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INSTITUT LÉONARD DE VINCI
12 Avenue Léonard de Vinci
92400 Courbevoie
COUP DE FOUDRE A SMART CITY : Comment séduire et
fidéliser les citoyens à l’ère numérique ?
Thèse professionnelle 31/11/2017
KARINE TAVEAU
Karine TAVEAU
Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017
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REMERCIEMENTS
Tout d’abord, je tiens à remercier particulièrement Alexandre Stopnicki, Directeur
pédagogique du MBA MCI à L’Institut Léonard de Vinci, pour son écoute et son suivi
tout au long de ma thèse professionnelle. Ainsi qu’à Christophe Dané, Diane Pedro
et l’ensemble du corps professoral pour la qualité de leur enseignement et leur
accompagnement. Cette année de formation m’a permis de compléter mes
connaissances sur l’ensemble des volets du marketing digital et d’en découvrir de
nouveaux aspects comme l’IA, la robotique ou encore les chatbots.
Merci à l’ensemble de la promotion 2017 pour leur bienveillance et les amitiés qui
se sont nouées. L'entraide, la cohésion, et la sincérité des échanges ont été vraiment
à l’honneur et pour tout cela, encore un grand merci à vous tous.
Merci également à mon entreprise AG2R LA MONDIALE, qui m’a permis de réaliser
cette formation sans que cela ne pose de problème. Merci pour leur compréhension
et leur financement. Merci à mes collègues pour avoir supporté la charge de travail
supplémentaire pendant cette année particulièrement morcelée.
Enfin, merci à tous les professionnels que j’ai pu rencontrer et interroger lors des
diverses conférences, salons et manifestations qui m’ont permis de nourrir mes
réflexions autour de la Smart City.
Merci à moi-même pour avoir eu la force et la volonté de revenir sur les bancs de
l’école.
Karine TAVEAU
Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017
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TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS 1
TABLE DES MATIÈRES 2
RÉSUMÉ ET NUAGE DE TAGS (FR) 4
RECOMMANDATIONS SYNTHÉTISÉES 6
INTRODUCTION 9
Partie 1 : La genèse des Smart Cities, un monde en pleine mutation & l’adoption de
nouveaux usages
11
1.1 Origines, définition, secteurs d’intervention 11
1.1.1 Origines, comment est né le concept de Smart City ? 11
1.1.2 Qu’est-ce qu’une Smart city, quels sont les critères pour y répondre ? 12
1.1.3 Quels sont les domaines d’intervention des Smart Cities ? 13
1.1.4 Pourquoi une accélération des Smart Cities ces dernières années ? 19
1.2 Les facteurs conjoncturels qui ont donnés le jour aux Smart Cities 20
1.2.1 Le facteur démographique - BE HUMAN - 20
1.2.2 Le facteur sociologique - BE CONNECTED - 22
1.2.3 Le facteur climatique - BE GREENFULL - 23
1.2.4 Le facteur économique - BE SMART - 26
1.3 Tour d’horizon des Smart Cities en France et dans le monde 28
1.3.1 Classement des villes les plus innovantes en France 28
1.3.2 Classement des villes les plus innovantes dans le monde 34
1.4 Quel Business model pour les Smart Cities ? 40
1.4.1 Le citoyen au cœur de la stratégie des Smart Cities 40
1.4.2 Les entreprises & start-up accélérateurs de la ville de demain 42
1.4.3 Quels rôles pour les GAFAM ? 49
1.4.4 La viabilité du modèle économique basé sur la collecte de la donnée 55
1.5 Les grands défis à relever de la Smart City 57
1.5.1 Se conformer aux directives juridiques et réglementaires 57
1.5.2 Réussir la transformation digitale du secteur public 62
1.5.3 Mieux connecter les territoires entre eux 67
1.5.4 Devenir une Green Smart Cities 69
Partie 2 : Déploiement d’une stratégie d’acquisition & de fidélisation au cœur de la Smart
City 74
Karine TAVEAU
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2.1 La notion d’attractivité 74
2.1.1 Origine et définition de l’attractivité d’un territoire 74
2.1.2 Comment mesurer l’attractivité d’une ville ? 75
2.1.3 Quels sont les principaux secteurs rendant une ville attractive ? 76
2.2 L’innovation digitale : moteur de la stratégie des Smart Cities 77
2.2.1 Tourisme - Culture & Patrimoine 77
2.2.2 L’emploi 79
2.2.3 La qualité de vie 82
2.2.4 Mobilité 3.0 85
2.3 L’UX de la Smart City 89
2.3.1 De la Smart Home à la Smart City 89
2.3.2 Repenser les infrastructures 91
2.3.3 Adapter l’architecture et le mobilier urbain 94
2.4 La communication digitale 96
2.4.1 Objectifs de notoriété (Faire connaître sa ville) 97
2.4.2 Objectifs d’acquisition (Faire venir de nouveaux habitants et/ou participation
d’événements) 100
2.4.3 Objectifs de fidélisation (j’aime ma ville) 101
CONCLUSION 104
BIBLIOGRAPHIE 106
WEBOGRAPHIE 107
ANNEXES 114
Karine TAVEAU
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RÉSUMÉ ET NUAGE DE TAGS (FR)
A l’heure actuelle, les collectivités sont confrontées à de nombreuses problématiques
:
● le doublement de la population d’ici une trentaine d’année ;
● les pics de pollution de plus en plus fréquents entraînant de nombreux problèmes
respiratoires, cancers… ;
● les engagements pris lors de la Cop21 de réduire l’empreinte carbone ;
● la sécurité (attentats, cybersécurité,...) ;
● la volonté des citoyens d’évoluer dans un cadre où y fait bon vivre, dans un
environnement plus écologique, durable et responsable ;
● et encore bien d’autres sujets...
Face à ces enjeux, les collectivités souhaitent faire évoluer profondément le
fonctionnement des villes.
Cependant, depuis la crise financière, les budgets des collectivités ne cessent de
diminuer.
Le digital et les nouvelles technologies apparaissent alors comme des solutions moins
onéreuses au développement des villes. C’est ainsi que le concept de villes
intelligentes ou Smart Cities émerge au sein des collectivités.
Les technologies numériques tels que les objets connectés, les applis mobiles, les
bots, en passant par l’Intelligence Artificielle ont un rôle à jouer dans chaque domaine
d’intervention des villes : gestion des déchets, transports, sécurité…
Les citoyens ayant déjà adopté toutes ces technologies dans leur quotidien, par
l’usage des objets connectés permettant par exemple le contrôle de la consommation
énergétique, transforme alors une simple maison en Smart Home. La continuité des
usages des nouvelles technologies entre vie privée et espace de vie publique apparaît
alors aux yeux des citoyens comme une suite logique et attendent donc ces
révolutions numériques au sein de leur ville.
Tout au long de cet écrit, nous allons donc essayer de comprendre comment les villes
peuvent s’organiser afin de revoir leur ancien modèle et comment elles pourront le
réinventer en utilisant des solutions digitales. Pour cela, nous allons étudier pourquoi
il est utile de tendre vers un modèle Smart City. Quels en sont les principaux domaines
d’intervention, les objectifs, les freins et les boosters.
Karine TAVEAU
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RÉSUMÉ ET NUAGE DE TAGS (EN)
At present, cities face many problems :
● the doubling of the population in the next 30 years ;
● the peaks of pollution more and more frequent causing many respiratory problems,
cancers, … ;
● the commitments made at COP21 to reduce the carbon footprint ;
● security (attacks, cybersecurity, ...) ;
● the will of citizens to evolve in a context where life is good, in a greener, sustainable
and responsible environment ;
● and many more topics …
Faced with these challenges, the cities want to make a profound change in the way
cities function.
However, since the financial crisis, community budgets have been falling steadily.
Digital and new technologies are emerging as less expensive solutions to the
development of cities. This is how the concept of Smart Cities emerges within
communities.
Digital technologies such as connected objects, mobile apps, bots and Artificial
Intelligence have a role to play in every area of intervention of cities : waste
management, transport, security …
Citizens who have already adopted all these technologies in their daily lives, through
the use of connected objects allowing for example the control of energy consumption,
transforms a simple house into a Smart Home. The continuity of uses of new
technologies between private life and public space appears then in the eyes of the
citizens as a logical continuation and therefore await these digital revolutions within
their city.
Throughout this writing, we will try to understand how cities can organize to review
their old model and how they can reinvent it using digital solutions. For that, we will
study why it is useful to tend towards a Smart City model. What are the main areas of
intervention, objectives, brakes and boosters.
Karine TAVEAU
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RECOMMANDATIONS SYNTHÉTISÉES
Après avoir analysé plusieurs grandes villes internationales intelligentes où les efforts
d’innovations ont émergé, voici la liste des recommandations à adopter pour séduire
et fidéliser les citoyens à l’ère numérique.
Tout d’abord, Il n’y a pas vraiment de consensus sur la façon de définir une ville
intelligente. Cependant la plupart des explications précisent que l’utilisation de la
technologie de l’information et des objets connectés permettent d’améliorer la gestion
des villes ainsi que la qualité de vie des habitants. Mais cette vision peut paraître
abstraite et en partie subjective car la ville intelligente est en réalité bien plus complexe
que la mise en place de capteurs. Pour que ce projet ambitieux corresponde aux
attentes des citoyens, voici 6 principales recommandations :
1- Commencer par la mise en place d’un plan réaliste
Il s’agit dans un premier temps de disposer d’un plan de transformation solide et
réaliste. S’il y a des leçons que nous pouvons tirer, c’est que ces efforts de
transformation sont plus faciles à aborder qu’à réaliser concrètement. La véritable
transformation numérique des collectivités passe tout d’abord par la désignation d’un
leader ainsi que de vraies compétences solides en digital que ce soit dans le choix
des technologies à mettre en place ou dans la stratégie de communication à déployer.
2- Permettre une expérimentation poussée
A l’image de la ville de Singapour, classée régulièrement en 1ère position des Smart
Cities, la ville pour devenir intelligente devra permettre l’expérimentation à plus ou
moins grande échelle. Singapour est en effet l’une des premières à expérimenter les
taxis autonomes, et est pionnière dans le domaine de l’e-gouvernement. C’est l’un des
meilleurs exemples sur la planète en tant que laboratoire d’innovation. Elle devra
néanmoins travailler sur la relation de confiance avec ses citoyens qui est un point
primordial pour le succès du développement de la Smart City.
3- Obtenir des données intelligentes
La ville n’est pas intelligente parce qu’elle utilise la technologie mais parce qu’elle
améliore la qualité de vie des habitants. A partir de ce constat, l’objectif sera de
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permettre à chacun de passer son temps de la manière la plus efficace et efficiente
possible. Ainsi des parkings intelligents voient le jour, des systèmes intelligents de
contrôle de trafic, etc... L’ensemble des données récoltées doivent permettre avant
toute chose d’offrir une expérience intelligente de la ville. A Las Vegas, les travaux ont
débutés dans un premier temps à l’échelle d’un quartier “Le district de l’innovation” et
à partir de là, ils ont analysé les données des expériences entreprises et décidé ou
non de les exploiter à plus grande échelle. Il s’agit surtout de savoir comment utiliser
les données pour créer par la suite de véritable changements.
4- Etre créatif en repensant les transports
Voiture, vélo, tramway, bus, auto en libre-service… La solution pour qu’une ville séduit
et fidélise ses habitants est avant toute chose de privilégier une stratégie de transport
multimodal. Pour aller d’un point A à un point B, il s’agit d’adapter le transport individuel
et collectif afin que les citadins puissent les utiliser de manière successive. Pour cela,
il convient de rationaliser l’offre de transport pour la rendre fluide, accessible, pratique
et rapide. Pour que le transport multimodal fonctionne et soit adopté, il faudra que les
collectivités placent l’usager au cœur des préoccupations et lui permettent d’anticiper
son trajet, en tenant compte des critères de rapidité et de confort.
5- Renforcer la sécurité numérique
La sécurité est une préoccupation répandue pour de nombreux projets de villes
intelligentes. Cependant, un sondage réalisé en 2016 par Dimensional Research a
révélé que plus de la moitié, soit 55% des 203 professionnels de l’informatique
interrogés, estiment que leurs villes n’est pas suffisamment axée sur la sécurité
numérique. L’un des principaux défis pour que la ville intelligente soit adoptée par les
citoyens est donc la mise en place d’initiatives ambitieuses en termes de sécurité.
Concevoir un cadre solide pouvant englober une gamme de nouveaux ou d’anciens
dispositifs informatiques ainsi qu’un large réseau d’experts. Les technologies évoluant
sans cesse, les villes devront également se pencher sur l’information et l’éducation en
matière de cybersécurité auprès de ses habitants.
6- Compléter les initiatives de ville intelligente par la Low Tech
Les villes qui aspirent à devenir intelligentes courent le risque d’être axées
essentiellement sur la technologie et perdent de vue les initiatives prometteuses qui
Karine TAVEAU
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ne nécessitent ni de capteurs ou tout autre gadget technologique. Barcelone, l’une
des principales villes intelligentes d’Europe, offre un exemple de ville utilisant un
mélange d’initiatives de haute et basse technologie. Après avoir mis en place des
capteurs mesurant la qualité de l’air, la ville a pu conclure que la principale cause de
pollution provenait des véhicules à moteur. La ville a alors décidé de lancer une
initiative Low Tech pour réduire le niveau de pollution : “les superblocks”. Il s’agit de
revoir l’architecture et de quadriller la ville par des ensembles carrés de bâtiments
interdisant la circulation aux voitures.
Karine TAVEAU
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INTRODUCTION
A l’ère numérique, tous nos modèles, nos usages, nos façons de penser, de vivre et
d’imaginer notre futur sont complètement bouleversés. Il s’agit de repenser, d’écrire
une nouvelle histoire que ce que nous imaginions jusqu’à présent. Entre la Révolution
française et la première révolution industrielle, il s’est passé 50 ans pour que la période
des Lumières voit le jour. Pourquoi alors nous faudrait-il plus de temps pour qu’une
nouvelle révolution industrielle au travers des nouvelles technologies fasse à son tour
son apparition ?
Faisant face à de nos nombreuses problématiques avec des contraintes budgétaires
de plus en plus importantes, des villes nouvelles émergent et le phénomène des Smart
Cities se répand aujourd’hui à l’échelle mondiale. Aux quatre coins du monde, les
projets se multiplient pour fluidifier et rendre davantage efficace les transports,
économiser les énergies, revoir les systèmes de démocratie et de communication
locale. En bref, les innovations et les expérimentations fourmillent de toute part et vont
permettre ainsi un tournant majeur pour les villes dans les prochaines décennies à
venir. La Smart City par l’usage des nouvelles technologies, va donc révolutionner la
gestion des villes, la place de ses habitants, mais aussi redessiner les frontières d’un
territoire, modifier l’ordre politique entre les villes, les régions, et l’Etat. Il s’agit d’une
mutation beaucoup plus profonde que la simple apparition des nouvelles technologies
dans nos villes. La Smart City permet ainsi de redonner du pouvoir au citoyen, de
rendre davantage visible les métropoles sur la scène politique. Les Smart Cities
permettent ainsi davantage d’agilité, de médiatisation. Certains hommes politiques tel
que François Baroin croient ainsi davantage aux problématiques des territoires et à
leurs essors qu’à la possibilité de faire évoluer les lignes à l’échelle d’un pays entier.
Ainsi, il est réélu le 22 novembre dernier à la tête de l’Association des Maires de
France (AMF).
La Smart City n’est donc plus une option mais bien une réalité. En effet, les maires
sont aujourd’hui confrontés à des citoyens de plus en plus exigeants, souhaitant
bénéficier de services performants et correspondant à l’ère digitale dans laquelle ils
vivent mais malheureusement confrontés en parallèle à des coupures budgétaires de
l’Etat par la suppression par exemple de la Taxe d’habitation. Les nouvelles
technologies font donc offices de solutions pérennes et efficaces permettant de
conjuguer économies budgétaires et nouveaux services. Même si cela nécessite des
investissements au départ, ils ne seront jamais aussi coûteux que ceux des
infrastructures classiques. Et sur le long terme, ils permettront de réaliser des
économies importantes en termes de maintenance et de gestion avec des retours sur
investissements beaucoup plus rapides.
Aussi face aux problématiques climatiques et environnementales, la seule solution
pour les villes d’y répondre se trouve également dans la construction d’une ville
intelligente. Ici, il ne s’agira pas de miser uniquement sur les nouvelles technologies
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mais de reconsidérer les croyances sur lesquelles nous nous étions reposées.
L'autopartage par exemple nous interroge sur la possession individuelle des choses,
L’économie circulaire sur la valorisation des matières premières, les Smart Grids sur
l’utilisation d’une énergie plus propre… les exemples sont infinis. La Smart City nous
offre donc une multitude de potentialité. L’avenir qui semblait incertain pour une partie
de la population semble désormais offrir de nouvelles perspectives. En effet,
interrogés pendant leur adolescence, les générations X et Y étaient pessimistes quant
à leur avenir, ce qui n’est désormais plus le cas pour la nouvelle génération dite “Z”
qui prônent un optimisme à 78% quant à l’accès au logement, et à 75% pour leur
avenir professionnel.
Mais l’émergence des villes intelligentes se fera aussi et surtout parce que les
habitants ont aujourd’hui une relation toute particulière avec leur Smartphone. Devenu
un objet indispensable, il nous suit au quotidien dans le cadre de notre mobilité. A la
maison pour se réveiller, dans les transports pour optimiser nos trajets, au travail pour
rester en contact avec nos proches, gérer les urgences ou encore commander nos
déjeuners. Apple affirme que nous déverrouillons notre IPhone entre 80 et 130 fois
par jour. Ainsi, c’est bien par la demande non négociable des citoyens de disposer
des mêmes types de services dans leur cadre urbain que la Smart City profite d’un
avenir tout tracé.
Cependant, même si les Smart Cities ont une réelle légitimité grâce à l’ère numérique
dans laquelle nous vivons, elles devront tout de même répondre à un certain nombre
d’exigence pour conquérir et fidéliser les citoyens. Il ne s’agira pas d’offrir des gadgets
numériques mais de répondre à de vraies problématiques quotidiennes auxquelles
sont confrontées les citoyens. Il s’agira alors d’identifier en amont leurs besoins et
leurs attentes, de trouver ensuite les solutions adéquates à moindre coût, de les
mettre en œuvre avec une multitude d’acteurs, de les maintenir dans le temps et enfin
de communiquer au bon moment au bon endroit là où se trouvent les citoyens.
Karine TAVEAU
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Partie 1 : La genèse des Smart Cities, un monde en
pleine mutation & l’adoption de nouveaux usages
1.1 Origines, définition, secteurs d’intervention
1.1.1 Origines, comment est né le concept de Smart City ?
En 2003, la Corée du Sud lance des premiers documents officiels évoquant une
stratégie sur la notion d’informatique omniprésente, ayant pour but de développer le
pays et de faire évoluer la société. C’est ensuite en 2006 que les “U-Cities” sont
concrètement inscrites au programme du gouvernement Sud-Coréen. “U” désignant
l’ubiquité des TIC, soit l’omniprésence.
Cependant ce nom “U-Cities” n’a pas eu la portée escomptée et les tests des villes
Coréennes sur ce modèle se sont vite essoufflés malgré qu’ils aient pu poser
l'infrastructure avant les immeubles. La Corée du Sud était quelque peu en avance
sur les usages. Seule la ville de Songdo semble être un succès de cette époque.
En occident, l’ancien président des Etats-Unis, Bill Clinton, lance un défi au PDG de
Cisco en 2005 en lui demandant de réfléchir à l’utilisation des outils technologiques
pour rendre les villes plus durables. L’entreprise se lance alors dans la recherche avec
un budget de 25 millions de dollars.
Cette même année, se déroule le Sommet Mondial des Autorités Locales sur la
Société de l’Information à Bilbao où les participants se mettent d’accord sur une
stratégie commune d’accès de leurs territoires aux TIC.
Contexte d’autant plus favorable qu’en 2008 c’est l’année des 3 points d’inflexion*
pour le monde entier selon le chercheur Anthony Townsend :
● la population devient majoritairement urbaine ;
● le passage de l’utilisation des lignes fixes par les lignes hauts débits mobiles ;
● l’utilisation des objets connectés.
* Source : Smart Cities: Big Data, Civic Hackers, and the Quest for a New Utopia.
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IBM investit également le marché en 2008 avec son projet “smarter cities” qui lance
définitivement le concept des “Smart cities”.
Enfin, l’Europe et la Chine prennent part au sujet à partir de 2010. Et l’Inde seulement
en 2014, avec l’arrivée au pouvoir de Narandra Modi qui prévoit de rattraper son retard
en la matière en construisant 100 villes intelligentes.
1.1.2 Qu’est-ce qu’une Smart city, quels sont les critères pour y
répondre ?
Concept émergent et évolutif, la ville intelligente ou “Smart City” recouvre des notions
et des réalités très différentes, de la mise en œuvre de projets d’amélioration de
systèmes existants, à la création de villes nouvelles, pensée pour faire corps avec
notre environnement.
Il y a aujourd’hui autant de définitions de la ville intelligente qu’il existe de villes
intelligentes.
Un portrait se dégage cependant des réponses données par les collectivités. Selon
elles, la ville intelligente se caractérise par sa capacité à collecter, traiter et partager
l’information disponible pour améliorer les services publics et optimiser les coûts et
les dépenses, avant tout énergétique. En mettant les données publiques à disposition
des entreprises locales, la ville intelligente doit également être un écosystème
connecté, durable et source d’emploi, à la fois vecteur d’attractivité et
d’amélioration de la qualité de vie de ses habitants. Enfin, elle doit également être
l’interface privilégiée pour toutes les personnes qui y vivent et y travaillent, elle ne doit
pas seulement être le point d’accès à l’information et aux services publics, mais
également à l’intelligence collective, constituée par les données des habitants,
entreprises, universités ou centres de recherche.
