industrielle en France. Plusieurs initiatives se sont alors succédé mais, pendant plus de 10 ans, les « territoires » sont restés un impensé. C’est seulement fin 2018 que le dispositif Territoires d’industrie est apparu. Quatre ans plus tard, la France ne semble pas avoir encore pris toute la mesure de ses territoires. Ils recèlent pourtant un potentiel inexploité pour notre renaissance industrielle.
Sortir de notre dépendance aux combustibles fossiles, principalement au profit d’une électricité bas carbone, est une condition sine qua non à l’atteinte de l’objectif de neutralité carbone en 2050. Les États signataires de l’accord de Paris anticipent donc une très forte électrification de leurs usages et doivent transformer leur mix énergétique en conséquence.
Pour la France, Emmanuel Macron a annoncé vouloir, d’ici 2050, multiplier par 10 la production actuelle d’énergie solaire (pour atteindre 100 GW), déployer 50 parcs éoliens en mer (pour atteindre environ 40 GW) et doubler la production d’éoliennes terrestres (à 40 GW également). En parallèle, un nouveau programme nucléaire permettrait de bénéficier de 10 à 25 GW de nouvelles capacités, selon que 6 ou 14 EPR2 seront construits d’ici 2050.
Pour atteindre comme prévu la neutralité carbone en 2050, la France doit réduire drastiquement son utilisation des énergies les plus carbonées (gaz, pétrole et charbon). Notre consommation totale d’énergie va diminuer mais notre consommation d’électricité décarbonée va s’accroître très sensiblement. Le président Emmanuel Macron a donc annoncé en février 2022 à Belfort sa volonté de développer massivement les énergies renouvelables tout en modernisant le parc nucléaire. L’avenir est-il tout tracé pour autant ?
Non, montrent les auteurs de cet ouvrage. D’abord parce qu’il ne faudrait pas oublier que l’exécutif s’est également donné pour objectif – salutaire – de renforcer notre base industrielle : nos besoins en électricité seront donc plus élevés qu’annoncé. Ensuite, même si le renouvellement du parc nucléaire est mené à un rythme très soutenu, celui-ci sera nécessairement complété par d’importantes capacités renouvelables, à déployer massivement elles aussi.
Enfin, cette configuration inédite, où nucléaire et EnR se compléteront, réclamera également de développer de nouveaux moyens de flexibilité (modulation de la demande, imports-exports, stockage) pour préserver l’équilibre constant entre offre et demande.
Cet ouvrage propose un tableau prospectif complet des mix énergétiques possibles à l’horizon 2050, en optimisant les coûts, sous contrainte d’évolution de la demande, de renouvellement de l’offre et des engagements climatiques du pays. Ce faisant, il met au jour les principales technologies énergétiques dans lesquelles il est opportun d’investir en priorité. En plus d’éclairer les citoyens sur la question essentielle de la souveraineté énergétique, il offre des pistes de réflexion d’une grande utilité pour les décideurs publics et les entreprises.
Les nouveaux modes de management et d’organisation - Innovation ou effet de m...La Fabrique de l'industrie
Transformation numérique, contexte de grande incertitude, nouvelles attentes des salariés, bataille pour attirer les talents… tout pousse les entreprises à gagner en souplesse et réactivité. Elles sont donc de plus en plus nombreuses à s’intéresser à de nouveaux modèles de management et d’organisation : lean durable, méthodes agiles, holacratie, entreprise libérée, organisation opale, entreprise à mission, etc.
Regroupés sous le sigle NMMO, ces modèles sont moins « nouveaux » qu’il n’y paraît et s’inspirent en fait de courants anciens. Sous la diversité des étiquettes, ils s’appuient sur de nombreux ressorts communs. Ils sont toutefois difficiles à implanter, même chez les plus convaincus. La montée en autonomie des salariés et la redéfinition des responsabilités entachent parfois le climat social et l’efficience, à rebours des effets espérés. La réussite des NMMO repose essentiellement sur un mode de déploiement qui doit viser l’innovation sociale patiente plutôt que d’obéir aux effets de mode.
Cet ouvrage s’attache à décrire non seulement les pratiques réelles associées à ces modèles, mais aussi les embûches et points de vigilance lors de leur déploiement. S’appuyant sur une vingtaine de cas, qui vont d’organisations autogérées à des divisions de grands groupes, il offre ainsi aux entreprises des clés pour adapter ces formes organisationnelles à leurs spécificités.
Cet ouvrage se compose de deux grandes parties. La première est une analyse critique et pratique de ces nouveaux modèles. La seconde est un guide généalogique qui les décrit de façon détaillée. Ce petit guide des modèles organisationnels contemporains et de leurs origines ne prétend pas se substituer aux manuels de théorie des organisations. Il a vocation à contextualiser les différents modèles en fonction de leur origine historique et géographique, d’en décrire sommairement les principes de fonctionnement et de montrer comment ils se relient les uns aux autres pour former un continuum.
Nouveaux modes de management et d’organisation : six pratiques récurrentes et...La Fabrique de l'industrie
Cherchant à se déhiérarchiser, se « désiloter » et s’agiliser pour être plus réactives, mieux répondre aux besoins des clients et mieux satisfaire les attentes des salariés, les entreprises se tournent massivement vers de nouveaux modèles de management et d’organisation (NMMO) tels que les méthodes agiles, l’entreprise libérée, l’holacratie, l’organisation opale ou encore la société à mission.
À partir de l’étude d’une vingtaine d’organisations allant d’entreprises autogérées à des divisions de grands groupes, nous avons identifié six pratiques récurrentes qui caractérisent ces NMMO. Si les salariés s’expriment souvent en faveur de ces nouveaux modes de travail (Malakoff Humanis, 2022), force est de constater qu’ils ne sont pas faciles à implanter et que les entreprises butent sur de nombreuses difficultés de conception, d’adoption ou de mise en œuvre.
L’évolution vers les NMMO n’est donc pas un long fleuve tranquille, ça secoue souvent, ça fait mal parfois. La montée en autonomie, les changements dans les frontières de responsabilité, la disparition des routines antérieures, les difficultés de coordination, le sentiment de chaos qui s’ensuit, peuvent entraîner une montée des risques psychosociaux ainsi que des effets de retrait ou des démissions, entachant le climat social et l’efficience, à rebours des effets espérés. Seule une approche systémique, patiente, prudente, itérative et incluant les acteurs de terrain, peut permettre d’ancrer durablement le changement et d’obtenir les bénéfices escomptés tant en termes d’amélioration continue que de respect des parties prenantes.
La guerre en Ukraine a marqué le début d’une crise énergétique majeure en Europe : les ménages et entreprises subissent une forte inflation des prix de l’énergie, doublée d’un risque sérieux de pénurie au tournant de l’hiver 2022-2023.
Dans ce contexte tendu, le fonctionnement du marché européen de l’électricité a vite été désigné comme un fardeau injuste pour les entreprises et les ménages français qui doivent payer le prix d’une électricité fabriquée à partir de gaz dans les autres pays d’Europe. En réalité, le doublement de la facture énergétique des entreprises industrielles observé en un an – ce qui est considérable – aura relevé pour moitié de problèmes purement français et notamment de l’indisponibilité de notre parc nucléaire.
L’autre moitié de l’explication tient certes au contexte international mais pas à l’interconnexion des marchés européens. Celle-ci est plutôt une opportunité en cas de pénurie et un gisement d’exportations dans les meilleurs jours, qu’il serait mal avisé de remettre en cause. Pour le système de fixation des prix, c’est une autre affaire…
Les offres d’emploi en ligne deviennent une ressource essentielle pour les décideurs et les chercheurs qui étudient le marché du travail. Le CIMT continue de travailler avec les données de Vicinity Jobs tirées des offres d’emploi en ligne, qui peuvent être analysées dans notre
tableau de bord des tendances de l'emploi au Canada. Notre analyse des données provenant des offres d’emploi en ligne a permis d'obtenir des informations précieuses, notamment le
récent rapport
de Suzanne Spiteri sur l'amélioration de la qualité et de l'accessibilité des offres d'emploi afin de réduire les obstacles à l'emploi pour les personnes neurodivergentes.
