Une présentation du boom minier des années 90 avec une analyse particulier du cas brésilien dont la stratégie du pays lors des privatisations et le rôle du secteur dans les perspectives de l'économie. Une révision comparative des plus importants pays miniers de la région : investissements, production, réserves etc.
White Paper : activité M&A, où en est-on dans le cycle ?
Le boom minier latino-américain et le cas particulier du Brésil. Octavio Suarez
1.
2. I
Le boom minier
latino-amernicai
et le cas p articulier
résil
Cet article 'évolution récente du ier en Amérique latine
et en particulieflauB résil. La premièrep artiep rffienltee cc ee qquuii aa éêttéé qq uuaalliiffiiéé
de boom minier latino.américain, et traite des principaux changements qui
ont eu lieu dans la région sur le plan légal et institutionnel, ainsi que de
grands projets d' investissement.
La seconde partie étudie le secteur minier brésilien. La présen-tation
de ses principales caractéristiques (évolution historique, production,
commercee xtérieur,e tc.) est suivie d'une analysed es avantagesc omparatifse t
de la compétitivité des deux principaux produits, le minerai de fer et I'aluminium.
Une desp rincipalesq uestionsa bordéesc oncernel a situation
et les perspectives du secteur minier brésilien dans la conjoncture interna-tionale
actuelle. L'auteur s'interroge d'emblée sur le rôle que le secteur minier
brésilien peut jouer dans I'expansion du marché interne et sous-régional.
Contrairement aux pays miniers types, et en dépit de son potentiel géologique
extraordinaire, le Brésil n'a pas développé un secteur minier orienté exclu-sivement
vers I'exportation, mais plutôt une industrie minéro-métallurgique
avec d'importantes liaisons en aval, c'est-à-dire une industrie qui sert de
* É,conomiste-consultant, chargé de cours àl'(Jniversité de Paris I, Panthéon-Sorbonne (IEDES)
l. Cet article s'inscrit dans le cadre d'une recherche sur le secteur minier et le rôle de l'État dans les
pays en développement. Deux études faisant partie de cette recherche ont déjà été publiées darrs Problèmcs
d'Amérique latine (<<P érou : ajustement, crise minière et réinsertion internationale ,r, no 4,1992; < Chili :
les limites d'une croissance fondée sur I'exportation des ressources naturelles )r, D" ll, 1993).
3. -
Problèmes
d'Amérique
latirie
No 26
juillet - sept. 1997
Le boom minier
latino-américain
et le cas du Brésil
36
base à une vaste branche de I'appareil industriel. Au vu des difficultés
actuelles du marché international et de I'impossibilité pour un grand pays
comme le Brésil de prétendre baser son développement futur sur une
expansion des exportations minières, il est important de s'interroger sur le
rôle que le secteur minier peut jouer dans la consolidation d'un secteur
industriel intégré,d épassanlte cadren ationale t correspondanat ux tendances
que fait apparaître l'évolution actuelle du Mercosur.
Les mines en Amérique latine
Les antécédents
L Amérique latine est une région qui dispose d'importantes ressources
minières et elle est un des premiers producteurs mondiaux dans ce domaine.
Elle possède un pourcentage élevé des réserves mondiales de différents
minerais( tableaul ) :bauxite(27 vo),argent(257 o),),bismuth( 25 vo),cuivre
(36 Vo), fer (13 Vo), molybdène (34 Vo), nickel (25 7o) et lithium (59 Vo).
Tableau1 . Réservesm inières en Amérique latine
(Partd ansl e totalm ondiael n %)
Lithium
Cuivre
Bauxite
Nickel
Argent
Molybdène
Bismuth
Mineradi e fer
59
36
27
25
25
34
25
13
Source: F. Sanchez-Albave(r1a9 93).
Qans certains pays, I'activité minière est une des principales
activités économiques et représente une part importante des expôrtations et
du PIB. C'est le cas des pays dits < miniers >> : Bolivie, Chili, Guyana,
Jamai'que, Pérou et Surinam, où l'activité minière (combustibles eiclus)
lepÉsented ansc ertainsc asj usqu'à 50 Vod esexportationse t du PIB (tableau
2). Dans d'autres pays comme I'Argentine, le Brésil, la Colombie, Cuba,
f Equateuç le ÙIexique et le Venezuela, cette activité revêt une importance
économique plus réduite.
appllquéun"'ooro,LÏfîf,i 1iHi,,t;;i""i:tlLtlï"âP.iJ;,nêgligé le développement du secteur minier. Dans des pays miniers comme
le Chili et le Pérou, I'investissement direct étranger (IDE) avait commencé
au début du XX" siècle : les gouvernementsa vaienta ccordéd es concessions
à des multinationales nord-américaines en échange du versement d'un
pourcentage.dela rente.D ans ces pays, le secteurm inier est devenul e pivot
des exportations et de I'approvisionnement en devises, ainsi qu'une source
importante de revenus fiscaux. En Bolivie, les mines ont été nationalisées
4. par le gouvernement révolutionnaire du début des années 1950, et l'économie
â continué à dépendred ese xportationsd 'un seulp roduit, l'étain, QUij,u squ'à
la crise des années1 980, a représentép endantd es décenniesp lus de 5O Vo
dese xportations.D ansd 'autresp aysn 'ayant pasd e tradition minière,c omme
I'Argentine, cette activité n'a jamais été véritablement favorisée et, jusqu'à
une époque récente, les mines ont étê placêes sous le contrôle des forces
armées et n'ont connu qu'un développement limité. Au Brésil, depuis les
années l940,le secteur minier s'est développé dans le cadre d'une entreprise
publique, mais il n'est jamais parvenu à occuper une place qui reflète
I'immense potentiel géologique du pays.Dans un grand nombre de pays,
I'activité minière est restée sous le contrôle de I'Etat qui limitait fortement
I'investissement étranger. Comme dans d'autres régions du tiers monde, au
cours des années 1960 et au début des années 1970, I'industrie minière
latino-américainea connu un processusd e nationalisationq ui a engendréu n
contrôle strict de ce secteur par I'Etat. Ce process'usa, uquel s'ajoutaient
I'instabilité politique et la crise économique, a contribué à une forte réduction '
de I'IDE dans le secteur minier.
Tableau2 . lmportanced u secteurm inierd ans les pays d'Amériquel atine
et Caraibes
Productionm inièred ansl esp aysl atinoaméricains
Source : Mining Annual Review el World Bank Staff Estimates. Banque mondiale (1996).
Ainsi, jusqu'à une époque récente, la prospection minière
latino-américainen 'a pasb énéficiéd 'un investissemendt irect important.A u
cours des années 1970 et 1980, environ 75 Vo de I'IDE du monde occidental
dans la prospection minière ont été dirigés vers les pays industrialisés, en
-pda'retnictureliperri sleess Etats-Unis, I'Australie et le Canada. En 1970, un groupe
minières européennesc onsacraits eulement0 ,5 Vod e ses dé-penses
totales de prospection à I'Amérique latine et I'augmentation ultérieure
â porté cette participation à 7 ,2 Vo en 1986. Entre l97O et 1986, les entreprises
européennes ont consacré près de 80 7o de leurs dépenses de prospection
aux pays industrialisés.
La faiblesse de I'investissement dans la prospection en
Amérique latine peut s'expliquer par les critères qui sont utilisés par les
-
Problèmes
d'Amédque
latine
N'26
juillet - sept. 19
Le boom minier
latino-américain
et le cas du Bré
37
Pays Valeurd e la production
minièred e 1994
(millionds e dollars)
Part
du secteurm inier
dans le PIB de 1994
(%)
Part
du secteurm inier
dans les exportations
de 1994 ("/"
Argentine
Bolivie
Brésil
chili
Colombie
Équateur
Guyana
Jamaique
Mexique
Pérou
Surinam
Venezuela
150
450
6 000
5 600
1 500
120
200
610
2 800
2 120
300
800
<1
5-10
1-5
1'0t--525
<1
25-50
10-25
<1
5-10
25-50
1-5
< 1
2s-50
5-10
25-50
10-25
1-5
>50
>50
1-5
25-50
>50
1-5
5. Problèmes
d'Amérique
latille
N" 26
juillet - sept. 1997
groupes miniers internationaux pour déterminer les pays où cet investisse-ment
sera réalisé. Ces critères sont, par ordre d'importance 2 : le potentiel
géologique, la stabilité politique, les politiques minières et d'autres lacteurs,
parmi lesquels l'êtat de I'infrastructure, des services, la situation géographi-que
e.! la culture, I'histoire ou la tradition minière du pays. De c-e pôint ae
vue, il est certain gge, 4*r les années 1960-1970, les pays de là région
laissaient beaucoup à désirer en matière de stabilité politique et économique
et que leurs politiques minières restrictives n'étaient guèrede nature à attirer
I'investissement étranger. Ils disposaient pourtant d'un potentiel minier
reconnu et, dans certains cas (Bolivie, Chili, Mexique et Pérou), ils possé-daient
une importante tradition minière. Enfin, dans de nombreui cas,
l'éloignement des ressourcesm inières (desc entresd e consommationo u des
ports.d'embarquement) ainsi que I'absence d'infrastructure adéquate ont
constitué (et constituent encore) des facteurs de dissuasion pour ltinvestis-sement
étranger dans la prospection et I'exploitation minièré. 'i
Le rôled es politiquegs ouvernementales
Les- politiques .gou_vernementalense peuvent pas accroître le potentiel
géologique, mais elles peuvent promouvoir la prospection qui permettra la
découverte de réserves et l'obtention d'avantagei compalatifs. Dans la
mesure où les politiques gouvernementales (impôts, taux de change et
incitations en général) ont une incidence sur les coûts de production,-elles
ont-égalemequt ne forte répercussions ur la compétitivité d'un pays. Du fait
de la quasi-absegc.9.dper o-spectiond, ans la plupart des pays de là région (à
l'exception du Chili avec le cuivre, et dans une certaine mesure du Èrésil),
les réserves minières n'ont que peu augmenté entre les années 1960 et ia
fin des années 1980.
Ces politlgues sont également liées à d'autres aspects im-portants
de I'activité minière, comme les conditions d'accès à la ierre ainsi
q.gg la^ qualité et la disponibilité de I'information géologique. Le système
d'impôts et de participation è la rente minière revêt une impbrtance farticu-lière.
Dans la période actuelle, où il existe une véritable côncurïence entre
les pays.pour attirer l'investissement dans le secteur minier, ce système est
un des éléments qui contribugl! à expliquer la répartition géogràphique de
I'investissement. Enfin, la politique de promotion de l'invéstissement peut
avoir un impact sur,la prospection minière, en particulier dans les payi où
ni les entreprisesp rivées ni les entreprisesp ubliques ne sont en mesured e
réaliser des investissementsim portantse t àhauts risques.E n effet, I'expé-qg1ce
prouve que ce n'est qu'une fois sur mille qu'une prospection minière
débouche sur une exploitation.