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La ville intelligente est donc un écosystème qui cherche à concilier les questions
sociétales, environnementales, culturelles au travers d’une plateforme participative et
d’une gestion intelligente des ressources naturelles.
Bien que mis à l’ordre du jour dans de nombreuses villes, le concept de ville
intelligente reste cependant très peu connu du grand public : Sur un tiers des urbains
déclarant en avoir déjà entendu parler, seulement 28% reconnaissent en avoir une
définition floue.
Soulignons que les personnes affirmant connaître la notion de ville intelligente sont le
plus souvent :
● des jeunes de moins de 35 ans (40%) ;
● vivant en région parisienne (45%) et dans une agglomération de plus de
100 000 habitants (37%).
Mais quels sont les critères pour qualifier une ville intelligente ?
Tout d’abord, la collecte de la donnée doit être au service du citoyen dans un soucis
de transparence et ayant un rôle participatif dans la construction de cette nouvelle
citée.
Ensuite, la mise en place de plusieurs projets Open Data et Big Data. Moteur de la
Smart City, l’ouverture des données permet de rendre plus accessible les informations
et de prévoir par exemple les embouteillages ou l’arrivée du prochain métro. C’est le
cas de l’application City Mapper, dont vous trouverez la présentation sur mon Blog
“My Smart City”. Pour les données volumineuses (Big Data), elles proviennent
notamment des données issues des utilisateurs eux-mêmes et anonymisées, comme
le compostage électronique des titres de transport ou la collecte de données de
circulation piétonne par traçage des téléphones portables.
Enfin, l'interopérabilité des données. Celles-ci doivent pouvoir être transversales et
être exploitées dans un domaine comme dans un autre. Par exemple, les données
récoltées dans la ville de Lyon sur la mesure de l’eau potable permettent de renseigner
la ville sur les fuites, la consommation actuelle ou encore la qualité de l’eau...
1.1.3 Quels sont les domaines d’intervention des Smart Cities ?
Bien sûr tous les secteurs peuvent être impliqués dans un projet aussi ambitieux que
celui de la création d’une Smart City (les transports, les loisirs, la gestion des déchets,
…). Cependant, à ce jour, 5 grandes priorités sont données par les collectivités :
● les transports & le développement de la mobilité 3.0 ;
● l’énergie ;
Karine TAVEAU
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● l’e-service & e-administration ;
● la cybersécurité ;
● l’e-économie.
Nous allons revenir plus précisément sur ces 5 grands domaines d’intervention mais
intéressons-nous tout d’abord aux priorités que donnent les principaux intéressés à la
ville de demain, c’est à dire les citoyens. Quelles sont pour eux les principales
préoccupations et leurs priorités ? Nous verrons par la suite si celles-ci sont en
corrélation avec celles des collectivités !
Pour nous citoyens, et d’après l’étude réalisée par le cabinet d’audit EY en 2015
(anciennement Ernest & Young), les priorités doivent être données sur :
● l’énergie et le développement durable (46%) ;
● l’e-service et e-administration (46%) ;
● les transports et la mobilité(34%)
● la cybersécurité (26%)
● le développement de l’économie (12%);
Les citoyens et les collectivités se rejoignent donc sur les priorités à donner aux
développements de technologies innovantes en matière d’énergie et d’environnement
durable ainsi que sur la mise à disposition d’E-services.
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Concernant la cybersécurité, un tiers des collectivités estiment que ce domaine n’a
pas été suffisamment pris en considération dans les réalisations alors qu’il s’agit
pourtant d’un enjeu crucial. Les citoyens n’ont pas réellement conscience des dégâts
qu’une cyberattaque pourrait provoquer. Il s’agira alors de mieux communiquer sur les
risques encourus. Nous reviendrons également plus en détail sur ce sujet par la suite.
Enfin, les citoyens ne semblent pas non plus percevoir les réelles opportunités
économiques et les créations d’emplois qu’offre le “smart”. C’est notamment sur ce
point que les deux visions doivent réussir à se rapprocher.
Revenons maintenant sur les 5 grands domaines d’interventions de la Smart City
donnés par les collectivités et arrêtons-nous sur les principaux enjeux de chacun
d’entre eux.
# Les transports et la mobilité 3.0
Le principal objectif ici et le mot clé principal à retenir est la “décongestion”.
Pourquoi ? Tout simplement parce que la population urbaine ne cesse d’augmenter
(cf. chapitre facteur Be Human). En effet, en 2050, nous ne serons plus 3,6 mais 6,3
milliards de citadins dans le monde, soit un doublement des urbains en à peine
30 ans selon l’étude
Américaine de la firme
Navigant Research.
Les collectivités ont donc bien
pris connaissance de cet
enjeu et cet objectif passe
donc bien avant la
dynamisation des quartiers
que pourrait représenter le
développement des transports
ou encore la réduction des
coûts.
Pour décongestionner, cela passe donc par la collecte des données qui représente
une vraie opportunité pour les collectivités. C’est en récupérant les données de
“navigation” des usagers qu’ils vont pouvoir en tirer des enseignements et permettre
de fluidifier le réseau et diminuer le temps de transport ainsi que l’empreinte
écologique.
La ville la plus avancée sur ce domaine revient à Singapour* qui a mis en place la
gratuité des transports en commun pour tous les usagers qui se déplacent avant 7h45.
* Selon le classement de Juniper Research, lors du Worldwide Smart Cities 2016.
Karine TAVEAU
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En France, des réflexions sont en cours sur le sujet pour offrir des avantages aux
personnes pratiquant le covoiturage.
Cette “décongestion” des transports passe par un second mot clé à retenir tout au
long de cette thèse : “l’intermodalité”.
Il s’agit d’offrir aux usagers une plus large palette d’offre de transport et adaptée à leur
mode de vie tels que les véhicules autonomes, les vélos électriques, le co-voiturage
ou encore le véhicule partagé. Nous reviendrons plus en détail sur ces différents
modes de transports qui révolutionneront je l’espère, notre façon de se déplacer.
En France, la ville de Saint-Etienne propose des services innovants comme l’accès
au wifi dans le tramway, le calcul d’itinéraire multimodal, la géolocalisation, les
informations en temps réel depuis l’application mobile Moovizy.
# L’énergie
Ici les objectifs principaux pour les collectivités sont la maîtrise de la demande en
énergie, la mesure de l’efficacité énergétique et l’adoption de nouveaux usages.
Le défi climatique de ces dernières années est devenu le principal enjeu des
collectivités pour devenir pleinement les acteurs de la transition énergétique en
s’appuyant sur des réseaux de plus en plus intelligents.
Pour cela, les collectivités travaillent étroitement avec les acteurs de la filière Smart
Grib et sont appuyés par de nombreux programmes nationaux comme européens tel
que le programme d’Investissement d’Avenir qui aborde les thèmes de la production
locale d’énergies renouvelables, le développement de mobilité électrique et des
bornes de recharges, ou encore les bâtiments à énergie positive…
Au même titre que le volet précédent sur la mobilité 3.0, cela passe par la collecte des
données qui permettra de mieux comprendre dans un premier temps les flux d’énergie
et de repenser la relation à l’énergie. D’une façon plus globale, cela permettra
également au niveau territorial de réévaluer les liens entre territoires ruraux et urbains.
Concrètement, c’est sur ce volet que la ville de demain pourra être plus
écoresponsable et permettra de développer des écoquartiers, une agriculture
urbaine ou encore de créer la biodiversité dans la ville.
Toujours en Corée du Sud, la ville de Songdo, pionnière dans le concept de la Smart
City, a conçu un système de conduits souterrains qui aspirent les déchets jusqu’à des
centres de traitement où ils sont ensuite automatiquement triés, puis recyclés pour
fabriquer du carburant. Par conséquent, la ville de Songdo ne dispose ni de bennes,
ni de camions à poubelles. Seuls sept employés municipaux sont nécessaires au bon
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fonctionnement de ce système. La ville abrite également des dizaines de bâtiments
certifiés LEED.
# Les E-services et E-administration
Dans ce domaine, la collecte des données s’effectue simplement par les
renseignements transmis par les citoyens. Ils participent à nourrir et fiabiliser les bases
de données. L’exploitation de celles-ci permet notamment de donner accès à des
services adaptés à leurs attentes, comme par exemple accélérer et simplifier le
traitement des dossiers (besoin exprimé à 47% par les citoyens).
Quant à l’innovation de service, pour le moment cela ne figure pas dans les priorités
des collectivités malgré que de 35% des citoyens y voient un réel enjeu.
Pour y répondre, les collaborateurs des administrations doivent se former aux outils
numériques. L’un des principaux objectifs est donc que l'administration française,
comme n’importe quelle entreprise, réalise également sa transformation digitale.
Néanmoins, contrairement aux entreprises du secteur privé, l’élément qui pourrait
freiner l’essor du numérique dans ce secteur est la prise de décision au niveau
hiérarchique et le mode de fonctionnement traditionnel qui ne permet pas aujourd’hui
de réaliser par exemple des A/B Test, des projets numériques sur quelques mois, une
prise de décision au niveau d’un expert en toute autonomie sans forcément apporter
des chiffres précis au préalable. C’est toute une acculturation au numérique auquel
doit faire face l’administration.
Le second axe de développement passera également par l’appropriation de ces
nouveaux services par les usagers et notamment les personnes âgées ou isolées.
Mais sachant que les seniors se digitalisent de plus en plus, ce dernier point ne devrait
donc pas être un frein à la création de nouveaux services.
Un exemple de réussite dans ce domaine est la ville de Tallin en Estonie. Classée
première du “2015 Digital Economy and Society Index” de l’Union Européenne, Tallin
a créé un système ouvert et décentralisé permettant de mettre à profit des bases de
données pour améliorer les services de son administration. Elle a créé également des
services en ligne innovants comme Digidoc (système de stockage et de partage de
documents signés électroniquement), E-Residency (logiciel d’identité numérique), E-
Tax (gestion des impôts), E-Cabinet (aide à la prise de décision), E-Voting (système
de vote à distance), E-Court (dématérialisation des procédures judiciaires).
# La Cybersécurité
Plus les villes vont se doter de capteurs intelligents, d’objets connectés, d’E-services,
de réseaux de télécommunication performants qui permettront tout à chacun de surfer
sur Internet, de géolocaliser la pizzeria la plus proche etc. et plus la volumétrie de
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données à protéger sera importante et nécessaire. Un tiers des collectivités estiment
que le risque de cyberattaque n’a pas été suffisamment pris en compte, notamment
aux regards de l’augmentation des criminalités au cours de ces 12 derniers mois. C’est
pourquoi, l’enjeu des collectivités est aujourd’hui de s’assurer de la solidité de leurs
infrastructures et de la bonne gestion des données récoltées. Elles doivent également
penser à intégrer les critères de sécurité dès les premières phases de développement
de la ville intelligente.
Sans cette sécurité, l’essor des Smart Cities semble compromis. Il s’agit donc d’un
axe primordial dans la conception de tous nouveaux services afin que les citoyens
aient confiance dans les systèmes mis à leur disposition. Condition sans laquelle ni
adoption, ni développement rapide des services numériques ne seront possibles.
Les risques encourus peuvent paraître évidents mais en voici un rapide aperçu :
● des actes terroristes qui pourraient paralyser une entreprise, un département, une
région ou tout un pays avec de graves conséquences financières ;
● des vols, cambriolages ;
● des vols d’identité ;
● des perturbations dans les transports ;
● des manquements d’approvisionnement en énergie, ....
C’est une nouvelle fois à Singapour que l’exemple peut être donné. Le gouvernement
est en train d’étudier un système qui permettrait de couper l’accès de tous les services
informatiques à internet, ce qui limiterait les impacts d’une cyberattaque.
# L’E-économie
Grâce à l’Open Data, la ville devient un terrain de jeu d’exploration et d’innovations
dont les acteurs peuvent être les citoyens, les entreprises, les start-ups, les
associations et les potentiels innovateurs et co-constructeurs de ces nouveaux
services. De nombreux incubateurs viennent aussi accompagner les grandes
entreprises publiques et privées souhaitant développer des relations avec de jeunes
pousses dans une logique d’innovation ouverte. Ces initiatives contribuent à faire
croître le dynamisme et l’attractivité des villes.
Cette transformation numérique de la ville passe donc aussi par la création de
nouveaux emplois, comme le besoin naissant de “data analyst”, de “community
manager” et pourquoi pas bientôt d’UX designer du paysage urbain. Pensant que ce
type de poste soit réservé au secteur privé, ils deviennent cependant de plus en plus
indispensables dans un monde en profonde mutation. L’enjeu étant pour les
collectivités de répondre de manière opérationnelle aux attentes immédiates des
citoyens, que l’on pourra aussi bientôt nommé des E-citoyens ou encore des
consommateurs de la ville.
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Mais pour la majorité, le premier bénéfice du développement des Smart Cities
concerne l’entreprenariat. L’accès aux données publiques prévu par la Loi permet aux
start-ups d’expérimenter et de consolider leur business model. La multiplication des
acteurs économiques permet de construire un écosystème attractif d’innovation pour
les nouveaux entrants, d’accélérer la collecte des données et de renforcer ainsi la
qualité statistique des services et le développement économique des entreprises
existantes. Aussi sans l’essor des Smart Cities, certains projets n’auraient pas pu voir
le jour sans cet accès aux données. Il s’agit par exemple de projet dans le cadre des
déplacements multimodaux, de monitoring environnemental ou encore dans la
prévention des risques majeurs. Concernant le tourisme, les données permettront de
répondre aux attentes des visiteurs en anticipant les hausses ou les baisses de
fréquentation par exemple et ainsi de mieux anticiper le marché.
Cependant, pour favoriser le développement des activités liées à la ville intelligence,
il sera nécessaire de multiplier les projets d’expérimentation grandeur nature, de
favoriser les liens entre la recherche, les territoires et les entrepreneurs permettant de
créer ainsi un réseau d’intelligence collective.
1.1.4 Pourquoi une accélération des Smart Cities ces dernières
années ?
Le concept de Smart City créé depuis une dizaine d’années maintenant, connaît
aujourd’hui un fort engouement. Nous verrons dans le prochain chapitre quels facteurs
conjoncturels ont favorisés la naissance de celle-ci. Mais attardons-nous quelques
instants sur l’actualité.
En effet, les Smart Cities font la “Une” des grands journaux et certains magazines
comme Le Monde, Le Figaro et Le Journal du Net proposent désormais des rubriques
dédiées aux “Smart Cities” dans les versions Online de leur magazine. Les
conférences, salons, congrès n’ont jamais été aussi nombreux à tel point que les villes
se concurrencent pour accueillir les événements. Les visiteurs au congrès Mondial de
Barcelone sur les Smart Cities ont triplé en l’espace de six ans et le nombre
d’exposants a quant à lui quintuplé !
Plusieurs raisons à ce phénomène :
● les enjeux climatiques n’ont jamais été aussi forts et une prise de conscience collective
s’est installée auprès d’une grande majorité des citoyens ;
● la forte augmentation de l’usage des Smartphones et des objets connectés permet
une utilisation de plus en plus facile des données et donc intéresse tous les acteurs
de l’économie. Plus de 3,3 milliards d’objets connectés seront déployés en 2018 dans
les Smart Cities selon une étude Gartner ;
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● l’explosion de la SmartHome, de la robotique à la maison.. qui vont entraîner de
nouveaux usages ;
● les restrictions budgétaires auxquelles doivent faire face les collectivités ;
● l’épuisement programmé des ressources naturelles d’ici la fin du 21ème siècle.
Mais le constat auquel nous devons faire face, c’est que la ville des Trente Glorieuses
qui fonctionnait dans le cadre d’une réalité immuable où la démographie n’évoluait
pas, où les énergies fossiles étaient accessibles de manière illimité et à faible coût
n’est aujourd’hui plus adaptée à nos contraintes actuelles et encore moins à celles du
futur.
1.2 Les facteurs conjoncturels qui ont donnés le jour aux
Smart Cities
1.2.1 Le facteur démographique - BE HUMAN -
Comme vu précédemment la population urbaine ne cesse d’augmenter. En 2050, 66%
de la population mondiale sera centralisée dans les villes contre 54% actuellement,
ce qui a un double impact : la croissance de la population et sa concentration.
Les villes détenant le record de population en 2015 au niveau mondial sont :
● Tokyo (38 millions d’habitants) ;
● New Dehli (25,7 millions d’habitants) ;
● Shanghai (23,7 millions d’habitants) ;
● Sao Paulo (21,1 millions d’habitants) ;
● Bombay (21 millions d’habitants) ;
● Mexico (21 millions d’habitants) ;
● Beijing (20,4 millions d’habitants) ;
● Osaka (20,2 millions d’habitants) ;
● Le caire (18,8 millions d’habitants) ;
● New York (18,6 millions d’habitants).
Cette croissance est notamment dû à l’urbanisation rapide de la Chine, de l’Inde, de
l’Amérique Latine et aussi de l’Afrique. A elle seule, la Chine représente 20% de la
population urbaine mondiale. En Afrique, d’ici quelques années, la population sera à
50% citadine avec une accélération des villes d’un million d’habitants.
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En France, la croissance de la population urbaine est plutôt dû aux villes
intermédiaires et périurbaines. Même si 80% de la population habite en zone urbaine,
la croissance des plus grandes villes semble ralentir au profit des villes moyennes et
périurbaines. Cette spécificité française pose aujourd’hui quelques problèmes car les
villes qui gagnent le plus en population ne sont pas forcément celles qui sont le mieux
équipées et qui disposent de budget plus conséquent.
Néanmoins, cette croissance de population dans les villes leur permet d’obtenir un
pouvoir géopolitique parfois plus important que celui de l’Etat. Je m’explique :
Les maires des grandes mégalopoles sont devenus des acteurs politiques
incontournables. Générant parfois un PIB supérieur à celui d’un pays, ils bénéficient
alors de nouveaux moyens de créativité et de dynamisme parfois plus important que
celui d’un ministre.
Ces maires ont de multiples occasions d’être présents sur la scène géopolitique
internationale puisqu’ils sont davantage confrontés à des problématiques concrètes
et nouvelles telles que : les énergies décentralisées, la démocratie participative,
l’agriculture urbaine, l’économie collaborative ….
Si nous rapportons cela à l’échelle d’une grande entreprise, nous constatons
également que les hauts dirigeants sont souvent déconnectés des besoins du
consommateur et des problématiques opérationnelles du terrain. Les principales
décisions se font alors souvent au niveau des experts métiers ou des responsables
opérationnels. Pour les villes et l’Etat, il en va de même. Les maires sont aujourd’hui
davantage en relation avec le terrain, les citoyens et ont alors une vision beaucoup
plus précise des enjeux de demain, d’où leur présence sur la scène internationale.
Ces nouvelles expérimentations et projets de ville les amènent aussi à les partager
par le biais d’un réseau international déjà très fort et qui le sera de plus en plus dans
les prochaines décennies à venir.
En effet, les problèmes de pollution, de migrants politiques, de terrorisme ne s’arrêtent
pas à la frontière d’une ville mais deviennent des enjeux mondiaux. Nous vivons dans
un monde interconnecté et interdépendant qui nécessite un partage de solutions, de
créativité … Plus que jamais, nous avons besoin d’instances de discussion, de
partage, de retour d’expérience pour avancer conjointement vers un monde dont les
volontés premières des citoyens sont plus d’équité, une économie et un
environnement plus durable.
Le réseau C40 en est un bel exemple. Il regroupe 91 villes qui représentent 600
millions d’habitants et 25% de l’économie mondiale. Il est aujourd’hui piloté par Anne
Hidalgo, succédant au maire de Rio de Janeiro. Ses ambitions : des appels à projets
d’urbanisme innovants, généraliser les solutions les plus pertinentes en matière de
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qualité de vie et favoriser de nouveaux investissements pour financer les actions des
villes durables.
1.2.2 Le facteur sociologique - BE CONNECTED -
L’autre facteur qui a donné le jour aux Smart Cities est l’augmentation des usages
digitaux de ces dernières années.
Ils ont notamment pu croître grâce aux investissements réalisés pour le déploiement
du réseau 3G, 4G puis récemment pour le déploiement de la fibre optique, 5 à 10
fois plus rapide que l’ADSL.
La fibre optique représente l’ossature de la couverture en très haut débit du territoire
et 70% des investissements des travaux de génie civil.
La ville numérique se présente comme un territoire de réseaux. Son attractivité
dépend en 1er lieu de la qualité des infrastructures, de leur robustesse et de leur débit.
Le déploiement de la fibre optique est le phénomène le plus marquant de la couverture
du territoire national en très haut débit. 90% des collectivités ont d’ores et déjà
approuvés un schéma directeur d’aménagement numérique et 50% sont passés en
mode projet. On estime que les 900 millions d’euros d’aides publiques initialement
prévues en 2017 ne suffiront pas à accompagner l’ensemble des projets. Selon
l’Avicca, il faudrait multiplier par 5 les investissements pour atteindre ces objectifs de
desserte à horizon 2020.
La fibre est un enjeu important car les nouveaux usages sur le numérique sont plus
voraces en bande passante (vidéo, visioconférence, domotique, télésurveillance…)
Quant aux antennes et bornes wifi, paradoxalement celles-ci génèrent des inquiétudes
pour la santé publique alors que les citoyens souhaitent être connectés partout et tout
le temps. Les ondes électromagnétiques sont présentes déjà depuis longtemps avec
la radio, la TV mais son nombre accru inquiète. Certaines villes se sont alors engagées
à réaliser des rencontres une fois tous les 2 mois avec les FAI comme par exemple la
ville d’Angers pour évaluer les implantations ou les modifications concernant les
antennes relais de téléphonie mobile.
D’autres municipalités se sont engagées dans la mise à disposition de réseau wifi
pour tous les professionnels en déplacement, habitants ou touristes (roaming). C’est
le cas des villes de Paris, Bordeaux, Nantes qui permettent d’ores et déjà de surfer
gratuitement. Ces initiatives sont recensées sur le site de l’association “villes internet”
qui labellise les communes les plus innovantes (www.villes-internet.net).