Les données de Vicinity Jobs englobent plus de trois millions d'offres d'emploi en ligne pour 2023 ainsi que des milliers de compétences. La plupart des compétences apparaissent dans moins de 0,02 % des offres d'emploi, de sorte que la plupart des offres reposent sur un petit sous-ensemble de termes couramment utilisés, comme le travail en équipe.
Laura Adkins-Hackett, économiste, CIMT, et Sukriti Trehan, scientifique de données, CIMT, ont présenté leurs recherches sur les tendances relatives aux compétences répertoriées dans les offres d’emploi en ligne afin de mieux comprendre les compétences les plus en demande. Ce projet de recherche utilise l'information mutuelle spécifique et d'autres méthodes pour extraire davantage d'informations sur les compétences communes à partir des relations entre les compétences, les professions et les régions.
Dans un marché du travail tendu, les demandeurs d'emploi acquièrent un pouvoir de négociation qui leur permet d'améliorer la qualité de leurs emplois — c'est du moins ce que l'on croit généralement.
Michael Willcox, économiste, CIMT, a présenté des résultats qui révèlent un affaiblissement de la relation entre le resserrement du marché du travail et les indicateurs de qualité de l'emploi à la suite de la pandémie. Le resserrement du marché du travail a coïncidé avec la croissance des salaires réels pour une partie seulement des travailleurs : ceux qui occupent des emplois peu rémunérés nécessitant peu d'éducation. Plusieurs facteurs — notamment la composition du marché du travail, le comportement des travailleurs et des employeurs, et les pratiques du marché du travail — ont contribué à l'absence d'avantages pour les travailleurs. Ces facteurs feront l'objet d'une étude plus approfondie dans le cadre de travaux futurs.
Comment réindustrialiser la France et « sauver l’humanité » grâce à un club c...Nicolas Meilhan
Huit ans après la COP21, la transition énergétique est en panne sèche. Malgré les bonnes volontés, des normes de plus en plus sévères et des investissements pharaoniques dans les énergies renouvelables, nous échouons à décarboner l’économie mondiale. Huit ans après Le Bourget, l’Humanité persiste dans sa schizophrénie climatique. Alors que le réchauffement s’accélère en rythmant notre quotidien, la consommation mondiale de combustibles fossiles bat des records d’année en année.
Et le ciel continue de s’assombrir. Tandis que les pays émergents, Chine et Inde en tête, continuent de privilégier légitimement leur développement en augmentant significativement leur consommation de fossiles, une « bulle verte » est en train d’exploser en Europe. Eoliennes, panneaux solaires, hydrogène, voitures électriques et même Pompes à Chaleur tous les indicateurs sont dans le rouge vif. La faute notamment au prix des matières premières et aux taux d’intérêts qui ont érodé un peu plus la rentabilité déjà faible de projets verts.
Les politiques publiques aujourd’hui engagées nous dirigent vers le scénario SSP4 du GIEC correspondant à un réchauffement de 2,7° à l’horizon 2100. Un scénario principalement dans les mains des pays émergents. Comptant aujourd’hui pour 82% de la population mondiale, ils représenteront 90% des émissions à l’horizon 2050.
Face à cette situation il est impératif de changer de logiciel s’attaquant en priorité à l’électricité charbonnière (27% des émissions mondiales) concentrée à 93% dans un « club » de 14 pays produisant plus de 100 TWh/an. Parallèlement il faudrait constituer un « fonds climat » permettant d’aider les pays les plus pauvres à s’adapter aux conséquences du réchauffement dont 90% des victimes se situent dans les pays émergents.
Pour conjuguer les deux objectifs, nous proposons d’instaurer une taxe à l’importation égale à un quart du pourcentage électrique charbonnier sur les biens en provenance du « club des 14 ». Collectés par un organisme international, les fonds seraient ensuite redistribués aux pays les plus pauvres pour qu’ils puissent à la fois assurer leur transition et surtout s’adapter au réchauffement.
La méthode est triplement vertueuse. Renchérissant le prix des produits exportés, elle encouragerait le « Club 14 » à déplacer rapidement son électricité charbonnière vers des sources décarbonées, elle inciterait le consommateur à réorienter ses achats vers
des produits à empreinte carbone plus faible, elle permettrait aux pays les plus pauvres de financer massivement leurs projets d’atténuation et surtout d’adaptation indispensables à leur survie face au réchauffement climatique. Elle ne pourrait toutefois s’appliquer qu’avec un assentiment mondial voté au niveau de la Conférence des Parties.
Les données d’offres d’emplois en ligne d'entreprises telles que Vicinity Jobs servent de plus en plus de complément aux sources traditionnelles de données sur la demande de main-d'œuvre, telles que les enquêtes sur les postes vacants et les salaires (EPVS). Ibrahim Abuallail, candidat au Ph. D., Université d’Ottawa, a présenté la recherche relative aux biais dans les offres d’emploi en ligne et une approche proposée pour rajuster efficacement les données de ces offres d’emploi afin de compléter les données officielles existantes (telles que celles des EPVS) et d'améliorer la mesure de la demande de main-d'œuvre.
Combler l’écart : offres d'emploi en ligne, les données d'enquête et l'évalua...
Les entretiens de la Fabrique : La france sans ses usines
1. LA FRANCE SANS SES USINES
Les entretiens de la Fabrique
La Fabrique de l’industrie en partenariat avec
le Collège des Bernardins et L’Usine nouvelle
présente :
AVEC
Patrick ARTUS directeur des études économiques de Natixis,
Michel DE VIRVILLE directeur du Collège des Bernardins
Louis GALLOIS président de La Fabrique de l’industrie
Christel BORIES ancienne PDG de Constellium
ET
Jean-Michel CHARPIN inspecteur général des finances
DÉBAT ANIMÉ PAR
Laurent GUEZ directeur de la rédaction de L’Usine nouvelle
25 janvier 2012
2. La France sans ses usines.
2
La France est l’un des pays où l’emploi manufacturier a le plus reculé, ce qui a entraîné
une dégradation continue de sa balance commerciale. Parmi les raisons invoquées, Pa-
trick Artus cite le fait que notre industrie, en se maintenant globalement dans le milieu
de gamme, est désormais concurrencée par les pays émergents. D’autres pays européens,
comme l’Allemagne, ont fait le choix de monter en gamme dans tous les secteurs indus-
triels. Pour remédier à la situation actuelle, le protectionnisme ne paraît pas la bonne
solution. Patrick Artus préconise de mettre l’accent sur une politique de l’offre, d’utili-
ser les délocalisations pour monter en gamme plutôt que pour fabriquer des produits bas
de gamme, de créer une administration spécifique pour les PME, de réformer les aides à
l’emploi ou encore de transférer les charges sociales vers la CSG. Jean-Michel Charpin
suggère de réorienter partiellement les aides à l’emploi vers la partie exposée de l’écono-
mie plutôt que vers les seuls emplois abrités. Pour Christel Bories, l’objectif de monter
en gamme passe par le fait de relever les prix afin de dégager des marges permettant
d’améliorer les produits et les services apportés aux clients. Pour amorcer le mouvement,
Louis Gallois estime nécessaire de transférer une partie des charges sociales sur la fisca-
lité afin de créer un « choc de compétitivité », à condition d’accompagner ce transfert de
mesures fiscales favorables à l’investissement. Pour Patrick Artus, ce genre de mesure
risque d’être facile à contourner, mais compte tenu du faible taux d’auto-financement
des entreprises françaises, on peut escompter que la marge dégagée irait spontanément
vers l’investissement. Jean-Michel Charpin estime que la réforme fiscale n’a joué qu’un
rôle secondaire dans la réussite allemande : les leviers principaux sont, selon lui, la maî-
trise des dépenses publiques et la réforme du marché du travail.
