Une proposition pour financer l'investissement bas carbone en EuropeFrance Stratégie
L’étude définit les conditions de sortie de la stagnation en Europe et de résolution de l’insuffisance des investissements dans la transition énergétique par une politique ciblée d’achat d’actifs par la banque centrale.
Le document présenté ici constitue l’actualisation 2013 du plan climat de la France et fait état des actions les plus structurantes mises en oeuvre au niveau national pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, notamment au travers d’efforts d’amélioration de l’efficacité énergétique.
Il constitue une synthèse des éléments présentés dans le rapport 2013 sur l’état des lieux des politiques d’atténuation du changement climatique qui peut être consulté sur http://www.developpement-durable.gouv.fr – rubriques Énergie, air et climat – Effet de serre et changement climatique – Lutter contre le changement climatique – Engagements et politique nationale ; et s’appuie également sur des éléments présentés dans le plan national d’action efficacité énergétique qui peut être consulté sur http://www.developpement-durable.gouv.fr – rubriques Énergie, air et climat – Economies d’énergie – Stratégie française d’efficacité énergétique.
Il est complété par le plan national d’adaptation au changement climatique, couvrant la période 2011-2015, qui a fait l’objet d’une évaluation à mi-parcours en juin 2013, http://www.developpement-durable.gouv.fr – rubriques Énergie, air et climat – Effet de serre et changement climatique – Impacts et adaptation (ONERC).
La contribution de l'Association Equilibre des Energies au Plan rénovation én...equilibre_des_energies
Le vendredi 24 novembre 2017, les Ministres Nicolas Hulot et Jacques Mézard présentaient le Plan rénovation énergétique des bâtiments et lançaient une phase de concertation qui s’est achevée ce mercredi 31 janvier.
Historiquement liée au Bâtiment, l’association Equilibre des Energies a répondu à cette consultation en faisant parvenir au Gouvernement sa contribution. Dans un document rédigé par nos Présidents Jean Bergougnoux et Jean-Pierre Hauet, nous déployons un ensemble de propositions concrètes qui visent à accélérer la transition énergétique dans le Bâtiment où cohabitent exigences environnementales, acceptabilité pour le citoyen et rationalité économique.
Toutefois, nous pensons que le Plan rénovation énergétique des bâtiments ne va pas assez loin, c’est pourquoi nous avons indiqué aux pouvoirs publics qu’il devrait être largement repensé afin de répondre à l’impérieuse nécessité de replacer le secteur résidentiel et tertiaire sur une trajectoire compatible avec les ambitions de la France en matière de lutte contre le dérèglement climatique.
Une proposition pour financer l'investissement bas carbone en EuropeFrance Stratégie
L’étude définit les conditions de sortie de la stagnation en Europe et de résolution de l’insuffisance des investissements dans la transition énergétique par une politique ciblée d’achat d’actifs par la banque centrale.
Le document présenté ici constitue l’actualisation 2013 du plan climat de la France et fait état des actions les plus structurantes mises en oeuvre au niveau national pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, notamment au travers d’efforts d’amélioration de l’efficacité énergétique.
Il constitue une synthèse des éléments présentés dans le rapport 2013 sur l’état des lieux des politiques d’atténuation du changement climatique qui peut être consulté sur http://www.developpement-durable.gouv.fr – rubriques Énergie, air et climat – Effet de serre et changement climatique – Lutter contre le changement climatique – Engagements et politique nationale ; et s’appuie également sur des éléments présentés dans le plan national d’action efficacité énergétique qui peut être consulté sur http://www.developpement-durable.gouv.fr – rubriques Énergie, air et climat – Economies d’énergie – Stratégie française d’efficacité énergétique.
Il est complété par le plan national d’adaptation au changement climatique, couvrant la période 2011-2015, qui a fait l’objet d’une évaluation à mi-parcours en juin 2013, http://www.developpement-durable.gouv.fr – rubriques Énergie, air et climat – Effet de serre et changement climatique – Impacts et adaptation (ONERC).
La contribution de l'Association Equilibre des Energies au Plan rénovation én...equilibre_des_energies
Le vendredi 24 novembre 2017, les Ministres Nicolas Hulot et Jacques Mézard présentaient le Plan rénovation énergétique des bâtiments et lançaient une phase de concertation qui s’est achevée ce mercredi 31 janvier.
Historiquement liée au Bâtiment, l’association Equilibre des Energies a répondu à cette consultation en faisant parvenir au Gouvernement sa contribution. Dans un document rédigé par nos Présidents Jean Bergougnoux et Jean-Pierre Hauet, nous déployons un ensemble de propositions concrètes qui visent à accélérer la transition énergétique dans le Bâtiment où cohabitent exigences environnementales, acceptabilité pour le citoyen et rationalité économique.
Toutefois, nous pensons que le Plan rénovation énergétique des bâtiments ne va pas assez loin, c’est pourquoi nous avons indiqué aux pouvoirs publics qu’il devrait être largement repensé afin de répondre à l’impérieuse nécessité de replacer le secteur résidentiel et tertiaire sur une trajectoire compatible avec les ambitions de la France en matière de lutte contre le dérèglement climatique.
Le succès de l’Accord de Paris relance la lutte mondiale contre le changement climatique. Le défi est redoutable : parvenir, d’ici cinquante ans, à un monde qui absorbe autant de carbone qu’il en émet.
http://francestrategie1727.fr/thematiques/ambition-et-strategie-climatiques/
Remettre la transition énergétique dans la bonne voie - Cahier d'acteur EdEn PPEequilibre_des_energies
Remettre la transition énergétique dans la bonne voie : Le présent cahier présente la vision globale d’EdEn sur la façon dont la transition énergétique devrait être conduite par le canal de la PPE, en tenant compte des résultats très préoccupants enregistrés à fin 2017. Deux cahiers d’acteur sectoriels viennent le compléter, l’un relatif à la mobilité électrique , l’autre relatif au secteur du bâtiment
www.equilibredesenergies.org/
PAQUET ÉNERGIE CLIMAT DE L’UNION EUROPÉENNE BILAN ET PERSPECTIVES POUR 2030Tifoouu
L’Europe a entamé les négociations de son prochain Paquet énergie-climat à l’horizon 2030. C’est l’occasion pour le RAC de tirer des enseignements du Paquet actuel (qui s’applique jusqu’en 2020), en rappelant sa structure, et de formuler des recommandations pour ce prochain Paquet. C’est l’objet de cette nouvelle publication, qui effectue un tour d’horizon des politiques climat-énergie de l’UE et se positionne sur les éléments du Paquet 2030. Elle se concentre notamment sur la question de la coordination des objectifs climat-énergie de l’Europe.
Ce document vise à tirer des enseignements relatifs relatifs à l’amélioration du cadre européen existant et à l’élaboration du prochain "Paquet énergie-climat" de l’UE à l’horizon 2030. Il analyse le Paquet au regard de son héritage, et notamment de sa capacité à placer l’Europe sur les bons rails pour atteindre ses objectifs climat-énergie à l’horizon 2050.
L’Europe doit remplir sa part de l’eff ort mondial qui consiste à limiter le réchauffement de la température moyenne sur terre à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. C’est l’objectif adopté officiellement par les chefs d’Etat et de gouvernement européens, ainsi que par tous les pays sous l’égide des Nations unies.
Ce document s’intéresse particulièrement à la question de la coordination des politiques et mesures européennes en matière d’énergie et de lutte contre le changement climatique. C’est un sujet qui fait l’objet de beaucoup d’attention de la part des commentateurs et des gouvernements nationaux, parfois à tort.
En revanche, ce document n’analyse pas en détail la transposition et la mise en œuvre par la France du Paquet énergie-climat 2020.
Après un rappel des objectifs et textes européens (partie 1), ce document effectue un bilan de la mise en œuvre du Paquet au niveau européen, en analysant ses principaux avantages et ses principales lacunes (partie 2). Enfin, le document en tire les principaux enseignements pour le prochain cadre énergie-climat de l’UE à l’horizon 2030 (partie 3).
