Qu’ils soient créateurs ou repreneurs, les Innovateurs qui figurent dans cet ouvrage ont été choisis spécifiquement par leur CCI parce qu’ils symbolisent cet esprit d’ouverture, propice aux découvertes et aux grandes avancées.
2. 26
Polytechs,
« cuisinier » de la chimie plastique
AU CŒUR DE L’INNOVATION
La R&D ne s’arrête jamais
Bénéficiant du soutien de Bpifrance,
Polytechs a engagé ses équipes Recherche et
Développement sur une application innovante
dans l’extrusion. « COFILease est un projet
liner. Aujourd’hui, il faut deux phases pour
réaliser un liner, explique Patrick Coquelet. Or,
nous sommes en train de mettre au point une
formule permettant de le réaliser en une seule
phase. L’économie est à peu près de 25 % pour
le filmeur. Nous y travaillons depuis trois ans
et nous nous apprêtons à passer le relais à un
filmeur qui va tester nos formules pour réaliser
le liner en une passe. Si c’est le cas, les filmeurs
seront mieux armés au niveau économique et
nous pourrons récupérer des marchés. Le brevet
a été déposé en 2013, mais nous travaillons sur
des brevets complémentaires avec notre cabinet
d’avocats. » Un dossier clos, un autre s’ouvre :
ce sont désormais les nanotechnologies qui vont
occuper un service R&D qui ne s’arrête jamais.
« C’est beaucoup plus pointu que ce que nous
faisons aujourd’hui, avoue le chef d’entreprise.
Mais les pétrochimistes et les transformateurs
sont en demande. Et nous, nous voulons donner
satisfaction à nos clients. »
NORMANDIE
3. 27
E
n 1984, intégrant Polytechs en tant que directeur
financier, Patrick Coquelet tournait définitivement le
dos à l’expertise comptable et l’audit. « J’ai souhaité
me lancer dans l’industrie parce que j’ai toujours été très
attiré par la création de valeur », explique-t-il pour jus-
tifier son choix de cette entreprise très spécialisée dans
le compoundage et compaction d’additifs. « Je pensais
y rester quelques années et, ce jour, je suis actionnaire
majoritaire et président. Cependant j’ai toujours l’œil sur
la partie financière de l’entreprise ! »
Activité : production et transformation de
polymères (compound, masterbatch)
Effectifs 2014 : 140salariés
C.A. 2013 : 33,5millions d’euros
www.polytechs.fr
Société des Polymeres Techniques
Polytechs (SASU)
ZI de la Gare
76450 Cany-Barville
Patrick Coquelet
qui a consacré la moitié
de sa vie à Polytechs,
s’apprête à engager
l’entreprise dans les
nanotechnologies.
Polytechs porte l’innovation dans ses gènes. Créée en
1980 par une société de négoce de produits chimiques,
elle était chargée de fabriquer les formules particu-
lières demandées par les producteurs de matières plas-
tiques. « Notre métier n’est pas simple, reconnaît Patrick
Coquelet. Nous recevons des granulés, des poudres,
des liquides et nous en fabriquons des granulés appelés
compounds et mélanges-maîtres additivés. Nos clients
sont à 70 % les pétrochimistes comme Total, Bayer ou
BASF. Ils produisent d’énormes volumes. Mais, lorsqu’ils
ont une commande spécifique de 10 à 100 tonnes de
mélange-maître à traiter, ils préfèrent passer par des
sociétés comme Polytechs. Les 30 % restants de notre
activité sont des produits dont les formules nous appar-
tiennent. »
Avec ces granulés, les clients fabriquent divers équi-
pements : liners, câbles, habillage automobile, tuyaux
pour plateformes offshore, film photovoltaïque. « Nous
sommes en quelque sorte ‘’les cuisiniers de la chimie
plastique’’, précise le chef d’entreprise. Selon le secteur
d’activité, la formule est radicalement différente et le
polymère aussi. » 70 % de la production part à l’expor-
tation.
les 3 i : innovation,
investissement, international
Dans un environnement très concurrentiel pour les entre-
prises françaises, Patrick Coquelet, également président
du syndicat professionnel Plastalliance, a un credo, les
3 i : innovation, investissement, international. « La re-
cherche constitue 8 à 12 % de notre activité, avec 15 à
20 post-doctorants, ingénieurs et techniciens qui inter-
viennent sur les projets qui nous sont confiés. Et lorsque
l’on innove, il est nécessaire que la technologie suive.