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Autre engouement qui a changé notre manière de vivre : L’Internet des Objets ou
IoT qui génère une connexion numérique omniprésente !
En effet, 2,5 milliards d’êtres humains bénéficient d’une connexion personnelle à
Internet alors qu’il existe déjà 15 milliards d’objets connectés et surement 50 milliards
en 2020.
Les objets connectés émettent des informations et sont susceptibles de recevoir des
commandes sans intervention d’humains. Ils deviennent ainsi capables de capter,
mesurer et agir sur notre environnement par le biais de différentes technologies :
● le RFID ;
● le QR code ;
● la NFC (pass navigo) ;
● les Capteurs de plus en plus sophistiqués capables de corriger les erreurs de mesures,
de s'auto ajuster, s’autoréguler ;
● les smartphones avec le système de géolocalisation.
L’Internet des objets suppose que chaque objet connecté puisse être localisé, suivi et
contrôlé à distance. Les grands domaines d’applications attendus dans le secteur de
l’IoT sont :
● l’éclairage ;
● le bâtiment ;
● l’environnement ;
● le transport ;
● les infrastructures, l’urbanisme ;
● la propreté ;
● la pollution ;
● la sécurité.
1.2.3 Le facteur climatique - BE GREENFULL -
La raréfaction des ressources contraint les états à revoir leur modèle de
consommation et adapter leurs politiques environnementales, climatiques et
énergétiques. Comme vu précédemment, leur politique se base sur un objectif de
gains, d’économie en matière d’eau, de déchets, d’électricité, de gaz pour se diriger
vers un mix énergétique avec une partie d’énergies renouvelables.
Imposé à nous, l’épuisement des ressources et l’impact de l’activité humaine
nécessitent donc une révision de notre modèle et une transition progressive vers un
modèle plus durable.
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Pour comprendre le phénomène, il est important de savoir que le concept de
développement durable ne date pas d’hier. Il est né à la fin du 19ème siècle et n’a
cessé d’évoluer depuis et notamment grâce à un fort contexte politique.
Au niveau international :
● 1988 : Création du Giec (groupement d’expert intergouvernemental sur l’évolution du
climat) par l’ONU qui publie plusieurs rapports successifs sur le réchauffement
climatique mettant en cause l’activité humaine via les émissions à effets de serre ;
● 1992 : Premier traité sur le changement climatique signé lors du Sommet de la Terre
à Rio ;
● 1992 : Cop (conférences des parties) qui se déroulent depuis chaque année ;
● 1997 : Protocole de Kyoto signé et mis en œuvre en 2005 ;
● 2014 : Le parquet-énergie climat 2030 ayant pour objectifs :
○ 40% de réduction des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990.
○ 27% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique.
○ 27% de réduction de la consommation d’énergie par rapport aux scénarios de
consommation estimée pour 2030 grâce à des actions d’efficacité
énergétique et qui prévoit par la suite des fonds de modernisation pour
l’amélioration de l’efficacité énergétique.
● 2015 : COP 21 où un nouveau protocole est adopté par 195 pays.
Plus spécifiquement en France :
● 2000 : la France élabore une stratégie d’adaptation au changement climatique
décliné dans un programme opérationnel : “Le Plan National d’Adaptation au
Changement Climatique (Pnacc) ;
● 2007 : Grenelle de l’environnement ;
● Août 2015 : La loi sur la transition énergétique qui milite pour :
○ la réduction de la consommation d’énergie ;
○ le développement des énergies renouvelables ;
○ la préservation de la biodiversité ;
○ la lutte contre le gaspillage et la réduction des déchets ;
○ l’éducation et l’environnement.
● 2016 : La Conférence environnementale qui fixe 3 grandes priorités :
○ honorer les engagements pris par la France lors de la Cop21 ;
○ favoriser l’engagement de tous les acteurs de la société ;
○ préserver les milieux afin d’améliorer le cadre de vie et la santé de tous.
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Le rapport d’information sur les collectivités territoriales et le changement climatique
démontrent que celles-ci avancent correctement dans leur champ de compétence
(urbanisme, transport, déchet, biodiversité, ...) mais que des caps restent à franchir.
L’économie numérique et le développement des technologies de l’information
apparaissent alors comme des leviers, notamment dans l’optimisation de la
consommation énergétique à condition de pouvoir diffuser ces pratiques et
transformer l’innovation en modèle d’affaires.
Mais concrètement, quelles sont les prises de conscience d’un point de vue
climatique ?
Les collectivités territoriales contribuent à elles seules à plus de 12% des émissions
de gaz à effet de serre (aménagement, urbanisme, transport, éclairages publics...).
Elles ont donc la possibilité d’influer sur le choix et le mode d’utilisation de l’énergie.
Des impératifs de performance énergétique doivent alors être envisagés dans la
planification et la conduite de grand projet tels que ceux des écoquartiers.
Au niveau de l’urbanisme, l’un des enjeux est de prendre en compte les nouveaux
modes de vie et de fonctionnement de la société numérique (nouveaux espaces de
travail et de rencontre, économie collaborative, mobilités alternatives…). Par exemple,
les pôles de compétitivité d’Ile de France ont publié un livre sur les Smart Cities en
juin 2016 dans lequel ils formulent 6 recommandations aux acteurs publics dont le
soutien à la création d’espaces dédiés pour faciliter le travail à distance et limiter
les déplacements. Autre démarche “d’écocité”, le programme “ville de demain” qui
favorise l’émergence d’un développement urbain durable et de l’innovation des
modèles.
Concernant la collecte, le traitement et la valorisation des déchets, les collectivités
travaillent sur 2 axes majeurs :
● des solutions innovantes concrètes ;
● la sensibilisation des citoyens à changer leur comportement.
La ville d’Amiens en est un bon exemple avec son centre de tri télé opéré combinant
l’utilisation d’écrans tactiles pour trier les déchets sans les toucher et des technologies
brevetées pour le tri d’emballages plastiques. Technologie proposée par Véolia
Environnement Recherche & Innovation.
Le Numérique est également utile dans la sensibilisation des citoyens au travers
d’appli et de plateformes de partage ou d’échange de pratique, c’est le cas par
exemple dans la ville d’Asnières sur Seine avec son appli Net’Asnières
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Les actions les plus importantes dans le développement d’une ville intelligente et
durable sont bien entendues dans le domaine des transports et de la mobilité. A ce
jour, les transports représentent 24% des émissions à effet de serre (GES). Mettre en
place un réseau de transport intelligent permettrait donc de les diminuer de 13% en
intervenant dans la multimodalité ainsi que dans la promotion des transports publics.
Avec la diversité des modes de déplacements (piéton, vélo, covoiturage,
autopartage...), les technologies numériques représentent un véritable levier tant pour
la géolocalisation et la mise en contact que pour la promotion et la communication de
ces usages. Par exemple, Blablacar est devenu le leader mondial du covoiturage en
quelques années et depuis d’autres start-up ont suivi le modèle comme CityGoo,
Karos, Ouihop’ (auto stop organisé), Koolicar (partage de voiture entre voisins),
OpnGo (solution de stationnement intelligent) etc…
Ces nouveaux usages du transports publics complètent et concurrencent les services
publics ouvrant la voie à une nouvelle forme de collaboration entre collectivités,
entreprises et associations :
● les collectivités mettent à disposition les données publiques de transport ;
● les acteurs privés ou associations développent des appli mobiles personnalisées et
adaptées à leurs besoins et leurs comportements.
Quant aux flux de marchandises, ils représentent 20% du trafic, 30% de l’occupation
de la voirie et 30% des GES. Dans ce domaine, les technologies numériques
interviennent au niveau de :
● la mutualisation (véhicules, aires de livraison, plates formes de groupage/dégroupage,
moyens techniques, données) ;
● la transition des véhicules (électricité et Gaz) ;
● le foncier logistique (hôtels logistiques ou city hubs) ;
● l’accueil des véhicules de livraisons (contrôle avec les systèmes numériques, gestion
mutualisée avec la réservation dynamique etc..)
● la structure commerciale à inventer. En effet, si la livraison à domicile augmente l’offre
ici reste pauvre. Cette structure à inventer pourrait reposer sur la participation des
résidents ou des moyens de transports alternatifs comme les Drones.
1.2.4 Le facteur économique - BE SMART -
Le dernier facteur qui a permis aux Smart Cities de voir le jour est le contexte
économique.
Tout d’abord, les collectivités territoriales n’échappent pas à la crise économique de
ces dernières années et font face à de fortes restrictions budgétaires. En effet, sur ces
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2 dernières années, l’Etat a diminué leurs ressources de 11 milliards d’euros, ce qui
impacte notamment les villes de plus de 10 000 habitants.
Également, depuis plusieurs années une concurrence accrue s’est développée entre
les petites et les moyennes villes pour faire venir de manière pérenne de nouveaux
habitants, de nouvelles entreprises ainsi que les touristes. Elles savent qu’en
proposant une ville plus connectée et plus durable, cela leur permettra d’accroître leur
valeur perçue et donc leurs revenus.
Or, les projets visant à rendre la ville plus intelligente sont très coûteux et nécessitent
de les motiver de manière précise. Mais la qualité de vie et l’attractivité économique
de la ville étant les principaux axes de stratégie de croissance, elles obtiennent donc
un poids certain lors de la défense de l’obtention de budget.
De plus, le marché global de la Smart City représente 1 050 Md$ (étude Frost and
sullivan, 2013) et la France dispose d’une expertise reconnue mondialement sur le
marché des services publics locaux (eaux, énergie, déchets).
Vient ensuite, la Loi Open Data d’Emmanuel Macron de 2015 qui vise à ouvrir les
données dans les transports publics. Grâce à cette loi, tout va s'accélérer en France
et la Smart City va concrètement pouvoir prendre tout son sens. En effet, la RATP qui
jusqu’à présent refusait d’ouvrir ses données aux autres acteurs du marché de la
mobilité se voit désormais contraint d’en autoriser les accès. Ce qui permet alors
d’ouvrir le marché à de nouveaux acteurs comme Moovit, CityMapper encore le géant
du web avec Google Maps.
Enfin, la Loi pour une République Numérique d’Axelle Lemaire en 2016 vise quant à
elle à rendre obligatoire l’ouverture des données d’intérêt général. Les administrations
ont donc jusqu’en octobre 2018 pour donner accès à leurs données. Cette nouvelle
loi est sans conteste un facteur qui favorisera le développement des Smart Cities et
plus largement dans tout l’écosystème des futures Smart Cities.
Pour les entreprises qui seront capables de créer des services innovants, cela va
permettre de générer de nouvelles opportunités de business comme par exemple
inventer ou réinventer le calcul d’itinéraire multimodal, des services autour des
données de flux de circulation, des services à développer avec la RATP ou la SNCF
qui prévoient le wifi et la 4G dans les trains d’ici à 2018
Pour les villes, c’est aussi l’occasion de se lancer dans l’open data et de suivre
l’exemple de Londres dont le portail Open data a généré plus de 450 applications de
mobilité en seulement 2 ans.
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1.3 Tour d’horizon des Smart Cities en France et dans le
monde
1.3.1 Classement des villes les plus innovantes en France
Tout d’abord, sachez que sur l’ensemble des villes françaises, 25 peuvent être
qualifiées de Smart Cities et que 14 d’entre elles ont moins de 250 000 habitants. Au-
delà des grandes métropoles françaises que l’on va donc retrouver dans la liste ci-
dessous, les plus petites villes restent néanmoins très actives sur le sujet et ne
comptent pas rester sur la touche.
Villes Nombre d’habitants
Béthune 25 413
Chartres 38 889
Issy les Moulineaux 65 322
Roubaix 94 536
Mulhouse 110 755
Aix en Provence 142 149
Angers 154 463
Grenoble 158 346
Saint Etienne 171 483
Le Havre 172 807
Valenciennes 190 528
Brest 206 719
Lille 228 652
Dijon 248 028
Strasbourg 274 394
Nantes 291 604
Plaine St Denis 414 806
Rennes 420 717
Montpellier 434 101
Nice 537 769
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Toulouse 725 091
Bordeaux 737 492
Marseille 852 516
Lyon 1 281 971
Paris 2 240 621
# Lille - 5ème position
Les projets remarquables de Lille commencent tout d’abord en 2011 par l’optimisation
du campus Universitaire de Villeneuve d’Asq avec le projet Sunrise où les réseaux
d’eau, de chauffage et d’assainissement qui s’auto régulent et transmettent des
alertes en cas de panne. Ainsi le campus a pu réduire sa facture de 30% en limitant
l’intervention des techniciens. Depuis, il est devenu un formidable démonstrateur au
niveau Européen.
Elle se lance ensuite dans l’open data en novembre 2016 et permet aux start-ups de
proposer de nouveaux services tels que Geovelo qui calcule l’itinéraire des vélos
grâce aux données des pistes cyclables ou encore Handisco qui s’intéresse aux
données des transports pour proposer une canne connectée pour les non-voyants.
D’autres projets font également le buzz comme son appli pass pass easy card
dévoilée en janvier 2017 et qui permet de recharger son titre de transport depuis son
Smartphone en présentant la carte au dos du téléphone. Lille se veut pionnière en la
matière et souhaite conserver cette avance en proposant à terme la dématérialisation
complète du titre de transport.
# Issy les Moulineaux - 4ème position
Issy les Moulineaux se hisse à la 4ème place avec son projet IssyGrib qui est le 1er
projet de quartiers intelligents en France et notamment au niveau de la consommation
d’électricité.
Avec ses 2 quartiers, le Fort d’Issy et celui des Bords-de-Seine, la ville a réussi son
pari. Ils deviennent ainsi reconnus comme les quartiers à la pointe de la technologie
dans toute la France grâce notamment à leurs bâtiments intelligents qui permettent
de réduire jusqu’à 5 fois moins d’énergie que la moyenne nationale. Ils obtiennent
ainsi le label des Bâtiments Basse Consommation (BBC).
Elle compte étendre cette réussite dans la ZAC Léon Blum près de la Gare du Grand
Paris Express Issy RER avec 2 000 logements et 160 000 m2 de bureaux connectés.
L’objectif ici est d’offrir aux habitants des logements et des services “Feng Shui” avec
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un service de conciergerie, des logements lumineux accompagnés de technologies
numériques et environnementales.
Sur les questions de mobilité, la ville propose également de nombreux nouveaux
services qui rendent l’usage de la voiture traditionnelle quasiment inexistante :
● tramway ;
● partage de vélo et de voiture électrique ;
● partage de parking privé (Be Park) ;
● géolocalisation des bus (ZenBus) ;
● géolocalisation de place de parking disponible (Parkeon) ;
● réduction des embouteillages (Somobility).
Concernant son engagement pour une ville plus durable, Issy les Moulineaux va
beaucoup plus loin et met en place 500 m2 de panneaux Photovoltaïques qui
permettent de produire de l’énergie et de la répartir en fonction des pics de
consommation ou encore en la redistribuant pour l’usage des voitures électriques ou
les capteurs des lampadaires. Elle propose également des bornes envoyant
directement les déchets dans des tuyaux souterrains.
# Montpellier - 3ème position
Depuis plusieurs années, Montpellier travaille en étroite collaboration avec IBM et
lance une plateforme de Cloud, Intelligent Operations Center, qui a pour but de
collecter un grand nombre de données et de permettre aux élus locaux de travailler
de manière plus étroite avec les partenaires locaux et de mieux gérer l’eau, la
mobilité et les risques.
Disposant désormais d’un grand nombre de données et de l’un des plus gros
incubateurs du pays, Business Innovation Center, Montpellier met fin à sa
collaboration avec IBM, ce qui montre sa capacité à évoluer seule, et ouvre ses
données aux entreprises privées et aux start-ups afin de proposer aux citoyens de
nouveaux services digitaux et mobiles.
Karine TAVEAU
Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017
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Au même titre qu’Issy les Moulineaux, Montpellier est également très investi dans la
mise en place d’écoquartier avec des projets immobiliers connectés. Les quartiers de
La Mantilla et de Port Marianne proposent des solutions écoresponsables autour de
la gestion des déchets, la propreté, les économies d’énergies et d’eau et créent des
immeubles avec des visiophones connectés permettant aux habitants de suivre leur
consommation énergétique. De cette façon, cela permet d’orienter les citoyens vers
la gamification. L’entreprise Idealys en partenariat avec le promoteur Ideom, propose
aux résidents de leur programme immobilier, une plateforme web regroupant plusieurs
services comme “ma mobilité” qui informe sur le trafic des transports en commun en
temps réel ou encore “Mon immeuble” qui permet de signaler tout dysfonctionnement
au sein de la résidence.
Enfin, en 2018 devrait voir le jour d’un nouveau quartier : “Eureka”, qui permettra aux
seniors de rester plus longtemps chez eux grâce à la solution Senior@Home. Ce
nouveau quartier proposera également un suivi énergétique et une solution de
conciergerie 2.0. Affaire à suivre donc !
# Nantes - 2ème position
La métropole de Nantes s’est très rapidement lancé dans l’open data et décroche sa
2ème place dans le classement des Smart Cities françaises grâce notamment à de
nombreuses applications mobiles. Parmi ces applications, on retrouve Nantes dans
ma poche qui partage en temps réel des informations pratiques concernant les
transports, les
bibliothèques, les cantines,
les restaurants, les salles de
spectacles etc.. Ainsi que
des informations
promotionnelles provenant
des commerces locaux qui
s’ajoutent aux informations
de base. L’application
s’adapte également au profil
prédéfini de l’utilisateur. En
scannant un tag (celui d’un
restaurant par exemple), l’utilisateur peut également opter pour la fonction “j’y vais”
qui lui permettra d’être guidé jusqu’à destination.
L’appli Statiophone permet quant à elle de trouver rapidement un stationnement
libre. L’application géolocalise l’utilisateur et indique en haut-parleur le nombre de
places restantes dans les parkings les plus proches.
Karine TAVEAU
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La métropole de Nantes a également ouvert ses données à l’appli YesWeGreen, qui
permet de géolocaliser des producteurs locaux, les pistes cyclables, en bref toutes
les adresses pour consommer local et vivre Green !
Nantes métropole propose également des solutions pour accompagner les habitants
et les entreprises à contrôler leur consommation d’énergie avec le site CoachCoPro
et le programme Ecoza.
En 2011, elle met en place e-demarches qui lui permet d’être pionnière en France sur
le sujet de la digitalisation des services administratifs. Cette plateforme permet
d’accéder à une quarantaine de services en ligne et sera bientôt disponible sur mobile
et tablette avec une ergonomie repensée.
Elle se lance également dans l’e-démocratie avec Nantesco.fr qui permet à chaque
citoyen de donner son avis sur les projets ou les débats en cours.
Enfin, la métropole de Nantes organise tous les ans le Nantes digital week au mois
de septembre qui a pour vocation de sensibiliser toutes les générations aux
numériques. Au programme de l’année 2017 : Open Data et Habitat, Réalité
Augmentée, Rencontres des Start-up, Hackaton Phygital…
Avec ses nombreuses initiatives et en remplissant 4 des 6 critères : administration,
mode de vie, environnement, mobilité, la ville est en passe d’obtenir le Label Smart
City instauré par le parlement Européen.
Mais elle ne compte pas en rester là, précise Francky Trichet adjoint au Maire. La
métropole de Nantes prévoyant 75 000 habitants de plus d’ici 2030, souhaite
compléter sa palette de services avec 2 nouveaux outils :
● un Datalab Métropolitain qui permettra à tous d’avoir une vue précise et globale sur la
consommation énergétique du territoire de la métropole et de comparer sa
consommation avec ses voisins.
● un réseau de capteurs qui permettra de mesurer la pollution, le taux d’humidité dans
l’air, dans les sols… L’objectif sera d’économiser jusqu’à 30% d’eau en limitant par
exemple l’arrosage des jardins publics.
# Lyon - 1ère position
La première position des Smart Cities françaises revient à la métropole de Lyon !
Pionnière dans le domaine des Smart Gribs, elle se lance dès 2012 dans l’aventure
et réalise des tests en équipant certains de ses habitants de compteurs intelligents
Linky d’Enedis. Néanmoins controversé par des associations telle que 60 millions de
Karine TAVEAU
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consommateurs et les habitants eux-mêmes, le déploiement de ce boitier reste encore
faible.
Pour autant, Lyon poursuit ses efforts dans le domaine des Smart Gribs et crée Hikari
au sein du quartier de la Confluence, le 1er ensemble de bâtiments à énergie
positive en Europe. Ces bâtiments allient à la fois performance énergétique de
l’architecture, énergies renouvelables et fonctionnement en réseau. Par exemple, les
habitants de ce quartier sont équipés de tablette Eco Tab, conçue en partenariat avec
Toshiba, qui permet le suivi de sa consommation en électricité, gaz et eau.
Lyon propose également une solution innovante pour répondre aux exigences des
citoyens concernant la qualité de l’air. Oxygène, construit sur un système de
monitoring urbain, permet aux habitants de connaître le niveau de pollution et de
changer leur comportement par la même occasion.
Hublo, quant à lui permet de superviser l’exploitation de l’eau potable en détectant les
fuites d’eau et limite ainsi les interventions techniques et la consommation d’eau.
La métropole de Lyon a développé OptimodLyon pour les professionnels de la route,
le 1er GPS multimodal qui propose un navigateur du fret urbain ainsi qu’un outil
d’optimisation des tournées de livraison, ce qui permet de connaître en temps réel
l’état du trafic et d’optimiser les trajets.
On la retrouve également sur le sujet de l’exploitation des données, avec le projet
pilote MesInfos. Ce projet a pour vocation de laisser la possibilité aux citoyens de
partager leurs données personnelles afin qu’ils puissent accéder à leurs données
collectées par les entreprises et que celles-ci puissent ensuite permettre une réflexion
ouverte sur les usages et services possibles de ce self data. Enfin, à terme, proposer
de nouveaux services ou de nouvelles applications mobiles aux utilisateurs du pilote
dans un premier temps, et l’ouverture éventuelle à l’ensemble des habitants de la ville.