. Aplrtir desa nnées1 980,u n changemenbt rusques 'est opéré
en ce qui concerne les règles de participation dans le secteur minier. Mais
c'est surtout au cours des années 1990 que I'Amérique latine a créé des
conditions économique,s et politiques favorables à un afflux important
d'investissementsd ans le secteurm inier. 1
2. Cf. R. G. Eggert (1992), tableau 3, p. 60.
Le boom minier
latino-américain
et le cas du Brésil
3B
6. Le boom latino-américain
La nouvelle situation économique et politique de la région et ses perspectives,
ainsi que la réforme de la législation minière, ont pour principale conséqrtence
que,d épuis 1994,1'Amériquela tined evient,p our la premièrefoisd e sonh istoire,
lâ première région du monde en termes d'investissement dans la prospection
minière. Il est intéressant de signaler que cet investissement est concenfé dans
quelques pays qui ont mené à bien la réforme de leur politique minière en suivant
plus ôu moins fidèlement les orientations de la Banque mondiale 3.
rarineresûe,",.uJ#3*Ëi,'J'Ëili:if;iiÏlïàlîf"1iJi',i::après I'Asie. 8n1997 etl9pS,les pays les plus importants de laÉgion (Argentine,
Brésil, Chili, Colombie, Equateur, Mexique, Pérou, Venezuela) auront un taux
de croissance annuel moyen de 3,6 7o etun taux d'inflation de 147oa.
A I'exception du Chilillile.processus de réforme du secteur
minier a commencé dans les années 1980, dans les autres pays de la région,
ce prbcessus débute,dans les années 1990. Un premier groupe de pays
(Argentine, Bolivie, Equateur, Mexique et Pérou) a déjà progressé considé-rablement,
tandis qu'un second groupe (Brésil, Colombie et Venezuela),
disposant d'un secteur minier relativement important, n'a pas encore entamé
ce processuso u n'en estq u'au tout début.E nfin, un troisièmeg roupec onstitué
des pays les plus petits (Guyana, Jama'r'queS, urinam, entre autres) en est
égalementà l'étape initiale..Les.r éformes concernentl a modification du Code
minier, pour ce qui est de I'accès à I'exploitation minière, le système
d'imposition, la circulation des capitaux étrangers et le rapatriement des
bénéfices. Il s'agit de tous les facteurs qui doivent contribuer en un premier
temps au développement de la prospection minière.
'Amériqu"rutinTiiïi'tr';i:3iË:i:t:i3ii:iii,iïi#'#Jl?,'fif;f
dollars) des 150 compagnies minières les plus importanles du monde. Elle
a devancé I'Australie (20 7o), le Canada (13 Vo), les Etats-Unis (12 Vo),
I'Afrique (ll Vo),I'Asie et le Pacifique (I0 Vo) s.
pracepour,"oÏ,i,Jnt;l*i::'"'lriliT'*::iT:iiïJ::Tiill"Ë"*des plus grandes entreprises dans la région s'élèvent à963 millions de dollars
(27,3 Vo dr; total mondial). C'est au Chili et au Pérou que la prospection est
la plus active, avec au moins soixante entreprises minières qui prospectent
dans la cordillère des Andes. Mais d'autres pays, l'Argentine en particulieç
suscitent I'intérêt des compagnies étrangères 6. La plupart des projets (90 Vo)
concernent le cuivre mais, au cours des années récentes, la prospection de
I'or s'est beaucoup développée, en particulier au Pérou, en Argentine, au
Brésil et au Chili.
'investis,"*"n,tâ.,ii,lil"îJrïtr"5:i:T:[iin,?T:ïiiô'"ffiiffi
milliards de dollars américains, et la région devrait en capter 39 Vo (CEPAL,
op. cit.).
3. Cf. Banque mondiale (1996, décembre).
4. Cf . Country Forecast, The Economist Intelligence Unit, l7 janvier 1997.
5. Cf. CEPAL (1996), Balnnce prelimirutr de kt econornia de América latina y el Caribe, 1996.
6. Cf . Mineral Comrutdity Summaries, 1997.
Èr
Problèmcs
d'Amérlque
latine
N'26
juillet - sept. 19
Le boom minier
latino-américain
et le cas du Brér
7. Tableau3 . Principaux projets miniers en Amérique latine
Problèmes
d'Amérique
latine
N'26
juillet- sept.1 997
Le boom minier
latino-américain
et le cas du Brésil
Nom Pays
Montandt e
I'investissement
millionsd e dollars
Produit
principal
Date
d'ouverture Propriétaires Contrôle
(%)
Collahuasi
Salobo
ElAbra
Bajo de la
Alumbrera
Rodomiro
Tomic
Quellaveco
La Granja
Loma
de Niquel
Pascua
Fortaleza
Tesoro
Cerro
Vanguardia
Santo Tomas
Lomas Bayas
Mantoverde
chiri
Brésil
chili
Argentine
chiri
Pérou
Pérou
y'enezuela
chili
Brésil
chiti
Argentina
Mexique
chiti
chiti
1 750
1 500
1 000
813
641
500
450
345
300
233
2N
2æ
199
196
178
Cuivre
Cuivre
Cuivre
Cuivre
Cuivre
Cuivre
Cuivre
Nickel
Or
Nickel
Cuivre
--'Or
Cuivre
Cuivre
Cuivre
1999
1 999
1997
1 997
1997
1999
1999
1998
1998
1998
1 997
1998
2000
1 997
1 996
Falconbridge
Minorco
CVRD
Mineraçâo
Morro Velho
Cyprus Amax
Minerals
CODELCO
MIM Holdings
North Ltd
Rio Algon
CODELCO
Minerad e
Mantos Blancos
lnternational
Finance Corp.
Empresa Minera
delPérou
Minorco
Jordex
Resources
Corporaciôn
Caracas
Barrick Gold
Corp.
RTZ Corp.
Luksic Groupe
Equatorial
Minining
Minorco
Perez Companc
Naviera
ExallResources
GibraltaMr ines
Minerad e
Mantos Blancos
50,0
50,0
50,0
50,0
51,0
49,0
50,0
25,O
?5,0
100,0
80,0
20,o
100,0
85,0
7,5
7,5
80,0
100,0
61,0
39,0
50,0
50,0
100,0
100,0
100,0
Source : Mining Journal Ltd's Metallica 2000 computer database.
enAmériquehtÏfe:flïii,i"ïi::it"r',ï3,Tïitfif'iJïHffi"+::4,265 milliards de dollars) se situent au Chili et sont placés sous le contrôle
q" groupes privés -étrangers et 4ç.-t" plus grande entreprise du pgys,
Corp_orationnationaled u cuivre du Chili (CODELCO), qui appartientà lÉiat.
Au Pérou, il y a_dgul projets importants (concernant le èuivre), pour un
investissement global de près d'un milliard de dollars. Mais ùne des
informations les.plulintéressantes fournies par le tableau 3 est le fait que
deux grands projets (l'un pour le cuivre, I'autre pour I'or) sont en cours de
réalisation en Argentine, pour un montant total de plus d'un milliard de
8. dollars ; c'est la première fois que des investissements miniers d'une telle
envergure -sont effectués dans ce pays. Par ailleurs, le Brésil a deux projets
en cours, I'un concernant le cuivre et I'autre le nickel. Le premiér, qui
nécessite un investissement de 1,5 milliard de dollars, se placè au secoàd
rffdes projets de_p_rospectiolant ino-américains.I l est mené par I'entreprise
{'_Etat Çgrypaohia Vale do Rio Doce (CVRD), en association avec Mineiaçâo
Morro Velho, une entreprise qui appartient à un groupe sud-africain.
A remarquer également qu'il existe au Venezuela et au
Mexique deux grands projets concernant respectivement le nickel et le cuivre.
Un des principaux résultats du boom minier latino-américain
est le fait qu'au détut de 1997,I'Amérique latine est la région en dévelop-pQment
qui a la plus forte activité minière. Selon une récente enquête (cf.
tableau 4) portant sur les mines en activité produisant plus de 150 000 tonnes
par an de métaux non ferreux et de métaux précieux, I'Amérique latine
possède 182 mines de ce type en exploitation. Il y en a 125 en Afrique, 69
en Asie et I49 en Agstralasie. L Amérique latine n'est devancée que par
I'Amérique du Nord (États-Unis et Canada) qui possède 190 mines en activité.
Tableau 4. Mines des métaux non ferreux et de métaux précieux
en activité dans le monde
(avecu nep roductiond e plusd e 1500 00t onnes/and e minerai)
Amérique latine
-I-Problèmgr
d'Arnérlque
latine
N'26
juillet- sept.1 9
Le boom minier
latino-américain
et le cas du Brér
chiti 46
4 L
Mexico
4',l
Pérou
35
Brésil
24
Bolivie
Jamarque
Argentine
Guyane
Nicaragua
Surinam
Colombie
Venezuela
flép. Dominicaine
Equateur
Cuba
Guatemala
Honduras
Panama
Total
55444322
2
Résumé
Amérique latine'
Afrique
Asie
Australasie
Europe
Amérique du Nord
182
125
69
149
43
190
* Comprendto utesl es minesd 'or,-argenpt,l atinec, uivre,n ickel,p lomb,z ince t bauxitee n exploitation dans le
monded qnsl esquellesle s sociétéso ccidentaleos ntd es participations.
Source: Efaborép ar I'auteurà partird e MiningM agazine,ianviér1 997,p p. 39-49.
9. -
Problèmes
d'Amérique
latinb
N" 26
jui l let- sept . 1997
Le boom minier
latino-américain
et le cas du Brésil
Quantà I'Europe occidentalee, lle n'en possèdeq ue4 3. Les quatrec inquièmes
des mines en activité en Amérique latine sont concentrés dans quatre pays :
Chili (46 mines), Mexique (41), Pérou (35) et Brésil (24)?.
Les changements opérés en Amérique latine ont réduit
sensiblement le risque présenté par les pays de la région pour I'investissement
minier. Le plus surprenant est que, en 1995 par exemple, à la suite d'une
enquête auprès de spécialistes du monde entier, I'Argentine et le Brésil
occupent respectivement la première et la deuxième place sur une liste de
140 pays en développement classés par ordre de risque croissant. Le Pérou
occupe la quatrième place et le Chili la cinquième (tableau 5).
Tableau5 . Classementin ternationadl es PEDp our I'investissemenmt inier*
Rang 1994
Argentine
Brésil
Kazakhstan
Pérou
chiti
Ghana
Afriqued u Sud
Indonésie
Ouzbékistan
42 . A partir d'une enquête auprès d'analystes miniers du monde entier sur 140 pays en développement.
Source : Mining Journal, tiré d'un survey de lnternational lnvestment Conference lnc.
Les investissementsd ans la prospection et les projets en
cours permettront sans doute d'augmenter les réserves et la production
minière des pays latino-américains. Le secteur minier peut ainsi devenir un
facteur de consolidation de la stabilisation macro-économique et en particu-lier
contribuer à la croissance des exportations. C'est-à-dire que ce secteur
peut jouer un rôle positif dans l'évolution des finances publiques et de la
balance des paiements.
Situation par pays
. Chili
Le Chili a étê le premier à créer des conditions internes
favorables à I'investissement étranger dans le secteur minier; le processus
a commencé dans les années 1980 avec un nouveau Code minier. Ce n'est
qu'à la fin desa nnées1 980q ue I'investissemenét trangere t les grandsp rojets
ont commencéà se développerd ans le pays. L investissementé trangere st
orienté quasi exclusivement vers I'exploitation du cuivre (tableau 3). Du fait
de la libéralisation,l ese ntreprisesm ultinationalesp roduisentp lus de la moitié
du cuivre chilien, bien que la grande entreprise d'Etat CODELCO n'ait pas
été privatisée (Suârez, 1993).