Une loi de transition énergétique est en cours de préparation et sera discutée et adoptée en 2014. Elle devrait tracer pour les décennies à venir les grandes orientations de la politique énergétique du pays, pour répondre aux défis sociaux, économiques et environnementaux que pose l’énergie. Elle définira des objectifs en matière de production énergétique, de niveau et de composition de l’énergie consommée et d’évolution des émissions de gaz à effet de serre. La trajectoire vers ces cibles chiffrées devra être suivie avec attention.
C’est pourquoi, il est essentiel que les données objectives en matière énergétique soient diffusées pour l’information de chaque citoyen. C’est tout le mérite de cet ouvrage, qui participe ainsi à la conduite d’une politique énergétique qui, pour être efficace, doit être bien informée.
Cette nouvelle version a été revue par rapport à l’édition 2012. En particulier, des données internationales ont été ajoutées : choix de politiques énergétiques, modes de vie et hasards géologiques se traduisent en effet par de grandes disparités entre continents et pays. Enfin la partie « méthodologie – définitions » a été enrichie pour améliorer la pédagogie de l’ensemble.
La transition énergétique dans le Bâtiment - Cahier d'acteur EdEn PPEequilibre_des_energies
L’association Equilibre des Energies (EdEn) rassemble des entreprises et des associations représentatives des mondes du bâtiment, de l’énergie et de la mobilité, qui ont décidé de travailler ensemble pour promouvoir des réponses rationnelles aux questions qui se posent en matière de transition énergétique, notamment dans le secteur du bâtiment.
Réduire ses consommations et ses émissions est impératif urgent mais difficile. Le bilan que l’on peut tirer des actons menées au cours des 15 dernières années n’est pas très positif.
Il est encore possible d’atteindre le facteur 4 en 2050, à la condition d’engager sans tarder une politique combinant trois approches :
- une meilleure efficacité énergétique des bâtiments et de leurs installations :
- la décarbonation des vecteurs énergétiques actuels ;
- la substitution d’énergies décarbonées (électricité notamment)
Le service de l’observation et des statistiques (SOeS), au Commissariat général au développement durable (CGDD) du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie (Medde) a souhaité rassembler dans un seul document l’ensemble des données sur les énergies renouvelables afin de les mettre à disposition d’un large public.
Les quatre parties de ce document permettent ainsi de situer les énergies renouvelables dans le « bouquet énergétique » de la France, de présenter les différentes filières des énergies renouvelables, en mettant particulièrement l’accent sur la dimension territoriale, de mesurer la trajectoire de la France vers sa cible d’ici 2020 et, enfin, de situer notre pays par rapport à ses voisins européens et au reste du monde.
Cette deuxième édition des « Chiffres clés des énergies renouvelables » s’inscrit dans le contexte de la discussion par l’Assemblée nationale du projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte, qui débute à la rentrée 2014.
En cette fin de période de vacances et pour accompagner votre rentrée, la promotion 2017 des élèves du mastère OSE se sont mobilisés pour vous présenter leur dernière édition de l’inf’OSE.
Si l’on se concentre sur le secteur de l’énergie et que l’on exclut de fait l’affaire Benalla, on peut dire que l’actualité est restée calme cet été. C’était sans compter sur cette nouvelle tombée mardi 28 août qui marque la rentrée : la démission surprise de Nicolas Hulot. L’ancien ministre de la transition écologique et solidaire a dit ne plus vouloir se mentir. Qu’en sera-t-il des arbitrages rendus dans le cadre de la PPE dont la première version sera rendue publique au cours de ce mois?
La France, qui comme nous vous le montrons dans ce numéro a pour le moment seulement fait part de ses ambitions, va-t-elle en tirer les enseignements pour enfin se décider à engager les bons moyens pour atteindre ses objectifs climatiques?
Les attentes sont nombreuses, particulièrement pour l’avenir du secteur électrique français, l’occasion pour nous de vous partager une vision du réseau électrique de demain au centre duquel interviendra le stockage.
Nicolas Hulot le martelait constamment : il faut changer de modèle et changer d’échelle. Nous évoquons dans ce numéro l’exemple d’un modèle de transition écologique en Inde ainsi qu’une solution innovante pour le traitement de l’eau.
Enfin, puisque le problème du changement climatique est mondial, nous vous proposons une synthèse du rapport édifiant de l’AIE sur les investissements énergétiques dans le monde en 2017.
Le moment est venu pour nous de passer la main à la prochaine promotion du mastère OSE. Nous la rencontrerons à l’occasion du Congrès OSE 2018 : « L’Hydrogène : Vecteur énergétique du futur ? », auquel vous êtes tous conviés et qui se déroulera le mardi 25 septembre prochain à l’Ecole des Mines de Paris, site de Sophia Antipolis (site d’inscription : https//congresose2018.eventbrite.fr).
Florian ROUOT
Le succès de l’Accord de Paris relance la lutte mondiale contre le changement climatique. Le défi est redoutable : parvenir, d’ici cinquante ans, à un monde qui absorbe autant de carbone qu’il en émet.
http://francestrategie1727.fr/thematiques/ambition-et-strategie-climatiques/
Remettre la transition énergétique dans la bonne voie - Cahier d'acteur EdEn PPEequilibre_des_energies
Remettre la transition énergétique dans la bonne voie : Le présent cahier présente la vision globale d’EdEn sur la façon dont la transition énergétique devrait être conduite par le canal de la PPE, en tenant compte des résultats très préoccupants enregistrés à fin 2017. Deux cahiers d’acteur sectoriels viennent le compléter, l’un relatif à la mobilité électrique , l’autre relatif au secteur du bâtiment
www.equilibredesenergies.org/
PAQUET ÉNERGIE CLIMAT DE L’UNION EUROPÉENNE BILAN ET PERSPECTIVES POUR 2030Tifoouu
L’Europe a entamé les négociations de son prochain Paquet énergie-climat à l’horizon 2030. C’est l’occasion pour le RAC de tirer des enseignements du Paquet actuel (qui s’applique jusqu’en 2020), en rappelant sa structure, et de formuler des recommandations pour ce prochain Paquet. C’est l’objet de cette nouvelle publication, qui effectue un tour d’horizon des politiques climat-énergie de l’UE et se positionne sur les éléments du Paquet 2030. Elle se concentre notamment sur la question de la coordination des objectifs climat-énergie de l’Europe.
Ce document vise à tirer des enseignements relatifs relatifs à l’amélioration du cadre européen existant et à l’élaboration du prochain "Paquet énergie-climat" de l’UE à l’horizon 2030. Il analyse le Paquet au regard de son héritage, et notamment de sa capacité à placer l’Europe sur les bons rails pour atteindre ses objectifs climat-énergie à l’horizon 2050.
L’Europe doit remplir sa part de l’eff ort mondial qui consiste à limiter le réchauffement de la température moyenne sur terre à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. C’est l’objectif adopté officiellement par les chefs d’Etat et de gouvernement européens, ainsi que par tous les pays sous l’égide des Nations unies.
Ce document s’intéresse particulièrement à la question de la coordination des politiques et mesures européennes en matière d’énergie et de lutte contre le changement climatique. C’est un sujet qui fait l’objet de beaucoup d’attention de la part des commentateurs et des gouvernements nationaux, parfois à tort.
En revanche, ce document n’analyse pas en détail la transposition et la mise en œuvre par la France du Paquet énergie-climat 2020.
Après un rappel des objectifs et textes européens (partie 1), ce document effectue un bilan de la mise en œuvre du Paquet au niveau européen, en analysant ses principaux avantages et ses principales lacunes (partie 2). Enfin, le document en tire les principaux enseignements pour le prochain cadre énergie-climat de l’UE à l’horizon 2030 (partie 3).
Une loi de transition énergétique est en cours de préparation et sera discutée et adoptée en 2014. Elle devrait tracer pour les décennies à venir les grandes orientations de la politique énergétique du pays, pour répondre aux défis sociaux, économiques et environnementaux que pose l’énergie. Elle définira des objectifs en matière de production énergétique, de niveau et de composition de l’énergie consommée et d’évolution des émissions de gaz à effet de serre. La trajectoire vers ces cibles chiffrées devra être suivie avec attention.
C’est pourquoi, il est essentiel que les données objectives en matière énergétique soient diffusées pour l’information de chaque citoyen. C’est tout le mérite de cet ouvrage, qui participe ainsi à la conduite d’une politique énergétique qui, pour être efficace, doit être bien informée.
