1. L'Economie Sociale et Solidaire
et
le développement urbain de Vaulx-en-Velin
Beaucoup connaissent Vaulx-en-Velin pour ses émeutes ; trop peu pour son militantisme et
son esprit d'entraide, héritage de l'histoire ouvrière vaudaise.
Ces désordres urbains qui ont eu lieu dans l'Est lyonnais au début des années 90 ont certes
entaché la réputation de cette banlieue mais ce n'est pas sans raison que « la solidarité »
reste le 4ème mot d'ordre sur le triptyque républicain vaudais.
Derrière ces actes de vandalisme et d'incivilité, transparaît un malaise socio-économique
qui n'a rien de nouveau.
Aujourd'hui encore, Vaulx-en-Velin est un territoire dont les enjeux sociaux sont
importants.
Les multiples difficultés que cumule le territoire, à la fois un fort enclavement
géographique ainsi qu'une extrême faiblesse des indicateurs socio-économiques rendent
nécessaire une intervention prioritaire sur la commune.
Bien qu'il semble que les pouvoirs publics soient moteurs pour les questions de régulation
sociale, il est intéressant de se demander comment l'ESS vaudaise peut participer au
développement urbain de la commune. Pour des questions sociales, qui seraient mieux
placés que les acteurs d'ESS?
I. Etat des Lieux de Vaulx-en-Velin
Le cas de Vaulx-en-Velin est singulier. Située à la périphérie Est de Lyon, la commune
vaudaise est un territoire enclavé à la fois par des frontières naturelles (le Rhône) mais
également par des frontières artificielles (l'autoroute A42, la rocade Est de Lyon...). La
commune a des difficultés à exprimer son dynamisme et sa croissance hors de son
territoire.
Cet enclavement empêche la formation de la mixité essentielle au développement de Vaulx-
en-Velin.
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2. De plus l'exode qui a suivi les troubles urbains n'a pas participé à améliorer la situation. Les
familles qui avaient les moyens, ont fui la commune. Certaines enseignes importantes
comme Ikea ou Auchan ont également quitté le centre commercial de la ZUP de la
Grappinière.
Le second handicap de ce territoire est son extrême pauvreté. Aujourd'hui, troisième ville la
plus pauvre de France, les besoins et les attentes des Vaudais vis à vis de l'Etat sont grands.
Les ménages souffrent d'une dépendance (allocations CAF, HLM, CMU...) plus importante
que sur le Grand Lyon.
Le chômage y est persistant. En 2008 l'Insee comptabilisait sur Vaulx-en-Velin un taux de
chômage de 20,2% parmi la tranche d'âge des 15-64 ans.
L'école qui aurait pu être une solution pour une population vaudaise majoritairement jeune,
ne semble pas agir comme un ascenseur social. Trop souvent, les jeunes sortent du système
scolaire sans diplômes.
Concernant le bâti, le constat est préoccupant. Beaucoup d'habitats sont aujourd'hui
insalubres et inhabitables. Par ailleurs, le choix de la municipalité de conserver la majorité
du bâti (54%) aux logements sociaux empêche la formation d'une mixité sociale qui
pourrait être profitable à la dynamique du territoire.
Ce ne sont pas ces difficultés qui font de Vaulx-en-Velin un cas particulier car beaucoup
de banlieues en marge connaissent également une précarité socio-économique. C'est le fort
militantisme qui imprègne la commune qui fait de Vaulx-en-Velin, un territoire intéressant à
étudier.
Il est évident qu'une population connaissant des difficultés a tendance à s'entraider,
néanmoins la solidarité vaudaise est principalement issue de l'histoire sociale, politique et
culturelle de la commune.
Le territoire connaît une grande tradition en matière d'habitat social, d'articulation entre
outils de production et habitats dans une logique de paternalisme ouvrier.
Dans les années 20, lorsque le secteur s'est industrialisé, de grandes entités comme l'usine
Tase ont produit leurs logements ouvriers.
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3. Depuis, de nombreuses populations se sont croisées donnant naissance à une tradition
multiculturaliste (l'industrialisation s'étant accompagnée d'une importante immigration qui a
permis un réel décollage de la démographie vaudaise).