Compte rendu rédigé par Élisabeth Bourguinat
EN BREF
3. La France sans ses usines.
3
TABLE RONDE
Michel de Virville
Je suis très heureux de vous accueillir au Collège des Bernardins, magnifique bâtiment qui date
de 1250. Cette époque, qui est aussi celle de la création de la Sorbonne, a été marquée par un
débat très intense entre penseurs musulmans, juifs et chrétiens sur une nouvelle conception de
la philosophie, qui devait aboutir à la pensée scolastique, laquelle s’est installée ensuite pour
plusieurs siècles. Le collège des Bernardins a cessé de fonctionner à la Révolution. Il a été
racheté il y a quelques années par le diocèse de Paris et il est aujourd’hui à la fois une faculté de
théologie, un centre de formation continue pour le diocèse mais également un centre de recherche
et de débat largement ouvert à toutes les familles de pensée et à tous les sujets importants pour
notre avenir.
En tant que directeur du collège et ancien secrétaire général de Renault, j’ai trouvé l’initiative de
la Fabrique de l’industrie particulièrement passionnante, et c’est bien volontiers que nous avons
non seulement accepté d’accueillir ces débats au Collège des Bernardins, mais souhaité nous y
associer.
Louis Gallois
La Fabrique de l’industrie est une initiative prise par trois acteurs de l’industrie, l’Union des
industries métallurgiques et minières (UIMM), le Groupement des fédérations industrielles (GFI)
et le Cercle de l’industrie, institution peut-être un peu moins connue, qui réunit des industriels
et organise des manifestations et des actions de promotion de l’industrie depuis une quinzaine
d’années.
C’est avec plaisir que j’ai accepté de prendre la présidence de la Fabrique de l’Industrie, car
son objet correspond exactement à ce que je crois être une priorité nationale. Ce qui nous réunit
est d’abord le fait que nous aimons l’industrie, mais aussi l’idée que l’industrie est essentielle
pour la prospérité, l’autonomie et la croissance de la France, et qu’il n’y a aucun fatalisme à la
désindustrialisation de notre pays. La France a été un grand pays industriel, elle l’est encore dans
certains domaines, et elle peut le redevenir si nous nous en donnons les moyens.
La Fabrique de l’industrie n’a pas été conçue comme un outil de lobbying, mais comme un
“laboratoire de réflexions” destiné à alimenter le débat sur l’industrie. Nous sommes convaincus
qu’on ne pourra engager une reconquête industrielle que si toutes les forces vives du pays sont
conscientes de la nécessité de mener ce combat et prêtes à s’y engager. La Fabrique de l’industrie
contribuera à ce débat à travers les études qu’elle réalisera, mais surtout, car nos moyens sont
limités, à travers notre capacité à rassembler et à mettre en débat toutes les études menées en
France et en Europe sur ces questions. Nous commençons ce soir avec l’ouvrage de Patrick
Artus, La France sans ses usines, dont nous partageons le diagnostic et qui nous paraît un bon
point de départ pour nos travaux.
Nos travaux seront animés par le délégué général de la Fabrique, Thierry Weil, ingénieur du
Corps des Mines et chercheur à l’école des Mines. Thierry Weil a dirigé FutuRIS, une grande
entreprise d’analyse et de promotion de la recherche industrielle et technologique, qui n’est pas
étrangère à ce que nous faisons aujourd’hui.
4. La France sans ses usines.
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1
Nous souhaitons que la Fabrique soit aussi interactive que possible et, à travers notre conseil
d’orientation, extrêmement large, nous avons voulu être en contact avec tous les acteurs
concernés : milieux patronaux, organisations syndicales, institutions académiques, ou encore
laboratoires de recherche. Tous ceux d’entre vous qui souhaiteront apporter leur contribution
pour nous aider à progresser dans notre appréhension des problématiques industrielles sont les
bienvenus.
Exposé de Patrick ARTUS
Lorsque j’ai entrepris l’écriture de ce livre avec Marie-Paule Virard, le contexte était très
différent d’aujourd’hui. L’opinion la plus commune était que notre pays devait, d’une part,
se spécialiser dans les nouvelles technologies et, d’autre part, se concentrer sur les services et
notamment sur les services abrités, c’est-à-dire non susceptibles de délocalisation, comme les
services à la personne. L’état d’esprit a bien changé depuis, et notre livre s’inscrit désormais dans
un mouvement très large en faveur de la réindustrialisation de la France.
L’ampleur de la désindustrialisation
Sachant que l’industrie a externalisé un certain nombre de fonctions, il est un peu délicat de
comparer la situation de l’emploi manufacturier aujourd’hui et ce qu’elle était il y a vingt ans.
On peut, en revanche, comparer la place actuelle de l’emploi manufacturier en France et dans
les autres pays. L’industrie manufacturière ne représente plus que 11 % de l’emploi en France,
contre 19 % en Allemagne et 21 % en Italie. Les deux seuls pays où l’emploi industriel a encore
plus reculé qu’en France sont la Grèce et le Royaume-Uni.
Cette évolution s’est accompagnée d’une dégradation continue du commerce extérieur. On ne
compte plus que 90 000 entreprises exportatrices en France, contre 240 000 en Allemagne et
autant en Italie. Le recul de l’industrie a également eu un effet sur la structure des emplois.
On observe une polarisation entre, d’un côté, des emplois bien rémunérés au sein d’entreprises
multinationales, et de l’autre, des emplois de niveau SMIC dans les services abrités.
La vocation industrielle de la France
Pourtant, la France a vocation à être un pays industriel.
Contrairement à une opinion très répandue, l’hétérogénéité qui existe entre les pays de l’Union
européenne, notamment en termes d’industrialisation, ne va probablement pas disparaître, mais
s’accroître. Ceci s’explique en partie par un effet “normal” de spécialisation internationale, pour
les pays ne disposant pas de facteurs de production ou d’avantages comparatifs favorables à
l’industrie.
Les économistes de l’école géographique expliquent, par exemple, qu’on trouve peu d’industrie
dans la zone périphérique des unions monétaires, pour des raisons aussi simples que le coût
des transports. La désindustrialisation du Portugal ou de la Grèce peut sans doute s’interpréter
de cette façon. Ceci pose d’ailleurs problème, car si l’on en croit cette théorie, ces deux pays
ne pourront jamais atteindre un vrai développement industriel et, par conséquent, ne pourront
jamais équilibrer leur balance commerciale, ce qui les mettra dans l’impossibilité de satisfaire
5. La France sans ses usines.
5
aux contraintes actuelles de la zone euro.
Contrairement à ces deux pays, la France ne se situe pas dans une zone périphérique de l’union
monétaire et elle dispose de nombreux atouts la prédisposant à être un grand pays industriel
: le capital par tête est équivalent à celui de l’Allemagne, la qualification de l’emploi y est
légèrement plus élevée, les infrastructures sont plus efficaces que dans les autres pays européens
et le coût de l’énergie y est également plus faible.
Les causes de la désindustrialisation
La désindustrialisation de la France est d’autant plus surprenante qu’elle a été brutale. Le
décrochage s’est produit en 1998. Entre 1985 et 1998, l’emploi manufacturier est resté stable.
Entre 1998 et aujourd’hui, il a chuté de 32 %. Certains y voient le résultat du passage à l’euro,
mais on n’observe pas le même phénomène dans les autres pays ayant adopté la monnaie unique.
La concurrence des pays émergents
Une première explication peut être trouvée dans les réformes économiques lancées par certains
pays émergents à partir de 1998. Il s’agit notamment de mesures de dévaluation des devises, qui
ont rendu certains de ces pays très compétitifs. Je pense en particulier à la Chine, au Brésil, à
Taiwan, à la Corée, à la Thaïlande, mais aussi à la Pologne et à d’autres pays d’Europe centrale.
Le déclin industriel de la France peut s’expliquer par la réduction de ses parts de marché
relatives par rapport à celles des pays émergents. En 1998, la Chine ne représentait que 1 % des
exportations mondiales ; aujourd’hui, sa part est de 13 %.
Le choix du milieu de gamme
On observe parallèlement une dégradation permanente des marges de l’industrie française, liée
à son incapacité à traduire la hausse des coûts dans les prix de vente, qu’il s’agisse du coût des
matières premières, du coût du travail ou des variations de l’appréciation de l’euro. Entre 2002 et
2008, période où l’euro était très fort, les exportations allemandes n’ont diminué que d’1 % ; les
exportations françaises ont reculé de 9 %. Manifestement, la demande pour les produits français
est très sensible à leurs prix, ce qui révèle un problème de niveau de gamme.