Cette nouvelle version a été revue par rapport à l’édition 2012. En particulier, des données internationales ont été ajoutées : choix de politiques énergétiques, modes de vie et hasards géologiques se traduisent en effet par de grandes disparités entre continents et pays. Enfin la partie « méthodologie – définitions » a été enrichie pour améliorer la pédagogie de l’ensemble.
La transition énergétique dans le Bâtiment - Cahier d'acteur EdEn PPEequilibre_des_energies
L’association Equilibre des Energies (EdEn) rassemble des entreprises et des associations représentatives des mondes du bâtiment, de l’énergie et de la mobilité, qui ont décidé de travailler ensemble pour promouvoir des réponses rationnelles aux questions qui se posent en matière de transition énergétique, notamment dans le secteur du bâtiment.
Réduire ses consommations et ses émissions est impératif urgent mais difficile. Le bilan que l’on peut tirer des actons menées au cours des 15 dernières années n’est pas très positif.
Il est encore possible d’atteindre le facteur 4 en 2050, à la condition d’engager sans tarder une politique combinant trois approches :
- une meilleure efficacité énergétique des bâtiments et de leurs installations :
- la décarbonation des vecteurs énergétiques actuels ;
- la substitution d’énergies décarbonées (électricité notamment)
Le service de l’observation et des statistiques (SOeS), au Commissariat général au développement durable (CGDD) du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie (Medde) a souhaité rassembler dans un seul document l’ensemble des données sur les énergies renouvelables afin de les mettre à disposition d’un large public.
Les quatre parties de ce document permettent ainsi de situer les énergies renouvelables dans le « bouquet énergétique » de la France, de présenter les différentes filières des énergies renouvelables, en mettant particulièrement l’accent sur la dimension territoriale, de mesurer la trajectoire de la France vers sa cible d’ici 2020 et, enfin, de situer notre pays par rapport à ses voisins européens et au reste du monde.
Cette deuxième édition des « Chiffres clés des énergies renouvelables » s’inscrit dans le contexte de la discussion par l’Assemblée nationale du projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte, qui débute à la rentrée 2014.
En cette fin de période de vacances et pour accompagner votre rentrée, la promotion 2017 des élèves du mastère OSE se sont mobilisés pour vous présenter leur dernière édition de l’inf’OSE.
Si l’on se concentre sur le secteur de l’énergie et que l’on exclut de fait l’affaire Benalla, on peut dire que l’actualité est restée calme cet été. C’était sans compter sur cette nouvelle tombée mardi 28 août qui marque la rentrée : la démission surprise de Nicolas Hulot. L’ancien ministre de la transition écologique et solidaire a dit ne plus vouloir se mentir. Qu’en sera-t-il des arbitrages rendus dans le cadre de la PPE dont la première version sera rendue publique au cours de ce mois?
La France, qui comme nous vous le montrons dans ce numéro a pour le moment seulement fait part de ses ambitions, va-t-elle en tirer les enseignements pour enfin se décider à engager les bons moyens pour atteindre ses objectifs climatiques?
Les attentes sont nombreuses, particulièrement pour l’avenir du secteur électrique français, l’occasion pour nous de vous partager une vision du réseau électrique de demain au centre duquel interviendra le stockage.
Nicolas Hulot le martelait constamment : il faut changer de modèle et changer d’échelle. Nous évoquons dans ce numéro l’exemple d’un modèle de transition écologique en Inde ainsi qu’une solution innovante pour le traitement de l’eau.
Enfin, puisque le problème du changement climatique est mondial, nous vous proposons une synthèse du rapport édifiant de l’AIE sur les investissements énergétiques dans le monde en 2017.
Le moment est venu pour nous de passer la main à la prochaine promotion du mastère OSE. Nous la rencontrerons à l’occasion du Congrès OSE 2018 : « L’Hydrogène : Vecteur énergétique du futur ? », auquel vous êtes tous conviés et qui se déroulera le mardi 25 septembre prochain à l’Ecole des Mines de Paris, site de Sophia Antipolis (site d’inscription : https//congresose2018.eventbrite.fr).
Florian ROUOT
Evaluate your CISA preparation. Attempt below 150 questions which are designed as per CISA exam pattern considering domain wise weightage.
http://datainfosec.blogspot.in/2016/04/cisa-mock-test-question-paper-1.html
Accélérer les transitions écologique et énergétique avec un cadre propicePaperjam_redaction
Le 9 février dernier, la Chambre de commerce présentait, en vue de nourrir le débat électoral en cette année de double scrutin, ses 30 propositions concrètes «pour la prospérité et la croissance des entreprises». Ses propositions sont rassemblées dans six livrets thématiques comprenant des états des lieux, des constats sur les besoins et des solutions, dont celui-ci concernant les transitions écologique et énergétique.
RÉUSSIR la démarche d’efficacité énergétique en FranceMonimmeuble.com
RÉUSSIR la démarche d’efficacité énergétique en France
Pour un CIBLAGE des opérations d’économie d’énergie les plus pertinentes sur le plan ÉCONOMIQUE et CLIMATIQUE
L’UFE présente ses propositions : « Réussir la démarche d’efficacité énergétique en France » grâce à un ciblage économique et climatique des opérations d’économie d’énergie.
http://www.ufe-electricite.fr/
Aligner les politiques pour une économie bas carboneThe Shift Project
Présentation par Richard Baron, Coordinateur du projet à l’OCDE « Aligner les politiques pour une économie bas carbone », de ce rapport, dans le cadre des Ateliers du Shift du 10 novembre 2015, lors de la table ronde « Libérer l’Europe du Carbone en quelques propositions de politiques publiques ».
Les mesures de confinement mises en place pour endiguer la pandémie de Covid-19 ont entraîné une baisse des émissions mondiales de CO2 alors que celles-ci ne faisaient qu’augmenter depuis 1975 à l’exception de trois événements majeurs – le deuxième choc pétrolier de 1979, la dissolution de l’Union soviétique en 1991 et la crise financière de 2009. Selon les chiffres estimés en avril, cette diminution surpasse celle des précédentes crises et serait de l’ordre de 5,4 % en 2020. Cette baisse inédite ne suffira pourtant pas à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, objectif pour lequel le rythme de réduction devrait être de 7,6 % par an.
Au niveau national, l’atteinte de la neutralité carbone d’ici 2050 nécessite un rythme de décarbonation plus élevé que celui des dernières années et un renforcement du prix du carbone pour inciter producteurs et consommateurs à privilégier des options bas carbone. Nous montrons que le marché européen du carbone n’a pas, dans ses premières phases de fonctionnement, nui significativement à la compétitivité industrielle, alors qu’il a conduit à une baisse des émissions des secteurs concernés. Des études économétriques projetant un prix du carbone plus élevé suggèrent qu’un prix du carbone ne dépassant pas 100 €/tCO2 n’aurait pas d’impact très sensible sur l’emploi mais entraînerait une réallocation significative de l’emploi entre entreprises et secteurs industriels, avec des effets hétérogènes selon les secteurs. Au-delà de ce seuil, les incertitudes sont trop grandes pour prédire les conséquences sur l’emploi.
Ce travail, réalisé en interne, permet à l'ADEME de proposer des scénarios énergétiques et climatiques volontaristes axés sur la maîtrise de la consommation énergétique et le développement de l’offre d’énergies renouvelables. Cet exercice de prospective identifie ainsi une voie possible pour la transition énergétique en France, répondant aux enjeux environnementaux et identifiant les adaptations nécessaires de l’outil de production d’énergie français et les filières de croissance verte.
La transition énergétique vue par les modèles macroéconomiquesFrance Stratégie
La transition énergétique et la lutte contre le changement climatique représentent des coûts et des opportunités conséquents à l’échelle de l’économie. Les modèles macroéconomiques permettent de comparer l’effet des différentes politiques mises en œuvre pour déclencher et accompagner cette transition, exercice réalisé ici dans le cas de la France.