C’est pour cela qu’il faut investir.
Entre 2012 et 2014, nous avons ainsi acquis trois lignes
de production pour 5 millions d’euros : une ligne pilote
est dédiée au service de Recherche et Développement et
les deux autres de type industrielles.
Nous sommes en avance dans le domaine de la chimie
réactive, sur l’élaboration de mélanges permettant entre
autre, de fabriquer la membrane garantissant la résis-
tance à la pression d’un pipe dans l’industrie offshore,
donc, son étanchéité.
Nous avons une dizaine de concurrents en Europe, un
peu plus dans le monde, mais nous sommes très peu
nombreux à fabriquer ce produit-là. »
Polytechs est leader dans le film extrudé. « Durant de
longues années, nous étions seuls au monde à fabriquer
un produit composé à 60 % de PIB, (poly-iso-butylène).
L’avantage offert est que le granulé n’est absolument
pas collant alors que le film qu’il permet de produire l’est.
Il sert au fardelage : on filme les palettes, les barquettes
ou encore les balles de foin. Nous travaillons également
les polymères bio-sourcés produits à partir du lin ou de
l’amidon. »
Polytechs a également investi dans la formation en y
consacrant un peu plus d’un million d’euros ces trois der-
nières années par une mise à niveau de tous les collabo-
rateurs. « Dans le domaine des spécialités, c’est une obli-
gation, affirme Patrick Coquelet. Il faut bien les piloter,
ces nouvelles unités sophistiquées ! » Des salariés qui
travaillent tous les jours, toute l’année sauf entre Noël
et le Jour de l’An, pour suivre les clients pétrochimistes.
L’excellence est à ce prix.
4. 2828
C
omment passer du « R » de la recherche me-
née en laboratoire, au « D » du développement
à l’échelle industrielle ? C’est en travaillant pour
de futurs clients au cours de leur doctorat en sciences
et génie des matériaux que Jalil Benabdillah et Aziz
Ait Amer ont eu l’idée de créer SDTech. « Nous nous
sommes vus comme le chaînon manquant entre les
laboratoires de recherche qui trouvent des solutions
fantastiques, mais ne savent pas les déployer à
l’échelle industrielle, et des entreprises capables de
mettre en œuvre une production, mais pas toujours
à même de comprendre le langage des chercheurs. »
Fonder une société en 1999 à l’aube de l’an 2000 et du
fameux bug informatique fut leur premier challenge.
« Les sociétés, à ce moment-là, se créaient dans l’In-
ternet et les nouvelles technologies de l’information,
ou ne se créaient pas, se souvient Jalil Benabdillah. Ar-
river avec un projet dans le domaine du broyage et de
la micronisation ne déclenchait pas l’enthousiasme de
nos interlocuteurs ! » Mais leur intuition est la bonne.
Ces docteurs ingénieurs en sciences et génie des par-
ticules proposent à leurs clients des solutions issues
de leurs différents secteurs d’intervention : chimie,
cosmétique, pharmacie, minérale, agroalimentaire.
« La combinaison des méthodes existantes fait qu’on
trouve des réponses qui ne sont pas forcément sur
le marché. » L’innovation technique se double d’une
capacité à accompagner le client du laboratoire vers
la production de quelques grammes de poudre, pour
tester une nouvelle formulation, à plusieurs tonnes.
SDTech : bienvenue dans
un monde de finesse
LANGUEDOC-ROUSSILLON
6. WANTED
#INNOVATEURS
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Lançons le mouvement. Forte récompense envisagée.
ENTREPRENEUR(E)S QUI CASSENT LES CODES
2,5 MILLIONS D’ENTREPRENEURS
EN FRANCE