À mes yeux, la raison fondamentale de l’effondrement de l’industrie française est qu’elle s’est
maintenue dans le milieu de gamme face à de nouveaux acteurs qui se sont également positionnés
sur ce segment. Or, une industrie de milieu de gamme a des marges trop faibles pour investir,
faire de la recherche, ou encore prendre des risques à l’export. Entre 1998 et aujourd’hui, les
coûts unitaires de production de l’industrie française ont augmenté de 15 % de plus que le prix
de la valeur ajoutée. Les marges se sont réduites d’autant, alors que les marges de l’industrie
allemande, tournée vers le haut de gamme, ne cessaient de progresser.
Le rachat des PME par les grands groupes
En France, quand les PME dépassent le seuil des 250 salariés, elles se font souvent absorber par
les grands groupes, en particulier lorsqu’elles connaissent une croissance rapide et qu’elles sont
fortement exportatrices. Chaque année, cela concerne 17 % des PME de 250 à 500 salariés. En
Suède ou en Allemagne, le phénomène est cinq fois moins important.
Manifestement, les grands groupes français apprécient de pouvoir recourir à la croissance externe
: il est plutôt confortable de racheter des entreprises ayant déjà développé et testé des produits et
un marché. On peut comprendre aussi que les patrons de PME, soumis à d’énormes contraintes,
6. La France sans ses usines.
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soient heureux de pouvoir céder leur entreprise pour des sommes souvent non négligeables.
Mais le résultat est que les PME françaises sont “mangées” avant de pouvoir devenir grandes,
d’où le faible nombre d’entreprises de taille intermédiaire dans le paysage industriel français.
Les études menées par le Conseil d’analyse économique montrent que les PME “survivantes”
sont souvent de type très défensif : elles ne prennent pas beaucoup de risques, n’investissent pas
beaucoup, disposent de fonds propres très importants et sont désendettées. Tout cela les rend très
solides financièrement, mais elles ne sont pas dynamiques et n’exportent pas beaucoup. Ce n’est
pas avec des entreprises de ce type que l’on peut espérer améliorer significativement la balance
commerciale française.
Les relations de sous-traitance
Un autre handicap pour l’industrie française tient aux relations de sous-traitance, qui sont
relativement dures et se focalisent généralement sur les prix de vente des produits des sous-
traitants. Les grands groupes français se prêtent moins que d’autres à des partenariats avec leurs
fournisseurs pour assurer la promotion de ces derniers, les aider à se développer, les accompagner
à l’export, bref, « chasser en meute », comme disent les Allemands.
Quelles solutions ?
Pour remédier à la situation actuelle, plusieurs solutions plus ou moins pertinentes ont été
proposées.
Le protectionnisme, une fausse bonne idée
Nous avons consacré un chapitre entier de notre livre au protectionnisme, solution à laquelle nous
ne croyons absolument pas. De nombreux travaux d’économistes ont montré que la taxation des
importations ne provoque qu’une faible réduction de leur volume, car ce que nous importons est
très peu substituable à ce que nous produisons. La taxation des importations n’a donc pas pour
effet de stimuler la production domestique, mais simplement de rendre les importations plus
chères. Une façon de le vérifier consiste à observer ce qui se passe lorsque l’euro se déprécie :
le volume des exportations augmente un peu, mais celui des importations ne diminue pas, alors
même qu’elles nous coûtent plus cher.
Le vrai problème aujourd’hui est l’insuffisance de notre capacité de production. Elle est au
même niveau qu’en 1998, alors qu’en Allemagne, elle a progressé de 32 %.
Pour une politique de l’offre
Lors de son débat récent avec Alain Juppé, François Hollande a évoqué la nécessité d’une
politique de l’offre, ce qui représentait une rupture idéologique remarquable dans l’histoire
du parti socialiste. Pour une fois, il n’était pas quesiton de pouvoir d’achat, mais du fait que si
personne ne construit de maisons, cela fait augmenter les prix, et que si l’on subventionne des
produits industriel qu’aucune usine ne fabrique en France, on favorise les importations.
Tout espoir n’est donc pas perdu. En 1992, la Suède était dans une situation bien pire que celle de
la France actuellement. L’industrie était ruinée et ne dégageait plus de marge sur aucun produit ;
le déficit public représentait 15 points de PIB. La Suède s’est alors lancée dans une politique de
l’offre, dont le résultat est connu : aujourd’hui, 4 % du PIB sont consacrés à la R&D, et le budget
des universités et des pôles de compétitivité est très confortable.
7. La France sans ses usines.
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Créer une administration spécifique
Le Conseil d’analyse économique a proposé depuis vingt ans l’adoption d’un Small Business
Act en France. De cette idée, on ne retient en général que ce qui concerne l’accès aux contrats
publics. Or, la direction de la concurrence de Bruxelles s’oppose à ce que l’accès des PME aux
contrats publics soit favorisé, car cela constituerait un biais de concurrence.
On pourrait renoncer à cette disposition tout en mettant en œuvre ce qui est vraiment important
dans le Small Business Act américain et qui a prouvé son efficacité, à savoir la création d’une
administration spécifique, dédiée à l’intermédiation des relations entre les PME et les services
publics.
Réformer les aides à l’emploi
Depuis la fin des années 90, nous avons clairement donné la priorité au soutien des emplois
peu qualifiés dans les secteurs abrités. Les allègements de charges sociales ont bénéficié à la
distribution, à l’artisanat, à la restauration, mais pratiquement à aucun emploi industriel. On
peut même considérer que ces allègements de charges ont été financés, de facto, par une taxation
des emplois de l’industrie. C’est toutefois un débat très complexe car, indubitablement, ces
allègements de charges ont sauvé des centaines de milliers d’emplois peu qualifiés, et il est
difficile de mesurer si le niveau comparativement plus élevé des charges dans l’industrie a
contribué à détruire des emplois industriels.
Il faudrait aussi distinguer les aides qui ne génèrent que des effets d’aubaine et celles qui
permettent réellement la création d’emplois. Pierre Cahuc, professeur à l’École Polytechnique, a
montré que 95 % des heures supplémentaires défiscalisées étaient travaillées avant la mesure de
défiscalisation. En revanche, les baisses de charges accordées pour les salaires compris entre le
SMIC et 1,6 fois le SMIC ont indubitablement contribué à créer des emplois. Il faudrait que ces
politiques fassent l’objet d’une véritable évaluation, de façon à pouvoir abandonner toutes celles
qui ne génèrent que des rentes.
Transférer les charges sociales vers la CSG
Personne ne conteste le fait qu’il faut consacrer davantage d’argent aux universités ou à la
recherche, mais ce genre de politique nécessite sept ou huit ans avant de porter ses fruits. Or, les
élus ont besoin de politiques donnant des résultats en deux ou trois ans. Il n’y a guère qu’une
réforme fiscale pour puisse répondre à cette attente. Celle que je préconise consisterait à alléger
les charges qui pèsent sur l’industrie via un transfert sur la CSG, dont l’assiette est plus large que
celle des salaires.
L’acceptabilité de la réindustrialisation
En finissant, je voudrais souligner que notre livre est loin de faire consensus. L’assistance de ce
soir est probablement largement favorable à la réindustrialisation de la France, mais nous avons
présenté notre ouvrage devant des publics très divers et, bien souvent, nous avons dû faire face
à une grande hostilité : « On ne veut pas du retour de l’industrie, de la pollution des rivières, des
émissions de CO2, des usines qui explosent en plein centre ville ! ». Beaucoup se disent même
prêts à perdre du pouvoir d’achat en contrepartie de la disparition des usines, considérée comme
un progrès.
C’est paradoxal, car si l’on veut protéger l’environnement, il vaut mieux construire des usines
en Europe, où les règles environnementales sont très strictes, que dans un pays comme la Chine,
8. La France sans ses usines.
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qui, en parité de pouvoir d’achat, émet six fois plus de CO2 par unité de PIB en volume que les
pays de l’Union européenne à 15.