Note d'analyse - Comment accélérer la rénovation énergétique des logementsFrance Stratégie
Le plan de relance dégage des fonds publics supplémentaires pour la rénovation énergétique des logements. Pour que cet effort se traduise par une accélération du rythme des rénovations conforme aux objectifs, cette note propose un dispositif innovant qui informerait les ménages de la rentabilité de la rénovation de leur logement, et leur permettrait de la réaliser sans avance de frais ni endettement, en contrepartie d’une rétrocession de 75% de l’économie réalisée sur leur facture d’énergie.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/accelerer-renovation-energetique-logements
Les scénarios comme outil d’analyse du risque de transition énergétique : que...The Shift Project
Intervention de Michel Lepetit, Vice-président du Shift, sur le sujet "Les scénarios comme outil d’analyse du risque de transition énergétique : questions pour la macroéconomie" lors des Ateliers du Shift du 20 juin 2017.
Plan Climat-Energie Territorial, l'engagement des territoires dans la lutte...rac_marion
Cette courte plaquette du Réseau Action Climat - France vise à présenter aux collectivités territoriales ce qu'est un Plan Climat Énergie Territorial, les principales étapes de sa réalisation, ainsi que les possibilités de financement et d'accompagnement dans la mise en œuvre d'un tel projet.
Total Energie Gaz vous accompagne dans vos démarches d'efficacité énergétique Mickaël Marcellin - TOTAL
Plus d'informations sur :
www.gaz-naturel.total.fr/fr/marche-du-gaz-naturel/tout-sur-le-gaz-naturel/la-maitrise-des-energies/certificats-deconomie
La consommation mondiale d’énergie est en constante hausse depuis les trente dernières années et devrait augmenter de 56% entre 2010 et 2040.
En conséquence de cette croissance, les émissions de CO2 liées à l’énergie devraient augmenter de 46% d’ici 2040.
Ceci entrainerait une augmentation de la température moyenne du globe de 2°C jusqu’à 2100 et transformerait profondément la physionomie de notre planète.
Face à ce constat, la France envisage de réduire de moitié sa consommation énergétique d’ici 2050.
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de la fiabilité d’un grand groupe énergéticien.
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Voici le joli mois de mai, accompagné de ses arbres en fleurs et de son lot de jours fériés. Mais, dans le monde de l’énergie, pas question de flâner. En effet, le défi de la transition énergétique n’attend pas et ce mois-ci c’est l’Agence Internationale pour les Energies Renouvelables (IRENA) qui dévoile sa feuille de route pour une transition énergétique mondiale, intitulée « Global Energy Transformation : A Roadmap to 2050 ». Au sein de ce rapport l’IRENA insiste sur l’importance d’une production d’électricité renouvelable et estime que cette dernière pourra couvrir 86 % de la demande mondiale d’électricité à l’horizon 2050. Des retombées bénéfiques en termes d’émissions de GES et en termes économiques sont annoncées au sein de ce rapport. Enfin, il est rappelé que cette transition énergétique mondiale ne pourra se faire que si nous adaptons nos modes de vie et de consommation et, à cet effet, l’IRENA encourage les Etats à s’engager sur des trajectoires de neutralité carbone à long terme.
L’Inf’Ose de ce mois-ci se laisse donc porter par le vent de la transition et vous propose de faire le point sur le futur de la rénovation énergétique des bâtiments avec l’arrivée du carnet numérique du logement. Ensuite, nous irons faire un tour du côté de la mobilité urbaine, qui connaît une révolution avec l’arrivée des Nouveaux Véhicules Electriques Individuels. Mais, si l’idée d’une transition vers une société plus durable et neutre en carbone a de quoi séduire, dans les faits la conduite du changement s’avère plus compliquée que prévu. Pour traiter cette thématique, nous nous intéresserons aux perspectives d’un instrument d’incitation au changement qui a suscité la polémique dernièrement, la Contribution Climat-Energie, plus connue sous le nom de taxe carbone. Enfin, nous ferons un point sur les marchés de l’électricité en traitant du devenir de l’ARENH (Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique) en commençant par une présentation des différents mécanismes de stabilité du réseau. L’inf’OSE se terminera par l’actualité de l’entreprise minière Glencore au sujet de son engagement pour l’environnement.
Nous vous souhaitons une bonne lecture !
Voici le joli mois de mai, accompagné de ses arbres en fleurs et de son lot de jours fériés. Mais, dans le monde de l’énergie, pas question de flâner. En effet, le défi de la transition énergétique n’attend pas et ce mois-ci c’est l’Agence Internationale pour les Energies Renouvelables (IRENA) qui dévoile sa feuille de route pour une transition énergétique mondiale, intitulée « Global Energy Transformation : A Roadmap to 2050 ». Au sein de ce rapport l’IRENA insiste sur l’importance d’une production d’électricité renouvelable et estime que cette dernière pourra couvrir 86 % de la demande mondiale d’électricité à l’horizon 2050. Des retombées bénéfiques en termes d’émissions de GES et en termes économiques sont annoncées au sein de ce rapport. Enfin, il est rappelé que cette transition énergétique mondiale ne pourra se faire que si nous adaptons nos modes de vie et de consommation et, à cet effet, l’IRENA encourage les Etats à s’engager sur des trajectoires de neutralité carbone à long terme.
L’Inf’Ose de ce mois-ci se laisse donc porter par le vent de la transition et vous propose de faire le point sur le futur de la rénovation énergétique des bâtiments avec l’arrivée du carnet numérique du logement. Ensuite, nous irons faire un tour du côté de la mobilité urbaine, qui connaît une révolution avec l’arrivée des Nouveaux Véhicules Electriques Individuels. Mais, si l’idée d’une transition vers une société plus durable et neutre en carbone a de quoi séduire, dans les faits la conduite du changement s’avère plus compliquée que prévu. Pour traiter cette thématique, nous nous intéresserons aux perspectives d’un instrument d’incitation au changement qui a suscité la polémique dernièrement, la Contribution Climat-Energie, plus connue sous le nom de taxe carbone. Enfin, nous ferons un point sur les marchés de l’électricité en traitant du devenir de l’ARENH (Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique) en commençant par une présentation des différents mécanismes de stabilité du réseau. L’inf’OSE se terminera par l’actualité de l’entreprise minière Glencore au sujet de son engagement pour l’environnement.
Nous vous souhaitons une bonne lecture !
Quelle place pour le gaz dans la transition énergétique ?France Stratégie
Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, il faut cesser de recourir au gaz d’origine fossile. Parce qu’on ne peut attendre pour agir de savoir si le pari du gaz renouvelable sera gagné, il faut chercher dès maintenant à restreindre l’usage du gaz en misant sur d’autres énergies décarbonées, électricité et biomasse en tête.
En savoir plus :
http://strategie.gouv.fr/publications/place-gaz-transition-energetique
Similaire à Modeles macroeconomiques et transition énergétique (20)
Quelle place pour le gaz dans la transition énergétique ?
Modeles macroeconomiques et transition énergétique
1. www.strategie.gouv.fr
FÉVR.
2016
N°43
Modèles macroéconomiques
et transition énergétique
LANOTED’ANALYSE
2015, année charnière dans la lutte contre le réchauffement climatique ? Dans le cadre de l’ONU, la COP21
se conclut le 12 décembre par l’adoption de l’Accord de Paris sur le climat ; en France, le Parlement avait
adopté le 17 août la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Peu à peu se dessine
un cadre juridique où les États prennent des engagements, créent de nouvelles obligations.
Pour autant, le chemin qui conduira à la baisse des émissions de CO2 via un changement dans les compor-
tements est loin d’être tracé. Comment articuler les dispositifs requis par la réduction des émissions de CO2
avec le redressement économique et la croissance ? Le débat est vif et France Stratégie a choisi d’y parti-
ciper en réunissant en 2015 un groupe de travail qui, à l’aide des modèles macroéconomiques, a évalué
quel serait, dans le cas de la France, l’impact de certaines mesures requises par la transition énergétique —
par exemple d’une taxe carbone — sur le système économique pris dans sa globalité.