Cette histoire ouvrière est liée à une tradition politique de gauche avec à la tête de la
commune de Vaulx-en-Velin depuis 1929, le Parti Communiste Français.
Ce PCF très planificateur, est également très paternaliste.
Longtemps le PC a tenu à gérer la commune indépendamment du Conseil communautaire
dont les décisions ont été souvent bloquées.
C'est avec le départ de Jean Capievic et l'arrivée de Maurice Charrier, à partir de 1985, que
la situation s'est améliorée.
La commune s'est alors ouverte aux décisions politiques du Grand Lyon, avec notamment
un sud vaudais qui se développe en collaboration avec la commune de Villeurbanne et sous
la supervition de la communauté urbaine.
A cette histoire, cette culture politique de la commune s'attache des formes particulières de
l'ESS vaudaise.
La ville de Vaulx-en-Velin touchée par la désindustrialisation et une certaine paupérisation
de sa population, a vu son ESS se tourner principalement vers les besoins des Vaudais avec
la création de structures de proximité, des associations de communauté, de sports ou de
loisirs… Le nombre important d'associations sur la commune met en relief son militantisme
d'exception. Pour 40 399 habitants en 2009, il y a plus de 730 associations, ce qui donne
approximativement un taux de 18 associations pour 1000 habitants.
Le bilan de cette animation locale peut sembler néanmoins en demi teinte. L'ESS vaudaise
paraît relativement secondaire et fortement encadrée. Elle ne semble pas participer
réellement au développement urbain de la commune car pour les questions sociales ce sont
les pouvoirs publics qui restent les maîtres d'oeuvre.
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4. II. L'interventionnisme de la ville
C'est bien la ville en effet qui a les outils suffisants pour rendre le développement urbain
efficace. Vaulx-en-Velin est un territoire qui a longtemps servi d'expérimentation à
l'intervention des pouvoirs publics. Cet interventionnisme, on va le retrouver à travers des
projets d'intégration urbaine et d'insertion par l'activité économique.
L'intégration urbaine de Vaulx-en-Velin est une réelle nécessité pour permettre le
désenclavement du territoire.
Dès les années 90, la commune vaudaise a été une des premières à bénéficier de la politique
de la ville. A travers une contractualisation, des dispositifs expérimentaux comme le Grand
Projet de Ville ont été mis en place tout en prenant en compte les dispositions et les besoins
urbains du territoire.
Cette contractualisation entre les collectivités et des partenaires comme les bailleurs sociaux
ou les associations a pour objectif de planifier des projets d'intégration urbaine. Elle se fait à
travers une convention ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine) afin
d'accompagner le dispositif du GPV et financer les démolitions.
La mission même du GPV est d'accompagner les opérations de renouvellement urbain sur le
territoire. Ce GPV, afin d'harmoniser les connexions entre Vaulx-en-Velin et les autres
communes du Grand Lyon, est fortement porté politiquement.
Au sein de ce dispositif, un programme de gestion de proximité est intégré pour penser les
futures constructions urbaines.
Ce principe de la GUSP (Gestion Urbaine et Sociale de Proximité) est de rénover les habitats
tout en consultant les acteurs locaux et la société civile grâce à la mise en place d'un cahier
des charges. En intégrant les usages et les pratiques de ceux qui y vivent, l’objectif de la
GUSP est de diversifier l'habitat pour apporter une meilleure mixité urbaine tout en
conservant un certain nombre de logements sociaux.
Un autre projet urbain spécifique au territoire vaudais a également vu le jour : la mission
Carré de soie. C'est un projet de droit commun (hors de la politique de la ville) qui est porté
initialement par le Grand Lyon avec le partenariat et le pilotage de deux communes,
Villeurbanne et Vaulx-en-Velin. L'objectif de ce projet est la requalification de friches
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5. industrielles et la transformation de ces friches en véritables quartiers.
Bien qu'étant au prémisse du projet, le territoire du Carré de Soie intégrera ultérieurement des
dispositifs du GPV comme la gestion de proximité.
Le second point de l'interventionnisme des acteurs publics concerne l'insertion par l'activité
économique. Il existe en effet, un certain nombre de dispositifs de droit dérogatoire comme la
politique de zonage pour amener les Vaudais vers l'emploi.