Mais il faut être conscient que, pour le moment, la perspective de la réindustrialisation de la
France ne fait pas du tout consensus dans l’opinion publique.
Commentaires de Jean-Michel CHARPIN
Les statistiques que Patrick Artus a citées ce soir et dans son livre sont parfaitement exactes. La
part de l’industrie dans le PIB est à peu près semblable en France et au Royaume-Uni, mais elle
est plus modeste que dans la plupart des autres pays européens et elle est deux fois plus faible
qu’en Allemagne.
La seule nuance que j’apporterais aux statistiques citées dans l’ouvrage est qu’elles présentent
généralement l’industrie comme un tout. Or, certaines branches industrielles de notre pays,
comme le matériel médical, la pharmacie, l’aéronautique ou encore l’électronique, sont en
croissance forte et quasi continue. Pour faire écho à l’une des thèses de Patrick Artus, ce sont
des branches dans lesquelles la France a réussi, parfois au prix de beaucoup de difficultés, à
rester dans le haut de gamme. À l’autre bout du spectre, on trouve des secteurs sinistrés, comme
l’habillement, qui connaît depuis des années une chute à peu près continue.
Le protectionnisme
La première problématique que je voudrais soulever est celle du protectionnisme, longuement
abordée dans le livre. On perçoit bien que dans l’opinion publique, il existe un lien étroit entre
réindustrialisation et protectionnisme, non seulement en France, mais dans tous les pays qui
subissent la désindustrialisation.
Mon sentiment, qui n’est pas très éloigné du point de vue des auteurs, est qu’il n’y a aucune
raison d’être plus protectionniste aujourd’hui que par le passé, et que ce serait même une grave
erreur. D’une part, nous prendrions le risque que les autres pays se ferment également, et que tout
le monde y perde. D’autre part, cela conduirait à imposer aux entreprises et aux consommateurs
nationaux des produits étrangers plus chers ou des produits nationaux à la fois plus chers et
éventuellement de moins bonne qualité. Il s’agirait donc d’une ponction sur le pouvoir d’achat
et d’une cause supplémentaire de perte de compétitivité.
La solution, dans ce domaine, me paraît être dans un meilleur usage des délocalisations. Dans
certains cas, les délocalisations se traduisent par une baisse en gamme et par l’appauvrissement
du pays. Mais elles peuvent aussi être compatibles avec le maintien du haut de gamme et
contribuer à soutenir la compétitivité nationale.
Les PME
Sur la question des PME françaises, je suis plus hésitant que Patrick Artus. Je partage son
diagnostic : d’un côté, nous avons de grands groupes compétitifs, dynamiques et conquérants ;
de l’autre, des startups bien plus nombreuses qu’il y a vingt ans ; en revanche, notre pays compte
peu de moyennes entreprises. Il existe une abondante littérature pour expliquer que si, en plus
de nos grands groupes et de nos startups, nous développions de grosses PME “à l’allemande »,
nous serions sauvés.
9. La France sans ses usines.
9
3
Cela me laisse perplexe car je ne suis pas certain que le mouvement d’absorption des PME par les
grands groupes n’ait que des effets négatifs. L’alimentation permanente des grands groupes par
des PME innovantes n’est certainement pas pour rien dans leur dynamisme et dans leur réussite.
Par ailleurs, il me semble qu’il n’y a rien que de très rationnel, lorsqu’un entrepreneur est parti de
rien, à ce qu’il vende son entreprise lorsqu’elle a atteint une valeur de 10 à 20 millions d’euros,
plutôt que de poursuivre l’aventure en espérant qu’un jour l’entreprise vaudra un milliard.
Il ne sera probablement pas très facile de modifier ce genre de comportement, et il ne serait
pas forcément judicieux, dans la mesure où nous excellons dans les grands groupes et dans
les petites PME, de chercher à développer des moyennes entreprises. En matière de stratégie
industrielle, on cherche généralement à progresser dans ses points forts plutôt qu’à colmater ses
points faibles.
Le choix des secteurs industriels
Un dernier point important à mes yeux concerne le choix des secteurs à développer. Je ne suis
pas d’avis de déprécier le tourisme, ni de considérer comme une menace le fait que la France
finisse par ressembler à la Costa Brava ou à la Floride. En termes d’organisation du travail, la
gestion d’un palace est aussi complexe que celle d’une usine, et elle est tout aussi fructueuse
pour la balance des paiements.
Les aides publiques
En revanche, je partage les interrogations de Patrick Artus sur la politique qui a consisté, depuis
vingt ans, à favoriser systématiquement les emplois non délocalisables dans le but de lutter contre
le chômage. Aujourd’hui, on commence à craindre d’être allé trop loin dans cette voie, avec par
exemple les réductions de la TVA sur la restauration ou sur la réhabilitation des logements,
qui ont coûté extrêmement cher. Non seulement ces aides peuvent difficilement se justifier,
compte tenu de l’état actuel des finances publiques, mais si certains secteurs sont avantagés,
c’est nécessairement au détriment des autres.
Peut-être faudrait-il réorienter cette politique, qui a favorisé à l’excès le non délocalisable, pour
se préoccuper un peu plus de la partie exposée de l’économie. Cela dit, si l’on remet en cause
certains allègements de charges sur les bas salaires, il faudra procéder de façon très prudente et
en offrant des solutions alternatives. La politique en faveur des bas salaires a coûté cher, mais elle
a permis à beaucoup de personnes peu qualifiées de travailler, ce qui est un objectif respectable.
Commentaires de Christel BORIES
Je partage l’idée que l’une des clés de la réindustrialisation de notre pays est la montée en gamme
des produits et services. On peut chercher à alléger les charges et à modérer les salaires, mais
sachant que nous avons une monnaie forte et que nous ne sommes pas prêts à renoncer à notre
niveau de protection sociale, réduire les coûts ne suffira pas. La seule manière de reconstituer les
marges des entreprises est de relever les prix, et pour cela d’améliorer la qualité des produits et
leur technicité, ou encore le service apporté aux clients. C’est ce que l’Allemagne a réussi à faire,
et c’est à quoi nous devons nous atteler également.
10. La France sans ses usines.
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Un chiffre me paraît très révélateur à cet égard. Il y a quelques années, le coût salarial était plus
élevé en Allemagne qu’en France. Aujourd’hui, il est comparable des deux côtés de la frontière.
En revanche, en Allemagne, le chiffre d’affaires par salarié est 30 % plus élevé : c’est cette
marge qui permet de développer l’entreprise, d’investir et d’innover.
L’exemple de Constellium
L’entreprise Constellium, spécialisée dans la conception d’alliages à base d’aluminium et la
transformationdesalliagesenproduitssemi-finispourl’industrie,l’aéronautique,lesemballages,
a pris le virage du haut de gamme il y a une dizaine d’années. Nous avons décidé d’abandonner
progressivement les “commodités” et de nous tourner vers des produits plus sophistiqués,
nécessitant davantage de savoir-faire et d’innovation.
Biensûr,cetteréorientationduportefeuillenes’estpasfaitepasdujouraulendemain.Nousavons
développé peu à peu les produits destinés à l’automobile ou encore à l’aéronautique et réduit la
palette des produits destinés au bâtiment. En moins de dix ans, nous avons complètement retiré
de notre portefeuille les 30 ou 40 % de produits bas de gamme, jugés “à risque ». Aujourd’hui,
notre portefeuille est positionné sur des produits pour lesquels nous n’avons pas de concurrents
dans les pays émergents.
Tous les secteurs sont concernés
Cette réorientation vers le haut de gamme a été possible alors même que notre industrie ne relève
pas de la haute technologie. La notion de montée en gamme n’est absolument pas réservée
aux industries à fort contenu technologique : toutes les filières sont concernées. Dans le textile,
par exemple, certaines entreprises ont su se reconvertir dans des produits très performants,
nécessitant un vrai savoir-faire, et gagnent énormément d’argent.