Quelles conclusions tirer de cet exercice ? Premièrement, les modèles convergent pour indiquer qu'une
taxation du carbone est efficace pour réduire les émissions mais que, même à long terme, elle a un coût en
termes de PIB et d'emploi : une taxe carbone d'un montant de 1% du PIB réduit le PIB de 1% environ. Il
conviendra de recycler les recettes correspondantes pour soutenir l'activité, notamment l’innovation et le
marché́ du travail. Deuxièmement, les mécanismes conduisant à la réduction des émissions divergent for-
tement entre les modèles : certains projettent une baisse de l'intensité énergétique, d'autres des substi-
tutions entre énergies. Les raisons de ces différences doivent être tirées au clair, car les conséquences des
deux types d'effets pour les politiques publiques ne sont pas du tout les mêmes. Troisièmement, l’ampleur
de l’effet récessif de court terme que pourrait induire la transition énergétique diffère selon les modèles.
La question des politiques conjoncturelles d'accompagnement reste donc ouverte.
Impact d’une taxe carbone équivalente à 1 % du PIB sur les émissions de CO2
Écarts par rapport au compte central
1. Cette note a fait l’objet d’une publication abrégée dans Revue de l’Énergie, n° 628, novembre-décembre 2015.
Lecture : le premier modèle évalue que l’instauration d’une « taxe carbone » pour un montant de recettes de 1% du PIB aboutirait à moyen terme à une réduction
des émissions de CO2 de près de 12 % du fait principalement d’une baisse de l’intensité énergétique (effet intensité énergétique), et dans une moindre mesure
d’une substitution vers des énergies émettant moins de carbone (effet contenu carbone de l’énergie), la réduction d’activité (effet PIB) ne jouant qu’un rôle très
faible dans la réduction des émissions.
N.B. : La version de Mésange qui a été utilisée ici ne permettant pas d’intégrer les possibilités de substitution entre énergies, les résultats du modèle ne sont pas
présentés sur ce graphique.
Source : à partir des simulations de Boitier et al. (2015).
La Note d’analyse
est publiée sous la
responsabilité éditoriale
du commissaire général
de France Stratégie.
Les opinions exprimées
engagent leurs auteurs
et n’ont pas vocation
à refléter la position
du gouvernement.
Pierre Douillard
France Stratégie
Anne Épaulard
Université Paris-Dauphine
et France Stratégie
Boris Le Hir
France Stratégie
2. FRANCE STRATÉGIE
www.strategie.gouv.fr
2
LA NOTE D’ANALYSE
FÉVRIER 2016 - N°43
INTRODUCTION
La lutte contre le réchauffement climatique, qui passe
principalement par la réduction des émissions de CO2,
nécessite à la fois de baisser la consommation d’énergie et
de substituer des énergies propres aux sources énergé-
tiques les plus carbonées. Pour réussir cette transition
énergétique, plusieurs voies sont techniquement possi-
bles mais, quelle que soit celle envisagée, les change-
ments requis ne se feront pas de façon spontanée. Il est
ainsi nécessaire de définir les politiques qui déclencheront
ces changements.
Les questions suivantes se posent : quelle est la meilleure
façon de réduire les émissions de CO2 ? Quelles sont les
politiques qui permettent cette réduction, quels en sont
les coûts associés et les opportunités ouvertes ? Existe-t-
il des politiques d’accompagnement pour maîtriser ces
coûts et s’assurer que ces opportunités sont saisies ?
Pour y répondre, il est nécessaire de prendre en compte
l’ensemble de l’économie et d’aller au-delà d’une analyse
partielle centrée sur le seul secteur de l’énergie. Pour cela,
les modèles macroéconomiques constituent des outils
essentiels.
Cette note d’analyse précise leur apport dans la définition
des politiques qui déclenchent des changements de com-
portement et de celles qui accompagnent la transition
énergétique. Elle présente dans un premier temps les
enjeux de l’évaluation de la transition énergétique. Une
seconde partie décrit les modèles macroéconomiques uti-
lisables pour cette évaluation puis donne quelques résul-
tats de simulations réalisées pour la France, avec quatre
de ces modèles, par un groupe de travail réuni par France
Stratégie en 20152
. La conclusion présente les enseigne-
ments tirés quant à la façon d’utiliser les modèles et d’in-
terpréter leurs résultats dans le cadre de la transition
énergétique.
LES ENJEUX DE L’ÉVALUATION
DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
La lutte pour éviter un réchauffement climatique supé-
rieur à 2°C, voire à 1,5°C, implique de réduire drastique-
ment et rapidement les émissions mondiales de gaz à effet
de serre. Deux éléments avancés par les experts du climat
suffisent à convaincre de la nécessité d’agir : (i) au-delà du
seuil de 2°C les dérèglements sont imprévisibles et certai-
nement irréversibles ; (ii) quelle que soit l’intensité du
réchauffement que l’on ne veut pas dépasser, le niveau
d’émission des gaz à effet de serre doit être nul à long
terme : seul le délai pour y parvenir détermine le degré de
la hausse de température.
Dans ce contexte, la transition énergétique envisagée en
France a pour objet de faire diminuer l’empreinte carbone
de l’économie d’un facteur quatre (c’est-à-dire une division
par 4) à l’horizon 2050 sans exporter les émissions via des
délocalisations des activités polluantes.
Cet objectif, pour être atteint, nécessite d’accélérer la
baisse des émissions engagée depuis 20053
. Pour cela,
des changements majeurs dans les modes de production
et de consommation doivent être mis en œuvre et
s’accompagner d’investissements massifs.
Dans son application, la transition énergétique doit s’ap-
puyer sur des actions qui touchent aussi bien la demande
que la production d’énergie.
Du côté de la demande, les secteurs « énergivores », en
particulier les transports et le bâtiment, qui représentent
respectivement 27 % et 20 % des émissions de gaz à effet
de serre nationales, sont ceux où les réductions poten-
tielles d’émissions de CO2 et les impacts économiques sont
les plus importants. L’action dans ces secteurs doit viser à
la fois une augmentation de l’efficacité énergétique (isola-
tion des bâtiments, performance des véhicules) et des
substitutions énergétiques (passage du fuel au gaz dans
les bâtiments, changements de mode de transport ou de
motorisation). L’effort dans les secteurs industriels, qui
représentent 18 % des émissions de gaz à effet de serre,
devra aussi être significatif. La stratégie nationale bas-
carbone prévoit une baisse de 24 % à l’horizon 2028 des
émissions des secteurs industriels et de 75 % en 2050 par
rapport à 2013. Ces réductions passeront non seulement
par des gains d’efficacité énergétique et des substitutions
mais aussi par le développement de l’économie circulaire
(recyclage, réutilisation) et le déploiement de la capture et
du stockage du carbone.
2. Boitier B., Callonnec G., Douillard P., Épaulard A., Ghersi F., Masson E. et Mathy S. (2015), « La transition énergétique vue par les modèles macroéconomiques »,
Document de travail n°2015-05, France Stratégie.
3. La baisse observée des émissions de CO2 dans le cas de la France est toutefois à relativiser puisqu’elle a été compensée par une augmentation des émissions
associées aux importations. L’empreinte carbone est en fait restée constante.
3. 3FRANCE STRATÉGIE
www.strategie.gouv.fr
Du côté de l’offre, la production d’énergie est appelée à
jouer un rôle majeur dans la transition énergétique car,
même si elle ne représente que 12 % des émissions natio-
nales, cette filière pourra être fortement « décarbonée »
grâce à la réduction de la part de la consommation énergé-
tique primaire en énergies fossiles (- 30 % en 2030 par
rapport à 2012) et à l’augmentation (+ 32 %) de la part des
énergies renouvelables dans la consommation finale brute
d'énergie. À l’horizon 2050, le comité « Trajectoires 2020-
2050 »4
envisage une division par vingt des émissions de
CO2 par rapport au niveau de 1990 dans ce secteur de la
production d’énergie, soit une décarbonation quasi totale.
Cela pourrait être rendu possible par une baisse de l’inten-
sité énergétique du PIB d’un facteur deux ainsi que par
une décarbonation radicale du mix énergétique réduisant
les émissions d’un facteur dix.
Les investissements nécessaires à ces changements peu-
vent être quantifiés : le document de la Stratégie nationale
bas-carbone5
évalue les investissements annuels moyens
supplémentaires à réaliser pour atteindre les objectifs
fixés par la loi relative à la transition énergétique pour la
croissance verte6
à environ 15 milliards d’euros dans la
rénovation du bâtiment, 2,2 milliards d’euros dans le
domaine des transports et 1,9 milliard d’euros dans les
secteurs industriels sur la période 2015-2030.