Pour résumer, Lyon c’est avant tout :
● 1ère ville pour entreprendre (L’express - L’entreprise 2016) ;
● 1ère ville européenne en nouvelle mobilité ;
● 1ère ville Smart gribs ;
● 100% connectée à la Fibre ;
● 103 projets d’expérimentation en cours et à venir ;
● 340 millions investis dans des projets innovants ;
● 289 partenaires du domaine public et privé ;
● 832 jeux de données ouverts ;
● 550 laboratoires dont 1 laboratoire d’excellence Intelligences des mondes urbains ;
● 50 700 emplois dans le numérique & industries créatives.
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1.3.2 Classement des villes les plus innovantes dans le monde
Selon l’article que vous lirez, vous trouverez des
classements bien différents des Smart Cities dans
les quatre coins du globe. San Francisco, Londres,
Barcelone, Séoul, Singapour, Paris, New-York, en
passant par Rio ou encore Hong Kong… Chacune
de ces mégalopoles regorgent d’innovations et de
projets “Smart”. Cependant, le journal Le Monde et
BNP Paribas ont récemment décerné différents prix
par thématiques, ce qui va donc nous permettre
d’avoir une vue plus objective. Pour la remise de ces
prix, le jury se composait de 17 experts urbanistes,
sociologues, journalistes, spécialistes de
l’innovation et des villes et a été rendu officiel à
Singapour, le 2 juin 2017.
Concernant le prix de la mobilité, de nombreux projets ont été remarqué comme
celui de “Surtrac Intelligent traffic” déployé aux Etats-Unis à Pittsburgh qui consiste à
réguler le trafic par le biais d’une Intelligence Artificielle qui produit des données
prédictives et qui permet ainsi que réguler le trafic et de le réduire en moyenne de
25%. Mais le prix revient à la ville de Singapour qui propose une solution de
transports en commun basée sur des voitures autonomes à propulsion électrique,
solution totalement innovante !
Si nous passons ensuite au domaine de l’énergie, le prix revient au projet de la ville
de Grenoble ! Proposant une solution innovante de stockage hybride d’énergie, cette
solution permet de stocker sous forme d’hydrogène, l’électricité produite localement
et de la restituer. Cette solution étant une 1ère mondiale, cela lui avait déjà permis de
remporter le prix européen Le Monde dans cette catégorie. Les autres villes
remarquables sur le sujet sont, Lausanne (Suisse) et Singapour qui arrivent ex aequo.
Lausanne créé MEU project qui permet de visualiser la consommation énergétique de
tout une ville, par quartier ou par habitant. Singapour, elle, propose une application
visant à réduire de 40% la facture des utilisateurs grâce à un système de régulation
en temps réel et de stockage de l’énergie.
Enfin, le projet de la start-up Jugnoo en Inde remporte le prix de l’innovation
urbaine. La start-up propose une application mettant en relation les cyclopousses et
les clients dans 40 villes indiennes. Se font aussi récompenser les villes de Pittsburgh
et Lyon. Pittsburgh pour ses camions poubelles disposant de caméras embarquées
permettant ainsi de détecter la moindre imperfection des routes. Lyon, pour son projet
Living Lab Confluence qui comme vu précédemment permet d’enregistrer en temps
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réel le Co2, la température, l’éclairage afin de mieux réguler la consommation
énergétique des habitations de ce quartier.
La distribution de ces prix nous permet d’avoir un 1er ressenti des villes les plus
avancées dans les Smart Cities. Néanmoins certaines villes reconnues pour leur
avancée ne figurent pas dans la remise de ces prix. Alors après le recensement de
toutes les innovations, voici selon moi, les villes les plus Smart :
# Rio - 5ème position
Après avoir accueilli la coupe du monde de Football, les JO d’été 2016 et souhaitant
se défaire de son image d’insécurité et d’engorgement, Rio parie sur les nouvelles
technologies. Pour cela, elle met en place :
● Un centre des opérations de la ville (Le Cor) où des alertes et des images de
vidéosurveillance apparaissent sur une centaine d’écrans permettant de détecter
embouteillages, accidents, inondations…Pour cela, la ville se dote de plus de 900
caméras et utilise l’application Waze pour que chaque incident puisse être donné par
les utilisateurs de l’appli ;
● Un centre intégré de commandement sur le même modèle que le Cor, permettant ici
de gérer la sécurité des citoyens ;
● Un drone pour assister la police militaire dans les quartiers difficiles ;
● Des mini caméras embarquées sur les uniformes de la police pacificatrice ;
● Des réseaux sociaux pour alerter, impliquer et interagir avec les citoyens ;
● Des QR codes géants sur les trottoirs permettant aux touristes de connaître les
activités aux alentours.
# San Francisco - 4ème position
Capitale de la Silicon Valley et pourtant en retard sur le mise à disposition de l’internet
haut débit. Pour pallier à cela, elle s’engage dans la mise en place de la fibre optique
à l’échelle de la ville. Elle nomme dès 2012 un Chief Innovation Officer et est une des
premières villes à ouvrir ses données afin qu’elles soient accessibles à tous et
gratuitement. L’idée ici est de permettre aux entreprises et startups de construire de
nouveaux produits et services. Ce modèle d’ouverture des données s’est avéré très
efficace et populaire en se répandant à l’échelle du comté et dans le secteur de la
santé et des services sociaux.
San Francisco se fixe des objectifs très ambitieux tels que zéro carbone et zéro déchet
à horizon 2020. Pour répondre à son 1er objectif, elle reçoit le soutien du Département
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du Transports du gouvernement Fédéral des Etats-Unis qui lui verse 11 millions de
dollars. Ce financement lui permet d’ouvrir 6 projets dans le but de décongestionner
la circulation routière et fluidifier les transports. Ainsi, ces projets prévoient :
● la mise en place de couloirs connectés pour les
transports en commun et le co-voiturage ;
● des espaces de trottoirs réservés pour les arrêts
du co-voiturage ;
● des feux rouges intelligents pour fluidifier la
circulation ;
● des pistes cyclables et des trottoirs plus larges
ainsi que la mise en place de baromètres qui
permettent de compiler les données sur le nombre
de cyclistes et à sensibiliser les citadins à ce
moyen de transport ;
● un péage électronique connecté avec une
tarification adaptée à la congestion routière sur
Treasure Island ;
● des essais de navettes autonomes pour les déplacements s’effectuant sur Treasure
Island.
Pour proposer des transports plus efficaces, San Francisco lance l’un de ses projets
phares : “SFPark” qui vise à optimiser le stationnement dans la ville en modulant
dynamiquement son prix. Pour cela, elle équipe sa ville de nombreux capteurs qui
évaluent l’occupation en comptabilisant les voitures garées. La modification des prix
permet d’optimiser le stationnement sur certaines zones géographiques de la ville. Ce
programme permet notamment de réduire de 30% les émissions de gaz à effet de
serre.
Des projets sont encore en cours d’évaluation comme la mise en place d’une appli
mobile de paiement de transport multimodal et le programme SFgo qui permettrait de
surveiller et de gérer intelligemment les flux de circulation dans la baie.
Sa particularité géographique, à la fois petite et dense, en fait donc un endroit propice
à l’innovation et l’expérimentation dans le domaine des transports.
Concernant son objectif zéro déchet, là encore San Francisco prend des décisions
drastiques et innovantes. Pour cela, elle interdit les sacs en plastique dans toute la
ville depuis 2008. Elle instaure le tri obligatoire avec “The Fantastic Three” qui
correspondent à trois poubelles de couleur différente : noir pour l’élimination des
déchets, bleu pour le recyclage et vert pour le compostage. De ces fortes initiatives,
la ville est reconnue comme leader dans la gestion des déchets et permet de créer en
parallèle de nombreux emplois dans ce secteur. Elle s’engage également pour que
les services municipaux passent à l’électricité 100% renouvelable, et pour que
l’installation des panneaux solaires photovoltaïques soit davantage répandu.
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Les idées novatrices s’étendent à toutes les dimensions de la ville intelligente de San
Francisco. Qu’il s’agisse du partage des données, de stratégies écologiques ou
d’innovation technologiques, toutes permettent d’ouvrir la voie vers une ville où il fait
bon vivre et où les opportunités sont en plein essor.
# Londres - 3ème position
Londres devra faire face dans les 10
prochaines années à une augmentation de sa
population de 1 million de citoyens
supplémentaires. C’est donc tout
naturellement que la ville s’est concentrée sur
les problématiques liées à la congestion de la
ville. Par conséquent, elle s’est attaquée aux
problèmes liés au stationnement, a lancé des
chantiers dans la construction de nouvelles
routes, a investi dans les transports en
commun ainsi que dans les technologies de circulation intelligente. Elle est ainsi
reconnue leader des transports, et des infrastructures dans le monde entier.
Elle propose par exemple des petits véhicules
autonomes “Heathrow Pod” permettant
d’acheminer les touristes de leur hôtel à l’aéroport
permettant de réduire ainsi près de 100 tonnes de
dioxyde de carbone par an.
Le projet Innovate18 est l’un des plus grands
projets ferroviaires du Royaume-Unis de ces
dernières années. Il permettra de transporter 1,5
millions de voyageurs en 45 minutes vers les plus grands centres d’affaire de Londres.
Des travaux sont en cours pour creuser plus de 26 miles de tunnels souterrains. En
2018, les passagers pourront ainsi bénéficier de 10 stations de métro
supplémentaires.
En dehors des transports, la ville sur la Tamise, instaure l’ouverture des données avec
le London Datastore, une plateforme de données gratuites en accès libre. Ce qui
permet de connecter chaque citoyen à chaque événement qui se passe dans la ville.
Chacun peut ainsi consulter le taux de criminalité ou encore l’évolution des prix de
l’immobilier. Ce partage de données permet aussi de gérer les opérations et les plans
quotidiens de la ville. Depuis son lancement, près de 450 applications mobiles ont été
développées. Un forum de discussion a également été mis en place permettant ainsi
de favoriser les échanges d’idées autour de la ville intelligente. DataStore a reçu en
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2015 le prix Open Data Institute (ODI) pour avoir
été le leader dans la création des données
gouvernementales ouvertes à tous.
La ville travaille enfin à améliorer la qualité de
l’air et la pollution. Elle est donc actuellement en
train de tester des véhicules électriques à zéro
émission de gaz à effet de serre pour
l’acheminement des colis. Le test réalisé a
permis de livrer 2 millions de livraisons et de
réduire de 71% les Ges et de 62% le CO2 par rapport aux véhicules traditionnels. La
ville va également être équipée de 28 000 lampadaires intelligents qui permettront de
recharger les véhicules électriques, d’offrir une connexion wifi, ou encore d’obtenir des
informations locales
L’historique en termes d’innovation et de technologie de la ville de Londres lui permet
de se dessiner un avenir robuste, flexible et intelligent pour les années à venir.
# Barcelone - 2ème position
Barcelone accueille chaque année le Smart City World Congress et le Mobile World
Congress et cela n’est pas un hasard. Très active sur le déploiement d’une ville
intelligente, elle regorge d’initiatives dont les principaux objectifs sont de permettre à
la ville de devenir auto-suffisante et de générer zéro carbone. La métropole insuffle
depuis de nombreuses années une dynamique exceptionnelle, persuadée que
l’innovation technologique est un formidable levier de croissance économique et
d’amélioration de la qualité de vie. Sa population constituée à 20% de personnes de
plus de 65 ans, guide dans un premier temps ses premières actions. Ainsi elle propose
l’appli Vincles BCN destinée à réduire l’isolement des 65 ans et plus en leur mettant
à disposition une tablette. Ils pourront alors rester en contact avec leurs proches mais
aussi avec les services sociaux et médicaux. Des feux rouges intelligents fleurissent
également dans la ville pour les véhicules d’urgence. Ils permettent de les géolocaliser
et de faire en sorte que les feux passent au vert dégageant ainsi la circulation. La ville
s’équipe par la même occasion de capteurs pour repérer les places de parking
disponibles et de lampadaires intelligents permettant de détecter le nombre de citadins
et d’adapter la luminosité. Les poubelles sont elles aussi devenues intelligentes
indiquant leur taux de remplissage et évitant de la sorte des déplacements inutiles.
Avec la mise en place de toute cette brochette d’innovations, la ville catalane réalise
de nombreuses économies tant financièrement qu’énergétiquement.
La ville fonctionne avec l’open data qui permet à chacun d’accéder aux données. Elle
complète son offre, en proposant l’appli MobileID qui permet le même accès mais
depuis un support mobile. Les catalans peuvent ainsi réclamer des documents
administratifs ou prendre rendez-vous avec le personnel de la mairie.
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Améliorer la qualité de vie et la qualité de l’air sont aussi des priorités pour la ville de
Barcelone. Pour cela, elle initie le concept de superblock qui vise à rendre certains
quartiers aux piétons. Il s’agit de quadriller la ville par des zones de 9 blocs qui sont
ensuite interdits aux véhicules. Cela permet
de réduire les nuisances sonores mais
aussi de réduire la pollution.
Barcelone arrive à se hisser aussi haut
dans le classement grâce notamment à une
continuité politique. Peu importe les partis
au pouvoir, le développement de la Smart
City reste une priorité pour la ville. Des
alliances politiques entre partis et entre le
secteur privé et public se mettent en place
permettant d’éviter que les initiatives en
cours ne s’arrêtent.
# Singapour - 1ère position
Singapour se hisse de près sur le podium, pour certains il s’agit même de la ville la
plus intelligente au monde. Mais regardons de plus près, comment cette mégalopole
s’est hissée aussi haut dans le classement.
Tout d’abord, par une très forte volonté politique en lançant dès 2014, un programme
Smart Nation et équipe sa ville de nombreuses innovations :
● des capteurs et des caméras répartis sur l’ensemble de la ville ;
● une connexion Internet en très haut débit pour la quasi-totalité des foyers ;
● une amélioration continue de la digitalisation des services administratifs ;
● la gratuité des transports en commun pour les usagers les utilisant avant 7h45 et une
tarification des péages variable en fonction de la circulation ;
● des parking intelligents et des voitures autonomes ;
● des véhicules électriques partagés ;
● des données transmises aux citoyens sur
leur façon de consommer l’énergie en les
comparant à leur voisinage ;
● des super arbres artificiels et multifonctions
mesurant 18 à 50 mètres de haut qui
permettent de collecter l’eau de pluie, de
récupérer l’énergie solaire et de la réutiliser
pour l’éclairage, de cultiver des plantes
comme des orchidées, ou encore d’animer
la nuit venue, un magnifique spectacle de
sons et de lumières ;
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● un complexe qui accueille les entreprises respectueuses de l'environnement ou qui
travaillent pour l’améliorer : “Le cleantech park” ;
● des couloirs aériens dédiés à la circulation de drones.
Singapour, la cité-Etat, a beaucoup évolué ces dernières années et les mentalités ont
suivi. Les décisions se prennent vite, les lenteurs administratives quasiment
inexistantes, les législateurs sont mis très tôt dans la boucle des projets et réalisent
parfois eux-mêmes les études de faisabilité. S’adapter très vite aux nouvelles
technologies est donc sans aucun doute la clé de la réussite de cette Smart City.
Singapour est aussi classée deuxième économie la plus compétitive par le Forum
Économique Mondial pour la cinquième année consécutive
1.4 Quel Business model pour les Smart Cities ?
1.4.1 Le citoyen au cœur de la stratégie des Smart Cities
Selon certaines personnes amenées à critiquer l’émergence des Smart Cities, celles-
ci reposeraient uniquement sur l’apparition de nouveaux outils digitaux et non sur les
citoyens. Pour eux, c’est la multiplication des capteurs et autres services digitaux telles
que les applications mobiles qui qualifient une ville “intelligente”. Ainsi que le
développement d’un réseau de communication ou d’objets connectés plus ou moins
important permettant de répondre aux souhaits des services publics de collecter de la
donnée si possible en temps réel.
Cependant le business model d’une Smart City ne peut reposer que sur le
déploiement d’outils numériques. Ils ne sont effectivement que des outils. Après
plusieurs années d’observation de ces villes intelligentes, la plupart des personnes
intéressées sur le sujet, convergent dans le même sens pour dire que le principal
moteur de la ville intelligente est le citoyen. En effet, c’est bien parce que les citoyens
sont quotidiennement connectés que la ville le devient à son tour. Les villes où
l’intelligence s’est développée est uniquement le fruit de l’union des intelligences des
individus. Je m’explique : en commençant à mettre en commun leur savoir-faire par le
biais des technologies, c’est bien les citoyens qui créent la mouvance d’une ville plus
intelligente pour le bien de tous. L’exemple des AMAP en est un bon exemple. La mise
en place de nouveaux services digitaux par les collectivités dépend donc de
l’appropriation de ceux-ci par le “Smart Citoyen”. En effet, la ville aura beau innover
et proposer de nouveaux outils digitaux mais s’ils ne requièrent aucun intérêt, aucun
bénéfice pour le citoyen, alors il n’y aura aucun retour sur investissement et la ville ne
sera pas considérée comme plus “Smart” par les principaux intéressés.
L’élément que doivent prendre en compte les collectivités c’est qu’aujourd’hui le
citoyen est de plus en plus informé. Il peut faire entendre son opinion et participer
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s’il le souhaite aux débats en cours, tout ceci grâce à l’essor des réseaux sociaux, des
applis, des sites Internet… Il est devenu en quelques années un consommateur
exigeant. Nous l’avons bien remarqué dans le cadre de notre consommation
personnelle où les marketeurs se sont pliés à nos exigences en nous proposant
toujours plus de produits personnalisés, des services après-vente à tout heure du jour
ou de la nuit… Mais l’appropriation des outils numériques a changé une nouvelle fois
la donne. Le consommateur est désormais devenu consom’acteur et n’hésite plus à
donner son avis, partager la satisfaction d’un service rendu ou non, à inciter également
son entourage à mieux consommer (français, bio, sans perturbateur endocrinien…).
Il ne s’agissait donc qu’une question de temps pour que cela s’imprègne également
en dehors de notre sphère privée. Le citoyen exige désormais transparence et confort.
De la même façon qu’il souhaite consommer bon et sain au juste prix, il souhaite
également jouir d’une meilleure qualité de vie pour des services publics ou privés qu’il
paie au travers d’impôts, de factures de gaz, d’eau, d’électricité, ou encore
d’abonnement de transport en commun ou de forfait Internet. Tout simplement aussi
parce que la continuité des usages technologiques semble une évidence au 21ème
siècle. Comment faire accepter à un citoyen 4h d’attente pour déposer un dossier
administratif alors qu’il aurait pu l’envoyer par mail ou encore attendre plus d’1h son
train sans avoir aucune information ? Le citoyen consommateur est bel et bien là et
est devenu exigeant et impatient. Aux institutions de s’adapter. Elles n’ont pas le choix.
Au même titre que les grandes entreprises, les institutions doivent prendre le virage
du numérique en modifiant intégralement leur organisation actuelle.
En plus de proposer de nouveaux services, les collectivités devront également rendre
des comptes aux citoyens. En effet, il ne s’agit plus uniquement de proposer un service
mais d’informer sur son efficacité, son rendement etc… Qui aujourd’hui accepterait de
la part de sa commune la mise en place d’un nouveau service sans avoir d’information
sur son utilité ? Participer au financement oui, mais pour que celui-ci soit efficace ! Les
attentes du citoyen ont donc également changé de ce côté-là.
Pour les collectivités, il ne s’agira pas de créer des gadgets ou de simples services
numériques ayant pour unique vocation d’améliorer son image mais de créer des
services à vraie valeur ajoutée et qui n’existaient pas auparavant. Les nouvelles
technologies permettent de répondre à ces nouveaux besoins, ces nouvelles attentes
mais au-delà d’y répondre, elles peuvent également en créer.
Placer le citoyen au cœur de la réflexion est donc la stratégie centrale que doivent
adopter les collectivités dans la mise en place de leur business model.
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1.4.2 Les entreprises & start-up accélérateurs de la ville de demain
La Smart City étant un marché en pleine expansion, de nouveaux acteurs
apparaissent dès la phase de conception de projets urbains.
En effet, les perspectives de développement dans les villes, que ce soit à l’échelle
nationale ou mondiale, dans une logique de rénovation ou de création de nouveaux
quartiers, sont amenées dans les prochaines années à se transformer radicalement.
Les entreprises (PME, grandes entreprises traditionnelles, start-up) ont très vite
compris l’opportunité gigantesque qu’offre les Smart Cities. Il s’agit en effet d’un
nouveau marché pour lequel tout est à imaginer et à construire. Cependant, selon la
typologie des entreprises, les enjeux en seront différents. Les collectivités devront
elles s’associer avec chacune d’entre-elles ? Quel rôle leur attribuer dans la création
d’une Smart City ? Quelles conséquences sur le citoyen ?
Tout d’abord, essayons de catégoriser les entreprises selon leur domaine d’expertise.
Parmi les entreprises présentes sur le marché de la Smart City, nous pouvons
identifier 5 types d’acteurs :
● Les grands équipementiers (Siemens, Schneider Electric, Alstom…) ;
● Les spécialistes IT (IBM, Cisco, Oracle, Google…) ;
● Les opérateurs de télécommunication (Orange, SFR, Bouygues…) ;
● Les fournisseurs d’intérêt général (Veolia, La poste, GDF, E-On…) ;
● Les Start-up, les innovateurs, entrepreneurs spécialistes de la ville intelligente (Living
Plan IT, Onzo, Grid Net…).
Parmi ces entreprises, certains se positionnent comme des acteurs incontournables
de la Smart City. Il s’agit notamment d’entreprises produisant, distribuant ou
fournissant la “matière première” (eau, électricité, gaz, réseau de communication, ...).
Il s’agit donc d’entreprises telles que EDF, Enedis, GRDF, Engie, Orange.