Bien sûr, on pourrait objecter que la concurrence peut se reporter, à plus ou moins long terme,
vers les produits de haut de gamme. Mais, d’une part, on a de toute façon moins de concurrents
dans le haut de gamme que dans le bas de gamme ; d’autre part, le rôle important du savoir-
faire et des services apportés au client crée une barrière à l’entrée. Bien entendu, il ne faut pas
se reposer sur ses lauriers et il est indispensable de faire continuellement évoluer le portefeuille
pour conserver cette avance.
Une meilleure valorisation
Le haut de gamme présente un autre avantage : l’apport de service, de savoir-faire et de qualité
est généralement valorisé par le client. Or il suffit d’un consentement à payer 5 % de plus pour
avoir un impact très important sur les marges. Une entreprise peut ainsi passer d’une marge de 3
%, qui ne lui permet que de vivoter, à une marge de 8 %, qui lui permet d’investir et d’innover.
La responsabilité des entrepreneurs
La montée en gamme ne nécessite aucune loi ou nouvelle réglementation : elle ne dépend que
des entrepreneurs. En France, on a tendance à tout attendre de l’Etat, mais les industriels et les
entrepreneurs en général doivent aussi prendre leurs responsabilités : beaucoup de difficultés
peuvent et doivent être résolues au niveau de l’entreprise. Bien entendu, tout ce qui pourra
rendre l’environnement business friendly, par exemple un Small Business Act, sera le bienvenu.
11. La France sans ses usines.
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Refonder le dialogue social
Enfin, il faudrait vraiment que nous parvenions à refonder le dialogue social dans notre pays.
Actuellement, ce dialogue est archaïque et figé, et nous sommes quasiment le seul pays au monde
où il est tripartite et inclut l’État.
Constellium est présente en Allemagne et j’ai aussi eu l’occasion d’administrer une grosse
entreprise industrielle en Suède, et dans ces deux pays, j’ai pu constater qu’il existe une culture
du compromis au niveau de l’entreprise, ce qui ne veut absolument pas dire que les syndicats
soient démunis et qu’ils ne se battent pas pour le bien des salariés. En Allemagne, j’avais
affaire à l’IG Metal, syndicat réputé pour être plutôt dur en négociation. Mais c’est aussi un
syndicat responsable et les discussions ont lieu au niveau de l’entreprise. Ses dirigeants sont très
conscients du fait qu’il faut faire grossir le gâteau avant de le partager. Ils participent au conseil
d’administration, réfléchissent à la stratégie de l’entreprise et apportent leurs idées. Une fois que
le gâteau est là, je vous assure qu’ils se battent activement pour que les salariés en aient leur part.
Nous devons consacrer nos efforts à développer cette culture en France pour élaborer des accords
qui répondent vraiment aux besoins de l’entreprise, à la fois en termes de gains de compétitivité,
d’augmentation du pouvoir d’achat pour les partenaires de l’entreprise, mais aussi de formation,
d’investissement, de recherche, et de bénéfices pour les actionnaires. Aujourd’hui, cette culture
n’existe pas.
Au moment de la crise de 2008, il nous a suffi de trois semaines, en Allemagne, pour négocier
un accord de réduction de 10 % du temps de travail et du salaire pour l’ensemble de l’usine, qui
comptait 2 000 personnes. Le syndicat a signé l’accord et l’a fait voter par les salariés. Le mois
suivant, il était mis en œuvre dans l’usine. Un an plus tard, lorsque les commandes ont repris,
nous avons rétabli le temps de travail et les salaires, sans avoir perdu aucun savoir-faire dans
l’intervalle. En France, il a été impossible de négocier ce genre d’accord. Nous avons mis fin aux
contrats d’intérim et recouru au chômage partiel, puis nous avons été obligés d’en venir à des
plans sociaux, au prix quelquefois d’une perte de compétences et de savoir-faire.
Si nous réussissons à changer cette culture en France, ce ne sera pas au détriment des salariés,
bien au contraire.
12. La France sans ses usines.
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DÉBAT
Le dialogue social
Patrick Artus
Je voudrais rebondir sur les dernières remarques de Christel Bories. Il y a trente ans, l’économiste
américain Robert Merton Solow, qui devait recevoir le prix Nobel quelques années plus tard,
expliquait qu’il était absurde de limiter les négociations sociales à la quesiton des salaires. Il
montrait clairement que plus on intègre de variables dans le paquet qui est négocié (salaire
mais aussi emploi, durée du travail, formation…), plus on aboutit à un équilibre économique
qui est créateur d’emplois. Cela se pratique déjà en Allemagne et dans les pays du nord, avec
des syndicats de branche et des possibilités de dérogations aux accords de branche dans les
entreprises. C’est très difficile à envisager dans le système français, qui repose sur des syndicats
nationaux.
Du bon usage des délocalisations
Patrick Artus
Je voudrais également revenir sur la notion de niveau de gamme. On trouve du haut de gamme
en France, mais uniquement dans certaines niches : le haut de gamme ne s’est développé que
dans les secteurs ayant bénéficié de partenariats entre le public et le privé, ou de commandes
publiques. Or, comme le souligne Christel Bories, le haut de gamme n’est pas réservé auxAirbus
: on peut en faire dans la chimie, dans le textile ou encore dans l’équipement de la maison.
En Allemagne, la montée en gamme a été très homogène. Les Allemands ont fait appel à des
ingénieurs d’Europe centrale, dont les salaires étaient moins élevés que ceux des ingénieurs
allemands. Une chercheuse de l’université de Munich, Dalia Marin, a fait scandale en révélant
que le niveau de qualification des salariés dans les filiales industrielles allemandes situées en
Europe centrale était plus élevé que celui des entreprises mères en Allemagne. L’industrie
allemande a ainsi utilisé les délocalisations pour faire diminuer les coûts du haut de gamme,
ce qui lui a permis de conserver des emplois en Allemagne dans la mesure où ce recours à
la délocalisation lui permettait d’abaisser les prix de ses produits haut de gamme. Pendant ce
temps, les Français faisaient fabriquer à l’étranger des produits bas de gamme qui nécessitaient
de la main d’œuvre peu qualifiée.
Au passage, c’est ce qui rend trompeuse la comparaison des coûts salariaux entre la France et
l’Allemagne. Les salariés qui fabriquent les Porsche sont slovaques et non allemands, d’où le
tollé qu’a provoqué le projet européen Made in European Union, qui consisterait à obliger les
industriels à mentionner l’origine géographique des principales composantes de chaque produit.
Cela dit, comme l’a montré l’étude sur le commerce extérieur mondial commandée par Pascal
Lamy à l’OMC, un iPhone entièrement fabriqué en Chine et étiqueté « made in China » voit tout
13. La France sans ses usines.
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3
de même 35 % de sa valeur ajoutée retourner aux États-Unis…
Patrick Pélata (Renault Nissan)
Les Allemands se sont lancés dans les délocalisations bien avant nous, y compris sur des
composants de base. Quand j’étais directeur général de Renault, le ministre de l’Industrie
m’appelait très régulièrement pour m’enjoindre de ne rien délocaliser. Mais si un constructeur
automobile tarde trop, ce ne sont pas seulement ses sous-traitants qu’il va devoir délocaliser,
mais ses propres usines. Une voiture doit dégager une marge positive, sans quoi on ne peut tout
simplement pas la construire. Si la Twingo n’avait pas été fabriquée en Slovénie, il n’y aurait pas
de Twingo aujourd’hui dans les rues. Elles seraient probablement remplacées par des Kia, et la
balance du commerce extérieur ne serait pas la même.
J’ai procédé pour la Logan, fabriquée à 100 % en Roumanie, au même calcul que Pascal Lamy
pour l’iPhone : le bilan est positif pour la France. Lorsqu’un groupe français délocalise des
usines, il crée malgré tout de l’activité en France. La quesiton n’est pas de savoir si la Porsche
ou la Logan sont fabriquées en Allemagne ou en France, mais de savoir quel est leur bilan en
termes de valeur ajoutée.
Haut de gamme ou innovation ?
