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Été 2015 - Numéro 50 - 10 €
REPORTAGE P.54 Le géant Microsoft montre la voie de la transformation
ACTUALITÉS P.26
P.52ENTRETIEN
Kris Hagerman
CEO de Sophos
« Respect absolu
à l’égard du channel »
Une publication N° ISSN : 2112 – 6534
Publishing
Joël Péra Directeur général de TD Azlan
L’accent tonique
de la distribution
Executive Forum 2015
NetApp à la croisée
des chemins
PORTRAIT P.18
ÉVÈNEMENT P.24
SPÉCIAL
ONDULEURS
DOSSIER P.102
P.60DOSSIER
la VIRTUaLisation
EMPORTE TOUT
SUR SON PASSAGE
la VIRTUaLisation
EMPORTE TOUT
SUR SON PASSAGE
• Pour SCC, la vie commence
à quarante ans
• À Batimation, les smart cities
accélèrent leur développement
• Le géant oriental Huawei
étend son réseau à l’ouest
• Pour Eben, les PME
doivent sortir de leur isolement
• Dell entre réalité et anticipation
• Pour SCC, la vie commence
à quarante ans
• À Batimation, les smart cities
accélèrent leur développement
• Le géant oriental Huawei
étend son réseau à l’ouest
• Pour Eben, les PME
doivent sortir de leur isolement
• Dell entre réalité et anticipation
3. E.D.I N°50 | été 201570
« Le principe de virtualisation
du stockage existe depuis le milieu
des années 1990 avec l’émergence
du SAN, déclare Samuel Berthollier,
directeur technique chez
AntemetA, société de services.
Abstraire les disques physiques
et offrir des services de données plus
ou moins complexes apporte l’agilité,
la redondance et des performances
inégalées, tout en diminuant le coût
au Go stocké. » Résultat, l’utilisateur
voit toutes ressources de stockage
comme un grand disque unique,
indépendamment des matériels
utilisés. En outre, le logiciel distribue
les données en fonction des règles
définies par l’administrateur :
par exemple, accès aux données
chaudes, donc rapide, ou ouverture
aux données moins fréquemment
sollicitées, mais constituant un gros
volume. D’un point de vue matériel,
on retrouve la dualité entre
mémoires Flash (accès rapide)
et les mémoires disque (accès
moins immédiat, mais grosse
capacité). Les principaux fabricants,
tels que EMC, HP, Sun ou NetApp
proposent de telles solutions. Or,
depuis quelques années, se profile,
dans la foulée du software-defined X,
le software-defined storage (SDS).
« Avec l’émergence du SDS,
un nouveau pas dans la virtualisation
du stockage a été franchi, poursuit
Samuel Berthollier. La banalisation
du matériel x86, les différents rachats
des fabricants de disques, tels que WD
ou Seagate, et la baisse des coûts
de la mémoire Flash contribuent
à redessiner le paysage des acteurs
du stockage sur le moyen terme. »
Le SDS pousse encore plus loin
la virtualisation et se rapproche
de celle de serveurs. Dans son
ultime configuration, tout est
virtualisé, y compris les volumes
de stockage sous forme de machines
virtuelles. « Dans le SDS, la couche
d’abstraction dépasse la virtualisation
du stockage en fournissant les
services nécessaires au management,
à l’orchestration et à l’automatisation
du stockage, explique George Teixeira,
P.-D. G. de DataCore. De plus,
LE LOGICIEL S’EMPARE
DU STOCKAGE
Le software-defined storage marque une avancée par rapport à la virtualisation
du stockage, matérialisée par le SAN. Plus que jamais, le logiciel prend les rênes.
Outre la gestion du stockage proprement dit, le SDS offre des services nouveaux.
« La banalisation
du matériel x86,
le rachat des fabricants
de disques, et la baisse
des coûts du Flash
redessinent le paysage »
Samuel Berthollier, directeur
technique chez AntemetA
Le virtuel emporte tout sur son passage
Dossier Software-defined storageVirtualisation
4. mai 2015 | E.D.I N°48 71
la souplesse du logiciel permet
d’intégrer et d’exploiter les dernières
percées technologiques sans
interruption du service. »
Le concept séduisant
se heurte au pré carré
des solutions propriétaires
Pour l’entreprise, le SDS apporte
de nombreux avantages, techniques
et économiques. « Par exemple,
la flexibilité pour un déploiement
rapide avec une montée en puissance
régulière, cite Jean Brochard, Product
Manager Hardware & Software-
Defined Storage chez IBM. Mais
aussi la souplesse dans le choix
de l’infrastructure, ainsi que l’efficience
grâce à l’intelligence amenée par
le logiciel SDS. Enfin, et ce n’est pas
le moindre aspect, un meilleur contrôle
des budgets Capex et Opex, grâce
à des fonctions d’optimisation
du stockage. » Un concept séduisant,
mais qui remet en question
le monopole de fait que détiennent
les grands noms du stockage
qui voient leurs offres matérielles
attaquées. Bien sûr, tous proposent
des solutions SDS, mais elles
comportent presque toujours un
petit côté propriétaire qui favorise
les équipements de leur marque.
Dans sa cinquième étude intitulée « État du marché SDS », DataCore
observe l’impact du SDS sur les entreprises du monde entier et analyse
les expériences de près de cinq cents professionnels. Elle montre que
52 % des interrogés « pensent qu’une telle solution va prolonger la durée
de vie des ressources de stockage existantes et pérenniser leur infrastructure
informatique, en permettant d’adopter facilement de nouvelles technologies.