D’autres entreprises se positionnent quant à elles comme des acteurs proposant des
solutions à toutes entreprises souhaitant se positionner sur le marché de l’IoT et des
Smart Cities. Ces entreprises généralement proposent des solutions de Web Services
(Cloud, Data Center, infrastructures SI, outils de pilotage de données etc..). Il s’agit
d’entreprises telles que Amazon, Salesforce, Microsoft, SFR, Orange...
Enfin, certaines entreprises se présentent comme celles qui donneront l’impulsion aux
Smart Cities. Par exemple en aménagement tout simplement les heures d’ouvertures
des bureaux, des boutiques, des espaces de coworking, des solutions de covoiturage
etc. En effet, la Smart City ne serait pas envisageable si nos habitudes restaient les
Smart City : Comment séduire et fidéliser les citoyens à l'ère numérique ?
Smart City : Comment séduire et fidéliser les citoyens à l'ère numérique ?
Smart City : Comment séduire et fidéliser les citoyens à l'ère numérique ?
Smart City : Comment séduire et fidéliser les citoyens à l'ère numérique ?
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  • 1. INSTITUT LÉONARD DE VINCI 12 Avenue Léonard de Vinci 92400 Courbevoie COUP DE FOUDRE A SMART CITY : Comment séduire et fidéliser les citoyens à l’ère numérique ? Thèse professionnelle 31/11/2017 KARINE TAVEAU
  • 2. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 1/118 REMERCIEMENTS Tout d’abord, je tiens à remercier particulièrement Alexandre Stopnicki, Directeur pédagogique du MBA MCI à L’Institut Léonard de Vinci, pour son écoute et son suivi tout au long de ma thèse professionnelle. Ainsi qu’à Christophe Dané, Diane Pedro et l’ensemble du corps professoral pour la qualité de leur enseignement et leur accompagnement. Cette année de formation m’a permis de compléter mes connaissances sur l’ensemble des volets du marketing digital et d’en découvrir de nouveaux aspects comme l’IA, la robotique ou encore les chatbots. Merci à l’ensemble de la promotion 2017 pour leur bienveillance et les amitiés qui se sont nouées. L'entraide, la cohésion, et la sincérité des échanges ont été vraiment à l’honneur et pour tout cela, encore un grand merci à vous tous. Merci également à mon entreprise AG2R LA MONDIALE, qui m’a permis de réaliser cette formation sans que cela ne pose de problème. Merci pour leur compréhension et leur financement. Merci à mes collègues pour avoir supporté la charge de travail supplémentaire pendant cette année particulièrement morcelée. Enfin, merci à tous les professionnels que j’ai pu rencontrer et interroger lors des diverses conférences, salons et manifestations qui m’ont permis de nourrir mes réflexions autour de la Smart City. Merci à moi-même pour avoir eu la force et la volonté de revenir sur les bancs de l’école.
  • 3. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 2/118 TABLE DES MATIÈRES REMERCIEMENTS 1 TABLE DES MATIÈRES 2 RÉSUMÉ ET NUAGE DE TAGS (FR) 4 RECOMMANDATIONS SYNTHÉTISÉES 6 INTRODUCTION 9 Partie 1 : La genèse des Smart Cities, un monde en pleine mutation & l’adoption de nouveaux usages 11 1.1 Origines, définition, secteurs d’intervention 11 1.1.1 Origines, comment est né le concept de Smart City ? 11 1.1.2 Qu’est-ce qu’une Smart city, quels sont les critères pour y répondre ? 12 1.1.3 Quels sont les domaines d’intervention des Smart Cities ? 13 1.1.4 Pourquoi une accélération des Smart Cities ces dernières années ? 19 1.2 Les facteurs conjoncturels qui ont donnés le jour aux Smart Cities 20 1.2.1 Le facteur démographique - BE HUMAN - 20 1.2.2 Le facteur sociologique - BE CONNECTED - 22 1.2.3 Le facteur climatique - BE GREENFULL - 23 1.2.4 Le facteur économique - BE SMART - 26 1.3 Tour d’horizon des Smart Cities en France et dans le monde 28 1.3.1 Classement des villes les plus innovantes en France 28 1.3.2 Classement des villes les plus innovantes dans le monde 34 1.4 Quel Business model pour les Smart Cities ? 40 1.4.1 Le citoyen au cœur de la stratégie des Smart Cities 40 1.4.2 Les entreprises & start-up accélérateurs de la ville de demain 42 1.4.3 Quels rôles pour les GAFAM ? 49 1.4.4 La viabilité du modèle économique basé sur la collecte de la donnée 55 1.5 Les grands défis à relever de la Smart City 57 1.5.1 Se conformer aux directives juridiques et réglementaires 57 1.5.2 Réussir la transformation digitale du secteur public 62 1.5.3 Mieux connecter les territoires entre eux 67 1.5.4 Devenir une Green Smart Cities 69 Partie 2 : Déploiement d’une stratégie d’acquisition & de fidélisation au cœur de la Smart City 74
  • 4. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 3/118 2.1 La notion d’attractivité 74 2.1.1 Origine et définition de l’attractivité d’un territoire 74 2.1.2 Comment mesurer l’attractivité d’une ville ? 75 2.1.3 Quels sont les principaux secteurs rendant une ville attractive ? 76 2.2 L’innovation digitale : moteur de la stratégie des Smart Cities 77 2.2.1 Tourisme - Culture & Patrimoine 77 2.2.2 L’emploi 79 2.2.3 La qualité de vie 82 2.2.4 Mobilité 3.0 85 2.3 L’UX de la Smart City 89 2.3.1 De la Smart Home à la Smart City 89 2.3.2 Repenser les infrastructures 91 2.3.3 Adapter l’architecture et le mobilier urbain 94 2.4 La communication digitale 96 2.4.1 Objectifs de notoriété (Faire connaître sa ville) 97 2.4.2 Objectifs d’acquisition (Faire venir de nouveaux habitants et/ou participation d’événements) 100 2.4.3 Objectifs de fidélisation (j’aime ma ville) 101 CONCLUSION 104 BIBLIOGRAPHIE 106 WEBOGRAPHIE 107 ANNEXES 114
  • 5. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 4/118 RÉSUMÉ ET NUAGE DE TAGS (FR) A l’heure actuelle, les collectivités sont confrontées à de nombreuses problématiques : ● le doublement de la population d’ici une trentaine d’année ; ● les pics de pollution de plus en plus fréquents entraînant de nombreux problèmes respiratoires, cancers… ; ● les engagements pris lors de la Cop21 de réduire l’empreinte carbone ; ● la sécurité (attentats, cybersécurité,...) ; ● la volonté des citoyens d’évoluer dans un cadre où y fait bon vivre, dans un environnement plus écologique, durable et responsable ; ● et encore bien d’autres sujets... Face à ces enjeux, les collectivités souhaitent faire évoluer profondément le fonctionnement des villes. Cependant, depuis la crise financière, les budgets des collectivités ne cessent de diminuer. Le digital et les nouvelles technologies apparaissent alors comme des solutions moins onéreuses au développement des villes. C’est ainsi que le concept de villes intelligentes ou Smart Cities émerge au sein des collectivités. Les technologies numériques tels que les objets connectés, les applis mobiles, les bots, en passant par l’Intelligence Artificielle ont un rôle à jouer dans chaque domaine d’intervention des villes : gestion des déchets, transports, sécurité… Les citoyens ayant déjà adopté toutes ces technologies dans leur quotidien, par l’usage des objets connectés permettant par exemple le contrôle de la consommation énergétique, transforme alors une simple maison en Smart Home. La continuité des usages des nouvelles technologies entre vie privée et espace de vie publique apparaît alors aux yeux des citoyens comme une suite logique et attendent donc ces révolutions numériques au sein de leur ville. Tout au long de cet écrit, nous allons donc essayer de comprendre comment les villes peuvent s’organiser afin de revoir leur ancien modèle et comment elles pourront le réinventer en utilisant des solutions digitales. Pour cela, nous allons étudier pourquoi il est utile de tendre vers un modèle Smart City. Quels en sont les principaux domaines d’intervention, les objectifs, les freins et les boosters.
  • 6. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 5/118 RÉSUMÉ ET NUAGE DE TAGS (EN) At present, cities face many problems : ● the doubling of the population in the next 30 years ; ● the peaks of pollution more and more frequent causing many respiratory problems, cancers, … ; ● the commitments made at COP21 to reduce the carbon footprint ; ● security (attacks, cybersecurity, ...) ; ● the will of citizens to evolve in a context where life is good, in a greener, sustainable and responsible environment ; ● and many more topics … Faced with these challenges, the cities want to make a profound change in the way cities function. However, since the financial crisis, community budgets have been falling steadily. Digital and new technologies are emerging as less expensive solutions to the development of cities. This is how the concept of Smart Cities emerges within communities. Digital technologies such as connected objects, mobile apps, bots and Artificial Intelligence have a role to play in every area of intervention of cities : waste management, transport, security … Citizens who have already adopted all these technologies in their daily lives, through the use of connected objects allowing for example the control of energy consumption, transforms a simple house into a Smart Home. The continuity of uses of new technologies between private life and public space appears then in the eyes of the citizens as a logical continuation and therefore await these digital revolutions within their city. Throughout this writing, we will try to understand how cities can organize to review their old model and how they can reinvent it using digital solutions. For that, we will study why it is useful to tend towards a Smart City model. What are the main areas of intervention, objectives, brakes and boosters.
  • 7. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 6/118 RECOMMANDATIONS SYNTHÉTISÉES Après avoir analysé plusieurs grandes villes internationales intelligentes où les efforts d’innovations ont émergé, voici la liste des recommandations à adopter pour séduire et fidéliser les citoyens à l’ère numérique. Tout d’abord, Il n’y a pas vraiment de consensus sur la façon de définir une ville intelligente. Cependant la plupart des explications précisent que l’utilisation de la technologie de l’information et des objets connectés permettent d’améliorer la gestion des villes ainsi que la qualité de vie des habitants. Mais cette vision peut paraître abstraite et en partie subjective car la ville intelligente est en réalité bien plus complexe que la mise en place de capteurs. Pour que ce projet ambitieux corresponde aux attentes des citoyens, voici 6 principales recommandations : 1- Commencer par la mise en place d’un plan réaliste Il s’agit dans un premier temps de disposer d’un plan de transformation solide et réaliste. S’il y a des leçons que nous pouvons tirer, c’est que ces efforts de transformation sont plus faciles à aborder qu’à réaliser concrètement. La véritable transformation numérique des collectivités passe tout d’abord par la désignation d’un leader ainsi que de vraies compétences solides en digital que ce soit dans le choix des technologies à mettre en place ou dans la stratégie de communication à déployer. 2- Permettre une expérimentation poussée A l’image de la ville de Singapour, classée régulièrement en 1ère position des Smart Cities, la ville pour devenir intelligente devra permettre l’expérimentation à plus ou moins grande échelle. Singapour est en effet l’une des premières à expérimenter les taxis autonomes, et est pionnière dans le domaine de l’e-gouvernement. C’est l’un des meilleurs exemples sur la planète en tant que laboratoire d’innovation. Elle devra néanmoins travailler sur la relation de confiance avec ses citoyens qui est un point primordial pour le succès du développement de la Smart City. 3- Obtenir des données intelligentes La ville n’est pas intelligente parce qu’elle utilise la technologie mais parce qu’elle améliore la qualité de vie des habitants. A partir de ce constat, l’objectif sera de
  • 8. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 7/118 permettre à chacun de passer son temps de la manière la plus efficace et efficiente possible. Ainsi des parkings intelligents voient le jour, des systèmes intelligents de contrôle de trafic, etc... L’ensemble des données récoltées doivent permettre avant toute chose d’offrir une expérience intelligente de la ville. A Las Vegas, les travaux ont débutés dans un premier temps à l’échelle d’un quartier “Le district de l’innovation” et à partir de là, ils ont analysé les données des expériences entreprises et décidé ou non de les exploiter à plus grande échelle. Il s’agit surtout de savoir comment utiliser les données pour créer par la suite de véritable changements. 4- Etre créatif en repensant les transports Voiture, vélo, tramway, bus, auto en libre-service… La solution pour qu’une ville séduit et fidélise ses habitants est avant toute chose de privilégier une stratégie de transport multimodal. Pour aller d’un point A à un point B, il s’agit d’adapter le transport individuel et collectif afin que les citadins puissent les utiliser de manière successive. Pour cela, il convient de rationaliser l’offre de transport pour la rendre fluide, accessible, pratique et rapide. Pour que le transport multimodal fonctionne et soit adopté, il faudra que les collectivités placent l’usager au cœur des préoccupations et lui permettent d’anticiper son trajet, en tenant compte des critères de rapidité et de confort. 5- Renforcer la sécurité numérique La sécurité est une préoccupation répandue pour de nombreux projets de villes intelligentes. Cependant, un sondage réalisé en 2016 par Dimensional Research a révélé que plus de la moitié, soit 55% des 203 professionnels de l’informatique interrogés, estiment que leurs villes n’est pas suffisamment axée sur la sécurité numérique. L’un des principaux défis pour que la ville intelligente soit adoptée par les citoyens est donc la mise en place d’initiatives ambitieuses en termes de sécurité. Concevoir un cadre solide pouvant englober une gamme de nouveaux ou d’anciens dispositifs informatiques ainsi qu’un large réseau d’experts. Les technologies évoluant sans cesse, les villes devront également se pencher sur l’information et l’éducation en matière de cybersécurité auprès de ses habitants. 6- Compléter les initiatives de ville intelligente par la Low Tech Les villes qui aspirent à devenir intelligentes courent le risque d’être axées essentiellement sur la technologie et perdent de vue les initiatives prometteuses qui
  • 9. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 8/118 ne nécessitent ni de capteurs ou tout autre gadget technologique. Barcelone, l’une des principales villes intelligentes d’Europe, offre un exemple de ville utilisant un mélange d’initiatives de haute et basse technologie. Après avoir mis en place des capteurs mesurant la qualité de l’air, la ville a pu conclure que la principale cause de pollution provenait des véhicules à moteur. La ville a alors décidé de lancer une initiative Low Tech pour réduire le niveau de pollution : “les superblocks”. Il s’agit de revoir l’architecture et de quadriller la ville par des ensembles carrés de bâtiments interdisant la circulation aux voitures.
  • 10. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 9/118 INTRODUCTION A l’ère numérique, tous nos modèles, nos usages, nos façons de penser, de vivre et d’imaginer notre futur sont complètement bouleversés. Il s’agit de repenser, d’écrire une nouvelle histoire que ce que nous imaginions jusqu’à présent. Entre la Révolution française et la première révolution industrielle, il s’est passé 50 ans pour que la période des Lumières voit le jour. Pourquoi alors nous faudrait-il plus de temps pour qu’une nouvelle révolution industrielle au travers des nouvelles technologies fasse à son tour son apparition ? Faisant face à de nos nombreuses problématiques avec des contraintes budgétaires de plus en plus importantes, des villes nouvelles émergent et le phénomène des Smart Cities se répand aujourd’hui à l’échelle mondiale. Aux quatre coins du monde, les projets se multiplient pour fluidifier et rendre davantage efficace les transports, économiser les énergies, revoir les systèmes de démocratie et de communication locale. En bref, les innovations et les expérimentations fourmillent de toute part et vont permettre ainsi un tournant majeur pour les villes dans les prochaines décennies à venir. La Smart City par l’usage des nouvelles technologies, va donc révolutionner la gestion des villes, la place de ses habitants, mais aussi redessiner les frontières d’un territoire, modifier l’ordre politique entre les villes, les régions, et l’Etat. Il s’agit d’une mutation beaucoup plus profonde que la simple apparition des nouvelles technologies dans nos villes. La Smart City permet ainsi de redonner du pouvoir au citoyen, de rendre davantage visible les métropoles sur la scène politique. Les Smart Cities permettent ainsi davantage d’agilité, de médiatisation. Certains hommes politiques tel que François Baroin croient ainsi davantage aux problématiques des territoires et à leurs essors qu’à la possibilité de faire évoluer les lignes à l’échelle d’un pays entier. Ainsi, il est réélu le 22 novembre dernier à la tête de l’Association des Maires de France (AMF). La Smart City n’est donc plus une option mais bien une réalité. En effet, les maires sont aujourd’hui confrontés à des citoyens de plus en plus exigeants, souhaitant bénéficier de services performants et correspondant à l’ère digitale dans laquelle ils vivent mais malheureusement confrontés en parallèle à des coupures budgétaires de l’Etat par la suppression par exemple de la Taxe d’habitation. Les nouvelles technologies font donc offices de solutions pérennes et efficaces permettant de conjuguer économies budgétaires et nouveaux services. Même si cela nécessite des investissements au départ, ils ne seront jamais aussi coûteux que ceux des infrastructures classiques. Et sur le long terme, ils permettront de réaliser des économies importantes en termes de maintenance et de gestion avec des retours sur investissements beaucoup plus rapides. Aussi face aux problématiques climatiques et environnementales, la seule solution pour les villes d’y répondre se trouve également dans la construction d’une ville intelligente. Ici, il ne s’agira pas de miser uniquement sur les nouvelles technologies
  • 11. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 10/118 mais de reconsidérer les croyances sur lesquelles nous nous étions reposées. L'autopartage par exemple nous interroge sur la possession individuelle des choses, L’économie circulaire sur la valorisation des matières premières, les Smart Grids sur l’utilisation d’une énergie plus propre… les exemples sont infinis. La Smart City nous offre donc une multitude de potentialité. L’avenir qui semblait incertain pour une partie de la population semble désormais offrir de nouvelles perspectives. En effet, interrogés pendant leur adolescence, les générations X et Y étaient pessimistes quant à leur avenir, ce qui n’est désormais plus le cas pour la nouvelle génération dite “Z” qui prônent un optimisme à 78% quant à l’accès au logement, et à 75% pour leur avenir professionnel. Mais l’émergence des villes intelligentes se fera aussi et surtout parce que les habitants ont aujourd’hui une relation toute particulière avec leur Smartphone. Devenu un objet indispensable, il nous suit au quotidien dans le cadre de notre mobilité. A la maison pour se réveiller, dans les transports pour optimiser nos trajets, au travail pour rester en contact avec nos proches, gérer les urgences ou encore commander nos déjeuners. Apple affirme que nous déverrouillons notre IPhone entre 80 et 130 fois par jour. Ainsi, c’est bien par la demande non négociable des citoyens de disposer des mêmes types de services dans leur cadre urbain que la Smart City profite d’un avenir tout tracé. Cependant, même si les Smart Cities ont une réelle légitimité grâce à l’ère numérique dans laquelle nous vivons, elles devront tout de même répondre à un certain nombre d’exigence pour conquérir et fidéliser les citoyens. Il ne s’agira pas d’offrir des gadgets numériques mais de répondre à de vraies problématiques quotidiennes auxquelles sont confrontées les citoyens. Il s’agira alors d’identifier en amont leurs besoins et leurs attentes, de trouver ensuite les solutions adéquates à moindre coût, de les mettre en œuvre avec une multitude d’acteurs, de les maintenir dans le temps et enfin de communiquer au bon moment au bon endroit là où se trouvent les citoyens.
  • 12. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 11/118 Partie 1 : La genèse des Smart Cities, un monde en pleine mutation & l’adoption de nouveaux usages 1.1 Origines, définition, secteurs d’intervention 1.1.1 Origines, comment est né le concept de Smart City ? En 2003, la Corée du Sud lance des premiers documents officiels évoquant une stratégie sur la notion d’informatique omniprésente, ayant pour but de développer le pays et de faire évoluer la société. C’est ensuite en 2006 que les “U-Cities” sont concrètement inscrites au programme du gouvernement Sud-Coréen. “U” désignant l’ubiquité des TIC, soit l’omniprésence. Cependant ce nom “U-Cities” n’a pas eu la portée escomptée et les tests des villes Coréennes sur ce modèle se sont vite essoufflés malgré qu’ils aient pu poser l'infrastructure avant les immeubles. La Corée du Sud était quelque peu en avance sur les usages. Seule la ville de Songdo semble être un succès de cette époque. En occident, l’ancien président des Etats-Unis, Bill Clinton, lance un défi au PDG de Cisco en 2005 en lui demandant de réfléchir à l’utilisation des outils technologiques pour rendre les villes plus durables. L’entreprise se lance alors dans la recherche avec un budget de 25 millions de dollars. Cette même année, se déroule le Sommet Mondial des Autorités Locales sur la Société de l’Information à Bilbao où les participants se mettent d’accord sur une stratégie commune d’accès de leurs territoires aux TIC. Contexte d’autant plus favorable qu’en 2008 c’est l’année des 3 points d’inflexion* pour le monde entier selon le chercheur Anthony Townsend : ● la population devient majoritairement urbaine ; ● le passage de l’utilisation des lignes fixes par les lignes hauts débits mobiles ; ● l’utilisation des objets connectés. * Source : Smart Cities: Big Data, Civic Hackers, and the Quest for a New Utopia.
  • 13. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 12/118 IBM investit également le marché en 2008 avec son projet “smarter cities” qui lance définitivement le concept des “Smart cities”. Enfin, l’Europe et la Chine prennent part au sujet à partir de 2010. Et l’Inde seulement en 2014, avec l’arrivée au pouvoir de Narandra Modi qui prévoit de rattraper son retard en la matière en construisant 100 villes intelligentes. 1.1.2 Qu’est-ce qu’une Smart city, quels sont les critères pour y répondre ? Concept émergent et évolutif, la ville intelligente ou “Smart City” recouvre des notions et des réalités très différentes, de la mise en œuvre de projets d’amélioration de systèmes existants, à la création de villes nouvelles, pensée pour faire corps avec notre environnement. Il y a aujourd’hui autant de définitions de la ville intelligente qu’il existe de villes intelligentes. Un portrait se dégage cependant des réponses données par les collectivités. Selon elles, la ville intelligente se caractérise par sa capacité à collecter, traiter et partager l’information disponible pour améliorer les services publics et optimiser les coûts et les dépenses, avant tout énergétique. En mettant les données publiques à disposition des entreprises locales, la ville intelligente doit également être un écosystème connecté, durable et source d’emploi, à la fois vecteur d’attractivité et d’amélioration de la qualité de vie de ses habitants. Enfin, elle doit également être l’interface privilégiée pour toutes les personnes qui y vivent et y travaillent, elle ne doit pas seulement être le point d’accès à l’information et aux services publics, mais également à l’intelligence collective, constituée par les données des habitants, entreprises, universités ou centres de recherche.