Le plus important des projets en cours, Collahuasi, qui
bénéficie d'un investissement de 1,750 milliard de dollars, doit entrer en
production en 1999 (tableau 3). Le second projet par ordre d'importance, El
7. Cf. Mining Magazine,janvier 1997.
9
13
15
1
27
25
10
n.d.
24
1
2
34q
6
78q
10. Atra, est une coentreprise entre CODELCO et Cyprus Amax Mineral
(Etats-Unis) ; I'investissement s'élève à I milliard de dollars. De son côté,
le gouvernement réalise un important programme de projets d'expansion de
CODELCO qui s'achèvera en I'an 2000. Dans ce programme figure la mine
Rodomiro Tomic, avecu n investissemendt e 641millions de dollars,q ui doit
entrer en production en 1997 . Le Chili a également trois autres grands projets
concernant le cuivre, Tesoro, Lomas Bayas et Mantoverde, dont la production
doit débuter entre 1996 et 1998, et qui représentent un investissement global
de près de 800 millions de dollars. Enfin, I'autre projet important est celui
de Pascua, destiné à la production d'or, avec un investissement de 300 millions
de dollars, sous le contrôle de Barrick Gold (Canada).
En se basant sur les projets en cours, on peut estimer que la
production de cuivre au Chili atteindra 3,4 millions de tonnes en 1997 (10 Vo
de plus qu'en 1996),et4,6 millions de tonnes en l'an 2000, ce qui représentera
40 Vo de I'offre mondiale. On observe cependant une certaine réduction du
rythme de I'investissement direct étranger dans I'activité minière au Chili ;
en effet, cet investissementn 'a atteint que 886 millions de dollars en 1996,
soit la moitié du chiffre de 1995. Un des facteurs qui semblent expliquer
cette réduction est I'absence de ressources en eau à laquelle sont confrontés
les nouveaux projets dans la zone nord du pays, qui est précisément celle où
se situent les réserves les plus importantes 8.
o Argentine
Dans le cas de I'Argentine, le projet de Bajo de la Alumbrera
(cuivre), pour 813 millions de dollars, et celui de Cerro Vanguardia (or),
pour 200 millions de dollars, sont les plus importants qui ont été développés
dans le pays jusqu'à maintenant e. Depuis le milieu des années 1990,
I'Argentine connaît un véritable boom de I'investissement étranger. En 1993,
une nouvelle loi d'investissemenmt inier esta doptée; elle établit une stabilité
fiscale à long terme (trente ans). La nouvelle législation élimine toute
discrimination contre I'investisseur étranger et apporte des précisions sur
I'autonomie des provinces, auxquelles il revient d'accorder les concessions
et de toucher les royalties. L Argentine établit également la stabilité du taux
de change et des droits de douane r0.
L Argenti ne a également restructuré I' in stitution respon sable
du secteur minier avec I'appui de la Banque mondiale.
Le potentiel de ressources minières est énorme, si I'on tient
compte du fait que I'Argentine partage avec le Chili une frontière naturelle,
la cordillère des Andes, dans une zone où ce pays possède précisément ses
meilleurs gisements. De nombreux projets de prospection concernent des
gisements de cuivre, d'or, de molybdène, de zinc, d'argent, d'uranium, de
minerai de fer et autres minerais industriels. En 1995,120 entreprises minières
8. Certaines mines doivent se procurer de I'eau à 15 kilomètres de distance et d'autres envisagent la
possibilité de I'importer de Boliviè. Cf . Mining Annual Review, 1996.
9. A l'époque coloniale, vers 1776,I'argent représentait 80 7o des exportations qui partaient de Buenos
Aires. Même si la quasi-totalité de la producton provenait des mines du Pérou et de Bolivie, il est certain
que I'activité minière avait une importance économique dans la vice-royauté du Rfo de la Plata. Plus
tard, à la fin du XIX" siècle, la Terre de Feu a foumi une petite quantité d'or. A partir du début du XX"
siècle, de petites mines de divers métaux sont mises en exploitation. Jusqu'aux années 1980, une mine
de plomb, de zinc et d'argent a été exploitée par un consortium dont faisait partie le groupe transnational
RTZ. Cf. Mining Joumal, Country Supplement, avril 1996.
10. l"auteur remercie M. Miguel Angel Guerrero, directeur national des Mines, pour I'entrevue qu'il
lui a accordée à Paris en novembre 1996, à I'occasion de la visite d'une mission officielle argentne.
-
Problèmcs
d'Amérique
latine
No 26
juillet - sept. 1!
L" b""r rini*
latino-américair
et le cas du Bré
43
11. -
Problèmes
d'Amériqrç
latine
No 26
jui l let- sept . 1997
Le boom minier
latino-américain
et le cas du Brésil
prospectaient en Argentine ; parmi elles figuraient les plus importantes du
monde (RU-CRA, BHP, Anglo American, Barrick Gold) ainsi qu'un grand
nombre d'entreprises petites mais dynamiques, appeléesl es <<ju niors >>L. e
projet de Bajo de la Alumbrera est développé par International Musto
(Canada) et MIM (Australie). Les réserves s'élèvent à 500 millions de tonnes
de minerai contenant0,sz 7o de cuivre etA,7 gramme par tonne d'or. La plupart
des prospections importantes ont lieu dans les provinces limitrophes du Chili.
Selon des sources officielles argentines, I'investissement minier pendant la
période 1995-1999 s'élèvera à 1,5 milliard de dollars et, pour la seule année
1996,1esd épensesd e prospectiono nt atteint 250 millions de dollars.
L Argentine a produit 750 kilos d'or en 1996 et espère porter
sa production à sept tonnes en 1997 et à trente tonnes en 1999 (cf . Financial
Times,20 et 21 mars 1997).
o Pérou
Dans le cas du Pérou, le processus de réforme du secteur
minier a commencé en l99L Il se caractérise par une orientation très libérale,
voisine de celle du Chili, et qui comporte un programme de privatisation de
toutes les entreprises publiques. En l992,le Pérou a adopté la loi générale
sur les mines, qui accorde aux investisseurs étrangers des garanties encore
plus importantes que dans le cas du Chili.
Parmi les facteurs qui contribuent à créer un climat plus
favorable pour I'investissement étranger figurent les progrès de la stabi-lisation
macroéconomique et la relative stabilité politique des années
récentes. Ce pays possède un potentiel géologique énorme et varié et un
des passés miniers les plus riches de la région. Cependant, depuis la fin
des années 1970, l'investissement minier n'a connu aucun développement
important du fait de la détérioration prolongée de la situation économique
et politique (Suârez, 1992). En vue d'attirer un volume plus important
d'investissementé trangerp our sesd iversesr essourcesl,e Pérou s'est doté
récemment d'une des législations minières les plus libérales du monde,
et I'a complétéep ar une loi de promotion desi nvestissementsq, ui n'établit
aucune restriction pour le capital étranger, ainsi que parune loi du Cadastre
minier. En 1995, ce pays occupe la troisième place en termes de risque
minier, derrière I'Argentine et le Brésil et devant le Chili (tableau 5).
Depuis quelques années, il connaît un véritable boom minier et on compte
actuellement vingt-trois projets en cours de réalisation à des stades
différents ; la moitié d'entre eux concernent I'or. Au cours des dix
prochaines années, selon le ministère des Mines, le Pérou espère obtenir
8 milliards de dollars d'investissementsm iniers. L objectif est de multi-plier
par deux les exportations minières (2,3 milliards de dollars en 1995),
en particulier celles concernant l'or et le cuivre.
tioncouv,"n,",k;Tioj,ïiT:9ïiillf:,if3 fi, "ïJi,l",:"i::ï:ru'*'r"il'il'i;
superficie disposant d'un potentiel minier. On peut se faire une idée des
perspectives du secteur minier au Pérou si I'on considère que la mine de
Yanacocha, le premier projet étranger depuis 1976, est actuellement la
troisième mine d'or du monde et une des plus rentables. D'une production
de 2,,5 tonnes en 1993, elle est passée à près de 19 tonnes ; de plus, ses
réservesd isponiblesg arantissentu ne production encore supérieure,e t cela
pendant de nombreuses années. Yanacocha est située au nord du Pérou
44
12. I
Iii
i
l t
I
I
I
Ii
I
(Cajamarca) dans une zone minière dont I'exploitation a commencé à
l'époque des Incas. Minera Yanacocha SA a réalisé en 1995 un bénéfice net
de près de 100 millions de dollars; elle est contrôlée par I'entreprise
américaine Newmont Gold (51,35 7o) associée à une entreprise péruvienne
Cia de Minas Buenaventura (43,6 7o) ".
r Mexique
Le Mexique est, avec le Pérou, I'un des pays avec la plus
forte tradition minière de larégion. Néanmoins, aujourd'hui, le secteurminier
représente moins de I Vo du PIB et entre | à5 Vo des exportations (cf. tableau
2). Toutefois, il est doté d'un potentiel très important, notamment en argent,
secteur dans lequel il occupe la première place dans la production et les
réserves mondiâles. Il dispose aussi d'importantes réserves de bismuth
(second rang mondial)lgraphite, arsenic, fluoret sulfate de sodium. Le secteur
minier mexicain est fortement concentré puisque, malgré I'existence de
quelqpe 800 compagnies (qui exploitent 15 000 mines), seulement 5 groupes
nationaux contrôlent 90 Vo de la production. Le secteur a connu une forte
stagnation dans les années 1980, due en grande partie au non-renouvellement
technologique et à des restrictions sur I'investissement étranger. La loi des
mines de 1992 a permis I'ouverture du secteur à I'IDE. L'investissement en
prospection est passé de 30 millions de dollars américains en 1989 à près de
150m illions de dollarse n 1995.B ien que les perspectivesd e l'investissement
soient positives, les montants réalisés et prévus sont plutôt modestes par
rapport au pgteltiel du pays. Il s'agit surtout des. plojgts conduits par des
groupes mexicains. Le seul grand projet en cours (cf. tableau 3) est celui de
Santo Tomâs, avec un montant d'investissement de 199 millions de dollars,
destiné à I'exploitation de cuivre. Une des raisons de la faiblesse de I'IDE
est due aux effets de la crise mexicaine de la fin 1994 et à la décision du
gouvernement de restreindre la participation étrangère dans la privatisation
de I'industrie de la pétrochimie.
;"^J$iJ:ï;, réaliséa,u c oursd esa nnéelse eo,d es
modifications de la législation minière, mais des problèmes demeurent qui
empêchent la venue de nouveaux investisseurs importants. Dans le cas de
I'Equateur, en dépit de I'adoption d'une nouvelle loi minière libérale en 1991
ainsi que d'autres mesures ultérieures, I'absence de tradition minière du pays,
qui s'accompagned 'un manqued e main-d'æuvreq ualifiée et d'une faiblesse
institutionnelle dans cette activité, nuit à la progression de I'investissement.
De même, Cuba, qui dispose des plus importantes réserves
mondiales de nickel (21 Vo), mais dont la production est très faible (à peine
4,7 7o du total mondial), a corlmencé à ouvrir son secteur minier aux
multinationales.J usqu'enl 994,Cuba avaitr eçud e la part de deuxe ntreprises,
I'une hollandaise et I'autre italienne, deux crédits destinés à la modernisation
d'un montant total de 35 millions de dollars. Une coentreprise a été constituée
I 1. A I'issue d'un processus judiciaire dû à un transfert d'actifs contesté par Newmont et Buenaventura,
le BRGM, établissement public français qui a découvert la mine de Yanacocha a dû céder à ses associés
sa participation de 24,7 Vo dans le capital de I'entreprise. En appel, la Cour suprême de Lima a confirmé
la preemption des groupes Newmont et Buenaventura.