Outre ces coûts directs, la transition énergétique, par son
impact sur les coûts de production sectoriels et sur le pou-
voir d’achat des ménages, induit de nombreux effets indi-
rects. Par exemple, les secteurs intensifs en énergie pour-
ront voir la demande de leur produit baisser du fait
d’augmentations des prix et l’emploi dans ces secteurs
risque de diminuer. À l’inverse, les investissements et les
nouvelles activités liées à la transition énergétique sont
susceptibles de créer des emplois. L’ensemble des effets,
directs et indirects doit donc être pris en compte dans
l’évaluation macroéconomique de la transition énergé-
tique.
Les politiques publiques ont plusieurs rôles à jouer dans
cette transition énergétique. D’une part, elles sont indis-
pensables pour déclencher les changements de comporte-
ment nécessaires. Elles peuvent alors prendre diverses
formes : établissement de normes (par exemple en termes
d’efficacité énergétique des bâtiments ou d’émissions des
véhicules neufs), mise en place de subventions (aide à
l’achat de véhicules propres, à l’innovation environnemen-
tale) et de taxes (fiscalité de l’énergie), ainsi que d’autres
instruments économiques comme l’instauration de marché
de quota ou l’émission de certificats d’économie d’énergie.
La réorientation de certains investissements publics peut
aussi être envisagée en prenant notamment en compte
l’empreinte carbone de ces investissements. D’autre part,
au vu des impacts négatifs potentiels d’une politique
contraignante, des mesures additionnelles ayant pour but
de compenser ou de réduire ces effets néfastes doivent
être considérées. En particulier, dans le cas d’une taxe, la
redistribution des recettes supplémentaires fait l’objet de
réflexions. Dans le cadre de la Stratégie nationale bas-car-
bone, il est par exemple prévu d’« augmenter progressive-
ment la part carbone, assise sur le contenu en carbone fos-
sile, dans les taxes intérieures de consommation sur les
énergies […]. Cette augmentation [devant être] compen-
sée par un allègement de la fiscalité pesant sur d'autres
produits, travaux ou revenus7
. »
C’est donc l’efficacité de l’ensemble des politiques
publiques visant à déclencher la transition énergétique et
à l’accompagner qui doit être évaluée, non seulement au
regard de leur efficacité à réussir la transition énergétique
mais aussi au titre de leurs effets macroéconomiques,
notamment sur la croissance, l’emploi et la distribution des
revenus. Les enjeux de l’évaluation de la transition éner-
gétique sont de déterminer si les moyens envisagés per-
mettent d’une part de réduire l’empreinte carbone — par
une baisse de l’intensité des émissions, une réduction de
la dépendance aux énergies fossiles importés, une aug-
mentation des économies d’énergie et un développement
de l’économie circulaire — et d’autre part de soutenir la
croissance et l’emploi. Par ailleurs, une telle évaluation
doit être capable d’intégrer les spécificités sectorielles
ainsi que l’environnement international.
L’évaluation est ainsi multidimensionnelle et complexe.
L’hétérogénéité de l’impact du prix de l’énergie entre les
secteurs, l’interconnexion de ces derniers ainsi que les
retours macroéconomiques sont autant d’arguments pour
recourir aux modèles macroéconomiques pour l’évaluation
de la transition énergétique.
4. Rapport du comité présidé par Christian de Perthuis (2011), Trajectoires 2020-2050 vers une économie sobre en carbone.
5. Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie (2015), Stratégie nationale bas-carbone – La France en action, p. 136 et 137.
6. Loi n°2015-992 du 17 août 2015.
7. Voir note 3.
4. FRANCE STRATÉGIE
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4
LES MODÈLES COMME OUTILS
D’ÉVALUATION
Plusieurs types de modèles sont mobilisables pour une
telle évaluation. En premier lieu, les modèles technico-éco-
nomiques qui reposent sur une représentation détaillée du
système énergétique et identifient le choix optimal des
technologies pour atteindre une cible énergétique. En
France, POLES, MED-PRO et PRIMES sont adaptés à des
analyses technologiques de la transition énergétique.
Cependant, ces modèles décrivent principalement le sec-
teur énergétique et n’intègrent pas ou très peu le bou-
clage macroéconomique, notamment, l’impact des chocs
énergétiques sur les grandeurs macroéconomiques telles
que la consommation des ménages, l’emploi, les salaires
ou la balance commerciale. En deuxième lieu, les modèles
macroéconomiques, qui intègrent davantage ces derniers
effets, peuvent soit compléter les modèles techno-écono-
miques, soit être utilisés de façon autonome dans le cas
où ils intègrent un niveau de détail élevé dans la désagré-
gation des secteurs et des facteurs de production leur per-
mettant d’appréhender les principaux effets de la transi-
tion énergétique.
Les modèles macroéconomiques diffèrent aussi entre eux
sur plusieurs points8
, notamment sur la façon dont l’équili-
bre macroéconomique est obtenu et sur le rôle plus ou
moins important donné aux comportements optimisateurs
des agents et à la nature des anticipations. On distingue
ainsi la famille des modèles macroéconomiques d’équilibre
général calculable (EGC) et leurs versions dynamiques
(modèles à générations imbriquées, modèles DSGE9
), et
celle des modèles macroéconométriques. Indépendam-
ment de ces caractéristiques, ces modèles se différencient
aussi par la couverture géographique (nationale, euro-
péenne, mondiale) ainsi que par le niveau de désagréga-
tion (régional, pays, ensemble de pays, décomposition sec-
torielle, catégories de population, détail de la
consommation, etc.) qu’ils décrivent.
La pertinence d’un modèle pour étudier une question don-
née repose sur les mécanismes qu’il intègre et sur sa capa-
cité à décrire l’impact de la variation de variables exogènes
sur les variables endogènes10
appropriées. Dans le cadre
de l’évaluation de la transition énergétique, les variables
exogènes pertinentes sont celles reflétant les possibilités
d’action des pouvoirs publics : politique fiscale, dépenses
du gouvernement, subventions, normes, etc. Du côté des
variables endogènes, les modèles macroéconomiques
fournissent au moins cinq catégories d’indicateurs utiles à
l’évaluation de la transition énergétique : (i) des indica-
teurs macroéconomiques tels que le PIB et ses compo-
santes (consommation finale, investissement, exporta-
tions, importations), le taux de chômage, l’inflation ; (ii)
des indicateurs sectoriels concernant notamment l’acti-
vité, les prix et l’emploi par secteur ; (iii) des indicateurs
reliés aux comptes financiers des agents dont l’État, les
sociétés financières et non financières et les ménages ; (v)
des variables liées à l’énergie telles que la consommation
en énergie des ménages et des secteurs de production par
source d’énergie ainsi que les émissions de polluants asso-
ciées.
Comme cela a été évoqué plus haut, l’étude de la transition
énergétique dans son ensemble implique la mise en
œuvre de politiques multiples et les effets peuvent alors
s’enchevêtrer de sorte que la lecture et l’interprétation
des résultats des modèles en deviennent difficiles. Afin de
rendre le bilan final intelligible, il peut être nécessaire de
décomposer les scénarios en isolant ces différentes poli-
tiques. Dans cette optique, France Stratégie a réalisé une
série d’exercices à partir de quatre modèles macroécono-
miques pour la France (voir encadré). La partie suivante
résume les résultats de ces exercices qui ont pour but à la
fois d’isoler des mécanismes et de comparer les effets res-
pectifs des différents modèles. Ces simulations portent
sur des chocs simples sur les prix de l’énergie. Elles ne
constituent pas une analyse de la transition énergétique
dans son ensemble et ne prétendent pas représenter des
scénarios réalistes. Elles ont pour but de réaliser une ana-
lyse comparative de la sensibilité de différents modèles à
certains chocs associés à la transition énergétique. Les
chocs analysés ici ne sont pas exhaustifs. Des travaux
futurs pourraient être entrepris afin de construire une
table permettant à la fois de comparer la sensibilité des
différents modèles aux chocs associés à la transition éner-
gétique et d’isoler la contribution de chacun de ces chocs
dans l’impact global de cette transition. Ces simulations
pourront par ailleurs être enrichies par une analyse secto-
rielle et par l’intégration de différentes hypothèses sur
l’environnement international.