En outre, l’ajout possible de capacité de stockage sans interruption
opérationnelle constitue la raison principale du choix d’un logiciel définissant
le stockage. » Près de la moitié d’entre eux estime que la solution
réduira la dépendance à l’égard des constructeurs, ainsi que les coûts
connexes en favorisant la mise en concurrence. Autre bénéfice attendu,
la simplification de la gestion des types de stockage en automatisant
les opérations fréquentes ou complexes. Le rapport de 2015 montre
une forte augmentation de la reconnaissance des avantages du SDS :
investissements réduits, en plus de la baisse des coûts d’exploitation.
Enfin, l’ajout possible de capacité de stockage sans interruption
opérationnelle est identifié comme une autre raison majeure du choix
d’un logiciel de virtualisation du stockage (52 % des répondants).
LeSDSfacteurdepérennitéetdesérénité
« La couche d’abstraction fournit
les services nécessaires à la gestion,
à l’orchestration et à l’automatisation »
George Teixeira, P-DG de DataCore
5. E.D.I N°50 | été 201572
« Le SDS s’appuie sur des serveurs type
x86 ou Power, sur des réseaux rapides
et sur un logiciel de stockage en grid »
Jean Brochard, Product Manager Hardware
& Software-Defined Storage chez IBM
Ce qui n’est pas franchement
l’esprit du SDS qui, comme tous
les SDX, cherche à banaliser
les matériels. En effet, il n’existe
pas, dans le stockage, d’organisme
de normalisation, à l’image d’un
ONF (Open Network Foundation)
dans le réseau ou l’OpenStack
Foundation pour l’orchestration
des data centers. Une situation
que Jean Brochard résume ainsi :
« Les logiciels SDS sont basés
sur du code propriétaire de chaque
fournisseur, mais doivent s’interfacer
avec les APIs des principaux ISV
et fournisseurs de cloud. » Selon
Christian Laporte, responsable
produits de stockage chez HP,
une solution SDS peut se bâtir
« sur un banal serveur x86 comme
produit de stockage, outre ses
fonctions de serveur d’applications
traditionnelles. Le logiciel de SDS
est installé dans une VM. Celui-ci
gère les ressources de stockage
du serveur. » Comme ces serveurs
sont déployables en clusters,
la solution procure une capacité
confortable. Concrètement, pour
On connaît depuis longtemps
la virtualisation des serveurs.
Où en est le SDS (stockage)
et le SDN (réseaux) ?
Le SDS ou software-defined
storage est entré dans une phase
active depuis deux ans. Il est vrai
que l’utilisateur a tout à y gagner,
car il l’affranchit des contraintes
du matériel. Il n’est pas prisonnier
des gammes des constructeurs.
SDS casse le traditionnel mode
silos. De plus, l’intelligence
résidant dans le logiciel,
l’exploitation du stockage devient
plus souple et la solution est très
résistante à la panne. Enfin, avec
le SDS, le stockage ne connaît plus
de limite. Le SDN, en revanche,
est moins avancé. Il est vrai qu’il constitue
une véritable révolution. Dans le data center,
il était la seule brique qui n’avait pas évolué
depuis une quinzaine
d’années. Aussi,
les entreprises
se montrent-elles
prudentes. Hormis
les opérateurs
et les hébergeurs,
seules les plus
grosses d’entre elles
s’y intéressent. Il apporte
dans le réseau les mêmes
avantages que le SDS
dans le stockage, soit
l’indépendance à l’égard
du matériel et de la
souplesse dans
l’exploitation.
Où en est-on côté
virtualisation du poste de travail ?
On parle de VDI ou virtual desktop infrastructure
depuis cinq ans, mais les grands projets
n’ont pas connu un succès retentissant. Aujourd’hui,
les solutions sont mûres et visent surtout
des cas d’usage. Elles se développent surtout
dans le secteur public, comme dans les collectivités
ou les hôpitaux. Le concept offre de nombreux
avantages, comme les mises à jour centralisées
des postes de travail virtualisés OS et la simplicité
du terminal. Le principal frein à une adoption plus
générale reste le mode de tarification des licences
des éditeurs. Il existe une solution intermédiaire,
qui rencontre un certain succès, c’est l’usage
des applications en mode SaaS. Seules les
applications sont virtualisées, le poste de travail
restant le même.
Quid d’OpenStack ?
C’est un gros projet qui mobilise beaucoup.
L’un de ses principaux avantages est de sortir
des solutions propriétaires de gestion des centres
de données. Il est adapté à la communication
entre clouds, par exemple ceux hybrides, qui
comportent une part privée et une part public.
Trois questions à Noham Medyouni, Business Development Manager chez SCC
Jean Brochard, « le SDS s’appuie
sur trois piliers techniques. D’une part,
des serveurs type x86 ou Power
qui jouent le rôle de contrôleurs,
comme dans les baies de stockage
traditionnelles, mais en nombre
beaucoup plus significatif. Ensuite,
des réseaux rapides, tels que le 10G,
et redondants. Enfin, un logiciel
de stockage déployé en mode grid
pour virtualiser l’infrastructure
matérielle sous-jacente. » Cela
ne signifie pas pour autant la fin
des grandes baies de stockage.
« Aujourd’hui, le SDS convient
aux PME ou aux petits établissement
de grands groupes, ajoute Christian
Laporte chez HP. Les performances
des baies de stockage étant
supérieures à celles d’une solution
SDS, les grandes entreprises
y recourent encore. » « Hier assez
complexe, le SDS s’est simplifié
considérablement », estime George
Teixeira chez DataCore. Et comme
la technologie protège la mise de
fonds consentie – car on constate
un découplage total entre fonction
de stockage et matériel – le SDS
peut contempler un bel avenir. ■
Les grands noms
proposent
tous du SDS,
mais teinté
d’un petit côté
propriétaire…
Le virtuel emporte tout sur son passage
Dossier Software-defined storageVirtualisation