12. Iæ BÉsil est traité dans la seconde partie.
-
Prob!èmer
d'Amérique
latine
No 26
juillet - sept. 19(
Le boom minier
latino-américain
et le cas du Brés
45
13. -
Problèmes
d'Amériqqe
latine
No 26
juillet - sept. 1997
Le boom minier
latino-américain
et le cas du Brésil
avec I'entreprise canadienne Mining Corporation (65 Vo de participation) qui
procède actuellement à la modernisation du complexe minier de Moa Bay.
La fièvre de I'or gagne d'autres pays dépourvus de tradition
minière comme I'Uruguay, où la société canadienne Rea Golf a ouvert une
mine. qui a une capacité de production de deux tonnes d'or par an, et doit en
ouvrir une seconded 'une capacitéd, e 2,5 tonnesp ar an.
ll est certain que le boom minier latino-américain a une
importance fondamentale dans les pays de tradition minière, et en particulier
au Chili et au Pérou. Dans d'autres pays comme le Brésil et I'Argentine,
I'impact d'une expansion du secteur minier restera sans doute limité. Dans
ces pays, la spécialisation internationale et les avantages comparatifs plus
importants sont concentrés sur les produits agricoles. Dans le cas du Brésil,
I'impact d'une expansion du secteur minier peut jouer un rôle important dans
la consolidation d'un pôle industriel hautement compétitif orienté veçs le
marché interne (et sous-régional) et vers lè marché international.
Lesp erspectivedse l'activitém inière
en Amériquela tine
D'une part, on constate que les pays industrialisés ainsi que les pays en
développement les plus dynamiques d'Asie se caractérisent par leur dépen-dance
quasi totale à l'égard de diversesr essourcesm inières. Mais, d'autre
part, il y a lieu de s'interroger sur les répercussions possibles d'une
surproduction sur les prix internationaux et par conséquent sur les revenus
en devises des pays exportateurs. En rêalité, il est paradoxal que les pays
latino-américains connaissent un boom minier dans une période où le rythme
de la consommation mondiale de produits miniers se réduit considérablement,
alorsq ue laproduction de cesp ayse std estinéee ssentiellemenàt l'exportation
(tableau 6).
Tableau 6. Évolution de la consommation mondiale de quelques métaux
(% de croissancem oyennea nnuelle)
Années 1960 Années 1970 Années 1980 1992-2005.
Mineraidefe r
Aluminiump rimaire
Cuivre raffiné
Étain raffiné
4,0
9,1
4,3
1,0
2,O
4,8
2,6
1 , 0
0,5
1 , 6
1,4
1,0
1,0
2,3
2,2
0,6
- Prévisions. Pour l'étain : 1990-2005
Source : CEPAL (1994) et prévisions Banque mondiale (1994).
Les pays latino-américains doivent se doter de centres de
documentation et de banques de données spécialisées qui étudient les
tendances du marché et établissent des prévisions alternatives de celles qui
émanent des pays industrialisés. Il ne faut pas oublier, par exemple, que les
prévisions de consommation de minerais et de métaux présentées dans les
années 1960-1970,q uand le Japon a dê,cidêd e promouvoir la prospection et
la production minière dans le monde, n'ont pas été confirmées par les faits.
46
14. Le but poursuivi êtait de provoquer un excédent de production et de faire
ainsi baisser les prix 13, et il n'est pas impossible que la même chose soit en
train de se passer avec le boom latino-américain. Acette époque-là, les projets
ont bénéficié, comme actuellement, de la participation directe ou indirecte
de la Banque mondiale.
D'un autre point de vue, le boom minier augmentera le poids
de I'Amérique latine dans les réserves et dans la production mondiales. Les
pays d'Amérique du Sud, et tout particulièrement le Brésil qui fait partie du
Mercosur ainsi que le Chili et la Bolivie qui ont conclu en 1996 des accords
d'association avec le Mercosur, accroîtront sans doute leur pouvoir de
négociation sur les marchés internationaux.
L échec d'une stratégie specifique d'industrialisation en Amé-rique
latine ne signifie pim que ces pays devront renoncer à I'industrialisation
eJo pterpourun recentragea utourdesa ctivitésp rimairesd 'exportation.E n dépit
de I'adaptation de certains pays comme le Chili, suivi de près par le Pérou, ôn
peut difficilement imaginer que les grands pays d'Amérique du Sud, et en
particulier le Brésil, s'inscriront facilement dans cette ûendanceA. insi, par
exemple, le Brésil semble réunir des conditions pour développer son secteur
minéro-métallurgrque qui peut devenir un des axes d'une nouvelle specialisation
industrielle. C'est-à-dire que la production minière pourra être destinée de plus
en plus à un marché national et sous-régional qui est déjà relativement important
et dont l'expansion future est assurée.
Pour les pays en développementl,a possibilité d'augmenter
les exportations de produits miniers ayant un certain degré d'élaboration
comporte beaucoup de risques, dans la mesure où les pays industrialisés ont
supprimé les droits de douane sur les importations de produits miniers qu'ils
ne produisent pas eux-mêmes, mais continuent à appliquer aux produits
élaborés des droits qui augmentent en fonction du degré d'élaboration ra. il
faut ajouter à tout cela qu'en dépit d'accords récents qui prévoient la réduction
des droits de douane sur des produits comme I'acier, les pays industrialisés
(en particulier les Etats-Unis et l'Union européenne) appliquent une panoplie
de mesures néoprotectionnistes. Parmi celles-ci figurent les mesuies anti-dumping
qui affectent fortement le secteur minéro-métallurgique, en parti-culier
la sidérurgie et les ferro-alliages. Face à de telles perspectives, lespays
latino-américains ne peuvent accorder une confiance aveugle aux dévelop-pementsu
niversitairess ur les bienfaits d'un < libre-échange> qui n'existe
nulle part et d'une spécialisation dictée par ses avantages comparatifs. Dans
un livre récent, B. Guerrien écrit : <<La théorie des avantages comparatifs
apparaît donc comme une arrne idéologique en faveur du statu quo, et donc
des puissances dominantes. Le grand problème avec cette théorie, c'est en
fait celui de l'origine des avantages comparatifs : faut-il les considérer
comme un phénomène " naturel " dont on ne peut que s'accommoder, ou
faut-il voir en eux le résultat (complexe) des choix passés et présents des
Éta$, choix qui ont pu porter sur l'édurufion, la formàtion, la niir" en place
d'infrastructures et de secteurs industriels aux multiples effets d'entraîne-
13. Cf. P. Crowson (1992) p.260.
14. Une partie du succès du Chili à I'exportation est due au fait que 80 Vo de ses exportations sont
basés sur des ressources naturelles (minières pour la plupart) qui correspondent à des produfu peu élaboÉs
surlelquels lesrestrictons tarifaires ou non tarifaires n'ont pas d'incidence. Dans ce cas, on comprend
la déclaration du président chilien : <<N ous, nous ne faisons pas que parler du libre-échange, nous
I'appliquons. > Cf. Le Monde, 13-14 avril 1997.
-
Problèmes
d'Amérique
latine
No 26
juillet - sept. 19
Le boom minier
latino-américain
et le cas du Brér
47
15. Problèmes
d'Amédque
latide
No 26
juillet - sept. 1997
ment, avec d'importantes externalités positives ? Il est clair que tous ces
facteurs sont au moins aussi importants que la " nature " proprement dite :
les avantages comparatifs ne peuvent donc être considérés comme une
donnée " en soi " . Mais si tel est le cas, la théorie perd une bonne partie de
sa portée, puisque les coûts comparatifs ne sont plus une variable explicative,
mais une variable qui doit elle-même être expliquée. >> 15
Rien n'interdit de supposer que, à I'avenir, les multinationa-les
minéro-métallurgiques qui exercent un contrôle oligopolistique sur les
marchés pourront établir une convergence d'intérêts avec les pays latino-américains,
car cela leur garantira un accès à des ressources abondantes et
à des marchés de plus en plus larges. Cependant, les pays latino-américains,
grands producteurs mondiaux de cuivre, de fer, de bauxite, etc. risquent de
ne plus vouloir se contenter longtemps du rôle d'exportateurs de minerais
concentrés ou tout au plus raffinés. Il est donc possible que de nouvelles
tensionss urgissentl orsque les pays miniers latino-américainsd éciderontd e
se lancer dans la transformation sur place de leurs produits miniers, afin de
ne pas être trop dépendants d'une demande internationale qui croît au ralenti
et des effets pernicieux de la volatilité des prix.
Le secteur minier brésilien 16
Rappehl istoriqu:e d e l'âged e I'or
à la privatisatiodne la CompanhiaV ale
do Rio Doce (CVnP; 1,
Le Brésil possèdeu ne vieille tradition minière qui estp eu connue.A u XVI["
siècle, il a êté,le premier producteur d'or du monde.
A partir de la seconde moitié du XIX" siècle, les mines ont
perdu peu à peu leur importance économique ; après une longue période de
transition pendant laquelle a eu lieu I'indépendance, une économie agraire
d'exportation basée sur le cafê s'est constituée pendant les premières
décennies du XX" siècle. Plus tard, lorsque, en réaction aux effets de la crise
mondiale, le Brésil, comme d'autres pays de la région, a commencé à
s'industrialiser, le café est resté le premier produit d'exportation, et il a même
représentéju squ'au début des années1 960 plus de 50 Vod es exportations.
Brés's,estn",'?#if"ttiËiF,i"'lËu:3ff$ i:",l"*H:';*,îiÈff:
au niveau mondial, surtout à partir du milieu du XIX" siècle, où les niveaux
de production ont augmenté de manière vertigineuse. La production mondiale
d'or a connu des périodes de croissance extraordinaire avec les découvertes
faites en Californie et en Australie à partir du milieu du XIX" siècle, et avec
la production d'Afrique du Sud et du Canada au début du XX" siècle. En
1940,la production mondiale d'or atteint I 100 tonnes, tandis que celle du
Brésil n'est que de 8 tonnes. La production brésilienne ne reprend que dans
15. Cf. BernardG uerrien(1 996,p p. 38-39).
16. Le secteurm inier dont il est questionic i ne comprendp asl es mineraisc ombustibles(p éhole,g az
naturel et charbon).
17. Cf. en particulier: SimonsenR . C. (1978)e t A. J. R. Russell-Woo(d1 984).
Le boom minier
latino-américain
et le cas du Brésil
48
16. les années 1970, mais elle ne parviendra jamais à occuper à nouveau une
place de premier ordre au niveau mondial 18.
L activité minière brésilienne a commencé à reprendre à pqrtir
des années 1940, avec I'exploitation du minerai de fer sous le contrôle de I'Etat.
L'entreprise publique CVRD a été créée en 1942 pour approvisionner les
Alliés pendant la Feconde Guerre mondiale. Depuis lors, la présence
considérable de I'Etat dans l'activité minière, à la fois directement et
indirectement, s'est développée à partir de la CVRD. Depuis l964,la CVRD
connaît une croissance extraordinaire due à des contrats passés avec les
sidérurgistes japonais. Dans les années 1980, avec la mise en production
du projet Carajas, la CVRD devient le premier producteur mondial de
minerai de fer.