  • 14. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 13/118 La ville intelligente est donc un écosystème qui cherche à concilier les questions sociétales, environnementales, culturelles au travers d’une plateforme participative et d’une gestion intelligente des ressources naturelles. Bien que mis à l’ordre du jour dans de nombreuses villes, le concept de ville intelligente reste cependant très peu connu du grand public : Sur un tiers des urbains déclarant en avoir déjà entendu parler, seulement 28% reconnaissent en avoir une définition floue. Soulignons que les personnes affirmant connaître la notion de ville intelligente sont le plus souvent : ● des jeunes de moins de 35 ans (40%) ; ● vivant en région parisienne (45%) et dans une agglomération de plus de 100 000 habitants (37%). Mais quels sont les critères pour qualifier une ville intelligente ? Tout d’abord, la collecte de la donnée doit être au service du citoyen dans un soucis de transparence et ayant un rôle participatif dans la construction de cette nouvelle citée. Ensuite, la mise en place de plusieurs projets Open Data et Big Data. Moteur de la Smart City, l’ouverture des données permet de rendre plus accessible les informations et de prévoir par exemple les embouteillages ou l’arrivée du prochain métro. C’est le cas de l’application City Mapper, dont vous trouverez la présentation sur mon Blog “My Smart City”. Pour les données volumineuses (Big Data), elles proviennent notamment des données issues des utilisateurs eux-mêmes et anonymisées, comme le compostage électronique des titres de transport ou la collecte de données de circulation piétonne par traçage des téléphones portables. Enfin, l'interopérabilité des données. Celles-ci doivent pouvoir être transversales et être exploitées dans un domaine comme dans un autre. Par exemple, les données récoltées dans la ville de Lyon sur la mesure de l’eau potable permettent de renseigner la ville sur les fuites, la consommation actuelle ou encore la qualité de l’eau... 1.1.3 Quels sont les domaines d’intervention des Smart Cities ? Bien sûr tous les secteurs peuvent être impliqués dans un projet aussi ambitieux que celui de la création d’une Smart City (les transports, les loisirs, la gestion des déchets, …). Cependant, à ce jour, 5 grandes priorités sont données par les collectivités : ● les transports & le développement de la mobilité 3.0 ; ● l’énergie ;
  • 15. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 14/118 ● l’e-service & e-administration ; ● la cybersécurité ; ● l’e-économie. Nous allons revenir plus précisément sur ces 5 grands domaines d’intervention mais intéressons-nous tout d’abord aux priorités que donnent les principaux intéressés à la ville de demain, c’est à dire les citoyens. Quelles sont pour eux les principales préoccupations et leurs priorités ? Nous verrons par la suite si celles-ci sont en corrélation avec celles des collectivités ! Pour nous citoyens, et d’après l’étude réalisée par le cabinet d’audit EY en 2015 (anciennement Ernest & Young), les priorités doivent être données sur : ● l’énergie et le développement durable (46%) ; ● l’e-service et e-administration (46%) ; ● les transports et la mobilité(34%) ● la cybersécurité (26%) ● le développement de l’économie (12%); Les citoyens et les collectivités se rejoignent donc sur les priorités à donner aux développements de technologies innovantes en matière d’énergie et d’environnement durable ainsi que sur la mise à disposition d’E-services.
  • 16. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 15/118 Concernant la cybersécurité, un tiers des collectivités estiment que ce domaine n’a pas été suffisamment pris en considération dans les réalisations alors qu’il s’agit pourtant d’un enjeu crucial. Les citoyens n’ont pas réellement conscience des dégâts qu’une cyberattaque pourrait provoquer. Il s’agira alors de mieux communiquer sur les risques encourus. Nous reviendrons également plus en détail sur ce sujet par la suite. Enfin, les citoyens ne semblent pas non plus percevoir les réelles opportunités économiques et les créations d’emplois qu’offre le “smart”. C’est notamment sur ce point que les deux visions doivent réussir à se rapprocher. Revenons maintenant sur les 5 grands domaines d’interventions de la Smart City donnés par les collectivités et arrêtons-nous sur les principaux enjeux de chacun d’entre eux. # Les transports et la mobilité 3.0 Le principal objectif ici et le mot clé principal à retenir est la “décongestion”. Pourquoi ? Tout simplement parce que la population urbaine ne cesse d’augmenter (cf. chapitre facteur Be Human). En effet, en 2050, nous ne serons plus 3,6 mais 6,3 milliards de citadins dans le monde, soit un doublement des urbains en à peine 30 ans selon l’étude Américaine de la firme Navigant Research. Les collectivités ont donc bien pris connaissance de cet enjeu et cet objectif passe donc bien avant la dynamisation des quartiers que pourrait représenter le développement des transports ou encore la réduction des coûts. Pour décongestionner, cela passe donc par la collecte des données qui représente une vraie opportunité pour les collectivités. C’est en récupérant les données de “navigation” des usagers qu’ils vont pouvoir en tirer des enseignements et permettre de fluidifier le réseau et diminuer le temps de transport ainsi que l’empreinte écologique. La ville la plus avancée sur ce domaine revient à Singapour* qui a mis en place la gratuité des transports en commun pour tous les usagers qui se déplacent avant 7h45. * Selon le classement de Juniper Research, lors du Worldwide Smart Cities 2016.
  • 17. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 16/118 En France, des réflexions sont en cours sur le sujet pour offrir des avantages aux personnes pratiquant le covoiturage. Cette “décongestion” des transports passe par un second mot clé à retenir tout au long de cette thèse : “l’intermodalité”. Il s’agit d’offrir aux usagers une plus large palette d’offre de transport et adaptée à leur mode de vie tels que les véhicules autonomes, les vélos électriques, le co-voiturage ou encore le véhicule partagé. Nous reviendrons plus en détail sur ces différents modes de transports qui révolutionneront je l’espère, notre façon de se déplacer. En France, la ville de Saint-Etienne propose des services innovants comme l’accès au wifi dans le tramway, le calcul d’itinéraire multimodal, la géolocalisation, les informations en temps réel depuis l’application mobile Moovizy. # L’énergie Ici les objectifs principaux pour les collectivités sont la maîtrise de la demande en énergie, la mesure de l’efficacité énergétique et l’adoption de nouveaux usages. Le défi climatique de ces dernières années est devenu le principal enjeu des collectivités pour devenir pleinement les acteurs de la transition énergétique en s’appuyant sur des réseaux de plus en plus intelligents. Pour cela, les collectivités travaillent étroitement avec les acteurs de la filière Smart Grib et sont appuyés par de nombreux programmes nationaux comme européens tel que le programme d’Investissement d’Avenir qui aborde les thèmes de la production locale d’énergies renouvelables, le développement de mobilité électrique et des bornes de recharges, ou encore les bâtiments à énergie positive… Au même titre que le volet précédent sur la mobilité 3.0, cela passe par la collecte des données qui permettra de mieux comprendre dans un premier temps les flux d’énergie et de repenser la relation à l’énergie. D’une façon plus globale, cela permettra également au niveau territorial de réévaluer les liens entre territoires ruraux et urbains. Concrètement, c’est sur ce volet que la ville de demain pourra être plus écoresponsable et permettra de développer des écoquartiers, une agriculture urbaine ou encore de créer la biodiversité dans la ville. Toujours en Corée du Sud, la ville de Songdo, pionnière dans le concept de la Smart City, a conçu un système de conduits souterrains qui aspirent les déchets jusqu’à des centres de traitement où ils sont ensuite automatiquement triés, puis recyclés pour fabriquer du carburant. Par conséquent, la ville de Songdo ne dispose ni de bennes, ni de camions à poubelles. Seuls sept employés municipaux sont nécessaires au bon
  • 18. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 17/118 fonctionnement de ce système. La ville abrite également des dizaines de bâtiments certifiés LEED. # Les E-services et E-administration Dans ce domaine, la collecte des données s’effectue simplement par les renseignements transmis par les citoyens. Ils participent à nourrir et fiabiliser les bases de données. L’exploitation de celles-ci permet notamment de donner accès à des services adaptés à leurs attentes, comme par exemple accélérer et simplifier le traitement des dossiers (besoin exprimé à 47% par les citoyens). Quant à l’innovation de service, pour le moment cela ne figure pas dans les priorités des collectivités malgré que de 35% des citoyens y voient un réel enjeu. Pour y répondre, les collaborateurs des administrations doivent se former aux outils numériques. L’un des principaux objectifs est donc que l'administration française, comme n’importe quelle entreprise, réalise également sa transformation digitale. Néanmoins, contrairement aux entreprises du secteur privé, l’élément qui pourrait freiner l’essor du numérique dans ce secteur est la prise de décision au niveau hiérarchique et le mode de fonctionnement traditionnel qui ne permet pas aujourd’hui de réaliser par exemple des A/B Test, des projets numériques sur quelques mois, une prise de décision au niveau d’un expert en toute autonomie sans forcément apporter des chiffres précis au préalable. C’est toute une acculturation au numérique auquel doit faire face l’administration. Le second axe de développement passera également par l’appropriation de ces nouveaux services par les usagers et notamment les personnes âgées ou isolées. Mais sachant que les seniors se digitalisent de plus en plus, ce dernier point ne devrait donc pas être un frein à la création de nouveaux services. Un exemple de réussite dans ce domaine est la ville de Tallin en Estonie. Classée première du “2015 Digital Economy and Society Index” de l’Union Européenne, Tallin a créé un système ouvert et décentralisé permettant de mettre à profit des bases de données pour améliorer les services de son administration. Elle a créé également des services en ligne innovants comme Digidoc (système de stockage et de partage de documents signés électroniquement), E-Residency (logiciel d’identité numérique), E- Tax (gestion des impôts), E-Cabinet (aide à la prise de décision), E-Voting (système de vote à distance), E-Court (dématérialisation des procédures judiciaires). # La Cybersécurité Plus les villes vont se doter de capteurs intelligents, d’objets connectés, d’E-services, de réseaux de télécommunication performants qui permettront tout à chacun de surfer sur Internet, de géolocaliser la pizzeria la plus proche etc. et plus la volumétrie de
  • 19. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 18/118 données à protéger sera importante et nécessaire. Un tiers des collectivités estiment que le risque de cyberattaque n’a pas été suffisamment pris en compte, notamment aux regards de l’augmentation des criminalités au cours de ces 12 derniers mois. C’est pourquoi, l’enjeu des collectivités est aujourd’hui de s’assurer de la solidité de leurs infrastructures et de la bonne gestion des données récoltées. Elles doivent également penser à intégrer les critères de sécurité dès les premières phases de développement de la ville intelligente. Sans cette sécurité, l’essor des Smart Cities semble compromis. Il s’agit donc d’un axe primordial dans la conception de tous nouveaux services afin que les citoyens aient confiance dans les systèmes mis à leur disposition. Condition sans laquelle ni adoption, ni développement rapide des services numériques ne seront possibles. Les risques encourus peuvent paraître évidents mais en voici un rapide aperçu : ● des actes terroristes qui pourraient paralyser une entreprise, un département, une région ou tout un pays avec de graves conséquences financières ; ● des vols, cambriolages ; ● des vols d’identité ; ● des perturbations dans les transports ; ● des manquements d’approvisionnement en énergie, .... C’est une nouvelle fois à Singapour que l’exemple peut être donné. Le gouvernement est en train d’étudier un système qui permettrait de couper l’accès de tous les services informatiques à internet, ce qui limiterait les impacts d’une cyberattaque. # L’E-économie Grâce à l’Open Data, la ville devient un terrain de jeu d’exploration et d’innovations dont les acteurs peuvent être les citoyens, les entreprises, les start-ups, les associations et les potentiels innovateurs et co-constructeurs de ces nouveaux services. De nombreux incubateurs viennent aussi accompagner les grandes entreprises publiques et privées souhaitant développer des relations avec de jeunes pousses dans une logique d’innovation ouverte. Ces initiatives contribuent à faire croître le dynamisme et l’attractivité des villes. Cette transformation numérique de la ville passe donc aussi par la création de nouveaux emplois, comme le besoin naissant de “data analyst”, de “community manager” et pourquoi pas bientôt d’UX designer du paysage urbain. Pensant que ce type de poste soit réservé au secteur privé, ils deviennent cependant de plus en plus indispensables dans un monde en profonde mutation. L’enjeu étant pour les collectivités de répondre de manière opérationnelle aux attentes immédiates des citoyens, que l’on pourra aussi bientôt nommé des E-citoyens ou encore des consommateurs de la ville.
  • 20. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 19/118 Mais pour la majorité, le premier bénéfice du développement des Smart Cities concerne l’entreprenariat. L’accès aux données publiques prévu par la Loi permet aux start-ups d’expérimenter et de consolider leur business model. La multiplication des acteurs économiques permet de construire un écosystème attractif d’innovation pour les nouveaux entrants, d’accélérer la collecte des données et de renforcer ainsi la qualité statistique des services et le développement économique des entreprises existantes. Aussi sans l’essor des Smart Cities, certains projets n’auraient pas pu voir le jour sans cet accès aux données. Il s’agit par exemple de projet dans le cadre des déplacements multimodaux, de monitoring environnemental ou encore dans la prévention des risques majeurs. Concernant le tourisme, les données permettront de répondre aux attentes des visiteurs en anticipant les hausses ou les baisses de fréquentation par exemple et ainsi de mieux anticiper le marché. Cependant, pour favoriser le développement des activités liées à la ville intelligence, il sera nécessaire de multiplier les projets d’expérimentation grandeur nature, de favoriser les liens entre la recherche, les territoires et les entrepreneurs permettant de créer ainsi un réseau d’intelligence collective. 1.1.4 Pourquoi une accélération des Smart Cities ces dernières années ? Le concept de Smart City créé depuis une dizaine d’années maintenant, connaît aujourd’hui un fort engouement. Nous verrons dans le prochain chapitre quels facteurs conjoncturels ont favorisés la naissance de celle-ci. Mais attardons-nous quelques instants sur l’actualité. En effet, les Smart Cities font la “Une” des grands journaux et certains magazines comme Le Monde, Le Figaro et Le Journal du Net proposent désormais des rubriques dédiées aux “Smart Cities” dans les versions Online de leur magazine. Les conférences, salons, congrès n’ont jamais été aussi nombreux à tel point que les villes se concurrencent pour accueillir les événements. Les visiteurs au congrès Mondial de Barcelone sur les Smart Cities ont triplé en l’espace de six ans et le nombre d’exposants a quant à lui quintuplé ! Plusieurs raisons à ce phénomène : ● les enjeux climatiques n’ont jamais été aussi forts et une prise de conscience collective s’est installée auprès d’une grande majorité des citoyens ; ● la forte augmentation de l’usage des Smartphones et des objets connectés permet une utilisation de plus en plus facile des données et donc intéresse tous les acteurs de l’économie. Plus de 3,3 milliards d’objets connectés seront déployés en 2018 dans les Smart Cities selon une étude Gartner ;
  • 21. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 20/118 ● l’explosion de la SmartHome, de la robotique à la maison.. qui vont entraîner de nouveaux usages ; ● les restrictions budgétaires auxquelles doivent faire face les collectivités ; ● l’épuisement programmé des ressources naturelles d’ici la fin du 21ème siècle. Mais le constat auquel nous devons faire face, c’est que la ville des Trente Glorieuses qui fonctionnait dans le cadre d’une réalité immuable où la démographie n’évoluait pas, où les énergies fossiles étaient accessibles de manière illimité et à faible coût n’est aujourd’hui plus adaptée à nos contraintes actuelles et encore moins à celles du futur. 1.2 Les facteurs conjoncturels qui ont donnés le jour aux Smart Cities 1.2.1 Le facteur démographique - BE HUMAN - Comme vu précédemment la population urbaine ne cesse d’augmenter. En 2050, 66% de la population mondiale sera centralisée dans les villes contre 54% actuellement, ce qui a un double impact : la croissance de la population et sa concentration. Les villes détenant le record de population en 2015 au niveau mondial sont : ● Tokyo (38 millions d’habitants) ; ● New Dehli (25,7 millions d’habitants) ; ● Shanghai (23,7 millions d’habitants) ; ● Sao Paulo (21,1 millions d’habitants) ; ● Bombay (21 millions d’habitants) ; ● Mexico (21 millions d’habitants) ; ● Beijing (20,4 millions d’habitants) ; ● Osaka (20,2 millions d’habitants) ; ● Le caire (18,8 millions d’habitants) ; ● New York (18,6 millions d’habitants). Cette croissance est notamment dû à l’urbanisation rapide de la Chine, de l’Inde, de l’Amérique Latine et aussi de l’Afrique. A elle seule, la Chine représente 20% de la population urbaine mondiale. En Afrique, d’ici quelques années, la population sera à 50% citadine avec une accélération des villes d’un million d’habitants.
  • 22. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 21/118 En France, la croissance de la population urbaine est plutôt dû aux villes intermédiaires et périurbaines. Même si 80% de la population habite en zone urbaine, la croissance des plus grandes villes semble ralentir au profit des villes moyennes et périurbaines. Cette spécificité française pose aujourd’hui quelques problèmes car les villes qui gagnent le plus en population ne sont pas forcément celles qui sont le mieux équipées et qui disposent de budget plus conséquent. Néanmoins, cette croissance de population dans les villes leur permet d’obtenir un pouvoir géopolitique parfois plus important que celui de l’Etat. Je m’explique : Les maires des grandes mégalopoles sont devenus des acteurs politiques incontournables. Générant parfois un PIB supérieur à celui d’un pays, ils bénéficient alors de nouveaux moyens de créativité et de dynamisme parfois plus important que celui d’un ministre. Ces maires ont de multiples occasions d’être présents sur la scène géopolitique internationale puisqu’ils sont davantage confrontés à des problématiques concrètes et nouvelles telles que : les énergies décentralisées, la démocratie participative, l’agriculture urbaine, l’économie collaborative …. Si nous rapportons cela à l’échelle d’une grande entreprise, nous constatons également que les hauts dirigeants sont souvent déconnectés des besoins du consommateur et des problématiques opérationnelles du terrain. Les principales décisions se font alors souvent au niveau des experts métiers ou des responsables opérationnels. Pour les villes et l’Etat, il en va de même. Les maires sont aujourd’hui davantage en relation avec le terrain, les citoyens et ont alors une vision beaucoup plus précise des enjeux de demain, d’où leur présence sur la scène internationale. Ces nouvelles expérimentations et projets de ville les amènent aussi à les partager par le biais d’un réseau international déjà très fort et qui le sera de plus en plus dans les prochaines décennies à venir. En effet, les problèmes de pollution, de migrants politiques, de terrorisme ne s’arrêtent pas à la frontière d’une ville mais deviennent des enjeux mondiaux. Nous vivons dans un monde interconnecté et interdépendant qui nécessite un partage de solutions, de créativité … Plus que jamais, nous avons besoin d’instances de discussion, de partage, de retour d’expérience pour avancer conjointement vers un monde dont les volontés premières des citoyens sont plus d’équité, une économie et un environnement plus durable. Le réseau C40 en est un bel exemple. Il regroupe 91 villes qui représentent 600 millions d’habitants et 25% de l’économie mondiale. Il est aujourd’hui piloté par Anne Hidalgo, succédant au maire de Rio de Janeiro. Ses ambitions : des appels à projets d’urbanisme innovants, généraliser les solutions les plus pertinentes en matière de
  • 23. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 22/118 qualité de vie et favoriser de nouveaux investissements pour financer les actions des villes durables. 1.2.2 Le facteur sociologique - BE CONNECTED - L’autre facteur qui a donné le jour aux Smart Cities est l’augmentation des usages digitaux de ces dernières années. Ils ont notamment pu croître grâce aux investissements réalisés pour le déploiement du réseau 3G, 4G puis récemment pour le déploiement de la fibre optique, 5 à 10 fois plus rapide que l’ADSL. La fibre optique représente l’ossature de la couverture en très haut débit du territoire et 70% des investissements des travaux de génie civil. La ville numérique se présente comme un territoire de réseaux. Son attractivité dépend en 1er lieu de la qualité des infrastructures, de leur robustesse et de leur débit. Le déploiement de la fibre optique est le phénomène le plus marquant de la couverture du territoire national en très haut débit. 90% des collectivités ont d’ores et déjà approuvés un schéma directeur d’aménagement numérique et 50% sont passés en mode projet. On estime que les 900 millions d’euros d’aides publiques initialement prévues en 2017 ne suffiront pas à accompagner l’ensemble des projets. Selon l’Avicca, il faudrait multiplier par 5 les investissements pour atteindre ces objectifs de desserte à horizon 2020. La fibre est un enjeu important car les nouveaux usages sur le numérique sont plus voraces en bande passante (vidéo, visioconférence, domotique, télésurveillance…) Quant aux antennes et bornes wifi, paradoxalement celles-ci génèrent des inquiétudes pour la santé publique alors que les citoyens souhaitent être connectés partout et tout le temps. Les ondes électromagnétiques sont présentes déjà depuis longtemps avec la radio, la TV mais son nombre accru inquiète. Certaines villes se sont alors engagées à réaliser des rencontres une fois tous les 2 mois avec les FAI comme par exemple la ville d’Angers pour évaluer les implantations ou les modifications concernant les antennes relais de téléphonie mobile. D’autres municipalités se sont engagées dans la mise à disposition de réseau wifi pour tous les professionnels en déplacement, habitants ou touristes (roaming). C’est le cas des villes de Paris, Bordeaux, Nantes qui permettent d’ores et déjà de surfer gratuitement. Ces initiatives sont recensées sur le site de l’association “villes internet” qui labellise les communes les plus innovantes (www.villes-internet.net).