8. Épaulard A., Laffargue J.-P. et Malgrange P. (2008), « La nouvelle modélisation macroéconomique appliquée à l’analyse de la conjoncture et à l’évaluation des
politiques économiques », Économie et Prévision n°183-184.
9. Dynamic Stochastic General Equilibrium.
10. Les variables exogènes sont celles imposées au modèle et les variables endogènes sont celles calculées par le modèle.
LA NOTE D’ANALYSE
FÉVRIER 2016 - N°43
5. 5FRANCE STRATÉGIE
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MODÈLES UTILISÉS DANS LE CAS DE LA FRANCE
Mésange est un modèle économétrique à trois secteurs
développé par la direction générale du Trésor et l’Insee. Ce
modèle n’isole pas la branche énergie mais distingue les
consommations d’énergie des ménages et des entreprises ainsi
que les importations énergétiques. Les équations de
consommation et d’importation prennent donc explicitement en
compte les prix de l’énergie relativement aux autres prix. Un
modèle sectoriel peut être utilisé en parallèle pour intégrer les
possibilités de substitution entre énergie.
Némésis11
est un modèle économétrique en trente secteurs
développé par SEURECO. Chaque secteur productif est modélisé
de telle sorte qu’il décrive les possibilités de substitution entre
facteurs de production au sens large (consommations
intermédiaires, travail qualifié, travail peu qualifié, capital,
énergie). Némésis contient par ailleurs une modélisation
spécifique du secteur de la production énergétique qui décrit
des possibilités de substitution entre, d’une part, l’électricité et,
d’autre part, cinq sources d’énergie primaire (le pétrole, le gaz, le
charbon, les énergies renouvelables hors électricité et les autres
énergies). La demande d’énergie des ménages résulte aussi de
divers arbitrages qui dépendent en partie du prix de l’énergie.
Par exemple, toutes choses égales par ailleurs, une
augmentation du prix de l’énergie réduira la demande de voitures
et d’essence au profit des transports en commun.
ThreeME12
est un modèle économétrique développé par
l’Ademe13
et l’OFCE14
qui comprend vingt-quatre secteurs de
production. Le secteur de l’énergie est lui-même divisé en dix-
sept sous-secteurs et celui des transports en cinq sous-secteurs.
La demande d’énergie des ménages est modélisée par des
équations spécifiques qui tiennent compte d’un arbitrage entre
différents types de logements et de voitures en fonction de leur
efficacité énergétique. Deux versions ont été utilisées ici : une
version où la dynamique des salaires dépend du niveau de
chômage (« courbe de Philips »), cette version est appelée
ThreeME Ph, et une version où le modèle théorique sous-jacent
à la formation des prix et des salaires est un modèle « WS – PS15
»,
cette version est nommée ThreeME WS.
Imaclim-R France est un modèle d’équilibre général calculable
développé par le CIRED16
et par le PACTE-EDDEN17
. L’économie
est désagrégée en treize secteurs incluant cinq secteurs
énergétiques et quatre secteurs de transports. Le secteur
résidentiel, le secteur des transports, les différents secteurs de
production et les trois secteurs énergétiques (électricité, gaz,
11. New Econometric Model of Evaluation by Sectoral Interdependency and Supply.
12. Modèle macroéconomique multisectoriel d’évaluation des politiques énergétiques et environnementales.
13. Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.
14. Observatoire français des conjonctures économiques.
15. « Wage-setting, price-setting ».
16. Centre international de recherche sur l’environnement et le développement.
17. Politiques publiques, Action politique, Territoires (université de Grenoble) – Économie du développement durable et de l’énergie.
18. Boitier et al., op. cit.
combustible liquide) sont modélisés en tenant compte de la
composition technologique disponible et de la rentabilité relative
de chaque solution. Le modèle décrit une dynamique qui est
donnée par une succession d’équilibres statiques qui tiennent
compte de multiples imperfections de marché : inertie des
équipements, allocation imparfaite des investissements, routine
de comportement des agents économiques.
SIMULATION DE MESURES
POUR LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
DANS LE CAS DE LA FRANCE
Quatre équipes de modélisation ont participé à ces exer-
cices dans le cadre d’un groupe de travail animé par France
Stratégie pendant l’année 2015 : la direction générale du
Trésor (modèle Mésange développé avec l’Insee), l’ADEME
(modèle ThreeME développé avec l’OFCE), SEURECO
(modèle Némésis), le CIRED et EDDEN (modèle Imaclim-R
France). Parmi les modèles utilisés, trois sont de type éco-
nométrique et un est en équilibre général comme indiqué
dans l’encadré.
L’analyse présentée ici est fondée sur les résultats de
simulations de chocs simples et non de simulations des
politiques économiques susceptibles d’être mises en
place. Les chocs suivants ont été envisagés successive-
ment : (i) une hausse du prix des énergies fossiles, (ii) l’in-
troduction d’une taxe carbone et (iii) d’une taxe sur l’élec-
tricité. L’idée générale est d’augmenter le prix de l’énergie
et de laisser libre les modèles sur l’arbitrage entre les
baisses de consommation et les substitutions. Deux caté-
gories de résultats ont retenu l’attention : les effets sur
l’équilibre macroéconomique (PIB, emploi, salaires, prix) et
ceux sur les grandeurs énergétiques (consommation
d’énergie, intensité énergétique, émissions de CO2). Les
principaux résultats obtenus sont exposés ci-dessous
(graphique 1) et leur analyse est détaillée dans le docu-
ment de travail de Boitier et al.18
.
Du point de vue de la réduction des émissions de CO2,
les résultats sont remarquablement proches d'un modèle à
l'autre. On trouve, en particulier, qu’une taxe carbone d’un
montant de l’ordre de 1 % du PIB en valeur ex ante se tra-
duit à long terme par une diminution des émissions de CO2
6. FRANCE STRATÉGIE
www.strategie.gouv.fr
6
de l’ordre de 15 % par rapport à la trajectoire de référence
dans les différents modèles (graphique 1). Le rythme de
baisse des émissions diffère d’un modèle à l’autre mais,
dans tous les cas, au moins 50 % de cette réduction est
atteinte au bout de trois ans.
Graphique 1 - Impact d'une taxe carbone équivalente
à 1 % du PIB sur les émissions de CO2
Écarts par rapport au compte central
Lecture : le premier modèle évalue que l’instauration d’une « taxe carbone » pour un montant
de recettes de 1% du PIB aboutirait à moyen terme à une réduction des émissions de CO2 de
près de 12 % du fait principalement d’une baisse de l’intensité énergétique (effet intensité
énergétique), et dans une moindre mesure d’une substitution vers des énergies émettant
moins de carbone (effet contenu carbone de l’énergie), la réduction d’activité (effet PIB) ne
jouant qu’un rôle très faible dans la réduction des émissions.
N.B. : La version de Mésange qui a été utilisée ici ne permettant pas d’intégrer les possibilités
de substitution entre énergies, les résultats du modèle ne sont pas présentés sur ce graphique.
Source : à partir des simulations de Boitier et al. (2015).
En revanche, la nature de ces réductions n’est pas la même
ente les modèles. Pour certains modèles, la réduction des
émissions de CO2 est principalement liée à celle de l'inten-
sité énergétique qui diminue d’environ 10 % à long terme,
pour d'autres la réduction des émissions de CO2 provient
essentiellement d'une substitution entre énergies plus ou
moins polluantes (l’intensité énergétique ne diminue que
de 3 % à long terme dans le modèle Némésis).
Ces résultats contrastés révèlent des hypothèses techno-
logiques différentes selon les modèles et peuvent aboutir
à des recommandations autres de politiques économiques.
En particulier, les politiques susceptibles de déclencher la
transition énergétique devraient se centrer sur le dévelop-
pement ou l’adoption de technologies visant la sobriété
énergétique dans le cas où la baisse de l’intensité énergé-
tique est le facteur principal qui déclenche celle des émis-
sions. Au contraire, ces politiques devraient se centrer sur
des technologies de production alternatives non pol-
luantes dans le cas où la substitution entre énergies est le
facteur déterminant de la réduction des émissions de CO2.