Avec le temps, la CVRD devient un holding très important
qui contrôle plus de 80 Vo des exportations de fer et qui a en outre une
participation importante dans la production d'autres minerais, que ce soit
directemento u par I'intermédiaire d'une séried 'entreprisesa ssociéesn atio-nales'et
étrangères.
Par ailleurs, depuis les années 1960, la CVRD, Éxe du secteur
minéro-métallurgique, a joué un rôle important dans le processus d'indus-trialisation
qui a atteint son point culminant au cours de la période qualifiée
de <<m iracle > brésilien entre 1965 et 1973.A ujourd'hui, le holding CVRD
constitue un des éléments les plus importants de l'intégration des différentes
branches industrielles : minéro-métallurgique, sidérurgique, métal-mécani-que,
automobile.
Dans les années 1980, l'économie brésilienne a fortement
ressenti I'impact de la crise mondiale, des chocs pétroliers et de I'augmen-tation
des taux d'intérêt. La situation de la CVRD s'est nettement affaiblie.
Elle a été frappée tout particulièrement par la récession de la sidérurgie
mondiale et par l'aggravation de sa situation financière liée à la fone
croissanced u serviced e sad ettee xtérieure.L 'investissemenrté el de la CVRD
par rapport au PIB est tombé de 0,42 Vo en 1982 à 0,10 7o en 1987 te.
dontrarimit;aiTt'tt":li"iî"ifi ,ti1iik;?*,;*:î#J?':"ï,',$"1":
entreprises minières. Par ailleurs, les démarches administratives sont deve-nues
plus compliquées et la fiscalité est devenue une des plus élevées et des
plus complexes du monde. Dans le même temps, un processus de libérali-sation
et d'ouverture au capital étranger se produisait dans les autres pays
de la région, à partir de I'exemple chilien. Cette situation a eu pour
conséquenceim médiatel a chuted e I'investissemenét trangere t la stagnâtion
de la production minière brésilienne.
Depuis 1995, sous le gouvernement Cardoso, les restrictions
établiesp ar la Constitutiono nt été suppriméese t une réorganisationd u système
bureaucratiqueq ui contrôle I'activité minière aétê annoncéeL. e gouvernement
a également proposé une réforme frcu|" qui n'a pas,encore été approuvée.
Un des messagesle s plus forts que le gouvernementa lancés
aux investisseurs étrangers est la poursuite des privatisations d'entreprises
du secteurm inéro-métallurgique,c ommencéesa u débutd es années1 990p ar
18. Cf. The Encyclopedia Amcricuna (1983).
19. Cf. Donald V. Coes (1995).
20. l,e président Cardoso a été membre-rapporteur de la Commission sénatoriale de la Constitution de
1988.
-
Problèmes
d'Amérique
latine
N" 26
juillet - sept. 'lt
L" b""r -"i"t
latino-américair
et le cas du Bré
49
17. -
Problèmes
d'Arnérique
latine
No 26
juillet - sept. '1997
Le boom minier
latino-américain
et le cas du Brésil
le gouvernementC ollor.-Cependant,l a décision de privatiser CVRD a suscité
une vive opposition de la part de divers secteurs de la population et, aussi,
des anciens présidents J. Sarney et Itamar Franco 21. Avant la privatisation,
I'Etat était propriétaire de 51 Vo dn capital de la CVRD (76Vo des actions
avec droit de vote). Les autres propriétaires étaient les fonds de pensions
(20 Vo),lesc apitauxé trangers( 9 %o),les ecteurp ublic (13 7o)e t autres( 7 Vo).
En mai 1997, après bien des atermoiements, le gouvernement
a finalement vendu 41,7 Vo du capital de la CVRD, pour 3,15 milliards de
dollars. La vente a êté consentie à un consortium dont le principal membre
est la Companhii siderurgica nacional (CSN). Les autres membres sont la
National Bank (Etats-Unis), Opportunity Asset Management et quatre fonds
de pensions brésiliens. La vente de la CVRD à un groupe brésilien qui
comporte des fonds de pensions ne constitue pas une nouveauté; en effet,
cette méthode a êté utilisée pour la première fois au début des années 1990
pour les privatisations d'entreprises sidérurgiques. La CSN a justement êté,
privatisée selon ce mécanisme en 1993-199422.
La vente à,un groupe national a confirmé I'intention de ne pas
céder le confrôle de la CVRD aux enfreprises minières australiennes ou alur
groupes sidérurgiques japonais. La vente de la CVRD ne devrait donc pas
compromethe la présence du Brésil sur le marché international du minerai de
fer. Selon un dirigeant de la CVRD, si l'entreprise était tombée enfre les mains
des compagnies minières australiennes, le marché japonais aurait été approvi-sionné
à partir de I'Ausfralie, ce qui aurait eu des effets négatifs sur les opérations
réaliséesa u Brésil. De même,s i la CVRD avaité tép lacæ,sousc ontrôlej aponais,
cela aurait fait courir le risque que le minerai de fer dirigé vers le Japon soit
vendu au prix minimum, ce qui aurait altêré les comptes de I'enfteprise 23. La
privatisationa tenuà l'écart lesg randesm ultinationalesm inièresc ommeI 'Anglo
American, sudafricaine, pourtant considérée comme favorite, et Broken Hill,
une entreprise australienne ; elle a ainsi contribué à la constinrtion d'un groupe
privé national ayant une dimension véritablement internationale. La CSN est
une des plus grandes entreprises sidérurgiques d'Amérique latine et elle
constituera sans doute avec la CVRD un important complexe minéro-métallur-gico-
sidérurgique destiné à jouer un rôle important dans le développement
industriel futur du Brésil.
Le secteumr iniera ujourd'hui
Le Brésil dispose d'un immense territoire de 8,5 millions de kilomètres carrés
et d'un énorme potentiel géologique qui est encore sous-exploité. C'est la
raison pour laquelle le Brésil n'est pas un grand pays minier. Le secteur
minier représente moins de 2 Vo du PIB et la valeur de la production minière
ne dépasse pas 7 milliards de dollars.
Le Brésil n'est donc pas un cas type de pays exportateur de
minerais. Bien qu'il soit un grand exportateur de fer et de bauxite, la
croissance de son économie et le financement de la balance commerciale
21. Sur la privatisation de CVRD, cf. Financial Times,30 avril 1997 et3,7 et8 mai 1997. Cf. aussi
The Econormsr,l0 mai 1997.
22. Cf. Privatization Secretariat (1995), Brazilian Privatization Program. Privatization Dafc, BNDES,
décembre.
23. Cf. une intéressante analyse des questions que posait la privatisation de CVRD dans la revue
Euromoney, février 1996, pp. 44-50.
50
18. n'ont jamais reposés ur l'évolution dese xportationsm inièrese t, actuellement,
il ne iemble pàs que soient en train de se créer les conditions nécessaires
pour que le sècteur minier joue un tel rôle.
Cependant, contrairement à d'autres pay! miniers comme le
Chili et I'Australie, le Brésil possède une industrie dérivée du secteur minier
relativement importante. C'est ainsi que I'industrie minéro-métallurgrque au
sens large représente plus de 20 7o du PIB. Une grande panie de-la production
minièreêst tiansformée et utilisee dans le pays même ou exportée sous forme
de métal, de produits semi-finis ou de produits manufacturés.C 'est-à-direq ue
I'industrie minière a développed 'importantes< <li aisonse n aval > (Hirschman).
Dans quelques cas, comne par exemple celui du cuivre, le Brésil importe dgs
concentrés destinés à la production de cuivre raffiné dont une partie est exportée.
La part du Brésil dans les réserves,
la production et les exportations minières
Tableau7 .
Source: Élaboratioàn partird e MineraCl ommodityS ummaries199(p7o url a productione t réserves).
Pourl es exportationsv,o irn otes.
Notes:
(1) Productiond es États-Uninso n comprise.
(2) Les réservesc orrespondenàt 1993( SumarioM inera(l 1994)P; roduction1 995t iréd e Metala nd Minerals
Annual Review 1996.
(3) Réservesc orrespondenàt 1994: Chiffresc lés. Lesm atièresp remièresm inéralesé, dition1 996.
(4) Réservese t productiond e magnésitec;o rrespondenàt 1994,C hiffresc lés...
(5) Les réservesc orrespondenàt 1993( SumarioM inera1l 994,B résil).
La production à 1995 : Mining Annual Review 1996.
(6) Brésiln 'exportep as de niobiumm aisd u ferro-niobium.
(7) Exportationds' étainm étalde 1993( UNCTAD).
(8)M agnésium1,9 92( G.D avis1, 995).
(e) 1ee3 (UNCTAD).
(10) 1995( Metals& MineralsA nnualReview).
( 11 ) Exportationdse nickeln ono uvréo u forgé( UNCTAD).
(12)L e Brésili mported u mineradi e cuivree t il estu n exportateunre td e cuivrer affinéà 12m illionsd e dollarse n 1993
(UNCTADo p. cit).
n.d. non disponible.
-
Problèmes
d'Amérique
latine
N" 26
juillet - sept. 1(
L" b""r r,a-latino-
américair
et le cas du Bré
51
Produits
Réserve1s 996 Productio1n9 96 Exportations
ot
t9
Réserves
de base
mondiales
Rang
%
de la prod.
mondiale
Rang
en o/o
des export.
mondiales
Rang
Niobium(columbium)
Rutile(1 )
Mineraid'étain
Kaolin( 2)
Bauxite(1 )
Mineradi e fer
Tantale
Mineraid'uraniu(m3)
llménite(T iO2)( 1)
Mineraiden ickel
Potasse
Amiante( 3)
Mineraidec uivre( 5)
Or
Magnésite
Thorium
Mineraide manganèse
Phosphateb rut
Mineraid e zirconium(1 )
85,7
50,0
25,0
14,1
10,4
8,1
5,4
5,1
4,1
3,9
3,5
2,9
2,O
2,0
1 , 9
1 , 3
1 , 1
1 , 1
0,6
{I
1
I
233
7
n.d,
9854
' t 1
767
13
77
85,7
0,7
9,5
4,1
7,9
18,5
13,7
n.d.
1 , 7
3,1
1 , 2
7,9
0,5
3,5
3,0
n.d.
12,2
3,0
1 , 9
1
5
4
Â
4
22
n.d.
I
10
10
5
13
7
10
n.d.
5I5
n.d. (6)
n.d.
11,0( 7)
4,0 (8)
18,4 (e)
2e (10)
1 1,0 (8)
n.d.
n.d.
0,e ( 1 1 )
n.d.
7,0 (8)
0,0 (12)
n.d.
3 (8)
n.d.
e,1 (e)
n.d.
0,2 (8)
n.d.
n.d.
54
22I
n.d.
n.d.
15
n.d.
4
"6.o.
n.d.
4
n.d.
n.d.
19. -
Problèmes
d'Amérique
latinê
No 26
juillet - sept. 1997
Le boom minier
latino-américain
et le cas du Brésil
Le poids international de I'activité minière
brésilienne
Le tableau 7 donne une idée du potentiel minier du Brésil.