Le principe de la Zone Franche Urbaine est intégré à la politique de la ville. Ce dispositif
repose sur le principe des exonérations fiscales et sociales afin d'attirer des entreprises sur le
territoire zoné. Ce principe d'exonérations ne fonctionne que si l'entreprise respecte la clause
de l'embauche locale (pour une entreprise nouvellement implantée, 50% du recrutement doit
être fait sur le territoire zoné).
La Zone Franche Urbaine vaudaise fait partie des ZFU de première génération datant de
1996. On peut même dire que la ZFU était une phase test (la ZFU comprend certains
quartiers comme le Mas du Taureau ou la Grappinière).
Aujourd'hui les élus de l'agglomération lyonnaise sont unanimes sur la question du dispositif
ZFU qu'ils considèrent comme incitatif pour développer les entreprises et l'emploi.
Toujours dans le cadre de la politique de la ville, il existe un dispositif appelé Groupement
Jeunes Créateurs qui est destiné à un public jeune (le public jeune étant sur la commune une
priorité). C'est un dispositif d'insertion, initié par le comité interministériel de la ville dont
l'objectif est de réduire les difficultés rencontrées par les jeunes des zones sensibles et les
aider à intégrer la vie active.
Ce dispositif favorise l'entrepreneuriat. Il permet aux chômeurs de bénéficier du réseau
relationnel et de connaissances nécessaires à leur intégration sur le marché du travail
(obtention d'un diplôme à l'issue d'une formation en partenariat avec l'Université de Lyon).
Tous les dispositifs d'insertion par l'activité économique ne se font pas toujours dans le cadre
de la politique de la ville. Il existe en effet un Plie Uni-Est qui est une émanation d'une
volonté des collectivités territoriales. L'idée est de centraliser les actions et les projets des
différents acteurs oeuvrant dans le cadre de l'insertion afin d'harmoniser et de créer une
politique intercommunale de l'emploi.
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6. En son sein, il existe un certain nombre de référents de parcours, acteurs privés ou publics
(société Prestal, Solidarité Services...). Tous ont un rôle à jouer dans la régulation des
questions d 'insertion professionnelle.
Par exemple la « mission locale » est un référent de parcours dont l'action porte sur l'emploi.
Cette mission a vocation à agir pour un public jeune. La mission locale fonctionne comme
une entreprise d'insertion : formation et suivi de Vaudais dans l'objectif de les aider
ultérieurement à intégrer le marché du travail.
D'une manière générale on ne peut pas dire que Vaulx-en-Velin a été mis à l'écart du
développement urbain de la communauté urbaine du Grand Lyon car de nombreux
dispositifs publics souvent expérimentaux et prioritaires ont été mis en place sur la
commune.
III. Le rapport de l'ESS vaudaise à la ville
L'ESS vaudaise n'est pas illégitime. Il existe une certaine reconnaissance entre acteurs
d'ESS et acteurs publics qui travaillent sur le même territoire.
D'ailleurs le rapport de l'ESS vaudaise à la ville est double (à l'instar de la commune qui se
développe à deux vitesses). L'ESS complète d'une part l'action des pouvoirs publics dans la
régulation des questions sociales, d'autre part l'ESS peut participer pleinement à
l'intégration urbaine de Vaulx-en-Velin dans son rôle de développeur économique du
territoire.
Sur Vaulx-en-Velin, on peut penser que l'ESS a un rôle incontournable dans la défense des
personnes exclues du marché du travail ou du logement, pourtant il n'y pas nécessairement
une reconnaissance de ce rôle par les pouvoirs publics.
L'ESS n'est en général pas un acteur cible concernant toutes les questions d''insertion sociale.
Si l'on s'attache par exemple aux questions d'insertion professionnelle, il semble que l'emploi
reste une émanation de la volonté des communes.
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7. Il existe bien quelques structures d'ESS de droit dérogatoire, seulement pour amener les
individus en mal d'insertion vers le droit commun. Les pouvoirs publics ont tendance à
travailler plus avec des entreprises classiques (voir des entreprises sociales comme la société
Prestal).