Concernant les effets des hausses du prix de l’énergie
sur l’activité économique, les évaluations des différents
modèles paraissent converger à moyen terme. Conformé-
ment aux résultats de la littérature empirique19
, les
modèles supposent des possibilités coûteuses de change-
ment vers des modes de production moins intensifs en
énergie. Cette rigidité induit un report direct de l’augmen-
tation des prix de l’énergie sur les coûts de production et,
par conséquent, sur les prix et la demande. La faible subs-
tituabilité de la consommation énergétique se retrouve
aussi dans la consommation des ménages de telle sorte
que les hausses de prix de l’énergie grèvent directement
leur pouvoir d’achat. Globalement, le multiplicateur à
10 ans est proche de 1 dans le sens où une hausse du coût
de l’énergie équivalente à 1 % du PIB se traduit par une
activité économique inférieure de 1 % par rapport au scé-
nario de référence (entre 0,7 et 1,3 selon le graphique 2a).
L’effet récessif d’une fiscalité sur l’énergie sur l’activité
économique peut être compensé par la redistribution des
sommes prélevées. La littérature empirique20
conclut
usuellement qu’une redistribution devrait favoriser l’offre
de biens et services et/ou de travail (allègements de
charges, d’impôts, aides à l’investissement en efficacité
énergétique ou soutien à la R & D) plutôt que la demande
si l’on veut compenser les effets durablement négatifs de
la hausse de la taxation sur l’énergie. Cela n’est pas incom-
patible avec une compensation de la perte de pouvoir
d’achat liée au renchérissement de l’énergie que subiraient
les ménages pauvres et/ou en précarité énergétique.
D’un point de vue dynamique, les modèles ne montrent
pas des trajectoires identiques. Le modèle Imaclim-R met
en évidence de fortes tensions à court terme qui pénali-
sent l’activité économique mais, au contraire, plus de pos-
sibilités de substitution à long terme qui annulent in fine
les effets récessifs. Pour les autres modèles, les effets sur
l’activité économique sont plus modérés à court terme
mais ne s’atténuent pas dans le temps (graphique 2a). Ces
19. Hassler J., Kruselly P. et Olovsson C. (2012), « Energy-Saving Technical Change » NBER Working Paper n° 18456.
20. Voir les communications et présentations faites lors du Mercator Research Institute « Global Commons and Climate Change’s », Public Finance Workshop, en mai
2013. http://www.mcc-berlin.net/events/events/article/public-finance-workshop.html
LA NOTE D’ANALYSE
FÉVRIER 2016 - N°43
7. 7FRANCE STRATÉGIE
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différences ont des conséquences sur les recommanda-
tions de politiques économiques d’accompagnement
puisque dans le premier cas des politiques de soutien
conjoncturel peuvent être pertinentes, tandis que dans les
autres cas, les résultats appellent clairement à des poli-
tiques structurelles pour soutenir l’activité.
Les effets sur l’emploi, le chômage et les salaires varient
d’un modèle à l’autre (graphique 2b). En particulier, la spé-
cification du marché du travail et sa fluidité semblent jouer
un rôle important dans la capacité de l’économie à absor-
ber des hausses de prix de l’énergie. En effet, dans les cas
de modélisation du marché du travail où les salaires s’ajus-
tent au niveau de chômage, la modération salariale limite
à long terme les effets négatifs des hausses de prix de
l’énergie sur le chômage (voir la différence à long terme
entre ThreeME WS et ThreeME Ph sur le graphique 2b). Au
contraire, sans cette modération salariale, les hausses de
prix de l’énergie génèrent à la fois celle du chômage et
celle du niveau général des prix. En termes de politique
économique cela suggère que la transition énergétique
sera d’autant plus aisée que le marché du travail sera flexi-
ble. L‘enjeu est donc de favoriser les réallocations de
main-d’œuvre vers les secteurs qui bénéficient de la tran-
sition énergétique, notamment par un accroissement de la
mobilité des travailleurs et par une attention spécifique à
la formation initiale et à la formation continue afin de faci-
liter les reconversions et d’éviter les pénuries de travail
dans certains secteurs.
Concernant les échanges extérieurs, une économie
bénéficiant d’une compétitivité « hors prix » importante
par la qualité de ses produits ou une économie spécialisée
dans certaines niches peu concurrentielles devrait être
moins sensible à des augmentations du prix de l’énergie,
indépendamment des mesures prises par les pays parte-
naires. Ces observations soutiennent donc l’idée de poli-
tiques structurelles d’aide à la R & D dans tous les secteurs
et pas seulement dans ceux au cœur de la transition éner-
gétique.
Graphique 2 - Comparaison des modèles à différents horizons. Cas d’une taxe carbone non compensée d’un
montant équivalent à 1 % du PIB
* LT (Long terme) : résultats observés à 35 ans pour ThreeME et Imaclim-R, les résultats à cet horizon pour les modèles Mésange et Némésis ne sont pas disponibles.
Lecture : la figure 1a montre que selon le modèle Mésange, une taxe carbone d’un montant équivalent à 1 % du PIB diminuerait le PIB de 0,6 % à un horizon de 3 ans, de 0,7 % à 5 ans et à 10 ans
par rapport au scénario de référence. Selon le modèle Imaclim-R cette baisse serait de 2 % à 3 ans de 1,8% à 5 ans, de 1,2 % à 10 ans et de seulement 0,1 % à long terme.
La figure 2b montre qu’une telle taxe génèrerait, selon le modèle Mésange, une perte de 150 000 emplois à 3 ans, de 140 000 à 5 ans et de 110 000 à 10 ans.
Source : Calcul France Stratégie à partir des simulations de Boitier et al. (2015).
Graphique 2b - Impact sur l’emploi (en milliers)Graphique 2a - Impact sur le PIB (en %)
8. France Stratégie a pour mission d’éclairer les choix collectifs. Son action repose sur quatre métiers : évaluer les politiques publiques ;
anticiper les mutations à venir dans les domaines économiques, sociétaux ou techniques ; débattre avec les experts et les acteurs français
et internationaux ; proposer des recommandations aux pouvoirs publics nationaux, territoriaux et européens. Pour enrichir ses analyses
et affiner ses propositions France Stratégie s’attache à dialoguer avec les partenaires sociaux et la société civile. France Stratégie mise
sur la transversalité en animant un réseau de huit organismes aux compétences spécialisées.
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FRANCE STRATÉGIE
CONCLUSION
L’analyse de la transition énergétique est complexe de par
la multiplicité des objectifs, des instruments à mettre en
œuvre et des interactions avec le système économique.
Dans ce contexte, les modèles macroéconomiques secto-
riels constituent des outils précieux pour éclairer cette
analyse en complément d’autres approches centrées
davantage sur la technologie.
Bien entendu, les résultats issus de ces modèles doivent
être interprétés avec précaution car ils sont sujets à de
nombreuses incertitudes, notamment en ce qui concerne
les possibilités de progrès technique et de substitution
entre sources d’énergie. De ce point du vue, d’une part
l’utilisation de plusieurs modèles macroéconomiques per-
met de définir un champ des possibles et une évaluation
de l’incertitude. D’autre part, la réalisation d’une série de
tests simples permet d’isoler les différents mécanismes en
œuvre dans la politique étudiée et de guider les recom-
mandations potentielles.
Les modèles utilisés dans cette note d’analyse montrent
notamment l’importance à accorder aux politiques d’ac-
compagnement, notamment celles de redistribution des
montants levés par la fiscalité sur l’énergie, ainsi qu’au
rôle clé du fonctionnement du marché du travail. La plu-
part des résultats tend à recommander des politiques de
soutien structurel mais certaines dynamiques peuvent
aussi appeler à mettre en œuvre des politiques conjonctu-
relles pour amortir un trop fort effet récessif à court terme.
Mots clés : modélisation macroéconomique, transition
énergétique, étude d’impact, climat, énergie.
Directeur de la publication : Jean Pisani-Ferry, commissaire général ; impression : France Stratégie ; dépôt légal : février 2016 - N° ISSN 1760-5733 ;
contact presse : Jean-Michel Roullé, directeur du service Édition-Communication 01 42 75 61 37 jean-michel.roulle@strategie.gouv.fr