Philippe Escande (Les Échos)
Il ne faut pas se laisser aveugler par l’effet BMW. Le haut de gamme n’est pas l’universelle
panacée. Les deux grands succès mondiaux de l’industrie suédoise, Ikea et H&M, reposent sur la
capacité d’innovation plutôt que sur le choix du haut de gamme. De même, l’entreprise française
Bic a évité les délocalisations en pariant sur l’innovation dans les procédés de fabrication. Seb
et L’Oréal sont misent également beaucoup plus sur l’innovation que sur le choix du haut de
gamme.
Laurent Guez
Monter en gamme ne signifie pas forcément que l’on se spécialise dans des produits de luxe.
Les dirigeants de PSA insistent beaucoup sur le fait que leurs efforts de montée en gamme ne
concernent pas seulement les voitures de luxe, mais également les véhicules C1, C2, C3.
Christel Bories
Monter en gamme ne signifie effectivement pas que toutes les entreprises doivent désormais
construire des BMW ou des Airbus. Il s’agit avant tout de changer de business model. Dans la
métallurgie, cela signifie par exemple abandonner certains business d’extrusion, qui servent à
fabriquer des commodités, pour des produits beaucoup plus exigeants en termes d’alliages et
donc de propriété intellectuelle, ou encore en termes de service apporté au client, qu’il s’agisse
de séries courtes, de customisation ou de juste à temps. Ce genre de service peut s’envisager
quel que soit le secteur industriel. Chaque entreprise doit se demander comment augmenter ses
marges sans tout attendre du CNRS.
Patrick Artus
Techniquement, la montée en gamme correspond à la partie de la hausse de prix d’un produit
qui ne fait pas perdre de part de marché en volume, c’est-à-dire à tout ce qui permet de vendre
14. La France sans ses usines.
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5
4
plus cher sans perdre de clients. L’expression “haut de gamme” est, en fait, assez inappropriée.
Il vaudrait parler de “marge autorisée”, par exemple.
Trop tard pour monter en gamme ?
Pierre-Henri Louvel (Caisse des dépôts)
Ce que Christel Bories a pu entreprendre il y a dix ans chez Constellium serait-il encore
envisageable aujourd’hui ? Près de 50 % de la population chinoise vit désormais en ville et
l’industrie chinoise est en train de monter en gamme très rapidement. N’est-il pas trop tard pour
notre propre industrie ? Ne vaudrait-il pas mieux nous concentrer sur quelques segments du
marché ?
Christel Bories
Il est certain que la course a commencé et qu’il y a urgence à agir. Si l’on attend encore, des
pans entiers de notre industrie vont s’effondrer car ils en sont arrivés à des niveaux de marge
pratiquement nuls. Or, une fois qu’on est sorti d’un secteur industriel, il est très difficile d’y
rentrer. Il faut donc tout faire pour ne pas en sortir !
Patrick Artus
Ce n’est probablement ni à l’État, ni même aux économistes de dire dans quels secteurs il est
possibledemonterengammeavecsuccès.Cequenousdevonsfaire,c’estcréerunenvironnement
favorable à l’industrie, puis laisser les entrepreneurs faire leur métier.
En revanche, je suis moins inquiet que vous sur la possibilité pour l’industrie chinoise de monter
en gamme très rapidement. Pour le moment, l’industrie chinoise est plutôt positionnée dans le
milieu de gamme, et elle enregistre un déficit colossal pour le haut de gamme. Parmi les niveaux
de gamme, l’OMC distingue les “hautes technologies”, qui sont un vrai fourre-tout et dans
lesquelles la Chine ne cesse de progresser, et le “haut de gamme des hautes technologies”, secteur
pour lequel la Chine est au contraire de plus en plus déficitaire et dépendante de fournisseurs
taïwanais, singapouriens, malaisiens ou coréens.
La montée en gamme se décrète-t-elle ?
Michel Berry (École de Paris du management)
La montée en gamme se décrète-t-elle ? Elle ne pose pas seulement un problème technique, mais
aussi un problème commercial et d’image. Dans le luxe, les entreprises françaises bénéficient
d’une excellente image. Mais dans de nombreux autres domaines, elles sont positionnées en
moyenne gamme et sont déjà confrontées à d’énormes difficultés ; on peut craindre qu’elles
aient beaucoup de mal à progresser et à changer leur image. Dans ces conditions, l’injonction de
monter en gamme ne risque-t-elle pas d’être incantatoire ?
15. La France sans ses usines.
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Patrick Artus
La Chambre de commerce de Paris réalise régulièrement des études sur la perception de la
qualité des produits industriels suivant leur origine. Ces études révèlent une dégradation continue
de l’image des produits français depuis des années, mais montrent une inversion de la tendance
depuis trois ou quatre ans.
Michel de Virville
La question de la montée en gamme ne se pose pas seulement en fin de filière, c’est-à-dire pour
les produits vendus à des clients extérieurs à l’industrie. Elle concerne aussi les produits vendus
à l’industrie elle-même. Dans ce cas, on s’adresse à des acheteurs professionnels, pour lesquels
l’image est moins déterminante.
Dans le modèle allemand, la montée en gamme sur les intermédiaires a été très réfléchie, par
exemple à travers la délocalisation vers les pays d’Europe de l’est. Plutôt que de privilégier le
fait “d’acheter allemand », on a privilégié la cohérence de la filière. C’est ce que nous devrions
également faire en France.
Commande publique, commande des grands groupes
Un intervenant
Si l’on souhaite privilégier une politique de l’offre, il faudrait chercher à valoriser les savoirs
explicites et implicites des petites entreprises innovantes.Aujourd’hui, ces entreprises ne peuvent
pas vendre leurs produits aux grands groupes nationaux car ces derniers refusent ne serait-ce que
d’étudier une réponse à un appel d’offre dès lors qu’elle émane d’une entreprise ne réalisant pas
plus de 50 M€ de chiffre d’affaires. C’est ce qui bloque le développement des petites entreprises
et pousse les entrepreneurs à vendre leur société lorsqu’elle atteint 15 M€ de chiffre d’affaires :
ils savent qu’ils ne parviendront jamais au seuil des 50 M€.
Patrick Artus
Je partage votre diagnostic, mais je ne vois pas trop comment remédier à la situation. Pour un
acheteur, il est à la fois plus simple et plus sûr de s’adresser à des entreprises d’une certaine taille.
Les directeurs des achats ont des consignes claires : faire baisser les prix d’achats, ce qui est très
difficile lorsqu’on doit s’adresser à de multiples fournisseurs.
Christel Bories
En Allemagne, les filières sont beaucoup mieux organisées et les petites entreprises sont
soutenues par les grands groupes donneurs d’ordre. En France, nous voulons toujours être “bons
élèves” par rapport à la politique de la concurrence. LesAllemands ne se posent pas de questions
métaphysiques sur ces questions. Ils n’affichent pas une politique qui serait contraire au droit de
la concurrence, mais dans les faits, ils exercent à l’évidence une préférence nationale.
16. La France sans ses usines.
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7Quand les grands groupes soutiennent leurs
fournisseurs
Louis Gallois
Chez EADS, si je prends l’exemple des avions Airbus, seulement 15 % de la valeur ajoutée
est réalisée en interne, et 85 % par les sous-traitants. Le montant des achats aux fournisseurs
représente 13 milliards d’euros en France chaque année. Nous ne travaillons évidemment pas
directement avec des entreprises de 40 salariés, car nous devons nous assurer que toute la chaîne
est robuste. Non seulement des entreprises de trop petite taille peuvent être fragiles, mais elles
n’ont pas la capacité à faire de la recherche. Or, nous voulons au contraire pouvoir nous appuyer
sur nos sous-traitants en termes d’innovations technologiques. C’est pourquoi nous avons
fortement réduit le “râteau” de nous sous-traitants directs (pour l’aéronautique, leur nombre est
passé de 3 000 à 500) et nous essayons de structurer et de renforcer notre chaîne de fournisseurs
à travers un certain nombre de rapprochements. C’est ainsi que nous avons soutenu la société
Mecachrome, un de nos fournisseurs de rang 1, pour qu’elle puisse racheter Mecahers, une
entreprise toulousaine d’une grande qualité, mais qui était sans doute trop petite.