Il existe néanmoins certains dispositifs publics comme le PLIE Uni-Est qui active des clauses
sociales d'insertion, en favorisant par exemple l'existence des ateliers chantiers d'insertion.
Ces ACI se situent dans le champ de l'ESS mais restent issus de la volonté des acteurs
décentralisés (on reste encore dans l'interventionnisme des pouvoirs publics).
Ils ont pour rôle l'accueil et la mise au travail par des actions collectives des personnes sans
emploi. Ces actions peuvent être ponctuelles (comme la rénovation de bâtiments par
exemple) ou permanentes.
De la même manière, le PLIE peut intégrer en son sein des associations intermédiaires
comme Solidarité Services qui a pour mission de fournir aux collectivités, aux entreprises ou
aux particuliers, un personnel formé et suivi dans le cadre de cette insertion. Solidarité
Services permet aux individus en mal d'insertion professionnelle de trouver un contrat de
travail court ou de moyenne durée et après une formation, de trouver une sortie positive
(c'est-à-dire un emploi).
Concernant les questions d'insertion professionnelle il semble qu'il existe assez peu de
structures d'ESS qui oeuvrent sur Vaulx-en-Velin, indépendamment des pouvoirs publics
(celles qui le feraient semblent manquer de poids et d'impact).
L'ESS est néanmoins plus intégrée pour régler les questions de rénovation urbaine et de santé
que pour les questions d'insertion professionnelle.
En effet si l'on s'attache aux questions de rénovation urbaine et de santé, l'ESS vaudaise n'est
pas nécessairement incontournable mais reste importante. La consultation des acteurs locaux
que ce soit au sein du réseau ou de la gestion de proximité reste un aspect non facultatif du
développement urbain.
Depuis quelques années il y a sur le territoire vaudais une réactivation de la participation
de la société civile à travers les procédures de démocratie participative.
Dans la mise en place de dispositifs relatifs à la politique de la ville, les pouvoirs publics
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8. doivent organiser des dialogues entre la société civile et les différents acteurs concernés par
les projets.
Ils ont donc un rôle essentiel à jouer dans la création et l'aide aux initiatives d'ESS de
développement de proximité.
En effet parce que les structures d'ESS sont implantées en général sur la commune vaudaise
depuis un certain temps, elles sont plus aptes à connaître les besoins des Vaudais sur les
questions sociales. Elles sont donc des acteurs à consulter dans la mise en place de dispositifs
publics.
D'une certaine manière le citoyen est invité à participer vía l'ESS au développement de son
propre territoire.
On peut donc espérer que dans l'avenir l'ESS joue un rôle plus important dans la régulation
des questions sociales. Néanmoins si le terreau militant et solidaire vaudais s'affaiblit, cette
ESS pourrait devenir obsolète.
L'ESS peut néanmoins encore apporter croissance et dynamisme et participer entièrement
au développement urbain du territoire.
Plus tournée vers la communauté urbaine du Grand Lyon, l'ESS du Sud, profitant de la
construction d'un réseau de transports diversifiés (métro, bus, tramway) se détache de la
politique assez protectrice de la municipalité vaudaise.
L'exemple du bâtiment Woopa montre que l'ESS peut être indépendante, novatrice, et
puissante. Elle peut accompagner le développement urbain de la commune en apportant une
croissance et un rayonnement profitable au Sud du territoire.
Porté par deux grandes entités de l'ESS, les sociétés coopératives de la NEF et Quadriplus
Groupe, le projet qui a vu le jour consiste en un regroupement des structures d'ESS dans un
immeuble à hautes performances énergétiques, implanté dans un quartier en construction.
Participant au développement seulement comme un simple utilisateur de l'espace urbain, le
bâtiment Woopa va néanmoins être un interlocuteur essentiel de la ville pour certaines
questions de développement urbain.
De plus les sociétés coopératives fondatrices de la SCI qui louent les locaux, participent à
travers leur rôle de prestataires, à l'économie locale qui entraîne le développement urbain.
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9. Sur le projet, il est intéressant de remarquer que des acteurs majeurs du regroupement
coopératif ont réussi à se réunir et à investir pour la mise en place de ce bâtiment. Cela
montre que des acteurs de l'ESS au même titre que des acteurs privés classiques ont une
capacité forte d'investissement.