. Les Éserves minières du BÉsil
réserves-o:nî'al.iui:iff,ff'i â j:*i,i:âii:;T,li*%,t3nf ii;
(L4 Vo), en bauxite (10 Vo) et en minerai de fer (8,1 7o).Il possède une part
plus faible des réserves mondiales d'autres minerais : tantale (5,4 Vo),minerai
d'uranium (5,1 Vo), ilménite (4,1 7o), minerai de nickel (2,9 7o), minerai de
cuivre (2 Vo),o r (1,8 7o).Pour toutesl es ressourcesc itéesa insi que d'autres
qui figurent dans le tableau 7, le Brésil compte parmi les dix premiers pays
en termes de participation aux réserves mondiales.
o Les principaux produits
(86voderao1,""?""i"iJ?i,,f:fii: Ë::J#ÎïJ"ii#"#i:tr3:iiï,?'et de tantale (13,7 %o),le quatrième de minerai d'étain (9,5 7o) et de bauxite
(7,9 7o), le cinquième de kaolin (4,1 7o), de minerai de manganèse
(12,2 Vo), de minerai de zirconium (1 ,9 Vo), d'amiante (7,9 7o) et de rutile
(0,7 %o)L. e Brésil est un des dix premiers producteurs du monde d'or, de
potasse, d'ilménite, de phosphate brut, de magnésite et de minerai de
nickel.
r Les exportations
repremier,*rn""i:i"'iilf,iïËlii,îil"#'i:i#l*:l;ii;lir'Tïillffi
seconde place pour ses deux plus importants produits miniers, le minerai de fer
(29 7o des exportations mondiales) et la bauxite (18,4 Vo).ll est le quatrième
exportateur mondial de kaolin (4 Vo des exportations mondiales), d'amiante
(7 Vo) et de manganèse (9,1 Vo). En ce qui concerne l'étain, le Brésil est le
cinquième exportateur mondial avec 1l7o des exportations.
Évolution récente du secteur minier
Depuis 1988, la valeur annuelle moyenne de la production minière stagne à
environ 6,5 milliards de dollars. Selon les derniers chiffres disponibles, la
stagnation du secteur minier se poursuit (tableau 8). La production du
principal produit, le minerai de fer, a même diminué entre 1995 et t996,
tandis que celle de la bauxite a stagné. En revanche, dans le cas de I'or, on
constate une légère augmentation de la production, mais son impact sur la
production globale du secteur est limité. La crise du secteur minier touche
également I'industrie métallurgique dans laquelle la production d'acier et
d'aluminium ne se développe pas.
L'absence de nouveaux gisements, qui s'explique essentiel-lement
par la chute de I'investissement dans la prospection, est une des
causes principales de la stagnation de laproduction. D'une manièregénérale,
le secteurm inier subit les conséquencesd e la réduction de I'investissement
public et privé. Ainsi, par exemple, la moyenne annuelle de I'investissement
dans la prospection est tombée de 159 millions de dollars entre 1980 et
1988 à 50 millions entre 1988 et 1994. Par ailleurs, le secteur minier
brésilien, qui a toujours bénéficié d'un petit apport d'investissement étranger
20. Produits 1994 1995 1996(e)
Mineraidef er
(millionds e tonnes)
Acier brut
(millionsd e tonnes)
Bauxite
(millionds e tonnes)
Aluminium
(millionds e tonnes)
Phosphate
(millionds e tonnes)
Manganèse
Guivre*
Étain*
Chrome
Nickel*
Niobium*
Potassium(K 2O)
Zinc*
Or*
(tonnes)
Amiante
Kaolin
Fluorine
Gypse .
Magnésite*
Magnésiumm étal
Silicium*
Tantale*
166
25,7
8,12
1,200
3,94
980
39,7
27,O
360
32,O
12,7
240
187,3
76
175
953
90
789
72
10
250
50
186
25,1
8,76
1,188
3,53
905
49,0
16,8
360
32,7
15,3
223
183,0
72
igo
1 000
80
780
81
10
270
50
185
24,3
8,80
1,200
4,00
900
n.d.
18,0
350
34,0
15,0
270
n.d.
80
190
n.d.
80
n.d.
80
1 1
270
50
Tableau 8. Brésil : production du secteur minier
(en milliersd e tonness aufi ndication)
-
Problèmes
d'Amérique
latine
N" 26
juillet - sept. 19r
L; b"".
latino-am"étir"iic"tain
et le cas du Brés
53
* Productiond e minee n métalc ontenu.
Source: MineralC ommodityS ummaries1 996e t 1997,U nited StatesG eologicaSl uruey.
Sauf pour le cuivre, zinc, kaolin et gypse : Mining Annual Review 19g6.
(e) estimations.
Tableau 9. Brésil : exportations minéralest 1995
Produits
Quantité(m illierds e tonnes**)
Métalliques
Mineraid e fer (millionsd e tonnes)
Bauxite( millionsd e tonnes)
Manganèse
Non métalliques
Amiante
Kaolin
Graphite
Granite
Magnésite
Marbre
Sel
Semi-finis
Fer-acie(rm illionds e tonnes)
Aluminium
Étain
Cuivre
Siliciumm étal
Ferro-chrome
Ferro-niobium
Ferro-silicium
Phosphatefe rtilisant
Total
Pour mémoire :
Exportations totales du Brésil en 1995 (1)
Valeur( milliondse dollars)
2 5't1229,,30
14,5
14,8
56,7
2,3
80,0
21,9
2,O
2,O
3 913,5
1 5 1 3 , 3
58,3
230,4
139,5
17,3
161,0
141,8
16,7
g 027,2
46 506,0
131,0
5,0
368,6
35,0
576,5
3,7
n.d.
15,1
n.d.
129,8
12,3
800,7
10,2
74,O
115,3
25,8
20,2
181,1
67,1
- Combustiblens onc ompris.D onnéesp rovisoires.
** Sauf indication.
Source: MiningA nnualR eview1 996,à partird e sourceso fficiellebs résiliennes.
(1) FMt-rFS.
21. Problèmer
d'Amérique
latide
No 26
iuillet - sept. 1997
direct, a vu sa part diminuer : de 3,1 Vo de I'ensemble de I'IDE en 1989,
elle est tombée à 2 7o en 1993 24.
Alors que, en l994,les revues spécialiséesfa isaient état d'un
redéploiement de l'industrie minière en Rméqq.ue-la tine-<<s ans précédent
dans I'histoire de la région >, le Brésil est resté à l'écart de ce processus et
les rares projets mis en æuvre I'ont êté gràce à I'action de I'entreprise d'Etat
la CVRD.
Au début de I'année l995,la chute de I'investissement dans
la prospection et I'exploitation était unanimemelt expliquée par trois fac-teurs
: les restrictions et discriminations imposées par la Constitution de
1988, en particulier à I'encontre des investisseurs étrangers ; les déficiences
des institgtions officielles brésiliennes du secteur minier, et en particulier de
celles qui étaient responsablesd es cartes géologiquese t du cadastrem inier ;
un sysième fiscal compliqué, manquant de transparence, et qui_cornportait
des ia:ces plus élevées que dans la pluprirt des pays -in!qt! 25. Tous ces
facteurss oht responsablesd u fait que, au moins jusqu'en 1995,1eB résil est
resté en marge du boom minier latino-américain. En L994,I'investissement
dans la prospection en Amérique latine s'est êlevê à 2 milliards de dollars,
sur lesquels-2 7o seulement ont été destinés au Brésil, qui couvre pourtant
45 7o de la superficie de la région.
En septembre 1995, le nouveau gouvernement de Fernando
Henrique Cardoso a obtenu la modification de la Constitution et la
suppression des restrictions concernant le capital étrange1. Depuis lors,
des-dizaines d'entreprises minières ont établi des projets de prospection,
en particulier pour I'or. Cependant, le système fiscal demeure inchangé,
car-laréforme fiscale annoncée n'a pas encore été adoptée. Il faut ajouter
à cela le fait qu'en dépit des améliorations sur le plan macroéconomique
et de la stabilité politique, I'investissement est freinê par la surévaluation
du taux ae chffir
le moment, il n'existe qu'un seul grand projet minier
au Brésil : le projet de Salobo,e ui concernel e cuivre. Ce projet, d'un montant
de 1,5 milliard de dollars, est développé par la CVRD en association avec
une filiale du groupe sud-africain Anglo American. Le projet de Fortaleza,
destiné à I'exploitation du nickel et développé par RTZ Cotp., est beaucoup
moins important puisqu'il ne bénéficie que de 233 mlllions de dollars
d'investissementE. n seb asants ur cesd eux projets,i l est difficile d'imaginer
que le Brésil pouna connaître à court ou à moyen terme un boom minier
similaire à celui des autres pays latino-américains.
La concentratiodnu secteurm inier
L.a production minière brésilienne est fortement concentrée à plusieurs
nlveaux. .Irois produits seulement représentent 8O Vo de la valeur de
la production. Le plus important est le minerai de fer (54 Vo), suivi de la
24. Cf . TheE IU CountryP rofile 1995-1996B, razil, à partir de donnéesd u Bancod o Brasil.
25. Un specialisteP, h. Crowson( 1995),s ignaleq ue non seulemenlte s taxess ur les enheprisess ont
élevéesm aisq u'en outrel es taxess ur les salairesa insiq ue les chargess ocialeslg otlt parmi les plus
élevéesd u mohde.U auteurr emarqueq ue,s i le systèmefi scal n'est ni la seulen i la principalev ariable
qui détermineI' investissemenct,e ttev ariablee st placées ousl e contrôlee xclusifd u gouvememenqt ui
peut la modifier rapidement.
Le boom minier
latino-américain
et le cas du Brésil
54
22. bauxite (l5Vo).9t de I'or-(11-V Q1-EIt9-" qui concernel a production des
ressources mrnrères dont le Brésil détient un pourcentage important des
réserves mondiales (niobium, kaolin, êtain, etc.), elle n'a pas une grande
importance économique.
La production métallurgique est également très concentrée,
puisque 927o de sa valeur se répanissent entre I'acier brut (78,57o) et
I'aluminium ( 13,6 Vo).1-etroisièmep roduit métallurgique est le cuivre raffiné
(3 Vo de la valeur de la production).
La concentration de la production minière se manifeste
également au niveau qégional, puisque 60 Vo de la production proviennent
de trois des vingt-six Etats fédéraux :
- Minas Gerais, qui représente un tiers de la production minière nationale et
qui possède 70 Vo des réserves de minerai de fer (dont le < quadrilatère
ferrifère >>). L'exploitation des mines de niobium d'Araxa est également
importante ;
- ParQ, dans la région amazonienne, où sont situées les. mines de fer de
Carajai qui contienient 30 Vo des réserves nationales. Cet État produit égale-ment
de la bauxite, de I'or, du manganèse et du kaolin ;
- Sâo Paulo, où I'on extrait du granit, des phosphates, du calcaire et de
I'argile.
Certains autres Etats ont une production minière non négligeable : Amapa
(manganèse et kaolin), Goias (niobium, nickel et amiante) et Bahia (or, cuivre
et chromite).
C'est peut-être au niveau des entreprises que la concentration
est la plus forte. Il existe au Brésil près de 8 000 entreprises minières, mais
13 d'entre elles contrôlent la moitié de la production nationale.La première
est l'entreprise récemment privatisée, la CVRD, qui représente plus de 16 7o
de la production minière.
La CVRD est un véritable conglomérat dont la majeure
partie de I'activité se déploie dans le secteur minier, mais qui a aussi des
participations dans la sidérurgie, les transports, la cellulose et les fertili-sants.