  • 24. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 23/118 Autre engouement qui a changé notre manière de vivre : L’Internet des Objets ou IoT qui génère une connexion numérique omniprésente ! En effet, 2,5 milliards d’êtres humains bénéficient d’une connexion personnelle à Internet alors qu’il existe déjà 15 milliards d’objets connectés et surement 50 milliards en 2020. Les objets connectés émettent des informations et sont susceptibles de recevoir des commandes sans intervention d’humains. Ils deviennent ainsi capables de capter, mesurer et agir sur notre environnement par le biais de différentes technologies : ● le RFID ; ● le QR code ; ● la NFC (pass navigo) ; ● les Capteurs de plus en plus sophistiqués capables de corriger les erreurs de mesures, de s'auto ajuster, s’autoréguler ; ● les smartphones avec le système de géolocalisation. L’Internet des objets suppose que chaque objet connecté puisse être localisé, suivi et contrôlé à distance. Les grands domaines d’applications attendus dans le secteur de l’IoT sont : ● l’éclairage ; ● le bâtiment ; ● l’environnement ; ● le transport ; ● les infrastructures, l’urbanisme ; ● la propreté ; ● la pollution ; ● la sécurité. 1.2.3 Le facteur climatique - BE GREENFULL - La raréfaction des ressources contraint les états à revoir leur modèle de consommation et adapter leurs politiques environnementales, climatiques et énergétiques. Comme vu précédemment, leur politique se base sur un objectif de gains, d’économie en matière d’eau, de déchets, d’électricité, de gaz pour se diriger vers un mix énergétique avec une partie d’énergies renouvelables. Imposé à nous, l’épuisement des ressources et l’impact de l’activité humaine nécessitent donc une révision de notre modèle et une transition progressive vers un modèle plus durable.
  • 25. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 24/118 Pour comprendre le phénomène, il est important de savoir que le concept de développement durable ne date pas d’hier. Il est né à la fin du 19ème siècle et n’a cessé d’évoluer depuis et notamment grâce à un fort contexte politique. Au niveau international : ● 1988 : Création du Giec (groupement d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat) par l’ONU qui publie plusieurs rapports successifs sur le réchauffement climatique mettant en cause l’activité humaine via les émissions à effets de serre ; ● 1992 : Premier traité sur le changement climatique signé lors du Sommet de la Terre à Rio ; ● 1992 : Cop (conférences des parties) qui se déroulent depuis chaque année ; ● 1997 : Protocole de Kyoto signé et mis en œuvre en 2005 ; ● 2014 : Le parquet-énergie climat 2030 ayant pour objectifs : ○ 40% de réduction des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990. ○ 27% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique. ○ 27% de réduction de la consommation d’énergie par rapport aux scénarios de consommation estimée pour 2030 grâce à des actions d’efficacité énergétique et qui prévoit par la suite des fonds de modernisation pour l’amélioration de l’efficacité énergétique. ● 2015 : COP 21 où un nouveau protocole est adopté par 195 pays. Plus spécifiquement en France : ● 2000 : la France élabore une stratégie d’adaptation au changement climatique décliné dans un programme opérationnel : “Le Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (Pnacc) ; ● 2007 : Grenelle de l’environnement ; ● Août 2015 : La loi sur la transition énergétique qui milite pour : ○ la réduction de la consommation d’énergie ; ○ le développement des énergies renouvelables ; ○ la préservation de la biodiversité ; ○ la lutte contre le gaspillage et la réduction des déchets ; ○ l’éducation et l’environnement. ● 2016 : La Conférence environnementale qui fixe 3 grandes priorités : ○ honorer les engagements pris par la France lors de la Cop21 ; ○ favoriser l’engagement de tous les acteurs de la société ; ○ préserver les milieux afin d’améliorer le cadre de vie et la santé de tous.
  • 26. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 25/118 Le rapport d’information sur les collectivités territoriales et le changement climatique démontrent que celles-ci avancent correctement dans leur champ de compétence (urbanisme, transport, déchet, biodiversité, ...) mais que des caps restent à franchir. L’économie numérique et le développement des technologies de l’information apparaissent alors comme des leviers, notamment dans l’optimisation de la consommation énergétique à condition de pouvoir diffuser ces pratiques et transformer l’innovation en modèle d’affaires. Mais concrètement, quelles sont les prises de conscience d’un point de vue climatique ? Les collectivités territoriales contribuent à elles seules à plus de 12% des émissions de gaz à effet de serre (aménagement, urbanisme, transport, éclairages publics...). Elles ont donc la possibilité d’influer sur le choix et le mode d’utilisation de l’énergie. Des impératifs de performance énergétique doivent alors être envisagés dans la planification et la conduite de grand projet tels que ceux des écoquartiers. Au niveau de l’urbanisme, l’un des enjeux est de prendre en compte les nouveaux modes de vie et de fonctionnement de la société numérique (nouveaux espaces de travail et de rencontre, économie collaborative, mobilités alternatives…). Par exemple, les pôles de compétitivité d’Ile de France ont publié un livre sur les Smart Cities en juin 2016 dans lequel ils formulent 6 recommandations aux acteurs publics dont le soutien à la création d’espaces dédiés pour faciliter le travail à distance et limiter les déplacements. Autre démarche “d’écocité”, le programme “ville de demain” qui favorise l’émergence d’un développement urbain durable et de l’innovation des modèles. Concernant la collecte, le traitement et la valorisation des déchets, les collectivités travaillent sur 2 axes majeurs : ● des solutions innovantes concrètes ; ● la sensibilisation des citoyens à changer leur comportement. La ville d’Amiens en est un bon exemple avec son centre de tri télé opéré combinant l’utilisation d’écrans tactiles pour trier les déchets sans les toucher et des technologies brevetées pour le tri d’emballages plastiques. Technologie proposée par Véolia Environnement Recherche & Innovation. Le Numérique est également utile dans la sensibilisation des citoyens au travers d’appli et de plateformes de partage ou d’échange de pratique, c’est le cas par exemple dans la ville d’Asnières sur Seine avec son appli Net’Asnières
  • 27. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 26/118 Les actions les plus importantes dans le développement d’une ville intelligente et durable sont bien entendues dans le domaine des transports et de la mobilité. A ce jour, les transports représentent 24% des émissions à effet de serre (GES). Mettre en place un réseau de transport intelligent permettrait donc de les diminuer de 13% en intervenant dans la multimodalité ainsi que dans la promotion des transports publics. Avec la diversité des modes de déplacements (piéton, vélo, covoiturage, autopartage...), les technologies numériques représentent un véritable levier tant pour la géolocalisation et la mise en contact que pour la promotion et la communication de ces usages. Par exemple, Blablacar est devenu le leader mondial du covoiturage en quelques années et depuis d’autres start-up ont suivi le modèle comme CityGoo, Karos, Ouihop’ (auto stop organisé), Koolicar (partage de voiture entre voisins), OpnGo (solution de stationnement intelligent) etc… Ces nouveaux usages du transports publics complètent et concurrencent les services publics ouvrant la voie à une nouvelle forme de collaboration entre collectivités, entreprises et associations : ● les collectivités mettent à disposition les données publiques de transport ; ● les acteurs privés ou associations développent des appli mobiles personnalisées et adaptées à leurs besoins et leurs comportements. Quant aux flux de marchandises, ils représentent 20% du trafic, 30% de l’occupation de la voirie et 30% des GES. Dans ce domaine, les technologies numériques interviennent au niveau de : ● la mutualisation (véhicules, aires de livraison, plates formes de groupage/dégroupage, moyens techniques, données) ; ● la transition des véhicules (électricité et Gaz) ; ● le foncier logistique (hôtels logistiques ou city hubs) ; ● l’accueil des véhicules de livraisons (contrôle avec les systèmes numériques, gestion mutualisée avec la réservation dynamique etc..) ● la structure commerciale à inventer. En effet, si la livraison à domicile augmente l’offre ici reste pauvre. Cette structure à inventer pourrait reposer sur la participation des résidents ou des moyens de transports alternatifs comme les Drones. 1.2.4 Le facteur économique - BE SMART - Le dernier facteur qui a permis aux Smart Cities de voir le jour est le contexte économique. Tout d’abord, les collectivités territoriales n’échappent pas à la crise économique de ces dernières années et font face à de fortes restrictions budgétaires. En effet, sur ces
  • 28. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 27/118 2 dernières années, l’Etat a diminué leurs ressources de 11 milliards d’euros, ce qui impacte notamment les villes de plus de 10 000 habitants. Également, depuis plusieurs années une concurrence accrue s’est développée entre les petites et les moyennes villes pour faire venir de manière pérenne de nouveaux habitants, de nouvelles entreprises ainsi que les touristes. Elles savent qu’en proposant une ville plus connectée et plus durable, cela leur permettra d’accroître leur valeur perçue et donc leurs revenus. Or, les projets visant à rendre la ville plus intelligente sont très coûteux et nécessitent de les motiver de manière précise. Mais la qualité de vie et l’attractivité économique de la ville étant les principaux axes de stratégie de croissance, elles obtiennent donc un poids certain lors de la défense de l’obtention de budget. De plus, le marché global de la Smart City représente 1 050 Md$ (étude Frost and sullivan, 2013) et la France dispose d’une expertise reconnue mondialement sur le marché des services publics locaux (eaux, énergie, déchets). Vient ensuite, la Loi Open Data d’Emmanuel Macron de 2015 qui vise à ouvrir les données dans les transports publics. Grâce à cette loi, tout va s'accélérer en France et la Smart City va concrètement pouvoir prendre tout son sens. En effet, la RATP qui jusqu’à présent refusait d’ouvrir ses données aux autres acteurs du marché de la mobilité se voit désormais contraint d’en autoriser les accès. Ce qui permet alors d’ouvrir le marché à de nouveaux acteurs comme Moovit, CityMapper encore le géant du web avec Google Maps. Enfin, la Loi pour une République Numérique d’Axelle Lemaire en 2016 vise quant à elle à rendre obligatoire l’ouverture des données d’intérêt général. Les administrations ont donc jusqu’en octobre 2018 pour donner accès à leurs données. Cette nouvelle loi est sans conteste un facteur qui favorisera le développement des Smart Cities et plus largement dans tout l’écosystème des futures Smart Cities. Pour les entreprises qui seront capables de créer des services innovants, cela va permettre de générer de nouvelles opportunités de business comme par exemple inventer ou réinventer le calcul d’itinéraire multimodal, des services autour des données de flux de circulation, des services à développer avec la RATP ou la SNCF qui prévoient le wifi et la 4G dans les trains d’ici à 2018 Pour les villes, c’est aussi l’occasion de se lancer dans l’open data et de suivre l’exemple de Londres dont le portail Open data a généré plus de 450 applications de mobilité en seulement 2 ans.
  • 29. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 28/118 1.3 Tour d’horizon des Smart Cities en France et dans le monde 1.3.1 Classement des villes les plus innovantes en France Tout d’abord, sachez que sur l’ensemble des villes françaises, 25 peuvent être qualifiées de Smart Cities et que 14 d’entre elles ont moins de 250 000 habitants. Au- delà des grandes métropoles françaises que l’on va donc retrouver dans la liste ci- dessous, les plus petites villes restent néanmoins très actives sur le sujet et ne comptent pas rester sur la touche. Villes Nombre d’habitants Béthune 25 413 Chartres 38 889 Issy les Moulineaux 65 322 Roubaix 94 536 Mulhouse 110 755 Aix en Provence 142 149 Angers 154 463 Grenoble 158 346 Saint Etienne 171 483 Le Havre 172 807 Valenciennes 190 528 Brest 206 719 Lille 228 652 Dijon 248 028 Strasbourg 274 394 Nantes 291 604 Plaine St Denis 414 806 Rennes 420 717 Montpellier 434 101 Nice 537 769
  • 30. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 29/118 Toulouse 725 091 Bordeaux 737 492 Marseille 852 516 Lyon 1 281 971 Paris 2 240 621 # Lille - 5ème position Les projets remarquables de Lille commencent tout d’abord en 2011 par l’optimisation du campus Universitaire de Villeneuve d’Asq avec le projet Sunrise où les réseaux d’eau, de chauffage et d’assainissement qui s’auto régulent et transmettent des alertes en cas de panne. Ainsi le campus a pu réduire sa facture de 30% en limitant l’intervention des techniciens. Depuis, il est devenu un formidable démonstrateur au niveau Européen. Elle se lance ensuite dans l’open data en novembre 2016 et permet aux start-ups de proposer de nouveaux services tels que Geovelo qui calcule l’itinéraire des vélos grâce aux données des pistes cyclables ou encore Handisco qui s’intéresse aux données des transports pour proposer une canne connectée pour les non-voyants. D’autres projets font également le buzz comme son appli pass pass easy card dévoilée en janvier 2017 et qui permet de recharger son titre de transport depuis son Smartphone en présentant la carte au dos du téléphone. Lille se veut pionnière en la matière et souhaite conserver cette avance en proposant à terme la dématérialisation complète du titre de transport. # Issy les Moulineaux - 4ème position Issy les Moulineaux se hisse à la 4ème place avec son projet IssyGrib qui est le 1er projet de quartiers intelligents en France et notamment au niveau de la consommation d’électricité. Avec ses 2 quartiers, le Fort d’Issy et celui des Bords-de-Seine, la ville a réussi son pari. Ils deviennent ainsi reconnus comme les quartiers à la pointe de la technologie dans toute la France grâce notamment à leurs bâtiments intelligents qui permettent de réduire jusqu’à 5 fois moins d’énergie que la moyenne nationale. Ils obtiennent ainsi le label des Bâtiments Basse Consommation (BBC). Elle compte étendre cette réussite dans la ZAC Léon Blum près de la Gare du Grand Paris Express Issy RER avec 2 000 logements et 160 000 m2 de bureaux connectés. L’objectif ici est d’offrir aux habitants des logements et des services “Feng Shui” avec
  • 31. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 30/118 un service de conciergerie, des logements lumineux accompagnés de technologies numériques et environnementales. Sur les questions de mobilité, la ville propose également de nombreux nouveaux services qui rendent l’usage de la voiture traditionnelle quasiment inexistante : ● tramway ; ● partage de vélo et de voiture électrique ; ● partage de parking privé (Be Park) ; ● géolocalisation des bus (ZenBus) ; ● géolocalisation de place de parking disponible (Parkeon) ; ● réduction des embouteillages (Somobility). Concernant son engagement pour une ville plus durable, Issy les Moulineaux va beaucoup plus loin et met en place 500 m2 de panneaux Photovoltaïques qui permettent de produire de l’énergie et de la répartir en fonction des pics de consommation ou encore en la redistribuant pour l’usage des voitures électriques ou les capteurs des lampadaires. Elle propose également des bornes envoyant directement les déchets dans des tuyaux souterrains. # Montpellier - 3ème position Depuis plusieurs années, Montpellier travaille en étroite collaboration avec IBM et lance une plateforme de Cloud, Intelligent Operations Center, qui a pour but de collecter un grand nombre de données et de permettre aux élus locaux de travailler de manière plus étroite avec les partenaires locaux et de mieux gérer l’eau, la mobilité et les risques. Disposant désormais d’un grand nombre de données et de l’un des plus gros incubateurs du pays, Business Innovation Center, Montpellier met fin à sa collaboration avec IBM, ce qui montre sa capacité à évoluer seule, et ouvre ses données aux entreprises privées et aux start-ups afin de proposer aux citoyens de nouveaux services digitaux et mobiles.
  • 32. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 31/118 Au même titre qu’Issy les Moulineaux, Montpellier est également très investi dans la mise en place d’écoquartier avec des projets immobiliers connectés. Les quartiers de La Mantilla et de Port Marianne proposent des solutions écoresponsables autour de la gestion des déchets, la propreté, les économies d’énergies et d’eau et créent des immeubles avec des visiophones connectés permettant aux habitants de suivre leur consommation énergétique. De cette façon, cela permet d’orienter les citoyens vers la gamification. L’entreprise Idealys en partenariat avec le promoteur Ideom, propose aux résidents de leur programme immobilier, une plateforme web regroupant plusieurs services comme “ma mobilité” qui informe sur le trafic des transports en commun en temps réel ou encore “Mon immeuble” qui permet de signaler tout dysfonctionnement au sein de la résidence. Enfin, en 2018 devrait voir le jour d’un nouveau quartier : “Eureka”, qui permettra aux seniors de rester plus longtemps chez eux grâce à la solution Senior@Home. Ce nouveau quartier proposera également un suivi énergétique et une solution de conciergerie 2.0. Affaire à suivre donc ! # Nantes - 2ème position La métropole de Nantes s’est très rapidement lancé dans l’open data et décroche sa 2ème place dans le classement des Smart Cities françaises grâce notamment à de nombreuses applications mobiles. Parmi ces applications, on retrouve Nantes dans ma poche qui partage en temps réel des informations pratiques concernant les transports, les bibliothèques, les cantines, les restaurants, les salles de spectacles etc.. Ainsi que des informations promotionnelles provenant des commerces locaux qui s’ajoutent aux informations de base. L’application s’adapte également au profil prédéfini de l’utilisateur. En scannant un tag (celui d’un restaurant par exemple), l’utilisateur peut également opter pour la fonction “j’y vais” qui lui permettra d’être guidé jusqu’à destination. L’appli Statiophone permet quant à elle de trouver rapidement un stationnement libre. L’application géolocalise l’utilisateur et indique en haut-parleur le nombre de places restantes dans les parkings les plus proches.
  • 33. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 32/118 La métropole de Nantes a également ouvert ses données à l’appli YesWeGreen, qui permet de géolocaliser des producteurs locaux, les pistes cyclables, en bref toutes les adresses pour consommer local et vivre Green ! Nantes métropole propose également des solutions pour accompagner les habitants et les entreprises à contrôler leur consommation d’énergie avec le site CoachCoPro et le programme Ecoza. En 2011, elle met en place e-demarches qui lui permet d’être pionnière en France sur le sujet de la digitalisation des services administratifs. Cette plateforme permet d’accéder à une quarantaine de services en ligne et sera bientôt disponible sur mobile et tablette avec une ergonomie repensée. Elle se lance également dans l’e-démocratie avec Nantesco.fr qui permet à chaque citoyen de donner son avis sur les projets ou les débats en cours. Enfin, la métropole de Nantes organise tous les ans le Nantes digital week au mois de septembre qui a pour vocation de sensibiliser toutes les générations aux numériques. Au programme de l’année 2017 : Open Data et Habitat, Réalité Augmentée, Rencontres des Start-up, Hackaton Phygital… Avec ses nombreuses initiatives et en remplissant 4 des 6 critères : administration, mode de vie, environnement, mobilité, la ville est en passe d’obtenir le Label Smart City instauré par le parlement Européen. Mais elle ne compte pas en rester là, précise Francky Trichet adjoint au Maire. La métropole de Nantes prévoyant 75 000 habitants de plus d’ici 2030, souhaite compléter sa palette de services avec 2 nouveaux outils : ● un Datalab Métropolitain qui permettra à tous d’avoir une vue précise et globale sur la consommation énergétique du territoire de la métropole et de comparer sa consommation avec ses voisins. ● un réseau de capteurs qui permettra de mesurer la pollution, le taux d’humidité dans l’air, dans les sols… L’objectif sera d’économiser jusqu’à 30% d’eau en limitant par exemple l’arrosage des jardins publics. # Lyon - 1ère position La première position des Smart Cities françaises revient à la métropole de Lyon ! Pionnière dans le domaine des Smart Gribs, elle se lance dès 2012 dans l’aventure et réalise des tests en équipant certains de ses habitants de compteurs intelligents Linky d’Enedis. Néanmoins controversé par des associations telle que 60 millions de
  • 34. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 33/118 consommateurs et les habitants eux-mêmes, le déploiement de ce boitier reste encore faible. Pour autant, Lyon poursuit ses efforts dans le domaine des Smart Gribs et crée Hikari au sein du quartier de la Confluence, le 1er ensemble de bâtiments à énergie positive en Europe. Ces bâtiments allient à la fois performance énergétique de l’architecture, énergies renouvelables et fonctionnement en réseau. Par exemple, les habitants de ce quartier sont équipés de tablette Eco Tab, conçue en partenariat avec Toshiba, qui permet le suivi de sa consommation en électricité, gaz et eau. Lyon propose également une solution innovante pour répondre aux exigences des citoyens concernant la qualité de l’air. Oxygène, construit sur un système de monitoring urbain, permet aux habitants de connaître le niveau de pollution et de changer leur comportement par la même occasion. Hublo, quant à lui permet de superviser l’exploitation de l’eau potable en détectant les fuites d’eau et limite ainsi les interventions techniques et la consommation d’eau. La métropole de Lyon a développé OptimodLyon pour les professionnels de la route, le 1er GPS multimodal qui propose un navigateur du fret urbain ainsi qu’un outil d’optimisation des tournées de livraison, ce qui permet de connaître en temps réel l’état du trafic et d’optimiser les trajets. On la retrouve également sur le sujet de l’exploitation des données, avec le projet pilote MesInfos. Ce projet a pour vocation de laisser la possibilité aux citoyens de partager leurs données personnelles afin qu’ils puissent accéder à leurs données collectées par les entreprises et que celles-ci puissent ensuite permettre une réflexion ouverte sur les usages et services possibles de ce self data. Enfin, à terme, proposer de nouveaux services ou de nouvelles applications mobiles aux utilisateurs du pilote dans un premier temps, et l’ouverture éventuelle à l’ensemble des habitants de la ville. Pour résumer, Lyon c’est avant tout : ● 1ère ville pour entreprendre (L’express - L’entreprise 2016) ; ● 1ère ville européenne en nouvelle mobilité ; ● 1ère ville Smart gribs ; ● 100% connectée à la Fibre ; ● 103 projets d’expérimentation en cours et à venir ; ● 340 millions investis dans des projets innovants ; ● 289 partenaires du domaine public et privé ; ● 832 jeux de données ouverts ; ● 550 laboratoires dont 1 laboratoire d’excellence Intelligences des mondes urbains ; ● 50 700 emplois dans le numérique & industries créatives.