Par ailleurs les structures d'ESS, en concentrant le capital social sur la commune peuvent
avoir un rôle important dans le développement local via la protection du patrimoine
territorial.
Un exemple représentatif est l'association des robins des villes.
Les Robins ont beaucoup travaillé sur le projet du Carré de Soie notamment avec
l'accompagnement des groupes d'habitants sur un diagnostic du territoire en 2005.
Après une rupture en 2007 avec la mission sur la question de l'usine Tase, ils se sont
mobilisés assez justement aux côtés d'associations pour la défense du patrimoine territorial.
L'association s'est opposée aux deux premiers permis de construire d'un promoteur
immobilier qui était propriétaire de l'usine.
Les robins ont cherché, au-delà du classement de l'usine, à solliciter une baisse de la densité
du programme (c'est-à-dire moins de logements sur le même terrain).
On pourrait ajouter que cette Economie Sociale et Solidaire peut être une alternative à la
logique capitaliste, qui sur la commune de Vaulx-en-Velin, n'a pas su répondre correctement
aux attentes et besoins de la population.
Cette économie indépendante des pouvoirs publics, fonctionnant de manière démocratique
pour l'élaboration de projets à finalité sociale peut être un bon complément au service public.
Du fait de l'important ancrage de l'ESS sur le territoire, la mission Carré de Soie cherche lors
de rencontres avec les acteurs locaux, à conserver ce substrat en créant sur le Carré de Soie
une polarité autour de l'ESS.
Par conséquent, la mission, au côté du bâtiment Woopa, défend l'idée de créer un lieu où les
structures d'Economie Sociale et Solidaire puissent se rencontrer et échanger en se focalisant
sur une thématique particulière.
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10. Dans cette optique, il existe sur la commune vaudaise chaque année depuis 2002, un forum
pour la promotion de l'ESS.
Des ateliers sont mis en place sur des sujets renvoyant à une thématique particulière (le
dernier forum de l'ESS, s'est déroulé les 2 et 3 décembre dernier et avait pour thème des
questions sur l'alimentation et les circuits courts : « Bien manger et bien produire »)
Ce type de forum permet aux professionnels (acteurs de l'ESS, techniciens, élus...) de se
rencontrer et débattre sur des thèmes qu'ils peuvent avoir en commun.
D'une certaine manière, ces initiatives permettent à l'ESS de se positionner comme un nouvel
acteur économique avec lequel il est essentiel de composer.
L'ESS paraît être un élément qui permet d'organiser la concertation des différents acteurs
vaudais autour d'un projet commun.
Pourtant le bilan de l'ESS vaudais, dans son rapport avec la ville est mitigé. D'un côté l'ESS
accompagne de manière secondaire l'action de la ville concernant la régulation des questions
sociales. Sans être mise entièrement de côté, l'Economie Sociale et Solidaire n'est pas
considérée comme assez légitime pour s'occuper des questions aussi importantes que l'emploi
ou le logement.
D'un autre côté, l'ESS via son rôle de développeur économique, entraîne le développement
urbain de Vaulx-en-Velin.
En conclusion, si l'on devait mettre en perspective l'avenir de l'ESS vaudaise, même si l'on
peut craindre un affaiblissement du terreau militant, il semble que sa force réside aujourd'hui
dans le regroupement. Que ce soit pour la représentation d'individus ou d'entreprises, c'est un
peu le « fort ensemble » qui permet à l'ESS de gagner en dynamisme et en importance sur le
territoire vaudais, limitant son déclin.
Quels peuvent être alors les apports de l'ESS pour la ville de Vaulx-en-Velin ?
En plus d'apporter une bonne connaissance du territoire et un dynamisme économique, l'ESS
peut devenir une vitrine de Vaulx-en-Velin et ainsi modifier la mauvaise image que la
commune supporte depuis les émeutes urbaines des années 90. L'ESS se révèle
incontournable lorsque l'on s'intéresse de plus près à ce territoire. Elle fait partie du
patrimoine de Vaulx-en-Velin.
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