Elle contrôle plus de la moitié de la production et des exportations
brésiliennes de fer (elle est aussi le plus grand exportateur du Brésil). La
CVRD contrôle en outre 100 7o de la production de potasse, 44 7o de la
production de manganèse et 19 Vo de la production d'or.
Al'autre extrémité, il existe une activité minière informelle
ou artisanale,q ui occupe un million de personnes2 6.I l s'agit en grande
partie des garimpeiros (chercheurs d'or). La valeur de la production
informelle est estimée à 1,5 milliard de dollars, c'est-à-dire 20 à125 7o de
la production minière totale du Brésil. Il s'agit essentiellement de la
production d'or, auquel s'ajoutent des diamants et des pierres semi-pré-cleuses.
Les revenus de I'activité minière artisanale ont des effets
indirects sur d'autres secteurs de la population, car les emplois indirects
induits varient entre deux et quatre millions. A partir de 1989, I'activité des
garimpeiros a fortement diminué : en 1988, ils produisaient 80 7o de I'or
brésilien ; en 1995, ils n'en produisent plus que 34 Vo 27.
26. Nations unies (1996).
27. Cf. L. de FreitasB orges( 1996).
-
Problèmcr
d'Amédque
latine
No 26
juillet - sept. 199
Le boom minier
latino-américain
et le cas du Brési
55
23. Problèmes
d'Amériqçe
latine
No 26
lui l let- sept . 1997
âxIî' Êsn: .îsti îl, 's,r['tài fstÏ f éit iv it é
lntensité ou dotation en ressou?ï;,1';i," co m : :Jiltil:l pé ces,
ti ti vi 5;,:'
té :
3"iliË,i$,:i?ttri:îf#fif fii m,r,inrensirédeminerai
(ou la dotation relative en minerais) d'un pays. Pour y parvenir, on calcule
des ratios ou des coefficients (tableau l0), par exemple entre la participation
en pourcentage d'un pays à la production mondiale (ou aux réserves
mondiales) d'un minerai, et la participation en pourcentage du même pays
à la superficie de la terre, ou au PIB mondial, ou à la population mondiale.
Un ratio égal à I indique qu'un pays a une production minière ou dispose
de réserves mondiales d'un minerai dans ïne proportion êgale à sa partici-pation
à la surface de la terre. Dans la mesure où le coefficient est au-dessus
de 1, la dotation ou I'intensité du pays sera plus importante. Les calculs
effectués indiquent que le Brésil est bien pourvu en minerai de fer (ratio =
2,9) et en bauxite (1,2). Cela permetd e comprendrel a spécialisationd u pays
et de savoir pourquoi ces deux produits constituent les deux principaux
avantages comparatifs miniers du Brésil, ce qui signifie que ces produits
correspondent aux plus fortes exportations nettes.
56 Tableau1 0. Intensitéc omparéed e minerais: Brésile t Australie
(Ratiosd e participatioàn la productione t réservesm ondiales
par rapportà sa participatioàn la superficiete rrestre)
Source : Éaboration à partir de Minerat Commodity Summaries, UNCTAD Commodity Yearbook,
Banque mondiale (1996), Sumario Mineral 199a (Brésil).
* Les données correspondent à I'année 1993. Pour les réserves, il s'agit de la base de réserves.
-- Les ratios établissent le rapport entre la participation du pays dans la production (réserves) dans le monde et sa
participation dans la superficie terrestre. Ainsi par exemple, en ce qui concerne le minerai de fer, en 19gG
le Brésil représentait 18,5 % de la production mondiale e|6,4"/" de la superficie terrestre ; le ratio est alors : j8,516,4=2,9.
Un ratio.égal à 1 signifie donc que sa participation à la production ou aux réserves est égal à sa participation à la
suoerficie terrestre.
;,":fffi iiJ:,'li:H"i#ï,s1if"fîii î:i:ffiiî::
parts de marché exprimées en pourcentage (graphique 2). Les comparaisons
sont effectuées entre pays pour un produit donné. En revanche, dans le cas
Le boom minier
latino-américain
et le cas du Brésil
Année 1996
Prod u ction/su pe rf i c ie * * Réserves/superficie**
Mineradi e fer
Bauxite
Cuivre*
Manganèse
Or
tlatn
Nickel
Brésil Australie Brésil Australie
2,9
1 , 2
0,1
1 , 9
n Â
n (
2,5
6,7
ô 7
2,2
2,1
o,7
1 , 8
1 , 2
1 , 9
0,3
0,5
0,3
2,7
0,2
2,1
4,2
0,6
0,8
1 , 3
0,5
0,8
24. de I'avantage comparatf, les comparaisons sont effectuées entre produits à
l'intérieur d'un pays donné. D'une manière générale, la compétitivité varie
en fonction de la conjoncture macroéconomique (par exemple des variations
du taux de change réel). Dans le cas des métaux, la compétitivité dépend
fondamentalement des coûts de production. Quant à I'avantage comparatf,
il a un caractère plus structurel. Dans le cas des minerais et des métaux, il
dépend de la dotation en ressources minières, c'est-à-dire des avantages
<<n aturels >. Mais, bien que déterminés par le potentiel géologique, ces
avantages subissent I'influence des politiques gouvernementales qui stimu-lent
la prospection, la découverte de réserves et la production.
Graphique 1. Brésil : avantage comparatif révélé dans les minerais et métaux
(MINMET)l,e minerai de fer (FER)e t I'aluryrinium(A L)
(lndicateur de contribution au solde en millièmes du PIB)
-
Problèmct
d'Améfiuo
Iatlne
N'26
juillet - sept. 19!
Le boom mhier
latino-américain
et le cas du Brés
57
74 75 76 77
--+- FER
79 80 8't 82
-*- AL
84 85 86 87
--!- MINMET
25. Graphique2 .
4
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
La compétitivité du BÉsil :
a) part du Brésil.dans les exportations mondiales
de minerais et métaux (en %)
-
Problèmes
d'Âmérirpe
latlne
N'26
juillet- sept.1 997
Le boom minier
latino-américain
et le cas du Brésil
70 73 75 76 T7 78 79, 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93
b) les exportations de fer du Brésil
êno/o des exportations mondiales
71 72 73 74 75 76 T7 78 79 80 81 82 &3 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93
c) participation du Brésil dans les exportations mondiales
de la filière aluminium (bauxite, alumine et aluminium) en %
58
30
25
15
10
7
6
5
4
3
2
1
0
71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93
26. La mesure de I'avantage comparatif révélé par le commerce
international se fait à partir d'un indicateur de contribution au solde
commercial, qui a la même logique que les indicateurs de spécialisation
internationale, mais qui tient compte d'une double pondération par le
commerce extérieur et la production intérieure brute (PIB) 28.
âi"*ffi3rï i:T3i'atifs
et compétitivité
Du fait de la quantité et de la qualité de ses réserves ainsi que de la politique
de promotion menêe par le gouvernement, le minerai de fer est le principal
produit minier exporté et celui qui représentele principal avantagec omparatif
dans le secteur.
tâti?iJËii;iffi"0:,tî;8
minedraeri er
à HrlËrî3'f:t,,Xl,î:tâ: ti
développer à partir des années 1970 et représente actuellement 18,5 Vo de la
production mondiale, après la Chine (25 7o), mais avant I'Australie. Entre
1970'et L991, la production brésilienne de minerai de fer a augmenté de
6,L? par an, et,- selon -t"t^ gtguisions de la Banque mondiale, le taux de
crorssance annuel sera de 2,5 Vo entre 1992 et 2005.
mineraiderer,it:"ti:i11tfti:i','"",i'lr:3[,ft::iiiË:.i"StfffiLt"1975,u ne tendancel égèrementd écroissante( graphique 1). Cela est dû à
l'importance de produits agricoles d'exportation comme le soja, pour
lesquels le Brésil a les plus forts avantages comparatifs (Bertrand et
Hillcoat), en dépit de I'augmentation globale des exportations manufac-turières.
En ce qui concerne la compétitivité internationale du minerai
de fer, le Brésil a amélioré sa participation aux exportations mondiales entre
l97O et 1990, mais à partir de 1991 une baisse s'est amorcée. L amélioration
des résultats était due à des coûts compétitifs et à la stratégie de la CVRD
de négocier des prix peu élevés avec ses clients européens et japonais pour
28. Cf. le tableau ci-joint.
Cafcul de I'indicateur d'avantage comparatif révélé
Cas de la filière minerais et métaux au Brésilen 1993
Total
-
Problèmes
d'Amédque
latine
N" 26
juillet - sept. 19!
Le boom minier
latino-américain
et le cas du Brés
59
(Y)P roduiItn térieuBr rut( milliarddse dollars)
(X)E xportation(sm illiarddse dollars)
(M) lmportation(sm illiarddse dollars)
(X-M)S oldee ffecti(fm illiarddse doll.)
Solder apportéa u PIB=(y)1 000x (X-M)/y
(X+M)T otald es échanges( milliarddse dollars)
(g) poids de la filière(Xmm+Mmm)/(XT+MT)
(z)S oldet héorique= g x y (total)
(f) avantageo u désavanlage= y - z
507,353
38,587
27,740
10,847
21,380
66,327
1,000
21,380
0,000
4,131
1,019
3 , 11 1
6]32
5,150
0,078
1,660
4,472
Note : Pour la méthodologie, voir page 196 de Lafay et al. (1989).
Sources statistiques : UNCTAD, Commodity Yearbook; FMI-lFS, Yearbook; Banque mondiale, World Tables 1995
27. -
Problèmes
d'Amérique
latide
No 26
juillet - sept. 1997
Le boom minier
latino-américain
et le cas du Brésil
60
développer sa participation au marché mondial ze.La compétitivité du Brésil
a êté également améliorée grâce à la qualité de son minerai et aux progrès
dans le transport qui ont facilité les livraisons. La réduction des coûts de
transport à partir du début des années 1980, en raison de la chute des prix
du pétrole, a contribué à renforcer la présence du minerai de fer brésilien
dans des pays lointains comme ceux d'Asie.
Selon une étude récente qui concerne les deux tiers de la
production mondiale et 90 Vo du commerce mondial, I'industrie du minerai
de fer a une courbe des coûts extrêmement compétitive, puisque pour 9O Vo
des mines les coûts d'exploitation étaient inférieurs ù 20 dollars par tonne
en 1995.L es mines brésiliennes,q ui ont un coût moyen de 12,5 dollars par
tonne de concentré et 17,3 dollars par tonne de fer contenu, se situent en
deuxième position, derrière I'Australie (11 et 17,3 dollars par tonne respec-tivement).
Le site minier de Carajas a un.coût de production par tonne de
minerai extrait et transporté de 8 dollars, mais la mine de Robe River en
Australie a un coût de 6 dollars seulement. L'absence d'amélioration de la
compétitivité du minerai $e fer brésilien au cours des années récentes est
due à ces facteurs de coûts, à la surévaluation du taux de change et à la
stagnation de la production.
Le marché international du minerai de fer présente des
tendances à la stagnation, qui ne seront probablement pas modifiées dans les
dix annéesà venir. Par ailleurs, les investissementsq ui viennent d'être réalisés
pour développer la capacité peuvent provoquer à long terme un excédent qui
aura une influence négative sur les prix. La production mondiale a augmenté
à un taux moyen de 1,6 Vo par an pendant la période 1980-1991et, selon les
prévisions de la Banque mondiale, ce taux va tomber à 0,8 %o entre 1992 et
2005 30.