Je partage l’idée de Christel Bories sur le fait que nous, industriels, devons assumer nos
responsabilités au lieu de tout attendre de l’État. En l’occurrence, sachant que les grands groupes
n’investiront plus massivement et ne créeront plus beaucoup d’emplois en France, nous avons la
responsabilité de soutenir notre chaîne de fournisseurs français et de faire émerger parmi eux des
acteurs forts. C’est notre intérêt, et c’est indispensable pour la vitalité du tissu industriel national.
Un intervenant
Monsieur Gallois, pour une entreprise que vous avez sauvée, à côté de combien d’opportunités
d’évolutions technologiques importantes, portées par de petites entreprises, êtes-vous passé ?
Louis Gallois
Je suis incapable de vous le dire, mais je crois quand même que s’il y a une filière qui fonctionne
à peu près bien en France, c’est la filière aéronautique. La dépendance de notre groupe vis-
à-vis de cette filière est telle que c’est devenu une préoccupation capitale pour nous. Je vous
concède que c’est relativement nouveau. Il y a encore cinq ou six ans, nous étions des acheteurs
assez “brutaux” par comparaison avec Boeing, qui avait une stratégie de sous-traitance plus
partenariale. Nous avons beaucoup évolué sur ce point, notamment sous l’impulsion de Fabrice
Brégier, directeur général délégué d’Airbus. Aujourd’hui, nos relations avec nos fournisseurs
restent très exigeantes, car nous devons être compétitifs, mais nous les soutenons de multiples
manières, que ce soit à travers des audits techniques, des transferts de technologies, la formation
des apprentis, l’aide à l’exportation, ou encore les négociations avec les banquiers.
17. La France sans ses usines.
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8Alléger les charges des entreprises
Un intervenant
Actuellement, les charges sociales représentent entre 38 et 44 % des salaires en France, contre
16 à 20,5 % en Allemagne. L’impôt sur les sociétés est de 15 % en Allemagne et de 33,3 % en
France. Les PMI dont je suis administrateur paient toutes entre 28 et 32 % en taux réel. Enfin,
en France, les taxes locales sont nombreuses et indépendantes du chiffre d’affaires, alors qu’en
Allemagne, elles sont très encadrées. Au total, le taux réel d’imposition d’une PMI française est
de 31 %, contre 14 % pour sa sœur jumelle en Allemagne.
Louis Gallois
Non seulement la montée en gamme ne se décrète pas, comme l’a souligné Michel Berry, mais
elle demande beaucoup d’argent, ce qui nécessite de dégager des marges importantes. C’est
un serpent qui se mort la queue. Pour amorcer le mouvement, il faut provoquer un “choc de
compétitivité ». Le transfert d’une partie des charges sociales sur la fiscalité peut permettre de
dégager 40 milliards d’euros qui viendraient grossir la marge des entreprises pour leur permettre
d’entrer dans une démarche d’investissement et de montée en gamme.
Patrick Pélata (Renault Nissan)
Pour moi, la raison de la cassure qui s’est produite dans les années 90 ne s’explique pas par la
montée en gamme de l’industrie allemande, car celle-ci ne s’est pas faite en quelques années.
L’écart de 14 % que l’on observe actuellement sur la marge brute des entreprises manufacturières
entre l’Allemagne et la France s’explique principalement par le coût des charges salariales qui,
sur la période considérée, a légèrement augmenté en France et fortement diminué enAllemagne,
du fait des lois Hartz, du transfert sur la TVA et de l’agenda 2010 de Gerhard Schröder. La
première urgence pour notre pays, c’est d’alléger ces charges sociales, qui sont les plus élevées
d’Europe et peut-être même du monde. Un pays comme le Danemark, qui est aussi un État
providence, a fait le choix de basculer ses charges sociales vers l’impôt sur le revenu. En France,
la seule question dont on devrait débattre est de savoir si ce transfert devrait porter sur la CSG
ou sur la TVA.
Patrick Artus
Nous sommes d’accord sur le fait que la priorité est de restaurer les marges des entreprises
industrielles françaises. Le problème est que les hommes politiques estiment que si les charges
sociales diminuent, il faut que les prix de vente des produits diminuent aussi, afin d’améliorer
le pouvoir d’achat. Ils ont beaucoup de mal à sortir de la logique de la demande et à s’intéresser
à la question de l’offre. Si l’on voulait éviter de dégrader le pouvoir d’achat des salariés, on
pourrait augmenter la CSG de 5 points, ce qui permettrait d’alléger de 40 milliards les charges
sociales des salariés et des entreprises, avec l’avantage de faire payer « les riches et les vieux »,
et non uniquement les salariés. En effet, la CSG repose à 60 % sur les salaires mais à 20 % sur
les retraites et à 20 % sur les revenus du capital.
18. La France sans ses usines.
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S’assurer de l’impact d’un transfert des charges
Louis Gallois
Toute la question est de savoir si l’augmentation des marges permise par le transfert des charges
serait véritablement transformée en investissement ou redistribuée sous forme de dividendes.
Pour s’en assurer, il faudrait y associer une fiscalité qui favorise l’investissement. Il s’agit donc
d’un montage assez complexe. De toute façon, on ne peut pas transférer 40 milliards d’euros
sans envisager une réforme fiscale profonde, sans quoi nos concitoyens risquent de considérer
que l’objectif est simplement « de donner du fric aux patrons » et d’éprouver un sentiment
d’injustice.
Patrick Artus
Le taux d’autofinancement, c’est-à-dire le rapport entre le cash flow et les investissements était
de 68 %, en France, à la fin 2011, contre 110 % en Allemagne, 130 % au Royaume Uni, 120 %
aux États-Unis et 115 % en Espagne (où il n’était que de 30 % en 2008). Nous sommes le seul
pays de l’OCDE où les entreprises ont du mal à financer leurs investissements. Le plus probable,
si l’on augmentait les marges des entreprises, est donc qu’elles utiliseraient cet argent pour
réaliser des investissements plutôt que pour le distribuer aux actionnaires. Prévoir une taxation
différentielle de l’investissement et des dividendes distribués me paraîtrait un peu risqué, car
cette taxation serait très facile à contourner. Quand ce genre de dispositif a été tenté aux États-
Unis, les actionnaires ont été rémunérés en rachat d’actions et non en dividendes.
Réduire les dépenses publiques
Un intervenant
La politique qui a été adoptée en Suède comprenait une baisse de 20 % du niveau des dépenses
publiques par rapport au PIB ; enAllemagne, cette réduction a été de 12 %. Peut-on sérieusement
déconnecter la question de la réindustrialisation de celle du niveau des dépenses publiques ?
Aucun des candidats à l’élection présidentielle n’aborde ce sujet.
Jean-Michel Charpin
Cette question est fondamentale. La réforme fiscale menée par Gerhard Schröder et poursuivie
par Angela Merkel n’a joué qu’un rôle secondaire dans les résultats obtenus en Allemagne. Les
leviers principaux ont été la maîtrise des dépenses publiques et sociales, d’une part, la réforme
du marché du travail, d’autre part. Il faut toutefois garder à l’esprit que ces réformes ont fait
perdre les élections à M. Schröder.
Patrick Artus
La Banque Mondiale publie des centaines d’indicateurs sur la qualité des services publics
en matière de santé, de sécurité, d’éducation, etc. Ces indicateurs, très précis, recensent par
exemple le nombre de lits d’hôpitaux, la mortalité infantile, l’illettrisme, etc. Nous avons pris
19. La France sans ses usines.
19
comme référence les meilleures pratiques, par exemple celles du Canada ou des pays nordique,
et nous avons calculé combien il faudrait dépenser d’argent public en France pour atteindre
la même performance : cela nous coûterait 8 points de PIB de moins que ce qui est dépensé
actuellement ! On passerait ainsi de 53 % à 45 % du PIB, ce qui correspondrait du reste à peu
près au niveau de dépense en Allemagne. Ceci prouve qu’il existe un potentiel considérable de
gains de productivité dans ce domaine.