  • 35. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 34/118 1.3.2 Classement des villes les plus innovantes dans le monde Selon l’article que vous lirez, vous trouverez des classements bien différents des Smart Cities dans les quatre coins du globe. San Francisco, Londres, Barcelone, Séoul, Singapour, Paris, New-York, en passant par Rio ou encore Hong Kong… Chacune de ces mégalopoles regorgent d’innovations et de projets “Smart”. Cependant, le journal Le Monde et BNP Paribas ont récemment décerné différents prix par thématiques, ce qui va donc nous permettre d’avoir une vue plus objective. Pour la remise de ces prix, le jury se composait de 17 experts urbanistes, sociologues, journalistes, spécialistes de l’innovation et des villes et a été rendu officiel à Singapour, le 2 juin 2017. Concernant le prix de la mobilité, de nombreux projets ont été remarqué comme celui de “Surtrac Intelligent traffic” déployé aux Etats-Unis à Pittsburgh qui consiste à réguler le trafic par le biais d’une Intelligence Artificielle qui produit des données prédictives et qui permet ainsi que réguler le trafic et de le réduire en moyenne de 25%. Mais le prix revient à la ville de Singapour qui propose une solution de transports en commun basée sur des voitures autonomes à propulsion électrique, solution totalement innovante ! Si nous passons ensuite au domaine de l’énergie, le prix revient au projet de la ville de Grenoble ! Proposant une solution innovante de stockage hybride d’énergie, cette solution permet de stocker sous forme d’hydrogène, l’électricité produite localement et de la restituer. Cette solution étant une 1ère mondiale, cela lui avait déjà permis de remporter le prix européen Le Monde dans cette catégorie. Les autres villes remarquables sur le sujet sont, Lausanne (Suisse) et Singapour qui arrivent ex aequo. Lausanne créé MEU project qui permet de visualiser la consommation énergétique de tout une ville, par quartier ou par habitant. Singapour, elle, propose une application visant à réduire de 40% la facture des utilisateurs grâce à un système de régulation en temps réel et de stockage de l’énergie. Enfin, le projet de la start-up Jugnoo en Inde remporte le prix de l’innovation urbaine. La start-up propose une application mettant en relation les cyclopousses et les clients dans 40 villes indiennes. Se font aussi récompenser les villes de Pittsburgh et Lyon. Pittsburgh pour ses camions poubelles disposant de caméras embarquées permettant ainsi de détecter la moindre imperfection des routes. Lyon, pour son projet Living Lab Confluence qui comme vu précédemment permet d’enregistrer en temps
  • 36. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 35/118 réel le Co2, la température, l’éclairage afin de mieux réguler la consommation énergétique des habitations de ce quartier. La distribution de ces prix nous permet d’avoir un 1er ressenti des villes les plus avancées dans les Smart Cities. Néanmoins certaines villes reconnues pour leur avancée ne figurent pas dans la remise de ces prix. Alors après le recensement de toutes les innovations, voici selon moi, les villes les plus Smart : # Rio - 5ème position Après avoir accueilli la coupe du monde de Football, les JO d’été 2016 et souhaitant se défaire de son image d’insécurité et d’engorgement, Rio parie sur les nouvelles technologies. Pour cela, elle met en place : ● Un centre des opérations de la ville (Le Cor) où des alertes et des images de vidéosurveillance apparaissent sur une centaine d’écrans permettant de détecter embouteillages, accidents, inondations…Pour cela, la ville se dote de plus de 900 caméras et utilise l’application Waze pour que chaque incident puisse être donné par les utilisateurs de l’appli ; ● Un centre intégré de commandement sur le même modèle que le Cor, permettant ici de gérer la sécurité des citoyens ; ● Un drone pour assister la police militaire dans les quartiers difficiles ; ● Des mini caméras embarquées sur les uniformes de la police pacificatrice ; ● Des réseaux sociaux pour alerter, impliquer et interagir avec les citoyens ; ● Des QR codes géants sur les trottoirs permettant aux touristes de connaître les activités aux alentours. # San Francisco - 4ème position Capitale de la Silicon Valley et pourtant en retard sur le mise à disposition de l’internet haut débit. Pour pallier à cela, elle s’engage dans la mise en place de la fibre optique à l’échelle de la ville. Elle nomme dès 2012 un Chief Innovation Officer et est une des premières villes à ouvrir ses données afin qu’elles soient accessibles à tous et gratuitement. L’idée ici est de permettre aux entreprises et startups de construire de nouveaux produits et services. Ce modèle d’ouverture des données s’est avéré très efficace et populaire en se répandant à l’échelle du comté et dans le secteur de la santé et des services sociaux. San Francisco se fixe des objectifs très ambitieux tels que zéro carbone et zéro déchet à horizon 2020. Pour répondre à son 1er objectif, elle reçoit le soutien du Département
  • 37. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 36/118 du Transports du gouvernement Fédéral des Etats-Unis qui lui verse 11 millions de dollars. Ce financement lui permet d’ouvrir 6 projets dans le but de décongestionner la circulation routière et fluidifier les transports. Ainsi, ces projets prévoient : ● la mise en place de couloirs connectés pour les transports en commun et le co-voiturage ; ● des espaces de trottoirs réservés pour les arrêts du co-voiturage ; ● des feux rouges intelligents pour fluidifier la circulation ; ● des pistes cyclables et des trottoirs plus larges ainsi que la mise en place de baromètres qui permettent de compiler les données sur le nombre de cyclistes et à sensibiliser les citadins à ce moyen de transport ; ● un péage électronique connecté avec une tarification adaptée à la congestion routière sur Treasure Island ; ● des essais de navettes autonomes pour les déplacements s’effectuant sur Treasure Island. Pour proposer des transports plus efficaces, San Francisco lance l’un de ses projets phares : “SFPark” qui vise à optimiser le stationnement dans la ville en modulant dynamiquement son prix. Pour cela, elle équipe sa ville de nombreux capteurs qui évaluent l’occupation en comptabilisant les voitures garées. La modification des prix permet d’optimiser le stationnement sur certaines zones géographiques de la ville. Ce programme permet notamment de réduire de 30% les émissions de gaz à effet de serre. Des projets sont encore en cours d’évaluation comme la mise en place d’une appli mobile de paiement de transport multimodal et le programme SFgo qui permettrait de surveiller et de gérer intelligemment les flux de circulation dans la baie. Sa particularité géographique, à la fois petite et dense, en fait donc un endroit propice à l’innovation et l’expérimentation dans le domaine des transports. Concernant son objectif zéro déchet, là encore San Francisco prend des décisions drastiques et innovantes. Pour cela, elle interdit les sacs en plastique dans toute la ville depuis 2008. Elle instaure le tri obligatoire avec “The Fantastic Three” qui correspondent à trois poubelles de couleur différente : noir pour l’élimination des déchets, bleu pour le recyclage et vert pour le compostage. De ces fortes initiatives, la ville est reconnue comme leader dans la gestion des déchets et permet de créer en parallèle de nombreux emplois dans ce secteur. Elle s’engage également pour que les services municipaux passent à l’électricité 100% renouvelable, et pour que l’installation des panneaux solaires photovoltaïques soit davantage répandu.
  • 38. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 37/118 Les idées novatrices s’étendent à toutes les dimensions de la ville intelligente de San Francisco. Qu’il s’agisse du partage des données, de stratégies écologiques ou d’innovation technologiques, toutes permettent d’ouvrir la voie vers une ville où il fait bon vivre et où les opportunités sont en plein essor. # Londres - 3ème position Londres devra faire face dans les 10 prochaines années à une augmentation de sa population de 1 million de citoyens supplémentaires. C’est donc tout naturellement que la ville s’est concentrée sur les problématiques liées à la congestion de la ville. Par conséquent, elle s’est attaquée aux problèmes liés au stationnement, a lancé des chantiers dans la construction de nouvelles routes, a investi dans les transports en commun ainsi que dans les technologies de circulation intelligente. Elle est ainsi reconnue leader des transports, et des infrastructures dans le monde entier. Elle propose par exemple des petits véhicules autonomes “Heathrow Pod” permettant d’acheminer les touristes de leur hôtel à l’aéroport permettant de réduire ainsi près de 100 tonnes de dioxyde de carbone par an. Le projet Innovate18 est l’un des plus grands projets ferroviaires du Royaume-Unis de ces dernières années. Il permettra de transporter 1,5 millions de voyageurs en 45 minutes vers les plus grands centres d’affaire de Londres. Des travaux sont en cours pour creuser plus de 26 miles de tunnels souterrains. En 2018, les passagers pourront ainsi bénéficier de 10 stations de métro supplémentaires. En dehors des transports, la ville sur la Tamise, instaure l’ouverture des données avec le London Datastore, une plateforme de données gratuites en accès libre. Ce qui permet de connecter chaque citoyen à chaque événement qui se passe dans la ville. Chacun peut ainsi consulter le taux de criminalité ou encore l’évolution des prix de l’immobilier. Ce partage de données permet aussi de gérer les opérations et les plans quotidiens de la ville. Depuis son lancement, près de 450 applications mobiles ont été développées. Un forum de discussion a également été mis en place permettant ainsi de favoriser les échanges d’idées autour de la ville intelligente. DataStore a reçu en
  • 39. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 38/118 2015 le prix Open Data Institute (ODI) pour avoir été le leader dans la création des données gouvernementales ouvertes à tous. La ville travaille enfin à améliorer la qualité de l’air et la pollution. Elle est donc actuellement en train de tester des véhicules électriques à zéro émission de gaz à effet de serre pour l’acheminement des colis. Le test réalisé a permis de livrer 2 millions de livraisons et de réduire de 71% les Ges et de 62% le CO2 par rapport aux véhicules traditionnels. La ville va également être équipée de 28 000 lampadaires intelligents qui permettront de recharger les véhicules électriques, d’offrir une connexion wifi, ou encore d’obtenir des informations locales L’historique en termes d’innovation et de technologie de la ville de Londres lui permet de se dessiner un avenir robuste, flexible et intelligent pour les années à venir. # Barcelone - 2ème position Barcelone accueille chaque année le Smart City World Congress et le Mobile World Congress et cela n’est pas un hasard. Très active sur le déploiement d’une ville intelligente, elle regorge d’initiatives dont les principaux objectifs sont de permettre à la ville de devenir auto-suffisante et de générer zéro carbone. La métropole insuffle depuis de nombreuses années une dynamique exceptionnelle, persuadée que l’innovation technologique est un formidable levier de croissance économique et d’amélioration de la qualité de vie. Sa population constituée à 20% de personnes de plus de 65 ans, guide dans un premier temps ses premières actions. Ainsi elle propose l’appli Vincles BCN destinée à réduire l’isolement des 65 ans et plus en leur mettant à disposition une tablette. Ils pourront alors rester en contact avec leurs proches mais aussi avec les services sociaux et médicaux. Des feux rouges intelligents fleurissent également dans la ville pour les véhicules d’urgence. Ils permettent de les géolocaliser et de faire en sorte que les feux passent au vert dégageant ainsi la circulation. La ville s’équipe par la même occasion de capteurs pour repérer les places de parking disponibles et de lampadaires intelligents permettant de détecter le nombre de citadins et d’adapter la luminosité. Les poubelles sont elles aussi devenues intelligentes indiquant leur taux de remplissage et évitant de la sorte des déplacements inutiles. Avec la mise en place de toute cette brochette d’innovations, la ville catalane réalise de nombreuses économies tant financièrement qu’énergétiquement. La ville fonctionne avec l’open data qui permet à chacun d’accéder aux données. Elle complète son offre, en proposant l’appli MobileID qui permet le même accès mais depuis un support mobile. Les catalans peuvent ainsi réclamer des documents administratifs ou prendre rendez-vous avec le personnel de la mairie.
  • 40. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 39/118 Améliorer la qualité de vie et la qualité de l’air sont aussi des priorités pour la ville de Barcelone. Pour cela, elle initie le concept de superblock qui vise à rendre certains quartiers aux piétons. Il s’agit de quadriller la ville par des zones de 9 blocs qui sont ensuite interdits aux véhicules. Cela permet de réduire les nuisances sonores mais aussi de réduire la pollution. Barcelone arrive à se hisser aussi haut dans le classement grâce notamment à une continuité politique. Peu importe les partis au pouvoir, le développement de la Smart City reste une priorité pour la ville. Des alliances politiques entre partis et entre le secteur privé et public se mettent en place permettant d’éviter que les initiatives en cours ne s’arrêtent. # Singapour - 1ère position Singapour se hisse de près sur le podium, pour certains il s’agit même de la ville la plus intelligente au monde. Mais regardons de plus près, comment cette mégalopole s’est hissée aussi haut dans le classement. Tout d’abord, par une très forte volonté politique en lançant dès 2014, un programme Smart Nation et équipe sa ville de nombreuses innovations : ● des capteurs et des caméras répartis sur l’ensemble de la ville ; ● une connexion Internet en très haut débit pour la quasi-totalité des foyers ; ● une amélioration continue de la digitalisation des services administratifs ; ● la gratuité des transports en commun pour les usagers les utilisant avant 7h45 et une tarification des péages variable en fonction de la circulation ; ● des parking intelligents et des voitures autonomes ; ● des véhicules électriques partagés ; ● des données transmises aux citoyens sur leur façon de consommer l’énergie en les comparant à leur voisinage ; ● des super arbres artificiels et multifonctions mesurant 18 à 50 mètres de haut qui permettent de collecter l’eau de pluie, de récupérer l’énergie solaire et de la réutiliser pour l’éclairage, de cultiver des plantes comme des orchidées, ou encore d’animer la nuit venue, un magnifique spectacle de sons et de lumières ;
  • 41. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 40/118 ● un complexe qui accueille les entreprises respectueuses de l'environnement ou qui travaillent pour l’améliorer : “Le cleantech park” ; ● des couloirs aériens dédiés à la circulation de drones. Singapour, la cité-Etat, a beaucoup évolué ces dernières années et les mentalités ont suivi. Les décisions se prennent vite, les lenteurs administratives quasiment inexistantes, les législateurs sont mis très tôt dans la boucle des projets et réalisent parfois eux-mêmes les études de faisabilité. S’adapter très vite aux nouvelles technologies est donc sans aucun doute la clé de la réussite de cette Smart City. Singapour est aussi classée deuxième économie la plus compétitive par le Forum Économique Mondial pour la cinquième année consécutive 1.4 Quel Business model pour les Smart Cities ? 1.4.1 Le citoyen au cœur de la stratégie des Smart Cities Selon certaines personnes amenées à critiquer l’émergence des Smart Cities, celles- ci reposeraient uniquement sur l’apparition de nouveaux outils digitaux et non sur les citoyens. Pour eux, c’est la multiplication des capteurs et autres services digitaux telles que les applications mobiles qui qualifient une ville “intelligente”. Ainsi que le développement d’un réseau de communication ou d’objets connectés plus ou moins important permettant de répondre aux souhaits des services publics de collecter de la donnée si possible en temps réel. Cependant le business model d’une Smart City ne peut reposer que sur le déploiement d’outils numériques. Ils ne sont effectivement que des outils. Après plusieurs années d’observation de ces villes intelligentes, la plupart des personnes intéressées sur le sujet, convergent dans le même sens pour dire que le principal moteur de la ville intelligente est le citoyen. En effet, c’est bien parce que les citoyens sont quotidiennement connectés que la ville le devient à son tour. Les villes où l’intelligence s’est développée est uniquement le fruit de l’union des intelligences des individus. Je m’explique : en commençant à mettre en commun leur savoir-faire par le biais des technologies, c’est bien les citoyens qui créent la mouvance d’une ville plus intelligente pour le bien de tous. L’exemple des AMAP en est un bon exemple. La mise en place de nouveaux services digitaux par les collectivités dépend donc de l’appropriation de ceux-ci par le “Smart Citoyen”. En effet, la ville aura beau innover et proposer de nouveaux outils digitaux mais s’ils ne requièrent aucun intérêt, aucun bénéfice pour le citoyen, alors il n’y aura aucun retour sur investissement et la ville ne sera pas considérée comme plus “Smart” par les principaux intéressés. L’élément que doivent prendre en compte les collectivités c’est qu’aujourd’hui le citoyen est de plus en plus informé. Il peut faire entendre son opinion et participer
  • 42. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 41/118 s’il le souhaite aux débats en cours, tout ceci grâce à l’essor des réseaux sociaux, des applis, des sites Internet… Il est devenu en quelques années un consommateur exigeant. Nous l’avons bien remarqué dans le cadre de notre consommation personnelle où les marketeurs se sont pliés à nos exigences en nous proposant toujours plus de produits personnalisés, des services après-vente à tout heure du jour ou de la nuit… Mais l’appropriation des outils numériques a changé une nouvelle fois la donne. Le consommateur est désormais devenu consom’acteur et n’hésite plus à donner son avis, partager la satisfaction d’un service rendu ou non, à inciter également son entourage à mieux consommer (français, bio, sans perturbateur endocrinien…). Il ne s’agissait donc qu’une question de temps pour que cela s’imprègne également en dehors de notre sphère privée. Le citoyen exige désormais transparence et confort. De la même façon qu’il souhaite consommer bon et sain au juste prix, il souhaite également jouir d’une meilleure qualité de vie pour des services publics ou privés qu’il paie au travers d’impôts, de factures de gaz, d’eau, d’électricité, ou encore d’abonnement de transport en commun ou de forfait Internet. Tout simplement aussi parce que la continuité des usages technologiques semble une évidence au 21ème siècle. Comment faire accepter à un citoyen 4h d’attente pour déposer un dossier administratif alors qu’il aurait pu l’envoyer par mail ou encore attendre plus d’1h son train sans avoir aucune information ? Le citoyen consommateur est bel et bien là et est devenu exigeant et impatient. Aux institutions de s’adapter. Elles n’ont pas le choix. Au même titre que les grandes entreprises, les institutions doivent prendre le virage du numérique en modifiant intégralement leur organisation actuelle. En plus de proposer de nouveaux services, les collectivités devront également rendre des comptes aux citoyens. En effet, il ne s’agit plus uniquement de proposer un service mais d’informer sur son efficacité, son rendement etc… Qui aujourd’hui accepterait de la part de sa commune la mise en place d’un nouveau service sans avoir d’information sur son utilité ? Participer au financement oui, mais pour que celui-ci soit efficace ! Les attentes du citoyen ont donc également changé de ce côté-là. Pour les collectivités, il ne s’agira pas de créer des gadgets ou de simples services numériques ayant pour unique vocation d’améliorer son image mais de créer des services à vraie valeur ajoutée et qui n’existaient pas auparavant. Les nouvelles technologies permettent de répondre à ces nouveaux besoins, ces nouvelles attentes mais au-delà d’y répondre, elles peuvent également en créer. Placer le citoyen au cœur de la réflexion est donc la stratégie centrale que doivent adopter les collectivités dans la mise en place de leur business model.
  • 43. Karine TAVEAU Thèse professionnelle MBA spécialisé Marketing Commerce sur Internet - 2017 42/118 1.4.2 Les entreprises & start-up accélérateurs de la ville de demain La Smart City étant un marché en pleine expansion, de nouveaux acteurs apparaissent dès la phase de conception de projets urbains. En effet, les perspectives de développement dans les villes, que ce soit à l’échelle nationale ou mondiale, dans une logique de rénovation ou de création de nouveaux quartiers, sont amenées dans les prochaines années à se transformer radicalement. Les entreprises (PME, grandes entreprises traditionnelles, start-up) ont très vite compris l’opportunité gigantesque qu’offre les Smart Cities. Il s’agit en effet d’un nouveau marché pour lequel tout est à imaginer et à construire. Cependant, selon la typologie des entreprises, les enjeux en seront différents. Les collectivités devront elles s’associer avec chacune d’entre-elles ? Quel rôle leur attribuer dans la création d’une Smart City ? Quelles conséquences sur le citoyen ? Tout d’abord, essayons de catégoriser les entreprises selon leur domaine d’expertise. Parmi les entreprises présentes sur le marché de la Smart City, nous pouvons identifier 5 types d’acteurs : ● Les grands équipementiers (Siemens, Schneider Electric, Alstom…) ; ● Les spécialistes IT (IBM, Cisco, Oracle, Google…) ; ● Les opérateurs de télécommunication (Orange, SFR, Bouygues…) ; ● Les fournisseurs d’intérêt général (Veolia, La poste, GDF, E-On…) ; ● Les Start-up, les innovateurs, entrepreneurs spécialistes de la ville intelligente (Living Plan IT, Onzo, Grid Net…). Parmi ces entreprises, certains se positionnent comme des acteurs incontournables de la Smart City. Il s’agit notamment d’entreprises produisant, distribuant ou fournissant la “matière première” (eau, électricité, gaz, réseau de communication, ...). Il s’agit donc d’entreprises telles que EDF, Enedis, GRDF, Engie, Orange. D’autres entreprises se positionnent quant à elles comme des acteurs proposant des solutions à toutes entreprises souhaitant se positionner sur le marché de l’IoT et des Smart Cities. Ces entreprises généralement proposent des solutions de Web Services (Cloud, Data Center, infrastructures SI, outils de pilotage de données etc..). Il s’agit d’entreprises telles que Amazon, Salesforce, Microsoft, SFR, Orange... Enfin, certaines entreprises se présentent comme celles qui donneront l’impulsion aux Smart Cities. Par exemple en aménagement tout simplement les heures d’ouvertures des bureaux, des boutiques, des espaces de coworking, des solutions de covoiturage etc. En effet, la Smart City ne serait pas envisageable si nos habitudes restaient les