Une desp rincipales caractéristiquesd est endancesd u marché
international est le fait qu'au cours des dix prochaines années la croissance
de la consommation et des importations sera négative dans les pays de
I'OCDE. Ce qui affectera la consommation de métaux au niveau mondial
au cours de la tfflt"ï:'f:ï::[
resp erspecrivedse consommatiomno n-diale
de minerai de fer (et aussi d'acier) sont un facteur qui limite la croissance
de la production brésilienne. Cependant, I'expansion du marché interne et
les possibilitésq u'offre le Mercosurf ournissentd 'autresd ébouchésp ossibles
pour une production plus importante.
Les faibles perspectives du marché mondial du minerai de
fer et de I'acier inciteront sans doute les producteurs brésiliens à chercher
une réorientation. Elle peut consister à développer le pôle industriel miné-ro-
métallurgique qui servirait de base au développement de l'industrie
métal-mécanique, électrique et automobile ; à partir du Brésil, cette industrie
se diversifierait et se spécialiseraitv ers tous les pays du Mercosur. D'après
les plus récents projets d'implantation ou de développement, I'industrie
automobile est celle qui offre les meilleuresp erspectivesp our la croissance
de la production et de la consommation d'acier et d'aluminium. Une
29. Cf. Paulo de Sâ (1991).
30. Selon une des projections les plus récentes, émanant d'un centre d'études australien, compte tenu
des nouvelles capacités de production installées, en 2005 la production sera supérieure de 23 Vo à celle
de 1995, ce qui signifie que le taux de croissance moyen annuel sera de 2 Vo. Cf . Mining Journal,29 mars
1996.
28. automobile moyenne nécessite 1,189 tonne de fer et d'acier et plus de 100
kilos d'aluminium et de cuivre. La capacitê de production de véhicules
particuliers et utilitaires dans le Mercosur passera de 2,3 millions en 1995 à
4 millions en I'an 2000 3r.
Une intégration en aval, dans le sens des liaisons à la
Hirschman, semble être la meilleure alternative. A condition qu'elle ne se
contente pas de constituer une étape de plus dans la transformation interne
du minerai de fer et d'augmenter la production d'acier destinée essentielle-ment
à I'exportation. En effet, leprarché international de I'acier tend à stagner,
en particulier ay Japon, -1uI Etats-Unis et dans I'UE qui constituent les
principaux marchés pour I'acier brésilien. Par ailleurs, le développement des
exportations brésiliennes d'acier vers les marchés des pays industrialisés
occidentaux (Etats-Unis et UE) se heurte au protectionnisme de ces pays et
aux politiques de subvention qu'ils appliquentpourmaintenirartificiellement
une activité sur le déclin.
:."liÏiiliiii J, îJ" "t a s e s c o m pa rat i rs
La filière bauxite-aluminium au Brésil constitueu n casi ntéressantd e création
d'avantages comparatifs et d'amélioration de la compétitivité internationale.
Jusqu'au début des années 1980, cette filière présentait un désavantage
comparatif et, en termes de compétitivité internationale, sa participation aux
exportations était pratiquement nulle (graphiques I et 2).
A partir des années 1980, le Brésil obtient un avantage
comparatif qu'il développe jusqu'en 1988. De même, sa compétitivité
internationale s'améliore et, en 1988, sa part dans les exportations mondiales
atteint près de 7 7o. Alafin des années 1980, I'avantage comparatif commence
à stagner puis diminue, quant à la compétitivité elle stagne également en
1992-1993.
pétitivitédanst:ht"3i3iT"ffJtiliiâff##1'"iill"ilJi:"[iffiJi;
bauxite, mais aussi sur un ensemble de mesures gouvernementales.
La production d'aluminium décolle en 1976 avec la décision
de CRVD de diversifier la production en aval en vue d'approvisionner le
marché interne. Par l'intermédiaire de sa filiale Valesul (coentreprise avec
I'entreprise américaine Billiton), CRVD réalise son projet en dépit de
I'opposition des producteurs brésiliens et étrangers qui opèrent déjà dans le
pays. Un de ces producteurs est Reynolds (Etats-Unis), associé minoritaire
de Valesul, qui par la suite mettra fin à sa participation.
Le grand complexe Albras-Alunorte a étê créé pour appro-visionner
en aluminium le marché international et surtout le marché japonais,
en profitant des effets des chocs pétroliers qui avaient élevé considérablement
les coûts de production dans des pays qui, comme le Japon, dépendent des
importations de pétrole. La participation japonaise à ce projet a êtê décisive,
corlme le prouvent les coentreprises créées entre la CVRD et diverses
entreprises (consommatrices d'aluminium) et institutions japonaises. Ces
consortiums existent encore aujourd'hui, car les entreprisesja ponaiseso nt
des participations dans le capital de Alunorte etAlbras qui sontdes entreprises
du groupe de la CVRD.
31. Cf. American Metal Market, World Bank (1994) et G. Gasaut(lgg7).
-
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juillet - sept. 1997
Comme dans le cas du minerai de fer, la stratégie de
développement et de diversification de la CVRD dans I'aluminium a corncidé
avec la situation difficile de l'industrie japonaise. Les raffineries et les
fonderies japonaises avaient perdu leur compétitivité à la suite des fortes
augmentations du prix du pétrole et du durcissement des mesures contre la
pollution dans les années 1970. Cela conduisit ce pays à.rechercher un
approvisionnement extérieur et explique I'intérêt pour le projet brésilien.
Grâce aux avantages comparatifs que lui conféraient ses
ressources en bauxite et une production d'énergie hydro-électrique à faible
coût, la CVRD a pu développer son intégration verticale et devenir un
fournisseurd 'aluminium des pays industrialisés3 2.
Le coût de l'énergie électrique
L amélioration de la compétitivité internationale du Brésil dans le domaine
de l'aluminium a reposé surtout sur la politique de subvention des prix de
l'énergie électrique. Cette politique a êtê et continue à être utilisée-par un
certain nombre de grands producteurs d'aluminium, tels que la France,
l'Australie et le Canada.
Cependant, dans le même temps, le Brésil a laissé s'accu-muler
un désavantagefo ndamental vis-à-vis des autresp roducteursd 'alumi-nium
: sa production d'énergie par habitant de 1,7 millier de kWh en 1994
êlaitla plus faible de toutes :26,1 en Norvège, 18,9 au Canada, 13,2 aux
Etats-Unis,9 ,4 en Australie, 5,9 en Russiee t 3,5 au Venezuela.P ar ailleurs,
bien que le Brésil ait réalisé de coûteux investissements 33 pour développer
sa capacité êneryêtique, il est toujours importateur net et le poids de ses
achats à l'étranger a augmenté ces dernières années. En 1994, 36 Vo de
l'énergie primaire consommée étaient importés. 90 7o de l'électricité pro-viennent
de centrales hydro-électriques et le Brésil dispose d'un immense
potentiel dans ce domaine.
La privatisation du secteur de l'électricité au Brésil vient
seulement de commencer et il est difficile de prévoir quelle sera la politique
des prix adoptée vis-à-vis de I'industrie de I'aluminium, ce qui constitue
sans doute un obstacle au lancement de projets dans la période actuelle.
Avec la libéralisation et le processus de privatisation, la
période des prix subventionnés semble être définitivement révolue. Or, en
1993, les responsableds e I' Associationb résilienned e I' aluminium estimaient
que le coût de l'énergie consommée par tonne était de 450 dollars au Brésil,
alors que la moyenne internationale est de 300 dollars 3a. Si certains
producteurs de la région Nord bénéficient de prix de l'électricité subvention-nés
tandis que d'autres produisent leur propre énergie électrique, les produc-teurs
de la zone Sud-Centre dépensent 23 dollars par mégawatt-heure, contre
9 au Canada et 20 aux Etats-Unis.
Le problème pour le Brésil est que, comme l'indique C. Nappi
(1992), < le coût de l'énergie est le principal déterminant des différences
internationales entre les coûts de production de I'aluminium >>3 5.C e qui
32. Cf. Oman (1989, chapitre 2).
33. La dette extérieure accumulée contractée par le secteur atteint 25 milliards de dollars. The EIU
Country Pntfile, 1995-1996.
34. Cf . Financial Timcs.
35. Nappi (1992) indique également que, selon ses calculs, 70 Vo de la variabilité des coûts de
I'aluminium sont liés au coût de l'énergie, cf . p.217.
Le boom minier
latino-américain
et le cas du Brésil
62
30. signifie que le coût de l'énergie est le facteur fondamental de la compétitivité
internationale.
La production d'aluminium au Brésil est contrôlée par la
CVRD, entreprise qui vient d'être privatisée, et on ne connaît pas encore la
stratégie des nouveaux propriétaires vis-à-vis de la filière aluminium. L'avenir
à court et à moyen terme de I'industrie de I'aluminium est donc particuliè-rement
incertain, et I'avantage comparatif et la compétitivité internationale
risquent de disparaître.
Gonclusion
Le boom minier latino-américain concerne essentiellement deux pays : tout
d'abord le Chili, et depuis quelques années le Pérbu. Dans ces pays, les
investissementsa ugmentente t les exportationsm inières représentente nviron
la mojtié de l'ensemble des exportations. En Argentine et surtout au Brésil,
les effets du boom sont plus limités.
prise,racvRD,^.T."'li'hitriii:'l#lii::'.T:;ifïi 3:'?:,*:,lî:f'i ;
secteur industriel minéro-métallurgique relativement développé qui est for-tement
intêgré à I'industrie nationale.
En dépitde la libéralisation de lalégislation relative au capital
êtranger et de la privatisation de la principale entreprise minière, on ne peut
guère s'attendre à un développement important du secteur minier d'expor-tation,
car les investissementso nt été insuffisantsa u cours des annéesq ui
viennent de s'écouler. Parmi les raisons qui expliquent cette faiblesse de
I'investissementé trangerd irect,o n peutc iter la complexitéd u systèmef iscal,
le niveau des taxes et la surévaluation du taux de change. D'un certain point
de vue, on peut donc dire qu'en dépit de son énorme potentiel géologique
le Brésil reste en marge du boom minier latino-américain.
Contrairement aux autres pays, qui ont choisi d'ouvrir
totalement le secteur minier à I'investissement étranger, le Brésil souhaite
continuer à exercer un contrôle sur les ressources après les privatisations.
Les exemples de la sidérurgie tout d'abord, puis de la CVRD récemment en
sont la preuve. Cela s'explique sans doute par le fait que l'économie
brésilienne ne repose pas sur I'exportation de minerais, et que le secteur
minier, loin de constituer une enclave, fait partie d'un appareil industriel
relativement important bien qu'en crise. Malgré la libéralisation et les
privatisations, I'Etat continue à jouer un rôle important dans l'économie
brésilienne et n'hésite pas à appliquer des mesures visant à protéger les
intérêts nationaux au lieu d'adhérer totalement au libre-échange. Le déve-loppement
futur de I'activité minière au Brésil est lié au développementd u
secteur industriel (les industries métalmécanique et automobile), ce qui
signifie qu'il est lié à I'expansion de son marché et du marché sous-régional
dans le cadre du Mercosur. Cependant, comme la crise de I'automobile I'a
montré récemment, le chemin à parcourir est semé de contradictions et de
difficultés'
Iuillet 1997
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d'Anérique
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juillet - sept. 19
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